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29 avril 2015

Commentaires

indigne664

Cette affaire est à l'image de cette "haute" fonction publique qui dirige la France avec les succès qu'on sait.
Trois principes guident leur action rarement éclairée : irresponsabilité, absence de probité et incompétence. Cela est valable dans la plupart des administrations françaises.

Le duo Nyssen-Saal est à cet égard tout à fait révélateur. Focus sur le ministère de la Culture : on voit assez bien ce que fait M.Bern (et tant mieux pour la France !), bénévolement qui plus est, tandis que Mme Nyssen on ne voit pas très bien ce qu’elle fait à la tête de son ministère si ce n’est occuper son temps à gérer son entreprise Actes Sud ce qui ne relève pourtant pas de sa mission de ministre.

Cette mauvaise gestion de l’Etat, indigne d’un grand pays comme la France, explique en partie ses grandes difficultés.

Autre illustration de ce que j’avance : l’actuelle affaire du « prélèvement à la source ». Si vous êtes lanceur d’alerte c’est direction RSA, si vous êtes un délinquant d’Etat c’est la promotion assurée !!

calamity jane

J'ai pas dû tout comprendre, pourtant il paraîtrait qu'ils souhaitent aller fouiller les comptes en banques de "tricheurs" à la CMU-C bénéficiaires du RSA !
Ou l'art de la dictature sournoise ! sauf pour les protégés qui affichent quarante mille euros de frais de taxi pour dix mois !

Y a une ministre de la Santé ? et de la Sécurité sociale ? Ah oui !
Marisol Touraine. Quoi ? Une fille de pseudo-intellectuel ?

Giuseppe

Je me permets un petit retour en arrière mais c'est tellement... 8985.87 € pour des foulards ! Quoi qu'on en dise notre ancienne ministre de la justice Rachida Dati avait très bon goût ; bon les éternels râleurs diront que c'est beaucoup, il est vrai que nous devons être une République immensément riche pour gâter autant nos élus et dirigeants.
Qui plus est, c'est le comptable qui doit rembourser, quelle chance ! Vraiment, pour de telles attentions nous devons avoir des gestionnaires de nos quotidiens exceptionnels... Pauvre France et ses mamelles d'antan, qui brille plus par les chiffons qu'elle agite, ou les taxis qui roulent, que par sa production agricole de lait, ou même de voitures.

Et de rajouter que 8.5 millions de personnes vivent en France avec moins de 977 € par mois et de vouloir dire aux citoyens de croire en la politique et ses vertus, et surtout de se détourner du FN. Qui peut le croire devant cette gabegie, on peut comprendre que la représentation a un coût sans aucun doute mais à ce niveau et renouvelé c'est de l'irrespect aux conséquences désastreuses pour l'avenir d'une démocratie. J'arrête là, devant si peu de confiance en la valeur des citoyens prêts à de nombreux sacrifices matériels.

Giuseppe

@ Robert Marchenoir

On est bien d'accord : un départ sur deux à la retraite ne sera pas remplacé, c'était tacite pour moi.

Robert Marchenoir

@ J. Marques | 02 mai 2015 à 22:34

C'est très intéressant, le texte que vous indiquez. Il a, en effet, visiblement été écrit par un fonctionnaire, jaloux d'un militaire qu'il a vu arriver dans sa propre administration, et qui lui est passé devant pour les promotions, le traitement et la considération de ses supérieurs.

Ce n'est donc pas le billet d'un lecteur qui s'insurge contre les privilèges des fonctionnaires, mais celui d'un fonctionnaire qui réclame le maintien des siens à son avantage exclusif.

Une preuve de plus que c'est le socialisme, et non le libéralisme, qui engendre la guerre de tous contre tous.

Remarquez aussi l'amusant passage où il se plaint de l'arrivée d'un militaire dans son service, au prétexte que ces derniers seraient trop dociles et qu'ils ne "revendiqueraient jamais".

Il semble échapper à ce monsieur que la première qualité d'un fonctionnaire, c'est, justement, l'obéissance.

Vérité depuis longtemps perdue de vue en France, où les fonctionnaires considèrent que le but de la garantie de l'emploi dont ils jouissent, c'est au contraire de permettre la revendication incessante, la grève sans conséquences, la subversion dans l'impunité et le syndicalisme révolutionnaire de confort.

Le fonctionnaire français, en somme, serait payé pour faire la révolution - tout en s'assurant une retraite précoce et confortable, hein, ne croyez pas qu'il soit prêt à mourir pour ses idées.

C'est vous dire à quel point on marche sur la tête, depuis 1945 et le prétendu "programme du Conseil national de la Résistance" - en réalité le coup d'Etat en douceur des communistes sur la société française, qui leur a assuré un pouvoir ininterrompu jusqu'à ce jour.

Et ce, alors même que le parti communiste français a pratiquement disparu, et que presque plus personne ne se dit communiste. Belle victoire posthume pour Staline, qui avait fait pression sur le général de Gaulle pour l'inciter à prendre dans son gouvernement le traître Maurice Thorez, secrétaire général du PCF et déserteur à l'ennemi en temps de guerre.

Ce que Thorez n'a pu faire de Moscou pendant la Seconde Guerre mondiale, il l'a accompli dans les palais de la République en tant que ministre d'Etat chargé de la Fonction publique, et instigateur, avec ses autres "camarades" ministres communistes, du statut de la fonction publique, de la Sécurité sociale, du statut des syndicats communistes qui leur donne la maîtrise de l'économie du pays, de la mainmise des communistes sur l'Education nationale, EDF et la presse - et j'en passe.

Nous vivons aujourd'hui avec cet héritage empoisonné, et, tout comme les Russes, non seulement nous ne savons pas comment nous en défaire, mais nous vénérons notre asservissement, nous avons la nostalgie du "bon vieux temps" où le PCF faisait 25 % des voix, de même que les Russes, sous la houlette de leur bienveillant tsar Vladimir Poutine, ont réhabilité Staline et la Tchéka.

J. Marques

@Robert Marchenoir@J. Marques
Les 70-2 de l'armée.
"Euh... plaît-il ? Jamais entendu parler de cette carambouille. Pouvez-vous nous éclairer ?"

Voyez par vous-même ou tapez article 70-2 sur Google. Ce n'est même pas secret.

http://archives-lepost.huffingtonpost.fr/article/2011/08/04/2562770_le-scandale-des-anciens-militaires-cumulards.html

Robert Marchenoir

@ J. Marques | 02 mai 2015 à 14:27
Les 70-2 de l'armée.

Euh... plaît-il ? Jamais entendu parler de cette carambouille. Pouvez-vous nous éclairer ?

C'est bien ce que je dis : il y a, dans le "service public", une mine sans fond de dispositions organisées pour piquer dans la caisse, dont l'immense majorité sont complètement inconnues du public. Quand elles ne sont pas inconnues de l'administration elle-même !

Concernant l'armée, dont on critique à juste titre la baisse des budgets, je ne connais que le vaste corps de généraux inutiles, qui ne dirigent rien mais qui n'en palpent pas moins ; cela porte un nom, que j'ai oublié.

J. Marques

@Robert Marchenoir
"En 2013, sur 250 préfets, seuls 127 étaient affectés à un poste territorial, selon un rapport de la Cour des comptes.
En clair : la moitié des préfets sont payés à ne rien faire. Et ils "gagnent" leur retraite pendant ce temps-là.
Alors les indignations surjouées de Madame Pellerin sur les notes de taxi de Madame Saal..."

Je rajouterai à la liste des nominations bidon celles des 70-2 de l'armée.
J'ai connu en son temps un brave colonel qui au titre de l'article 70-2, avait rempilé comme administrateur civil au ministère de l'Intérieur et qui n'avait d'autre emploi que de venir relever son courrier une fois par semaine dans son petit bureau privatif sous les toits de Beauvau.
Bien évidemment il touchait sa retraite de colonel ET son salaire d'administrateur. Il n'y a pas de petits profits

S'il est vrai que certaines dérives sont visibles, tant d'autres ne le sont pas !
Que l'on ne s'étonne pas ensuite que certains choisissent les extrêmes pour s'exprimer.

Robert Marchenoir

Giuseppe | 01 mai 2015 à 18:29
N.Sarkozy avait institué le un fonctionnaire sur deux supprimé, très bien.

Voyez comme le bruit médiatique est pernicieux... Voilà ce qu'on retient de la mesure de Sarkozy. En réalité, ce n'est pas du tout ça. Sarkozy avait institué la suppression d'un poste sur deux de fonctionnaires partant à la retraite... ce qui change tout.

Evidemment, cette mesure, même si elle avait été appliquée, aurait été tout à fait insuffisante. On n'a plus le temps. C'est trop tard. Attendre que les fonctionnaires partent à la retraite pour supprimer leur poste, cela aurait peut-être été efficace il y a vingt ou trente ans.

D'ailleurs, Sarkozy n'avait même pas osé faire cela : il s'est contenté du non-remplacement d'un retraité sur deux.

Même pour faire admettre cette mesurette ridicule, il a dû promettre aux fonctionnaires en poste des augmentations compensant une partie des économies faites par ces suppressions de postes (la moitié, de mémoire). Sans surprise, une fois fait le bilan de l'opération, on s'est aperçu que ces "compensations" avaient, en réalité, bouffé la quasi-totalité des économies ainsi faites ! Ces messieurs se sont servis !

Quant à la réalité de la suppression d'un poste de retraité sur deux, je demande à voir le bilan. Même si elle a été effective, qu'est-ce qui nous dit que d'autres postes de fonctionnaires n'ont pas été créés en loucedé, parallèlement ? Pour commencer, des "emplois aidés", ce sont des postes de fonctionnaires -- précaires, mais bel et bien payés par l'Etat...

Même avec Sarkozy, nous étions très, très loin du compte.

En réalité, nous en sommes au point où diminuer massivement le nombre des fonctionnaires améliorerait sans doute de façon significative la qualité du "service public" auquel ils sont affectés.

Puisque nous sommes sur un blog judiciaire, je prendrai l'exemple de la police. Tout le monde lui reproche, à juste titre, la mauvaise qualité de son travail : refus de prendre les plaintes de la population, harcèlement routier, refus d'intervenir contre les incivilités, délinquance en roue libre...

Les policiers, de leur côté, se plaignent de leur matériel à bout de souffle : voitures-épaves, commissariats insalubres... Et ils rejettent la faute sur le laxisme de la justice, bien réel.

Mais ils se gardent bien de dire que la France a un nombre de policiers, par rapport à la population, largement supérieur à la moyenne des pays européens comparables. C'est ça qui coûte cher, dans la police. Pas le matériel. Pas les voitures. Pas les commissariats. La police n'a pas besoin de chars d'assaut et d'avions de chasse hors de prix.

La conclusion est simple : les policiers ont un poil dans la main, travaillent peu, et leur corporation est vérolée par le syndicalisme. Tout cela, comme d'habitude, est masqué par le dolorisme franchouille habituel : rolàlà, regardez comme nous sommes dévoués et comme nous sommes de pôv' victimes... Heureusement que vous nous avez pour vous protéger des bandits, ne vous avisez surtout pas de mettre le nez dans nos horaires de travail, sinon on arrête de vous "protéger"...

Un peu comme les fameuses "infirmières", mot qui ne désigne, dans la langue médiatique, que les infirmières-fonctionnaires, bizarrement. Les infirmières libérales, qui, elles, n'ont pas la sécurité de l'emploi, ne sont pas des infirmières. Je suppose que ce sont des escrocs à la solde du capitalisme de Wall Street.

A écouter le discours médiatique sur les "infirmières", on jurerait qu'elles travaillent cinquante heures par semaine sans être payées, avec quinze jours de congés par an, rien que pour nous faire plaisir. C'est un hold-up éhonté sur le travail des centaines de milliers de religieuses catholiques, qui, elles, tenaient effectivement cette fonction, bénévolement, avant l'avènement du socialisme et de l'anti-modèle de santé français.

mariane

Toute la Presse a toujours fonctionné grâce aux dénonciations et ce n'est pas la peine de s'en désoler, car elles ne cesseront jamais. Au moins, quelques cupides malhonnêtes sont un petit peu punis. Cela n'est pas fait pour me déplaire hélas.

Giuseppe

A chaque fois c'est la même chose, on dénonce, on vitupère, pour des milliers de cas connus ou moins connus, et malgré tout aucune sanction, problème jamais discuté au sein d'une Assemblée nationale feutrée et garante du bien-être de l'oligarchie endémique des partis.
Alors cela continuera longtemps ; Le Canard et certains autres dénoncent... mais à quoi bon ? Toujours la même antienne, c'est un pourcentage minime de l'ensemble des élus, de grands et petits responsables.

Le fait est que ces personnes n'ont aucune pudeur, elles s'arrogent des droits "mes prédécesseurs faisaient pareil"... On veut créer des économies d'échelle, N. Sarkozy avait institué le un fonctionnaire sur deux supprimé, très bien, mais aujourd'hui 350 000 emplois de plus dans les territoires et 9 000 000 000 € plus loin de se poser toujours les mêmes questions qui restent sans réponse. Et de nous bassiner une hypothétique reprise qui cache bien des tourments et des turpitudes à venir. Désespérant.

Robert Marchenoir

Concernant la nécessaire libéralisation de la France, prenons l'exemple de l'INA, puisque le hasard de l'actualité et des dénonciations syndicales le met en lumière.

Quelle est sa mission ? Notez qu'on ne la trouve nulle part exprimée en termes simples sur son site. Sur le site de n'importe quel organisme étranger comparable, on trouverait une rubrique intitulée "Notre mission". Pas dans ce grand pays, si fier du rôle indispensable de son Etat, qu'est la France. Passons.

La mission de l'INA consiste à conserver à destination des générations futures, et à rendre accessibles au public, les archives de l'audiovisuel public.

Première anomalie. Si l'on estime que l'intervention de l'Etat est nécessaire pour conserver le patrimoine culturel audiovisuel de la France, alors pourquoi limiter cette mission aux télévisions et radios publiques ? TF1, Radio Classique et Europe 1 ne produisent-ils rien qui mérite d'être conservé pour les générations futures ? Tant qu'à avoir un "Etat fort et stratège", tant qu'à chanter le rôle indispensable du "service public" dans la culture, n'y a-t-il que les fonctionnaires qui produisent des émissions pouvant intéresser les chercheurs et la population d'ici trois siècles ? Passons encore.

Pourquoi diable faudrait-il un organisme spécifique pour archiver et diffuser les émissions du service public ? Pourquoi France Télévisions et Radio France ne pourraient-il se prendre par la main, archiver leurs propres productions et les rendre disponibles sur Internet ?

C'est un savoir-faire spécifique ? Il y a des avantages à centraliser ce processus pour faire des économies d'échelle ? Alors il me semble qu'il existe, depuis un certain nombre de siècles, un truc qui s'appelle la Bibliothèque nationale, et dont la mission consiste précisément, via le dépôt légal obligatoire, à archiver tout ce qui se produit en France, puis à le mettre à la disposition des chercheurs, et même du grand public.

Pourquoi la mission d'archivage de l'audiovisuel ne pourrait-elle être confiée à la Bibliothèque nationale ? Cela fait bien longtemps que le livre n'est plus son domaine unique. Elle conserve des images, des documents sonores, et sait les diffuser au monde entier via Internet. La conservation des archives radiotélévisées ne serait qu'une simple extension de son savoir-faire existant ! Et ce n'est pas comme si des budgets prodigieux n'avaient pas été engloutis dans cet éléphant blanc... qu'on ne me dise pas que la BN est pauvre et que c'est une question de "moyens" !

Ah, évidemment, supprimer l'INA pour en faire un simple service de la BN, ce serait aussi supprimer le poste juteux de président de l'INA qui permet de caser plein de copains, sans compter ceux des chefs adjoints, des sous-chefs, des petits chefs et des pauvres "fonctionnaires de base méprisés et mal payés" (mille collaborateurs au total, tout de même !), les six délégations régionales (pour quoi faire ?), etc, etc.

Et ça dure depuis... 1975, date de création de l'INA. Voyez ici la liste de tous les prédécesseurs d'Agnès Saal :

http://www.institut-national-audiovisuel.fr/nous-connaitre/entreprise/presidents-ina.html#Pierre

Quelle fierté, pour nous autres contribuables, d'avoir pu fournir un petit boulot à toutes ces estimables personnalités ! Le premier président de l'INA, nous informe, sans rire, le site officiel, fut "le poète Pierre Emmanuel". Je ne suis pas sûr qu'il s'agisse là de la qualification professionnelle la plus adaptée, mais je suppose que le prestige de la Frônce est à ce prix...

Multipliez cet exemple par cent, mille, dix mille...

Le problème de la France est le même que celui de la Russie : c'est un pays communiste, et elle refuse de se livrer à la décommunisation. Et à la lustration, c'est-à-dire à l'exclusion de la fonction publique des responsables les plus impliqués (voire à leur sanction pénale).

C'est dans ce seul cadre que la démission forcée d'Agnès Saal aurait pu avoir un sens. Sans compter, on l'a vu, qu'il s'agit d'une fausse démission, d'un renvoi cosmétique qui va se conclure par l'atterrissage dans l'un des dizaines de milliers de fauteuils confortablement rembourrés que l'Etat réserve à ses soi-disant hauts serviteurs - profiteurs serait plus exact.

CATON93

Cher Monsieur,

J'ai lu avec intérêt votre billet sur cette dame qui a détourné l'argent de nos impôts. Si comme une grande majorité de Français je désapprouve cette conduite, je ne puis qu'être étonné par sa conclusion : elle a été démissionnée. Comme si une démission forcée était une peine réparatrice du dol. En tant que magistrat j'ai été étonné que votre conclusion ne porte sur ce point. Le coup de gueule c'est bien, mais après ?
Pour que cette classe aristocratique de l'énarchie sente le vent du boulet, des sanctions exemplaires ne s'imposent-elles pas ?
Les petites frappes du 93 submergent les prétoires, à quand un 93 des aristos de la République ? Quelles sont les peines à appliquer pour ces détournements qui sont pour le moins des délits ?
L'interdiction de tout emploi public à vie ? le remboursement plus une lourde amende ? la perte des droits civiques pendant x années ?
On attend d'un ancien magistrat une position plus affirmée.
Avec mes meilleurs sentiments et mes remerciements pour votre article fort bien fait au demeurant.

Giuseppe

Pas tout à fait dans la même veine, mais que doivent penser tous les patriotes de JMLP en ce jour de 1er mai, sachant que la confiance de ce dernier pour son magnifique pays, tellement fusionnelle avec la Nation, ses citoyens, qu'elle se confond à celle des coffres suisses.
On est pris réellement pour des imbéciles.
Ah oui ! C'est lui, mais pas sa fille et les autres... bien sûr ils ont signé sur le marbre un refus d'héritage au profit du petit peuple qu'ils adorent.
Bon muguet !

@ J.Delaunay

Une vraie lucidité, vos lignes. Sans concessions mais pour quel remède ?

J. Delaunay

Bonjour Monsieur Bilger

Je ne dirais pas à mes petits-enfants, s'ils me posaient la question, que Madame Saal est "estimable", quant à son intelligence j'ai des doutes, en tout cas elle n'a pas l'intelligence de son image et, plus grave, de celle des gens qu'elle représente.

Une caissière de supermarché qui emporte une barquette de viande périmée qui allait passer à la poubelle est qualifiée de voleuse, elle est licenciée pour faute grave (on ne lui demande pas de présenter sa démission) et se retrouve en général devant un tribunal. C'est normal, elle n'est pas comme Madame Saal, cette caissière, ni "estimable", ni "intelligente", elle n'a pas commis une "maladresse", ni de "peccadille", son fils ne se déplace pas en taxi et elle non plus bien qu'elle n'ait ni chauffeur ni voiture de fonction ; bref, elle n'appartient pas à l'élite.
Ah le choix des mots ! Il est bien connu que l'aristocrate se grise au champagne et vomit alors que le prolétaire se saoule au gros rouge et dég... Les mêmes titulaires d'autorités se demandent ensuite en se lamentant pourquoi les gens ne votent plus, pour les plus lucides, ou donnent leur suffrage au FN et pensent qu'il serait urgent – vite une loi – de renforcer l'éducation civique à l'école (pauvre école).

Il est heureux que des employés l'aient dénoncée, preuves à l'appui ; pulsions aigres peut-être mais il n'y a pas que l'excès de gros rouge qui donne des aigreurs d'estomac ; quant à son caractère anonyme qui semble vous chagriner, un certain nombre de lanceurs d'alerte – c'est le mot à la mode pour désigner un citoyen – pourraient vous dire ce que coûtent le courage et la transparence lorsqu'il s'agit de dénoncer des pratiques tombant sous le coup de la loi ou mettant gravement en cause la santé publique, je pense à André Cicolella, Pierre Meneton, Roger Lenglet, Denis Robert, Philippe Pichon, Stéphanie Gibaud, et tant d'autres, harcelés, traînés dans la boue, licenciés, blacklistés, traînés en justice…

S Carioca

@Robert Marchenoir
"Pour la deuxième fois, Valls nomme un proche préfet
http://www.lejdd.fr/Politique/Pour-la-deuxieme-fois-Valls-nomme-un-proche-Christian-Gravel-prefet-hors-cadre-apres-Sebastien-Gros-730246
En 2013, sur 250 préfets, seuls 127 étaient affectés à un poste territorial, selon un rapport de la Cour des comptes.
En clair : la moitié des préfets sont payés à ne rien faire. Et ils "gagnent" leur retraite pendant ce temps-là.
Alors les indignations surjouées de Madame Pellerin sur les notes de taxi de Madame Saal..."

Il reste nécessaire de s'indigner des vols d'oeufs même si des boeufs sont chourés.
Mais ces nominations sont à vomir et déshonorent la République, leurs bénéficiaires et nommeurs.
Avant, les rois donnaient une bourse.
Nous n'avons pas à payer ces emplois fictifs. Un préfet hors-cadre est il un emploi fictif ou pas ? Je me trompe peut-être.

S Carioca

@ JP Ledun

Bon, je vais donner dans la pédanterie, mais ce que je commente par "pas exactement" c'est "Heraus définit l'action inverse : de l’extérieur vers quelqu'un..." C'est toujours de l'intérieur vers l'extérieur ("aus") mais vers l'observateur, ordonnateur ou cible.

Robert Marchenoir

La citation exacte de Margaret Thatcher est :

Socialist governments traditionally do make a financial mess. They always run out of other people's money.

Les gouvernements socialistes ont cette habitude d'aboutir à des désastres financiers. Ils finissent toujours par se trouver à court de l'argent des autres.

Elle a été faite lors d'une interview télévisée en 1976, avant qu'elle ne devienne Premier ministre.

http://www.margaretthatcher.org/document/102953

Giuseppe

@ Robert Marchenoir

Ce que vous dites est ce que je voulais exprimer, ne pas s'arrêter là au sens un bouc émissaire et basta.
Il y a trop à faire et en faire une cause globale. Bien sûr ils sont sur le devant mais si l'on se donne la peine de gratter, il faudrait un vrai plan de lutte et de contrôle.
Par contre effectivement il ne faut pas ne s'en tenir que là et avec les plus médiatiques.
Vaste programme aurait dit Mongénéral. La transparence mais pas trop, en préfecture ou rien si vous voulez savoir.

Robert Marchenoir

Giuseppe | 30 avril 2015 à 15:48
Il faut arrêter avec ces histoires à dormir debout, bouc émissaire, il y a pire etc.

De quelles histoires parlez-vous ? Avez-vous compris mon propos ? Où voulez-vous en venir ? Quelle est votre préconisation ?

Si je comprends bien, vous voulez qu'Agnès Saal soit révoquée, et qu'on en reste là ? C'est bien ça ? A la limite, qu'on révoque les autres fonctionnaires qui se feraient prendre aux pattes par un scandale médiatique ? Soit deux ou trois par an ? Et qu'on laisse tranquilles les cinq ou six millions d'autres, et davantage si on y inclut les crypto-fonctionnaires payés par de l'argent public via des voies détournées ?

Car c'est cela que signifie la décision de Fleur Pellerin. Et ça, oui, ça s'appelle un bouc émissaire, c'est hypocrite et ça ne change rien.

Pour ma part, ce que je préconise, c'est une suppression massive des postes de fonctionnaires, hauts, petits et moyens, et une réduction radicale du périmètre de l'Etat. Ce qui signifierait de toute façon que Madame Saal, taxis ou pas taxis, devrait se trouver un vrai travail dans le secteur privé tout simplement parce que l'INA serait supprimé. