On a les scandales qu'on peut.
Celui que Willy Sagnol (WS), l'entraîneur de l'équipe de football de Bordeaux, a suscité en évoquant "le joueur typique africain" avec ses forces et ses faiblesses est révélateur de cette manière française de pousser au paroxysme des insignifiances et de tourner souvent en dérision le grave.
C'est "un débat typique français".
A moins qu'il m'ait manqué quelque chose d'essentiel dans les propos de WS qui, devant l'émoi initié par l'inénarrable Lilian Thuram autoproclamé moraliste, s'est excusé d'avoir pu "choquer, humilier ou blesser". Je ne vois pas en quoi considérer qu'il y a une essence contrastée du "joueur africain" serait dégradant. Résumer le professionnel africain ou européen à des tendances dominantes, quand on ne lui dénie pas sa singularité d'humain, n'a rien d'indigne. Ou alors il faudrait s'interdire même les généralités les moins honteuses, les plus neutres. De penser tout simplement.
Si j'avais envie de sophistiquer la catégorie, je pourrais m'amuser à soutenir qu'il y a "un joueur typique français" qui tombe sans se lasser et donne l'impression de souffrir mille morts quand il est à terre alors que "le joueur typique anglais" reste la plupart du temps debout et pratique peu le simulacre et la comédie.
Le plus insupportable dans cette polémique médiocre est qu'elle est nourrie par des donneurs de leçons dans le milieu du sport, journalistes, commentateurs, consultants et parasites médiatiques, qui n'ont pourtant aucun titre à dénoncer.
En effet, si on voulait analyser correctement les appréciations formulées par WS, on constaterait qu'elles ont été proférées par "un bon gars, un homme bien", comme cela a été souligné par quelques-uns qui le connaissent au quotidien et confirmé ostensiblement par ses joueurs le 8 novembre, mais que sa perception n'a pas été suffisamment précise ni explicitée. Sa parole ne lui offrait pas un outil assez performant, une forme telle que le fond échapperait à toute ambiguïté. C'est la relative pauvreté du vocabulaire et la faiblesse de l'oralité qui ont été responsables de la confusion qu'avec mauvaise foi on a prétendu trouver dans son jugement sur les joueurs africains.
Cette carence qui, dans un monde de bienséance formelle, peut s'avérer dévastatrice n'est pas seulement le fait, loin de là, de WS dans l'univers sportif largement entendu, notamment dans sa part médiatique.
En dehors d'Hervé Mathoux qui n'a pas besoin de se faire remarquer par des vulgarités, quels sont ceux qui ne dégradent pas en permanence notre belle langue sur Canal Plus, puisqu'on n'a pas le choix et que pour regarder des matchs on est obligé de supporter une armada presque plus dense que les joueurs.
Le compte est trop vite fait. De Paganelli, avec ses questions ineptes et ses OK, à un Olivier Rouyer qui demeure aimablement étranger à la correction grammaticale, il y a un vivier qui ne vaut guère mieux et qui s'abandonne trop volontiers à la familiarité, voire à la grossièreté. On croit, parce qu'on est "une grande gueule", qu'on a du talent. C'est aller trop vite en besogne.
Quand je pourfends ces dérives, on me réplique avec condescendance qu'il ne s'agit que de foot et qu'on n'aurait pas à exiger le meilleur ! Ce mépris est insupportable et peu justifié quand on entend un Guy Roux, un Lionel Rosso (Europe 1), un Pascal Praud, un Hugo Lloris quand il veut bien s'exprimer, ou toujours Hervé Mathoux.
Il n'y a aucune fatalité dans ce délitement et ce déclin du verbe même ludique n'est pas inéluctable.
Encore faudrait-il que les responsables des chaînes et des services s'en préoccupassent ! Or, malheureusement, c'est le contraire. Je me souviens de mes échanges avec l'attentif et fin Alexandre Bompard il y a quelques années et plus récemment avec le léger Cyril Linette : si le premier a pris au sérieux mon inquiétude et si le second s'est moqué de l'avertissement, le résultat a été le même. On continue à récuser cette exigence : les activités de communication, qu'elles soient politique, culturelle ou sportive, devraient comporter un dénominateur commun qui est le respect de la langue, la qualité de la parole et donc l'exemplarité pour soi et pour les auditeurs et téléspectateurs. Ces dispositions sont à considérer comme des fondamentaux sans lesquels un savoir technique serait insuffisant, trop sec, trop étriqué.
Si le monde sportif avait besoin d'être rassuré et si WS harcelé depuis plusieurs jours désirait être consolé, l'un et l'autre seraient ravis de constater que mon désabusement pugnace ne concerne pas qu'eux. Régis Debray, pour m'abriter derrière une opinion qui sait ce qu'elle vaut, a justement rappelé, chez Frédéric Taddéï, comme le discours et la parole politiques étaient devenus exsangues à cause d'un vocabulaire raréfié et d'une expression que la liberté et la culture n'irriguent plus.
Alors WS n'est coupable de rien.
Ni sur le fond. Aucun mépris de l'Afrique ni des joueurs africains.
Toutes proportions gardées, cela fait écho au discours sur l'Afrique rédigé par Henri Guaino et prononcé par Nicolas Sarkozy : ceux qui en ont fait un casus belli ne l'ont pas compris. Mais les Africains lucides, si.
Ni sur la forme. Qu'avant de jeter une pierre dans le jardin de WS, chacun, du plus humble au plus puissant, s'envoie la sienne.
Pour éviter à l'avenir "le débat typique français".
Vous donnez Pascal Praud en exemple pour son français, mais le gars ne connaît clairement rien au foot.
Encore un exemple :
http://www.foot01.com/equipe/ol/pascal-praud-a-presque-la-larme-a-l-oeil-pour-gignac,179933
Il écrit "Gignac est un avant-centre complet même si son jeu de tête reste un point faible".
Quand on sait que Gignac a marqué presque la moitié de ses buts de la tête cette année, on est dubitatif sur les connaissances footballistiques de Pascal Praud. C'est d'ailleurs ce qui me fait regretter de ne pas voir Gignac à la place de Giroud en Équipe de France : on aurait quelqu'un bon avec la tête mais aussi avec les pieds.
