A la lecture de l'article de Valeurs actuelles (VA) consacré au travail d'investigation de Gérard Davet et Fabrice Lhomme, ces deux journalistes du Monde sans lesquels notre vie démocratique et notre information de citoyen seraient appauvries, l'affaire est tout de même moins simple qu'elle apparaissait au premier abord.
Telle en tout cas que j'ai été conduit à l'aborder le 16 octobre lors de ce débat animé par Valérie Expert qui nous permet de "choisir notre camp" mais en autorisant nuance et complexité (LCI).
D'abord, je n'apprécie pas que ce texte ne soit pas signé. Cette abstention révèle moins le souci, me semble-t-il, d'engager toute la rédaction que de protéger l'imprudent ou l'audacieux qui s'est risqué à dénigrer des confrères.
Je ne crois pas non plus qu'il faille féliciter l'hebdomadaire pour cette démarche qui n'a pas pour unique but de lutter contre le corporatisme en jetant une pierre dans un jardin trop consensuel. L'hebdomadaire, en révélant la date et le lieu de certains de leurs entretiens, insinue que les deux journalistes sont inspirés par le pouvoir quand ils rendent compte d'affaires susceptibles d'impliquer Nicolas Sarkozy.
Sur leur prétendue partialité et donc leur instrumentalisation au soutien d'une machine de discrédit à l'encontre de l'ancien président, je rappelle que les journalistes, encore moins que les magistrats, ne créent pas de toutes pièces les dossiers, les affaires et le terreau à partir duquel ils vont développer recherches, recoupements, témoignages et interprétations.
J'ajoute que ce grief est d'autant plus piquant quand il émane d'une publication (dont j'apprécie généralement le courage, dans le conformisme médiatique assez homogène à tonalité gauche bien-pensante) qui n'hésite pas elle-même, avec une obstination méritoire, à servir la cause de Nicolas Sarkozy en mettant entre parenthèses ou en négligeant tout ce qui serait de nature à faire douter.
L'accusation fondamentale formulée à l'encontre de VA, qui a suscité une action de la part du Monde et des deux journalistes incriminés, est d'avoir violé le secret de leurs sources et, pour ce faire, de les avoir, paraît-il, suivis et surveillés. Il ne faut pas exagérer, il n'y a que VA pour feindre de tomber des nues parce que Davet et Lhomme se sont retrouvés parfois à l'Elysée, au ministère de la Justice et au Pôle financier !
Ce sont à l'évidence des lieux essentiels pour la curiosité et le questionnement. Pour des affaires d'Etat en quelque sorte, il n'est pas scandaleux d'éclairer ces affaires en interrogeant l'Etat et ses centres. En aucun cas, cela n'autorise VA à passer de cet inévitable et banal processus à une présomption de servilité médiatique et de dépendance politique.
D'autre part, l'honnêteté aurait consisté à ne pas mêler cette pincée d'acidité à une douteuse manoeuvre ayant conduit Nicolas Sarkozy a laisser entendre que ces deux journalistes lui auraient révélé les écoutes dont il était l'objet. Une telle absurdité, de pure vindicte, n'aurait-elle pas dû conduire VA à une sage abstention pour ne pas alimenter ce procès injuste ? Nicolas Sarkozy a bien perçu la faveur dont VA l'a fait bénéficier puisqu'il a remercié l'hebdomadaire qui, j'en suis sûr, se serait bien passé de cette reconnaissance gênante.
Mais à la question formulée par le titre, je ne suis pas persuadé toutefois, malgré l'indignation immédiatement compréhensible du Monde, que VA ait violé le secret des sources, sauf à considérer que des sources évidentes et institutionnelles, normalement consultées, doivent encore être protégées par un secret d'airain.
En revanche, et je me rends, si j'ose dire, au Pôle financier, s'il était établi que nos deux journalistes le fréquentent non seulement par conscience professionnelle mais pour obtenir un butin précieux résultant de la violation du secret de l'instruction, je ne vois pas au nom de quoi on s'interdirait d'identifier le ou les transgresseurs et de les poursuivre pour cette infraction. Puis-je souligner que j'ai au moins une certitude absolue sur les magistrats respectant le silence que la loi leur impose...
Beaucoup de bruit pour rien ? Non, du bruit qui en valait la peine, parce que l'enjeu concerne rien de moins qu'une certaine qualité de République.
La recherche de la vérité, au détriment des puissants, va-t-elle être stigmatisée pour peu qu'ils soient du bon ou du mauvais côté des médias ?
@ Camille
Merci du compliment. :-)
Rédigé par : Citizen_pas_Kane | 20 octobre 2014 à 12:32
Citizen_pas_Kane, ou l'art de remettre les pendules à l'heure. C'était nécessaire. Bravo.
