Le Français Serge Atlaoui, condamné à mort par la justice indonésienne pour trafic de drogue, vient d'obtenir un sursis alors que son exécution était programmée.
Ce soudeur a été arrêté au mois de novembre 2005 dans un laboratoire de fabrication d'ecstasy et, depuis, il proteste de son innocence.
Le chef de l'Etat indonésien justifie l'application systématique de ces peines de mort par la "nécessité de mener une véritable guerre contre la drogue" (Journal du Dimanche).
Ce sursis octroyé en dernière extrémité est-il le signe d'une mansuétude ou la conséquence d'un recours juridique , on ne sait.
On n'est pas obligé de croire que ces Français interpellés et condamnés dans des pays étrangers, pour des infractions souvent graves, sont forcément innocents. J'ai sans doute l'esprit trop suspicieux mais comment ne pas être étonné par certains éléments de fait et des dénégations trop systématiques pour pouvoir être crues à chaque fois ?
Mais, pour Serge Atlaoui et pour ceux qui, comme lui, ont été confrontés à la sanction irréversible de la mort et à l'angoisse de leur exécution, l'essentiel n'est pas là et ce n'est pas ce qui doit nous mobiliser au premier chef.
Le président de la République et notre ministre des Affaires étrangères, depuis cette condamnation et la volonté de l'appliquer avant cette sauvegarde peut-être momentanée, accomplissent naturellement leur tâche de protection et de solidarité à l'égard d'un compatriote. Rien n'est plus difficile que ces opérations en même temps diplomatiques et humanitaires risquant d'exacerber la susceptibilité et d'offenser la dignité d'un pays indépendant. Il convient d'intervenir avec tact et persuasion.
Je ne suis pas persuadé que certaines réactions, certes de tiers par rapport au pouvoir efficient dans les coulisses, soient très pertinentes sur ce plan.
Par exemple, celles d'Henri Leclerc dénonçant "un meurtre d'Etat", de Richard Sédillot, l'avocat d'Atlaoui, affirmant "réclamer un véritable procès" et de Florence Cassez, assez inopportune en l'occurrence, avec cette banalité compassionnelle : "Personne ne mérite la peine de mort".
Alexandre Jardin, lui, se surpasse avec cette absurdité : "Serge Atlaoui, c'est vous, c'est moi". Que celui-ci soit innocent ou coupable, il n'est dans tous les cas personne d'autre que lui-même et toute démagogie doit avoir ses limites. Sans doute un effet prolongé et mécanique de "Je suis Charlie" ?
En revanche, je rejoins Juliette Gréco qui s'indigne : "Cela m'inspire l'horreur absolue". Elle a raison.
Quant aux démonstrations émues des proches de Serge Atlaoui (TF1), si elles sont touchantes, elles n'ont évidemment aucune valeur probante. Je n'ai jamais entendu une famille consentir à ce que l'un de ses membres soit justement mis en cause.
C'est contre l'exécution de Serge Atlaoui que le seul combat qui vaille doit être mené.
Que le trafic de drogue puisse être sanctionné par la mort n'est pas en soi un scandale en raison des tragiques conséquences d'un tel processus. Il n'empêche qu'il est possible d'argumenter sur l'écart opératoire qui existe entre la nature de l'infraction - il en est d'autres encore plus dévastatrices - et le caractère définitif de la sanction. Il y a là une inadaptation aussi bien morale que judiciaire.
Serge Atlaoui, par ailleurs, a déjà été emprisonné dix ans et, pour ce qui lui est imputé, c'est déjà bien plus qu'un début de répression.
J'entends bien que si on compare son sort à celui de cet Américain d'une force d'âme sans pareille, dont l'innocence a été prouvée après trente ans dans le couloir de la mort, le sort d'Atlaoui n'est pas le pire. Il n'empêche que ces dix années purgées pourraient permettre à l'Etat indonésien de faire preuve d'humanité sans être humilié.
Surtout, cette mort encore plantée sur le destin de Serge Atlaoui, il faut absolument la faire sortir du champ de la Justice. Il n'est pas nécessaire ni habile de s'en prendre à la justice indonésienne mais, comme cela avait été si bien énoncé il y a si longtemps par Jean Toulat, une sanction absolue exigerait une justice absolue.
En ce sens, il est évident que pas plus la justice en Indonésie que celles ayant conservé la peine de mort aujourd'hui ou celles d'hier avant de l'avoir abolie, ne peuvent se prétendre absolues, aussi respectables qu'elles puissent être.
Cet argument, au-delà du rapport de force politique, est de nature à convaincre sans faire perdre la face à quiconque et à quelque pouvoir que ce soit.
Coupable ou innocent, Serge Atlaoui est à sauver de la mort.
Parce qu'en Indonésie ou ailleurs, on ne doit pas imiter le crime, on ne doit pas tuer.
II y aurait peut-être alors le procès de "l'exemplarité" en cause, car prescrire la mort pour l'exemple, c'est quand même donner l'exemple de la mort qui se prescrit... même si en arrière-plan autant soient quelconques lois du talion qui opèreraient par surplomb non pas pour l'exemple mais par sorte de raison.
Je me pose la question avec la situation présente, si la réserve de la justice qui prescrit la mort n'est pas celle que la justice devrait aux seuls suicidaires. C'est un peu cela qui me choque, car M. Atlaoui ne paraît pas être suicidaire, il ne paraît pas autant fanatique que le serait un "terroriste", il ne paraît pas exposer la mort des autres comme une raison suffisante à ses agissements (réels ou supposés), et peut-être est-il si peu prudent que sa niaiserie mériterait la peine de mort... et c'est là l'horreur exemplaire ! Qu'en est-il de ses complices et quoi les relient... et est-ce l'idée de la mort avant terme naturel qui réunit ?
Dans tous les cas, prescrire la mort de l'autre, fût-ce pour l'exemple, c'est très mal exemplaire, voilà l'horreur en exemplarité...
Oui, il faut sauver M. Atlaoui, ce n'est pas un enjeu culturel, idéologique, transnational ou religieux... la vie au mieux se donne et au pire se prend... l'exemplarité du côté du pire alimente le pire sans réduire la désespérance en général, éliminerait-on à perdre haleine "par la mort" ceux qui profitent de la désespérance des autres du simple fait de n'être jamais eux-même désespérés, comme si cela suffisait pour être "exemplaire".