Ce même Praud si prompt à mépriser Ribéry qui, lui, mouillait plus la chemise que ce que nous ont montré nos joueurs contre l'Albanie...
Rédigé par : Alex paulista | 19 juin 2015 à 23:24
Il était une fois un jeune entraîneur qui dirige avec succès un club tranquille, trop tranquille, les Girondins de Bordeaux. Il dort bien, il mange bien, exerce près d'un château nécessairement cosy. Un jour, il est sollicité par le quotidien local qui a invité des lecteurs. A une question même pas retorse posée par l'un d'entre eux, il répond sans trop se méfier, oubliant qu'il faut être millimétré à propos de certains thèmes. Une leçon qu'il retiendra au prix de quelques nuits... blanches.
Il fallait lire : les joueurs ou certains joueurs africains formés sur ce continent "à l'arrache" manquent de sens tactique, voire de technique. Courageux, endurants, robustes, rapides aussi. Ce qui ne signifie nullement qu'ils sont plus idiots que les autres, que nous. La Licra et les autres font semblant de mal comprendre, normal on est habitués.
Sagnol est-il naïf ou simplement cash ? C'est aussi un des seuls à oser ajouter que le footballeur africain est moins payé, vérité connue dans le milieu et peu souvent entendue. Rien que pour cela : merci Willy.
C'est comme en Coupe de France : les amateurs, rien de tel pour vous faire déraper. Ah, misère noire.
Rédigé par : scoubab00 | 16 novembre 2014 à 13:08
Bonjour moncreiffe,
Je suis d'autant plus indulgent dans mon propos que les préjugés d'une personne ne préjugent pas qu'elle soit "mauvaise" fondamentalement. Nous sommes le fruit de notre histoire personnelle et de notre culture et mieux vaut laisser s'exprimer, sans injures bien sûr, le fond de sa pensée, que le masquer par d'habiles habillages.
Au moins cela permet de se parler, et d'avancer intelligemment.
Le terrorisme intellectuel interdisant tout propos qui ne plaît pas n'a jamais fait avancer les choses, je partage ça avec notre hôte, et il me semble vous-même.
Rédigé par : Jérôme | 10 novembre 2014 à 16:38
@ Jérôme
Les idées véhiculées relevaient bien des préjugés les plus classiques, exprimées comme elles l'ont été.
Les clichés concernant les étrangers ne sont pas nécessairement racistes. Les Français font eux aussi l’objet de nombreux clichés, parfois faux, parfois vrais. Comme une image vaut mieux qu’un long discours, voici une vidéo amusante qui résume bien les clichés contradictoires portant sur les Français.
http://perso.univ-lyon2.fr/~mollon/M1FLES/11_12/Lefebvre/france.html
Rédigé par : moncreiffe | 10 novembre 2014 à 11:16
Sic : "Je ne vois pas en quoi considérer qu'il y a une essence contrastée du "joueur africain" serait dégradant."
Je suis bien d'accord avec vous, Monsieur Bilger.
Il y a 20/30 ans, personne n'aurait même relevé les mots de WS.
Je suis contre tous les racismes et intolérances dégradantes pour l'humanité. Et pourtant, les mots "africain", "juif", "arabe" et bien d'autres sont devenus tabous comme "eugénisme", "nazisme".
J'ai l'impression que la société est en train de se replier, sans s'en rendre compte, sur des dogmes moyenâgeux dangereux pour ce qui reste de nos libertés.
Rédigé par : Alain | 10 novembre 2014 à 11:10
Bonjour Philippe,
Je me permets d'intervenir un peu "à côté" du billet initial, mais cela me semble intéressant.
Il est fait crédit à Willy Sagnol de s'être mal exprimé par manque de réflexion préalable sur ce qu'il souhaitait faire passer comme idée. C'est une ligne de défense souvent entendue. Je ne suis pas bien sûr que cette affirmation puisse être mise à son crédit.
Quand on ne réfléchit pas, le naturel prend le dessus. Quand on réfléchit, il est possible de masquer sa pensée par des talents jésuitiques.
Willy Sagnol a emprunté de façon tout à fait naturelle les clichés habituels sur les uns et les autres, la puissance athlétique des noirs, leur courage au combat, l'intelligence, non précisée tactique, chez le blanc, la discipline, la rigueur teutonne des gens du Nord.
Je ne préjuge pas des qualités humaines de ce jeune entraîneur, je ne le connais pas. Mais il a exprimé des idées reçues sur les uns et les autres de façon naturelle.
Vrai ? Grave ? Chacun juge comme il l'entend. Les idées véhiculées relevaient bien des préjugés les plus classiques, exprimées comme elles l'ont été.
Il ne me semble pas qu'il soit flatteur de lui accorder le bénéfice de l'absence de réflexion et de vocabulaire.
Rédigé par : Jérôme | 10 novembre 2014 à 09:21
Le seul point positif de ce genre de polémique, c'est que ça aide à détecter les cons.
Sinon, Pascal Praud, non merci. Imbuvable.
Rédigé par : Alex paulista | 10 novembre 2014 à 03:24
L'antiracisme puant a encore gagné ! WS est passé sous leurs fourches caudines, il a baissé son froc, a chialé comme une morue ; quelle humiliation ! quelle honte !
Rédigé par : sylvain | 09 novembre 2014 à 23:32
@moncreiffe et breizmabro
L'intelligence tactique est une forme d'intelligence. Tous les joueurs blancs ne l'ont pas nécessairement, même avec les meilleurs entraîneurs du monde.
Les joueurs africains ne sont pas chers, pour les mêmes raisons que la main d'œuvre africaine est moins chère que la main d'œuvre européenne, même à qualification égale, parce qu'ils viennent de pays pauvres, voire misérables.
Rédigé par : Marc GHINSBERG | 09 novembre 2014 à 23:22
Willy, ne t'excuse pas (plus) !
Rédigé par : Jean-Paul Ledun | 09 novembre 2014 à 22:35
@ Marc GHINSBERG
Pour qui sait lire le français, on comprend que Willy Sagnol attribue au joueur typique africain un certains nombre de qualités, mais lui dénie intelligence et discipline. Ce propos est imbécile, parce qu'il y a beaucoup de joueurs africains intelligents et disciplinés. Mais ce qui est le plus gênant dans ce discours, c'est, pour employer un mot un peu pédant, l'essentialisation. Ce qui signifie que par essence, parce que l'on est africain, on ne peut être, sauf exception, un joueur intelligent. C'est le mécanisme du racisme ordinaire.
