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27 février 2015

Commentaires

Laurent Dingli

Le point de vue des partisans de l'alliance avec Bachar el-Assad est essentiellement fondé sur une hypothèse stratégique – celle d’une coalition victorieuse – et un argument bien plus abstrait faisant office de justification idéologique, sinon morale : la raison d’Etat, elle-même adossée au principe de la légitime défense et à la hiérarchisation des dangers. Pour donner une caution historique à leur prise de position, les partisans de l’alliance avec le dictateur syrien ne cessent d’établir un parallèle avec la Seconde Guerre mondiale, invoquant plus particulièrement le retournement d’alliances consécutif à l’invasion de l’URSS par les troupes du IIIe Reich, en juin 1941.
Je ne crois pas un seul instant que le maintien de Bachar el-Assad au pouvoir, même sur une portion congrue du territoire syrien, constitue un gage de stabilité sur le plan régional. Je voudrais aussi mettre en garde, non seulement contre la pertinence de certaines comparaisons historiques, mais aussi contre l’argument selon moi tout à fait fallacieux de « la raison d’Etat ». Plus que jamais, ce principe fourre-tout est l’alibi de toutes les compromissions et des pires reniements. La raison d’Etat est une manière pratique et sans appel de mettre le droit des gens et la liberté individuelle entre parenthèses au nom d’un principe supérieur dont le promoteur s’érige en général comme le seul juge, ce qui lui permet de faire l’économie de la moindre explication détaillée et circonstanciée. La raison d’Etat est un aveu de faiblesse démocratique et une manière détournée de justifier la force et la tyrannie.
Ce serait donc au nom d’une raison d’Etat prétendument justifiée qu’il faudrait s’allier à Bachar el-Assad, coupable de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité.
Le dictateur, faut-il le rappeler, est l’un des principaux responsables de la situation actuelle et du progrès des mouvements islamistes (avec la destruction de l’Etat irakien causée par l’intervention américaine de 2003). En faisant preuve d’une barbarie inouïe, en réagissant par des représailles sanglantes aux manifestations du « Printemps arabe », Bachar el-Assad est par ailleurs le premier responsable du basculement de la contestation en guerre civile. On se souvient qu’une ville syrienne est entrée en insurrection après que les tortionnaires du régime ont torturé des enfants « coupables » d’avoir écrit des graffiti sur les murs.
Que l’on me comprenne bien. Il ne s’agit pas d’adopter une posture purement morale. A part quelques idéalistes, personne ne pense sérieusement qu’il soit possible de s’allier exclusivement avec des régimes démocratiques. Mais lorsque l’efficacité d’une alliance avec un régime criminel, lui-même largement responsable de la situation actuelle, n’est pas prouvée – et que l’on s’affranchit même de la nécessité de toute explication au nom de la « raison d’Etat », on commet selon moi une double faute, et pratique, et morale.
Enfin, Philippe Bilger, je n’ai pas oublié la sévérité dont vous fîtes preuve à l’égard du braqueur El-Shennawy, dont la libération vous semblait si indigne alors que cet homme, il est vrai multirécidiviste, avait déjà passé 38 années de sa vie en prison. Aucun rapport, me direz-vous ? N’y en aurait-il vraiment aucun entre deux manières si dissemblables de considérer la justice et le crime pour la simple raison qu’il s’agit, dans un cas, d’une affaire intérieure française et, dans l’autre, de notre prétendue sécurité collective ?

Laurent Dingli

Philippe Bilger, vous écriviez : "Serait-il si choquant d'admettre qu'Assad dorénavant "n'est plus notre adversaire", comme l'affirme le compétent et actif député Marc Le Fur, tout simplement parce que, dans la hiérarchie des terreurs délibérées et des ennemis capitaux, on a plus besoin d'une solidarité avec lui que de la poursuite de son ostracisme ? Comme il y a pire qu'Assad et que son soutien nous est nécessaire, notre intérêt est évident."

Je crois que vous ne savez vraiment pas de quoi vous parlez et qu'il faut avoir un peu de décence par rapport aux victimes de ce régime barbare. Un peu court de se lamenter sur le comportement de l'Arabie saoudite quand on justifie cela. Parce que selon votre logique cynique, on peut affirmer sans risque que le soutien de l'Arabie saoudite, régime finalement bien moins criminel que celui de Bachar, nous est aussi utile. Je vais finir par croire qu'Alex paulista avait raison de vous interpeller sur ce sujet.

Robert Marchenoir

@ hameau dans les nuages | 01 mars 2015 à 07:30
@ Robert Marchenoir
Vous êtes déjà prêt à liquider physiquement trois élus du peuple pour leur initiative personnelle alors que monsieur Fabius sans doute un de vos mentors estime que là-bas les islamistes égorgeurs font du bon boulot.

Menteur, calomniateur et antisémite sournois (pléonasme).

Je n'ai évidemment jamais exprimé mon désir de "liquider physiquement trois élus du peuple". Simplement d'appliquer la loi, qui prévoit (ou devrait prévoir, vous m'excuserez de ne pas le vérifier), la peine de mort pour trahison en temps de guerre.

Visiblement, vous ne comprenez pas la différence entre la justice et l'assassinat.

Depuis quand la qualité "d'élu du peuple" met-elle au-dessus de la loi ? Hitler aussi était "élu du peuple". Poutine aussi est "élu du peuple". Les "élus du peuple", comme vous dites, sont nos serviteurs. Pas l'inverse.

L'un de vos "élus du peuple", là, le prétentieux Jacques Myard qui étale ses arrogantes certitudes sur Radio Courtoisie, il est tellement fin diplomate qu'il ne connaît même pas le nom du secrétaire général de l'ONU, qu'il écrit Benkimoun alors qu'il s'agit de Ban Ki-moon. Le type prétend faire mieux que le Quai d'Orsay et le président de la République réunis, et il croit que le diplomate le plus connu du monde est un Juif d'Afrique du Nord, alors qu'il est coréen !

Jacques Myard annonce tout fiérot qu'il a rencontré un évêque syrien, et cite le nom d'un dignitaire religieux mort depuis deux ans !

C'est le gendarme Cruchot en Orient ! Rien que pour avoir ridiculisé l'image de la France à l'étranger, il aurait dû être fusillé ! Ah, ils sont beaux, les "élus du peuple" ! Indisciplinés, crachant sur la loi, dotés d'une arrogance proportionnelle à leur abyssale ignorance ! Un peu les qualités françaises, quoi...

Laurent Dingli

Dans mon évocation de l'histoire récente du Moyen-Orient, j'ai oublié de mentionner un point essentiel : la responsabilité américaine dans la dernière guerre du Golfe et ses conséquences catastrophiques. Dans un monde idéal, George W. Bush aurait dû être traduit devant la Cour pénale internationale et lourdement condamné.

Giuseppe

Précision ultime de notre ministre, ce n'est pas choisir entre la peste et le choléra, les deux sont les "mêmes revers de la même médaille".

Giuseppe

J'avais laissé ma phrase en suspens : "Quant à Laurent Fabius... ", désormais on peut écrire : "Condamnation plus consternation."

Robert

Pour les commentateurs désirant s'ouvrir sur d'autres analyses, celles d'Hajnalka Vincze offrent à mon avis beaucoup d'intérêt, si on les lit avec toutes les précautions d'usage.

Sur la Syrie : http://blog.hajnalka-vincze.com/2015/02/au-levant-la-france-sengage-encore-plus.html

Sur l'information ou plutôt la désinformation quant au conflit en Ukraine :
https://plus.google.com/+HajnalkaVincze/posts/fkECFoDaoZw

Dans toutes ces situations, rien n'est totalement blanc ou noir...

Giuseppe

Alain Auffray de Libé de citer M. Valls : "faute morale", "sans crier gare", "rencontrer un boucher"... Et F. Fillon pour les quatre gugusses de dire qu'il ont "raison d'aller voir la situation sur le terrain."