Rédigé par : Camille | 19 octobre 2014 à 23:34
Il est bon de rester quelques jours à l'étranger ; puis de lire un papier de Marc Cohen publié sur Causeur le 16 et le blog de PB publié le 18, concernant les investigations de deux journalistes du journal Le Monde qui, d'après VA, sont allés à l'Elysée, à la Chancellerie et au Pôle financier pour rechercher des informations. Pour ma part, je suis bien content de cette information qui n'est pas démentie par le rédacteur en chef du Monde qui ne proteste que contre... cet espionnage. On croit rêver, nous les contemplateurs des médias français depuis bien longtemps !! A quoi sert un journal, sinon à donner de l'information à ses lecteurs qui l'achètent ? et cette information n'est pas démentie mais contestée dans son acquisition, et par le journal Le Monde. C'est bien français ! Les amis hollandais qui m'ont reçu m'ont fait part de leur étonnement de voir le PDG de leur KLM viré sec, conséquence indirecte de la grève de 19 jours des pilotes d'Air France, compagnie associée à KLM depuis 2004. Pour eux et tous les Hollandais, KLM gagne de l'argent et Air France en perd, et beaucoup ! Pas facile d'être Européen par les temps qui courent !
Rédigé par : Jean le Cauchois | 19 octobre 2014 à 21:59
Un commentaire pertinent :
http://www.causeur.fr/secret-des-sources-monde-29787.html
On protège une source quand la source est vulnérable.
Quand les "sources" en cause sont l'Élysée, le garde des Sceaux ou le Pôle financier, protéger les "sources", c'est protéger les puissants.
Rédigé par : Aristote | 19 octobre 2014 à 21:11
@breizmabro
Et en plus, le papier n'est pas très ignifugé : même pas bon pour les barbecues !
Le Monde a reçu 18,6 M€ d'aides publiques en tout genre en 2013... pour une diffusion de 309 432 ex cette même année à comparer à son apogée en 2002 avec 407 000 ex.
La réponse des lecteurs est donc sans appel.
Rédigé par : caroff | 19 octobre 2014 à 19:49
La tonalité générale des réponses montre qu'il y a encore un peu de bon sens en France et que continuer à accorder au journal Le Monde plus de vertus qu'il n'en a relève de la nostalgie d'un âge d'or qui est définitivement clos.
Il ne faut pas oublier qu'un de ses propriétaires a commencé dans le minitel rose, qu'un autre a exploité un artiste et que le troisième est banquier (rose comme Macron mais banquier quand même). Hubert Beuve-Méry doit se retourner dans sa tombe.
Rédigé par : Paul Duret | 19 octobre 2014 à 14:43
@ vamonos | 19 octobre 2014 à 11:46
"Le Monde devrait s'appeler le journal Vérité. En russe on dit "Pravda" (правда)"
Tout à fait d'accord.
Du reste si l'Etat (nous) accorde une protection policière (d'Etat) à des journalistes menacés pour avoir dit tellement de mal de l'actuelle politique en place :-( c'est bien la preuve que c'est un journal au service de l'Etat, sinon ce serait, comme il est de règle, le journal "indépendant" (sic) qui prendrait en charge la protection de ses investigateurs/vendeurs.
Que je sache, les actionnaires du Monde que sont Bergé, Niel et Pigasse (l'autre banquier) ont les moyens d'assurer la protection de leurs têtes de gondole.
De toute façon mon proctologue m'a interdit d'acheter Le Monde avant ma coloscopie, les médecins pourraient porter plainte :-D
Rédigé par : breizmabro | 19 octobre 2014 à 13:40
"L'hebdomadaire, en révélant la date et le lieu de certains de leurs entretiens, insinue que les deux journalistes sont inspirés par le pouvoir quand ils rendent compte d'affaires susceptibles d'impliquer Nicolas Sarkozy. "
Merci à Philippe Bilger d'avoir bien voulu mettre ce sujet en exergue.
Arrêtons d’être naïfs.
Mercredi 2 juillet 2014, 20 heures, sur Europe 1 et TF1. Suite à sa mise en examen pour corruption et trafic d’influence actifs, Nicolas Sarkozy tente de jeter le discrédit sur les juges en prenant les Français à témoin. Un justiciable comme un autre intervenant ainsi de façon massive sur les médias : certes non. L’idée sous-jacente : un complot contre lui digne de la Stasi (selon ses propres termes) par un pouvoir politique qui cherche à le discréditer, voire à le détruire. Commanditaire, exécutant et bénéficiaire du procédé : une seule et même personne: Nicolas Sarkozy. Mobile : mouiller le pouvoir dans une prétendue chasse à l'homme.