Je crois plutôt que vous utilisez le mécanisme de l’antiracisme ordinaire : rebondir sur un mot qui vous dérange, sans tenir compte du contexte.
Quand Willy Sagnol parle du manque d’intelligence des footballeurs africains, il s’agit d’intelligence du jeu (collectif), pas de l’intelligence en général. Il parle aussi du manque de technique et de discipline. La faute n’en revient pas aux joueurs eux-mêmes parce qu’ils sont africains, mais tient au fait qu’ils viennent de clubs n’ayant pas les moyens financiers de s’offrir les services des meilleurs entraîneurs.
Willy Sagnol reconnaît aux joueurs africains certaines qualités (puissance, combativité) et aux joueurs européens d’autres qualités (technique, discipline). Il conclut en disant (banalement) qu’il faut de tout pour former une équipe. C’est pourtant facile à comprendre, sauf si on voit du racisme partout, y compris là où il n’y en a pas la moindre trace.
Rédigé par : moncreiffe | 09 novembre 2014 à 20:57
@ Marc GHINSBERG | 09 novembre 2014 à 17:06
Non. Il dénonce le fait que les JOUEURS DE FOOT africains ne sont pas formés à la subtilité du jeu et à sa discipline - sur le terrain.
Je le répète : M. Sagnol ne parle pas du QI de joueurs africains, ni de leur discipline lorsqu'ils se rendent dans les vestiaires ou à la cafet.
Mais vous qui avez cette intelligence subtile du décryptage des interviews d'entraîneurs de foot, dites-moi pour quelle raison ces jeunes footballeurs africains sont vendus si peu cher aux clubs étrangers ?
Rédigé par : breizmabro | 09 novembre 2014 à 20:42
Avez-vous déjà visionné des entraînements Patrick EMIN ?
Sinon, nous avons installé les pneus neige quand ça continue à circuler sur les jantes.
Rédigé par : calamity jane | 09 novembre 2014 à 20:20
Ça ne change rien au fait qu'il dénie intelligence et discipline au joueur africain typique, parce qu'il est Africain.
Rédigé par : Marc GHINSBERG | 09 novembre 2014 à 17:06
*****
Il a raison. C'est la vérité. Il y a des gens qui ont un problème avec la vérité, apparemment.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 09 novembre 2014 à 19:15
De ce billet, je ne retiendrai que ce passage :
"Régis Debray, pour m'abriter derrière une opinion qui sait ce qu'elle vaut, a justement rappelé, chez Frédéric Taddéï, comme le discours et la parole politiques étaient devenus exsangues à cause d'un vocabulaire raréfié et d'une expression que la liberté et la culture n'irriguent plus".
A écouter nos censeurs d'opérette, il faudrait que le moindre entraîneur d'une équipe de football ait suivi le cursus de l'Ecole normale supérieure pour disposer d'un vocabulaire lui conférant l'aptitude à s'exprimer publiquement.
Je préfère voir l'affection qu'ont témoignée ses joueurs à Willy Sagnol pour constater que certains ont le génie pour créer une tempête dans un verre d'eau ! A ce régime-là, la parole doit être intégralement muselée : alors il n'y aura plus d'écart...
Rédigé par : Robert | 09 novembre 2014 à 18:13
C'est scandaleux ! Willy Sagnol devrait s'excuser d'avoir traité les joueurs non-africains d'incapables de courir, de n'être pas prêts au combat, d'être peu puissants sur le terrain. C'est tout à fait faux et injuste de faire ce genre de généralités. Alors quoi, les qualités physiques, l'ardeur et le courage seraient l'apanage des Africains ? Espérons que Willy Sagnol admettra son erreur car ce racisme antiblanc est tout à fait inacceptable, comme tout racisme.
Rédigé par : Patrick EMIN | 09 novembre 2014 à 17:36
@breizmabro
Ça ne change rien au fait qu'il dénie intelligence et discipline au joueur africain typique, parce qu'il est Africain.
Rédigé par : Marc GHINSBERG | 09 novembre 2014 à 17:06
Bonjour,
"C'est la relative pauvreté du vocabulaire et la faiblesse de l'oralité qui ont été responsables de la confusion qu'avec mauvaise foi on a prétendu trouver dans son jugement sur les joueurs africains."
En effet, et malheureusement, c'est désormais un "mal exponentiel" dans toute une société qui en plus ne se parle même plus avec égards. Je serai même tenté de rajouter que sans même dire un seul mot, sans même avoir une posture provocante dans quelque lieu public que ce soit, une tension que je ne saurais définir est palpable, puisque les discussions au moment de l'apéro ou à la "maKine à Kafé" ne sont que redites dans la répétition de situations quotidiennes anormales quand elles ne sont pas détestables.
Pour rebondir sur le témoignage de C.Jacob :
Accompagnant mon épouse dans un hyper hier, j'ai été pris à parti par un homme, qui m'a violemment reproché d'avoir eu un regard trop appuyé sur lui ou et sur les produits qu'il était en train de choisir (des éponges de ménage !!), à telle enseigne qu'il m'a même sommé de m'éloigner de lui et du rayon concerné. Je n'ai pas cédé évidemment mais bien au contraire, me suis mis en face de lui et les yeux dans les yeux lui ai jeté un "je t'aime !".
Sa déstabilisation a été instantanée et telle que sa colère à été remplacée dans l'instant par un large sourire et une poignée de main que j'ai traduite par des excuses que cette personne était vraisemblablement incapable d'exprimer verbalement, pas plus que la prononciation d'un "Je t'aime" que je lui ai réclamé mais qui n'est pas venu.
Pourquoi donc cette agression, en l'absence de toute parole, ni même de posture quelconque agressive ? Je cherche encore. J'en ai conclu que cette personne était en souffrance, et qu'elle n'avait peut-être jamais entendu à son égard ce "Je t'aime".
Comment donc rétablir un lien, qui à mon sens est fortement détérioré, et arrivé à la limite de la division ? Peut-être avant que le lien très éprouvé ne cède, vite vite par dessus en remettre un second en bon état, avant la rupture violente.
