Ce titre, s'inspirant de la célèbre phrase d'Albert Camus sur sa mère et la Justice (toujours mal citée sauf par Henri Guaino), résume brutalement la pensée du Premier ministre quand il a cru bon de s'en prendre à Michel Onfray (MO). Celui-ci aurait eu le tort de préférer, parmi les intellectuels, un Alain de Benoist ayant raison à un Bernard-Henri Lévy égaré (Le Point).
Quand on lit bien les réponses de MO dans cet entretien dont Manuel Valls a assuré sans le vouloir la promotion, elles expriment des évidences qui n'auraient jamais dû susciter la réprobation de quiconque. Et encore moins d'un Premier ministre qui devrait avoir autre chose à faire que de veiller à la police de la pensée.
Certes ce n'est pas la première fois que Manuel Valls manifeste, comme des accès qui le saisiraient à intervalles réguliers, un extrémisme démocratique dangereux pour la liberté d'expression et l'autonomie des citoyens.
Intrusif à l'égard d'une société qui n'a pas besoin d'être houspillée en permanence par les injonctions, prétendues républicaines, d'un totalitarisme pédagogique prescrivant à chacun ce qu'il a le droit de voir, de regarder, de lire, comment il doit réfléchir et ce qu'il peut se permettre de dire, sur qui et à qui.
L'affaire Dieudonné, sa gestion administrative et préventive, l'incandescence parfaitement artificielle développée autour de ses spectacles, de leurs dérives et de ce vrai humoriste dégradé en triste personnage, avaient déjà révélé à quel point Manuel Valls ne faisait pas dans la demi-mesure. Mais force est de reconnaître que les effets de ce combat en l'occurrence ont été positifs, apparemment.
Mais pour MO, de quoi s'est-il mêlé ? Etait-il vraiment nécessaire qu'il perde son crédit - alors qu'il reprochait au philosophe de "perdre les repères" - en s'opposant à cette évidence intellectuelle et démocratique proférée par MO qui soutenait "préférer une analyse juste d'Alain de Benoist à une analyse injuste de Minc, Attali ou BHL" et, bien sûr, précisait-il, un propos pertinent de BHL à une absurdité d'Alain de Benoist.
Où est donc le problème sinon dans l'immixtion scandaleuse d'un homme de pouvoir dans une sphère qui ne le regarde pas, où l'esprit a le devoir d'être libre et l'intelligence éclairée ?
Où est le malaise sinon dans le fait qu'un Premier ministre, sans se cacher et avec bonne conscience, prétende gouverner les opinions d'un philosophe, selon lui, "connu, apprécié par beaucoup de Français" en le blâmant parce qu'il place la vérité au-dessus de la gauche, l'équité avant le clientélisme, la pertinence avant la connivence ?
Quelle sera la légitimité politique de Manuel Valls, aujourd'hui et demain, avec un passif faisant douter de sa rectitude et de son honnêteté ? Avec un culte tellement ostensible de l'affichage idéologique et de l'étiquette "de gauche" que ces données devraient l'emporter sur tout, et d'abord sur la justesse et la sincérité ?
Le fait qu'Alain de Benoist, à une certaine époque, ait pu théoriser pour le pire, selon Manuel Valls, rend-il inconcevable qu'aujourd'hui, sur d'autres registres, il puisse avoir ponctuellement raison ? Lorsqu'il affirme être "plus à gauche" que le Premier ministre, sa boutade n'est pas dénuée de sens quand on considère son parcours atypique, en rupture.
Avec l'opprobre qui s'attacherait à vie et sans rémission à la pensée ancienne, on serait donc maudit, pestiféré pour toujours ? On n'aurait jamais droit à la moindre adhésion ? Quelle étouffante conception de la vie intellectuelle et culturelle que celle de Manuel Valls !
Formuler ces interrogations est y répondre. L'intolérance et le dogmatisme sont, dans cette querelle, éclatants et on ne peut manquer de les relier à cet inlassable jeu de bascule auquel le Premier ministre se condamne : entre l'homme côté primaire socialiste de 2011, réaliste, pragmatique, courageux et souvent regretté et le politicien ambitieux, idéologue et paroxystique côté pouvoir.
A l'exception de la réplique décisive de MO à cette attaque (Figaro Vox) - en synthèse, Valls est "un crétin" -, je suis frappé de voir le peu d'écho que suscite cette controverse pourtant tellement signifiante sur le rapport du socialisme directif avec les intellectuels et le souci trop rare de liberté éprouvé par ceux-ci. Ils n'auraient pour vocation ultime que d'être enchaînés au char de l'Etat et gare à ceux qui emprunteraient plutôt les chemins de la vérité que ceux de la gauche !
Imaginons un Premier ministre de droite s'étant abandonné à de telles dérives offensant à la fois le bon sens et l'obligation de demeurer dans sa sphère de compétence : la polémique aurait duré. Il aurait été vilipendé sur les plans politique et médiatique.
Avec Manuel Valls, à peine un clapotis.
Pourtant ce n'est pas rien que de préférer la gauche à la vérité.
Valls se laisse emporter en permanence par une forme d'incontinence verbale assez stupéfiante. Il est arrogant et intolérant, à la limite d'une violence qui ne laisse aucune place au dialogue et à l'échange. Toujours convaincu de la supériorité de ses propos, il écrase, envahit, piétine, méprise ? Lui de gauche ? Foutaise. Il ne roule que pour lui et ne témoigne d'aucune pensée originale ou personnelle. Aucun intérêt donc.
Rédigé par : Celou | 19 janvier 2016 à 11:19
À force de ne voir que Valls, Cazeneuve et Hollande pérorer sur le crash de l'avion allemand on va finir par oublier les 150 victimes.
Coluche disait de Roger Gicquel "quand un avion s'écrase on croirait que c'est sur ses pompes"...
Rédigé par : Savonarole | 25 mars 2015 à 12:37
@hameau dans les nuages | 11 mars 2015 à 20:46
Je viens de visionner la séquence.
C'est effectivement impressionnant, cette main gauche qui tremble. On dirait un début de Parkinson.
Est-ce qu'un médecin a fait un début de diagnostic possible ?
Rédigé par : Tipaza | 12 mars 2015 à 09:18
Comme Hitler, Valls produit un effet de sidération tellement il se comporte peu comme un gouvernant.
Je ne pense pas une seconde qu'on lui soit indulgent, dans les médias ou la classe politique, parce qu'il s'affirme de gauche. Les contorsions sarkozyennes ont d'ailleurs produit une sidération du même type, pendant des années.
Ce qu'on reproche d'ailleurs le moins à Valls est à mes yeux le pire : l'emploi soudain, fort peu gouvernemental et sans explication, il y a quelques jours, du terme bushien d'islamo-fascisme.
Quelques compléments :
http://www.delpla.org
Rédigé par : François Delpla | 12 mars 2015 à 07:30
@Jean-Paul Ledun
Le "buzz" actuel est la vidéo faite en gros plan de ses mains lors de sa diatribe contre MMLP. Impressionnant ! sa main droite bloquant sa main gauche prise de spasmes, les doigts se tordant.
Rédigé par : hameau dans les nuages | 11 mars 2015 à 20:46
@Alex paulista | 10 mars 2015 à 21:30
Sur "tract ambulant" : cette expression est connue et signifie "de par sa présence". Quand on parle d'une noire et d'un parti raciste, le sens est clair, très clair.
Ce qui est très clair, c'est votre parti pris raciste anti-blanc d'une part, votre illettrisme d'autre part.
Admettons que vous ayez raison dans votre première phrase (vous avez évidemment tort, mais admettons votre assertion une minute pour le bien de la démonstration). "Etre un tract ambulant" signifierait "de par sa présence".
Vous nous dites : puisque Taubira est noire, alors critiquer sa présence est raciste (sa présence où ? aux toilettes ? au gouvernement ? Mon Dieu, que votre propos est confus...). On ne saurait mieux dire que, pour vous, toute critique d'un Noir quelle qu'elle soit est illégitime, car raciste.
Voilà qui est infiniment plus raciste, de votre part, que les positions du Ku Klux Klan ou de Hitler, lesquels n'ont jamais prétendu interdire toute critique d'un Blanc au motif que critiquer un Blanc porterait atteinte à la race blanche, et donc serait raciste.
Il semble vous échapper complètement qu'on peut critiquer un homme pour une infinité de raisons légitimes, par exemple parce que c'est un abruti, un malhonnête, un pervers, un menteur, un voleur, un prétentieux, un assassin, un ignorant, ou parce que plus généralement, lorsqu'il se trouve occuper des responsabilités ministérielles, son action politique est détestable.
Mais non, vous nous dites : elle est noire, donc elle est incritiquable. Ce n'est plus une ficelle, c'est une corde ! Vous nous prenez vraiment pour des imbéciles...
Par ailleurs, pour votre gouverne, "être un tract ambulant" ne signifie pas "de par sa présence". Cela signifie : militer dans les faits en faveur de, exercer une propagande malgré soi, par ses moindres propos.
Si vous ne comprenez pas le français comme c'est manifestement le cas, au moins le contexte aurait-il pu vous éclairer. Darmanin s'est contenté d'énoncer l'évidence : par sa politique outrageusement gauchiste, laxiste envers les délinquants et pro-immigrationniste, Taubira renforce le Front national au lieu de le combattre, comme elle le prétend.
Troisième imbécillité de votre part, vous prétendez que puisque Darmanin reproche à Taubira de favoriser le Front national, alors Darmanin est raciste puisque le Front national est raciste.
On ne sait pas par où commencer, pour démêler cet écheveau d'absurdités et de calomnies.
Premièrement, en admettant que le Front national soit raciste, alors Darmanin serait anti-raciste, puisqu'il a reproché à Taubira de le favoriser.
Deuxièmement, vous ne pouvez pas démontrer une assertion en vous appuyant sur cette assertion elle-même. Les Grecs l'ont établi depuis deux mille cinq cents ans environ, mais vous n'avez apparemment pas atteint ce stade de l'évolution.
"Raciste" ne signifie pas : personne que vous n'aimez pas, adversaire politique de Monsieur Alex paulista. Le monde n'est pas divisé entre ceux qui aiment les Noirs (les "anti-racistes") et ceux qui ne les aiment pas (les "racistes"). Il n'est pas divisé entre Taubira, les socialistes, la gauche et A.paulista d'un côté, le Front national et les "racistes" de l'autre côté.
Pas plus que Darmanin, le Front national n'est "raciste". Le Front national est opposé à l'immigration de masse. Mais merci de nous avouer, une fois de plus de la part d'un gauchiste, que le prétendu "racisme" consiste, à vos yeux, dans cette position politique parfaitement légitime et je dirais même allant de soi, qui consiste à être opposé à l'immigration de masse. Etre opposé à l'immigration de masse n'est pas "raciste", c'est une évidence, une vertu et un devoir.
"Raciste", c'est un vieux machin récupéré dans le tiroir des insultes communistes. Depuis les années 1930, tous ceux qui n'obéissent pas au parti communiste et à Moscou sont des "fascistes". Alternativement, ils sont aussi des "bourgeois", des "ennemis du peuple soviétique", des "anticommunistes" (il fut un temps où c'était une insulte), des "anticommunistes primaires" (c'était le temps où le PCF lui-même était considéré, par Moscou, comme traître à la classe ouvrière, et où par conséquent il devenait tolérable d'être anticommuniste secondaire), des "nazis" (insulte qui connaît une nouvelle jeunesse avec la propagande poutinienne), et, bien sûr, des "racistes".
Ca ne prend plus, mon ami. La grande majorité des Français et des Européens sont désormais "racistes", au sens où vous l'entendez. Ce serait plutôt un titre de gloire. Vous n'impressionnez plus personne. Votre petit théâtre des indignations de poche prend l'eau, vous n'avez plus de spectateurs.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 11 mars 2015 à 19:36
Le magazine Marianne s'interrogeait sur la personnalité limite de Nicolas Sarkozy.
L'on ferait bien à juste titre de s'interroger sur celle de Manuel Valls et ses sautes d'humeur, sa paranoïa, sa tremblote de la main gauche, etc.
Qui relève peut-être des pathologies cliniques ?!!
Rédigé par : Phil | 11 mars 2015 à 19:00
Manolo a encore insulté 30% d'électeurs en répondant à Marion Maréchal-Le Pen, sous la "standing ovation" des députés PS qui n'ont apparemment plus que cela pour se bouger le c..
Je vais voter FN au prochain scrutin, rien que pour faire rasseoir cette bande de démagogues sourds et malvoyants.
Manolo est un trac ambulant du FN. C'est sa dernière Valls à Paris.
Rédigé par : Jean-Paul Ledun | 11 mars 2015 à 17:46
@ herman | 11 mars 2015 à 09:53
Vous pouvez ne pas partager mon interprétation, je reste persuadé que c'est celle que font tous ceux qui réagissent fortement à ce grand mot d'esprit.
Rédigé par : Alex paulista | 11 mars 2015 à 12:12
Ce Darmanin me fait un peu penser à Nicolas Sarkozy a ses débuts... en plus excité peut-être.
Rédigé par : Achille | 11 mars 2015 à 10:50
Je pensais que Darmanin visait la politique pénale de C.Taubira, voire son "idéologie", censée emmener les électeurs vers le FN. Sans approuver cette idée, je reste persuadé que son propos ne voulait signifier que cela.
Rédigé par : herman | 11 mars 2015 à 09:53
« Qu'est-ce qui fait monter le FN ? Si vous pensez que Taubira n'est pas un tract ambulant pour le FN ! » a dit le député Gérald Darmanin.
Aussitôt les censeurs de s'émouvoir et le premier d'entre eux, Valls, d'adopter un ton martial pour dénoncer ce qui, à ses yeux, est une évidente dérive raciste.
Qui est raciste, je le demande ? Ne serait-ce pas celui qui, lorsqu'une personne noire est critiquée est persuadé que c'est sa couleur et non son action qui est visée ? Pourquoi prêter une signification discriminatoire et raciste à un propos purement politique ?