C'est sûr ! Les fesses calées dans un fauteuil, dans une pièce offrant une vue panoramique sur l'ensemble du pays et de prendre les explications éclairées de leur hôte.
En principe il aurait droit à la "Noix d'honneur" du Canard, on se contentera de la cocarde de la bêtise... et il se veut présidentiable ? On croit rêver ! Bêtise quand tu nous tiens !

hameau dans les nuages

@ Robert Marchenoir

Finalement à la réflexion après avoir suivi vos commentaires vous avez peut-être raison.

Vous êtes déjà prêt à liquider physiquement trois élus du peuple pour leur initiative personnelle alors que monsieur Fabius sans doute un de vos mentors estime que là-bas les islamistes égorgeurs font du bon boulot.

Jugulaire, jugulaire... dans les deux sens du terme.

Alex paulista

Je trouve quand même dingue qu'on veuille renouer avec Bachar et qu'on maintienne tant l'Iran à l'écart.
Les dirigeants iraniens sont du même groupe d'influence, mais sont beaucoup plus présentables et démocrates.

Robert Marchenoir

@ Franck Boizard | 28 février 2015 à 22:47

J'adore votre ton condescendant, qui à n'en pas douter traduit la parfaite objectivité de votre position et votre profonde connaissance de la question russe.

Ainsi, si je suis opposé à la politique de Poutine, c'est que "je suis gentil", que "je fais une crise anti-poutinienne" et que "ça m'énerve".

On reconnaît la rhétorique gauchiste éculée, qui consiste à porter des attaques personnelles et à mettre en cause la psychologie des adversaires dont on est incapable de réfuter la position.

Heureusement que vous êtes réactionnaire, catholique et défenseur des valeurs traditionnelles, parce qu'on aurait pu confondre.

Votre "crise pro-poutinienne" à vous (vous permettez ?) consiste à énoncer quelques assertions péremptoires en trois lignes et demie, sans le moindre fait ni le moindre argument à l'appui.

Ne parlons pas de réfuter les nombreux faits et arguments que, pour ma part, j'ai présentés, ici et ailleurs - y compris sur des sites tenus par des spécialistes du monde russe où l'on ne vous voit pas beaucoup.

Ne parlons pas de réfuter les nombreux faits et arguments présentés par des gens infiniment plus savants que moi sur le sujet, et qui, eux, ont consacré leur vie professionnelle à étudier la Russie et ses relations avec le reste du monde.

Vous "pensez" que Poutine n'a pas l'ambition de conquérir l'Europe de l'Ouest. Laissez-moi vous dire, avec tous les ménagements possibles, que ce que vous "pensez" en la matière n'a pas beaucoup d'importance. Ce qui est important, c'est ce que pense Poutine, et, plus encore, ce qu'il fait.

Que connaissez-vous de la doctrine militaire de la Russie ? Que connaissez-vous des intentions de Poutine et de son entourage ? Que connaissez-vous de l'activité des services secrets russes ? Que connaissez-vous des mécanismes par lesquels Poutine est arrivé au pouvoir et s'y maintient ? Que connaissez-vous des menées subversives de la Russie en Europe ?

Lisez-vous seulement la presse russe d'opposition, savez-vous seulement ce que "pensent" les analystes russes indépendants de Poutine, qui existent, figurez-vous, et dont l'avis, excusez-moi de vous le dire, a un peu plus de poids que le vôtre ? Lisez-vous seulement ceux qui, en Russie même, s'inquiètent de l'expansionnisme militariste de Poutine, et qui ne se contentent pas de "penser", mais risquent leur vie en portant leurs analyses à la connaissance du public ?

Vous ne connaissez rien de tout cela, la preuve : vous nous proposez d'attendre que Poutine ait envahi la Pologne, et à ce moment-là, on avisera. Il semble vous échapper qu'à ce moment-là, ce sera beaucoup trop tard. Vous n'avez même pas l'air de savoir que Poutine a effectivement menacé d'envahir la Pologne.

Je n'ai pas l'intention de débattre avec vous d'un sujet dont vous ignorez visiblement tout, et que vous ne montrez pas la moindre intention d'approfondir.

Giuseppe

"Plus simpliste que moi tu meurs", Nicolas Sarkozy a qualifié de gugusses les parlementaires en déplacement ; j'ai été sans doute plus suave en qualifiant ces derniers de Pieds Nickelés. Mais en accord avec l'ancien Président là-dessus, quand même.
Maintenant je vous le donne en mille... Quelle fut la réponse de l'édile sémillant J. Myard qui l'a poussé à aller voir Bachar el-Assad... Alors ? "J'aime discuter avec le diable" a-t-il lâché tout penaud et coincé aux entournures semble-t-il.
Bon, il faisait la une du Zapping ; pour ma part, hormis le buzz dont il doit être assez fier (sic), je pense qu'un petit entartrage devrait le ramener à de saines réalités. Il fallait voir la scène diffusée, tous les quatre assis aux côtés du président syrien, c'était d'un grotesque inénarrable ; et dire que ces images vont faire le tour de la planète, poussées à la roue par ce régime tant décrié... Un vrai supplice j'imagine, pour les deux derniers Présidents de la France. Quant à Laurent Fabius...

Franck Boizard

@Bob Marchenoir

Vous êtes gentil avec votre crise anti-poutinienne.

Quel intérêt pour la France ? Que Poutine soit un gentil démocrate ou un infâme dictateur, qu'est-ce que ça change pour nous ? Pas grand-chose, pour ne pas dire, rien.

Cela vous énerve peut-être, mais c'est ainsi.

Poutine n'est pas un nouvel Hitler, il n'a ni les moyens, ni, je pense, l'ambition de conquérir l'Europe de l'ouest. Tant qu'il n'envahit pas la Pologne, en quoi voulez-vous que les manoeuvres poutiniennes nous concernent ?

Robert Marchenoir

@ hameau dans les nuages | 28 février 2015 à 10:39
Ainsi donc Poutine organiserait sa propre chute, s'autodésignant en assassinant un opposant devant le Kremlin au lieu d'avoir un accident de chasse, de ski ou simplement de voiture ?

Vous êtes effectivement pas mal "dans les nuages". Cela ne fait jamais que quinze ans que Poutine "organise sa propre chute", comme vous dites, et jusqu'à présent ça a l'air de lui avoir pas mal réussi.

Des dizaines de journalistes russes ont été assassinés après s'être intéressés d'un peu trop près à des dossiers gênants pour Poutine. L'un des rares médias d'opposition qui subsiste, Novaya Gazeta, a eu pas moins de six journalistes assassinés dans sa rédaction, dont la grande Anna Politkovskaïa :

http://en.wikipedia.org/wiki/List_of_journalists_killed_in_Russia

Et ça, c'est simplement pour les journalistes. Vous pouvez faire le compte pour les hommes politiques et les hommes d'affaires.

Où avez-vous vu que Poutine refuse de s'autodésigner pour ses crimes ? Il prend grand soin, au contraire, de faire connaître le commanditaire du crime et ses mobiles.

Alexandre Litvinenko, ancien agent du KGB passé à l'Ouest, a été assassiné à Londres par du thé empoisonné au polonium radioactif. Les exécutants sont connus et appartiennent au KGB. La Russie refuse de les extrader. A votre avis, Litvinenko a été tué par un mari jaloux ? Il y a une seule organisation dans le monde qui a fait de l'assassinat par des poisons secrets sa marque de fabrique, c'est le KGB et ses différents avatars, depuis 1917.

Pas plus tard qu'en août dernier, à Strasbourg, des espions du SVR (ex-KGB) ont capturé et torturé pendant deux jours un ancien ministre tchétchène réfugié en France, parce qu'il avait envoyé à la Cour pénale internationale un dossier accusant Poutine de crimes de guerre en Tchétchénie.

Dans quel film, dans quel roman politiquement correct, dans quel conte pour enfants de la Bibliothèque Rose avez-vous vu que la terreur n'est pas efficace pour se maintenir au pouvoir ? Ou avez-vous vu qu'un dictateur "chute" lorsqu'il assassine ses opposants et menace les autres d'un sort similaire ?