Sans jamais "au moins croire" être remis dans le camp des désespérés, ceux qui côtoient le désespoir en revendant aux drogués ou en tuant les revendeurs (parfois drogués eux-même), remettent ou délaissent en désespoir les addictifs aux drogues, et laissent au champ de tous les désespoirs bien d'autres formes d'addictions...
L'exemplarité du bourreau ne paraît amoindrir le désespoir que du côté de sa perspective, et c'est bien peu tandis que l'on ne lutte contre le laisser-aller que depuis soi-même, pour peut-être devenir exemplaire, soi-même d'où là les autres ne méritent pas la mort, si ce n'était par l'horreur, celle d'un genre indétectable depuis soi.
Alors comment comprendre en regard l'inflation actuelle des actions suicidaires, celles qui s'accompagnent avec la mort de beaucoup d'autres (pilotage d'avion, fanatisme religieux, démonstration de toute-puissance solitaire mais surarmée...?). Est-ce la défaillance d'un pouvoir symbolique de prononcer la peine de mort, un pouvoir incarné par un État par exemple, qui permet de s'attribuer psychologiquement le rôle du bourreau comme substitut d'individu devenu capable ? Y a-t-il un emplacement pour prononcer le verdict ou bien tout simplement le verdict ne doit-il pas rester imprononçable?
Ces questions fussent-elles terribles devancent au moins l'horreur dite si ne se fait que la perspective de telle horreur. Mais entre exemplarités et perspectives les horreurs se confondent d'une même nature imprononçable.
Du côté du pouvoir avec son bourreau, de celui du suicidaire avec sa toute-puissance, c'est la même erreur qu'il faut dénoncer pour la vie.
SAUVER SERGE ATLAOUI POUR L'EXEMPLE ?....non
EXECUTER SERGE ATLAOUI POUR L'EXEMPLE ?...non
DEVANCER L'HORREUR ?...OUI !
Le mal est fait ou court-il ? Il me sera plus difficile vu les renseignements dont je dispose de faire l'embargo de manière dure sur les produits indonésiens, que je ne le fais de façon légère sur les produits des USA, d'Allemagne, d’Israël ou de Turquie...La tension monte !
Rédigé par : zenblabla | 30 avril 2015 à 14:41
@ Tipaza
"Hélas, il y a des délits qui sont absolus."
Je suis bien d'accord avec vous, Tipaza : il y a des crimes qui sont absolus ; l’aptitude humaine, dans ce domaine, est incommensurable et sans limites.
Mais la justice n'est pas absolue.
L'équité que vous invoquez entre le délit et/ou le crime et l'exercice de la justice, selon moi, ne peut pas exister car dans sa philosophie profonde et je crois universelle (mais je ne suis pas une spécialiste), la justice, quelles que soient les configurations judiciaires en place, quels que soient les continents, s'est efforcée, en dépit de tout, de prendre acte de ses limites humaines.
Elle a créé pour cela des codes, des procédures, des recours, des magistrats, des avocats, etc. ; elle s'appuie par exemple sur l'idée - l'idéal - de proportionnalité. Bref, elle s’est efforcée de mettre à distance l'expéditif, l'irréversibilité et la radicalité ; elle s'est efforcée de mettre en place depuis toujours et partout des limites à elle-même.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 29 avril 2015 à 06:19
Même en taxi, le dérapage est possible et peut conduire à la mort mais seulement d'une carrière, et encore. Mais de celle-là je demeure convaincu qu'il est possible de s'en remettre, d'autant que Madame Saal sortie de l'ENA en 1983 / promotion Solidarité (pas Voltaire ?) devrait pouvoir compter sur son réseau pour lui changer ses piles, afin qu'elle puisse réentonner son slogan :
"Rendre possibles la création, la conservation et la transmission, voilà ce qui me fait vibrer".
http://www.histoire.presse.fr/actualite/portraits/agnes-saalla-dame-ina-01-04-2015-132472
En attendant, Amine El Khatmi, adjoint PS à la maire d'Avignon, a annoncé qu'il déposait plainte contre Agnès Saal pour "détournement de fonds publics". Et bien que cette dernière, PDG de l'INA, ait présenté mardi sa démission à la demande de Fleur Pellerin, désireuse de stopper la polémique après le précédent Mathieu Gallet à Radio France.
Qui dans le lien ci-dessous sauvera l'Agnès qui s'est mise dans un sale pétrin ?
http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_d%27%C3%A9narques_par_promotion#Promotion_Solidarit.C3.A9_.281983.29
Rédigé par : fugace | 29 avril 2015 à 02:16
Petit exercice de printemps, passager donc.
Deux affaires interpellent. Deux univers lointains les ont jugées.
D'un côté, la famille d'Agnès Martin qui demande des comptes au juge qui a laissé un monstre déjà certifié s'ébattre dans son terrain de chasse favori, lui dûment identifié.
De l'autre le désespoir programmé de celle d'un homme à l'évidence coupable de participation à une fabrique de stupéfiants, cependant que lui assassin conscient et volontaire de personne.
D'un côté un premier crime - le viol précédent - dont la victime avait - à ce que j'en avais lu - clairement témoigné que son agresseur n'avait pas voulu en rester là mais bien désiré la brûler vive, ce à quoi il avait failli la laissant bien contre son gré à lui, se sauver seule, avec ce sublime coup de pouce du destin en un dispositif défaillant.
De l'autre un homme attiré par l'appât du gain, un qui doit bien se douter que ce qu'il fait est largement hors les clous mais qui fait taire sa conscience parce qu'il ne voit pas les plus vilaines conséquences de son travail, d'ailleurs un peu trop bien rémunéré pour qu'il ne les subodore pas.
Dans un premier cas, un violeur dont la première victime avait clairement dit qu'il était aussi désireux de se faire barbare assassin et qu'on relâche pourtant, passés quelques mois de préventive, en lui plongeant presque la main dans le pot de fiel de ses bas instincts.
Et cela parce qu'un psy manipulé a "dit que", en fait le contraire de ce dont avait pourtant témoigné et vécu la victime dont la parole ma foi, ne pesa rien face aux expertises du professionnel...