Aurait-on joué l'indignation de la même manière si la phrase du député eût visé, par exemple, Marisol Touraine ? Valls se serait-il fâché tout rouge en criant au racisme ?
Darmanin se contente de prononcer ce qui, pour tout observateur de bonne foi est une évidence : que Christiane Taubira avec sa loi mémorielle, sa loi sur le mariage homosexuel, ses provocations et ses palinodies constitue une cible politique de premier choix pour les sympathisants du Front National.
Ou bien le couple exécutif est totalement inepte, ou bien l'on est forcé d'admettre que le maintien de Taubira au poste de garde des Sceaux (alors que le gouvernement est en train, à la suite des attentats de janvier, de détricoter tout ce qu'elle a fait depuis trois ans) ne peut avoir pour résultat que de faire monter encore un peu plus les voix du FN, donc mettre la droite dans un grand embarras.
Le mot "tract" n'a en aucun cas une quelconque connotation raciale, mais un sens prosaïquement électoral.
Rédigé par : Frank THOMAS | 11 mars 2015 à 09:26
"Bref, le niveau baisse (...)" Robert Marchenoir le 10 mars 2015 à 18:23
Eh oui ! Serait-ce à cause du réchauffement climatique ou de la glaciation de la pensée... unique ? :-D
Rédigé par : breizmabro | 11 mars 2015 à 09:24
Il est sûr que Michel Onfray n'est pas dans la lignée des Maîtres à penser de l'Elysée tels que Y. Noah, j'en passe et des meilleurs. Le PS a loupé sa reconversion historique, il a détenu tous les leviers, déçu comme jamais tous ses électeurs qui attendaient beaucoup.
La réflexion en fait n'est pas du côté de la gauche au pouvoir, elle fait comme tous ceux qui ont précédé et les travers qui vont avec. Au lieu de s'élever, et notre Premier ministre en est la parfaite illustration, il combat pied à pied des idées que les citoyens avaient diluées dans le quotidien et qui ne faisaient pas partie de leurs préoccupations.
Les sondages sont au plus bas, il n'y aura plus d'embellies, le rythme désormais des élections rapprochées va durcir en partie les frustrations, les activer et souffler sur les braises. Trop tard, tout est à moitié raté ou à moitié entamé, il est vrai que l'on ne détourne plus l'attention des Français avec des sujets aussi peu matures que le service civique, au fond qui n'est jamais plus que l'engagement dans les associations et dont nous sommes un des pays les plus représentatifs.
Allez, il va falloir passer à autre chose, hier encore on a voulu une nouvelle fois réformer les collèges, alors que la dernière tentative a suscité pas mal de remous et vient à peine d'être entamée. Décidément tout s'embrouille alors que l'on croit simplifier, et de se poser la question des départementales alors que les compétences n'en sont pas encore définies... "Encore deux ans" avait titré un journal, oui, mais avec un énorme soupir de déception.
Rédigé par : Giuseppe | 11 mars 2015 à 09:08
@Alex paulista
Ah non ! Cela ne va pas recommencer !
Sinon on va jouer au ping-pong.
http://www.fdesouche.com/573227-jb-chastand-le-monde-le-manifestant-anti-rsi-est-souvent-un-male-blanc-commercant#
Vous n'avez pas connu les hommes sandwich publicitaires dans les rues de Paris ?
Et maintenant les femmes ?
http://storage.canalblog.com/91/86/628562/65377629.jpg
Madame Taubira, si vous aimez la France...
Rédigé par : hameau dans les nuages | 11 mars 2015 à 08:52
Moi président je ne recevrai pas les parlementaires à l'Elysée.
Encore loupé... c'est bête non ?
Entre un Premier ministre zébulon, dogmatique et un président qui n'en peut mais on est quand même dans la panade.
Rédigé par : J. Marques | 11 mars 2015 à 08:01
Sur "tract ambulant" : cette expression est connue et signifie "de par sa présence". Quand on parle d'une noire et d'un parti raciste, le sens est clair, très clair.
Rédigé par : Alex paulista | 10 mars 2015 à 21:30
@Michelle D-LEROY
J'aurais pu écrire votre commentaire, en fait on pourrait dire à notre Premier ministre de s'occuper de ce qui le concerne et de ne pas investir à tout bout de champ l'horizon courant des citoyens.
Les coups de menton et autres injonctions n'y feront rien. Les citoyens ne s'y trompent pas ils vont le bouter dehors : toutes les lois sont des demi-mesures toujours entre deux : la transparence... circulez il n'y a rien à voir sinon en préfecture ; le chômage, la pauvreté, l'éducation, il a de quoi faire. En fait rien de nouveau sous le soleil... Si ! Le service civique, avec cela tout est résolu... Grand chantier à venir pour un petit quinquennat.
Rédigé par : Giuseppe | 10 mars 2015 à 18:41
Ce qu'Onfray disait de la Nouvelle Droite en 2013 :
Source: http://www.gauchopedia.fr/wiki/Michel_Onfray
"La Nouvelle Droite lui [Guy Debord ndlr] trouve des vertus. La Nouvelle Droite est présentée aujourd'hui comme une espèce d’extrême droite ; ce n'est pas exactement ça, c'est un laboratoire d’idées particulier, la Nouvelle Droite animée par Alain de Benoist, qui pense à droite et qui nous dit "'y a pas de raisons que seule la gauche ait des idées" - elle en avait à l’époque - et il est gramscien. Gramsci est quelqu'un qui pense que la Révolution n'est possible que d'abord dans les consciences et ensuite dans la réalité. Il pense qu'il faut conquérir les consciences et les intelligences, Gramsci, pour qu'on puisse un jour conquérir le pouvoir - c'est pas faux : Mitterrand l'avait compris, Sarkozy aussi... Euh... Les autres non !
Et donc, la Nouvelle Droite est intéressée par cette pensée-là en se disant qu'il faut changer le logiciel, que le logiciel est marxiste - et en ce sens, il n'a pas tort, y compris chez les non-marxistes qui se croient épargnés par le marxisme - et la Nouvelle Droite veut repenser, à de nouveaux frais, la question de l'égalité, de l'équité ; la question des racines de la France (est-ce qu'elle est judéo-chrétienne ? est-ce qu'elle est païenne ? quid du paganisme ? peut-on encore être païen ?).
Il y a un véritable débat criminalisé par un certain nombre de personnes qui n'ont pas envie du débat et qui pensent que la Nouvelle Droite est d’extrême droite et qui ne veulent pas discuter avec Alain de Benoist qui est un homme de grande culture, de grand savoir, assez encyclopédique. Et effectivement, quand tout d'un coup Guy Debord devient le chouchou de la Nouvelle Droite, ça devient problématique." [3]
Rédigé par : Avi D | 10 mars 2015 à 18:36
Alex paulista | 10 mars 2015 à 13:13
Vous devriez montrer plus de subtilité avant de soutenir l'imbécile qui traite Taubira de "tract ambulant pour le FN". Il n'a pas dit "repoussoir" mais "tract ambulant", qui signifie "de par son physique".
