La psychologie me passionne. Dans le domaine politique, comparer les personnalités entre elles est un moyen d'aller au plus près de leur vérité. Cette analyse est permise à tous quand on ne peut pas prétendre à une omniscience technique et argumentée.
A considérer l'évolution de François Hollande au cours de ces derniers mois, dans sa manière de communiquer et de créer jusqu'à la simplicité ostensible une relation chaleureuse avec les Français, je suis frappé de constater que chez lui tout est réfléchi, organisé... et pourtant guère efficace.
Parce qu'en réalité, le président de la République cherche à nous convaincre de ce dont nous sommes déjà persuadés et se trouve impuissant face à l'essentiel.
En s'adressant à la communauté nationale par tranches, il s'obstine à montrer qu'il est sympathique et capable de dialogue - aimable, pour résumer - alors qu'il nous importerait davantage de le savoir véritablement présidentiel. L'homme n'est pas caractériel, tant mieux, mais nous doutons de plus en plus de sa capacité non pas à assumer sa charge, mais à se transcender en vainqueur pour la France.
Se souvenir de Nicolas Sarkozy durant son quinquennat révèle à quel point ces deux bêtes politiques sont antagonistes dans leur méthode même si, superficiellement, François Hollande s'est vite rapproché d'un style et d'une omniprésence qu'il semblait pourtant récuser.
L'ancien président de la République n'a cessé d'être victime d'un tempérament qui ne brillait pas par la délicatesse. Les grossièretés relevées à loisir - langage, portable, chewing-gum, rapport à l'argent, familiarités - ne résultaient pas, chez lui, d'une affectation de simplicité mais d'une expansion de soi et d'un narcissisme contre lesquels, en définitive, il ne pouvait rien et qui entravaient non pas sa frénésie d'action mais l'équité des jugements que les citoyens portaient.
Nicolas Sarkozy ne s'abandonnait pas à une spontanéité désinvolte et dangereuse parce qu'il l'avait programmée mais parce qu'elle lui était naturelle et que l'impact bon ou mauvais de la politique qu'il menait était suffisamment éclatant pour demeurer prioritaire.
S'il commettait des erreurs, elles émanaient rarement directement, consciemment de lui. Quand il s'est égaré en nommant Rachida Dati garde des Sceaux, il ne faisait que suivre les étranges conseils de Cécilia, son épouse d'alors et de l'inévitable Alain Minc. Et il ne l'aurait pas maintenue contre vents et marées comme François Hollande avec Christiane Taubira.
Instinctif et influençable, Nicolas Sarkozy voulait surprendre, provoquer, parce que "n'aimant pas les gens" - le Premier ministre n'a pas tout à fait tort - il devinait que sa normalité ne serait pas son principal atout mais son énergie, parfois si proche d'une agitation qui réfléchit après-coup.
Au contraire, François Hollande est un Sarkozy qui exploite son tempérament pour faire oublier une politique qui échoue. La croissance est molle, le chômage ne diminue pas et le déficit se réduit plus lentement que prévu.
Le président de la République se persuade qu'il convient de stimuler les Français qui répugnent à applaudir le plat qu'il leur propose. Il refuse d'admettre que c'est la substance et la qualité de ce dernier qui constituent le problème.
Il tente ainsi, allant de groupes en groupes, de corporatismes en corporatismes, d'ouvriers à jeunes et bobos, de "renouer avec son image sympathique". Mais celle-ci, sauf de la part de quelques obtus, n'a jamais été remise en cause et il est absurde d'amplifier une politique de communication qui se contente de confirmer l'intime et l'affable sans avoir le moindre effet sur l'important : la croyance en sa valeur de Président.
A force, le caractère tactique exagéré des proximités qu'il cultive, de cette simplicité et cordialité dont il abuse, de ces selfies français ou suisses démagogiques qu'il accepte trop volontiers, de son inusable bienveillance dans l'espace public, loin de lui bénéficier, le dessert. On est passé de la normalité à la banalité et de la spontanéité à la fabrication.
Même le moins éclairé des citoyens sent qu'on met à sa disposition un système destiné à se substituer à ce qui seul devrait compter : la cohérence d'une action, des résultats pour la France.
François Hollande n'a aucune excuse. Il n'est pas victime de ce minimalisme au rabais et de ce coeur épandu à profusion. Il en use avec science et cynisme. Même si, alors qu'il ne lui reste que deux années, rien n'est acquis pour lui mais que le sous-estimer pour la joute finale serait faire preuve d'aveuglement.
