Francis Cabrel ne laisse pas indifférent.
Sa personnalité, ce qu'il chante et ce qu'il dit permettent à tous ceux que la variété noble intéresse d'éprouver du plaisir ou de l'intérêt. Il prend des positions qui suscitent le débat, appellent la contradiction ou l'adhésion, notamment sur des faits de société.
Ce n'est pas un artiste limité comme il y en a. C'est moins leur faute que celle des médias qui s'obstinent à les faire penser et s'exprimer quand leurs chansons nous suffiraient. Dans ce milieu, les Goldman, Julien Clerc ou Maxime Le Forestier ne pullulent pas.
Le 27 avril, sortira un nouvel album de Francis Cabrel : In Extremis.
A cette occasion, il s'est livré de manière assez libre pour l'être pudique et réservé que généralement il est. Comme chez beaucoup de créateurs, au petit ou au grand pied, les confidences sont plus dans les oeuvres que dans la vie (Journal du Dimanche).
Ce que je voudrais d'abord mettre en lumière est la beauté et la justesse de son opinion sur la chanson, à la fois modeste et fière : "A défaut de changer le monde, une chanson peut soulager une conscience".
Cette lucidité me convient qui fait de cet art mineur - selon Serge Gainsbourg - l'affirmation personnelle d'une dénonciation, d'une révolte ou d'un soutien. Un besoin, en tout cas, de se libérer d'un poids ou d'une urgence non pas tant pour les autres que pour sa propre sauvegarde.
Pour pouvoir continuer à se supporter parce qu'on aura exprimé ce à quoi on tenait. Cela fait du bien à soi mais outrecuidante serait l'illusion, à partir de cette opération de salubrité intime, de prétendre à une incidence sur la marche du monde.
En revanche, je suis beaucoup plus critique sur la vision pessimiste qu'a Francis Cabrel du monde politique en général puisqu'il va jusqu'à affirmer que "le théâtre politique ressemble à un vaudeville qui ne fait plus rire personne" et qu'il ajoute - il faut tout citer : "Pas la peine de caricaturer les politiques, ils le font très bien tout seuls. Ils ont des postures, s'organisent en castes surprotégées avec des moeurs qui ne correspondent pas forcément aux idées qu'ils défendent..."
Ce procès global, sans nuance, cette manière commode et facile de mettre tous les politiques dans le même sac d'opprobre me semble relever d'un populisme dangereux et injuste.
Etonnant de la part d'un citoyen qui se veut responsable. Quelle surprenante démarche intellectuelle, en effet, que celle qui ne discrimine pas, ne distingue pas la règle et les exceptions, se soucie peu de ce qui quotidiennement vient contredire cette charge unilatérale et participe ainsi à un préjudiciable abaissement de la démocratie !
Cet engagement tout de partialité, ce populisme en fin de compte plus chic que raisonné est d'autant plus paradoxal que Francis Cabrel termine cet assaut univoque par "Je ne veux pas donner d'exemple précis" et que, "sur la politique social-démocrate de François Hollande", il se retient : "J'ai bien un avis mais je le garde pour moi. Certains artistes le donnent sans faire avancer le schmilblick. Après, chacun peut s'exprimer dans l'isoloir, et cela me convient parfaitement".
Ce dernier avis me paraît de bon sens et surtout maintient le chanteur dans un rôle spécifique qui ne donne pas plus de lumière ni de savoir au citoyen. Celui-ci dans la discrétion et l'artiste dans l'éclat tentent d'adopter une attitude qui, pour Francis Cabrel, est clairement identifiable. Un progressisme plus de morale que d'idéologie. Moins agaçant que chez certains donneurs de leçons professionnels.
Cet engagement dévastateur anonyme et ce désengagement ciblé, je les analyse comme un tiraillement qui écartèle l'artiste entre une volonté d'en être et un désir d'effacement. Il n'élimine pas plus l'une que l'autre. D'où cette distorsion signifiante qui manifeste que cet homme n'est pas tout d'une pièce.
Peut-être a-t-il inventé le désengagement militant...
@ Joe Strummer | 26 avril 2015 à 14:32
Joe Strummer et Céline, beau cocktail, ça nous rajeunit ici.
Rédigé par : Savonarole | 26 avril 2015 à 20:22
Cher Monsieur,
Francis Cabrel n'a pas une vision populiste de la politique, mais une vision réaliste. La pauvreté se propage comme une mauvaise maladie et rien n'est fait.
Les quais de Seine sont parsemés de pauvres ères laissés à l'abandon. Marseille est depuis longtemps une ville du tiers-monde. Vous y étiez il y a quelques jours. Si vous y revenez jamais, contactez-moi, je vous guiderai volontiers à travers ses quartiers d'un autre monde, qui sont à mille lieues de la petite sphère bien-pensante de la Maison des avocats.
La situation me rappelle ce mot de Céline : "Je ne connaissais que des pauvres, c'est-à-dire des gens dont la mort n'intéresse personne".
Alors n'hésitez pas. Je suis à votre disposition. Il est bon de voir les choses telles qu'elles sont parfois. Ceci dit sans vouloir aucunement vous offusquer.
Rédigé par : Joe Strummer | 26 avril 2015 à 14:32
S'il a circulé un tant soit peu dans le monde political local, Cabrel sait de quoi il parle.