Il y a quinze jours, Boris Nemtsov avait fait part, dans une interview, des craintes qu'il avait pour sa vie. Sa mère le suppliait de l'arrêter de critiquer Poutine : elle était persuadée qu'il le ferait abattre. Elle avait raison.

Mikhail Kodhorkovsky, opposant réfugié en Suisse après sa libération de prison, a publiquement reconnu qu'il risquait sa vie en continuant à critiquer Poutine de l'étranger. Ce que tout le monde sait en Russie, mais vous, dans vos nuages, vous nous racontez le contraire...

Le pouvoir russe assassine ses opposants depuis 1917. Le meurtre de Boris Nemtsov montre, après beaucoup d'autres, que Poutine n'a pas simplement fait régresser la Russie à la période soviétique : il l'a ramenée à la période stalinienne. A partir de Khrouchtchev, les dissidents étaient certes persécutés, jugés et emprisonnés, mais on avait moins tendance à les passer par les armes. Poutine a fait "mieux".

Lucile

Ce qui parait le plus fou (ou le plus monstrueux) de la part de l'Occident, c'est d'avoir armé les terroristes. Et ça, on en parle moins.

Giuseppe

@Madame Michelle D-LEROY

Vous avez suscité une analyse pertinente dont je retiendrai sans doute l'essentiel : imbroglio. Où il s'agit certainement d'avancer à pas comptés, je ne parle pas seulement des moyens financiers ou humains.
Quant à la désespérance face à un monde futur à construire, le bout du tunnel paraît bien loin et bien mal éclairé.

Achille

@hameau dans les nuages | 28 février 2015 à 10:39

Vous avez exactement traduit le fond de ma pensée.
En fait plus c'est gros, plus ça passe. Une chose est sûre, Poutine n'a strictement rien à gagner dans cet assassinat.

breizmabro

@ SR le 28 février 2015 à 04:32 ! :-(

Sans compter que les Américains qui font du bruit avec leur bouche entretiennent des relations diplomatiques avec Assad sans que cela n'effarouche M. Valls qui, de son côté ne craint pas, comme le souligne D. Jamet, de serrer la main à des bouchers casher tels que M. Netanyahou, à des bouchers halal tels que le roi d’Arabie saoudite et, bien sûr, à des bouchers en gros comme les dirigeants chinois !

Au fait, Ramzy Clark n’était-il pas à Damas à la tête d’une délégation en même temps que nos petits Français partis sans l’autorisation écrite de ce bon Monsieur Hollande ?

Croyez-vous vraiment que le jour où une sorte de Yalta du Moyen-Orient sera signé, la France sera invitée ?

Il nous restera juste sur les bras deux navires militaires construits pour les Russes (dont le contrat porte sur 1,2 milliards d'euros) que les Américains ont sommé Hollande de ne pas livrer à la Russie alors que, parallèlement, la société américaine Orbital Sciences a conclu un contrat avec l'entreprise russe Energomach sur la fourniture des moteurs-fusées RD-181 pour le premier étage de la fusée Antares (agence Roskosmos). Le constructeur russe devant fournir 60 moteurs-fusées pour un montant d'un milliard de dollars (tiens, le prix des Mistral ;-))

Ainsi va le monde... des autres :-D

Giuseppe@Achille

Ouf ! Je suis au moins rassuré, Laure Equy pour Libération a brossé en quatre coups de crayon l'aventure de quatre Bibi Fricotin de l'escapade. Il est vrai qu'elle non plus ne fait pas dans ce cas dans la consistance pour expliquer ce qui relève de la simple bêtise.

Donc mon cher Achille, une nouvelle fois vous voudriez faire servir aux autres une bouillie pour chats dont vous semblez apprécier le goût. Rassurez-vous, les idées simplistes elles au moins sont entendues, la preuve par vous.
Par contre je vous rappellerai un commentaire récent précédent, et j'en resterai là, déchirez le voile de brume qui vous entoure, vous y verrez plus clair ! Même notre Président pourtant parfois prolixe, n'a pas fait dans la circonvolution gratuite et inutile.

La bêtise n' a jamais assez de mots pour la qualifier, je ne vais pas vous réciter Molière, un billet récent de notre hôte l' a définie à sa façon...
Je vois que les fameuses claques du cour de récré font encore effet, un jour elles disparaîtront, en principe avec l' adolescence !

Sacré Achille !

hameau dans les nuages

@citizen kane

Vous croyez à ce que vous écrivez ?

Ainsi donc Poutine organiserait sa propre chute, s'autodésignant en assassinant un opposant devant le Kremlin au lieu d'avoir un accident de chasse, de ski ou simplement de voiture ?

Ainsi donc Marine Le Pen serait abattue devant l'Elysée que vous accuseriez notre vénéré Hollande d'en être le commanditaire ? Même moi je n'oserais pas.

Finalement c'est simple la politique avec vous. Pas besoin de savoir jouer au billard.

Boris

Enfin, dans le genre présidence normale, ce bon François me fait plutôt penser à Créon...

citizen kane

Hors sujet, mais l'assassinat cette nuit de l'opposant russe Boris Nemtsov, par quatre balles dans le dos, à quelques pas du Kremlin, alors qu'il venait d'appeler à manifester dans un discours enflammé contre la situation intolérable en Ukraine et contre Poutine, va servir Porochenko et les Occidentaux en gênant les visées expansionnistes du dictateur russe. La posture de ce dernier pour dénoncer l'attentat est grotesque mais attendue (tant il est en première ligne : à qui profite le crime ?). Porochenko dit que cet assassinat est tout sauf un hasard. La bonne nouvelle est qu'il ouvre un sérieux front interne contre Poutine. Car Poutine ne pourra jamais mener à terme un projet guerrier massif contre l'Europe et les Américains s'il devient fragile en son pays. Sa stupide négation que l'envahissement de l'est de l'Ukraine est uniquement de son fait et que les rebelles ukrainiens sont une vue de l'esprit et/ou sa propre invention stratégique posturale, n'ont évidemment qu'un but de tromperie de sa population, plus importante à ses yeux que l'opinion que le reste du monde a de lui (dont il se fiche souverainement…).

Si son peuple rechigne, les cartes sont rebattues. C'est le seul élément susceptible de faire reculer le nouveau tsar fasciste du XXIe siècle. Plus convaincant, en tout cas, que les tentatives pacifistes (certes obligatoires et louables, mais vaines) du duo Hollande/Merkel et les rodomontades U.S. agitationnelles.
Malgré un masque compositionnel de façade, Poutine commence à perdre son sang-froid voire à paniquer. Tant mieux. Car le glaive venant de ses propres entrailles est le seul qu'il craigne vraiment. Comme s'il était marqué au fer rouge…

vamonos

Ce qui se passe en Syrie n'est pas si incompréhensible et ingérable qu'on veut bien le laisser entendre. Vu de ma fenêtre, je peux tout expliquer, vous avez quatre sortes d'individus :
1./ Les tenants de Bachar el-Assad s'accrochent au pouvoir en place quel que soit le prix de l'effort à consentir ;
2./ Les opposants à Bachar el-Assad ne sont pas assez forts pour prendre le pouvoir ;
3./ Ceux qui sont contre les opposants à Bachar el-Assad mais ne sont pas pour celui-ci ;
4./ Les autres, les abstentionnistes, attendent et subissent.

Il semble que le plus simple soit donc de supprimer le dictateur en place, la gestion de l'après-guerre étant une fuite en avant vers une autre guerre, une autre époque de troubles sanguinaires.

Antigone n'appartient à aucun des cas de cette typologie, elle est inclassable. Il ne reste à Antigone que le choix de se suicider debout dans un tombeau où elle devrait être couchée. Le mythe d'Antigone tient toujours.

Achille

@Giuseppe | 27 février 2015 à 19:22
"On est dans le délire permanent, initiative pour le moins incongrue, stupide sans aucun doute, même officieuse, que peuvent avoir dit ces Pieds Nickelés ou fait ?"