Alors que la droite et dorénavant une large part de la gauche s'accordent sur le constat d'une Christiane Taubira au mieux ministre de la parole, au pire responsable calamiteux, François Hollande s'en moque.
Le sénateur Lecerf, qui s'est fait une spécialité de l'indulgence paradoxale, et Benoît Hamon la qualifiant de "grand ministre" sont un bien maigre soutien pour le président de la République qui poursuit cependant, imperturbable, autarcique, son exercice de démolition judiciaire au détriment du peuple et de concession idéologique pour des socialistes ayant besoin d'une gâterie.
Sans qu'évidemment le président de la République soit responsable du télescopage entre l'épouvantable naufrage méditerranéen avec ses 800 victimes et sa présence au magazine "le Supplément" de Canal Plus, sa tentative de se faire valoir et entendre dans cet univers du divertissement en espérant un rattrapage politique avait quelque chose d'incongru et presque de pathétique. Il n'avait que lui à offrir, et sa gentillesse, la plupart du temps, dans les échanges. Premier fiasco.
Mais un second fiasco, car Maïtena Biraben, remarquable par ses questions vives, rapides, sans complaisance mais sans agressivité, nous a éclairés sur le registre politique, parce qu'elles ont mis à mal le président de la République dépassé par le rythme et contraint d'abandonner les généralités nobles et brillantes.
Le reportage sur une cité minière étant passée de le gauche au FN l'a montré, quelques secondes, de mauvaise humeur, de mauvaise foi, énervé d'entendre rappeler son engagement pour la proportionnelle et contestant même le déficit démocratique de la faible représentation du FN à l'Assemblée nationale. Il n'était pas à son avantage face à ce procès qui lui était fait. La responsabilité, c'était bien avant lui !
François Hollande fait de sa personnalité un bouclier. Elle risque de devenir un succédané qui ne trompera plus personne. Sarkozy n'était pas aimé mais son caractère difficile, pour beaucoup, n'altérait pas son action mais l'expliquait.
Le président de la République a de l'esprit, rit de bon coeur, fait des blagues, sait écouter et dialogue volontiers. C'est bien mais peu.
Mais l'inébranlable confiance qu'il a en lui-même ne pourra pas toujours se passer des preuves qu'elle nous doit.
Je partage entièrement votre billet.
Rédigé par : billy jack | 25 mai 2015 à 12:13
Il est intéressant de voir quelle image la France donne à l'étranger. Un pays de fonctionnaires conservateurs, englués dans leur formation initiale, qui ne parlent pas anglais, et qui craignent pour leurs privilèges. Tout cela pour dire, que même si Hollande était plus audacieux, tout ceux qui naviguent autour de lui, à commencer par les magistrats, symboles de l'Etat, n'ont aucun intérêt à changer. Lorsqu'on recrute des auditeurs de justice pour devenir magistrats à 25 ans, on a compris où est le problème, dans la reproduction et le mimétisme des Anciens qui ne progressent plus depuis longtemps, paralysés, craintifs, et obsédés par leurs privilèges. Hollande n'est pas seul maître à bord, c'est le quartier-maître d'un bateau dans la tempête. il est temps de faire des propositions et non de critiquer stérilement.
Rédigé par : vincent ricouleau | 21 avril 2015 à 07:52
François Hollande n'a plus que lui, seul au monde, il a passé trois années au sommet du pouvoir législatif. Il se laisse mener sur le chemin qui conduit quelque part, le chemin tracé par les architectes de la Ve République. Il sait que le Président en exercice est de facto un candidat à sa propre succession. L'obstacle de primaires sera facilement surmonté puisqu'il fait élire à la tête du Parti socialiste un "ami". Il n'y aura pas de primaires ! Et puis c'est tout, parce que Normal 1er est seul au monde.
Rédigé par : vamonos | 21 avril 2015 à 07:13
Vous reprochez à Hollande d'être seulement un bon gars.
Vous voudriez quoi ? Un super héros ?
Non, force est de constater qu'il est déjà à l'extrême limite de son mandat: en effet pour se faire élire il a dû promettre de ne rien réformer, de faire payer des impôts impossible à récolter (comme la tranche à 75%).
Il se fait déjà maudire par les gens qui l'ont élu, et vous voudriez qu'il aille plus à droite ?
Non, on touche aux limites de notre système démocratique, dans lequel pour se faire élire il faut promettre à une majorité de ne rien toucher à leurs acquis...
Quand la majorité du PIB dépend directement de l'État, la majorité des électeurs souhaitera toujours que la minorité créatrice de richesse cravache toujours plus fort pour garantir leur statut.