De l'autre un homme qui certes n'avoua rien avec une mauvaise foi ne pouvant qu'inciter à une sévérité accrue, mais qui n'avait clairement voulu la mort de personne.
D'un côté une libération rapide et folle suite à une tentative de meurtre, de l'autre une condamnation à mort pour des morts éventuelles bien indirectes.
Tout ce qui sépare la sotte frivolité de l'Occident à la bestiale brutalité de l'Orient.
Et au milieu, nous.
Rédigé par : depassage | 28 avril 2015 à 18:21
Et s'il s'était appelé Gérard Lambert avec une gueule d'ange, le trouveriez-vous toujours aussi coupable ?
Rédigé par : Savonarole | 28 avril 2015 à 15:02
J'ai lu quelque part ici qu'il était notre "soldat Ryan", je crois qu'il faut avoir quelques trous dans la tuyauterie pour comparer un plombier et son histoire avec celle du soldat nommé.
Que la vie d'un homme soit en jeu est certainement pour des pays démocratiques difficile à concevoir, pourtant les USA pratiquent encore la peine de mort. Après sera l'éternel débat d'un Etat de droit quelle peine. Notre hôte admet que "dix ans est bien plus qu'un début de répression", c'est tout à fait vrai par contre la limite n'est pas fixée ou plutôt si, "on ne doit pas tuer", mais alors quelle peine ? Et là le législateur a toute son utilité, car autant de citoyens autant de justices différentes. Difficile débat par l'interrogation sous-jacente soulevée.
Rédigé par : Giuseppe | 28 avril 2015 à 13:01
Aussi, le labo ne produisait pas que des mickeys mais aussi du crack... C'est pas le genre de détail qui incite à la clémence.
Quand on croise au quotidien dans la rue les zombies générés par le crack, on ressent des envies de meurtre envers toute personne impliquée de près ou de loin dans sa production.
Rédigé par : Alex paulista | 28 avril 2015 à 12:53
8000 euros par mois en considérant le caractère ponctuel et précaire du contrat, le déplacement loin de la famille et les risques encourus, c'est vraiment pas cher payé d'être baron de la drogue.
Mieux vaut être taxi soir et week-ends de Mme Saal, directrice de l'INA !
Rédigé par : Alex paulista | 28 avril 2015 à 12:12
@Tipaza
Oui, aucune pitié pour ceux qui ont donné la mort et ceux qui y ont contribué en connaissance de cause.
Rédigé par : Jabiru | 28 avril 2015 à 11:38
Puisque le président français en est à donner des leçons de savoir 'vivre' à un autre président d'un autre Etat républicain de 250 millions d'habitants, qu'il lui dise franchement que ce qui est bien c'est : abolir la peine de mort et ouvrir des salles de shoot !
(8% de la population se drogue de façon régulière en Indonésie, d'où la chasse ouverte aux commerçants de la mort !)
Quant à l'inversion de la courbe du chômage, Hollande peut-il demander conseil au président indonésien ? ;-)
Rédigé par : breizmabro | 28 avril 2015 à 11:31
""Une sanction absolue exigerait une justice absolue."
Sous toutes les latitudes, une justice absolue n'est pas à notre portée humaine."
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 28 avril 2015 à 05:14
Hélas, il y a des délits qui sont absolus.
L’assassinat direct ou indirect, celui créé par l’addiction favorisée par la drogue.
La partie n’est pas équitable.
Ceux qui réclament l’abolition de la peine de mort oublient qu’elle ne concerne que ceux qui l’ont déjà donnée.
Rédigé par : Tipaza | 28 avril 2015 à 11:02
Bonjour,
Le soutien aux ressortissants étrangers condamnés à mort en Indonésie s'agrandit.
L'Australie agit. Tony Abbott, Premier ministre australien, a rencontré F.H. à l'Elysée ce lundi pour tenter une nouvelle fois de sauver ses ressortissants australiens et réclame à l'Indonésie une enquête puisque selon Cambera le procès aurait été entaché de corruption, celui-ci ajoute que s'il y a exécution, ce ne serait pas dans l'intérêt de l'Indonésie.
Un droit universel devrait s'appliquer :
Même si l'Indonésie est un pays souverain, nous avons le droit de savoir de quelle façon les ressortissants étrangers sont jugés et nous devrions, par conséquent, réclamer toutes les pièces du dossier et demander à l'Indonésie l'extradition des personnes condamnées vers leurs pays d'origine pour y être jugées selon la loi telle qu'elle est inscrite dans chaque pays et qui n'exerce pas la peine de mort.
Bien à vous
Rédigé par : Ellen | 28 avril 2015 à 09:28
"Coupable ou innocent, Serge Atlaoui est à sauver de la mort."
Si par la plus grande des magies (magie commence comme mallette pleine de billets), la France dans sa grande mansuétude parvenait à le faire sortir des prisons indonésiennes, que nous réserverait l'avenir ? Eh bien, comme d'habitude, un avion se poserait à Vélizy-Villacoublay, les affaires reprendraient, un livre sortirait, le présumé innocent lirait son texte de plateaux télé en bureaux de radios, un film sortirait et tout recommencerait.
Rédigé par : vamonos | 28 avril 2015 à 08:01
"Il convient d'intervenir avec tact et persuasion."
C'est mal parti.
Quand pour s'opposer à l'horreur d'une exécution capitale - quelle qu'elle soit, où qu'elle soit -, les soutiens de Serge Atlaoui n'ont d'autre ressource et argument que de supplier le PSG "au regard de la notoriété médiatique du club dans cette région d’Asie" (Le Monde), il y a du souci à se faire.
Je ne vois pas au nom de quoi l'Etat indonésien épargnerait notre compatriote quand il reste inflexible pour les co-condamnés à mort de Serge Atlaoui.
Quand notre diplomatie et le président de la République en sont pratiquement réduits à passer la main à un club de foot pour tenter d'infléchir une décision de justice qui glace, je suis pessimiste.
"une sanction absolue exigerait une justice absolue."
Sous toutes les latitudes, une justice absolue n'est pas à notre portée humaine.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 28 avril 2015 à 05:14
Quand on n'a pour soutien qu'Alexandre Jardin, Juliette Gréco et le PSG il y a de quoi s'inquiéter.