Ce qui est amusant chez vous, c'est cette façon assez simpliste avec laquelle vous analysez des actions qui dépassent votre entendement. Dommage que vous n'ayez à opposer comme arguments que vos maigres certitudes.

Remarquez vous n'êtes pas le seul sur ce blog. D'autres le font, sans doute avec plus de "consistance", forts du verni culturel acquis pendant les quelques années où ils ont usé leurs fonds de culotte à la fac.

Mais rassurez-vous en ce qui concerne la profondeur de leurs démonstrations amphigouriques, elle vaut bien votre bonne approche candide.

SR

Sans être spécialiste des conflits sanglants je préfère cette mission autonome parlementaire en Syrie au souvenir de la mission idéologique effroyable de BHL en Libye.

Aristote

Si fricoter avec Assad permettait de lutter plus efficacement contre l'EI, il faudrait sans doute se poser la question.

Mais la condition n'est pas remplie, c'est le moins qu'on puisse dire au vu des priorités réelles d'Assad.

semtob

Cher Philippe,

Cela sert à quoi de se demander quelle dose d'hypocrisie doivent présenter les politiques pour soutenir une diplomatie aussi nécessaire que sacrifiée sur l'autel de l'efficacité et de la sécurité ?
Les renseignements ne tombent pas encore du ciel. Sans communication possible, c'est la mort assurée.
Il nous semble que les donneurs de leçon et de morale n'ont pas bien appréhendé la complexité et la férocité des temps présents.
La poésie vous va très bien et certains passages de votre billet animent les nuances impressionnistes du théâtre de la pensée.
françoise et karell Semtob

anne-marie marson

Antigone ou pas Antigone, on verra pour le fond, mais je trouve assez jubilatoire, pendant que le Président de la République parade aux Philippines avec des actrices, qu'il soit doublé en politique étrangère par quatre parlementaires, alors que c'était son travail. Certains les ridiculisent et les appelle des "gugusses", mais moi je dis bravo. Je ne sais quelle sera la suite, mais ils ont fait le job.

Laurent Dingli

@ Robert

Je ne suis pas d'accord avec vous sur le caractère non-spontané de la plupart des révolutions arabes. Il faudra par exemple que vous m'expliquiez le rôle de l'OTAN en Tunisie...
Le projet d'Union méditerranéenne de Nicolas Sarkozy: oui, en effet.
Non, les Etats-Unis ne s'opposaient pas à ces régimes parce qu'ils étaient laïcs (ce qu'ils n'ont d'ailleurs jamais été: je vous rappelle que le seul Etat laïc de la région était la Turquie). J'ajoute que l'Egypte a pris très tôt des distances avec l'URSS et que, par ailleurs, loin d'être un dirigeant "laïc" Anouar el-Sadate exhibait fièrement sa bosse de croyant sur le front et avait longuement flatté les Frères musulmans avant de changer de tactique et d'être assassiné par eux. Il ne faut pas voir partout la main du Grand Satan américain, même si son intervention a en effet été souvent désastreuse dans la région et qu'il n'a compris que trop tardivement qu'en armant les moudjahidin contre les Soviétiques, il armait un adversaire bien plus redoutable que l'URSS déclinante du début des années 1980. Mais qui l'avait compris à l'époque ? La bêtise c'est d'avoir persisté dans l'erreur et l'aveuglement à l'époque de Massoud. Pour l'Iran, je suis d'autant plus d'accord avec vous que je l'ai écrit ici même il y a quelques semaines ou quelques jours, en évoquant la chute de Mossadegh.

Giuseppe

"Deux députés deux sénateurs...", déjà cela en fait quatre de trop !
Qu'ont-ils pu aller faire là-bas même officieusement...
On est dans le délire permanent, initiative pour le moins incongrue, stupide sans aucun doute, même officieuse, que peuvent avoir dit ces Pieds Nickelés ou fait ?

Comme si avec leurs petits bras ils allaient modifier quoi que ce soit ou influer tout seuls la politique de l'homme en place.
Au secours ! Bachar el-Assad a dû bien rigoler, exploiter cette stupidité avec délice.
J'espère qu' ils n'y ont pas été tous frais payés... On est indécrottable, décidément on a perdu le sens hiérarchique des valeurs et des priorités.

On ne peut même pas dire qu'ils étaient en voyage d'étude, attendons les explications fumeuses, vite quand ces deux assemblées seront moins obèses on pourra sans doute être plus performant. En attendant heureusement que le ridicule ne fait pas de dégâts, un vrai désastre à quatre !

Laurent Dingli

@ Madame Michelle D-LEROY

Vous avez raison, comme Philippe Bilger et beaucoup d'intervenants, lorsque vous dites que l'humanisme ne saurait être une arme permettant de lutter seule et efficacement contre la monstruosité. C'est ce que n'avait pas compris Ghandi lorsqu'il pensait que son modèle de résistance pacifique, qui fonctionnait avec l'occupant britannique, pouvait produire un effet quelconque face à Adolf Hitler et à la SS.
Sans doute François Hollande n'a-t-il pas pris assez tôt la mesure de la guerre civile en Syrie. Mais à sa décharge et à celle de ses ministres, il faut comprendre quelle pétaudière est le Moyen-Orient et qu'on ne s'y jette pas sans prendre en compte le rapport de forces international et l'imbroglio confessionnel, tribal et communautaire. Qu'aurait-il fallu faire ? Agir très vite sans doute. Au début du conflit, l'opposition n'était pas encore corsetée par les mouvements islamistes financés par le Qatar et l'Arabie saoudite. L'unique alternative eût été alors d'intervenir seul, ou presque, sans mandat de l'ONU en s'opposant à la Chine et surtout à la Russie. La France était-elle disposée à réitérer l'aventure libyenne sans avoir les moyens de garantir la sécurité de ce pays pendant des décennies ? Car nous le savons tous ; une intervention courte ne résout rien et ne fait qu'entretenir le chaos dans cette région du monde. La France n'en avait ni les moyens financiers ni les moyens politiques. Je ne soutiens pas ce gouvernement, mais il faut être juste. Si le président est rarement à la hauteur des enjeux intérieurs ou internationaux, des hommes de qualité tels que Laurent Fabius et Jean-Yves Le Drian ont fait ce qu'ils ont pu sous la direction du même François Hollande. Quelle a été la situation récente du Maghreb et du Moyen-Orient : des populations ou de larges minorités excédées d'être persécutées par des dictateurs corrompus, de vivre dans la misère, d'être parfois assassinées en masse, ont décidé de secouer le joug (le cas de l'Irak est à part). Le problème, c'est que ces populations n'ont pour l'extrême majorité d'entre elles, aucune expérience démocratique ni même politique et qu'un pays en révolution ou en post-révolution se trouve dans une position de grande fragilité (voyez notre propre histoire à cet égard). Dans ce contexte de déréliction, un Islam fanatique constitue malheureusement la force la mieux organisée car elle bénéficie pour ainsi dire de la puissance de son manichéisme régressif et criminel. Sans pousser trop loin la comparaison, c'est ce qu'ont connu l'Allemagne et la Russie au lendemain de la Première Guerre mondiale. Bien entendu, la situation est très différente suivant les pays. La Tunisie résiste mieux en raison de son histoire, de sa géographie, etc., à la poussée islamiste, que la Libye.
Voilà pour le passé. Faut-il maintenant effectuer un renversement d'alliance en pleine guerre civile ? Il me semble qu'il vaut mieux prendre le temps de mesurer la situation avant de s'engager aux côtés d'un tel dictateur. En revisitant le passé, vous laissez entendre (si je vous ai bien compris) que le régime de Franco fut sans doute préférable à un système communiste dont l'Europe de l'Est a donné par la suite l'exemple. Mais pourquoi les pays de l'Est de l'Europe ont-ils vécu sous le joug communiste ? Justement parce que les Occidentaux avaient dû s'allier avec un criminel contre l'Humanité, Josef Staline, pour se débarrasser d'un autre criminel contre l'Humanité, Adolf Hitler, et parce que ce dernier avait envahi la pays du second après s'être allié avec lui. Tout cela n'a évidemment rien à voir avec la situation actuelle, mais, une fois encore, la réalité de cette partie du monde est bien trop complexe pour agir à l'aveuglette. Dire cela n'est en rien sous-estimer l'urgence avec laquelle il faut terrasser la monstruosité islamiste. Je puis évidemment faire une erreur d'analyse. La mienne ne porte pas à conséquence, contrairement à celle de nos dirigeants qui, il faut le reconnaître, ont d'écrasantes responsabilités.
Je viens de prendre connaissance de votre dernier commentaire : je vous comprends car je connais moi aussi, dans mon petit coin de Bretagne et ailleurs, quelques personnes simples, dévouées et profondément sensibles, qui me consolent souvent du spectacle affligeant que nous offre le monde.