Rédigé par : fugace | 09 novembre 2014 à 16:55
@ Marc GHINSBERG | 09 novembre 2014 à 14:25
Merci pour le replay.
A 20'16 il dit (en parlant des footballeurs) "c'est un mélange aussi, il faut de tout, des grands, des petits (...)"
Si la Licra avait tout écouté sans se focaliser sur le mot "intelligence" nous n'aurions pas ce débat ridicule.
Rédigé par : breizmabro | 09 novembre 2014 à 16:29
Le top c'est quand même un footballeur métis avec un papa africain et une maman nordique. "Nec pluribus impar". De quoi réconcilier tout le monde, sinon faire des jaloux des deux côtés. Surtout si le Cran pond tandis que l'âne rit !
Tu rames ou tu sors ?
Rédigé par : Mary Preud'homme | 09 novembre 2014 à 14:55
SOS pour Henri Guaino
Monsieur Bilger, par devoir LOL, vous devriez inviter Henri Guaino à venir vous rendre visite à l'Institut de la Parole : sinon il sera rattrapé par le vieil adage qui prétend que "il ne peut y avoir d'un côté la forme, de l'autre le fond : un mauvais style c'est une pensée imparfaite".
Ce qui ne serait pas juste ! !
Que l'on soit d'accord ou non avec ce que dit Henri Guaino n'est pas le sujet, - surtout depuis la toute petite distance prise avec son idole Sarkozy, en lui recommandant de prendre de la hauteur LOL - le personnage est intelligent, cultivé, bien structuré, il est un vrai républicain, mais la manière dont il s'exprime est insupportable, on a envie soit de lui tirer les mots de la bouche, soit de le zapper.
Il aurait sans aucun doute besoin de vos conseils, mais peut-être aussi d'un orthophoniste LOL
Rédigé par : eileen | 09 novembre 2014 à 14:35
@breizmabro
Ci-joint le lien pour écouter l'intégralité de la conférence :
http://m.youtube.com/watch?v=wv6JVci1XG4, le passage incriminé, vers la 19ème minute. A chacun de se faire une opinion.
Rédigé par : Marc GHINSBERG | 09 novembre 2014 à 14:25
Je vous cite : "On continue à récuser cette exigence : les activités de communication, qu'elles soient politique, culturelle ou sportive, devraient comporter un dénominateur commun qui est le respect de la langue, la qualité de la parole et donc l'exemplarité pour soi et pour les auditeurs et téléspectateurs. Ces dispositions sont à considérer comme des fondamentaux sans lesquels un savoir technique serait insuffisant, trop sec, trop étriqué."
De nombreux médias, si politisés, n'ont aucun scrupule à salir, en particulier, ceux qui sont "vieux". Ecoeurant ! Vil ! Insupportable ! Outrancier !
Rédigé par : Roland LE GALL | 09 novembre 2014 à 13:54
Willy S. a présenté ses excuses. Il reconnaît que ses propos on pu être maladroits, donc blessants. Les donneurs de leçons lui sont tombés dessus à bras raccourcis et se sont bien gardés de citer l'intégralité de son propos. Il faisait aussi l'éloge de la diversité, mais cette partie du discours a été escamotée. Aux dernières nouvelles, ses joueurs black continuent à lui accorder leur confiance et il en pleure publiquement. La pression retombe et j'espère qu'on va passer à autre chose. Que celui qui n'a jamais fait une faute de langage lui jette la première pierre...
Rédigé par : jack | 09 novembre 2014 à 13:35
@Marc GHINSBERG | 09 novembre 2014 à 11:34
"Willy Sagnol attribue au joueur typique africain un certains nombre de qualités, mais lui dénie intelligence et discipline. Ce propos est imbécile, parce qu'il y a beaucoup de joueurs africains intelligents et disciplinés"
M. Sagnol, que j'ai pas l'honneur de connaître, répondait à des questions concernant les qualités des joueurs africains sélectionnés. Il a répondu en précisant que dans les clubs de leurs pays ils étaient formés pour être des "guerriers" mais sous-entendu, qu'ils n'étaient pas formés à l'intelligence du jeu et à sa discipline. Point.
Je ne pense pas (mais je peux me tromper) qu'il développait une thèse sur le QI des joueurs de foot africains !
M. Sagnol aurait dit aux journalistes "les joueurs africains sont entraînés dans leurs clubs pour être des attaquants guerriers, mais on ne leur inculque pas la subtilité de ce sport", tout se serait bien passé !
Que de bêtises dites autour d'un mauvais qualificatif !
Que ces journalistes et la Licra enquêtent plutôt sur le marché aux esclaves que sont les achats de joueurs africains "pas chers", comme a dit Sagnol.
Rédigé par : breizmabro | 09 novembre 2014 à 13:09
La spécialité française est un système post-colonialiste qui condamne toute identité culturelle autre que nationale. La spécialité française est que la défense de ce système, qui continue de piller les ressources matérielles et humaines de l'Afrique sous l'égide d'une intouchable suprématie culturelle, est assurée, au nom d'un antiracisme pour le moins paradoxal, par des Français, y compris d'origine africaine, qui en ont souvent bien profité et qu'on met en avant pour mieux dissimuler les millions de victimes qu'il fait.
Il est passionnant de constater, pour l'exemple, à quel point les arabo-musulmans français qui subissent actuellement le plus de racisme et de xénophobie dans notre pays refusent encore de s'organiser politiquement pour lutter contre ce système post-colonialiste qui les exploite économiquement de la façon la plus pénible tout en les condamnant culturellement.
Il est passionnant de constater que la communauté juive est même condamnée par la plupart de ces arabo-musulmans, aidés certes par les multiples assauts soraliens qui la pourfend en la qualifiant de "communauté organisée (sic)", pour s'être munie d'une telle organisation - alors que cette communauté juive est plus faible numériquement et pèse logiquement moins lourd démocratiquement- au lieu d'être prise en exemple.
Il est passionnant de constater que la plupart de ceux qui sont en France capables de donner leur vie pour faire le djihad contre un Occident spoliateur sont des Français de souche convertis à l'islam, et non des arabo-musulmans.
