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02 février 2015

Commentaires

Savonarole@Laurent Dingli

@Laurent Dingli

Ah la gare de Saint-Avold que de souvenirs !
Je peux vous assurer que c'était déjà en 1970 ce que vous décrivez aujourd'hui.
En 1970 j'étais sous-off et canonnier sur les AMX-30 au 1er Régiment d'Artillerie de Marine et on allait faire des grandes manoeuvres de Melun à Bitche, tout près de Saint-Avold, Michel Debré notre ministre n'avait rien trouvé de mieux pour nous distraire.
En descendant de mon char j'essayais de discuter avec les officiers, je leur faisais un cours d'histoire sur les places fortes et forteresses de cette région, c'était tous des crétins rapatriés d'Algérie, des "crevures" ineptes, des cons. Ça m'a dégoûté de vivre en province.

Laurent Dingli

Les résultats récents démontrent sur cette question la justesse de votre analyse. La gauche, comme la droite, doivent trouver en autre discours que celui de la diabolisation du Front national qui ne fait d'ailleurs qu'alimenter la posture victimaire de ce vaste mouvement. Agiter des épouvantails n'a jamais effarouché les oiseaux de proie.
J'ai été l'un de ceux qui ont réellement regretté que l'on ne puisse pas s'interroger sérieusement sur l'idée de nation en France ; même si le débat voulu par Nicolas Sarkozy n'était pas exempt d'arrière-pensées électoralistes, cette question méritait d'être largement traitée. Mais les petitesses partisanes des uns et la noble posture des autres, qui pensaient fermer la bouche de leurs interlocuteurs et leur interdire de penser au nom du Bien, ont tué le débat dans l'oeuf. Il y a là un point commun avec la réflexion sur l'Islam en France et sur bien d'autres sujets qu'il est parfois difficile d'aborder en profondeur pour les mêmes raisons.
Là ou je ne partage pas votre opinion, c'est que je ne crois pas que le Front National ait changé, si ce n'est en surface, et c'est bien cela qui le rend toujours plus redoutable. Récemment, l'affaire d'un représentant de ce parti, évincé par Marine Le Pen, pour avoir seulement dit, avec des mots plus directs, ce que la présidente pensait elle-même et ne cessait de marteler, m'a semblé particulièrement révélateur.
Vous avez raison cependant de rappeler que les électeurs de ce parti ne sont pas tous des salauds et qu'en d'autres termes, les imprécations ne font pas un contre-programme. Ceci n'est nullement une justification, mais lorsqu'on observe le nombre de territoires sinistrés en France, on peut comprendre la désespérance de certains. J'étais le mois dernier en Moselle. L'arrivée en gare de Saint-Avold, après un trajet depuis Metz, m'a laissé pantois. Même lorsqu'on connaît les conséquences catastrophiques de la désindustrialisation, l'observer est toujours poignant. Une gare déserte en face de laquelle se trouve un bâtiment sinistré en briques rouges (me semble-t-il), aux fenêtres cassées, aux murs lézardés... Première impression confortée par la visite guidée faite par le chauffeur de taxi: "vous voyez cette boutique, fermée, et celle-ci, en faillite, et cet immeuble-là, désaffecté, cet autre, en ruine". Ce serait très exagéré de dire que l'on se trouve dans une ville fantôme, mais l'image vient à l'esprit. "Voilà quarante-cinq ans que je vis ici, et je n'ai qu'une seule idée : partir loin et passer ma retraite dans mon camping-car". Voilà pour la Lorraine, mais lorsque je vais à Roubaix ou à Châtellerault, c'est pareil, je vois le même abandon, la même désespérance. Bien entendu, la cause sociale n'est pas la seule, mais elle existe, elle est réelle.

Mary Preud'homme

La spécificité d'un escroc, d'un malfrat, d'un pirate est son aptitude à s'infiltrer partout, y compris dans les endroits les mieux gardés, bref de trouver la parade, la faille, voire des complicités à l'intérieur. Ce qui n'a rien à voir avec pénétrer dans un commissariat ou une gendarmerie comme dans un moulin.
C'est pourquoi j'avais fait remarqué initialement que l'histoire de la gendarmette sous-off paraissait complétement farfelue.
A l'évidence, vous regardez trop de feuilletons télé et vous n'avez aucune idée de la manière dont cela se passe (en réalité) dans le sérail.

giuseppe

@Mary Preud'homme

Décidément j'ai du mal à me connecter à votre pensée... mais je ne vois pas bien l'intérêt d'écrire que le commun des personnes ont des difficultés à pénétrer dans les enceintes policières si de l'intérieur ou de l'extérieur les malintentionnés entrent et sortent comme dans un moulin. Ce sont bien ces derniers qui devraient être empêchés d'accès, non ?

Décidément oui, j'ai du mal à comprendre ce que vous voulez dire, mais ce n'est pas grave.

Graham

"Avec une participation des électeurs s'élevant à 39,5%, totalement indigne d'une démocratie où des citoyens trop choyés crachent dans la soupe républicaine et protestent ensuite contre les politiques qui les déçoivent."

Monsieur Bilger,

Par ces propos, vous insultez les gens.
Que fait-on quand en bon Français qui aime son pays on ne se reconnaît pas dans ses représentants ? Est-on contraint de donner sa part de souveraineté à l'UMP, au PS, au FN ou à d'autres extrémistes de gauche qu'ils soient écologistes ou communistes, ou encore à de fades centristes ? Non, non. Je ne donnerai ma voix à aucun d'eux et non plus, je ne jouerai le jeu des institutions dévoyées en votant blanc, ce qui serait encore donner ma part de souveraineté au gagnant. Je ne voterai donc pas.
Pourquoi encore serais-je contraint de jouer le jeu des institutions ? Je ne veux point faire vivre un député que je considère comme parfaitement inutile.
Je ne joue pas le jeu et je veux que cela se sache. Je ne reconnais aucune légitimité aux gouvernements, aux représentants qui ne cessent de restreindre au travers de lois ma liberté et mon droit à jouir du bienfait de mes travaux, qui me volent en somme légalement à l'encontre de mon consentement. J'attends avec patience et certitude que ces institutions décrépites et injustes croulent sur elles-mêmes.
Et je réaffirme encore que je ne suis pas choyé car on me vole bien trop contre mon gré et à l'encontre de mes intérêts et de ceux de mes descendants. Et encore, tout bien pesé, je jauge que je ne suis guère ingrat : on m'a bien plus pris à moi, mes ascendants et mes descendants que ce que l'on a pu rendre.
Voilà où la cohésion sociale cesse. J'attends la révolution à laquelle je participerai. Et je suis un homme blanc, chrétien, paisible, sociable, travaillant, et parfaitement intégré comme tous les Français.

Mary Preud'homme

@giuseppe

Une fois de plus vous êtes à côté du sujet.
Quand je disais que l'on ne rentrait pas si facilement dans un commissariat, je parlais des personnes normales, ordinaires, honnêtes... y compris les parents et amis des policiers, quel que soit leur grade.
Je ne parlais pas des voleurs, des malfrats qui peuvent (effectivement) s'infiltrer partout, y compris dans les endroits les mieux sécurisés comme dans l'exemple que vous rapportez. Bien que là encore avant de se prononcer mieux vaudrait attendre les conclusions de l'enquête.
Au contraire de vous, j'estime que la police nationale et la gendarmerie font partie des institutions les mieux contrôlées.

giuseppe

@Mary Preud'homme

Ouais, ouais, ouais... Voyez mon scepticisme, 52 kg de cocaïne qui sortent du "Quai" finalement assez facilement, pour l'instant évaporés, c'est pas rien du tout ; dans une boîte aux lettres même normalisée cela ne rentre pas. Pour les fines lames de la police... Je passe sur l'épisode un peu limite qui s'était passé à l'intérieur du bâtiment, je crois avoir vu un résumé de tout cela qui m'a laissé un peu pantois, résumé qui soulignait quand même l'élasticité et la plasticité des contraintes de ce lieu hautement vénérable.

Bon, pas de procès d'intention mais que je ne vous y reprenne pas !

Bien à vous.

Alex paulista

@ eileen, Parigoth

Moi, sur les deux exemples de collègues chinois, un entré en même temps que moi et un autre embauché pour me remplacer à mon poste, l'un est rentré en Chine pour aider à monter un bureau de support local, l'autre a fait venir sa fiancée à Paris, s'est marié, a fait des enfants. Il est bien parti pour s'installer définitivement en France.

En somme, le premier permet à une entreprise française d'exporter dans un marché en forte croissance, le second travaille dur et paye beaucoup d'impôts et de charges sociales en France.
Les deux ont été formés en Chine et sont brillants, et ont bien appris le français au bout d'un an ou deux.

Pas de quoi cracher dessus en déversant des poncifs sur les Chinois qui seraient tous des espions industriels et des "sous-marins". De toute façon, la meilleure manière de décourager l'espionnage industriel, c'est moins la protection des données que l'innovation permanente qui fait que les espions n'ont ni le temps ni la connaissance pour faire le reverse-engineering.
Si nous avons été copiés par des Chinois, c'est moins à cause de "sous-marins" que parce que toutes les chaînes de production ont été délocalisées là-bas...
Forcément, ça pousse au crime de la contrefaçon !