Robert

Le commentaire de Laurent Dingli | 27 février 2015 à 09:22 appelle quelques précisions.

Sans sombrer dans le conspirationnisme, il convient de regarder les évolutions des priorités géostratégiques des protagonistes.
Les révolutions du printemps arabe ne sont pas nées par génération spontanée, ni en Tunisie, ni en Égypte, ni en Syrie. Pas plus, en Europe, que la révolutions Orange en Ukraine, ou celle de Géorgie, ou bien le soulèvement du Kosovo ou le soutien aux islamistes de Bosnie-Herzégovine contre la Serbie, notre allié traditionnel. Dans chacun des cas européens la manœuvre a été, en sous-main ou officiellement, menée par l'OTAN dont le commandement est tout sauf européen.

En ce qui concerne la Libye et la Syrie, il conviendrait tout de même de se souvenir de la manière dont le président Sarkozy a reçu MM. Khadafi et Assad, singulièrement pour ce dernier un certain 14 juillet en lui déroulant personnellement le tapis rouge et l'autorisant à un entretien télévisé sur France 2. Alors, dans le cadre du projet Euro-Méditerranée, M. Assad était parfaitement fréquentable ! Ce projet, initié à juste raison par la France de M. Sarkozy, a été de fait contré par Mme Merkel qui a refusé que la France mène seule ce projet concernant l'Europe du Sud et non celle du Nord. Et donc ce projet a été torpillé et coulé...
Depuis, la France a rejoint le commandement intégré de l'OTAN et met ses forces sous commandement US.

L'Irak comme la Syrie (et l’Égypte de Nasser) étaient des régimes laïcs, initialement dans la sphère d'influence de l'URSS, au grand dam de l'Arabie séoudite et de son protecteur, les USA. Le lâchage du shah d'Iran au profit des religieux chiites comme la guerre Irak-Iran ont modifié la donne régionale, mais le caractère laïc de l'Irak et de la Syrie ne convenaient ni à l'Arabie, ni au protecteur US, au-delà de toute considération exclusivement pétrolière. Quoi que l'on puisse en penser, ces régimes laïcs ont assuré par leur autoritarisme la cohabitation des différentes confessions religieuses, le chiisme étant confiné au second rôle en Irak pour cause de conflit avec l'Iran. Le Liban multiconfessionnel a lui aussi "fait les frais" de la géopolitique moyen-orientale et subi l'occupation syrienne.
De fait, l'Iran et la Syrie se trouvent dans la sphère d'influence de la Russie et, comme pour l'Irak voire l'Afghanistan, la chute du régime passait par la création de mouvements d'opposition confessionnels. On en voit aujourd'hui le résultat, notamment en matière de cohabitation confessionnelle : même notre actuel président de la République n'ose pas parler de l'élimination physique des chrétiens d'Orient par l'EI.
Quant à l'Egypte, le maréchal Sissi a lui aussi pour objectif d'éradiquer l'action politique du mouvement des Frères musulmans, mais cela ne plaît guère aux États-Unis, d'où l’achat à la France d'avions de combat ou de frégate de type FREMM pour moins en dépendre. Lui aussi fait face à des mouvements insurrectionnels islamistes radicaux dans le Sinaï...

Quant à la Turquie, que zefir nous cite toujours en exemple, force est de constater que le Premier ministre Erdogan se situe lui aussi dans la mouvance des Frères musulmans, version soft pour le moment ! D'où aussi le double jeu de la Turquie dans la lutte contre l'EI.

genau

Bachar "le boucher", voilà que les bouchers s'en mêlent et critiquent le vocabulaire. Bientôt, balayer devant sa porte sera une insulte parce que les balayeurs sont des gens très bien. Enfin, en France, au moins on rit, de soi.

Michelle D-LEROY

@ Laurent Dingli

Misanthrope, je le suis parfois, mais je vous assure que je rencontre souvent des gens extraordinaires et pas des gens connus, décorés, non, des gens de la vie ordinaire qui se dépassent (de vrais humanistes, eux) et cela me rassure sur le genre humain. Je me demande d'ailleurs ce que serait la France sans ces gens-là.

En ce qui concerne Jean-Yves Le Drian, il me paraît être un homme de bon sens, discret et travailleur, rassurant et efficace. On s'étonne même qu'il fasse parti des rangs socialistes. Paraît-il qu'il rue dans les brancards en privé pour défendre l'armée, son budget, ses fonctionnaires. Toutefois pour ce qui est du Mali, cela devait durer un mois pour remettre un peu d'ordre vu que quelques extrémistes allaient être faciles à écraser... sauf que deux ans après nous y sommes toujours et que les choses vont de mal en pis avec des incidents graves réguliers et s'étendent à d'autre pays tels que le Niger et le Nigeria. Cette peste islamique est bien pire que ce qu'on veut nous dire, y compris en Asie. Il est donc dommage qu'on ne veuille pas en prendre la mesure et les mesures, juste pour le politiquement correct, voire même un certain sectarisme.

Ce qui est dommage aussi c'est de voir des pays européens sans défense commune car le coût de nos opérations extérieures creuse encore la dette.

Catherine JACOB@protagoras

@protagoras | 27 février 2015 à 12:10
«le sarcophage ("mangeur de chair")».

Merci pour le sarcophage qui après vérification désigne en outre la «pierre calcaire qui consume la chair ».
Les tombeaux antiques ont ce nom car on raconte qu’ils étaient faits d'une pierre caustique qui consumait les chairs des corps placés à l’intérieur.→ Tombeau dans lequel les anciens mettaient les corps qu’ils ne souhaitaient pas brûler. » - explique Wiki .

On aurait sans doute tort en effet, de confondre Antigone avec une «passibilité» absolue.
En tant que fille d'Oedipe et de Jocaste, elle est le produit d'un inceste, autrement dit d'une impureté, d'une culpabilité, ne serait-ce qu'enfouie, en un mot, d'un crime.

Inceste vient en effet de Incestus qui est le contraire de castus, un terme de la langue religieuse ayant pour sens « qui se conforme aux règles ou aux rites », et un mot qui dit-on, paraît correspondre au sanscrit çiṣṭàḥ : «instruit, éduqué» d'où dérive également castīgō: «instruire, d'où: - chez les Latins du moins - réprimander, châtier».

Elle ne subit pas la règle, en l'espèce la nécessité d'accomplissement du rite funéraire, mais elle l'accomplit délibérément parce qu'elle en est instruite, contrairement manifestement à Créon qui semble atteint du même genre d'aveuglement que sa sœur et son beau-frère.

De la sorte, elle est aussi quelque part dans la réparation d'une faute qu'elle n'a pas elle-même commise, ce qui à nos yeux de modernes semble sans doute étrange, dans la mesure où la réparation participe également du châtiment, celui de la transgression (en l'espèce de la prohibition de l'inceste) dont elle-même et sa fratrie sont issues ; et donc si elle n'est pas à l'origine de l'acte, elle y est liée en tant que sa conséquence. Elle est également dans la remontrance vis-à-vis de son oncle.