Ah ouais... quand même... "tract ambulant" signifie "de par son physique"... Et quelle est la partie de l'expression "tract ambulant" qui signifie "de par son physique" ? Tract, ou ambulant ?
Ce sont toujours les plus ignorants qui hurlent le plus fort pour donner des leçons à la terre entière. Vous remarquerez qu'ils sont en général de gauche.
Cela dit, quand on voit que le Premier ministre lui-même est incapable de comprendre Michel Onfray quand ce dernier affirme qu'il privilégie la vérité aux opinions politiques revendiquées par tel ou tel, et arrive à lui faire dire exactement le contraire de ce qu'il dit, à savoir qu'il préférerait Alain de Benoist à Bernard-Henri Lévy parce que le premier serait de droite et le second de gauche, il ne faut pas s'étonner que des anonymes de blog lui emboîtent le pas, et essaient de faire "mieux".
Au demeurant, Michel Onfray est lui aussi un imbécile. Son "oeuvre" et ses déclarations sont émaillées de faussetés énormes et de contradictions flagrantes, mais ça n'a pas l'air d'émouvoir grand'monde. Je vous conseille son "Traité d'athéologie", que j'ai tenu à m'appuyer et qui est consternant de bout en bout. Pour asséner autant de bêtises avec autant d'aplomb, il faut, assurément... être de gauche, ce qu'il ne manque pas une occasion de nous rappeler. Bref, le niveau baisse et il n'y en a pas un pour racheter l'autre.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 10 mars 2015 à 18:23
Ce que je retiens principalement est cet alinéa : "Où est le malaise sinon dans le fait qu'un Premier ministre, sans se cacher et avec bonne conscience, prétende gouverner les opinions d'un philosophe, selon lui, "connu, apprécié par beaucoup de Français" en le blâmant parce qu'il place la vérité au-dessus de la gauche, l'équité avant le clientélisme, la pertinence avant la connivence ?"
D'une certaine façon Monsieur Valls se comporte en directeur de conscience du peuple français et lui dicte ce qu'il doit penser et refuser de penser.
Je réagis aussi à l'intervention de Marc Ghinsberg qui relativise la notion de pensée juste et dénie à Michel Onfray de l'exprimer. Ce relativisme est bien ce qui mine notre société gangrenée par l'ultralibéralisme. Il est évident que si j'affirme que 2+2=4, il sera possible de m'en réclamer la démonstration avant de l'accepter comme vrai. Et pourtant, en se plaçant dans le bon ensemble des nombres et implicitement dans le système décimal, cette affirmation ne peut être que vraie.
Monsieur Valls n'est pas détenteur de LA vérité et ne saurait considérer que ceux qui ne pensent pas comme lui sont dans l'erreur. Lui-même ne l'est-il pas, ne serait-ce que dans certaines affirmations qu'il a formulées comme seules vraies alors qu'une analyse rigoureuse en démontre les approximations ?
Un peu de modestie de sa part et de modération de son expression publique me sembleraient bienvenues pour notre pays dans cette période d'incertitudes qui conduit à tant de détresse. Car, de plus en plus, il se comporte en vibrionnant à l'image de Monsieur Sarkozy dans son exercice gouvernemental.
Rédigé par : Robert | 10 mars 2015 à 17:45
@Marc GHINSBERG le 10 mars 2015 à 13:40
"Quel est le crétin qui préfèrerait une analyse injuste à une analyse juste ?"
Eueueuh... M'sieur, M'sieur ? M'sieur Valls ?
"La question est : qui décide de la justesse de l'analyse ? Dans ce cas c'est M.Onfray. Il est donc d'accord avec lui-même".
M. Onfray est d'accord avec lui-même c'est déjà un bon point, il y en a tellement qui auraient besoin d'un psy pour arriver à un tel résultat car dans ce gouvernement beaucoup bougent les lèvres mais parlent en playback :-(
Sauf erreur, ni M. Minc ni M. Attali, les chantres de nos économistes audiovisuels (oups :-D) ne nous ont prévenus (de la famille : "prévention" du risque) du crash de 2008, alors que les Anglo-Saxons l'envisageaient depuis... 2006 !). Bravo les Messieurs les... "Conseillers" ! :-D
Que M. Onfray se moque de ces Jean-Foutre ouvertement me rassure.
Personnellement. Of corse ;-))
@Alex paulista 10 mars 2015 à 13:13
"Tract ambulant", qui signifie "de par son physique"
Décortiquons : - Un tract est : un prospectus, une brochure, voire un dépliant. - Ambulant signifie : mouvant, louvoyant, nomade. Je n'ai trouvé aucune définition dans "tract ambulant" se rapportant au physique. Par contre pour déchet j'ai : pourriture, ordure, rognure, rebut. Là, c'est clair. De toute façon Miss Monde/Taubira fera toujours référence à la couleur de sa peau (celle que toutes les femme rêvent d'avoir à la rentrée de septembre) pour ramener la critique à un supposé racisme. Quand on n'a rien à dire l'attaque est la meilleure défense, tout le monde le sait ;-))
Rédigé par : breizmabro | 10 mars 2015 à 17:39
Valls, un gouvernant rassurant ?
Regardez l'enregistrement sur France 3, aux environs de 16h, ce 10 mars, de sa réponse à la députée Maréchal-Le Pen. Coupez le son - qui ne vous apprendrait rien - mais observez tour à tour son visage et sa main gauche...
Rédigé par : Yves | 10 mars 2015 à 16:08
@Alex paulista
Il n'a pas dit "repoussoir" mais "tract ambulant", qui signifie "de par son physique".
Cher monsieur Alex paulista, vous trouvez la signification que vous voulez, mais la vôtre me semble un tantinet fallacieuse.
Dire de quelqu'un qu'il est moche c'est une opinion légitime, dan ce sens qu'on peut énoncer une opinion qui ne soit pas une insulte.
Il est vrai que madame Taubira est loin, selon moi, de l'image que l'on peut se faire d'Aphrodite, bref qu'elle est moche selon certains dont je fais partie.
Je le répète il n'y a rien d'insultant à cela. C'est une opinion pas un jugement et elle ne vaut que par ce qu'elle est, une opinion personnelle.
Rédigé par : J. Marques | 10 mars 2015 à 16:03
Analyse pas "injuste" mais fausse !
Si le sujet devient complément votre analyse sera fausse !
Pour l'"imposture" de Monsieur Marc GHINSBERG.
Sinon, le décodage de crétin de Monsieur Robert Marchenoir pour la novlangue politique est bien vu.
Préférer la gauche à la vérité, illustré par "mon ennemi c'est la finance" !
Rédigé par : calamity jane | 10 mars 2015 à 15:19
Ce monsieur Valls, d'acteur devient peu à peu spectateur. Et ce n'est pas en criant au loup qu'il le fera battre en retraite. C'est un combattant qu'il nous faut, non un commentateur spécialiste du coup de menton. Au lieu de se lamenter, qu'il propose du concret et qu'il explique clairement, avant le vote, les effets dévastateurs d'un FN au pouvoir. A son poste surtout pas d'états d'âme ou alors on se retire.