Parigoth

@eileen
J'ai vécu cette "terrible expérience" dans un grand groupe hautement stratégique et dans lequel la France tient le haut du pavé qui avait accepté des stagiaires françaises d'origine chinoise qui - en douce mais chaque soir - transmettaient quelque part à Pékin tout ce qui passait par leurs mains...

Le cas particulier que vous évoquez ici à travers l'exemple de ce que l'on appelle les sous-marins soulève de façon beaucoup plus générale la question de l'allégeance de personnes immigrées dans notre pays, naturalisées, mais ayant conservé des liens très étroits avec leur pays d'origine dont elles ont parfois conservé la nationalité.

A quel pays sont-elles réellement fidèles ?

Ne faudrait-il pas conditionner l'attribution de la nationalité française aux récipiendaires à la manifestation de leur part d'un acte solennel de renonciation à leur ancienne nationalité d'une part et à la proclamation d'un serment d'allégeance exclusive à la France d'autre part ?

Bien entendu, en cas de manquement grave, il conviendrait d'appliquer des sanctions applicables en cas de crime de trahison.

Le bradage de la nationalité française sans contrôle et à n'importe qui n'a pas fini de créer d'innombrables problèmes et menaces en tout genre.

Parigoth

...une démocratie où des citoyens trop choyés crachent dans la soupe républicaine et protestent ensuite contre les politiques qui les déçoivent.

Mais joue-t-on au poker avec de gens connus pour être des tricheurs ?

Où se trouve la démocratie sous ce régime où les élections ressemblent à celles destinées à reconduire le parti unique dans les démocraties populaires, où les candidats dissidents étaient éliminés parfois physiquement ?
Certes en France, le parti unique - qui s'appelle l'UMPS - offre une apparence de choix entre une vraie gauche et une fausse droite, en fait entre des gens qui s'entendent comme larrons en foire pour imposer une même ligne politique mais l'expression d'une véritable pensée alternative est bridée.

Nous n'avons pas le droit - si nous ne voulons pas nous faire agonir d'injures, nous faire agresser ou bien subir diverses représailles dans notre vie professionnelle ou privée - d'émettre en public des avis contraires à la doxa de la pensée unique véhiculée par la grosse presse.
Où sont les journalistes, les hommes de culture, les écrivains normaux (non de gauche) qui auraient la possibilité d'intervenir en toute quiétude sur les médias et autres tribunes, sans craindre pour leur carrière ?

Un régime qui impose un formatage unilatéral de l'opinion en tous temps et en tous lieux peut-il être qualifié de démocratique ?

Lola

Pourquoi aucun gouvernement n'a-t-il fait voter la loi qui rende l'acte de voter obligatoire ? A ce stade d'abstention, il me semble que le moment est venu de l'imposer.

Mary Preud'homme @ hameau

Tout ce que je puis vous dire c'est que (parentèle ou non, je rappelle que j'ai un fils commissaire) l'on ne pénètre pas sans montrer patte blanche tant à la Préfecture de police de Paris, qu'au quai des Orfèvres, comme dans n'importe quel commissariat de quartier si l'on veut dépasser le hall d'accueil. D'après l'une de mes parentes femme de colonel de gendarmerie, il semblerait que ce soit kif-kif dans la gendarmerie. Ne vous fiez donc pas trop à ce que vous lisez dans les médias renseignés par des femmes de sous-off qui n'aiment rien tant pour se vanter ou se distinguer que raconter n'importe quoi.
Et à quoi serviraient selon vous les sas et codes d'accès qui permettent aux cadres de la police ou de la gendarmerie, relevant de zones sensibles, d'accéder à leurs bureaux ? Alors que dire de ceux qui ne seraient que leurs subordonnés et qui nous feraient gober n'importe quelle daube sous prétexte que c'est écrit dans le journal ?

hameau dans les nuages

@ Mary Preud'homme

Ce n'est plus ce que c'était... tout fout le camp Mary... j'vous l'dis...

http://www.lepoint.fr/societe/un-proche-de-coulibaly-en-couple-avec-une-sous-officier-de-la-gendarmerie-03-02-2015-1902066_23.php

Précisions du Nouvel Observateur : elle avait embrassé aussi la religion musulmane et portait le voile en dehors de ses heures de service.

Quand Nordine dit que la France est peuplée de cons, il sait sans doute de quoi il parle en fin connaisseur de notre angélisme. A force de faire de la méthode globale du "vivrensemble" et du "pasdamalgame" on a ce qu'on mérite.

Mary Preud'homme @ Parigoth

"...il s'agit bien d'une exclusion"

Non, il ne s'agit ni d'exclusion ni de discrimination mais,
de conditions de recevabilité de candidatures :
être de nationalité française, jouir de ses droits civiques, avoir un casier judiciaire vierge, etc. Que diriez-vous de postes, par exemple dans la police (tous grades confondus) où il est même exigé une taille minimum (1m60 je crois) plus des épreuves physiques et examens psychotechniques éliminatoires ? Sans parler des enquêtes préliminaires de police très pointues concernant les candidats à certains concours de catégorie A, particulièrement poussées si l'un des parents est d'origine étrangère.
Quant aux accréditations "confidentiel", "secret défense", etc. elles donnent lieu à une enquête qui touche non seulement le candidat, mais aussi tout son entourage familial. Un parcours du combattant que j'ai bien connu pour moi-même (une dizaine de pages à renseigner en détails) et des agréments délivrés après plusieurs mois (pour une durée déterminée) et ensuite pour l'un de mes très proches qui exerce une profession sensible de haute responsabilité.

eileen

Parigoth 4.2.15 9h39

Conc. votre propos sur la présence d'étrangers dans des ministères stratégiques : mais ça existe ce sont ceux qui s'adonnent à l'espionnage industriel. Cas vécu : des "stagiaires été" des femmes de préférence, à l'air inoffensif/innocent, qui ne la "ramènent" pas trop, très assidues/compétentes/pointues dans le domaine à espionner dont la mission est de transmettre tout ce qui se fait, tout ce qui est à disposition. J'ai vécu cette "terrible expérience" dans un grand groupe hautement stratégique et dans lequel la France tient le haut du pavé qui avait accepté des stagiaires françaises d'origine chinoise qui - en douce mais chaque soir - transmettaient quelque part à Pékin tout ce qui passait par leurs mains... et ce n'est pas rien quand on est dans le R&D, le Bureau d'Etudes et que les process et autres procédures sont à portée de tous.
Alors que tout le monde dans l'entreprise devait être "US Security Check", long parcours avant d'être accepté - les stagiaires ne l'étaient pas LOL - CQFD

Conclusion : la nationalité est une chose, les origines le sont tout autant quelquefois LOL Se méfier de l'eau qui dort LOL

Tendance

La décision du Bureau de l'UMP de choisir pour le 2ème tour le "ni-ni" est des plus étranges, car si voter banc est assurément une option défendable, conseiller, même comme une alternative, de s'abstenir, est proprement consternant, dans un contexte où l'abstention est précisément un problème majeur.

Le vote PS n'étant pas une option qui avait des chances d'être adoptée, le "tout sauf FN" comme consigne générale aurait été certainement plus approprié, d'autant que les électeurs savent ce qu'ils veulent faire.

Garry Gaspary

@ adamastor

Vous ne faites que confirmer ce que je cherche à démontrer à P. Bilger. Il suffit que, moi, Garry Gaspary, je dise "L'électorat du FN n'est composé que de cons et de salauds" pour que cela pique un peu votre amour-propre.

Imaginez maintenant que ce soit P. Bilger qui le dise. Lui répondriez-vous également : "Vous n'êtes qu'un con prétentieux de droite ?". J'en doute. Je pense que vous regarderiez plutôt vos pompes d'un air penaud et iriez vous cacher en vous disant que voter FN n'est finalement pas une très bonne idée.

Et la question que je pose, que nous sommes d'ailleurs quelques-uns à nous poser ici est : pourquoi alors P. Bilger ne le dit-il pas ? Sur quoi se base-t-il concrètement pour affirmer qu'adhérer aux minima du minimum des idées du FN, ce n'est pas être un con ou un salaud ?

Le fait est que l'honnêteté paie dans ce cas, que l'électorat du FN n'a jamais été aussi bas que lorsqu'il était ouvertement et logiquement méprisé par les républicains.

Mais mieux que cela, adamastor, c'est que ce sont les gens comme P. Bilger qui ont appris aux gens comme vous à répondre à ceux qui disent que l'électorat du FN n'est composé que de cons et de salauds qu'il faut être un con de gauche pour affirmer de telles choses.

Avant, l'électorat FN était con. Grâce à P. Bilger, il est aujourd'hui toujours aussi con mais très fier de l'être.

Y gagne-t-on au change ? J'en doute encore.

Parigoth

@Mary Preud'homme
il faut avoir la nationalité française. Ceci n'a donc rien à voir avec la préférence nationale .