Il est passionnant de constater que lorsqu'un W. Sagnol condamne les conséquences de ce système post-colonialiste dans le milieu du football, il retrouve en face de lui des L. Thuram, P. Diouf ou autre C. Leroy.
Et que même P. Bilger nous parle de la forme des propos de Sagnol ou du moralisme de Thuram plutôt que de s'interroger sur le fond.
Rédigé par : Garry Gaspary | 09 novembre 2014 à 13:05
Lilian Thuram, la Licra et tous ces antiracistes purulents me donnent envie de vomir ; cette idéologie infecte n'a réussi qu'à faire exploser le racisme dans des proportions inouïes ; il en va de même de la chasse aux homophobes par les prêtres inquisiteurs des LGBT, SOS homophobie... Les médias en panne de buzz et en déroute financière sont devenus des tabloïds dépotoirs de toutes les perversités et magouilles intellectuelles avec pour seul but se refaire une santé sur le dos de cibles convenues comme déviantes à la dictature de pensée antiraciste et homophile. Ces dictateurs moralistes n'auront réussi en fin de compte qu'à diviser encore plus toutes les races, catégories sexuelles, milieux sociaux, avec la complicité des médias qui attisent les braises afin de créer un mal-être et un malaise social sur tous les sujets de société, un véritable reality show sociétal très vendeur.
Evidemment, c'est encore la faute à Sarko : discours de Dakar, de Grenoble, Buisson, etc. Willy Sagnol, victime psychologique traumatisée par son "prosélytisme raciste facho réac" devrait lui demander des dommages-intérêts.
Thuram, Licra, SOS Racisme, CRAN, médias complices : tous de gauche !
Tout s'explique.
Rédigé par : sylvain | 09 novembre 2014 à 11:51
Commençons par rappeler ce qu'a dit Willy Sagnol :
"L’avantage du joueur typique africain c’est un joueur pas cher quand on le prend, prêt au combat généralement, qu’on peut qualifier de puissant sur un terrain. Mais le foot ce n’est pas que ça. Le foot c’est aussi de la technique, de l’intelligence, de la discipline. Il faut de tout. Des Nordiques aussi c'est bien, les Nordiques ils ont une bonne mentalité."
Pour qui sait lire le français, on comprend que Willy Sagnol attribue au joueur typique africain un certains nombre de qualités, mais lui dénie intelligence et discipline. Ce propos est imbécile, parce qu'il y a beaucoup de joueurs africains intelligents et disciplinés. Mais ce qui est le plus gênant dans ce discours, c'est, pour employer un mot un peu pédant, l'essentialisation. Ce qui signifie que par essence, parce que l'on est africain, on ne peut être, sauf exception, un joueur intelligent. C'est le mécanisme du racisme ordinaire.
Je n'accablerai pas Willy Sagnol victime de préjugés hélas communément répandus. Je serai plus sévère avec ceux qui s'insurgent avec indignation contre les généralisations qu'ils jugent abusives, comme par exemple "l'électeur typique du FN est raciste", mais qui sont d'une indulgence bienveillante à l'égard des propos de Willy Sagnol.
Puis-je me permettre de vous donner un conseil cher Philippe ? Relisez Les Essais de Montaigne et Les Lettres persanes de Montesquieu, deux antidotes contre les préjugés et le racisme.
Rédigé par : Marc GHINSBERG | 09 novembre 2014 à 11:34
M. Bilger,
Vous semblez complaisamment ignorer que l'antiracisme est une industrie devant justifier les subventions qui l'alimentent, ou plus exactement le racket déguisé en subventions qui permet à une mafia parmi d'autres de mener grand train sur le dos du contribuable.
De même qu'être maître maçon est une assurance contre les "mauvais jugements" et les contrôles fiscaux, "cotiser" aux associations antiracistes, pour la traque de l'antisémitisme, pour l'égalité, etc., est pour tout élu une assurance obligatoire contre les bavures réelles ou provoquées.
J.M.Le Pen ne cotisant pas et n'étant pas FM, gare au "détail" !
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 09 novembre 2014 à 10:40
«Le plus insupportable dans cette polémique médiocre est qu'elle est nourrie par des donneurs de leçons dans le milieu du sport, journalistes, commentateurs, consultants et parasites médiatiques, qui n'ont pourtant aucun titre à dénoncer. »
Ce qui est gênant cependant, c'est qu'elle peut représenter un moteur à la multiplication d'incidents tel celui-ci qui s'est très récemment produit à une caisse de supermarché :
Deux clients hommes tous deux et dans la force de l'âge, s'exprimant avec un fort accent «de couleur», déposent leur panier n'importe comment après l'avoir vidé de leur contenu - produits de toilettes et de beauté pour hommes - sur le tapis roulant.
La caisse en question est cependant réservée prioritairement aux «femmes enceintes et aux handicapés», lesquels handicapés ne se résument pas aux clients en fauteuil, mais à tout client (en principe, fonction neutre mais bon - ou toute cliente) auquel (ou à laquelle) la station debout prolongée est susceptible d'être pénible.
Ils sont suivis par une femme de type dit «caucasien mangeur d'escargots et de grenouilles», sensiblement plus âgée et présentant un traumatisme du genou très visible, et qui, du haut du privilège de l'âge prend alors la liberté de leur faire remarquer que leur panier n'a pas été déposé dans la bonne pile.
Sens de la remarque : ça risque de poser un problème aux petites jeunes filles (dont certaines «de couleur») qui récupèrent les paniers, vu que lorsque des paniers de dimensions différentes s'empilent, au bout d'un moment la pile s'écroule dans le chemin et ça génère des impedimenta pour tout le monde.
Aucune réaction à la remarque qui est donc réitérée à haute et intelligible voix.
La femme se baisse alors malgré son genou, ramasse les paniers et les reclasse par piles différentes selon leurs dimensions.
C'est alors que l'un des deux hommes commente ainsi la scène : «Qu'est-ce tu nous a pris la tête. C'est bon le ménage est fait.»
La femme ainsi rudoyée sans provocation de sa part réplique alors : «Vous êtes peut-être une femme enceinte ou un handicapé?».
Réaction de l'homme :«En tout cas, ce qui est sûr c'est que toi t'es pas enceinte.»
Réplique: «Ça, a priori, vous n'en savez rien.»