Elle doit donc tenir une position qui est extrêmement difficile mais à laquelle elle consent librement quand bien même aussi, elle n'a pas le choix, et qui consiste à se rebeller, contrairement à sa sœur Ismène (de ἳσμα = isma : tombeau, pierre tombale, de ἳζω=Idzô : se tenir assis, demeurer immobile) qui elle est dans une totale «passibilité» ou presque, si on relie ce mot au pictogramme de même sens, et qui renvoie au 'tenant lieu de l'ancêtre' installé, assis sur une petite estrade à l'occasion du «culte de l'ancêtre», ce qui n'est pas sans rappeler que, dans les cultures de l'ours, l'animal sacrifié à l'occasion du rituel de printemps est de même ensuite assis à la porte qu'il est présumé garder, ou encore «chambre funéraire». soit dans ce corpus cité ci-contre : corps + bouclier rectangulaire dressé + vase contenant des formules protectrices.
Le caractère est utilisé de nos jours, en japonais, sous cette forme : (居) avec le sens de da sein, être-là, pour des sujets non chosifiés, on va dire, avec encore le sens de «endroit/espace (Ma = 「間」) où l'on se tient habituellement», «séjour»: 「居間」。

Robert Marchenoir

Puisque nous sommes sur le blog d'un magistrat, j'aimerais attirer l'attention sur ce stupéfiant silence, observé de l'ultra-droite à l'ultra-gauche en passant par toutes les nuances intermédiaires, concernant le fond de cette visite des députés à Bachar el-Assad : absolument personne ne relève que ce voyage est illégal.

Absolument personne ne s'indigne que ces députés outrepassent leur rôle tel qu'il est défini par la constitution. Absolument personne ne dit la vérité qui s'impose, à savoir que ces quatre députés sont des traîtres, qui auraient dû être démis de leurs fonctions à leur retour, arrêtés et inculpés.

Tout le monde fait, ou prétend faire, de la politique : Bachar el-Assad est-il méchant ou gentil, faut-il s'allier à lui ou pas, etc.

On s'en moque. Ce n'est pas la question. La question est que la France a défini une politique étrangère, par le jeu normal des institutions. La France a rompu ses relations diplomatiques avec la Syrie, et fait la guerre au Moyen-Orient.

Et quatre Pieds nickelés, qui ne sont ni président de la République, ni ministre des Affaires étrangères, ni diplomates, ni ministre de la Défense, ni généraux, ni agents des services secrets, se permettent de dire : ah ben nan, moi chuis pas d'accord, je vais rendre visite à Assad parce que je suis plus malin que les autres ?

Mais qu'est-ce que c'est que cette pétaudière ? Ces gens-là, qui sont élus du peuple, auxquels les Français ont remis leur confiance, se permettent de mettre en porte à faux leur patrie vis-à-vis d'une puissance étrangère, ils sabotent l'autorité de la France à l'étranger, ils vont dénigrer leur propre nation auprès d'un chef d'Etat avec lequel les relations diplomatiques sont rompues, et ce en temps de guerre ?

Mais on a fusillé des gens pour moins que ça !

On empêche, à bon droit, des Français anonymes d'aller faire la guerre aux côtés de l'organisation de l'Etat islamique, parce que seules les institutions de la France ont le pouvoir d'engager les forces armées du pays, et on laisse des députés de la nation aller en Syrie faire leur propre petite politique étrangère de poche ?

Sans aucune autorité pour cela ? De leur propre initiative ? Parce qu'ils pensent que, parce qu'ils croient que, parce qu'ils s'imaginent que ?

Mais il n'y a donc plus de loi, dans ce pays ? Le droit n'existe plus ? La constitution est un torchon de papier pour amuser les enfants des écoles ? Il n'y a plus aucun sens de la décence ? Il n'y a plus aucune notion de ce qu'est la patrie, la solidarité nationale ? Personne ne comprend qu'il est scandaleux, misérable et attentatoire aux intérêts de la France de subvertir la politique étrangère de la France à l'étranger ? Personne ne comprend qu'on lave son linge sale en famille, qu'on peut critiquer la politique étrangère de la France en France, mais qu'aller rencontrer Bachar el-Assad chez lui, pour des députés, c'est cracher à la figure de son pays ?

Tout le monde se mêle de ce qui ne le regarde pas, en France. Tout le monde feint d'endosser des responsabilités qui ne sont nullement les siennes, pour mieux faire oublier qu'il n'assume pas les siennes propres.

C'est facile d'aller faire le kéké à Damas quand on est député ! On fait joujou à l'ambassadeur, on fait joujou à l'agent secret, seulement on n'assume aucune des responsabilités qui sont celles des diplomates et des espions. Si ça marche, ils pourront dire que c'est grâce à eux, et si ça ne marche pas, eh bien ils pourront dire qu'on ne les a pas écoutés, qu'ils ont pourtant essayé, etc.

Ces messieurs se sont vus dérouler le tapis rouge par un régime trop content de faire la nique à une France qui l'a mis au ban, ils se donnent le beau rôle de l'opposant, du contestataire qui bavasse, qui bavasse, sans jamais régler la facture de ses propos. Et pendant ce temps-là, nos soldats risquent leur vie !

Le fait même que des députés rencontrent un chef d'Etat signifie que la rencontre est viciée. Ils n'ont aucun pouvoir ; lui les a tous. Par conséquent, ils sont forcément manipulés par Bachar el-Assad ! Ce n'est pas pour rien qu'il existe un protocole diplomatique. Ce n'est pas pour rien que ce sont des chefs d'Etat qui rencontrent d'autres chefs d'Etat, que les ministres des Affaires étrangères rencontrent des ministres des Affaires étrangères, etc.

Aller rencontrer un chef d'Etat, quand on est député, c'est forcément se prêter à une opération de propagande !

Exactement comme lorsqu'une non-entité absolue telle que Philippe de Villiers rencontre en tête-à-tête, sous l'oeil des caméras, Vladimir Poutine ! Le président de la Fédération de Russie se déplace spécialement pour rencontrer un vague directeur de cirque français, qui se trouve être député européen ? Qui peut croire à la sincérité d'une telle rencontre ?

Et puis j'aimerais bien connaître le rôle des réseaux du SVR russe dans cette affaire. Tout cela porte la marque d'une opération de "mesures actives" des services secrets russes, relayées par le parti russe en France, qui comporte de plus en plus de têtes de pont, visiblement, et dont l'arrogance ne connaît plus de limites.

Même Sarkozy, qui avait prétendu, lorsqu'il était au pouvoir, limiter les velléités impérialistes de Poutine en Géorgie, a pris maintenant sa carte à la Loubianka, et se permet d'avaliser l'annexion de la Crimée par la Russie. Je suppose que l'argent du pétrole qatari ne lui suffit plus ; il lui faut aussi celui du gaz russe...

Jabiru

@Michelle D- LEROY

Ce ne sont pas des enfants de Marie qu'il faut mettre en face des décapiteurs fous !
L'aide des Egyptiens va nous être précieuse et un certain Vladimir qui a une influence non négligeable sur la Syrie est à mon sens incontournable. Alors ne fermons pas les bonnes portes car seuls nous ne pouvons rien et nous subirons. Qui sont les véritables bouchers ?

Michelle D-LEROY

Les leçons qui nous sont données ne profitent guère à nos gouvernants. C'est comme si on avait besoin de croire en permanence, pour se justifier, à la valeur décisive de l'humanisme alors que chaque tragédie de l'Histoire inscrit en lettres de sang et de désastre les méfaits de la naïveté et le refus des compromis.

L'humanisme finit par être un prétexte.
A trop vouloir être dans le camp des Justes, du Bien, on s'entête bêtement. Antigone avait au moins à coeur de défendre les siens et leur honneur, je me demande si nos dirigeants actuels ont cette volonté, défendre leur peuple. Car à voir leur esprit borné dans bien des cas, on peut se poser la question. Ils veulent démontrer qu'ils sont les meilleurs et qu'ils protègent les hommes humiliés par les dictateurs, or ils favorisent le chaos ou ferment carrément les yeux sur les exactions quand cela ne les intéresse pas.

Les Américains ont "dégommé" le dictateur Saddam Hussein, Nicolas Sarkozy poussé par un BHL conquérant, a fait abattre Mouammar Kadhafi et on voit la pétaudière dans laquelle se trouvent ces deux pays maintenant. François Hollande a fait armer les rebelles syriens et on voit le résultat tous les jours. On a accusé Bachar el-Assad d'avoir gazé des civils, mais on n'en a jamais eu la preuve et Barak Obama a fait machine arrière sans doute parce qu'il savait que l'utilisation des gaz n'était peut-être pas de son fait. Même si ce n'est pas un tendre, il peut effectivement faire barrage à pire que lui. Entre deux maux il faut choisir.
Je suis entièrement d'accord aussi pour dire que le monde n'est jamais si limpide que cela et que définir le camp des bons et celui des méchants est plus que subjectif. On l'a vu pendant les années d'Occupation où tout n'était pas aussi simple entre les hommes, aux actions parfois ambiguës, idem pendant la guerre d'Espagne. Car là encore et sans vouloir refaire l'Histoire, Franco était un dictateur mais qu'aurait été un régime communiste quand on connaît les méfaits de ces régimes à l'Est ?

Notre ennemi aujourd'hui, celui du monde occidental, c'est l'Etat Islamique et ses fous sanguinaires... des fous qui s'attaquent même à des monuments et des statues.

Jabiru

@Achille

En phase avec votre commentaire. Évitons de commettre les mêmes erreurs si nous ne sommes pas capables de proposer un plan B et ne nous trompons pas de cible. Quant aux grandes déclarations politiques on sait bien qu'elles sont à géométrie variable et surtout celles d'un Président flou et imprévisible.

Laurent Dingli

L'actualité ne peut que me conforter un peu plus dans ma profonde misanthropie. Epiloguer sur le degré de nocivité de tel ou tel criminel ne m'intéresse pas. Je donne mon avis. Faut-il anéantir les islamistes ? Oui. Faut-il s'associer avec Bachar el-Assad ? Non. Je suis pour une fois d'accord avec François Hollande et l'opération au Mali a été bien menée par des hommes compétents comme Jean-Yves Le Drian.
Misanthrope parce que, une fois encore, notre attention est accaparée par l'incommensurable bêtise et l'incurable cruauté humaines alors que nous n'aurions pas assez de toute notre énergie pour tenter, tant bien que mal, de lutter contre les conséquences de notre suicide collectif : non seulement le réchauffement climatique, mais aussi la pollution désormais irréversible des océans par des millions de tonnes de plastique, la disparition dans la quasi-indifférence générale d'espèces vivantes (éléphants, rhinocéros, gorilles, tigres, lions, différentes espèces de poissons, etc.), l'industrialisation croissante du vivant, la pénurie d'eau potable, la déforestation, etc. A vrai dire, gloser éternellement pour savoir qui est le meilleur entre l'Israélien et le Palestinien, le musulman et le chrétien, le noir et le blanc, ne m'intéresse absolument pas, même s'il faut bien affronter la dernière psychose collective en date que constitue l'islamisme, parce que l'homme est ainsi fait que sa folie ne connaîtra comme borne que sa propre disparition. Et comme l'a écrit le scientifique Hubert Reeves, la nature ne le regrettera pas.
Bien entendu, je regrette qu'un défi aussi majeur soit théoriquement pris en charge par un homme politique aussi nul que François Hollande. Cet homme qui n'est même pas capable de s'exprimer correctement en anglais n'est vraiment pas au niveau des enjeux. Mais s'il obtient le moindre résultat, je lui en saurai gré.
Et pendant que nous détruisons nos biotopes à une vitesse inégalée, et alors que des fous criminels pillent, violent, tuent et détruisent au nom d'une religion qui leur sert de prétexte, nos pays de consommateurs repus multiplient les petites polémiques picrocholines. La dernière en date : Jean-Jacques Goldman serait conservateur. C'est minable, c'est à vomir, c'est le sceau d'une société mourante qui a oublié la valeur de l'essentiel.

Rousselot Jean-Paul

Bonjour,

Nos dirigeants auraient mieux fait de s'abstenir de tout commentaire et de laisser le ridicule à ces quatre parlementaires en manque peut-être de micros et de caméras.

Je n'ai pas le souvenir qu'un dirigeant soit devenu manchot après avoir serré la main d'un dictateur, fût-il boucher ou cannibale.

Mais voilà, nos dirigeants ne sont pas comme "Étéocle".

zefir

D’après les documents diffusés par Snowden, le patron de l’EI a été entraîné par la CIA et par le Mossad. Il aurait été recruté lorsqu’il était prisonnier à Guantanamo. L’objectif était de créer un groupe de djihadistes du monde entier pour combattre la montée du croissant chiite et plus précisément la milice du Hezbollah. Selon Snowden "la seule solution pour protéger l'État juif est de lui créer un ennemi à ses frontières, mais en le dirigeant contre les Etats islamiques qui s'opposent à sa présence."

Quand les révélations de Snowden concordent avec celles du Général Clark qui affirme que l'EI a été créé par les alliés des EU (il pense à Israël) en vue de combattre le Hezbollah, je pense qu’il faut cesser de radoter "nous luttons contre le terrorisme islamiste au Moyen-Orient" et essayer de réfléchir par soi-même aux intérêts des différents acteurs en présence dans cette région du monde.

Savonarole

C'est en Syrie que se trouve le Krak des Chevaliers, et rien que pour ce bijou de l'humanité je serais prêt à pactiser avec le diable.
http://en.wikipedia.org/wiki/Krak_des_Chevaliers
Les populations se reproduisent après-guerre, pas les chefs-d'oeuvre.
Cessez de nous dauber avec des victimes que vous ne supporteriez pas dans votre boulangerie de quartier, les plaindre à 5000 kilomètres est tellement démago, à 4000 km on s'inquiète, à 2000 km on s'angoisse, puis tout à coup les voilà sur votre pelouse au beau milieu de vos nains de jardin, et là on ne rigole plus.
Tant qu'il y a notre bien-aimé Bachar aux créneaux du Krak, moi ça me suffit.

breizmabro

@ hameau dans les nuages | 27 février 2015 à 10:09

Je suis d'accord avec vous. Le gazage de son peuple par Assad est peut-être le pendant aux armes de destruction massive que des "experts" américains avaient découvert en Irak, pour prétexter une offensive militaire, alors que Hans Blix et Mohamed el-Baradei, à la tête des inspecteurs de l'ONU, indiquaient n'avoir trouvé aucune preuve de ces allégations.

Mais tout était «bidon» et le général Powell le regrettera amèrement. Une "tache dans ma carrière", reconnaîtra t-il quelques années plus tard.

Si nous ne sommes pas capable d'apprendre de nos erreurs en laissant la propagande étatsunienne prospérer (comme pour le conflit russo-ukrainien) nous méritons bien le surnom de "caniche de l'Amérique".

Les quatre mousquetaires qui sont allés en Syrie, contrairement à ce qui a été dit à leur retour, avaient tenu informé le Quai d'Orsay. Fabius ne voulant pas rencontrer Assad pour des raisons d'"image" politique a laissé la sous-traitance de l'approche d'Assad à ces députés (élus) qui connaissent bien ce pays.

Peut être auraient-ils dû emmener Marion Cotillard et Mélanie Laurent dans leur expédition ;-))

Maintenant crier dans les micros tendus que c'était une faute morale de leur part est d'une navrante lâcheté.
Mais nous n'en sommes plus à une près !

Lucile

Antigone défendait d'une certaine manière les intérêts de sa famille proche, du moins tels qu'elle les voyait. On pourrait prendre exemple sur elle, non pas pour son entêtement à se sacrifier pour rester dans une pureté absolue, mais pour l'impératif qu'elle revendiquait de faire passer en premier ses devoirs envers les siens.

Il me semble, même si cela doit faire hurler, que la sauvegarde de notre pays et de ses habitants doit être l'objectif primordial de nos élus. La plupart d'entre eux en appellent aux valeurs universelles, et se veulent des bienfaiteurs de l'humanité, mais n'osent pas affirmer que les intérêts de la France et des Français doivent être défendus prioritairement quand ils sont en jeu, et quand ils entrent en conflit avec d'autres, comme si l'on pouvait toujours aboutir à ces deals magiques gagnant-gagnant dont rêve tout négociateur.

Vient un jour où malgré toutes les professions de foi, on doit choisir entre plusieurs maux. Dans ce cas, il me semble que dans la hiérarchie des critères, c'est la défense de nos intérêts vitaux qui prime, à partir du moment où ils sont attaqués. Affirmer leurs droits, c'est ce que font les pays les moins ambigus, et les plus actifs internationalement. Dans le sac de nœuds des alliances contradictoires avec des pays qui s'entretuent et sacrifient leurs populations sans respecter le moindre droit international, le seul objectif qui me paraisse à peu près sûr, justifié, et qui doive être hautement affiché, c'est de préserver nos propres intérêts à court et surtout à long terme, en concertation avec nos alliés, et en empiétant aussi peu que possible sur les droits d'autrui. J'attends de nos élus qu'ils défendent le bien légitime de notre pays avant de se poser idéalement en défenseurs de tous les peuples. Et qu'ils s'embarquent le moins possible dans des aventures à risques, où il est illusoire de prétendre jouer les arbitres entre Charybde et Scylla. C'est seulement si notre pays est fort que nous pourrons prétendre faire respecter nos valeurs de paix.

Si je fais cette remarque, c'est parce que j'ai l'impression que règne le postulat selon lequel s'il y a des conflits, c'est faute de vertu, et qu'en étant vertueux plutôt que prêts à nous défendre, nous vivrons dans la paix. Cela me paraît chimérique, et de plus, je soutiens qu'il est vertueux de la part de nos élus de défendre leur pays avant de vouloir concilier à l'échelle du monde tous les intérêts, même les plus déraisonnables et les plus inconciliables. Les Français n'ont guère confiance dans les élus qui sous prétexte d'être irréprochables idéologiquement, sont prêts à affaiblir le pays. De ce point de vue, tout à fait d'accord avec vous Philippe Bilger pour ne pas imiter Antigone la suicidaire.

Cela dit, je rêverais aussi de stratégies intelligentes et d'esprit d'équipe dans la poursuite de nos objectifs...

Denis Monod-Broca

Antigone a toujours sa place, si bien sûr, et d'autant plus qu'elle est chassée par tous et partout.

Mais Antigone ne bombarde personne.

Antigone n'a que faire de la force.

Antigone n'a que faire de la haine.

Antigone croit.

Elle croit que les mots ont un sens, que nos actions ont un sens.

Elle croit qu'il peut y avoir corrélation entre les mots qu'on prononce et les actions qu'on fait.

Si la France croyait, elle aussi, à nouveau, il lui faudrait du courage mais elle pourrait être l'Antigone du monde.

protagoras

Merci Catherine JACOB pour cette page d'érudition.
J'ignorais cette dimension d'Antigone, qui "humanise", donc dénaturalise, le sarcophage ("mangeur de chair").

@Laurent Dingli

Un point très technique qui me fait me poser la question de l'honnête homme un peu expert quant à l'utilisation massive de gaz de combats par Assad contre sa population : où sont les comptes rendus médicaux et d'autopsie, dont l'examen aurait pu me réellement me convaincre ?
Les effets de ce type de gaz, même à un examen externe superficiel du patient vivant du cadavre sont très visibles ; en tout état de cause, ils ne ressemblent guère à ce que montraient les images diffusées (complaisamment ?), avec des rangées de morts bien "proprets" ; ou alors, les Syriens sont des artistes inégalés de la thanatopraxie.

Dubito... et pas par "révisionnisme", mais simplement parce que les preuves étaient faciles à établir, et que je ne pense pas que le régime syrien dispose d'infrastructures de "dissimulation de preuves" comparables à celles du régime hitlérien.

zefir

Le plus surprenant au Moyen-Orient est la schizophrénie des Occidentaux.

Depuis quelques jours circule sur internet une vidéo d’un ancien général des Forces armées des EU qui affirme que l’EI a été créé par les EU pour combattre le Hezbollah qui lui-même combat Israël. Et comme par hasard dans un rapport de l’UNDOF il est constaté une coopération directe entre l’EI et des officiers de l’armée israélienne. Des officiers israéliens auraient été vus en Syrie ces 18 derniers mois.

Du côté russe, on confirme évidemment que l’EI est entraîné par le Mossad pour nuire aux intérêts de l’Iran et de la Russie. Sachant que la Russie a envoyé des milices pour soutenir Assad. Soit dit en passant, sans les milices chiites et russes, ça fait longtemps qu’Assad serait tombé.

Pour résumer, l’Occident combat l’EI en Irak notamment pour protéger le Kurdistan irakien soumis aux intérêts des EU mais le laisse tranquille en Syrie pour ne pas nuire aux intérêts d’Israël son autre allié dans la région ennemi juré de la Syrie et de l’Iran.

Tous ces Etats indignes qui prétendent combattre le terrorisme tout en le finançant sont criminels car des centaines de milliers de vies ont été perdues à cause d’eux. En tant que citoyen, notre devoir est d’essayer de comprendre ce qui se passe et en aucun cas de soutenir des Etats indignes.

Laurent Dingli

@ hameau dans les nuages

L'arme chimique n'a pas été utilisée qu'une seule fois en Syrie, mais quatre à cinq fois si mes souvenirs sont exacts. Elle l'a été, entre autres, à Damas, afin de retarder l'avancée des rebelles, et peut-être aussi par ces derniers dans d'autres occasions. Je vous invite par ailleurs à vous méfier des sites d'informations à tendance conspirationniste qu'il ne faut pas davantage croire aveuglément que les vérités officielles. Ceci dit, le fond de la question n'est pas de savoir si le régime d'Assad a massacré une partie de sa population par balles, gaz, torture, etc., mais de reconnaître que c'est un régime profondément criminel qui martyrise une grande partie de sa population, de même que le brave Saddam Hussein, ce beau et grand rempart contre l'islamiste a massacré (et parfois gazé) des populations entières de kurdes et de chiites. Comme garant de l'apaisement régional, il y a mieux...

protagoras

J'approuve les commentaires de SR, ucelli, Achille et Franck Boizard.

La mise en balance comparative Antigone/Créon me semble loin d'être adéquate.
Antigone est une amoureuse, une Grecque antique et éternelle, fille de l'inceste, figure héroïque au sens grec, passionnée et rationnelle, l'hystérique dont on finit par épouser la cause (comme Médée) même si on la désapprouve ; Créon lui-même n'est pas qu'un barbon pragmatique, c'est un homme déchiré car gardien de la cité : je ne peux, même avec beaucoup d'imagination, les identifier en quoi que ce soit aux protagonistes de cette "comédie"... qui n'a rien de "divine", au mieux, de boulevard.

Sans l'obéissance du chien-chien à son Maître (Maître actuellement incarné par le présentateur de CNN qui préside les USA), ce psychodrame de sous-préfecture n'aurait pas existé.

Ces hommes sans passion, se distrayant de l'exhibition de leurs hypothétiques perditions de bazar, me remémorent cet aphorisme :
"Celui qui est perdu dans sa passion l'est moins que celui qui a perdu sa passion" (Saint Augustin)

Vous avez raison, et mille fois, sur un point, M. Bilger, tant il est vrai que "dans le monde d'aujourd'hui, Antigone n'a plus sa place nulle part". Ceci est vrai du "grand Dieu Pan" ou de tout autre qu'il vous plaira d'adorer ou de conspuer. Les Dieux sont morts et les héros avec...
Pourquoi d'ailleurs ? Simplement parce que les conditions-mêmes où Antigone aurait une place n'existent plus, ne sont même plus pensables.

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