Rédigé par : Jabiru | 10 mars 2015 à 13:44
@breizmabro
"Votre raisonnement, lui, est injuste, puisque polémiste vous-même, vous oubliez de souligner que Michel Onfray ne dit pas : Alain de Benoist a raison ou Minc, Attali ou BHL ont tort, mais JE préfère une analyse juste d’Alain de Benoist à une analyse injuste de Minc, Attali ou BHL… Et tout est dans le JE", me dites-vous.
Quel est le crétin qui préfèrerait une analyse injuste à une analyse juste ?
La question est : qui décide de la justesse de l'analyse ? Dans ce cas c'est M.Onfray. Il est donc d'accord avec lui - même.
Et à partir de là P.Bilger fait dire à M.Valls "je préfère la gauche à la vérité."
C'est une imposture.
Rédigé par : Marc GHINSBERG | 10 mars 2015 à 13:40
Bien que sa politique ne soit pas encore couronnée de succès, il me paraît indéniable que M. Valls a beaucoup de qualités. Mais il est très décevant lorsqu'il s'exprime pour critiquer Houellebecq ou Onfray. Ce n'est pas dans ses missions. La liberté d'expression est trop précieuse. A l'aube des élections départementales, il y a de l'électricité dans l'air et beaucoup de politiques s'emballent, dérapent, racontent des billevesées. Valls en premier. Onfray a raison.
Rédigé par : jack | 10 mars 2015 à 13:15
Cher hôte, vous qui moquez les propos absurdes de Valls, vous devriez montrer plus de subtilité avant de soutenir l'imbécile qui traite Taubira de "tract ambulant pour le FN". Il n'a pas dit "repoussoir" mais "tract ambulant", qui signifie "de par son physique".
C'est inacceptable. Ces petits jeux de doubles sens et cette "intelligence de l'ambiguïté" ne méritent que le mépris et l'oubli, où le brillant Darmanin ne tardera pas à retomber.
Rédigé par : Alex paulista | 10 mars 2015 à 13:13
@ caroff le 10 mars 2015 à 10:59
Vous avez lu dans mes pensées ou quoi ? :-D
Valls ou l'art de devenir notre nouveau Gicquel. Quelle envergure politique ! Quel panache !
Heureusement que pour les socialos il y a eu le 11 janvier dernier une 'marche silencieuse' pour que la liberté d'expression puisse demeurer afin que Manu puisse récupérer le truc, confondant (dans le mot "confondant" il n'y a pas que le mot "fondant" (digarezit ac’hanon ;-)) ''laissez-nous notre liberté d'expression'' avec l'"esprit" (es-tu là ?) du 11 janvier". PI TOY ABLE !
Il est devenu comme Tonton l'embrouille : "je crois aux forces de l'esprit" :-(
(En fait Tonton l'arnaque croyait surtout en la venue de sa cartomancienne préférée (sic), Elizabeth Teissier (si vous voyez ce que je veux dire ;-))
Bref notre Manu français sauce catalane, notre caudillo socialiste, commence à nous gonfler grave.
Quelqu'un pourrait le lui dire ?
Rédigé par : breizmabro | 10 mars 2015 à 12:56
Valls nous la joue Robespierre et la république en danger.
Risible s'il n'était pas capable de pousser la foule au lynchage des tenants du Front national.
De fou furieux, il n'en a peut-être pas que l'air.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 10 mars 2015 à 12:11
@Michelle D-LEROY
Je vous rejoins cpmplètement sur l'essentiel, le Premier ministre outrepasse son rôle, et il a mieux à faire que de prononcer des ukases. Toutefois : Onfray a incontestablement des talents médiatiques mais je ne suis personnellement pas éblouie par ses talents de philosophe, surtout quand il les utilise sans nuances pour en massacrer d'autres. Il excelle dans l'art de prendre les autres à leur propre piège ce qu'il a fait avec Valls, en le menant au bout de son raisonnement, et c'était bien qu'un homme de gauche s'en charge. Ca va peut-être calmer un peu notre Premier ministre. Pour autant, on a l'impression qu'Onfray le fait souvent pour se faire mousser ; il ne choisit pas au hasard ses cibles. La recherche de la vérité chère aux philosophes s'allie chez lui avec la recherche de notoriété. Un examen attentif de ses argumentations montre qu'elles ne sont pas exemptes de partis pris, et qu'il passe lui aussi en force maintes fois. Et c'est publiquement qu'il fait mordre la poussière à ses adversaires, comme pour mieux se mettre personnellement en valeur. En cela, il n'est pas très différent de Manuel Valls.
Il n'est jusqu'ici jamais spécialement monté au créneau quand des politiques falsifiaient toujours et encore la réalité pour faire gober leur propagande aux électeurs, et maintenant que le vent commence à tourner (Finkielkraut par exemple), il se réveille, et ridiculise le plus véhément, le plus outrancier et somme toute un des plus faciles à piéger de nos politiques. Mais assez haut placé dans la hiérarchie pour que ça se sache.
Rédigé par : Lucile | 10 mars 2015 à 11:53
@Marc Ghinsberg
En quoi le désir de sortir de l'Euro fait-il de celui qui le pense, quelqu'un de droite ? Et comment fait-on pour savoir si une idée est juste sans l'estimer par ses propres neurones ? Votre raisonnement conclut à la non-possibilité de décréter une idée juste ou injuste, vérité ou contre-vérité.
Tout juste (!) peut-on se dire que se trompent et Alain de Benoist et Michel Onfray, selon son propre jugement bien entendu, qui peut être juste ou injuste.
Ceci dit je ne pense pas non plus que MO soit un philosophe, plutôt une espèce d'historien des idées. Cela me paraît plus juste de le nommer ainsi...
Rédigé par : herman | 10 mars 2015 à 11:37
De l’intelligente ambiguïté de François Mitterrand à la normalité malsaine de Hollande en passant par l’arrogante détestation de Taubira, pour finir par la dérisoire agressivité d’un Valls quel chemin parcouru par le socialisme à la française.
Valls, petit homme, petit cerveau, petits moyens, mais grande agressivité viscérale.
La peur et l’ « angoisse » (sic) comme seuls arguments de conviction et la hargne pour les répandre.
Un long chemin de crétinitude, pour parler le Ségolène.
À droite pas mieux.
Au départ Georges Pompidou, une culture humaniste de normalien, hors du commun évidemment, puis Giscard, polytechnicien, une culture scientifique supérieure.
Puis vint la décadence, Chirac le maquignon de Corrèze n’ayant pas de vaches à vendre ou à acheter, et d’idées encore moins, mais une voix de basse qui résonnait parfaitement dans le vide de ses propositions.
Et pour finir le langage imagé du « casse-toi pauvre con » !!
Qu’on ne s’étonne pas si le peuple spectateur payant, ô combien, déserte le spectacle et les acteurs.
Rédigé par : Tipaza | 10 mars 2015 à 11:35
Valls nous a fait une sarkozite.
Rédigé par : Alex paulista | 10 mars 2015 à 11:31
@ Marc GHINSBERG le 10 mars 2015 à 09:00
"Donc est juste selon Michel Onfray ce qui correspond à ce que pense Michel Onfray."