Demandez à n'importe quel responsable d'entreprise ayant travaillé pour des marchés publics, entrepreneur de BTP, tel promoteur par exemple de maison de retraite, ce qu'il pense des politiciens de quelque bord que ce soit, à commencer par les édiles locaux ; vous comprendrez pourquoi, même s'il préfère ne pas entrer dans le détail, il généralise. Cherchez à vous intéresser aux multiples associations de tous genres qui gravitent autour des mairies, conseils généraux, députés, et qui se gavent de l'argent public, via les hommes politiques en place prêts à desserrer les cordons de la bourse au gré de leur couleur politique et de leurs intérêts électoraux.
Pas grand-chose ne filtre bien entendu. On glane quelques informations de temps en temps. Mais le fait que des gens qui connaissent un peu le milieu soient tentés par le "tous pourris" en dit long. Personnellement, je pense que c'est surtout le système qui est à revoir. Sans oublier comme dit Gilbert l'outrecuidance de nombreux journalistes qui se prennent pour des formateurs de la pensée politique du public, plutôt que pour des analystes impartiaux du fonctionnement de l'Etat et des choix gouvernementaux.
Rédigé par : Lucile | 26 avril 2015 à 13:10
Autre désengagement militant : les socialistes.
Sauf erreur de ma part vu de Catalogne, on est surpris du manque de réaction de tous ces socialistes qui se faisaient enrubanner d'une écharpe blanche lors de la visite du dalaï-lama en France. Ségolène Royal la première.
Faut dire que Peugeot n'a aucune chance au Tibet.
Rédigé par : Savonarole | 26 avril 2015 à 10:57
Francis Cabrel à l'heure de Katmandou détruite en quelques secondes, sont-ce ses déclarations à la presse qui ont provoqué ce séisme ?
Rédigé par : Savonarole | 26 avril 2015 à 00:00
@ Lucile
Ils mentent et ils ont des combines, voir Dominique Tian, et nous de subir. Eh oui, meilleurs pour gérer leurs intérêts que ceux du pays.
Quant aux gaspillages divers se tourner vers la guéguerre du transport aérien entre notre inénarrable ministre de l'Ecologie et notre ancien plus jeune Premier ministre : si ce n'était pas un peu cocasse, ce serait à pleurer.
Rédigé par : Giuseppe | 25 avril 2015 à 19:45
La novlangue à proscrire :
Je n'ai appris le français qu'à l'âge de huit ans, mais permettez...
Argumenter en modérant par "après, d'un autre côté, derrière", c'est du petit nègre blanc.
Rédigé par : Savonarole | 25 avril 2015 à 19:18
Vous êtes étonné, M. Bilger de sa "vision pessimiste du monde politique". Mais regardez-les agir, au moins 80% sont sans vergogne. Voir messieurs Moscovici et Benoît Hamon donner une accolade enfiévrée à M. Cahuzac lors de son départ de l’exécutif est vraiment quelque chose d'insupportable. Tous les jours on les voit nous mentir de façon éhontée en faisant des annonces dont ils savent pertinemment qu'elles ne seront pas suivies d'effet.
En disant cela, il a juste oublié de mentionner la connivence du monde journalistique qui passe son temps à nous entraîner sur des sujets futiles en taisant consciencieusement ceux qui nous éclaireraient.
Rédigé par : Gilbert | 25 avril 2015 à 17:24
Le danger qu'il y a à généraliser quand on est dans la désapprobation, c'est d'être injuste. Mais le seul fait que les députés (et fonctionnaires d'Assemblée) aient, si je ne m'abuse, un statut privilégié en ce qui concerne la sécurité sociale (pas besoin de se payer une mutuelle), ou encore les élus en ce qui concerne les impôts (il me semble qu'ils peuvent fractionner leurs divers revenus au lieu de les additionner), ou encore que les sénateurs jouissent de tels salaires, indemnités, etc. suffit à justifier ce genre de généralisation. Les déclarations de patrimoines des députés et ministres sont sidérantes. Ou bien ils mentent, ou bien ils ont des combines, ou ils jettent l'argent par les fenêtres. Ceux d'entre eux qui sont gênés de leurs privilèges n'ont qu'à le faire savoir.
Une autre chose que je trouve honteuse de la part des politiciens qui nous gouvernent, quand ils parlent du CICE, c'est l'abus de langage qu'il y a à dire que c'est un "cadeau aux patrons". Primo ce n'est pas un cadeau, à moins que le sauvetage des entreprises françaises soit un cadeau, et ensuite, ce n'est pas au profit des patrons, mais des entreprises, il y a une toute petite nuance. Tandis que les avantages que se votent les députés, ces cadeaux qu'ils se font à jeux-mêmes, c'est à eux personnellement qu'ils les font, pas à l'Etat.
Rédigé par : Lucile | 25 avril 2015 à 16:25
Avec populisme ou poujadisme, l'intellectuel pense avoir tué le débat. Avec démocratie, l'intellectuel se drape dans sa nécessaire obligation d'être.
Le peuple on le met en avant quand ça nous arrange, la vérité on ne doit pas la dire, "les élites" savent et ne doivent pas être contestées.
La parole donnée des hommes politiques français ne valait rien, et aujourd'hui c'est la parole de la France qui ne vaut plus rien (elle signe des engagements avec l'Europe et les bafoue aussitôt, elle renie des accords bilatéraux sans aucune concertation avec les pays concernés, les crétins de socialistes sont à l'oeuvre).
Rédigé par : Jean-Marc | 25 avril 2015 à 07:13
Francis Cabrel est un grand artiste et il a raison de dire ce qu'il pense, même si Monsieur Bilger dit que ce sont des arguments populistes. J'ai un profond respect pour le peuple, ce dernier a du bon sens, il suffit de regarder les résultats des sondages pour s'en apercevoir. Pour ma part, j'espère que le peuple prendra prochainement le pouvoir pour remettre les pendules à l'heure. Les politiciens professionnels et les perroquets médiatiques ont mené la France au bord du gouffre et il est temps de se ressaisir.
Rédigé par : François | 24 avril 2015 à 19:30
Que l’on puisse disserter sur un chanteur sans prendre quelques minutes pour l’écouter est quand même surprenant.
Je me dévoue donc pour cette « mission ».
Je ne suis pas fan de Cabrel, mais j’aime bien cette chanson, qui sera d’actualité bientôt. Le joli mois de mai est proche, et la cueillette des cerises nous attend.
https://www.youtube.com/watch?v=DQx6KyFZ9B0
Je ne sais plus si c’est du vécu ou si je l’ai rêvé.
Il y a si longtemps !!
Rédigé par : Tipaza | 24 avril 2015 à 18:42
"Il n'y a que des atomes et du vide, au final, et il serait peut-être temps d'accepter qu'un tas de gélatine vivante, tremblotante, fragile et périssable ne vaut ni plus ni moins qu'un autre."
Rédigé par : protagoras | 24 avril 2015 à 09:31
"Ni plus ni moins qu'un autre", tel le ver de terre, par exemple ; après tout, fruit du néant tout ça. Et au bout de cette implacable logique matérialiste et pragmatique, soyons illico judicieusement économes en fermant les services de gériatrie et leurs réserves de gélatine idéales pour la pêche au gros.
Rédigé par : MS | 24 avril 2015 à 16:43
Bonjour et merci pour le sourire suscité par la révélation de l'existence d'une "variété noble".
Rédigé par : Gérard B. | 24 avril 2015 à 15:51
@genau
Vous sous-estimez cette dame. Au Maroc elle n'est plus Vallaud :
http://desorchideesetdesorties.20minutes-blogs.fr/media/02/00/1833083134.2.jpg
Rédigé par : hameau dans les nuages | 24 avril 2015 à 14:58
@ Franck Boizard | 24 avril 2015 à 12:28
Francisca Brel
Plus c'est con, plus c'est bon ! Celle-là est très drôle.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 24 avril 2015 à 13:51
M. et Mme Brel ont une fille. Comment s'appelle-t-elle ?
Francisca, évidemment.
Rédigé par : Franck Boizard | 24 avril 2015 à 12:28
@protagoras | 24 avril 2015 à 09:31
Les hommes ont une âme, sauf qu'il faut chercher celle des politiciens avec un microscope à balayage électronique.
Rédigé par : Franck Boizard | 24 avril 2015 à 12:14
La question que tout le monde se pose : "Francis Cabrel est-il christianisé ou déchristianisé ??"
Je ne connais qu'un seul intervenant ici qui puisse répondre à cette question de la plus haute importance. Kss kss !
Il ne devrait pas tarder à rappliquer.
Rédigé par : sylvain | 24 avril 2015 à 11:27
Ce que veut une grande partie des citoyens est une organisation politique où le cumul des mandats soit définitivement éliminé, non pas à la sauce telle que la loi le permet, mais strictement : un seul, en nombre et en durée, peut-être une seule fois renouvelable et puis plus rien. Pas de présidence adjacente d'un office quelconque et autre comité rémunéré, rien. Un exercice démocratique tournant pour une respiration fraîche et renouvelée. Fini ces barons et petits marquis qui se moquent des citoyens, et ne pensent que réélection, pas pour nous, pour eux.
Quant à la transparence tout est à revoir, elle est d'une veulerie incroyable, il suffit que l'argent soit donné aux enfants, investi en SCI et tout disparaît par enchantement. Un trimaran en participation et hop ! On se retrouve juste en dessous de l'ISF ; je passe sur l'appartement de P. Le Guen qui valait une poignée de pistaches parce qu'il ne prenait pas bien le soleil... De qui donc se moquait-t-il l'élu de la République ? Avec notre argent bien sûr.
Ce qu'ils souhaitent, ces derniers, c'est nous apprendre à vivre pauvres, et surtout pas de droit de regard sur leurs petites goinfreries mesquines : j'aimerais savoir si NVB a bien démissionné du poste de conseillère générale qu'elle tenait elle s'y était engagée, prise la main dans la confiture, certes légalement mais si peu généreux.
Mongénéral doit se retourner dans sa tombe au vu de toutes ces turpitudes et avanies, lui qui ne pensait que pour le bien commun et l'élévation d' un pays dans le monde.
Quand seront donc cumulés tous les revenus perçus au travers de mandats électifs et tenus à jour, ainsi aux yeux des payeurs que nous sommes la vérité serait toute différente. Vous auriez dû voir la tête de celui à qui on avait mis sous le nez tous les émoluments perçus rien qu'avec ses mandats européens.
On ne verrait plus ces déclarations indigentes portées par de pauvres politiques qui cumulent depuis des dizaines d'années, alors que d'autres doivent ronger leur frein.
Je me suis toujours demandé comment citoyens, on pouvait réélire des repris de justice, la liste est longue. Il suffit de voir les personnages qui plastronnent encore et de mettre en regard les condamnations pour conflit d'intérêt.
F. Cabrel l'a certainement observé tout cela, de son poste municipal, alors le rejet exprimé de sa part est certainement loin de la vérité et en artiste bien élevé n'a certainement pas appuyé beaucoup plus qu'il ne fallait.