Valeurs actuelles du 16 octobre 2014 dont la Une est « Sur le ring. Histoire secrète d’un retour périlleux »
En page 25, un article anonyme intitulé
« Ils ne le lâcheront pas », et immédiatement en dessous :
« La traque continue. Depuis son retour en politique, Nicolas Sarkozy reste la cible prioritaire de magistrats politisés dont le pouvoir et les journalistes se servent pour régler un compte politique »
…avec dans le développement un rapport digne de barbouzes sur les déplacements des journalistes d’investigation Gérard Davet et Fabrice Lhomme et une extrapolation scandaleuse sur les sources présumées des journalistes en fonction des adresses qu’ils fréquentent (sic).
Le beau journalisme que voilà : les barbouzes étaient à l’intérieur pour écouter ce qui se disait et ont retranscrit les conversations ! Où est la retranscription ?
Vis-à-vis du pouvoir politique, c’est de la diffamation. Vis-à-vis des journalistes, c’est une insulte absolue car si Sarkozy a des ennuis, c’est qu’il y a matière à faire. Point barre. Pas de matière à faire, pas d’ennuis. C'est aussi simple que cela. Le producteur en chef de la matière à faire, c’est Sarkozy lui-même.
Qu'une grande partie des juges et des journalistes déteste Sarkozy n’est une découverte pour personne. Il ne saurait en être autrement vu la façon dont Sarkozy les a malmenés ou méprisés lorsqu’il était au pouvoir (« petits pois », tentative de suppression de la fonction de juge d’instruction, justice muselée voire exceptionnellement manipulée [juge Courroye : honte à lui…], journalistes d’investigation harcelés, surveillés par une police politique…).
Pourquoi cet article de Valeurs actuelles n’a-t-il pas été signé et pourquoi est-ce le journal dans sa globalité qui paiera pour cette diffamation inique et ce recel scandaleux de rapport d’espionnage ?
Parce que le procédé utilisé et l’extrapolation sont précisément honteux. Les juges et les journalistes travaillent en toute autonomie. Ils n’ont besoin d’aucun encouragement de la part du pouvoir politique ou de quiconque, pour agir en conscience et faire correctement leur travail en toute sérénité, sur la base unique de leur déontologie, de leur savoir-faire, de la loi, et peut-être aussi d’une certaine image qu’ils se font de la France violentée dans sa morale et son fonctionnement entre 2007 à 2012.
Quant on lit dans cet article le terme de « pseudo-affaires » (sic) ou la reprise in extenso de la propagande et de l’argumentaire archi-éculé de Sarkozy : « Qui me rendra mon honneur ? » (prière de ne pas rire, car c'est dans la même veine que "mon moteur, c'est le devoir" provenant du même Valeurs actuelles, cet été ou "Quand je vois son pedigree judiciaire, ça ne me donne pas envie de le fréquenter, ce monsieur" [Sarkozy parlant d'Imad Lahoud dans le cadre de l'affaire Clearstream]), on a compris à qui on avait affaire…
Il est certain qu’un grand nombre de lecteurs de Valeurs actuelles (dont je faisais partie, mais maintenant c’est terminé…), forts de cette expérience, arrêteront leur abonnement ou n’achèteront plus en kiosque ce qui est devenu ni plus ni moins qu'un torchon.
Pour cette dernière affaire :
- Qui est le commanditaire ? On le devine (même mobile que le 2 juillet, à qui profite le crime ?).
- Qui sont les exécutants ? Valeurs actuelles, un journal jusqu’alors d’excellente tenue qui avait le droit (et même le devoir), comme tous ses confrères, d’avoir une orientation politique assez poussée.
Les barbouzes experts en filature... Qui avait les moyens pour payer lesdits barbouzes et qui l'a fait ? Certainement pas le journal VA qui doit être exonéré, à coup sûr, de ce grief.
- Qui est le bénéficiaire ? Nicolas Sarkozy, qui a poussé la drôlerie jusqu’à remercier le journal digressif, semblant étonné de son intervention en sa faveur.
Alors de grâce, arrêtons d’être naïfs…
Et faisons en sorte de stopper, un jour ou l'autre, la mauvaise séquence ou l'implacable film, cauchemardesque ou burlesque, c'est selon…
Rédigé par : Citizen_pas_Kane | 19 octobre 2014 à 13:35
"Que peut-on savoir de ces rendez-vous ? Que les journalistes du Monde ont dit "bonjour" et "au revoir" à quelqu'un mais VA ne nous apprend rien sur le contenu des entretiens." (JD Reffait)
Vu de ma fenêtre, les "journalistes d'opinion" sont allés en visite au Palais de l'Elysée, au ministère de la Justice et au Pôle financier, ils ont dit bonjour en arrivant et au revoir en partant. Ils n'avaient besoin de rien dire d'autre tant la vérité est une somme de truismes, d'évidences partagées. Puisqu'il en est ainsi, le journal Le Monde devrait s'appeler le journal Vérité. En russe on dit "Pravda" (правда). Quand la dictature du prolétariat perd la légitimité des urnes, il conviendrait de la renommer dictature mondialisée.