Le ton monte alors :«Nous les Africains on sait d'où on vient, pas besoin de trier comme pour vous.»
La réplique fuse :«Là, vous tombez mal, dans mon cas il n'est pas vraiment nécessaire de trier non plus.»
Le ton monte encore, l'homme, ou plutôt individu répondant désormais aux critères de l'énergumène, gesticule en rangeant ses achats dans un sachet et en roulant les "r" au moins autant que de gros yeux ronds : «Je n'ai pas à vous respecter, non et je ne vous respecte pas.»
Réaction: «Toi, mon p'tit bonhomme, t'as de la chance d'être en France. Ce n'est pas n'importe où dans le monde que tu pourrais te comporter impunément ainsi, mais faudrait tout de même voir à ne pas abuser.»
Ramassant ses trois produits de toilette, l'homme pointe alors comme un fou un doigt menaçant dans la direction de cette cliente qu'il regarde d'un œil noir en disant avec véhémence: «Vous, il faut vous enfermer ; vous êtes folle et tu vas avoir des ploblèmes. Oui, tu auras des ploblèmes. Je te le dis : tu auras des ploblèmes.»
Réaction de la caissière, une petite jeune nouvellement embauchée par l'enseigne, n'appartenant visiblement pas à l'une des catégories «pas besoin de trier» : aucune réaction.
Elle avait l'air de trouver tout à fait normal qu'une femme, plus âgée, se fasse ainsi rudoyer et insulter sans penser qu'il faudrait peut-être alerter la sécurité du magasin.
C'est la raison pour laquelle je pense que les individus n'étaient pas de «culture véritablement africaine», car les ressortissants de cette dernière manifestent toujours, du moins d'après mon expérience et je profite donc de l'occasion pour ici, les en remercier, du respect pour les cheveux blancs.
J'ai donc dit à la petite caissière en passant moi-même à la caisse : «On a manifestement de bonnes raisons pour, quoi qu'on en ait, réactiver les valeurs du féminisme et en voici une bonne : les femmes de ce pays doivent persévérer à se faire respecter sinon, en effet, ça finira mal pour... elles».
Je pense donc que le garde des Sceaux devrait se pencher sur la question des provocations, d'où qu'elles viennent, et de l'intentionnalité qui n'est pas toujours reflétée par la réception des mots employés.
Rédigé par : Catherine JACOB | 09 novembre 2014 à 10:12
Les propos reprochés à Willy Sagnol sont les suivants : « l'avantage du joueur typique africain, c'est qu'il n'est pas cher quand on le prend, c'est un joueur qui est prêt au combat généralement, qu'on peut qualifier de puissant sur un terrain ». « Mais le foot, ce n'est pas que ça. Le foot, c'est aussi de la technique, de l'intelligence, de la discipline, il faut de tout. Des Nordiques aussi. C'est bien, les Nordiques, ils ont une bonne mentalité ».
Philippe Bilger, qui est un typique avocat général honoraire d’origine messine, ne comprend pas le même français que moi, bobo germanopratin typique de cette gauche bien-pensante droit-de-l’hommiste.
Je m’interroge néanmoins sur ce qu’est un « joueur typique africain », comme je m’interroge sur ce que recouvre l’acception du mot « Nordique ». Je comprends quand même vaguement que, selon l’analyse sagnolienne, si « le football, c’est aussi de la technique, de l'intelligence, de la discipline », c’est que ces caractéristiques indispensables à une équipe de football digne de ce nom ne figurent pas au registre du fameux « joueur typique africain ». Ce n’est pas gentil.
Même Hervé Mathoux serait prêt, je pense, à confirmer à Philippe Bilger que c’est une ânerie que de prononcer ce type de lieu commun digne des plus distingués comptoirs de cafés du commerce fréquentés par Dupont-Lajoie.
Mais c’est juste une ânerie qui ne met à aucun moment en cause l’humanité de ce technicien du football apprécié par son entourage dans tous les clubs où il a sévi, comme joueur ou comme entraîneur.
Ce qui est amusant, c’est la prudence de sioux que met Philippe Bilger dans son billet : « Je ne vois pas en quoi considérer qu'il y a une essence contrastée du "joueur africain" serait dégradant » ; je salive à l’avance de la description que ne manquera pas de nous expliciter Philippe Bilger de l’ « essence contrastée » du joueur africain.
Alors il faut bien trouver des coupables : les journalistes sportifs qui, à quelques exceptions relevées par l’auteur, seraient incapables de s’exprimer en français. Et voilà le prurit zemmourien qui revient chatouiller le clavier de Monsieur Bilger : « Il n'y a aucune fatalité dans ce délitement et ce déclin du verbe même ludique n'est pas inéluctable. » Ah, c’était mieux avant, hein ?
Vous en faites beaucoup, Philippe Bilger. Je suis moi aussi d’assez près le football, et n’ai pas perçu cet emballement autour du soi-disant scandale sagnolien. Mais il est vrai que le bobo germanopratin bien-pensant n’a pas la même typicité sémantique que l’avocat général honoraire originaire de Metz, n’est-ce pas ?
Rédigé par : Christian C | 09 novembre 2014 à 09:53
"…Quand je pourfends ces dérives, on me réplique avec condescendance qu'il ne s'agit que de foot et qu'on n'aurait pas à exiger le meilleur ! "
"…Si le monde sportif avait besoin d'être rassuré et si WS harcelé depuis plusieurs jours désirait être consolé, l'un et l'autre seraient ravis de constater que mon désabusement pugnace ne concerne pas qu'eux. Régis Debray, pour m'abriter derrière une opinion qui sait ce qu'elle vaut, a justement rappelé, chez Frédéric Taddéï, comme le discours et la parole politiques étaient devenus exsangues à cause d'un vocabulaire raréfié et d'une expression que la liberté et la culture n'irriguent plus."
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D'une part, quant on voit le spectacle actuel que donnent certains hommes politiques, cette analogie n'est pas très sympathique pour les professionnels du football.
Ces derniers sont des Académiciens du langage quand on les compare à certains politiciens qui n'ont pas l'excuse d'un déficit d'éducation.