La démocratie ne sait réagir que quand tout est cassé, comme après la guerre. Il faudra en passer par là.
Rédigé par : Alex paulista | 21 avril 2015 à 01:00
"Dans le domaine politique, comparer les personnalités entre elles est un moyen d'aller au plus près de leur vérité. Cette analyse est permise à tous quand on ne peut pas prétendre à une omniscience technique et argumentée." dites-vous.
Oui mais une telle analyse est nécessairement fausse, car la personnalité relève de l'existence, alors que la vérité relève de l'être.
Les personnalités politiques cultivent une personnalité alors qu'elles devraient s'élever au rang de l’impersonnalité.
Elles ne jouent pas la comédie sous le masque de la personne, mais vivent leur rôle comme des acteurs de leur imposture.
S'il avait connu Hollande, Napoléon n'aurait pas dit à Talleyrand qu'il était "de la merde dans un bas de soie", encore qu'un bas de soie soit mieux qu'une chaussette trouée.
Par ailleurs, P. Bilger souffre de la modestie en affaires très caractéristique des juristes. On sait dans le monde de l'entreprise, que les diplômés en droit sont quasiment tous des zéro en matière commerciale. Étrangement, Saint-Cyr ouvre davantage l'esprit.
Ceci lui fait perdre de vue que n'importe quel imbécile ferait mieux sur le plan économique que Hollande et son armée d'énarques.
N'importe quel imbécile sait en effet que pour qu'un employeur embauche, il faut qu'il puisse débaucher, mais pas eux.
N'importe quel imbécile sait que pour inciter à entreprendre, il faut que ça rapporte, mais pas eux.
Et la liste est longue.
Non, M. Bilger, vous en savez beaucoup plus qu'eux. Osez.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 20 avril 2015 à 22:02
F.Hollande monarque de droit divin ? J'ai trouvé indécent qu'il vienne dans nos chaumières troubler notre repos dominical et familial, avec ses propos sans intérêt, qui d'ailleurs ont fait un flop, et ceci dans une émission dite "de divertissement".
On se demande qui il méprise le plus, les mesures qu'il compte prendre pour les jeunes, ou les jeunes eux-mêmes.
Rédigé par : anne-marie marson | 20 avril 2015 à 19:09
@Achille
C'est bien ce que je crains aussi !
Encore que d'ici deux ans le paysage politique peut se trouver bouleversé par beaucoup d'aléas.
Rédigé par : Jabiru | 20 avril 2015 à 18:33
Maigre repas que celui qui nous fait manger les restes, d'une part on connaît le menu d'autre part les viandes vont être recuites.
Quand donc arriverons-nous à manger, peut-être avec frugalité, mais au moins des produits frais et non trafiqués. John Lemoinne a toujours raison, on n'aime rien de plus que baiser la main qui nous frappe.
Il faut du courage certes mais depuis le temps, soit après la dernière guerre, on a eu le temps, seule manque la volonté et la rectitude. Est-ce si insurmontable que cela ?
Rédigé par : Giuseppe | 20 avril 2015 à 14:42
"Hollande n'a plus que lui"
Dit autrement il est tout seul, et ce n'est pas peu dire. Croire qu'un discours mûrit pour une espèce de connivence voulue avec les citoyens, c' est se fourrer le doigt dans l'œil. Tenir ce raisonnement c'est nous prendre pour des neuneus.
Après l'inflexion de la courbe du chômage, le retournement économique, le pacte de responsabilité qui n'a responsabilisé personne, ce type de discours ne prend plus, d'ailleurs personne n'y croit plus, voir la progression du FN.
Penser qu'une reprise économique se situe au nombre d'emplois créés est faux ! Les personnes exclues d'un système ne votent plus ainsi que ceux qui en sont dégoûtés et les autres pensent MLP.
Le chemin seul visible est celui qui crée du pouvoir d'achat, pas quelques euros au gré d'une réformette fiscale, celui qui permet de manger correctement, de se loger décemment, d'avoir quelques loisirs, du visible dans le porte-monnaie. Tout le reste c'est littérature et compagnie pour personnes cultivées et à l'abri des difficultés courantes matérielles.
Je l'ai déjà écrit, les citoyens même les plus humbles, s'ils n'ont pas le vernis de la culture, sont intelligents, savent compter et ont certainement d'autres préoccupations que d'entendre des discours pour qui ne sont qu'une suite de poncifs désormais éculés que l'on entend depuis des décennies à gauche comme à droite d'ailleurs.