Rédigé par : vamonos | 19 octobre 2014 à 11:46
@Des clowns sèment la terreur : 19 octobre 2014 à 01:42
"Nous avions un concierge de gauche (Mediapart) nous voici donc avec un concierge de droite (VA)"
Rectification. Nous avons un concierge de droite (VA), une "Conscience" de gauche (Médiapart).
PLUS la logistique des riches (le Monde de Bergé, Niel et Pigasse (l'autre banquier)) pour aller au plus vite dans les milieux autorisés trouver la source de leurs futures ventes du journal...
Question : si Davet et Lhomme, grands reporters, baroudeurs des rues de Paris pour Le Monde, risquent leur vie pour leur journal, pourquoi est-ce nous qui devons financer leur protection ? :-(
Il me semble, et cela se pratique dans d'autres entreprises, que c'est à leurs riches employeurs de leur fournir des gardes du corps. Non ?
Rédigé par : breizmabro | 19 octobre 2014 à 11:30
Du billet sibyllin de P. Bilger, mais explicité par le commentaire de JDR, nous en déduisons que les attaques contre N. Sarkozy sont inspirées par les anges du Saint Esprit, mais que la contestation des sources de leurs auteurs sont infondées pour ne pas, elles, descendre directement de l'Esprit.
Si bien que lorsque VA dénonce les connivences évidentes du pouvoir et de ses séides du Monde sans la chasse aux personnes chère à la gauche, alors Valeurs actuelles a tort puisqu'il ne produit pas le film des ébats d’alcôve.
Je suis étonné que JDR n'ait pas dénoncé les infâmes suggestions de Closer, alors que F. Hollande était seulement allé porter le dernier numéro de la revue du PS à Julie Gayet après avoir fait bénir l'image sainte qu'il y avait glissée.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 19 octobre 2014 à 10:52
Le gouvernement socialo devrait créer un ministère des "non-lieux" avec tous les fiascos, flops, camouflets cinglants à répétition que Sarko leur inflige avec ce charisme inégalable qu on lui connaît. Merdiapart, les juges rouges du SM mur des cons, la presse de gauche, les Ruquier-Caron, voilà de bons procureurs staliniens antisarko paranoïaques qui pourraient y siéger et continuer à nous faire mourir de rire, sans oublier certains ici qui s'échinent, s'époumonent, s'étouffent à la seule lecture du mot "Sarko".
Rédigé par : sylvain aux antisarko | 19 octobre 2014 à 09:54
Mon commentaire vs le thème proposé par Monsieur Bilger est tiré par les cheveux, je le reconnais bien volontiers, mais au quotidien on vit bien entre valeurs actuelles C/ valeurs...
Une proposition de simplification passée dans l'indifférence générale et pourtant révolutionnaire, si elle était mise en place ! Jusqu'à présent tout courrier adressé à l'Administration (terme générique) qui posait une question et requérait un "oui" ou un "non" qui ne provoquait aucune réponse de ladite Administration endéans les deux mois signifiait que la réponse était "non" !
La proposition suggérée donc "révolutionnaire" suggère l'inverse...
Dans la même configuration que ci-dessus, tout courrier qui n'aurait pas reçu de réponse endéans les deux mois signifierait que la réponse est "oui" MDR sans doute pour induire/justifier le maintien/le recrutement de moyens supplémentaires, en fonctionnaires bien évidemment MDR
Un seul exemple de "maltraitance administrative" : après presque une année d'attente de courriers réguliers adressés à une caisse de retraite, de nombreux appels téléphoniques qui n'aboutissaient jamais car personne jamais ne décrochait le téléphone, ma mère après avoir enfin appris, tout à fait par hasard, que cette caisse de retraite ne "réagissait" qu'aux courriers adressés par recommandé avec accusé de réception... a reçu une réponse après neuf mois d'attente d'un courrier adressé par LRAR, une lettre "ordonnant" de répondre sous huitaine... courrier adressé aussi par LRAR... délai impossible pour ma mère qui, infernale grande voyageuse, était absente !! Il a fallu recommencer quasiment tout le processus.
Pour les fonctionnaires et autres assimilés, aucun souci, ils n'ont aucun standard de performance, aucun objectif de quoi que ce soit, leur deadline est la date du jour de leur retraite.
Rédigé par : eileen | 19 octobre 2014 à 09:10
Cher Philippe,
Un travail d'investigation est un exercice actif.
Ceux des journalistes, et ils sont assez rares, à confondre l'investigation et la réception de manipulations sont à marginaliser de la fonction.