Votre raisonnement, lui, est injuste, puisque polémiste vous-même, vous oubliez de souligner que Michel Onfray ne dit pas : Alain de Benoist a raison ou Minc, Attali ou BHL ont tort, mais « 'JE' préfère une analyse juste d’Alain de Benoist à une analyse injuste de Minc, Attali ou BHL…" Et tout est dans le « 'JE' ».
Monsieur Onfray parle pour lui, c’est sa limite, il ne prêche pas la bonne parole sortant du « Livre » (!) (le sien) mais il nous offre une analyse personnelle sur son approche et son appréciation des thèses défendues par les uns ou les autres de ses pairs, et il faut, c'est vrai, être crétin pour préjuger autre chose.
Le 11 janvier 2015, qui fut marqué par une manifestation spontanée pour la ''protection de la liberté d’expression'' qui sert tant aujourd’hui nos politiciens de gauche qui s’appuient sur celle-ci (la manifestation) tous les quatre matins comme on s’appuie sur une béquille lorsque l’on vacille, ne saurait s’appliquer à M. Onfray ? M. Onfray n'aurait donc pas le droit de dire, lui, ce qu'il pense des analyses de tel ou tel quand on sollicite son avis ? Si c'est le cas alors le 11 janvier n'est plus que le lendemain du dix et la veille du douze !
Nul n’est obligé de suivre son raisonnement, la preuve par votre billet, c’est toute la différence avec un Minc ou un BHL hantant les palais de la République et les plateaux de télévision pour prêcher leurs bonnes paroles indiscutables et infaillibles :-(
Et M. Valls notre nouveau Roger Gicquel : « la France a peur ! » ;-)) notre Catalan français avec ses postures de caudillo commence à faire peur aux Français.
Mais ça ce n’est que MON interprétation « de la méthode » :-D
Rédigé par : breizmabro | 10 mars 2015 à 11:28
Bravo pour ce billet !!
Je suis moi aussi frappé par l’immixtion d'un politicard assez inculte, Valls donc, dans des domaines, la religion, la philosophie qu'il ne parvient pourtant pas à maîtriser ou à comprendre !
Chez lui, les mots se substituent à l'action parce que son camp politique est entré en agonie. Au plus tard dans deux ans, la France sera débarrassée de ces gens qui lui auront fait tant de mal !!
La longue liste des échecs de ce gouvernement conduit son chef à "déraper" sévèrement (pour reprendre le vocabulaire médiatique) à tout propos.
Faire la morale plutôt que de la politique, voilà à quoi il est réduit. Finalement, les socialistes sont pires que les curés !!
C'est donc ça la panique devant la mort...
Rédigé par : caroff | 10 mars 2015 à 10:59
Plus j'écoute Michel Onfray plus je trouve que c'est un homme bien. Bien intellectuellement, et c'est sans doute un vrai humaniste. Il explique calmement sa pensée et ses analyses, c'est un plaisir de l'écouter.
Je n'ai pas l'esprit à gauche mais c'est cette gauche-là que je pourrais suivre, pas une gauche novlangue qui, de poncifs en lieux communs nous envoie dans le mur, une gauche qui semble détester traditions et culture françaises et vouloir leur destruction. On voit bien qu'une majorité ne se reconnaît plus en elle. Au Premier ministre de ne plus être aveuglé par cela et de faire un examen de conscience pour savoir pourquoi le FN monte, alors seulement il changerait de cap.
Et oui, cent fois oui, le Premier ministre a autre chose à faire que ce battage anti-FN, qui plus est contre-productif. Qu'il travaille sur les domaines qui sont au bord de l'effondrement... mais les mots, toujours les mots, c'est tellement plus facile que de s'attaquer aux difficultés énormes qui empêchent le pays d'avancer dans le bon sens.
Mais le Premier ministre ou BHL ne sont hélas pas les seuls intellectuels à asséner leurs vieilles lunes, hier soir un Bernard Kouchner qui se permet de couper la parole en permanence à un Hubert Védrine, un Pascal Bruckner ou un Tahar Ben Jelloun pour avoir le dernier mot m'a autant horripilé.
L'important pour Michel Onfray et les autres de bon sens c'est que les Français restent éveillés.
Rédigé par : Michelle D-LEROY | 10 mars 2015 à 10:31
Bravo, en particulier pour le quatrième paragraphe ("Intrusif à l'égard...").
Il n'y a guère de réactions parce que c'est un comportement devenu des plus courants, qui n'étonne plus personne. Nos élus se croient en charge de nos consciences et de nos éducations. Un ministre ou un député se prennent pour des pédagogues et ça ne gêne personne, au contraire ; beaucoup croient de bonne foi que ça fait partie de leur mission, y compris parmi les journalistes. Dès lors, on doit tous accepter le mensonge - qui devient une arme au service du bien - et même interpréter la réalité au nom d'un bien supérieur (à la vérité), à savoir nos "valeurs" sacrées, celles qui doivent nous rassembler unanimement et qui exigent le sacrifice de la justesse de la pensée, résumées sous le vocable "esprit du 11 janvier". Certains d'entre nous y croient et boivent la potion amère en se disant que c'est pour l'avènement du grand soir, une cuillerée pour Hollande, une cuillerée pour Valls. D'autres, y voyant la supercherie, se rebiffent, mais plutôt que de discuter leurs arguments, on les attaque en bloc sur leur crédibilité, les voilà à ranger une fois pour toutes dans le camp du mal.
Si on accepte ce que vient de proférer Valls, on est prêt à accepter n'importe quelle tyrannie. Valls est gagné par l'ivresse du pouvoir, il apprend aux philosophes à philosopher, et il le fait en fronçant le sourcil, sur un ton coléreux et menaçant. Il martèle la table avec ses poings, pour scander que les récalcitrants seront châtiés. On doit lui reconnaître que loin de s'y prendre par la ruse, il y va carrément avec ses gros sabots, même pas conscient de l'énormité de ce qu'il dit. Il laisse au président l'allure bonhomme, les petites blagues et la balourdise, il se prend le rôle du redresseur de tort, de leader et de gendarme de la pensée. Ca fait un tandem, comme dans tout bon feuilleton policier à suspense.
Il a un style énergique mais il manque au plus haut point de finesse. Ca pourra lui jouer des tours dans son ascension irrésistible, quelle que soit son ambition. C'est à espérer. Les dindes ne votent pas pour Noël, et les moutons qu'on nous demande de devenir ne voteront pas pour des crétins.
Rédigé par : Lucile | 10 mars 2015 à 10:23
Ce qui est incroyable c'est que ce qui est dit clairement semble à beaucoup une nouveauté incomparable.
Etant donnant l'ego surdimensionné des uns et des autres, il ressort qu'une analyse ne peut se faire que par un "name dropping" indispensable pour être entendu...