Rédigé par : Giuseppe | 24 avril 2015 à 11:10
Dans son interview à Paris Match Francis Cabrel a le grand tort de parler de sa famille, et particulièrement de dire qu'il est croyant, catholique même s'il n'est pas pratiquant (comme bon nombre de Français). Il a tort aussi de penser qu'il lui semble que nos vieilles traditions s'effilochent pour un certain vide. Il a tort aussi de dire qu'il n'a pas fait de grandes études.
Donc comme tous ceux de sa génération, il se questionne sur ce qu'il voit autour de lui et sur le manège médiatique de la politique. Des politiques (ceux qui se montrent en permanence du moins) qui ne s'occupent que de leurs ambitions, de leur ego et de leur réélection.
Il a tout faux et ce qu'il dit, ce qu'il semble être, va à l'encontre du paraître ambiant, du faux modernisme sociétal que tout artiste se doit de clamer dans les médias pour être adoubé. S'il doute de la politique menée actuellement, s'il n'a pas ou plus la pensée socialiste sectaire et dogmatique qui décime nos traditions et notre culture, du coup son manque de culture et ses habitudes vieillottes le rendent aux yeux des belles âmes éclairées, "populiste".
Heureusement il n'a pas parlé des flux migratoires importants qui risquent de submerger l'Europe et la France dans les mois à venir, sinon cette simple constatation l'aurait rendu encore plus suspect et taxé de xénophobe voire raciste ou islamophobe, les injures suprêmes. Car lorsqu'on n'est plus d'accord (et souvent parce qu'un bien-pensant se moque bel et bien de son environnement), on ne débat pas, on insulte.
Rédigé par : Michelle D-LEROY | 24 avril 2015 à 10:59
M.Bilger, il semblerait que, dans vos propos, les "politiques" soient dotés d'une propriété particulière, appelée par certains peuples "mana", force magique risquant de foudroyer celle ou celui qui oserait toucher le chef sacré, avatar d'une propriété magique d'intouchabilité dont seraient porteurs certains... impurs et sacrés à la fois.
La pensée occidentale, la Grèce et Rome du moins, n'est pas ainsi faite.
Il n' y a que des atomes et du vide, au final, et il serait peut-être temps d'accepter qu'un tas de gélatine vivante, tremblotante, fragile et périssable ne vaut ni plus ni moins qu'un autre.
Rédigé par : protagoras | 24 avril 2015 à 09:31
@ Robert Marchenoir | 23 avril 2015 à 23:54
Je n'avais pas compris votre expression : je croyais que vous parliez de militaires français islamisés.
Rédigé par : Franck Boizard | 24 avril 2015 à 08:47
"Pas la peine de caricaturer les politiques, ils le font très bien tout seuls. Ils ont des postures, s'organisent en castes surprotégées avec des mœurs qui ne correspondent pas forcément aux idées qu'ils défendent...
Ce procès global, sans nuance, cette manière commode et facile de mettre tous les politiques dans le même sac d'opprobre me semble relever d'un populisme dangereux et injuste."
Depuis quand les politiques - comprendre les omniprésents de l'actu politique et de la télé, cette miniature que vous adorez commenter en long et en large - suscitent-ils chez les très rares citoyens du quotidien et du réel, du moins chez ceux qui les écoutent encore, le goût de la nuance, du questionnement, de la complexité et de la gravité ?
Je veux bien admettre que dans la phrase de F. Cabrel la désignation "les politiques" soit un tantinet trop simple. De là à y voir la menace d'un populisme dangereux et injuste, c'est une appréciation très exagérée et somme toute caricaturale.
Quand admettrez-vous que la politicaillerie - les stratégies, les ambitions de carrière, les quincailleries des appareils et des dîners en ville - est aujourd'hui radicalement séparée de ce qui pourrait être défini comme l'expression populaire ?
C'est injuste ? Peut-être. Mais c'est ainsi.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 24 avril 2015 à 03:59
L'artiste dit ce qu'il pense, en général ça tape plutôt sur les bastingages des bateaux de la plaisance opportune. Là, ça vibre comme une drisse mal étarquée, mais pas plus.
Politique ? Dédain ? Lisez plutôt Bacqué, Richie, vous donnerez dans le répugnant et le grandiose : la formation des tenants du pouvoir. Pas le député lambda qui, fonctionnaire préservé, décide sur le nucléaire ou l'armement, auxquels il ne comprend rien, mais le coulissier, le tapinois qui "sert la République", toujours, dans ce puissant réseau des promotions accumulées, en attendant celles des médailles.
Sauf l'ENA, Belkacem est ce type de pataugeuse, diplômée mineure, elle a passé sa vie dans les ministères, les conseils, les mairies, n'a aucune vocation à gérer l'Education nationale, ni aucune à décider de la suppression du grec et du latin, avec sa licence AES, mais elle est une allée du pouvoir, non sans les prouesses de souplesse dorsale propres à cette catégorie de gens, au mieux, elle est un bon fonctionnaire territorial.
C'est de ces gens-là que parle le chanteur, ils ne sont pas forcément mauvais, mais peu aptes à concurrencer Edmond Michelet ou Jean Foyer dont cette dame aurait pu se souvenir qu'ils correspondaient en vers grecs pendant les conseils des ministres. Le niveau baisse.
Tout cela ne serait rien sans cette arrogance maussade, cette ironie sans génie, ce venin sans éclat.