Vous ergotez.
De facto sinon de jure, peu importe le terme, il s'agit bien d'une exclusion, par ailleurs parfaitement logique, des étrangers pour l'accès à certains postes.
On imagine aisément ce que pourrait par exemple donner une ouverture de certains postes sensibles liés à la Défense à des candidatures étrangères...

Il faut bien aussi marquer la limite séparant le Français de l'étranger, sinon, à quoi bon continuer à entretenir la fiction que serait un régime supposé représenter et administrer un pays qui serait noyé dans un magma mondialisé informe et ouvert à tous les vents et à la confusion des allégeances nationales ?

Enfin, il faut rappeler que la préférence nationale, abusivement présentée comme un marqueur de « l'extrême droite », a été en fait instituée par un gouvernement de gauche en 1932...

Achille

@Daniel Ciccia | 03 février 2015 à 19:49

Ben vous voyez que vous pouvez faire court quand vous voulez ! :-)

calamity jane

Oui, Jean-Dominique Reffait, l'histoire du tigre qui n'était qu'un chat sauvage !

vamonos

Un habitué de ce blog a écrit :
"Il me semble nécessaire de vous rappeler le préambule de la Constitution du 27 octobre 1946, qui n’a pas été démentie par l’actuelle Constitution : « le peuple français proclame à nouveau que tout être humain, sans distinction de race, de religion ni de croyance, possède des droits inaliénables et sacrés. Il réaffirme solennellement les droits et libertés de l'homme et du citoyen consacrés par la Déclaration des droits de 1789 et les principes fondamentaux reconnus par les lois de la République.”

Il me semble nécessaire de rappeler qu'il s'agit de la Constitution de la République française qui s'applique sur son sol et qu'il ne s'agit pas de la Constitution qui s'applique à toute l'humanité dans le monde entier.

Savonarole

Qui veut mourir pour Montbéliard ? Pour paraphraser le célèbre SFIO, Marcel Déat...
Sarkozy et Juppé ont bien compris que l'enjeu de 2017 n'est plus de rameuter une partie du FN au deuxième tour, cela se fera tout naturellement, en revanche cette fois-ci l'enjeu est à gauche, une gauche qui s'effondre avec ces députés PS frondeurs, ses propres ministres qui démissionnent (Montebourg, Hamon, Filippetti), ce Prix Nobel qui refuse la Légion d'honneur, etc., une gauche qui ne supporte plus le PS, Hollande, Taubira, Cambadélis qui aurait pu être excellent dans la trilogie de Francis Ford Coppola. Ce peuple de gauche "fantasmé" qu'évoque Philippe Bilger dans son dernier billet, n'existe plus. La presse s'empresse de nous dauber avec l'explosion de l'UMP, l'implosion du centre, le boom du FN, ces excellents artificiers du commentaire politique ne voient pas la plaque tectonique qui bouge sous leurs Weston à glands.
C'est à gauche qu'il faut aller chercher avec les dents les reports du deuxième tour.
De fait, Sarkozy et Juppé font la même analyse, et ils ont bien raison.
Le problème reste entier pour la droite : comment éliminer Juppé, ce clone de Chirac ?

eileen

Depuis son retour LOL Sarkozy ne sait plus où il habite, il veut plaire à tout le monde, depuis son "abolition, si vous voulez, ça ne coûte rien", il lance un message subliminal qu'il faut entendre "votez pour qui vous voulez, faites ce que vous voulez, mais surtout, élisez-moi... je veux à nouveau être le premier au premier rang, SVP élisez-moi..." C'est bien une preuve qu'il n'a plus aucune idée, qu'il est entouré de béni-oui-oui, de suiveurs, et que ceux qui peuvent peut-être apporter quelque chose sont en dissidence, ou n'hésiteront pas à y entrer, à suivre un "meilleur" que lui, c'est-à-dire un, n'importe lequel, pourvu qu'ils soient maintenus dans leur fonction ou qu'une place bien au chaud leur soit réservée.
La magie Sarkozy ne fonctionne plus du tout, tout ce qu'il touche ne se transforme plus en or, mais en sable... voter pour lui c'est voter pour le moins pire, alors que nous devrions pouvoir voter pour le meilleur... et là ça n'est pas gagné... Aux Français le moment venu de se déterminer : voter pour le moins pire, jamais... plutôt un vote blanc !

zenblabla

@Mary Preud'homme je ne vous lâcherai pas...
C'est émouvant comment vous montrez retenir avec NS !

Mary Preud'homme

Sarkozy vient de se tirer une balle dans le pied !
A moins qu'il ait renoncé à être candidat en 2017 et que par ce choix qui ne lui ressemble pas, mais qui neutralise celui de Juppé, il prépare le terrain pour un outsider en brouillant les cartes.

Mary Preud'homme @ Parigoth

Pour concourir aux différents postes de la fonction publique d'Etat faisant partie des ministères régaliens, il faut avoir la nationalité française. Ceci n'a donc rien à voir avec la préférence nationale que vous évoquez dès lors qu'il s'agit d'une condition sine qua non en vigueur dans tous les pays souverains (cf Conseil d'Etat).

Nordine

« Avec une participation des électeurs s'élevant à 39,5%, totalement indigne d'une démocratie où des citoyens trop choyés crachent dans la soupe républicaine et protestent ensuite contre les politiques qui les déçoivent. »

8 382 voix pour le FN, 40 389 d’abstentionnistes.

L’empathie pour les premiers, le mépris pour les seconds. Vous avez raison, la majorité des français sont cons.

giuseppe

@Christian C

J'ai lu les citations du FN, je suis dans le factuel, mais entre "le retournement économique", "l'inversion de la courbe du chômage" et les promesses de campagne inscrites dans le marbre et non tenues, je crois que vous êtes en dehors des réalités, ce n'est pas pire que certaines lignes que vous avez citées.

La lecture que vous faites de la Constitution n'engage que vous, mais je pense que si on convoquait un constitutionnaliste vous pourriez sans doute avoir des surprises sur les interprétations qui pourraient s'en extraire, le droit constitutionnel, vaste programme.

Ensuite c'est bien naïf de s'en remettre aux promesses et projets des partis écrits bien sûr pour être appliqués par tous. Il n' y a qu'à se rendre compte aujourd'hui... et depuis 1962 si je puis dire.

On peut penser ce que l'on veut du FN, à chacun sa solution, à chacun sa vérité aujourd'hui c'est 30%, participation, abstention, tout ce que l'on voudra, c'est 30%, je ne juge pas c'est un état de fait.

Pour aller vers le FN il est sûr qu'il faut être dans un état profond de frustration : à qui la faute, je cite souvent ici la remarque qu'avait faite Cynthia Fleury à propos des retraites accordées pour cinq ans de mandat à un député, alors qu'un ouvrier doit cotiser 42 annuités.
Ceci est une image, commençons par là.

Serge July a expliqué que la grande révolution pour le journalisme c'est internet, les mêmes qui souffrent sont au courant des avantages mirobolants que s'octroie une certaine élite politique. Même si c'est dérisoire au niveau des sommes globales, cela est devenu insupportable pour des citoyens qui survivent.

Ces derniers savent tout cela, et malgré tout ils se raccrochent à un "radeau de la méduse" comme si c'était leur dernière chance de dire à tous ces oligarques qu'ils en ont assez. Ecoutez Thomas Guénolé il est un des rares à saisir l'air du temps et de l'expliquer sans grande théorie ni fioritures. Discourir sur des interprétations ou des références c'est certainement un élément d'appui mais tellement éloigné de ce qui bouscule la politique et ce qui se pratiquait jusqu'à dans l'entre-soi en France.

Difficile de préjuger de l'avenir, mais sans cercle vertueux, visible et concret, des personnes qui souffrent, Marine Le Pen et son entreprise familiale a de beaux jours devant elle.
Et ce n'est pas l'exégèse de son site qui va faire changer le cours de sa progression. Mais chut, tant qu'elle entendra ce genre d'attaque elle se gaussera, pas trop fort non plus pour ne pas réveiller ce petit monde velouté qui l'arrange bien et dont elle s'arrange à merveille.

stéphane

Bonsoir,

Je me réfère à mon commentaire d'hier soir, commenté par Mary Preud'homme.
Il s'avère que j'avais entièrement raison sur la stratégie de Juppé. C'est une posture tactique il est vrai, cependant ça a l'air de marcher.
Le remake du match Sarkozy/Villepin a débuté hier soir à proximité du Stade Bonal, mais c'est Juppé qui a le rôle de Sarkozy. Retenez bien cela, car ce n'est que le début. Seulement Sarkozy est chef de parti et n'est plus un électron libre.
Effectivement il y a eu de l'abstention, de surcroît un candidat UMP ayant moins de passif avec ses élèves/électeurs du cru aurait eu davantage de chances, mais l'affaire est pliée. La droite la plus bête du monde est de retour, si tant est qu'elle était partie.
Juppé n'avait qu'une crainte, ne pas pouvoir réagir et ne pas pouvoir le faire dans des délais brefs. Ouf !!
Il se place pour le deuxième tour de la primaire, et je reprends à mon compte le propos de Denis Monod-Broca de 7h48.
Juppé se fiche de qui sera député, ce qu'il voulait, c'était avoir l'occasion de montrer que lui est plus républicain que d'autres de son camp, on ne sait jamais, ça peut servir. Il peut raconter ce qu'il veut, il ne vote pas là-bas.
N'est cependant pas Bayrou qui veut (sensibilisation sur les déficits, l'extrémisation du pays...), quant à Sarkozy, il ne pouvait guère faire autrement.

Daniel Ciccia

@genau

Avant toute chose, je vous remercie pour votre compliment.

zenblabla

Quand j'ai lu le titre du billet je me suis précipité, à la suite et avant même la lecture du billet, vers les entretiens de notre hôte menés auprès de Robert Ménard et Eric Zemmour.

Du côté de Robert Ménard.
Il est plein de sens, jusqu'à ce qu'il explique son amour pour sa compagne et par elle pour sa "petite fille".
Je lui sais gré de dire les apparitions, regrette que les apparitions puissent s'aventurer sans précaution dans la généralité médiatique qui est très difficile à tenir...
Il serait grand temps qu'au-delà les péripéties de la procréation discutable par la science et la convenance des sexes, paraisse l'interrogation de celle de l'âge des parents, celle des grand-parents... n'est-il pas ?
Toutes les formes d'accointances du côté du FN m'ont semblé brusquement s'effondrer avec R. Ménard suivant sa préemption pour des motifs incompatibles aux bazars du FN.
Il y a avec lui l'effondrement déclaré du bonheur d'être grand-père à un âge passé socialement soutenu !
Le fric avec lui ne semble pas importer généralement, autant que les femmes qui procréeraient à vingt ans s'abstiennent dramatiquement aujourd'hui !
Suis-je jaloux, dur, ou conséquent ?
Je sais bien en tous cas le refus d'être père à l'âge d'être grand-père, et avec ce motif tout ce qu'implique la disparition du père...
Je suis très très dur avec R.Ménard, ma tolérance lui est totalement acquise, mais je pleure pour son enfant, et je sais que mon motif imbécile est l'exact même de la manif pour tous...
J'ai envie de dire que je comprends son désarroi, sans empathie, en absolue sympathie.

Avec Eric Zemmour, l'effondrement de la façade a été bien plus rapide !
Dans ses mots cela pèse, et tout ce qui suivra dans ses mots brusquement pour moi illustrera inefficacité qu'en dessous de l'ENA, il s'attachera à présenter.
Les bons petits soldats de l'ENA, ils sont bons même s'ils sont au service.
Quel service rend Zemmour ?
Autant soit-il les mains en dehors du cambouis, et pour cause, cela fera de l'invective de qualité, pas de la construction dont on pourrait répondre.
J'ai envie de dire que je comprends sa sympathie, sans désarroi et sans la moindre empathie.

C'est très engageant la nouvelle manière avec le FN, rameuter les filiations en général et comment certaines vaudraient mieux que d'autres..., mais c'est une stupidité mise en gage avec le FN de courir... comme si les femmes qui maîtrisent la procréation ne pouvaient pas faire mieux que s'emberlificoter dans de mâles motifs politiques...
It's a shame !
Bon !

Maintenant je lis le billet.
A la suite, bien d'accord avec votre analyse.

Mais enfin Maître !
Qui va donner l'avantage d'exister de la droite et de la gauche sinon avec l'espoir du FN, à tous ceux qui d'une part veulent participer et travailler pour cela avant même de prouver par eux-même, à ceux qui majoritaires ne savent plus quoi prouver par le vote et seraient prêt à se croire redevables, alors que l'examen de la finance et de l'économie profite d'une impéritie analytique révoltante...
Iriez-vous du côté de cette analyse, alors que ni Zemmour ni Ménard ne peuvent piper mot de ce qu'ils ignorent superbement, et mène absurdement pour le monde, tant que les représentants du lien social font d'une telle ignorance un fondement !
Essayez de tenir compte, dites que s'il est bon de financer en média n'importe quoi, financer n'importe quoi par ailleurs ce n'est pas tout à fait mauvais !
On finance par ailleurs tellement n'importe quoi (par exemple acheter et produire des véhicules Audi...), alors financer n'importe quoi d'autre c'est pas tout à fait mauvais !
Pitié !

Daniel Ciccia

@genau

Je vous accorde les préventions que vous soulevez mais je ne les fais pas tout à fait miennes. Je crois que le Qatar, mais aussi l'Arabie Saoudite pour ne citer que ces deux pétro-monarchies, ont une politique de diversification plutôt avisée et que, si gouverner c'est prévoir, les gouvernants de ces nations ne peuvent pas se voir reprocher de ne pas assurer l'après-pétrole.
C'est un premier point.

On retrouve leurs investissements dans Apple, fleuron technologique qui plaît tant aux jeunes, mais dans tous les secteurs industriels et technologiques, y compris de pointe.

Je sais par exemple, pour avoir assisté à la construction de sa demeure près de l'étang de Bages, dans l'Aude, que nombre de salariés du bâtiment, celui-ci travaillant pour Bouygues, ont travaillé à Doha pour contribuer à faire jaillir des cités dans le désert et le métamorphoser.
Certains réservent l'ironie à cette volonté.

Je n'en fais pas partie et sépare deux aspects :

- le premier concerne la volonté qu'on peut considérer naturelle mais qui ne va pas de soi puisque des puissances énergétiques telles que le Venezuela, la Russie, l'Algérie, peinent à développer leurs économies, certainement plus complexes sociologiquement, si bien que leurs ressources sont parfois, sans aller jusqu'à dire qu'elle sont une malédiction, contre-productives car elle assurent une économie de rente qui installent des régimes irresponsables ou les confrontent à des pesanteurs voire des corruptions dont ils peinent à se libérer.

- le deuxième point est politique et géopolitique. Il me semble que le procès fait à la péninsule Qatari sur l'islam est contredit par les faits et marque une réelle volonté d'adosser leur tradition à la modernité. Le Qatar, à mes yeux, ne peut pas être soupçonné de ne pas vouloir être dans ce millénaire. Il en épouse les codes, les technologies et les enjeux diplomatiques.
Pour le reste, les fantasmes. Ils ont la peau dure, mais ce n'est pas mon problème.
Je trouve, pour prendre un raccourci, le patron du PSG élégant dans sa tenue parisienne comme dans sa tenue traditionnelle. Aucune ne me choque. Les débats vestimentaires d'aujourd'hui - j'exclus le port de la burqa qui est une prison d'aujourd'hui - mériteront-ils tant de passion demain, j'espère que non car quelque chose qui ressort du prosélytisme d'un islam politique aura été bienheureusement vaincu alors...

L'Arabie Saoudite a des devoirs plus lourds envers l'Islam puisqu'elle est gardienne historique de deux de ses lieux saints, Médine et La Kaaba, et de la doctrine sunnite (je ne suis pas un spécialiste...) et est exposée, à ce titre, plus directement au péril djihadiste, Al Qaida, Daesh se trouveraient heureux de renverser ce régime ou de nous voir le fragiliser pour eux.
Je pense que l'Arabie Saoudite fait face à une complexité considérable, à laquelle il faut inclure l'Iran qui lui-même évolue - le ministre des Affaires étrangères iranien est venu présenter ses condoléances lui-même à l'occasion des obsèques du roi Abdallah - et que cela est un poids écrasant sur les épaules des dirigeants du Royaume. Pourtant, ils sont un allié occidental indéfectible et ont toujours milité, avec leurs réserves colossales, au sein de l'OPEP, pour un impact modéré, alors qu'il aurait pu atteindre plus sévèrement nos économies, des hausses du baril.
Même aujourd'hui, il me semble, mais je ne suis pas un spécialiste, malgré l'arrivée sur ce marché de nouveaux producteurs, l'Arabie Saoudite jour un rôle pondérateur.
Je pense que lorsque la menace de l'islam djihadiste se sera éteinte, qu'un équilibre et une entente entre sunnites et chiites se sera établie, l'Islam, fort d'un milliard et demi de pratiquants, se réconciliera avec lui-même et donc avec la marche du monde, avec le troisième millénaire, avec l'Humanité avec laquelle il fait corps et a non seulement utilité mais légitimité.
J'ai lu que Malraux avait une certaine fascination pour le chiisme et se montrait moins indulgent pour le sunnisme.
C'est un point de vue intellectuel.
Le sunnisme a son chemin à parcourir, comme le christianisme l'a fait avant lui, comme le judaïsme entretient également sa propre relation à Dieu et aux religions qui ont découlé de la parole d'Abraham.
Je pense qu'il le fera lorsque les conditions seront propices, sans renoncer à ce qu'il est et cela, nul ne peut reprocher à un peuple son rythme et son identité dans l'histoire. On ne peut reprocher dans l'histoire que ce qui lui est nocif et antinomique.