Même s'ils apportent quelques friandises aux lecteurs dans un premier temps, ils n'apportent qu'un pourrissement de la démocratie à très court terme.
L'investigation de caniveau, type caméra infiltrée qui fleurit à gogo sans mesurer les conséquences, est fatal à l'économie.
Lorsqu'une entreprise refuse des interviews souvent mal préparés, il peut exister du secret industriel, de la protection de recherches qui a nécessité des investissements lourds et la non réponse devient suspicion.
Dans un début d'internationalisation d'entreprises, il n'existe dans un premier temps qu'une petite équipe qui peine à se développer et avec les moyens du bord. Lorsque quelques journalistes font leur investigation et montrent les débuts difficiles, ils tuent dans l'oeuf de grands projets qui développeraient le commerce extérieur.
Si les journalistes faisaient des investigations sur le nombre de pharmaciens en surendettement ou sur le taux de tentative de suicide de cette profession, ils ne prôneraient pas l'automédication ou l'achat de contrefaçon sur le net.
Les villes qui n'auront plus de pharmacie ni de librairie ni d'épicerie-bar seront vouées à disparaître.
Commander ses lunettes sur le net, cela n'a jamais permis un dépistage de glaucome ou d'hémorragie maculaire.
L'Etat peut toujours financer de grandes campagnes publicitaires de santé, si les spécialistes ne sont pas sur le terrain, c'est absurde.
Cette course aux économies de bouts de chandelle met en péril des actions en place qui ont mis beaucoup de temps et d'énergie pour enrayer ou atténuer des détresses sociales.
Lorsque votre enfant est gardé par l'ancien boucher à la maternelle, que la boulangerie est préparée par le peintre recyclé et que le marchand de chaussures vous conseille en pharmacie, vous pouvez apprécier la modernité.
Tout leur va si bien dans la dévalorisation des villes, des villages, des corporations, des corps.
Mais quand Hollande confond Godot et Sœur Anne en attendant Sœur Anne, ce sont les Français qui ne pourront plus rien voir venir parce qu'il n'y aura plus rien à attendre. (Déclaration de Hollande devant les membres de l'OCDE et devant le gouvernement)
françoise et karell Semtob
Rédigé par : semtob | 19 octobre 2014 à 04:01
Nous avions un concierge de gauche (Mediapart) nous voici donc avec un concierge de droite (VA).
Je ne comprends pas que certains ne le supportent pas ?
Quel bonheur ! Vont être contents les Français de savoir que l'on s'occupe d'eux !
Rédigé par : Des clowns sèment la terreur (en plus ce sont des Ch'tis) | 19 octobre 2014 à 01:42
Bonjour,
Non-lieu requis pour Eric Woerth devant la CJR (affaire hippodrome de Compiègne).
Ceux qui à l'époque ont voulu abattre le ministre de Nicolas Sarkozy chargé de la réforme des retraites lui ont évidemment collé aux basques un boulet durant les quatre années où il a dû traîner cette suspicion.
Un but a donc été atteint.
Certes la Justice a fait son travail (même si le secret de l'instruction...). Les médias et leurs sous-marins, c'est une autre histoire ! Qui se souvient des torrents de haine et de mise en cause de sa probité ?
Et maintenant, qui va réparer le préjudice subi par cet homme ?
P.S. : Il reste toutefois à nous expliquer pourquoi les plus de 57 hectares ont été bradés à plus ou moins 4,50 euros le mètre carré.
Rédigé par : fugace | 18 octobre 2014 à 23:53
"Une certaine qualité de République"
Incarnée par François Hollande sans doute ! Je ne suis pas objectif, je lis Valeurs actuelles chaque semaine.
Question simple : cet hebdomadaire va-t-il risquer des procès coûteux sans information fiable et vérifiée ?
Ce que vous niez c'est l'existence d'un police politique, d'une justice politique et maintenant d'une presse politique. Or, c'est en plein jour que cette machine travaille et exécute ses basses oeuvres.
La question centrale n'est pas M. Sarkozy. La vraie question à mon avis est de savoir si on tolère un régime politique concentré à vouloir abattre un opposant politique en usant de la police, de la justice et de la presse.
Je vais plus loin : Sarkozy sert de justification à cette dérive totalitaire ; finalement, il est bien utile...
Si la réponse est oui, la démocratie n'est qu'un mot perdu dans le dictionnaire.
Il faut être cependant sur ses gardes pour ceux qui aujourd'hui sont le bras armé du"système" ; une fois en place, il peut se retourner contre eux ; ça s'est déjà vu...
Rédigé par : Ribus | 18 octobre 2014 à 20:07
Non-lieu pour Eric Woerth dans l'affaire des terrains de Chantilly (AFP de ce jour). Les juges n'ont pas suivi les réquisitions de l'avocat général Gérard Davet...