De toutes façons, M.Hollande est parti pour une réélection, en raison des progrès faits par d'autres et dont il profite, en coucou de la reprise. Tant mieux si les Français en sont heureux, l'Islam est là, qui les ramènera à la réalité.
Rédigé par : genau | 24 avril 2015 à 01:51
@ Franck Boizard | 23 avril 2015 à 20:00
"...des soldats musulmans "français" tentent de massacrer les catholiques en pleine messe"
Je ne comprends pas. J'ai raté un truc dans l'actualité ?
Ca m'étonnerait que vous l'ayez raté !
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2015/04/22/01016-20150422LIVWWW00103-paris-terrorisme-attentat-aurelie-chatelain-villejuif.php
Rédigé par : Robert Marchenoir | 23 avril 2015 à 23:54
"Dans ce milieu, les Goldman, Julien Clerc ou Maxime Le Forestier ne pullulent pas." : P.B. évoquant ce qu'il appelle la variété noble.
Dans votre billet, vous parlez de variété noble comme les enfants évoqueraient en rêvant la princesse des neiges. Je suppose que la définition de cette engeance considère l'intelligence de l'artiste et donc d'une certaine manière la portée philosophique et poétique des paroles des chansons ainsi que la qualité des mélodies. Je suis certain que vous incluiez également l'attrait qu'offrait la personnalité des mis en exergue. Dans votre allusion, il est clair aussi que vous vous référiez, au premier chef, aux interprètes français vivants.
Bien sûr, vous n'avez pas voulu être exhaustif dans l'énumération des noms revendiquant l'appartenance à cette prestigieuse catégorie. Cependant, vous eussiez pu ajouter à cette classe supérieure les noms d'Aznavour et du duo Voulzy-Souchon qui, pour ces deux derniers artistes, bien que loin d'être des flèches intellectuelles, n'en produisent pas moins de l'excellente musique et des paroles dignes d'intérêt. Il n'est pour s'en convaincre que d'écouter leur dernier opus à deux voix. Pour ne rien gâcher, la personnalité des vieux ados ne dépareille pas.
Vous auriez pu ajouter tout aussi bien à la liste un certain Henri Salvador dans sa période crépusculaire, s'il eût été encore de ce monde. Je n'oublie pas non plus votre billet récent en hommage à Jean Ferrat dont la voix a toujours surclassé la concurrence, toutes générations confondues.
Il est amusant et ironique de constater qu'en 2015, Philippe Bilger place un certain Maxime Le Forestier au pinacle de sa variété divine. Il ne l'eût sans doute pas fait au faîte des années soixante-dix, lorsque ledit chanteur, troubadour barbu, hirsute, un peu hippie, affublé de l'inévitable pantalon pat'd'f, chantait, grattant sa guitare, l'archétype intemporel de la chanson anti-militariste et anarchiste, qui avait fait fort scandale à l'époque :
" Tu avais juste dix-huit ans
Quand on t'a mis un béret rouge,
Quand on t'a dit : "Rentre dedans
Tout ce qui bouge."
C'est pas exprès qu' t'étais fasciste,
Parachutiste.
Alors, de combat en combat,
S'est formée ton intelligence.
Tu sais qu'il n'y a ici-bas
Que deux engeances :
Les gens bien et les terroristes,
Parachutiste (…)
Mais si t' es vraiment trop gêné
D'être payé à ne rien faire,
Tu peux toujours te recycler
Chez tes p'tits frères.
J' crois qu'on engage dans la Police,
Parachutiste. "
Autres temps, autre mœurs, autres jugements… mais toujours la même poésie un peu rebelle, contestataire et vaguement décalée accompagnant la marche ultime du Che en Bolivie et de sa révolution.
Rédigé par : finch | 23 avril 2015 à 23:29
Quand F. Cabrel juge les politiques sans discernement il sait de qui il parle. Il n'est pas dupe, élu d'une très petite commune du Lot je pense me souvenir, sait très bien que les petites mains laborieuses de la République sont propres. Il ne parle pas de celles-ci mais des autres, celle qui font l'oligarchie des partis, sans partage, impliquées sans cesse dans des bacs de lessive souillée, au bout desquelles on peut trouver des personnages qui ne respectent rien et surtout pas les autres.
Il ne faut pas, à chaque fois, vouloir à tout prix dès que quelqu'un prononce le "tous pourris" en déduire que ce dernier en fait une généralité. Cela s'adresse à ceux qui en sont la vitrine, paradent partout, nous représentent. Alors de grâce quand on dit tous pourris ce n'est pas tout le monde, cela traduit une exaspération que le citoyen ressent de la gestion du pouvoir de ces élites qui nous trahissent en ne respectant pas leur parole ou les engagements pris, et qui vivent une endogamie de caste. Et de ressentir certainement une lassitude, "pessimisme" pour d'autres, devant les montagnes à bouger.
Rédigé par : Giuseppe | 23 avril 2015 à 21:34
@Savonarole
Vous avez raison : Voltaire a bien connu F. Cabrel.
Rédigé par : Frank THOMAS | 23 avril 2015 à 20:20
@ Bob Marchenoir
"...des soldats musulmans "français" tentent de massacrer les catholiques en pleine messe"
Je ne comprends pas. J'ai raté un truc dans l'actualité ?
Rédigé par : Franck Boizard | 23 avril 2015 à 20:00
Philippe,
C'est peut-être sans nuances, mais c'est comme cela que le plus grand nombre le ressent.
Dommage pour le vrai, bon, courageux et honnête politique qui travaille tout seul dans son coin (si, si, cela existe)...