Si le degré de vulgarité et de bassesse était pondéré au niveau d'instruction, les gens du foot écraseraient en effet par leur retenue, leur correction et leur savoir-vivre certains hommes politiques haineux, arrivistes et revanchards.
D'autre part, toujours sur la base de raisonnement de la pondération en fonction du niveau d'éducation, les Mathoux, de Paganelli et Rouyer sont des duchesses au verbe d'or si on les rapproche de l'homme politique qui s'épanche dans le livre Ça reste entre nous… hein?
N'est pas Monte-Cristo qui veut (qualificatif attribué à J. Attali) !
Rédigé par : Gone (with-the-Bling) | 09 novembre 2014 à 09:25
Bonjour Philippe Bilger,
"Quand je pourfends ces dérives, on me réplique avec condescendance qu'il ne s'agit que de foot et qu'on n'aurait pas à exiger le meilleur ! Ce mépris est insupportable et peu justifié quand on entend un Guy Roux, un Lionel Rosso (Europe 1), un Pascal Praud, un Hugo Lloris quand il veut bien s'exprimer, ou toujours Hervé Mathoux."
Pour ne rien vous cacher je vous aurais répondu la même chose, non pas par mépris pour le football, qui, il est vrai, ne suscite pas en moi la même passion que la vôtre, mais tout simplement parce que le football n'a pas vocation à donner des débats de haute tenue. Il ne fait pas appel à la raison mais à la passion, passion irraisonnée conduisant souvent à des comportements irrationnels.
La rhétorique, la dialectique n'y ont pas leur place, même si quelques intellectuels montrent un réel intérêt à ce genre de spectacle et s'évertuent à lui attribuer des titres de noblesse au demeurant peu convaincants. Karl Marx disait que la religion est l'opium du peuple. Aujourd'hui le football est devenu son cannabis.
Il est clair que l'esprit sportif a depuis longtemps laissé la place au business. Il suffit de voir les salaires de joueurs et le montant des transferts lors du mercato pour être édifié. On passera pudiquement sous silence les matchs truqués et le dopage, les contrôles dans le football étant très discrets.
Toujours est-il que les arguments techniques évoqués par Willy Sagnol, manifestement mal formulés au point de déclencher une polémique assez ridicule, ne sont que la révélation d'une susceptibilité à fleur de peau de la communauté noire.
Cette dernière a du mal, il faut bien le reconnaître, à se défaire de son passé d'esclave, même si depuis elle a fait la preuve qu'elle pouvait apporter à la société moderne de beaux esprits (à commencer par Aimé Césaire si cher à notre actuelle garde des Sceaux) et occuper des postes éminemment importants, Barak Obama, actuel président des Etats-Unis, en étant la meilleure preuve.
La recherche de la petite phrase est désormais la principale préoccupation de nos médias, dans le domaine du football, certes comme avec cette phrase malheureuse de Willy Sagnol, mais aussi et surtout dans le mode impitoyable de la politique. On peut le constater avec les révélations des deux journalistes du Monde concernant François Fillon.
Moralité de l'histoire : ne surtout pas confier ses états d'âme à des journalistes si vous ne voulez pas vous retrouver à la une de tous les médias dans l'heure qui suit. Ils sont plus dangereux que le virus Ebola.
Rédigé par : Achille | 09 novembre 2014 à 08:29
Une fois encore, cher Maître, merci pour votre brillante plaidoirie. Il est évidemment impossible de ne pas s'aligner sur celle-ci.
Là aussi, comme pour votre tragique dossier des émeutes contre le barrage de Sivens où votre cri du coeur a emporté l'assentiment quasi unanime, Willy Sagnol ne pouvait espérer meilleure argumentation en défense devant cette stupide levée de boucliers avec toujours les mêmes impétrants moralistes en vergogne (Lilian Thuram, etc.).
C'est absolument hallucinant. Dès qu'on tombe dans un simple argumentaire catégoriel purement technique (c'est du pauvre foot !), on a inexorablement les mêmes écrevisses qui viennent craqueter des pinces pour agiter la prétendue offense à la discrimination raciale.
N'importe quelle personne sensée qui a écouté en détail les propos de W.S. n'y a vu absolument aucune matière à polémique.
Des propos banals d'un entraîneur d'expérience qui ne fait qu'essayer d'analyser le jeu de son équipe pour tenter d'améliorer ses performances. Rien de plus.
Ce comportement, une spécificité française? Assurément.
C'est une des raisons pour lesquelles on se moque tant de nous à l'étranger. Pour notre plus grand malheur. Quelle image resplendissante !
Ce pédantisme français injustifié et parasite est un peu à l'image de ce pauvre Arnaud Montebourg en février 2013, alors ministre du Redressement productif du gouvernement de Jean-Marc Ayrault, lorsqu'il reçoit une lettre sanglante de M. Taylor Jr, président du groupe américain Titan, lui notifiant qu'il jette l'éponge sur la reprise de l'usine Goodyear d'Amiens Nord :
"…Monsieur, votre lettre signale que vous voulez que Titan démarre une discussion. Vous pensez que nous sommes si stupides que ça ? Titan est celui qui a l'argent et le savoir-faire pour produire des pneus. Qu'a le syndicat fou ? Il a le gouvernement français."
Ce même Montebourg qui prend maintenant des cours en gestion d'entreprise alors qu'il les chapeautait toutes au plus haut niveau auparavant. C'est un peu comme si vous demandiez - a dit un humoriste - à Mark Zuckerberg de prendre des leçons d'internet.
Sonnent tambours, gloussent gorges chaudes.
C'est bien là le cancer de la France qui ronge ses entrailles et distribue des métastases létales disséminées : la franchouillardise.
Tant qu'on n'aura pas combattu ce mal, avec celui du non pragmatisme économique, on restera - comme maintenant - dans les bas-fonds des nations médiocres. La honte.
Rédigé par : Citizen_pas_Kane | 09 novembre 2014 à 07:25
Bonjour Monsieur Bilger, une nouvelle fois excellent billet.
Alors que les mêmes applaudissent les vulgarités incessantes et innommables d'un Sarkozy qui lui, prétend une nouvelle fois à la Magistrature suprême, ils accablent un pauvre entraîneur de foot - dont la parole n'est pas le métier - de toutes les vilenies alors que WS se contentait d'une comparaison à peine maladroite.