Rédigé par : Savonarole | 18 octobre 2014 à 19:56
Votre billet, Monsieur Bilger m'a dès le quatrième alinéa remémoré deux fables de La Fontaine trop connues pour les commenter ici. Mais il me semble que leur morale "cadre" si bien avec ce que vous exprimez :
- Les Animaux malades de la peste : http://www.jdlf.com/lesfables/livrevii/lesanimauxmaladesdelapeste
- et surtout L'Huître et les plaideurs : http://www.la-fontaine-ch-thierry.net/huitplaid.htm
Au fond, on retrouve une certaine continuité malgré les trois siècles et demi écoulés...
Rédigé par : Robert | 18 octobre 2014 à 19:18
Le rédacteur anonyme et bien peu courageux de VA n'a pas fait un travail journalistique : s'il s'agissait de dénoncer des fuites d'informations confidentielles, il aurait fallu pousser plus loin l'investigation, dire qui était aux rendez-vous des journalistes du Monde et ce qu'ils en avaient obtenu en contravention avec la loi. Au contraire de cela, il ne s'agit que de la propagation d'un ragot sans fondement.
Que peut-on savoir de ces rendez-vous ? Que les journalistes du Monde ont dit "bonjour" et "au revoir" à quelqu'un mais VA ne nous apprend rien sur le contenu des entretiens. Ont-ils obtenu des informations, se sont-ils vu opposer une fin de non-recevoir ? Ont-ils juste demandé des précisions d'ordre procédural pour mieux comprendre les mécanismes généraux qui président à l'action des administrations ? On ne le sait pas.
C'est donc parfaitement pitoyable et malsain de la part de VA qui fait œuvre de concierge diffusant des ragots sans l'ombre d'un recoupement. Un journaliste entre dans un immeuble, VA en déduit un scandale sans rien avancer de probant. Je crois que même Closer ou Ici Paris font mieux en terme de vérification des informations. Dégoûtant.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 18 octobre 2014 à 18:43
Il me semble que les journalistes de VA font leur travail d'information et d'investigation en nous dévoilant les sources d'information des journalistes du Monde. C'est un peu le sketch de l'arroseur arrosé et Le Monde a bien tort de s'en offusquer. Tout ça ne vaut pas un billet.
Rédigé par : Paul Duret | 18 octobre 2014 à 17:22
Chez Causeur, un billet fort ironique sur les espionnés :
"Bref, vous avez bien compris. Quand des confrères A ou B révèlent des pans entiers de dossiers en cours d’instruction, violent le secret de la correspondance ou celui de la relation entre un avocat et son client, ou encore étalent au grand jour des confidences d’amant à amant, c’est la liberté de la presse.
Quand des confrères C ou D suggèrent que c’est par des moyens illégaux ou immoraux que naissent certains supposés scoops, c’est de la diffamation, de l’injure, et même, roulez tambours, de l’espionnage !
C’est peut-être cette dernière accusation qui amuse le plus. On se frotte les yeux quand les journalistes du Monde, incapables de démentir une info gênante, accusent de barbouzerie d’autres confrères plus malins qu’eux sur ce coup-là. Reste à savoir quels moyens les espions de Valeurs actuelles ont utilisé pour suivre à la trace les preux chevaliers du Monde. Et si les journalistes-gangsters de VA avaient utilisé les fameux hélicoptères du Kazakhstan ?"
http://www.causeur.fr/scoop-on-espionne-le-monde-29763.html
Rédigé par : gabbrielle | 18 octobre 2014 à 17:20
"Je ne peux pas regarder cette chaîne qui est déprogrammée. Mais bon."
Rédigé par : Catherine JACOB | 18 octobre 2014 à 08:59
Je vous l'ai déjà dit, il est interdit de regarder la télévision au bureau, même dans la fonction publique.
De plus, France 3 c'est la chaîne des "pauvres et des illettrés" comme dit Macron : la météo locale, le concours de pétanque local, le critérium local, le viol local, l'affaire de pédophilie locale, l'égorgement local, avec des présentateurs fringués comme en URSS, et après on se couche.
Rédigé par : Savonarole | 18 octobre 2014 à 13:25
une certaine qualité de République.
Un oxymore ? La quadrature du cercle ? Un vœu pieux ? Un rêve impossible ? Un fantasme ?
Rédigé par : Parigoth | 18 octobre 2014 à 12:35
Cette affaire me fait penser à un film qui se nomme The Truman Show où on voit un Jim Carrey star d'une téléréalité, mais contrairement aux nôtres qui durent le temps d'un mois et quelques semaines, là, Jim Carrey est filmé depuis sa naissance à l'insu de son plein gré et tout le long de sa vie et bien sûr, il ne le sait aucunement.