Cette vingtaine d'intellectuels arriveront-ils à sauver Atlaoui ?
(j'ai ajouté les remplaçants)
Rédigé par : Savonarole | 27 avril 2015 à 23:25
"Hum... je me demande pourquoi il n'y a pas de soudeurs indonésiens ??"
Rédigé par : Alex | 27 avril 2015 à 17:45
A 8000 euros en images, il n'y en a pas non plus en France.
Sachant que le salaire mensuel moyen en Indonésie est de 285 euros, vous comprenez qu'il y a un loup... Ou alors il est le roi de la soudure et ferait un excellent formateur de renommée internationale dont on s'arracherait les prestations et dans ce cas il serait dommage de le dessouder.
Sinon qu'il s'en sorte, je suis persuadé qu'il ira suivre dorénavant des cours de macramé chez les Petites soeurs des pauvres en évitant de le mettre à la compta.
Rédigé par : hameau dans les nuages | 27 avril 2015 à 20:41
Je conseille la lecture de Xavier Paulès, "L'opium - une passion chinoise"... Certes, avoir obligé la Chine à s'ouvrir est mal car obliger est toujours mal, de plus pour le commerce, cela n'a rien de glorieux...
Mais l'opium, à l'inverse de ce qu'on a dit, a fait plus de bien que de mal à la Chine, moins de gens dépendants, plus de développement économique, commercial, culturel...
Politique, les Chinois se sont réconciliés sur le dos des opiomanes, sommés d'arrêter ou exécutés. Oui, on peut gagner les guerres contre la drogue, mais à quel prix !
Notre compatriote est une victime collatérale de cette guerre, dont je ne sais si le pays qui le condamne l'imite de la Chine, autrefois victorieuse, ou de l'Occident, ou des deux...
Concernant la drogue en général, il en est certes d'autrement plus dures que l'opium, qui avait le niveau de dangerosité de l'alcool, à peu près, et développait tout un art de vivre comme lui.
Les drogues de synthèse sont plus dangereuses mais...
Mais il faut autoriser toutes les drogues car :
1 Principe.
Rien ne justifie qu'on empêche les gens de faire ce qu'ils veulent d'eux-mêmes tant qu'ils ne nuisent pas à la liberté d'autrui.
Avoir oublié si longtemps un principe ne le rend pas caduc. Ou on aurait dû ne pas abolir l'esclavage, qui existait depuis le néolithique !
2 Conséquence pratique.
Nous perdons la guerre contre la drogue. Plus nous luttons, plus nous perdons.
Parce qu'aller contre les principes prouve que nous piétionons la liberté, donc que notre monde est mauvais, donc qu'il faut s'évader dans la drogue. Parce que nous enrichissons la mafia qui a intérêt à ce que cela reste illégal. Parce que...
Rédigé par : Noblejoué | 27 avril 2015 à 18:52
Personnellement la peine de mort qui serait appliquée pour des crimes de récidivistes qui ont violé, torturé des enfants ou des personnes âgées et dont on est sûr que ce sont les vrais coupables, ne me donnerait pas d'état d'âme, cela ne m'émeut en aucune façon, je ne les crois pas récupérables et donc dangereux pour la société. La guillotine était archaïque et digne du musée mais une piqûre au curare me paraîtrait un juste châtiment dans des cas bien précis.
Combien de multirécidivistes ont recommencé leurs crimes épouvantables après une sortie anticipée de prison ? Pourquoi les victimes auraient-elles droit à la peine de mort par des assassins sans foi ni loi et ces mêmes assassins auraient-ils droit à une certaine compassion parce que leur vie aurait été pleine d'embûches et sans affection ? Pourquoi une piqûre sur des monstres pour protéger la société serait-elle abominable dans une société progressiste et moderne alors qu'on réclame la même chose pour aider des malades ou des handicapés à mourir soi-disant dans la dignité ? Nous sommes dans le paradoxe du compassionnel et de la tolérance, une tolérance qui se retourne contre nous et ce dans beaucoup de domaines.
Mais pour en revenir au sujet qui nous occupe, M. Atlaoui ne mérite pas la peine de mort même s'il est coupable de ce dont on l'accuse.
La seule chose que je puisse dire, c'est qu'il faut à tout prix que certains Français qui vont à l'étranger pour y travailler mais aussi en touristes, arrêtent de se croire les rois du monde et se conduisent comme ils se conduisent en France, en faisant n'importe quoi. Il m'est déjà arrivé de voir des Français à l'étranger qui me faisaient honte.
On a suivi des affaires médiatisées suite à des arrestations mais aussi des prises d'otages parce que ces personnes n'avaient pas conscience du danger, s'aventurant dans des contrées ou des réseaux louches et donc sujets à intervention des polices locales beaucoup moins tolérantes que la nôtre. Beaucoup de pays sont dirigés par des dictateurs et même si on le déplore, c'est ainsi, vouloir l'ignorer, c'est prendre ses responsabilités. La diplomatie ne peut pas tout et l'Etat français exsangue ne peut pas continuellement payer des rançons ou des cautions.
Ce qui est énervant c'est qu'à chaque fois, nos dirigeants sont obligés d'intervenir dans des situations, de droit commun surtout, qui frisent l'ingérence. Mais pour qui se prennent les Français et leurs dirigeants ?
Rédigé par : Michelle D-LEROY | 27 avril 2015 à 18:27
Ces sauvages vont nous tuer le dernier plombier français qui savait être dispo à toute heure.
Moi je l'aurais condamné à rénover les canalisations de toutes les prisons du pays !
Rédigé par : Alex paulista | 27 avril 2015 à 18:00
Hum... je me demande pourquoi il n'y a pas de soudeurs indonésiens ??