Tous ces journaleux camelots sont eux de "vrais coxxxxxx de pxxxxxxx de journalistes bien français totalement ignares/vulgaires et mal dégrossis".
Certes comparaison n'est pas raison, ce n'est pas parce qu'un Sarkozy se comporte comme le ferait un voyou qu'il faut l'accepter de tous... mais ces "vrais coxxxxxx d pxxxxxx de journaleux bien français totalement ignares et mal dégrossis" ont une forte odeur de lâcheté bien ancrée parmi ceux de leur profession LOL, ils sont forts avec les faibles - ils savaient qu'ils feraient le buzz en accablant WS - alors qu'ils ne feraient pas le poids en dénonçant la vulgarité insupportable de l'autre !
Tout ce ramdam émulsionné par les journaleux/camelots sportifs autour du "dérapage" de Willy Sagnol est indigne, mais il plaît ; il donne l'impression à certains d'être des sachants, puisqu'ils parlent dans le poste LOL
Le même phénomène : alors que la France et les Français vivent des heures difficiles, ce qui était à la Une le lendemain de l'intervention de Hollande, c'était la garde à vue de Nabilla, peut-être - selon certains- jolie et amusante, mais très borderline... et désormais peut-être dangereuse LOL Le sport serait l'opium du peuple, mais le sport à la télé est mortifère... la télé est mortifère elle émulsionne tout, elle amplifie tout, les faits mineurs qui seraient passés inaperçus sont grossis et racontés par de "vrais cxxxxxxx de pxxxxxx de journalistes bien franchouillards, vulgaires et ignares, mal dégrossis" MDR Mais que fait le CSA... MDR LOL... c'est sans doute au nom d'une idée tordue de la liberté d'expression qu'il est incapable de biper les grossièretés et autres vulgarités dont on nous accable en permanence, sans doute pour attirer le plus grand nombre et détériorer notre langue = 217 millions de personnes qui vont donc s'exprimer en "p'tit nèxxx" bip bip bip ! ! Il est vrai que si toutes les grossièretés étaient bipées, il n'y aurait plus aucune parole audible puisque remplacée par un filet ininterrompu de bip bip bip... déjà vu par la pub qui a remplacé expression, dialogue et monologue par des cris, des hurlements, de l'hystérie, pour exprimer tout et n'importe quoi !
Rédigé par : eileen | 09 novembre 2014 à 06:38
Cher Philippe,
La question qui est posée, elle est intéressante.
Cette question, elle élève le débat. Le débat, il est intéressant. Les mots, ils sont supposés nourrir le débat. Et si nous, les blogotiqueurs, nous avons deux oreilles, c'est parce que nous sommes, nous obligés d'entendre en permanence un doublement du sujet. Cet entraîneur de l'équipe, il a dit ce que Philippe Bilger il dit dans son billet, son billet à lui, le sien qui est un peu le nôtre, celui qui est à nous.
Ah oui, le monsieur, il a dit quoi ? Et ce que le monsieur, il a dit, c'était pas bien. C'était pas bien parce que c'était pas bien. Peut-être que le monsieur, il l'a pas fait exprès ? Le monsieur, il a peut-être pas fait attention avant de dire quoi qu'il a dit, lui. D'après vous, il enfin, lui, le monsieur, il avait une carence de vocabulaire. Est-ce que cela se soigne, la carence en vocabulaire, ou le stress quand le monsieur, il veut dire quelque chose et que la phrase, elle peut être décortiquée dans tous les sens ? Si le monsieur, il parle de ses joueurs, on peut imaginer qu'il les aime ou qu'il les regarde avec les critères que ses entraîneurs, ils lui ont mis dans la tête, dans sa tête à lui, enfin la sienne.
Philippe Bilger, il est toujours content de ce que le monsieur, l'entraîneur, il a dit.
Nous, nous avons vu le Monsieur pleurer, être malheureux que les mots qu'il a dits avaient blessé.
Quand on blesse, on demande pardon et puis c'est tout.
C'est fatiguant, l'utilisation du doublement du sujet ou du complément. Ce n'est qu'un avis.
Mais les mots, la grammaire, l'accord, la cravate, ce ne sont aujourd'hui que des choses gonflantes devenues bien insignifiantes.
Si certains s'accrochent, se cramponnent, il ne reste aux autres qu'à chercher de beaux textes, tels les billets de Philippe Bilger.
françoise et karell Semtob
Rédigé par : semtob | 09 novembre 2014 à 04:00
Je ne suis pas très foot mais j'ai entendu, comme tout le monde, W. Sagnol, et rien dans ses propos ne m'a choquée.
Lorsqu'il a dit que les joueurs africains étaient (formés par leurs clubs) des guerriers, il a ajouté que ça ne suffisait pas, qu'il fallait aussi de la technique et de l'intelligence.
Et alors ? Il ne parlait pas de leur Q.I mais d'une formation incomplète. Si à la place du mot intelligence il avait utilisé subtilité ou finesse, la Licra et le boxeur Thuram ne seraient pas intervenus vent debout !
Vous avez raison M. Bilger de dire que tous ces "journalistes" sportifs ont un tel mépris pour la langue française qu'ils ne savent aligner deux phrases correctes si, à l'instar de Praud, elles ne sont écrites d'avance, par on ne sait qui.
Le procès stalinien qui a été fait à M. Sagnol est écoeurant et ne grandit pas le sport et son pseudo-esprit.
M. Sagnol doit être un homme bien puisque ses joueurs africains le soutiennent.
Tous ces donneurs de leçon, tous ces gratte-papier, ces pisse-copie qui n'ont de journaliste que la carte qui va avec leurs défraiements et leurs avantages fiscaux, devraient davantage s'interroger sur l'esclavagisme des jeunes footballeurs africains qui, comme le dit W. Sagnol, sont achetés "pas cher" par les clubs français qui les laissent tomber s'ils ne répondent pas aux attentes de ces "bons maîtres".
Et que fait la Licra pour arrêter ce marché aux esclaves ? Rien. Mais clouer au pilori un entraîneur qui n'a pas utilisé le bon qualificatif et rameuter la presse (sic), ça par contre elle sait faire.
Pitoyable !
Rédigé par : breizmabro | 09 novembre 2014 à 01:17