En effet, un philosophe qui théoriserait sans qu'un fameux personnage de comédie ne vienne donner du corps à sa magnifique pensée serait-il entendu ? Voyons, qui parlerait de qui ? Aujourd'hui la vertu s'incarne autant que la sottise. Molière avait trouvé sa solution, mais MO qui est un homme de grande qualité et très sourcilleux, se croit redoutable en s'attaquant à MV. C'est un génie de "l'enfoncement de portes ouvertes". C'est cela qui le rend comique, il n'a pas la sprezzatura !
Un âne frotte l'autre, et les deux sont satisfaits !
Rédigé par : duvent | 10 mars 2015 à 09:59
Qu'espérez-vous de la gauche si ce n'est un totalitarisme intellectuel ?
Elle est tellement persuadée de détenir la Vérité que penser autrement qu'elle est une infamie qui vous vaudra d'être voué aux gémonies, cloué au pilori, brûlé en place publique.
Rédigé par : J. Marques | 10 mars 2015 à 09:49
Houlala ! Que n'a-t-il pas dit là ! Indignation chez les bobos et les "intellectuels" autoproclamés, et sainte colère de Valls, décidément très à son aise dans le rôle de censeur de la pensée. C'est que le monsieur n'hésite plus à indiquer ce que l'on doit dire ou ne pas dire, ce qu'il est convenable de penser ou de ne pas penser. Ce grand Inquisiteur (brr ! s'il eût vécu au Moyen Âge...) avec cette fougue légèrement hystérique qui est sa marque, stigmatise, anathémise et condamne aux flammes de l'opinion publique ceux qui ont le tort de ne pas penser comme lui.
Deux mois à peine après les manifestations-monstre en faveur de la liberté d'expression qui ont mobilisé le peuple français, Valls voudrait empêcher la libre pensée d'un philosophe qu'on peut certes ne pas aimer, mais dont il est vain de nier la pertinence et l'intelligence.
Faisant preuve d'une étroitesse d'esprit plus qu'inquiétante le Premier ministre à qui le pouvoir monte visiblement à la tête, déclare avec force qu'une erreur de gauche vaudra toujours mieux qu'une vérité de droite.
Outre que le propos est véritablement "crétin", il est porteur d'un ferment de division irréconciliable entre les citoyens dont la diversité de pensée et d'opinion se voit ainsi violemment niée et condamnée.
Comme homme et comme responsable politique, à une époque où, à en croire les lénifiants propos du président de la République, il faudrait unir les Français, Monsieur Valls commet plus qu'une crétinerie : une faute.
Michel Onfray a eu raison de le traiter de crétin.
Rédigé par : Frank THOMAS | 10 mars 2015 à 09:42
Ce n'est même plus la manifestation d'un sectarisme inadmissible. C'est que le Premier ministre n'est même pas capable de comprendre... comment dit-on, déjà, à l'Education nationale ?... le sens d'un texte simple d'une dizaine de lignes.
Onfray a dit : crétin, mais c'est aussi ce que les politiciens appellent : illettrisme.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 10 mars 2015 à 09:41
Si le mensonge et la tromperie intellectuelle étaient des crimes en France, Michel Onfray serait l'ennemi public numéro un, étant donné tout le mal que peuvent faire ses bouquins dans un esprit inculte (c'est-à-dire un esprit incapable de juger de ce que raconte Onfray parce qu'il lui manque la culture nécessaire).
Il a en cela de nombreux points communs avec Dieudonné qui défendait aussi "adroitement" Le Pen qu'un Onfray se mettant à défendre de Benoist, ce ne sont tous les deux que de vils marchands du temple, ou plutôt, de l'église de l'abrutissement, qui sont prêts à toutes les compromissions pour flatter leur clientèle, et il est selon moi tout à fait logique lorsqu'on s'en est pris à l'un de s'en prendre à l'autre.
Ni la vérité, ni la gauche n'ont, en tout cas, quoi que ce soit à voir ni de près ni de loin avec ces individus. Seul le profit éventuel qu'ils peuvent tirer de l'air du temps antisémite les intéresse.
Et j'ajoute qu'on peut penser ce qu'on veut de Minc, d'Attali ou de BHL, mais ce sont 1) des penseurs 2) libres. Dit autrement, ils n'ont jamais cherché à plaire aussi bassement à un public bien spécifique pour être sûrs de refourguer leurs prochaines œuvres.
Rédigé par : Garry Gaspary | 10 mars 2015 à 09:33
Il ne faut pas nier les conflits.
Il ne faut pas refuser les débats.
Bien au contraire.
Mais tout de même... ces attaques ad hominem croisées tous azimuts ont quelque chose d'inquiétant.
Il n'en sort rien de bon.
Que voulons-nous au fond ?
Qui sommes-nous, en quoi croyons-nous, que voulons-nous ? Nous devrions, plus que nous ne le faisons, nous poser ces questions, non ?
Rédigé par : Denis Monod-Broca | 10 mars 2015 à 09:19
Comme beaucoup dans cette affaire, cher Philippe, vous vous êtes laissé abuser par Michel Onfray. Vous le suivez aveuglément et vous vous égarez.
Je suis les cours de l'Université Populaire de Caen chaque été sur France Culture depuis leur création, j'ai lu nombre des livres de Michel Onfray. Il est un pédagogue remarquable, un vulgarisateur hors pair, un travailleur acharné, il apporte souvent un éclairage original (Freud, Camus, Cervantes, Sade). C'est aussi un polémiste redoutable, capable d'utiliser toute les ruses de la polémique.
Que dit-il précisément à propos d'Alain de Benoist et de Bernard-Henri Lévy dans Le Point : "Concluez si vous voulez que je préfère une analyse juste d’Alain de Benoist à une analyse injuste de Minc, Attali ou BHL et que je préférerais une analyse qui me paraisse juste de BHL à une analyse que je trouverais injuste d’Alain de Benoist…"
Évidence apparente qui peut être déclinée à l'infini : je préfère une analyse juste de Staline à une analyse injuste de de Gaulle ou je préfère une analyse juste de Christiane Taubira à une analyse injuste de Philippe Bilger. Ce à quoi ce dernier rétorque aussitôt non sans humour et à juste titre, en existe-t-il ? Là en effet est toute la question, qu'est-ce qu'une analyse juste, qui peut décréter qu'une analyse est juste ? A quelles analyses d'Alain de Benoist Michel Onfray pense-t-il ?
Grand bavard, jamais avare de se montrer dans les médias, il nous livre la réponse sur LCI : "Quand Alain de Benoist dit des choses sur l'euro, l'Europe, la politique libérale, ça me paraît plus juste que ce que dit Bernard-Henri Lévy sur l'euro, l'Europe, la politique libérale."
(http://lci.tf1.fr/politique/onfray-repond-a-valls-une-analyse-juste-n-est-pas-forcement-une-8575916.html)
Qui donc décide que ce que dit Alain de Benoist est juste et ce que dit Bernard-Henri Lévy est injuste ? C'est Michel Onfray. Et pourquoi Michel Onfray dit que ce que soutient Alain de Benoist est juste ? Parce qu'il pense comme lui. Donc est juste selon Michel Onfray ce qui correspond à ce que pense Michel Onfray.
On voit là le tour de passe-passe intellectuel.
Derrière l'évidente affirmation "je préfère une analyse juste de X à une analyse injuste de Y" apparaît le fait que Michel Onfray partage la même opinion qu'Alain de Benoist sur l'euro, l'Europe et la politique libérale. Mais s'ils ont, bien entendu, le droit de défendre cette opinion, ils n'ont pas le pouvoir de décréter qu'elle est "juste".
En revanche Manuel Valls est fondé à dire que Michel Onfray partage des opinions de penseurs de droite sur un certain nombre de sujets, et non des moindres (qui correspondent du reste sur l'euro, l'Europe et la politique libérale, au discours de Marine Le Pen). Et Michel Onfray n'est en rien fondé à affirmer que ces opinions sont "justes".
De même en faisant dire à Manuel Valls "Je préfère la gauche à la vérité" pour reprendre le titre de votre billet, vous vous laissez aller cher Philippe, je suis désolé de vous le dire, à une escroquerie intellectuelle, car qui vous autorise à dire où se situe la vérité, sauf à adopter une démarche totalitaire ?
Et quand vous dites : "Celui-ci (M.Onfray) aurait eu le tort de préférer, parmi les intellectuels, un Alain de Benoist ayant raison à un Bernard-Henri Lévy égaré" vous reprenez à votre compte le procédé de Michel Onfray. Vous imposez à vos lecteurs l'affirmation, que rien n'étaye, qu'Alain de Benoist a raison et que BHL est égaré. En la circonstance si quelqu'un s'égare c'est bien l'auteur de ce billet !
P.S : Pour obscurcir un peu plus le débat, Alain de Benoist se prétend maintenant plus à gauche que M. Valls, ou l'art de se moquer du monde !
Rédigé par : Marc GHINSBERG | 10 mars 2015 à 09:00
Je t'aime moi non plus :
http://www.dailymotion.com/video/x2j1dpn_frederic-mitterrand-a-fait-des-reves-erotiques-avec-manuel-valls_news#from=embediframe
En hors sujet mais à peine, ma petite-fille de quatre ans à subi la visite médicale scolaire obligatoire la semaine dernière. L'infirmière : "Alors Manon, tu es un petit garçon ou une petite fille ?"
Pour relier les deux :
http://www.dailymotion.com/video/x2kyu1_cri-de-l-ane_fun
Sauve-qui-peut !...
Rédigé par : hameau dans les nuages | 10 mars 2015 à 08:23
"Ce titre, s'inspirant de la célèbre phrase d'Albert Camus sur sa mère et la Justice (toujours mal citée sauf par Henri Guaino)..."
Vraiment ? Concernant la Justice, Henri Guaino a un problème et c'est dommage car il est en pleine contradiction avec Camus. Par exemple "Toute forme de mépris, si elle intervient en politique prépare ou instaure le fascisme" ou "Chacun sert la justice comme il peut. Il faut accepter que nous soyons différents. Il faut nous aimer, si nous le pouvons." Ou encore "Si l'homme échoue à concilier la justice et la liberté, alors il échoue à tout", une formule que le parquet aurait pu utiliser lors du procès d'Henri Guaino contre le Juge Gentil ; bizarre qu'Eric Dupond-Moretti ne s'en soit pas souvenu...
Pour le reste on ne peut qu'être d'accord avec vous. Valls devrait s'occuper à résoudre les problèmes des Français, sinon c'est le Front National qui le fera et ce n'est pas en faisant jouer la peur que le Front National baissera en France, bien au contraire. Cette opprobre ne peut que renforcer sa posture de parti antisystème et qui peut redresser la France là où les partis traditionnels ont échoué à le faire.
Rédigé par : Un citoyen inquiet | 10 mars 2015 à 08:17
Bonjour Philippe Bilger,
"Manuel Valls : je préfère la gauche à la vérité !"
Comme toutes les personnes de caractère, Manuel Valls est capable du meilleur comme du pire. Le meilleur nous l'avons eu en janvier dernier, à l'Assemblée nationale, avec son discours magnifique qui lui a valu d'être acclamé debout par l'ensemble des députés toutes tendances confondues.
Le pire, il vient de nous le donner en exprimant "sa peur que le pays se fracasse contre le FN". Outre le fait que les élections départementales ne représentent pas un enjeu déterminant dans la mesure où elles ne remettent pas en cause la majorité actuelle, cette peur de la part d'un chef de gouvernement est profondément choquante car totalement démesurée.
La peur n'efface pas le danger et Martine Aubry a eu les mots qu'il faut pour s'adresser aux électeurs de gauche en disant : "Il ne faut pas avoir peur, il faut combattre, et d'abord s'adresser à la raison des citoyens".
Comme si cela ne suffisait pas, le Premier ministre s'en est pris à Michel Onfray, lui reprochant d'approuver les propos d'Alain de Benoist, alias Robert de Herte, un philosophe ouvertement de droite, aux idées qui furent un temps assez sulfureuses car clairement identitaires.
Contrairement à BHL qui est un doctrinaire un brin mystique qui étale sans vergogne sa propagande sioniste, Michel Onfray est un libre-penseur qui n'a jamais ouvertement affiché sa sympathie pour un parti quelconque que ce soit de gauche ou de droite, même si ces derniers temps il a clairement exprimé son désaccord avec la politique du pouvoir en place, et même adhéré aux thèses de Zemmour.
Cette attaque ad hominem particulièrement maladroite du Premier ministre s'est retournée contre lui car le philosophe l'a renvoyé dans ses cordes d'une façon magistrale et ceci sans animosité. Je pense toutefois qu'il aurait pu éviter de prononcer le mot "crétin" qui ne peut qu'entretenir la polémique.
Cette stigmatisation assumée et même revendiquée par Manuel Valls à l'encontre du FN est parfaitement contre-productive car jouer avec la peur des gens relève de la manipulation grossière et non plus de l'argumentation factuelle. Elle est aussi une atteinte directe à la liberté d'expression symbolisée par de la grande marche du 11 janvier.
L'esprit Charlie qui se prétend de gauche est bien mort et Manuel Valls en est le fossoyeur. Dommage car personnellement je préfère nettement la personnalité affirmée de Manuel Valls, même si parfois elle est un peu excessive, à celle plutôt terne de François Hollande qui désespère nombre d'électeurs qui lui ont fait confiance.
Mais là l'erreur de communication est vraiment consternante. Elle est même incompréhensible venant de Manuel Valls qui passe généralement pour un excellent communicant.
Rédigé par : Achille | 10 mars 2015 à 07:23
"Imaginons un Premier ministre de droite s'étant abandonné à de telles dérives offensant à la fois le bon sens et l'obligation de demeurer dans sa sphère de compétence : la polémique aurait duré."
Une fois de plus, nous avons un exemple éclatant de la différence de traitement selon qu'il s'agisse de la tête de l'exécutif de droite ou de gauche. M. Valls est en campagne, il additionne les voyages et les déclarations à travers la France, nul ne relève la confusion des genres, l'utilisation des fonds publics dans le but de soutenir un candidat de son parti politique socialiste.
Rédigé par : vamonos | 10 mars 2015 à 07:23