La France, qui a eu des torts immenses dans l'histoire de monde mais qui a aussi des mérites et des ambitions qui forgent son universalisme ; la France qui a eu une authentique attirance pour l'Orient qui ne s'est pas inversée en dépit des brûlures est peut-être un partenaire fraternel dans les transitions et cette recherche des équilibres et des réparations. Nous avons, au sein de l'Europe, une expertise, assez manifeste depuis le viaduc de Millau en matière de ponts, mais aussi dans d'autres domaines vitaux, primaires, qui permettent de construire des villes, de desservir ses habitants en eau, en énergie, en communication, dans l'espace, l'avionique, etc.
Sans pouvoir nous prévaloir d'un monopole moral ou économique, cela nous procure, par l'au-delà de nous-même qui est contesté par le Front National et tous les adeptes de repli, une utilité dans ces processus auquel les Etats-Unis d'Amérique, auxquels nous sommes unis dans leurs fondements, sont alliés.

L'Asie pour finir ce qui n'est pas une démonstration de quoi que ce soit mais une intuition personnelle que je m'efforce d'étayer un tant soit peu, est une part du monde en soi qui a développé son propre équilibre. J'ignore si on le doit à Bouddha, à Confucius, ou à je ne sais qui, mais cet espace géographique développe sa propre harmonie et sa propre entropie. La Chine, qui devait se réveiller, selon Alain Peyrefitte, s'est réveillée. Tout n'y est pas parfait et rien ne saurait s'y analyser par la connaissance que nous pourrions avoir d'un cas personnel, telle que celle que vous soulevez.
La seule Chinoise que j'ai personnellement connue est une jeune fille qui s'est trouvée sur la route entre Narbonne-Plage et Narbonne et qui n'avait pu rejoindre son groupe qui avait quitté la station balnéaire en autostop.
C'était une petite silhouette dans le faisceau des phares et j'ai craint qu'elle puisse faire une mauvaise rencontre nocturne. Je l'ai prise en stop et nous avons discuté, dans mon anglais modeste, jusqu'à ce que je lui permette de rejoindre son groupe à l'hôtel. C'est ainsi que j'ai appris qu'elle s'appelait, de mémoire, Malia, et que cela correspondait à Marie, qu'elle accomplissait des études à Paris et qu'elle avait l'intention de rejoindre son pays pour y devenir ingénieur.
Elle était comme toutes les jeunes filles de son âge, enthousiaste, primesautière, et il est vrai fière de son pays.
Je n'ai pas posé, ni en privé, comme on le dit d'un Premier ministre ou d'un chef d'Etat reçu à Pékin, les questions qui fâchent.
Je me demande si c'est de la lâcheté.
Non. J'ai une conviction, ou plutôt deux.
1/ Que notre démocratie serait un modèle épouvantable à l'échelle de la Chine et qu'on aurait des difficultés à imaginer le nombre de diables qui pourraient en sortir.
2/ Que le PC chinois n'est plus communiste et organise sa démocratie interne au mieux afin de satisfaire aux besoins de sa population, et que le droit chinois, d'après ce que j'ai pu lire dans les quelques articles de sinologues dits éminents, évoluait favorablement.
Est-ce à dire que cela est parfait ?
Mais le sommes-nous assez pour donner des leçons ?
Oui dans le domaine de la caricature, peut-être.
Je crains que cela soit bien peu pour répondre au besoin de sens, de rencontre, d'interaction, que réclame notre monde.

Ah, permettez-moi de préciser que je suis peiné par les sévices, toutes les injustices, dont sont coupables les régimes sus-mentionnés et qu'à mes yeux, ils ne sauraient passer par pertes et profits.
Seul le mouvement des intelligences, entendues comme l'extension de l'intérêt mutuel ou réciproque, résout.
Ce n'est sans doute pas une réponse satisfaisante, mais parmi les compassions médiatiques combien ne sont pas des instruments au service d'idéologies ou destinées à alimenter des postures...
Je ne pense pas que ce soit votre cas.
Obtenir un produit, une prestation propres, est déjà dans une entreprise le fruit d'un processus long et compliqué, obtenir, à tout instant, un monde moins imparfait qu'il ne l'était avant, je vous laisse l'imaginer.
Ou le penser. C'est équivalent, peut-être ?

On peut se souhaiter tous, en 2015, un bon monde.
Allez, même avec deux jours de retard je vous le souhaite. Cela ne coûte rien, sinon une petite quantité d'espérance active.

Veuillez me pardonner mes longueurs que j'espère être autre chose qu'une logorrhée.

Bien à vous.

Alex paulista

"Faire parler un scrutin sans enjeu et sans électeur revient à causer avec un sourd-muet dans l'obscurité".
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 03 février 2015 à 18:08

Sans compter qu'il n'est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre...

Parigoth

@Christian C
...l’application de la priorité nationale, ce qui est contraire à notre Constitution, et au pacte républicain..

Donc la fonction publique française - pratiquant cette priorité - viole à la fois la Constitution et ce que vous appelez le pacte républicain..

Et rappelons que le Régime a appliqué cette priorité de 1932 à 1981 sans que personne ne s'en soit offusqué nulle part, y compris dans les officines stipendiées spécialisées dans la morale à sens unique.

Jean-Dominique Reffait

Il est très abusif de tirer le moindre enseignement d'un scrutin partiel avec un taux de participation aussi bas. Cela ne signifie rien du tout, ni de l'état de santé du FN (qui se porte toujours fort bien quand l'abstention est forte), ni du rapport de force droite-droite ou droite-gauche. L'honnêteté impose de ne même pas y voir une baffe à Sarkozy. En vérité, quand la participation est si faible, tout devient volatile, sauf la mobilisation traditionnelle du FN qui monte arithmétiquement sans avoir à progresser en nombre de voix.
Faire parler un scrutin sans enjeu et sans électeur revient à causer avec un sourd-muet dans l'obscurité.

genau

@ Daniel Ciccia

Votre billet est plein de connaissances et de perspectives d'une grande pénétration d'esprit. Particulièrement le jugement sur la démocratie française, teinté d'une certaine prudence, décrit bien la situation locale : la démocratie est devenue un paravent aux décors inconstants et l'Europe une idéologie commode.
La seule réserve qu'on pourrait émettre est l'alternative laissée entre la situation de capitalisation par les étrangers en France et la résistance qu'il faudrait attribuer à la xénophobie et au repli sur soi-même.
La situation me paraît plus complexe: dans le rejet du Qatar, ce n'est pas la xénophobie qui est en jeu, mais l'investissement de capitaux issus de revenus de rente, dans un pays qui n'a plus de réaction, favorise fiscalement ce genre d'investisseur tout en tenant un discours moral très loin de la façon de vivre de la dynastie qatari.La trop grande différence entre le fond et la forme finit par gâcher le paysage.
La France se passionne pour les chutes de neige et la coupe du monde de handball ; le premier sujet est sans intérêt le second est le résultat, pour le Qatar, d'un flot d'argent qui ne doit rien au travail, à la justesse de l'organisation d'une société. C'était un match, entre Grand Corps Malade et Mister Freak.
Pour la Chine, nul ne sait vraiment comment elle est perçue. Avec le plus grand criminel de toute l'Histoire comme timonier, elle n'a pas besoin de xénophobie pour être suspectée. On a le droit de se méfier d'un pays, d'un peuple, où le mépris de la vie humaine a atteint un stade jamais envisagé, où le fanatisme a dévasté des centaines de millions d'individus. J'ai une amie chinoise dont la mère a été battue à mort, parce qu'un garde rouge a vu, dans le désordre de ses vêtements causé par une échauffourée qu'elle portait une culotte rouge, couleur du grand bond en avant. Elle a été massacrée pour ça, alors, voyez-vous, je suis sans doute un vieux fou, mais quand on dîne avec le diable il faut avoir une longue cuiller et nos désespérants danseurs, comme aurait dit Léautaud, n'ont pas une telle vaisselle dans leur ménage.
Sans égard pour ce point, non litigieux, vous avez fait une fort belle analyse.

bernard

Tout le blabla propagandiste à jet continu depuis Charlie Hebdo et les sondages bidons permanents pour cacher la réalité des mouvements électoraux à l'œuvre en France. Que se passe-t-il sous l'écume ?
L'élection de dimanche se passait dans un des plus forts bastions du PS.
Le PS a perdu massivement en voix et en % au profit du FN.
L' UMP a perdu un peu en voix et gagné en %.
Le FN évolue peu en voix et en %.
C'est donc les électeurs roses qui votent maintenant FN.
Si ce mouvement se poursuit dans un mois et il n'y a aucune raison qu'il s'arrête, l'UMP et Le FN seront à presque tous les deuxièmes tours des départementales, sauf dans les forts bastions roses.
Le PS en fait est assassiné par le FN sans que l'UMP ne bouge.

adamastor

@Garry Gaspary

Si l'on venait à évaluer l'intellect, l'intelligence, la rectitude, la bonne foi des gens de gauche en prenant comme étalon la lecture de certains de vos commentaires, il faudrait demander à l'Académie de nous trouver un néologisme, bien au-delà de ce que peut signifier "con prétentieux", pour en avoir la juste mesure !

Christian C

Monsieur Bilger,

Vous ne serez pas surpris de mon opposition à votre billet.

Vous semblez atteint d’une hypnose qui n’est pas nouvelle à l’égard des positions du Front National.