Rédigé par : Alex | 27 avril 2015 à 17:45
Un ancien avocat général qui plaide contre la peine de mort c’est beau comme du Verlaine (Il pleure dans mon coeur Comme il pleut sur la ville ;
Quelle est cette langueur Qui pénètre mon coeur (...)
surtout depuis qu’elle a été abolie en France …
Comme beaucoup de pères et de mères de France je suis contre la peine de mort. SAUF…
Par ailleurs je vois peu de libelles s’en prendre aux Etats d’Amérique appliquant la peine de mort. Je n’ai jamais entendu un président de la République française menacer de sanctions ces Etats américains appliquant la peine de mort même lorsque le sort d’un Français est en cause. Alors je me pose la question : pourquoi tant de tambours battant pour Monsieur Atlaoui ? Encore un truc pour sondages peut-être ? ;)
Monsieur Atlaoui coupable ou innocent, vu de mon balcon français je ne sais pas, ce que je sais c’est que les expatriés travaillant et vivant en Indonésie savent que la peine de mort existe et avec une particulière détermination lorsqu’il s’agit de tout ce qui touche à la drogue et à son commerce.
Monsieur Atloui petit entrepreneur français a accepté un contrat (deal ?) de soudeur dans ce pays lointain, j’ose croire que, comme tout bon expatrié il s’est renseigné avant de partir sur les mœurs du pays dans lequel il allait vivre et travailler et notamment des risques qu’il prendrait s’il dérogeait aux lois de ce pays car, contrairement à la France il n’y a pas à Jakarta une Madame Taubira ministre des dérogations de peine et du vidage de prisons.
Si l’Indonésie ne fléchit pas face aux provocations françaises, que fera la France ? (en vrai). Empêchera-t-elle H&M et autres, d’utiliser une des main-d’œuvre la moins chère du monde (sauf pour les expat !) et polluer mortellement leurs eaux avec les teintures ? La peine de mort est pour qui, là ?
Au fait : que penserait Hollande si le président indonésien venait lui donner des leçons sur notre justice laxiste, celle qui fait sortir de prison à mi-peine des violeurs et/ou des assassins ?
Rédigé par : breizmabro | 27 avril 2015 à 17:21
@ Savonarole
Votre commentaire me semble très pertinent.
Pour avoir moi-même voyagé à l'étranger je m’applique un précepte de prudence que beaucoup jugeraient ridicule, mais qui m'a évité de me retrouver dans des situations semblables à celle de ce Serge Atlaoui.
Il est bon de lire les conseils aux voyageurs du Quai d'Orsay ou les réflexions des internautes avant de faire n'importe quoi dans des pays peu sympathiques !!
Rédigé par : caroff | 27 avril 2015 à 17:18
Le plombier polonais a eu sa chance pour nous "envahir".
Pourquoi le plombier français n'aurait-il pas la même ?
Même si en l'occurrence Monsieur Atlaoui n'est pas "meilleur ouvrier de France" ...
Je trouve certains ici de mauvaise foi. :-)
Rédigé par : Jean-Paul Ledun | 27 avril 2015 à 16:28
Soudeur, un métier d'avenir...
(Groupe Institut de soudure)
Probablement pas en Indonésie...
Rédigé par : sbriglia | 27 avril 2015 à 15:01
Bonjour,
C'est la guerre judiciaire entre l'Etat d'Indonésie et l'Etat français. Notre président de la République François Hollande prend la parole à la place de Christiane Taubira devenue invisible et muette ? On ne l'entend plus, on ne la voit plus !! Serait-elle devenue transparente dès lors qu'il s'agit de défendre son compatriote français condamné à mort à l'étranger sans avoir en main le dossier de Serge Atlaoui ?
N'oublions pas que l'Indonésie compte 250 millions d'habitants, dont 90 % sont musulmans et beaucoup sont des religieux islamistes radicalisés. Il y a des juges honnêtes, d'autres sont soumis à la loi de la dictature et se couchent à plates coutures, d'autre sont corrompus. A qui faire confiance ? La France est placée au 18ème rang comme investisseur en Indonésie, ça veut dire que la France ne pèse pas lourd dans ses menaces économiques.
En attendant il faut faire l'impossible pour refuser la peine de mort.
Bien à vous
Rédigé par : Ellen | 27 avril 2015 à 14:57
Ce plombier français paiera pour les autres !
Rédigé par : Alex paulista | 27 avril 2015 à 14:57
Parce qu'en Indonésie ou ailleurs, on ne doit pas imiter le crime, on ne doit pas tuer.
Donc, nous devons en ne tuant surtout pas ceux qui tuent les aider à tuer, et même les encourager à tuer, en leur montrant qu'ils ne risqueront absolument rien ?
Mieux encore, en se débrouillant bien, ils pourront se donner le beau rôle par rapport à leur victime...
Et si la peine de mort prend la vie dans son intégralité, que penser de ces jugements, par exemple dans des affaires de légitime défense, en fonction desquels des prévenus s'étant contentés de réagir dans les limites prévues par le Code pénal se voient voler plusieurs années de leur vie après avoir été condamnés à de la prison ferme alors que le premier malfrat venu auteur de véritables crimes s'en tirera avec une peine symbolique ?
Quand les Kouachi Bros. et Coulibaly ont été relâchés au lieu de décorer une potence, ce qui leur a permis de tuer, qui a en fait tenu la main qui a condamné des innocents à mort ?
Assez de sensiblerie et d'hypocrisie masquées derrière un humanisme au rabais, ne confondons pas des criminels qui ont renoncé à leur part d'humanité avec leurs victimes innocentes !
Rédigé par : Parigoth | 27 avril 2015 à 13:20
"Alexandre Jardin, lui, se surpasse avec cette absurdité : "Serge Atlaoui, c'est vous, c'est moi".(...) Sans doute un effet prolongé et mécanique de "Je suis Charlie" ?
En revanche, je rejoins Juliette Gréco qui s'indigne : "Cela m'inspire l'horreur absolue". Elle a raison."
Mille fois d'accord avec ce point de vue sur la démagogie de Jardin. Quant au slogan, lointain héritier du "Ich bin ein Berliner" de Kennedy, il est repris jusqu'à la nausée depuis le 11 janvier, perdant, comme tout ce qui devient mécanique, jusqu'à sa signification.
En revanche je ne vous suis pas lorsque vous dites que Juliette Gréco "a raison" de ressentir de l'horreur. Disons au moins que l'expression est mal choisie.
Rédigé par : Frank THOMAS | 27 avril 2015 à 12:27
Certains se donnent la mort en considérant que poursuivre une vie dans le déshonneur ne pourrait que compromette davantage le salut de leur âme.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 27 avril 2015 à 12:07
Voici une analyse publiée ce matin par Ouest-France, de Sophie Boisseau du Rocher.