Alors que faire ? Entre un retour présumé de l'ancien chef de l'Etat et un avenir incertain avec un mou arrivé là au gré des circonstances, que faire ou que va-t-il falloir choisir ?
On ne voit poindre rien de fameux à l'horizon, pour encore un peu plus de désillusion, croyez-vous que l'on ait envie d'un Fillon usé jusqu'à la corde, ou d'un autre quinquennat avec les mêmes dont on connaît déjà toutes les limites et les carences ?
Décidément le choix va être difficile, toujours choisir entre la peste et le choléra c'est terrifiant en somme pour une démocratie qui se voudrait libertaire et responsable.
Rien ne bouge et l'économie de filer, j'entends ici et là que l'on se prépare à une nouvelle hausse des impôts locaux conséquente, l'imagination au pouvoir (je plaisante) comme d'habitude, la seule chose que l'on sache faire c'est monter le niveau des charges, pour donner du souffle au pouvoir d'achat quoi de mieux (je plaisante aussi).
Enfin, ils auront tous le même effet sur les écrivains de la crise et Mme Agnès Verdier-Molinié d'avoir du pain sur la planche comme jamais, malheureusement au détriment de la seule chose qui puisse relancer l'économie, la confiance en l'avenir donc à des visionnaires de talent et non pas à des champions de petites phrases ou de blagounettes, aussi pourries que puisse être le retournement économique.
Rédigé par : Giuseppe | 20 avril 2015 à 14:23
François Hollande sympathique et aimant les gens, il faut le dire vite. "Elle est pas jojo, la famille Massonneau", ça rentre aussi dans la rubrique "sympathique et aimant les gens" ?
Je préfère le "casse-toi, pauvre con" de Sarkozy, adressé à quelqu'un qui était effectivement un pauvre con, et qui venait de l'insulter en refusant de lui serrer la main "pour ne pas se salir".
Mais notre époque préfère, naturellement, la flatterie et les sourires de façade.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 20 avril 2015 à 14:07
Bravo Gaspounet de suivre mes consignes à la lettre !
Bon chien chien, sussucre !
Kss kss christianisé kss kss ! FN kss kss !
Viva Gasparratchik ! Grâce à Gaspounet, la déchristianisation de la société est en bonne voie : dans la même semaine, un cimetière catholique de 300 tombes vandalisé, une église catholique détruite par les flammes, des réfugiés chrétiens jetés à la mer avant d'arriver en Italie. Reste plus qu'à déFNiser et désabrutiser les derniers chrétiens qui persistent dans leurs erreurs et notre Gaspinou sera content et vengé des séquelles du presbytère de son enfance. J'adore quand mon plan se déroule sans accrocs.
Rédigé par : sylvain | 20 avril 2015 à 12:54
@Marc GHINSBERG
Je vous rappelle que la dette est bien supérieure à 3000 milliards.
La France est la risée du monde après les insultes de Mittal, Peugeot, taxe à 75%, taxe des plus-values non forfaitaires mas additionnées aux revenus. Les socialistes ont discrédité la France, les investissements ne viennent plus en France -50 milliards.
Les riches français qui ont quitté la France l'an dernier ont été le acheteurs les plus nombreux au centre de Londres, mais Bercy et nos socialistes nient les faits.
Avant que les entrepreneurs ne reviennent en France il se passera plus d'une décennie.
Je ne comprends pas pourquoi si la croissance est là, les banques appliquent un taux négatif sur les comptes.
Rédigé par : Jean-Marc | 20 avril 2015 à 12:18
Garry Gaspary | 20 avril 2015 à 10:33
D’habitude Garry fait deux sortes de commentaires : les longs et les courts.*
Aujoud’hui Garry réalisé l’exploit d’en faire un qui soit les deux à la fois.
(*) je suis obligé de passer par une contrepèterie pour respecter la bienséance du blog.
Rédigé par : Tipaza | 20 avril 2015 à 11:48
Je rejoins les analyses de Denis Monod-Broca | 20 avril 2015 à 09:10 et Franck Boizard | 20 avril 2015 à 10:50.
Lorsque ce dernier utilise l'expression "tuer le père", celle-ci est également applicable à Monsieur Hollande. J'en veux pour preuve l'envoi en délégation du secrétaire d'Etat aux Anciens Combattants pour représenter la France aux cérémonies algériennes de Sétif...
Ceci étant, l'analyse psychologique, si elle peut se révéler utile pour comprendre des ressorts intimes, ne permet nullement d'apprécier la personne dans son action au titre des fonctions qu'elle exerce.
Et là, à mon sens, ni Monsieur Hollande ni Monsieur Sarkozy ne me paraissent avoir l'envergure de présidents de la République française car aucune vision de long terme sur la puissance de notre pays et l'exploitation de ses atouts au profit de l’intérêt général et national ne semblent, au-delà du discours, les animer. Encore que sur ce dernier point, Monsieur Sarkozy ait tenté de sauver Alstom.
Actuellement on brade à tous les étages et l'on est content d'une gestion à la petite semaine. Nous n'avons affaire qu'à de simples comptables, de simples gestionnaires essentiellement préoccupés de leur réélection... L'égocentrisme comme motivation ultime, en somme !
Rédigé par : Robert | 20 avril 2015 à 11:47
"...territoire biterrois"!
Quel talent...
"On m'avait dit : "tous des sauvages" ; que nenni ! Ils sont civilisés !! ouah!
Et quelle délectation à décliner à l'infini cette constatation débile.
Vous radotez monsieur Bilger, vous que je considérais (il y a bien, bien longtemps) comme un homme juste.
Vous qui prétendez rassembler, comprendre... pitoyable.
Remettez-vous M. Bilger et surtout rendormez-vous.
Rédigé par : zampano | 20 avril 2015 à 11:23
« Parce qu'en réalité, le président de la République cherche à nous convaincre de ce dont nous sommes déjà persuadés et se trouve impuissant face à l'essentiel. »
Je dirais plutôt parce qu'en réalité, le président de la République cherche à nous convaincre de le réélire en 2017 car il ne pense qu’à cela.
« Le reportage sur une cité minière étant passée de le gauche au FN l'a montré, quelques secondes, de mauvaise humeur, de mauvaise foi, énervé d'entendre rappeler son engagement pour la proportionnelle et contestant même le déficit démocratique de la faible représentation du FN à l'Assemblée nationale. Il n'était pas à son avantage face à ce procès qui lui était fait. La responsabilité, c'était bien avant lui ! »
J’ai fait le même constat.
« Il n'avait que lui à offrir, et sa gentillesse, la plupart du temps, dans les échanges. »
Quelle gentillesse ? Parce que, comme un CPE, il a conversé durant dix minutes avec quelques jeunes triés sur le volet pour parler (beaucoup) de religions et tenter de leur expliquer pourquoi les dessins de Charlie Hebdo n’étaient pas condamnés et pourquoi Dieudonné qui les faisait rire, l’était parfois.
Démontrer, gentiment, à ces jeunes qui se retenaient de sourire, que Dieudonné faisait des blagues nulles qui ne devraient pas les faire rire, alors que eux essayaient (essayaient…) de lui expliquer que si Dieudonné se déguisait en Hitler ce n’était qu'un personnage et que c’était pour se moquer d’Hitler. Réponse de Hollande « si c’était pour se moquer d’Hitler, alors c’est pas un problème » (mais on sentait un flou « artistique » dans ses yeux...)
A ce moment-là j’ai eu pitié de lui, visiblement il s’enlisait dans ses réponses, il avait perdu le contrôle des blagues auxquelles on peut rire ou ne pas rire (les jeunes gens présents ne devant pas rire beaucoup de ses blagounettes). C’est alors qu’en bon CPE il a repris la main en monologuant quelques minutes sur le mot extermination que visiblement les jeunes gens présents connaissaient vu qu’on le leur avait déjà expliqué, j’ose le croire, en cours d’histoire. Les quelques secondes qui ont suivi ont pu alors être consacrées à leur avenir professionnel… !
Gentillesse dites-vous lorsqu’il compare les propositions du FN avec les tracts du PC des années 70 ?
Globalement : beaucoup de battage pour pas grand-chose à l’image de cette chaîne sélectionnée parce qu’impertinente.
Dommage, car hier elle était très convenue…
Rédigé par : breizmabro | 20 avril 2015 à 11:09
La "psychologisation" de la politique est rigolote. Elle n'a qu'un défaut : elle n'est pas politique.
Ainsi, dans la querelle de Jean-Marie Le Pen et de Marine Le Pen, toutes les histoires de complexe d'Oedipe et de "tuer le père", c'est bien joli, mais cela masque un réel conflit politique sur "philippotisation" du FN.
De même, la psychologie de François Hollande est un leurre : n'importe quel socialiste aurait mené une politique proche de la sienne.