Nicolas Sarkozy est pourchassé d'affaires en affaires et bientôt on contrôlera ses tickets de caisse.
Rédigé par : Carl+Larmonier | 18 octobre 2014 à 12:08
@ Catherine JACOB
L'affaire Grégory Villemin est représentative de l'acharnement d'un juge obtus.
Un acharnement envers des (sans doute) non coupables tandis que ce juge a oublié de regarder les vrais coupables.
J'irais jusqu'à dire que les multiples et prétendues affaires concernant Nicolas Sarkozy (même si on ne pense pas qu'il soit un petit saint) sont bien utiles pour masquer la nullité et les dérives des idéologues qui mènent doucement mais sûrement le pays à la ruine financière, sociétale et civilisationnelle.
Je vais chez les commerçants, le notaire, le pharmacien, le médecin, je rencontre famille, amis et voisins, tous sans exception parlent du malaise français et de l'inefficacité, de l'idéologie et de l'incohérence sans cap de l'équipe Président-Gouvernement mais personne des affaires de Nicolas Sarkozy. Peut-être n'ont-ils pas envie de le revoir comme Président, mais pour l'instant ce n'est pas lui qui les inquiète.
Rédigé par : Michelle D-LEROY | 18 octobre 2014 à 11:47
Hors sujet ! bien que !
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J'adore ce gouvernement, pendant des années on nous disait que les allocations familiales étaient destinées à l'enfant, qu'il ne fallait pas faire de différence entre "l'enfant d'en haut et l'enfant d'en bas" (dixit JP Raffarin), que les allocations familiales étaient pour l'enfant et personne d'autre, mais pour des raisons évidentes elles étaient versées aux parents.
C'était la justice juste, c'était l'égalité, c'était l'universalité !
En 2014 l'universalité ce n'est plus ça : l'universalité consiste à calculer les allocations familiales au prorata du revenu des parents = l'enfant de parents aisés sera donc pénalisé LOL il recevra moins que ses copains moins privilégiés, celui qui a des parents plus modestes !
Comprendre "le gauche" devient difficile, si la définition des mots change au gré des besoins de la gauche ; puisque chacun pense utile d'écrire ses mémoires, le PS devrait songer à rédiger un thésaurus, un glossaire quelque chose pour nous permettre de mieux comprendre leurs décisions de plus en plus en tuyaux de poêle !
Rédigé par : eileen | 18 octobre 2014 à 11:32
La semaine de MM. Davet et Lhomme n’a visiblement pas été de tout repos puisque riche en rendez-vous discrets, pour ne pas dire secrets.
C’est ainsi que Valeurs actuelles nous apprend que le 3 octobre à 15 heures, Davet et Lhomme auraient été reçus au Pôle financier alors que celui-ci est réputé être un lieu impénétrable par des journalistes puisque les dossiers sensibles qui y sont traités sont protégés (sic) par l’"inviolable" secret de l’instruction. :-D
Pas de nom d’indics mais la « révélation » par VA que Davet et Lhomme sont entrés au Pôle financier… Quel scoop !
Au secours « on » est suivi, espionné, pleurent ces deux Grands Reporters sur les plateaux TV, qui exercent leur noble métier au risque de leur vie apprend-on, de telles sorte qu'ils sont protégés par la police ;-))
Et les confrères moutonniers de les soutenir.
Je remarque juste qu’ils ont été plus frileux pour soutenir Clément Weill-Raynal, journaliste aussi pourtant, qui a révélé le trop fameux « mur des cons ». Bien au contraire il a été méprisé par la quasi totalité de ses confrères pour cette révélation, au point d’être viré de France 3.
Il ferait beau voir que d’autres que Davet et Lhomme fassent de « l’investigation », non mais !
Ainsi donc quand des « journalistes » révèlent des pans entiers de dossiers en cours d’instruction, violent le secret d’écoutes illégales (Bettencourt, Buisson) ou celui de la relation entre un avocat et son client, c’est la liberté de la presse.
Quand leurs confrères de VA suggèrent que c’est par des moyens illégaux ou immoraux que naissent certains supposés scoops, c’est de la diffamation, de l’injure, et même, roulez tambours, de l’espionnage ! (MDR dirait eileen)
Pourtant les journalistes-gangsters de VA n’ont pas utilisé de moyens illégaux pour « espionner » Davet et Lhomme, ils ont juste appliqué la méthode estampillée Davet-Lhomme-Mauduit-Arfi.
De même les pièces d'instruction qui se volatilisent pour retomber judicieusement dans - certains - journaux « indépendants » ne peuvent être fournies par des magistrats, soutient M. Bilger.