Lui n'a aucune chance.
En cela, je suis d'accord avec le chanteur (que je n'apprécie pas d'ailleurs).
@Savonarole
Merci pour ce fou rire de 14h52 !
Rédigé par : Jean-Paul Ledun | 23 avril 2015 à 18:44
Cabrel fait des chansons sympas mais sa poésie est de même nature que celle de la parodie de Laurent Gerra.
Il n'a pas encore écrit LA THE chanson...
Rédigé par : Alex paulista | 23 avril 2015 à 18:44
Rédigé par : Robert Marchenoir | 23 avril 2015 à 14:19
Un peu facile.
Vous allez ce soir, ou demain, boire un blanc en terrasse puis hésiter entre la daurade et l'entrecôte avant de vous projeter confortable dans un fauteuil de chez Gaumont.
Les hommes ne vivent pas que de justice, disait Camus, mais aussi de beauté. Certaines chansons de Cabrel n'en manquent pas.
Rédigé par : MS | 23 avril 2015 à 17:56
"Ce procès global, sans nuance, cette manière commode et facile de mettre tous les politiques dans le même sac d'opprobre me semble relever d'un populisme dangereux et injuste".
Je rejoins les avis de Charles, Michel Deluré, Achille, Tipaza. Dans le "petit monde parisien" dans lequel vous vous mouvez, il est très facile et commode de qualifier quelqu'un de "populiste" ou de taxer ses propos et prises de position de populisme car ces termes fourre-tout servent à disqualifier une personne en la clouant au pilori médiatique.
Je regrette que vous ayez, Monsieur Bilger, cédé à cette facilité très contemporaine, très "XXIe siècle français" à propos de Francis Cabrel. Vous avez me semble-t-il oublié qu'il a exercé des fonctions, modestes certes, de conseiller municipal et qu'il a pu observer le népotisme et l'entre-soi qui caractérisent si bien notre personnel politique français. Certes, les élus des petites communes provinciales sont en général proches de leurs électeurs et, pour des indemnités de faibles montants, se consacrent à leurs collectivités du mieux qu'ils le peuvent.
Mais ces derniers sont souvent en butte à un personnel politique plus professionnalisé, plus soucieux de multiplier les mandats avec les fonctions annexes et les émoluments associés. Pour ne prendre que mon département, les dernières élections départementales ont permis de désigner un nouveau président d'assemblée départementale exerçant ces fonctions depuis plus de vingt ans, après avoir été vice-président destiné à succéder à son prédécesseur...
Observez bien notre personnel politique national : en quoi, tant en âge, profession que nombre de mandats exercés à l'Assemblée nationale ou au Sénat sont-ils réellement représentatifs du peuple français ? Combien sont prêts à quitter leurs sinécures et à reprendre l'exercice de leurs fonctions précédentes ? Sont-ils tous si indispensables à la Nation qu'ils ne savent jamais dételer ?
Alors oui, il est trop aisé d'accuser de populisme ceux qui font ce type d'observations critiques sans écouter leurs arguments considérés comme nuls avant même que d'être intégralement exposés : c'est tellement commode et facile que d'excommunier sans procès équitable !
Rédigé par : Robert | 23 avril 2015 à 15:53
M. Philippe Bilger, puisque vous vous passionnez pour la psychologie, pouvez-vous nous faire un portrait de Pierre Henry, Pdg de France terre d'asile ? Voilà un bonhomme qui passe en boucle sur nos médias pour nous dire, à chaque rafiot qui chavire, que la France a besoin de millions de rescapés pour payer nos retraites.
Est-il fou ou demeuré ?
Voilà un type qui ne chante pas, qui ne danse pas, qui n'est pas comédien, et qui pourtant nous accable.
On aime bien Cabrel, mais quid des crétins qui jactent à tort et à travers ?
Rédigé par : Savonarole | 23 avril 2015 à 14:52
Francis Cabrel fait partie de ces artistes discrets, qui mènent leur vie loin des projecteurs et des médias et même si je n'aime pas toutes ses chansons, j'apprécie ce genre qui n'est pas dans le paraître permanent.
"...ce procès global, sans nuance, cette manière commode et facile de mettre tous les politiques dans le même sac d'opprobre me semble relever d'un populisme dangereux et injuste.".
Je suis persuadée comme Philippe Bilger que de nombreux hommes (ou femmes, il faut se méfier du féminisme) politiques sont honnêtes et discrets. Toutefois le spectacle médiatique donné par les plus connus d'entre eux, de droite et de gauche, donne exactement l'impression qu'a Francis Cabrel. Une vision qui est sans doute à l'opposé de celle qu'il vit lui-même.
En ce moment à gauche, tout ce qui était reproché à Nicolas Sarkozy est mis en exergue et les phrases, passages dans les émissions à succès, fréquentation des médias et des artistes, voyages et commémorations sont orchestrés jusqu'à la nausée. J'approuve donc Francis Cabrel car je suis moi-même si désabusée par ce spectacle en regardant d'un côté la France qui s'écroule et d'un autre côté la méthode Coué, additionnée au mépris envers ceux qui peinent et à la volonté délibérée d'ignorer les vrais problèmes de 2015. Un masque pour cacher la misère.
Alors tant mieux si des célébrités, je dirais même enfin, ne parlent pas la langue de bois ou ne s'expriment plus avec les formules du du prêt-à-penser. Récemment j'ai regardé une émission avec Alain Souchon et Laurent Voulzy, tout aussi discrets mais qui doutent aussi de ce qu'ils voient et le disent à mots couverts, mais le disent quand même.