Rédigé par : Franck Boizard | 20 avril 2015 à 10:50
Lors de la séquence concernant le Conseil des ministres on a eu l'impression de se trouver parmi une bande de copains socialistes dans un meeting : on rigole, on se tape sur l'épaule, on s'embrasse, on chahute. Nous avons donc un président blagueur, aimable et un conseil des ministres 'très cool'. Est-ce que cela contribue à la bonne gouvernance, à obtenir enfin des résultats ?
Rédigé par : jack | 20 avril 2015 à 10:41
Vous êtes comme d'habitude en train de faire le procès des chefs d'orchestre alors que ce sont les musiciens qui refusent de jouer, notamment les abrutis christianisés qui votent FN et qui, pour filer la métaphore, vous expliquent benoîtement qu'ils n'ont pas à changer de partition, ou qu'ils veulent être rémunérés autant que les solistes tout en refusant de faire une année de solfège, ou qu'un chef d'orchestre digne de ce nom se doit de les prendre en main individuellement pour leur fournir la place que, selon eux, ils méritent dans le groupe.
Je conseille à chacun ici de réécouter les derniers vœux du Président pour la nouvelle année, ils ne sont que prière à chacun d'entre nous pour qu'il se bouge un peu les miches. Parce que le politique est arrivé au bout de ce qu'il peut faire pour nous sortir de la mouise.
Rédigé par : Garry Gaspary | 20 avril 2015 à 10:33
J'applaudis à la lecture votre analyse.
"Cette analyse est permise à tous quand on ne peut pas prétendre à une omniscience technique et argumentée."
C'est mon cas, essayant toujours d'être de terrain, peut-être par la force des choses n'ayant pas une grande culture livresque. Comme cela peut l'être aussi d'un comportementaliste animalier basant ses conclusions sur l'observation des protagonistes dominant et dominé.
L' État n'a plus la main. Il ne lui reste plus que le bâton et la chaîne. Pour le pire des résultats.
Rédigé par : hameau dans les nuages | 20 avril 2015 à 09:42
J'envie les Anglo-Saxons qui contre vents et marées soutiennent leur dirigeant par patriotisme.
Rédigé par : SR | 20 avril 2015 à 09:26
On aimerait voir un président... on se fiche de l'homme, de sa personnalité, de sa psychologie... on en a assez de cette confusion de plus en plus accentuée entre l'homme et la fonction... FH tombe dans le même travers délétère que NS, avec notre complicité.
Mais où allons-nous ainsi ? la tragédie est partout, tout va de mal en pis, et notre président, ou pseudo-président, un certain M. Hollande, vient nous faire des grâces sur l'étrange lucarne... Tout cela est insensé !
Rédigé par : Denis Monod-Broca | 20 avril 2015 à 09:10
Bonjour Philippe Bilger,
"François Hollande n'a plus que lui !"
François Hollande est tenu à bout de bras par un service de com qui s'efforce de croire encore en ses chances. Il paraît que cette équipe est composée de petits surdoués tout frais émoulus de l'ENA, bref des "bébés Hollande" surdiplômés.
Mais ainsi que le mentionne un proverbe, "même s'il porte un précieux harnais, l'âne ne se transforme pas en cheval de course" et ceci quel que soit le talent des coachs.
Ainsi que vous le faites remarquer Philippe Bilger, à la tête de notre pays nous sommes passés sans transition d'un petit nerveux autoritaire parcouru de gestes compulsifs à un brave gars débonnaire friand de blagounettes
Le premier 2007 s'est pris pour le nouveau Charles de Gaulle, le second s'efforce d'imiter François Mitterrand jusque dans sa gestuelle. Hélas l'un et l'autre sont loin d'être à la hauteur de leur maître.
Espérons donc que pour 2017 nous n'ayons à choisir une nouvelle fois entre l'un ou l'autre, avec pour juge de paix Marine Le Pen. Vision de cauchemar qui se profile à l'horizon.
Rédigé par : Achille | 20 avril 2015 à 07:56
À un moment, au milieu du billet, je me suis demandé si le thème n'était pas Sarkozy. C'est vrai, lorsqu'il était au pouvoir, on n'aimait pas Sarkozy. On détestait sa personnalité, et on la déteste toujours, sauf parmi ses aficionados inconditionnels. La personnalité de Hollande ne pose pas le même problème de poil à gratter permanent, au point de zapper lorsqu'il apparaît sur l'écran télévisé. Avec le recul des quarante et une dernières années de la politique française, on constate que nous n'avons pas été bien lotis en matière de chefs de notre nation.
Après le règne de Pompidou emporté en plein exercice du pouvoir au printemps 1974 par une maladie de Waldenström, nous avons eu droit à Giscard, plus jeune président élu de la Cinquième République et qui l'est demeuré depuis. Giscard avec sa nouvelle société un peu à la Chaban, a déçu et trahi ses électeurs sur son programme et a été rejeté, comme Sarkozy, sur sa personnalité qui n'emportait pas l'adhésion. Comme Hollande maintenant, il a tenté des opérations de marketing avec ses ridicules repas chez l'habitant, lui l'aristocrate surfait au titre nobiliaire acquis sous arrangement de fraîche date. En 1976, Chirac, son Premier ministre, claquait la porte, en démissionnant sur son initiative, ce qui était une première. Chirac avait trahi Chaban-Delmas pour faire passer Giscard en 1974. Il trahira Giscard en 1981 pour faire passer Mitterrand. Passons sur les quatorze années de Mitterrand à la tête de l'Etat, dont les deux premières délirantes, pour dire que le florentin aurait mieux fait de s'abstenir de prendre le pouvoir et aurait été plus avisé de confier la tâche à un autre. Les scandales en tous genres qui ont émaillé ses mandats avaient tout de même une forte odeur de relent. Le crépuscule non boréal de Mitterrand, rongé par son cancer de la prostate, a été marqué par son passage de témoin à Chirac, laissant sur le carreau Balladur, le félon de Chirac, sa courtoisie suffisance en chaise à porteur. Chirac n'a vraiment gouverné que moins d'un an avec l'encore jeune Juppé à Matignon pour finir en apothéose avec les grèves massives de la fin 1995 qui ont bloqué la France ainsi que le cerveau de Chirac pour les onze années qui ont suivi, dont cinq interminables en cohabitation avec Jospin. Puis Sarkozy, le félon de Chirac faussement rabiboché, est arrivé en 2007 comme Zorro sur son destrier pour nous augmenter la dette de la France de 600 milliards d'euros pendant son quinquennat et en définitive faire horriblement mal le job.
Hollande s'est attelé enfin à la tâche en 2012 avec l'affligeant bilan des trois dernières années que l'on connaît. Hollande le chanceux, porté par la disparition politique de Strauss-Kahn dans le scandale du Sofitel de New York, élu non pour ce qu'il était mais pour ce qu'il évinçait, du super-haï. Donc à son poste par défaut. L'histoire de France le retiendra comme le "nul" dans son boulot. À se demander ce qu'il fait là. Il ne lui manque plus que l'appareil photo en bandoulière et les santiags. Pas vraiment flatteur comme jugement.
Résultat : pendant ces quarante et une années, la gestion du pays a été calamiteuse. L'Allemagne - qui a dû supporter début les années quatre-vingt-dix le choc de l'absorption de la RDA, monstre racorni économiquement moribond - a pendant ce temps fait ce qu'il fallait pour faire face à l'histoire, et pas seulement économiquement. Nous autres, pauvres Français tout penauds : peanuts… des cacahouètes, du flanc… du Flanby…
Alors, que Hollande soit le premier président de la République française à être invité sur le plateau de télévision d'une chaîne aussi déjantée que Canal plus, pour parler aux jeunes, sa catégorie cible du moment, franchement - excusez l'expression - on s'en tape un peu… On voulait juste, mais c'est trop tard maintenant, un gars pas prétentieux - au moins là, on est servi - qui s'attelle correctement au travail, pas un superdiplômé en chrysanthèmes et autres commémorations futiles.
On ne veut pas revivre le cauchemar Sarkozy et sa personnalité clivante, et je suis d'accord pour dire (opinion exprimée ici même sur ce blog) qu'il est scandaleux qu'une poignée de militants (de l'UMP en l'occurrence) nous impose le choix du candidat de la droite classique à la présidentielle de 2017. Seul le premier tour de la présidentielle devrait faire office de tri.
Ce qu'on veut à la tête de l'Etat, c'est des "burnes", un cerveau bien fait, pragmatique, et une vision de long terme pour le pays. Pas une gouvernance saumâtre au fil de l'opinion sur la foi de sondages pour faire plaisir. Cette critique est aussi valable pour Sarkozy, tout en éradiquant évidemment la solution qui pue très fort Le Pen.
…Pas simple comme gageure.
Rédigé par : finch | 20 avril 2015 à 07:06
« Au contraire, François Hollande est un Sarkozy qui exploite son tempérament pour faire oublier une politique qui échoue. La croissance est molle, le chômage ne diminue pas et le déficit se réduit plus lentement que prévu. »
Quelle est la politique économique de François Hollande ? On se concentrera sur ce point puisque sa politique étrangère, ses interventions militaires, ne soulèvent pas de critique majeure de votre part ni de celle de l’opposition.
La politique économique de François Hollande en matière économique consiste à rétablir la compétitivité des entreprises françaises dramatiquement détériorée dans la décennie précédente, à réduire les déficits à un rythme qui n’étouffe pas toute possibilité de reprise, mais suffisant pour conserver la confiance des marchés qui financent nos 2000 milliards d’euros de dettes (que vous ignorez avec un souverain mépris), et en conservant l’essentiel du modèle social français. Les dispositions prises sont connues, CICE, pacte de responsabilité, accord sur le marché du travail, loi Macron. À cela il faut ajouter l’évolution de la politique de la BCE qui a rejoint les thèses françaises et permet d’avoir des taux d’intérêt historiquement bas et donc de financer notre déficit dans de bonnes conditions. On peut critiquer cette politique, on ne peut ni la nier ni en contester la cohérence.
La croissance est molle oui, mais il y a croissance, les déficits se réduisent lentement, oui mais ils se réduisent, le chômage continue d’augmenter oui mais à un rythme qui se ralentit. On ne peut pas parler à ce stade, selon moi, d’échec ni de réussite. C’est l’évolution du chômage qui en dédiera. Des engagements imprudents ont été pris par François Hollande sur l’inversion de la courbe. Erreur totale d’appréciation ou optimisme excessif sur le calendrier ? Rendez-vous dans quelques mois.
Vous avez raison lorsque vous dites : « Même si, alors qu'il ne lui reste que deux années, rien n'est acquis pour lui mais que le sous-estimer pour la joute finale serait faire preuve d'aveuglement » tant il est vrai qu’on n'est jamais à l'abri du succès !
Rédigé par : Marc GHINSBERG | 20 avril 2015 à 01:36
Quand on vous lit : "quand on ne peut pas prétendre à une omniscience technique et argumentée", on peut tressaillir entre malaise intense et ricanement triste.
Car il ne suffit pas de s'en défendre pour démontrer qu'on ne le fait pas quand exactement on le fait. Dans votre nouvelle fonction de contre-ministre de la parole (vous opposant à dame Taubira après dame Dati), vous ne faites que ça : prétendre avoir jugement sur tout.
Loin d'être un énergumène isolé tout agité dans ce genre de one-voice-show, vous tentez ainsi de rejoindre toute la zoologie parolière permise et surtout myriadisée par les NTIC. Qui n'a pas sa petite auto-station Radio-Moi ?
Ce qui est intéressant à vous lire, c'est d'y suivre, comme par curiosité éthologique, le lien à partir de l'omniscience prétendument technique et formellement argumentée de la magistrature qui tantôt rugit tantôt mugit en vous (Voltaire : les "bœufs-tigres").
Vous offrez comme une image IRM spontanée de l'activité neuro-cognitive de la magistrature qui doit en répondre : alors surtout n'arrêtez pas !
Rédigé par : Cirsedal | 20 avril 2015 à 00:31
M.Bilger, il faut ouvrir les yeux, si ce que vous dites est vrai ce n'est qu'un épiphénomène, une bluette comparée au drame qui se prépare : le vente du pays à l'Islam, par les laxismes que vous dénoncez, l'ignoble dissimulation de la vérité, la falsification des hypothèses, le pillage du pays, pour AVOIR DES VOIX. S'ajoute à cela une manne humanitaire : l'accueil des réfugiés, prêché par les bonnes gens des associations Théodule et les politiques européens qui n'ont aucun égard pour les populations autochtones.
Les Australiens reconduisent en limite des eaux territoriales les boat people : ils n'ont pas eu à le faire souvent, une fois a suffi, il n'y a plus de boat people. Nous sauvons des milliers de gens et voudrions en sauver encore plus, alors que nous n'avons pas les moyens de leur offrir ce qu'ils veulent, tout en geignant sur le sort de ceux qui tentent l'aventure et échouent. En faisant cela nous en tuons encore plus que les Australiens, mais au moins, nos politiques font passer la pilule de l'invasion progressive. Ces malheureux, enfin, pas tous, ne sont pas des coupables, ce sont des victimes offertes aux partis pour les justifier.
Cela plus l'islamisation à marche forcée de l'Europe, c'est la guerre civile à terme dans toute sa déraison, sa folie et son injustice.
Rédigé par : genau | 20 avril 2015 à 00:31