Il me semble nécessaire de vous rappeler le préambule de la Constitution du 27 octobre 1946, qui n’a pas été démentie par l’actuelle Constitution : « le peuple français proclame à nouveau que tout être humain, sans distinction de race, de religion ni de croyance, possède des droits inaliénables et sacrés. Il réaffirme solennellement les droits et libertés de l'homme et du citoyen consacrés par la Déclaration des droits de 1789 et les principes fondamentaux reconnus par les lois de la République.”

Le programme du Front National disponible sur son site et fréquemment rappelé par MLP comporte l’application de la priorité nationale, ce qui est contraire à notre Constitution, et au pacte républicain.

Pour le magistrat éminent que vous vous enorgueillissez d’être, cela devrait suffire à faire du FN un parti antirépublicain.

Mais allons au-delà de ce premier constat : contrairement à ce que vous affirmez sans fondement, « faire rentrer le FN dans le cercle des partis ordinaires » serait contraire à l’esprit comme à la lettre de nos principes fondamentaux.
Vous soulignez « le sentiment populaire dominant et son électorat qui n'est pas composé de "cons" ou de "salauds" mais d'électeurs perdus et prêts à jouer ce parti comme une dernière carte, la dédiabolisation est opérée, acquise. » Dans l’ignorance de votre définition du « con » et du « salaud », il est difficile néanmoins d'être d’accord avec vous.

Si vous voulez bien, là encore, vous référer au programme du FN, vous y constaterez que l’essentiel des préconisations de son programme peut se résumer dans les points suivants :

- Réduction en 5 ans de l’immigration légale de 200 000 entrées par an à 10 000 entrées par an
- Remise en cause des accords de Schengen
- Suppression du droit du sol
- L’emploi, priorité absolue
- « Les PME/PMI d’abord »
- Une gestion dynamique du marché du travail, favorable à l’emploi des Français
- La France doit préparer, avec ses partenaires européens, l’arrêt de l’expérience malheureuse de l’euro
- La maîtrise dans la durée de l’endettement public sera inscrite dans une loi cadre qui instaurera à terme l’obligation d’un déficit structurel égal à zéro
- La fiscalité doit devenir un outil au service de notre projet économique de redressement
- Le redressement du pouvoir d’achat par le retour de la croissance
- La revalorisation des revenus des salariés des sociétés privées

Sans ironie aucune (et quand bien même j’y mettrais de l’ironie), j’ai simplement copié collé des « propositions » du FN. J’ai, sérieusement, cherché dans ce programme des propositions pragmatiques visant à engager notre pays dans une direction radicalement différente des politiques menées par l’ « UMPS » depuis près de soixante ans.

Je n’ai trouvé aucune proposition de nature à rendre l’espoir à nos compatriotes déçus, désillusionnés, écoeurés qui, du fait de leur ras-le-bol, se tourneraient vers le FN.

Alors, salauds, cons ou imbéciles, j’encourage au moins vos lecteurs à s’interroger sur l’urgence face à laquelle serait « la droite classique, celle qui s'affirme, sans avoir jamais à le démontrer, honorable et républicaine, » à « devoir composer sur le plan politique avec le FN. »

La crise que doit affronter notre pays depuis 2008 avec quelques-uns de nos partenaires européens est liée à une absence de courage partagée par nos gouvernants depuis plusieurs décennies face à des choix budgétaires demandant une plus grande rigueur.
Vos amis du FN sont tout autant démunis que le PS, l’UMP, l’UDI ou d’autres pour apporter des solutions acceptables par tous.

De la part de citoyens supposés, comme vous l’êtes, Philippe Bilger, responsables, il m’apparaîtrait plus digne de faire preuve d’un peu de mesure face à un parti qui voudrait faire croire que les problèmes des Français « de souche » trouveraient leur explication dans l’immigration supposée massive d’immigrés, maghrébins de préférence.

Mais je vous laisse le bénéfice du doute : vous devez faire partie des Français victimes dans leur habitat d’insécurité rampante, insécurité qui s’additionne aux prélèvements fiscaux abusifs destinés à financer des fainéants venus en France pour profiter des subventions publiques, et de surcroît se montrer incivils dans leurs comportements quotidiens.

Je compatis, Monsieur Bilger.

Alex paulista

"L'alternative ne sera plus entre le "ni ni" et le vote pour le candidat socialiste mais entre le "ni ni" et le report sur la candidate FN."

Je pense que vous vous vous trompez, du moins je l'espère.
Plus le FN devient crédible, plus de gens de l'UMP vont agir comme NKM et Juppé.

@ Savonarole

Sur Juppé : à l'époque il ne cherchait pas à acquérir une crédibilité pour gagner l'élection présidentielle, il était dans une logique de parti.
C'est différent aujourd'hui, il laisse Sarkozy devenir le chef de l'UMP et se débrouiller avec. La phrase publiée sur son blog :
pour barrer la route à une candidate FN qui croit, entre autres choses, « en l’évidente inégalité des races », je ne m’abstiendrais pas, je voterais pour le candidat qui l’affronte, c’est-à-dire le candidat PS
Vous pouvez le trouver cynique, mais il est habile et met Sarkozy dans le pétrin.
C'est une manière de lui envoyer "T'as voulu réunir l'UMP ? Prends ça et rame..."
C'est de très bonne guerre car c'est une manœuvre politicienne qui se met au service d'un vrai questionnement politique sur le fond.

Et vous avez beau pointer les contradictions de Juppé avec ce qu'il a dit dans le passé, le problème ne se posait pas de la même manière quand le FN n'avait aucune chance crédible de gagner une présidentielle.
Juppé a raison d'adapter la stratégie à l'époque et à la (sa ?) situation.

Daniel Ciccia

Sans nier le risque grave qui pèse sur notre République, il me semble peu probant de combattre des idées qui sont nocives en dressant un front républicain. Celui-ci ne fait qu'acter l'impuissance de relever le défi du sens, de l'ambition, des valeurs qui sont constitutives de la République, face à un parti xénophobe, qui entraîne, avec un succès que l'on ne peut que déplorer, de plus en plus de nos compatriotes, alors que les autres se désintéressent de la politique pour des raisons qui méritent d'être atteintes, à injurier l'avenir, avec des conséquences potentielles dont il est difficile d'anticiper quelles pourront en être les ampleurs.

Jean le Cauchois

@ Marc Ghinsberg à 21:48

Merci pour avoir présenté des arguments pour justifier des choix cohérents pour vous. Je viens aussi de prendre connaissance de l'intervention de giuseppe à 00:19 qui me semble très juste. Un parti qui a été et se veut à nouveau un parti de gouvernement ne peut pas considérer le premier tour d'une élection partielle, intermédiaire et locale (un nouveau député à élire pour recompléter l'effectif pour deux ans, dans une circonscription très particulière) comme le premier tour de la grande élection (un nouveau président élu pour cinq ans). Il ne peut donner de consignes qu'à ses militants-cotisants-votants de cette circonscription, qui du reste n'en ont pas besoin, et non à des électeurs insatisfaits qui décideraient de ne pas s'abstenir au second tour. La sociologie politique de cette circonscription n'est pas celle de la France entière et le résultat de l'élection de dimanche n'a aucune implication importante sur l'évolution de la politique de l'actuelle majorité (quoi qu'on en dise dans les médias).

maxou

Il serait malhonnête, et vraiment dégradant pour l'éthique, de faire bénéficier le pouvoir socialiste de ses erreurs et de ce que sa politique, notamment pénale, a de dévastateur pour la France, dites-vous.
Pour la compréhension de vos lecteurs, il serait bon que vous puissiez consacrer un billet à ce fameux rôle dévastateur de la politique pénale tenue par Christiane Taubira.
Tout le monde n'a pas cette finesse d'analyse, hélas, qui vous caractérise dans ce domaine.

giuseppe

Besançon c'est parti ! Il n'aura pas fallu attendre bien longtemps !
Premier temps on arrose tous les électeurs : NKM dit voter PS, Bruno Le Maire pas d'entente républicaine, Laurent Wauquiez voterait blanc.

Alors les discours et autres billevesées c'est bon pour les simples naïfs. Les coups fourrés ne font que commencer.
Trop d'enjeu pour un gâteau qui se partage à trois, moins de sièges moins d'argent, simple équation, simple comme bonjour.

En attendant le procès de tous les spectacles, DSK et associés, qui va éclipser pendant trois semaines tout le reste. Les jeux du cirque sont en place, le public devrait être au rendez-vous, et la télé nous a montré toute la mise en scène. Alors dans l'immédiat Besançon et la participation j'ai l'impression que c'est un peu parler dans le vide.
Les répétitions de commencer, les avocats règlent le texte, fermez le ban ! On peut donner les trois coups, le spectacle peut commencer, mais certainement pas celui qui enrichirait notre démocratie, pauvres de nous !

Jean-Marc

Quand Garry Gaspary nous démontre qu'il est électeur FN.

Parigoth

@breizmabro
Mais que je sache le 11 janvier n’était pas « un front républicain » CONTRE (le FN) mais POUR (la liberté d’expression) !

Pas du tout !
Cette histoire de défense de « la liberté d’expression » a été forgée par les hommes du Système - qui ne se gênent pas par ailleurs pour la fouler au pied - pour occulter les véritables raisons ayant conduit aux attentats : une politique d'immigration délirante menée par des irresponsables, qui ont eu l'outrecuidance de détourner à leur profit la colère de millions de Français ayant voulu clamer leur indignation contre l'islamisation forcée de la France et de ses conséquences !

Ce 11 janvier relevait de l'arnaque pure et simple !
Un peu comme si les amis de Dutroux avaient pris la tête d'une marche blanche contre la pédophilie !

Ceci dit, il faut noter que parmi les manifestants, certains gauchistes manifestaient contre le FN à qui ils prétendaient imputer les réactions des islamistes (n'importe quoi...) !

Tipaza

Juppé le plus cynique d’entre nous...
A rapprocher du lien de Savonarole, voici celui du Figaro qui en dit long sur le personnage Juppé.

http://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/decryptages/2015/02/03/25003-20150203ARTFIG00054-comment-alain-juppe-s-est-converti-au-front-republicain.php

Trois titres de paragraphes résument l’évolution d’un individu qui se bat… surtout contre le temps.
À son âge c’est maintenant ou jamais.

Il est donc prêt à tout, à toutes les trahisons, les vraies, celles que l’on fait à soi-même et à ses convictions de jeunesse.

Voici les titres :
1990 : il exclut un membre du RPR qui vote PS contre le FN
2013 : Juppé préfère le vote blanc
2014 : Municipales, le «piège» du front républicain
Et 2015 : Juppé choisit le vote PS !!

Daniel Ciccia

Si vous me permettez de livrer cela qui constitue ce que m'inspire, en le dépassant un peu, votre billet et ses commentaires qui forment un tout d'une certaine manière. A cette occasion, je vous donne aussi mon bonjour.

[Le bonheur inestimable de pouvoir injurier l'avenir]

Quelle est donc la vocation d’un budget sinon de fortifier plutôt qu’épuiser l’état d’une nation et de lui permettre ainsi de satisfaire à ses besoins, ses ambitions, et d’accroître la richesse produite par l’ensemble des citoyens qui va mesurer, à travers le PIB, la vitalité du système économique, et l’adéquation de la culture, de la politique fiscale, à cet objectif ?

Toutes les matières du savoir, fondamentales ou appliquées, participent à l’essor économique dans leurs explorations et approfondissement, y compris les sciences humaines, qui, si elles demeurent ce qu’elles doivent être, fournissent un sens moral à cette effort de construction, d’amélioration, sans cesse renouvelé et dont le but est le bien commun et l’attachement à ce qui génère la dynamique et la cohésion collective ainsi que le rayonnement de nos valeurs.

Pendant des années, sinon des décennies, les gouvernements successifs en France ont laissé un déficit chronique s’installer, sans jamais oser s’attaquer durablement et en profondeur, ni parfois - en raison des lois pernicieuses de l’alternance démocratique - disposer des moyens politiques pour le faire, aux raisons auxquelles a été sacrifié l’orthodoxie financière qui exigerait que le recours au déficit ne puisse être acceptable qu’à circonstances exceptionnelles.

C’est l’inverse que notre pays connaît. L’exceptionnel, désormais, ce n’est pas un budget à l’équilibre pour lequel il faut remonter à plusieurs décennies (1974) pour en retrouver un, mais simplement un budget dans les clous du 3% de déficit, limite, pourtant, que nous nous sommes imposés dans le cadre du pacte de stabilité européen.
Cette règle, qui constitue une glissière de sécurité budgétaire pour éviter de partir dans le ravin et que nous nous sommes imposés, nous reprochons à Maastricht de nous l’avoir imposée et cela forme aux yeux de nombre d’entre nous, une insoutenable atteinte à notre souveraineté.

Les budgets sont des témoins de nos impérities ou de nos vertus.
De ce point de vue, les budgets de ces trente dernières années, à quelques rares exceptions, au cours desquelles la droite républicaine a osé des économies budgétaires et quelques réformes, sont des témoins à charge pour le peuple français qui se laisse toujours, dans la difficulté, séduire par les chants des sirènes qui, probablement passeront de la nature socialiste à la nature paradoxale du point de vue idéologique à laquelle Marine Le Pen a conduit son mouvement.

Nous ne tarderons pas, sur cette voie, à faire mentir l’adage selon lequel la démocratie est le pire des systèmes à l’exception de tous les autres, car une démocratie dépourvue d’intelligence, de sens du devoir partagé, une démocratie telle qu’elle se présente aujourd’hui c’est-à-dire superficielle, lunatique, inconséquente, pulsionnelle, vulnérable, est probablement inadaptée aux enjeux de ce siècle.

Evidemment, ces enjeux et la réalité qui les forme, il est possible de les nier et de les transformer en théâtre de grand guignol et se bidonner derrière les postures et la terminologie dont on pare la réalité. Ainsi, on n'est pas Européen, on devient européiste.

Ce travail sémantique est la grande spécialité du Front national. Le vocabulaire employé, son indexation, participent à attiser les pulsions, le rejet et la répulsion au mépris de la réalité, dont il faut rappeler que minimisée, ce que reproche souvent le FN à ses adversaires, elle n’est pas la réalité ce qui ne rend pas service à la nation, mais que si elle exagérée, elle est tout autant mensongère et elle pervertit la nation.
Derrière tout ce théâtre de grand guignol, il y a pourtant des hommes et des femmes, des enfants, de bonne volonté et de bon courage, que l'on désempare, que l'on livre à la force aberrante de la “narration nationale” à laquelle concourent médias et partis et qui s'écrit elle-même avec la force que nos lui prêtons par notre manque de résolution.
Si le coeur vous en dit, laissez-là nous guider.
Dieu sait où elle vous mènera.

Je constate, à la faveur de la venue au pouvoir de Syriza en Grèce, et du discours politique ambiant, combien nos compatriotes, et souvent leurs élites politiques de référence, s’accordent des facilités pour envisager de faire sauter les faibles verrous qui tiennent encore la discipline budgétaire, comme si les déséquilibres d’un budget - dans la destination de dépenses comme dans l’origine des recettes - n’avaient pas un impact immédiat et redoutable sur la vie quotidienne et comme si les déficits, cumulés - aujourd’hui supérieurs à 2000 milliards d’euros - n’allaient pas plomber les générations futures. Sauf à trouver le moyen et l'instrument d'une nouvelle prospérité, c'est ce qui pend au nez de nos enfants.
Pourtant, cette nouvelle prospérité se trouverait, pour autant qu'on se donne les moyens de la défricher, à portée de main, et est incontestable si l'on admet les besoins primaires et secondaires dont des milliards d'habitants sur notre planète exigeront qu'ils soient, mieux qu'ils ne sont aujourd'hui, satisfaits.
On peut bien sûr ériger un mur et nier, à divers titres, l'existence de ces êtres humains.

Cette situation de déni devant la réalité du monde nous expose à ce qui est la terreur des navigateurs, une vague scélérate, dont on ignore comment et par quelles forces elle se lève et brise tout ce qui peut se présenter devant elle et qui serait de nature à la contrarier.

Le discours de la décroissance connaît, adossé à celui de l’écologie expiatoire, un certain succès.
La décroissance dans un monde dont on prévoit qu'il compte 9 milliards d'habitants en 2050 et qui en compte aujourd'hui 7 milliards dont l'essentiel vit dans la misère.
En France, la tentation est de considérer qu’il faut s’habituer à une croissance atone, cela au motif que les révolutions technologiques dans l’informatique, la biologie, la robotique, etc., n’ont pas l’impact nécessaire pour développer des besoins de main d’oeuvre comparables à ceux que l’essor industriel ou dans les services ont su générer aux XIXe et XXe siècles, et jusqu’au cours des Trente Glorieuses.
Comment peut-on se replier dans un tel discours alors que, je me répète, tant de besoins sont et seront à satisfaire et qu'il a donc dans tous les domaines tant de choses à inventer ?

Je redeviens plus terre à terre. Entend-on encore qu’un budget est l’instrument d’une ambition quand on a ramené cet exercice fondamental à une comptabilité publique et que l’on a assigné à cette comptabilité publique une mission qui n’est pas la sienne par nature : financer la paix sociale, financer le statu quo, gérer les fuites en avant du système.

C’est ainsi que le serpent se mord la queue et que la démocratie, pour calmer les incessantes montées d’adrénaline, s’est perfusée, tandis que la République dite sociale en distribuant de la sécurité à l’excès aux uns au prix de la précarité des autres, a créé les conditions d’une insoutenable injustice sociale dans les statuts, les conditions, les avantages respectifs au sein d’un même peuple placé pourtant sous l’égide de l’égalité et de la fraternité.
La seule course qui intéresse désormais nos compatriotes est celle qui leur permettra de se placer du bon côté de la barrière.

Nous arrivons au bout de ce système et c’est heureux, car cela doit permettre à la nation française de redéfinir son ambition et son identité.
Tout le monde le sait, mais chacun en tire diverses conclusion, car l’état moral dans lequel se trouve notre pays attise les appétits et favorise la promotion, par les extrêmes, de solutions qui pourraient être pire que le mal puisque inspiratrices de repli et de crispations.

Les partis de pouvoir sont tenus, indifféremment de ce que furent leur ambition, leur programme, les difficultés et conjonctures auxquels ils furent confrontés, pour responsables et le corps électoral, lui, qui avait tout pouvoir de décision pour soutenir les réformes alors qu’elles étaient nécessaires et qu’il ne l’a pas fait, se réfugiant dans l’idéologie et le déni, est réputé immaculé.
Le peuple, par définition, n’a jamais tort. Mais les définitions valent quoi à l’épreuve des faits et de l’histoire ?

Les prochains budgets de la France devraient être identifiables comme des actes de foi, foi dans la capacité de la nation de sortir de l’étau dans lequel elle s’est elle-même enferrée et qui voit le service de la dette constituer la première charge de la nation, foi dans les ressources d’une jeunesse sacrifiée mais qui reste avide de sens et d’utilité dans un monde ouvert, foi dans la capacité de partager le risque dans une société où chacun a tiré, au cours des dernières décennies, sa couverture à soi, exposant les autres au chômage, à la précarité, aux charges insoutenables, appelant le plus d’impôt à résoudre ce qui ne peut l’être par ailleurs.
Foi dans l’Europe.
Foi dans l’Afrique.
Foi dans le monde.

La France est une puissance économique qui compte. Elle est à l’origine de l’Europe et a accompagné, soutenu, le développement de la construction européenne, puis de l’Union.
Elle est pourtant, par ailleurs, un adversaire moral et physique à cette construction à laquelle elle s’est ralliée, ces dernières années, à reculons (ah les dégâts du fameux et illusoire plan B et le non français au traité) avec les conséquences que cela suppose et le sentiment pour nos compatriotes d’être assiégés par une histoire qui les dépasse et dont les citoyens ne se sentent pas acteurs ni par l’euro ni par les exportations intra-communautaires, leurs produits et services manquant, hors les grands secteurs de leur excellence (CAC40), de compétitivité.

Comment pourrait-il en être autrement quand les Français, loin de réaliser les efforts, en terme de discipline budgétaire et de réformes politiques, qu’ils réclament aux entrants, se cramponnent à leurs privilèges et droits acquis, ne se rendant pas compte que ce qu’ils tiennent pour la proie ce n’est depuis belle lurette que l’ombre.

Comment interpréter, sinon comme la marque d’une arrogance démesurée, cette revendication qui consiste à exiger - pour que nous la rallions - une “Europe sociale”, la seule que nous mériterions car elle obligerait tous les peuples et gouvernements à s’aligner sur notre modèle social et que ainsi, la France fidèle à elle-même, rendrait un service inestimable à l’Europe.

L’Allemagne, pour citer notre partenaire privilégié, est plus modeste. Mais elle a accompli ce qu’aucune alternance n’a remis en cause, des ajustements douloureux qui font d’elle le seul pilier solide qui tient la maison Europe et qui, parce qu’elle a fait non sans peine ce travail sur elle-même, a rendu son économie plus forte et ouverte.

Quel décalage avec la France qui craint toutes les concurrences qui sont perçues, toutes sans exceptions, comme déloyales.

C’est le mouvement de l’avenir que nous refusons de partager, avec ses inconvénients incontestables, mais aussi avec ses perspectives tout aussi incontestables.

Il y a pourtant, en France, en Europe, et dans le monde, une immensité de besoins à satisfaire, à la mesure de la démographie et du monde. Cette somme de besoins, s’ils devaient être évalués du point de vue économique, suffiraient à l’emploi d’une quantité de financement, d’énergie, de savoir-faire, considérables et susceptibles d’amorcer les étapes de la solvabilité, de générer le crédit et la capacité de croissance.

L’Afrique, frappé par tant de fléaux, est en train de réaliser ces mouvements et d’attirer les capitaux pour développer les économies de plusieurs de ses nations. Elle entre dans la modernité, par divers points.

Il y a par ailleurs des liquidités financières immenses et en circulation, émanant de la Chine, des pays du Golfe, des établissements bancaires, pour ne citer qu’eux, qui peuvent irriguer ces champs et se mettre au service de la construction et à la dynamique de ce nouveau monde, si chacun y met le meilleur dont il est capable, et y délaisse, progressivement, ce qu’il a de pire, l’égoïsme. Si nous ne parvenons pas à nous mettre en ordre pour appeler des tels investissements, alors ne nous plaignons pas que la finance puisse être aussi folle et spéculative que nous.

Permettez-moi de signaler, enfin, l’étrange répugnance que tant d’entre nous éprouvent à l’idée, dans un pays si mal en point, de voir pour ne citer qu’eux le Qatar, la Chine, investir ou racheter nos dettes.
Entre une analyse primaire, construite sur un discours xénophobe, nationaliste et anticapitaliste, et une analyse fondé sur les bienfaits réciproques que peuvent délivrer des investissements et des partenariats, une majorité d’entre nous choisissent de s’en remettre au discours xénophobe et de livrer, par conséquent, les autres qui ne partageraient pas une telle inclination, à cette barbarie, car cela en est une, et le refus de ces passerelles, de ces collaborations, de ces ouvrages, c’est exactement ce à quoi s’opposent les djihadistes, à la différence que leur mobile est expansionniste et le nôtre nombriliste.

Et si la souveraineté nationale permettait enfin de voter en faveur d'un cataclysme et d'injurier l'avenir au-delà du nôtre ?
Ce serait là une victoire de la démocratie ?

Bien à vous.

breizmabro

60,5% d’abstention et vous dites "des citoyens trop choyés crachent dans la soupe républicaine et protestent ensuite contre les politiques qui les déçoivent."

Non M. Bilger, les citoyens ne sont pas trop choyés, ce sont les politiciens qui le sont !

Aujourd’hui l’arme fatale est « le front républicain, celui du 11 janvier etc. etc.» Mais que je sache le 11 janvier n’était pas « un front républicain » CONTRE (le FN) mais POUR (la liberté d’expression) !

Cette méthode de récupération est indigne et les Français s’en aperçoivent quoi que ces messieurs les grands penseurs pensent ;-)

Dans votre précédent billet « La perpétuité réelle existe bien » je concluais mon post en disant « A force de dire ce que l’on va faire et ne jamais faire ce que l’on a dit (voire faire le contraire de ce que l’on a dit, n'est-ce pas M. Hollande ;-) on se décrédibilise. Tenez-vous-le pour dit. »

Je réaffirme mon propos et, à mon sens, c’est la seule raison de l’abstention de ce vote qui, par ailleurs, à part les politiciens et les journalistes, n’intéresse personne… En effet qui s’intéresse au remplacement de ce M. Moscovici qui n’a eu comme objectif, non pas de s’occuper de ses électeurs, mais de se faire élire, sur sa demande pressante, à un poste prestigieux au Parlement européen ! Courage, fuyons !

Lorsqu’on entend M. Bartolone dire que le FN n’est pas un parti fréquentable alors qu’il est Président de l’Assemblée nationale, les bras m’en tombent !

Lorsque M. Larcher, Président du Sénat, dit ne pas vouloir réformer cette institution dont les membres se gobergent avec nos impôts, les « citoyens trop choyés » qui entendent parallèlement que TROIS MILLIONS de Français n’ont pas de logement, se rebellent et se détournent de ces politiciens qui perçoivent des primes de chauffage (!) assis sur du velours !

Alors pour qu’il y ait un « front républicain », nouveau prêche de nos discoureurs, encore faut-il que les représentants de la République soient crédibles. Actuellement ce n’est pas le cas ; un point c’est tout.

Alors, le « front républicain » credo des moralisateurs socialistes, "les citoyens trop choyés" que nous sommes s'en moquent. Royalement ;-))

protagoras

Le Pen, Juppé, Valls : trois "personnalités autoritaires" au sens d'Adorno ou de Lucien Israël.
De ce fait, ce qui pourrait se dessiner pour l'élection présidentielle est un "choix" entre trois individus dotés de solides enclaves paranoïaques (c'est-à-dire des psychotiques, eh oui).

Croyons-nous encore être autre chose à leurs yeux que des chiffons de papier, que ceux-ci soient des billets de banque ou des bulletins de vote ?
Croyons-nous encore que les petites miettes de "permissions" (dialoguer sur les blogs, vie associative, "implications citoyennes"...) qui suintent généreusement "d'en haut" soient autre chose que de petites soupapes permettant à ces "hauts responsables" de s'assurer de leur propre individualité, au détriment, évidemment, des clampins "moyens" et globalement "normaux" que nous sommes.

C'est pourquoi, lors d'un jour de vote, et seulement dans cette circonstance, je me découvre royaliste entre 8h et 20h : bonne thérapie, essayez, vous m'en direz des nouvelles...

Sinon, n'oublions pas l'un des messages de "La grande illusion" de Jean Renoir : le sentiment de liberté consubstantiel à la distance aristocratique ; c'est là que réside le message de l'"Aristos" grec (et non dans une quelconque aristocratie de droit héréditaire).

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