De toute façon ce qui fait du bien dans ce monde de la pensée trop standardisée, c'est justement d'entendre des propos à contresens...surtout après avoir regardé une fois encore l'émission d'Alessandra Sublet "Un soir à la Tour Eiffel" ou pendant une heure et demie on s'emploie à redresser les torts de ceux qui pensent de travers. Le populisme à l'envers, tout aussi dangereux et injuste tant c'est soviétisant. Pourquoi d'ailleurs, d'un côté cela serait moche et de l'autre éclairé ? L'intelligence serait-elle à sens unique ?
Je remarque et avec un énorme plaisir que de plus en plus de personnalités se démarquent et c'est tant mieux. Le politiquement correct étant devenu la plaie de notre époque et empêche d'avancer.
Rédigé par : Michelle D-LEROY | 23 avril 2015 à 14:48
Je suppose que vous connaissez la si belle chanson dans laquelle Francis Cabrel dénonce la cruauté et le ridicule de la corrida. C'est le militantisme d'un compositeur discret qui préfère créer que joindre sa voix au chœur des imbéciles.
Rédigé par : Laurent Dingli | 23 avril 2015 à 14:48
Francis Cabrel ne laisse pas indifférent.
Que voilà une affirmation bien risquée.
Francis Cabrel ?... Sérieusement ?...
Si nous ne connaissions pas notre Philippe Bilger, on pourrait croire à une blague. Le pays est en guerre, des centaines de milliers d'Africains haineux et hostiles sont en train de l'envahir avec l'approbation des autorités, des soldats musulmans "français" tentent de massacrer les catholiques en pleine messe, et c'est Francis Cabrel qui ne laisse pas indifférent ?
Décidément, Paris n'est ni en France, ni sur terre.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 23 avril 2015 à 14:19
"Après, chacun peut s'exprimer dans l'isoloir, et cela me convient parfaitement"
Pas pour moi.
La démocratie doit se vivre au quotidien dans une succession d'actions individuelles et collectives, de la plus minime à celle qui en sera un des principaux phares. Finalement F.C. un spectateur comme tant d'autres assistant à la grande "représentation", dont le final sera sans surprise.
Rédigé par : fugace | 23 avril 2015 à 14:03
Il fut un temps ici où on citait Voltaire à tout bout de champ...
Aujourd'hui Frank Thomas nous cite Laurent Gerra...
Le niveau baisse.
Rédigé par : Savonarole | 23 avril 2015 à 13:24
"Si un comédien devait vraiment vivre tout ce qu'il interprète il deviendrait fou" (Friedrich Nietzsche)
Laissons ces intermittents nous gonfler, ils ne représentent rien.
Mais pour Frank Thomas qui cherche des botanistes, on pourrait lui rappeler que Goldman est dipômé d'HEC et qu'il ne nous gonfle pas avec sa prose.
Rédigé par : Savonarole | 23 avril 2015 à 13:21
@ Frank Thomas
"L'espèce humaine appelée chanteur n'aurait droit qu'à chanter et à écrire des textes de chanson. Et s'il lui plaît d'être physicien, astronome, grammairien ou botaniste ?"
Ah ouais ? Où ça ? Vous avez des exemples sidérants à nous proposer ?
Rédigé par : Savonarole | 23 avril 2015 à 13:11
"Ce dernier avis (ie. s'abstenir de donner son opinion politique) me paraît de bon sens et surtout maintient le chanteur dans un rôle spécifique qui ne donne pas plus de lumière ni de savoir au citoyen."
Je ne suis pas du tout de cet avis. C'est un syndrome bien français que de vouloir enfermer les hommes dans des catégories définitives. Les grands génies de l'histoire sont nombreux qui sortent de ce carcan où vous voudriez réduire ce pauvre Cabrel.
Ainsi selon vous M. Cabrel, parce qu'il est chanteur, devrait se cantonner à son "rôle spécifique". L'espèce humaine appelée chanteur n'aurait droit qu'à chanter et à écrire des textes de chanson. Et s'il lui plaît d'être physicien, astronome, grammairien ou botaniste ?
Il est vrai que les opinions politiques de Francis Cabrel ne sont guère plus intéressantes que celles de Mme Michu et qu'il est douteux qu'elles soient un phare pour la communauté nationale. Il reste qu'il a le droit, comme tout citoyen, de les exprimer en public sans se voir rappeler à l'ordre.
En ce qui me concerne je ne suis pas admirateur de ses chansonnettes dont la poésie est souvent à dire, pleine d'images assez laides comme "je l'ai écrite à l'encre de tes yeux".
Laurent Gerra en parle bien.
Rédigé par : Frank THOMAS | 23 avril 2015 à 11:58
«...mettre tous les politiques dans le même sac d'opprobre me semble relever d'un populisme dangereux et injuste. »
Populisme, populisme que de crimes contre la démocratie sont faits au nom de ce repoussoir.
Lorsqu'on entend un certain Jean-Claude Juncker déclarer quelques jours après l’élection de Tsipras : « Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens »...
Lorsqu’on entend les récentes déclarations de M. Schäuble sur l’incapacité de se réformer de la France, et son regret de ne pouvoir imposer les réformes... Il ne précise pas de quelles façons et avec quelles forces, on a envie de lui demander s’il ne regrette pas le bon vieux temps des panzers.
Lorsqu’on entend, en réponse, le silence assourdissant de nos dirigeants, qui se gardent de protester et de se lever au nom de la démocratie pour défendre une volonté populaire exprimée clairement en Grèce...
Elle le fut aussi en France, lors d’un certain référendum sur le traité de Lisbonne, passé à la trappe au nom du principe ingénument énoncé par Juncker.
Tout ceci en dit long sur la notion de la démocratie qui est professée par les principaux responsables politiques français et européens.
Et je ne parle pas des négociations en cours entre l’UE et les USA sur un futur marché de libre échange. Là c’est secret absolu.
Tout, on saura tout sur notre vie, avec les nouvelles lois sécuritaires, et nous ne saurons rien, ou trop tard, sur les conditions dans lesquelles on nous fera vivre.
Alors le mot de populisme, ni dangereux ni injuste, devient plus qu’un compliment, une profession de foi.
La foi qu’un jour la volonté populaire s’imposera contre les élites puisque les élites sont contre la volonté populaire.
Souvenez-vous :
« Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens ».
Rédigé par : Tipaza | 23 avril 2015 à 11:20
Si Francis Cabrel laisse indifférent !
Rédigé par : duvent | 23 avril 2015 à 10:50
Populisme... c'est vite dit pour évacuer la question !
Quand la loi sur le cumul des mandats sera effectivement appliquée dans notre beau pays, on reparlera de "populisme" !
Rédigé par : Pr Calguès | 23 avril 2015 à 10:27
Rien de plus réjouissant qu'un artiste qui se tait.
De de Gaulle à Giscard on ne les entendait pas.
C'est sous Tonton qu'ils se sont mis soudain à nous accabler de leur vacuité.
Pierre Arditi et Yannick Noah devaient quitter la France "face au danger du Front National", le grand chef d'orchestre Jacques Attali, qui donne des concerts à Londres, devant tous les fonctionnaires réquisitionnés de l'ambassade de France... ne supporte pas les artistes silencieux... Torreton et Djamel Debbouze, Guy Bedos qui remplissait des salles à prix réduits de tous les Comités d'Entreprise et qui croyait parler à la gauche... bref, la conjuration des crétins.
Le grand Jean-Pierre Marielle à qui un journaliste reprochait de fuir les interviews avait laissé tomber "quand je lis ce que disent mes confrères je préfère me taire".
Comme disait Alfred de Vigny "seul le silence est grand tout le reste est bizness", si mes souvenirs sont exacts...
Rédigé par : Savonarole | 23 avril 2015 à 10:25
On n'imagine pas de tels propos, surprenants parce qu'en effet un peu démagogiques, dans la bouche de Goldman. Tous deux ont pourtant une même volonté de discrétion et n'ont jamais confondu la chanson et le manifeste.
Mais, outre leur tempérament, il me semble entre les deux hommes entrevoir une différence de nature - ça vient d'sortir ! - géo-psychologique.
Cabrel est éminemment de quelque part, un parmi les siens, il côtoie, son statut de grand privilégié l'expose et le pousse à s'investir, à prendre position, peut-être en partie à contre-tempérament, au risque parfois d'un mauvais dosage.
Goldman - il l'a exprimé - s'éprouve de nulle part, sans véritable chez-soi, il se fond, sa situation le porte à agir mais sans se sentir d'abord tenu de rendre compte. D'où la belle profondeur également de ses silences.
Rédigé par : MS | 23 avril 2015 à 10:24
Quelle est la part de sincérité chez un politique ?
C'est malheureusement souvent du "Au théâtre ce soir" sachant que les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent. Beaucoup de fourberies mais bien peu de résultats et surtout le moins de vagues possible.
Rédigé par : Jabiru | 23 avril 2015 à 09:49
Bonjour Philippe Bilger,
"Ce procès global, sans nuance, cette manière commode et facile de mettre tous les politiques dans le même sac d'opprobre me semble relever d'un populisme dangereux et injuste."
Francis Cabrel est ce qu'on appelle un chanteur engagé. Il l'a montré avec les propos qu'il a tenus lors de la prise d'otages d'Ouvéa en 2006 et qui lui ont d'ailleurs valu des menaces de mort.
Il a, en outre, été conseiller municipal de la commune d'Astaffort de 1989 à 2004 ce qui montre son intérêt pour la politique, même s'il est vrai que contrairement à certaines vedettes du show-biz, il ne parcourt pas les plateaux de télévision pour nous faire partager ses idées.
Personnellement je préfère le poète au moralisateur bon teint et sa chanson Petite Marie est pour moi un ravissement chaque fois que je l'écoute.
Je ne pense pas qu'il fasse du populisme à deux balles quand il met dans le même sac tous les politiques. Certes il existe des politiques honnêtes et consciencieux. J'irai même jusqu'à dire qu'heureusement ils constituent la majorité du genre.
Toutefois il faut bien reconnaître que les affaires politico-financières de ces dix dernières années qui collent à des personnalités politiques ayant occupé les plus hautes fonctions écornent l'image du petit monde politique français. Les abstentions de plus en plus fortes aux élections qu'elles soient locales ou nationales en sont la conséquence directe.
Comme dit Jean Ferrat, un autre poète : "le poète a toujours raison, qui voit plus haut que l'horizon, et le futur est son royaume".
Dans ce monde qui se recroqueville sur les certitudes politiques et sociétales, voire communautaires, il est bon d'écouter les poètes qui nous proposent un avenir beaucoup plus enchanteur.
Rédigé par : Achille | 23 avril 2015 à 09:30