Levez la main droite…
"Nicolas Sarkozy a bien perçu la faveur dont VA l'a fait bénéficier puisqu'il a remercié l'hebdomadaire qui, j'en suis sûr, se serait bien passé de cette reconnaissance gênante". Pourquoi puisque personne ne s'étonne que des journalistes du Monde, les rois de l'investigation journalistique, soient reçus à l'Elysée par le président de la République, leur vrai rédac-chef !
Ces deux flèches de l’investigation ferait bien d’investiguer sur les raisons pour lesquelles le site Mediapart bénéficie d’une subvention de l’Etat (nous !) de 60%, parce que « presse en ligne présentant un caractère d’information politique et générale ». Cela nous intéresse… aussi (rigolez pas, c’est avec nos sous !) ; et pourquoi il bénéficie de l'indulgence présidentielle pour ne pas s'acquitter des trois millions de TVA qu'il doit au fisc...
La recherche de la vérité va-t-elle être condamnée pour peu que certains journalistes soient du bon ou du mauvais côté du manche de la cognée ?
Il semblerait !
Rédigé par : breizmabro | 18 octobre 2014 à 11:13
Hollande : « Sarkozy, je le surveille, je sais tout ce qu'il fait ».
Merci à Valeurs actuelles de dire la vérité dans cet Etat socialiste, une police politique, une presse politique, une justice politique...
"Nous journalistes, pour défendre Gérard Davet et Fabrice Lhomme, chargés du suivi des affaires judiciaires au Monde, les rédactions du Monde, du Figaro, du Parisien, du Nouvel Observateur, du Point, des Echos, de Radio France, de Mediapart, de Rue89, de L'Express, de Libération, d'Europe1, de RFI ainsi que de TF1 s'allient".
Ca pue cette fraternité avec ce président qui ne fait que des discours devant les statues des frères.
Merci pour l'info, Les Echos se passeront de mon argent dans le futur (pas celui détourné par les impôts).
Les cars de CRS payés par la France pour un tag sur le trottoir des francs-maçons (on sait maintenant que chaque immeuble tagué doit bénéficier d'une protection de CRS).
La justice qui vient de condamner contrairement aux droits de l'homme le détenteur de "Hollande-démission", la police qui le traque, vive les dictatures socialistes.
On peut aussi rire de la séparation des pouvoirs, la France est une honte dans le monde.
Rédigé par : Jean-Marc | 18 octobre 2014 à 11:06
Bonjour Philippe Bilger,
"Beaucoup de bruit pour rien ? Non, du bruit qui en valait la peine, parce que l'enjeu concerne rien de moins qu'une certaine qualité de République.
La recherche de la vérité, au détriment des puissants, va-t-elle être stigmatisée pour peu qu'ils soient du bon ou du mauvais côté des médias ?"
Qui peut se prévaloir d'être exemplaire aujourd'hui ?
Certainement pas les puissants car on ne peut pas devenir puissant sans utiliser des méthodes qui ne répondent pas vraiment aux canons de moralité que certains bien-pensants se font un devoir de nous rappeler tout en se gardant bien de les appliquer à eux-mêmes.
Pas davantage certains journalistes pour qui la recherche du scoop consiste principalement à aller fouiller dans les poubelles en espérant y trouver une belle pépite qui leur permettra de focaliser l'attention du public sur un article qui sent bon le soufre et ainsi augmenter le tirage de leur journal. L'important étant d'attirer le chaland plus qu'informer. Le sensationnel se vend beaucoup mieux que l'info qui se limite aux éléments factuels.
Le public est très friand des scandales, c'est son petit côté voyeur malsain. Et il faut bien reconnaître que notre petit monde politique est une mine inépuisable de petites affaires pas très propres.
Nicolas Sarkozy est une cible relativement facile vu les maladresses qu'il a accumulées au cours de ces dix dernières années et qui d'ailleurs sont la cause de sa non réélection. Vouloir encore et toujours s'acharner sur lui est, à mon avis, contre-productif car c'est montrer une fébrilité disproportionnée à l'importance du personnage.
Tout le monde s'accorde à dire que le pire ennemi de Nicolas Sarkozy c'est lui. Il suffit donc d'attendre qu'il se discrédite lui-même, ce qu'il ne manque pas de faire à chacune de ses démonstrations. En rajouter est parfaitement inutile.
Rédigé par : Achille | 18 octobre 2014 à 10:20
En parlant de recherche de la vérité. France 3 m'a adressé ce jour ce message publicitaire concernant l'affaire Grégory. Il est également consultable grâce à ce lien : http://www.splio4.com/mr/6TOG3u8Cp/4611/1917125248.html
Évidemment, ça ne concerne que les téléspectateurs de Lorraine. Personnellement, bien que France 3 m'envoie régulièrement ses informations, je ne peux pas regarder cette chaîne qui est déprogrammée. Mais bon.
Rédigé par : Catherine JACOB | 18 octobre 2014 à 08:59