"Alors que les pétitions, manifestations de soutien et déclarations publiques se multiplient en France pour soutenir Serge Atlaoui, maintenant dans le couloir de la mort indonésien, les chances de succès de ces initiatives semblent faibles.
Pour plusieurs raisons.
D'abord, parce qu'en mettant en cause « les dysfonctionnements de la justice indonésienne » et en menaçant le pays de représailles économiques, la France met en doute la légitimité des institutions indonésiennes, et partant, celle du président Joko Widodo.
Si Jokowi - comme l'appellent familièrement les Indonésiens - cédait aux pressions françaises, sa légitimité interne en serait sérieusement affectée alors que sa coalition reste fragile. Précisément, la « thérapie de choc » qu'il a engagée à l'égard des trafiquants constitue le vecteur d'unité nationale dont il a besoin : un moment distant, le vice-président Jusuf Kalla s'est rallié à ce combat ; de même, les dirigeants de la Muhammadiyah, l'une des deux plus influentes organisations islamiques du pays, lui ont apporté leur soutien.
Seconde raison : les leçons d'humanisme françaises ne portent plus. Quand François Hollande déclare que « la peine de mort ne doit plus être prononcée dans aucun pays au monde », le discours est interprété comme un relent colonialiste, l'avatar d'un impérialisme des valeurs occidentales. L'Indonésie ne déroge pas à la règle adoptée par ses partenaires asiatiques comme la Chine. À l'exception des Philippines et du Cambodge, qui ont officiellement aboli la peine de mort, les autres pays d'Asie du Sud-Est y recourent, notamment pour lutter contre le trafic de drogue.
La plupart des dirigeants estiment même qu'il s'agit d'un problème « importé » et que la lutte contre les trafiquants est aussi un terrain sur lequel les pratiques et valeurs occidentales n'ont pas fait leur preuve. À une information préventive ciblée dans les écoles doit s'ajouter une lutte en amont pour dissuader les trafiquants : aucun dirigeant dans la région ne viendra contredire Jokowi.
La population indonésienne, aussi, est inquiète de ce fléau qui tue quelque 18 000 personnes par an. On compte aujourd'hui près de 5 % de toxicomanes (sur 250 millions d'habitants) et la jeunesse est de plus en plus touchée par les dégâts de l'ecstasy. Comme l'a déclaré le président à CNN (27 janvier 2015), « nous déclarons l'état d'urgence ». 84 % des Indonésiens le suivent et se déclarent pour la peine de mort.
Les protestations d'innocence de Serge Atlaoui ? La perception générale en Indonésie est que le condamné français ne pouvait ignorer les risques qu'il prenait alors même que sa situation professionnelle n'était pas claire. Certains indices auraient dû l'alarmer plus rapidement que cela n'a été le cas.
Toutefois, des voix s'élèvent aussi pour faire remarquer que la procédure a été « bâclée » et que M. Atlaoui n'a pas bénéficié du même traitement que ses collègues. C'est dans cette brèche que réside le filet d'espoir. Le fait qu'il ne figure pas sur la liste des prochaines condamnations illustre a minima le débat interne entre la justice, la police et l'exécutif indonésiens".
Rédigé par : Cirsedal | 27 avril 2015 à 11:20
@duvent
Tout à fait en accord avec cette maxime, qui est celle de tout voyageur un peu expérimenté.
Je me permets d'ajouter un proverbe indien :
"Que chacun balaie devant sa porte et le monde entier sera propre".
M. Bilger, deviendriez-vous un zélateur de l'ingérence ?
N'êtes-vous pas en train d'être capté par le messianisme
"à l'américaine" ou "à l'onusienne" ? (société du contrôle + messianime de la "démocratie de marché"+ idéologie du Bien et de l'Harmonie... connectés par dessus le marché).
Rédigé par : protagoras | 27 avril 2015 à 11:09
Si fueris Romae, Romano vivito more ; si fueris alibi, vivito sicut ibi !
Rédigé par : duvent | 27 avril 2015 à 10:33
@genau
Laissons les qualificatifs.
La question n'est pas de savoir si mon attitude est admirable ou pas.
La question est de regarder en face l'enchaînement des actions et des paroles, les relations de cause à effet, les conséquences de ce que nous pensons, disons, faisons...
Je crois que cela sert à quelque chose de dire les choses comme elles sont, ou au moins de s'y efforcer.
Je ne suis qu'un grain de poussière et pourtant, bien que mon vote tout seul ne serve à rien, que ma pensée toute seule ne serve à rien, l'un et l'autre sont essentiels.
Rédigé par : Denis Monod-Broca | 27 avril 2015 à 09:15
Un véritable épisode de téléréalité, avec encore plus de suspense. On imagine les parents s'inquiéter de voir leur fils inventer des combines un peu spéciales pour payer ses dettes, se désoler de ne pas pouvoir l'empêcher de partir, et puis pof, ça y est, il s'est fait prendre, après quoi la nouvelle tombe, il est condamné à mort, dix ans d'angoisse, et l'échéance qui s'approche. On se demande si la publicité donnée à l'affaire sert la cause de l'intéressé. En tout cas, je ne vois pas les Indonésiens se mettre à penser que la peine de mort est à rayer de leur arsenal contre la délinquance, juste parce que c'est un Français qui doit la subir, et juste parce que notre gouvernement leur ferait la leçon à ce sujet. Peut-être faudra-t-il d'autres arguments bien convaincants pour leur faire entendre raison, économiques pourquoi pas ? À moins qu'ils ne soient vraiment incorruptibles sur la question.
Voilà tout d'un coup cette mort programmée qui nous est intolérable.
À propos de morts programmées intolérables, même si ça n'a pas grand-chose à voir, pourquoi la SNCF ne se hâte-t-elle pas davantage pour supprimer les passages à niveau ? On nous dit que ça coûte très cher. Mais ça me paraît plus urgent que d'installer la wi-fi dans les TGV.
Rédigé par : Lucile | 27 avril 2015 à 08:38
Heureusement la France va rééduquer ces crétins d'Indonésiens.
On va leur montrer que lorsqu'un président (Mitterrand) dit qu'il faut laisser le trafic de drogue se faire, cela fait vivre des familles, on va leur faire visiter nos banlieues épanouies grâce à la kalach, les marques que l'on peut vendre dans ces quartiers.
Si en plus on leur fournit les méthodes de répression de notre justice (rien avant la trentième condamnation), Taubira va partager ses connaissances.
Qui est le plus crétin l'Indonésien ou notre socialiste ?
Rédigé par : Jean-Marc | 27 avril 2015 à 07:44
En ce sens, il est évident que pas plus la justice en Indonésie que celles ayant conservé la peine de mort aujourd'hui ou celles d'hier avant de l'avoir abolie, ne peuvent se prétendre absolues, aussi respectables qu'elles puissent être.
Suffit-il pour une justice d'avoir renoncé à la peine de mort -du moins pour les coupables - pour être de facto absolue et respectable ?
Il existe au moins un exemple dans un certain pays montrant que ce n'est pas le cas.
Rédigé par : Parigoth | 27 avril 2015 à 07:43
Non, la peine de mort décidée et administrée de manière correcte, ce n'est pas idiot, ni même cruel. C'est juste.
Il faut bien entendu articuler cela avec l'avortement, puisque les partisans de la peine de mort sont en général adversaires de l'avortement et que les opposants à la peine de mort sont en général partisans de l'avortement, ce qui est cohérent (ce qui est en jeu, ce n'est pas le respect de la vie, contrairement à ce qu'on prétend bêtement, mais le droit de tuer et les conditions qui autorisent ou non à l'exercer).
Rédigé par : Franck Boizard | 27 avril 2015 à 07:43
Vite, la peine de mort pour Xavier Nebout, je suis sûr que l'on va trouver son ADN sur le clavier de l'ordinateur où il a posté son dernier message !!
Rédigé par : herman | 27 avril 2015 à 06:36
Bonjour Philippe Bilger,
"Coupable ou innocent, il faut sauver Serge Atlaoui !"
Serge Atlaoui est un peu notre soldat Ryan. Il faut tout mettre en œuvre pour le sauver et ce d'autant que, d'après ce que j'ai cru comprendre, sa culpabilité dans ce trafic de drogue n'a pas été clairement démontrée.
Ajoutons à cela que la peine de mort n'a jamais prouvé son efficacité contre la criminalité quelle que soit la forme de celle-ci.
Ainsi que vous le faites remarquer Philippe Bilger, les dix années qu'il a passées dans les geôles d'Indonésie ont largement payé sa faute si faute il y a.
Reconnaissons enfin que Laurent Fabius et François Hollande ont fait tout ce qui était possible pour sauver Serge Atlaoui. Mais il est difficile de faire plier un Etat souverain qui a quand même 250 millions d'habitants soit quatre fois la population de la France, et dont la culture est très différente de la nôtre.
Rédigé par : Achille | 27 avril 2015 à 06:28
En gros, ce que vous proposez pour sauver notre compatriote, c'est d'envoyer Badinter leur faire abandonner la peine de mort.
Rédigé par : Alex paulista | 27 avril 2015 à 04:42
Si la justice indonésienne produit tous les éléments prouvant la culpabilité de ce monsieur, il est probable que la sanction prévue par les lois du pays soit appliquée. Au-delà bien évidemment, une grâce présidentielle peut changer la donne, si par exemple des intérêts (géo)politiques majeurs (mais non connus du citoyen lambda) pouvaient conduire à une telle décision déguisée ou non. Mais alors que penser de la situation demeurant pour les ressortissants indonésiens condamnés à la même peine ? Parce que S.A. ne serait pas Indonésien, il faudrait l'épargner, même si coupable ? Cette situation m'interpelle à l'heure où l'on s'apprête en France à donner la mort par endormissement prolongé à de nombreux non coupables.
Une pensée pour les innombrables victimes de ce marché mondial de la drogue, et pour lesquelles les nombreux acteurs en tirant d'incommensurables gains en demeureront bien plus qu'indifférents tant qu'eux (les acteurs de tous niveaux) auront la vie sauve.
Rédigé par : fugace | 27 avril 2015 à 01:42
@Savonarole
"Ça fait quand même plus de dix ans qu'on leur explique en long, en large et en travers qu'il faut cesser d'aller jouer aux flibustiers en Indonésie ou en Turquie ; les Midnight Express et autres films n'y ont rien fait".
Donc vous le considérez coupable, mais sur quoi vous basez-vous ?
Où trouver une enquête un tant soit peu sérieuse sur l'enquête indonésienne ?
"Un con est con pour la vie, c'est une donnée biologique intangible."
Ttt ttt ! Le gène de la c..ie n'a pas été isolé et d'ailleurs c'est sûrement polygénique voire épigénétique.
Par contre c'est une donnée qu'attestent de nombreuses observations et que d'autres contredisent.
Brassens lui a l'excuse de la licence poétique.
"...les bonnes consciences en fauteuils Louis XV capitonnés qui cassent la figure à tout ce qui les dérange, sous couvert de combattre le terrorisme du Mali à l'Afghanistan sans aucun résultat, feraient bien de la boucler."
Sans doute, sans doute !
Rédigé par : S Carioca | 27 avril 2015 à 01:08
@ Monod-Broca
Votre attitude est admirable mais elle ne sert à rien. C'est très dommage. Personne n'est obligé d'étendre le cas de M. Atlaoui à toute l'humanité. C'est un cas, rien de plus. Et n'oubliez pas que si la vie de cet homme est sauvée, ce sera un succès personnel et politique, c'est-à-dire que votre angélisme aura la tête d'un bulletin de vote, même si le bénéficiaire politique n'y pense pas exclusivement, la pureté de votre sentiment retombera dans le bourbier politique.
Rédigé par : genau | 26 avril 2015 à 23:41
C'est fou l'énergie que la France peut mettre en œuvre pour sauver ses bad boys.
Mais quand même, Philippe je suis d'accord avec ce que vous écrivez.
Attention je vais commettre un propos raciste.
Nous serions vraiment contents et confiants si M'ame Taubira déployait la même énergie pour appliquer une justice à laquelle nous avons droit.
Assainir nos villes des petit "shiteux" (deviendra fournisseur de kalach...) par exemple. Si le trafiquant avec 28 kg se fait relâcher le soir même, pourquoi se gêner ?
Mais à quoi bon , puisque madame Taubira n'y est (mais vraiment) pour rien. D'après ce qu'ils disent.
Voilà un marqueur de gauche qui va faire très mal à la gauche le jour J.
Où est le tableau, j'ai quelques noms de c.. à y ajouter.
Rédigé par : Jean-Paul Ledun | 26 avril 2015 à 23:17
J'ai lu dans la presse que Monsieur Atlaoui était plombier indépendant et avait été demandé pour quelques travaux dans cet atelier.
Est-ce vrai ? en tout cas il proclame qu'il est innocent.
Rédigé par : Marie.net | 26 avril 2015 à 23:10
Cher Philippe,
Nous attendions depuis quelques jours votre intervention contre la peine de mort qui tue encore dans de nombreux pays.
Il n'est pas de notre rôle de juger Monsieur Atlaoui, mais nous sommes totalement choquées que le droit international puisse être bafoué pour des raisons d'ordre politique.
Il est tout à fait possible que cet homme se soit trouvé au mauvais endroit au mauvais moment.
Nous nous souvenons d'avoir été coursées à l'aéroport de Toulouse par un rugbyman qui nous a demandé ce que nous voulions faire de son équipement de sport plein de boue !
Nous avions tout simplement des bagages identiques. Le rugbyman n'aurait rien pu faire de nos tenues. C'était un double mètre qui avait le sens de l'humour et nous en rions encore à ce jour.
Ce genre de situation est plus fréquente qu'on ne peut l'imaginer.
françoise et karell Semtob
Rédigé par : semtob | 26 avril 2015 à 22:53
Je ne crois pas à son innocence. Il savait parfaitement ce qu'il faisait. Il savait le risque qu'il prenait. Il s'est fait prendre. Tant pis pour lui. Qu'il soit exécuté et qu'il cesse de nous importuner. Pas de pitié.
Rédigé par : opytaru | 26 avril 2015 à 22:26
Bravo à vous cher Philippe de ne pas bêler avec ce troupeau donneur de leçons, ces opportunistes d'occasion démagos, qui se targuent d'avoir la science infuse sur tous les sujets et les problèmes de la planète ; ne pas souhaiter la peine de mort pour Serge, on est tous d'accord, mais hurler au meurtre d'Etat, menacer comme le fait Hollande l'Indonésie de conséquences fâcheuses, c'est la dernière des bêtises à ne pas commettre ; comment peut-on donner l'exemple, quand notre justice, sans remords, sans vergogne, relâche sans cesse des criminels qui appliquent la peine de mort à des innocents ? Le seul argument contre cette peine de mort c'est l'erreur judiciaire, c'est clair ; mais que pèse notre système "humaniste" devant celui, implacable, de l'Indonésie, qui est plus efficace en élimination de ces salopards vendeurs de drogue, que nous, qui semblons nous en accommoder au prix de nombreuses victimes. Quel est le meilleur ?
Souhaitons tous le retour de Serge, c'est terrible cette attente mais il y a une lueur d'espoir !
Rédigé par : sylvain | 26 avril 2015 à 22:15
@SR
"L'appât du gain facile a décidé du sort tragique d'un citoyen français. S'il ne s'était pas fait griller par les autorités indonésiennes sévères en matière de commerce de drogue, il aurait accepté d'autres chantiers douteux pour répondre à ses "gros besoins" lit-on dans la presse. Il est tombé en Indonésie, il serait tombé ailleurs, il acceptait toutes sortes de missions. Si ce monsieur s'était appelé Mohamed ou Djibril les esprits éclairés n'auraient pas fait autant d'éclat pour clamer son innocence."
Vous avez l'air d'en savoir, des choses.
Elles sont sûres, ces infos ?
Pour ma part je suis loin d'avoir épluché la presse, j'ai des doutes sur la possible innocence de M. Atlaoui, mais je les tais car je ne sais pas grand-chose. La peine de mort me révulse mais la perpétuité là-bas, aussi. A supposer que le niveau des prisons indonésiennes soit le même que celui des nôtres, c'est assez terrifiant comme peine.
Qui peut nous indiquer de bonnes enquêtes d'apparence fiable sur cette affaire ?
Rédigé par : S Carioca | 26 avril 2015 à 22:07
"Le refus de la peine de mort reposait sur l'incertitude de la culpabilité, depuis les analyses de l'ADN, le crime est de s'opposer à la peine de mort."
1- Sidérant que l'on puisse croire que l'ADN est la preuve absolue.
Il est aussi impossible de dire que l'ADN soit une preuve d'innocence qu'une preuve de culpabilité.
Exemple (affreux, désolé) :
On ne trouve pas l'ADN de M. N dans les prélèvements vaginaux d'une victime de viol. Mais on trouve un ADN masculin. Ceci allège sans l'écarter l'hypothèse de culpabilité de N. Cela dépend des autres données de l'enquête et notamment la description de la scène de viol par la victime. Il peut y avoir pénétration sans émission d'ADN donc pas de réponse formelle.
A la suite d'un complot ou d'un malheureux hasard, quelques follicules pileux de poils de barbe ou bras attribués par analyse de l'ADN de Monsieur B sont retrouvés non loin d'une victime de meurtre.
Cela ne suffit évidemment pas à prouver sa culpabilité ni même sa présence sur les lieux. Tout dépend des autres données plus classiques de l'enquête.
Mais bien sûr que l'ADN apporte énormément.
2- "Le refus de la peine de mort reposait sur l'incertitude de la culpabilité". C'est vous qui le dites ! D'autres considèrent qu'il y a bien d'autres raisons de la refuser :
- le principe de ne pas tuer
- les religions qui mettent en exergue icelui principe
- l'irréversibilité de la peine qui interdit de réparer une erreur judiciaire. La justice d'une célèbre et puissante démocratie fourmille d'exemples d'exécutés dont l'innocence fut prouvée... trop tard. Notre justice est-elle meilleure ? Par quel miracle ?
- et j'en passe et ignore d'autres.
Tant de péremptitude me glace.
Rédigé par : S Carioca | 26 avril 2015 à 22:01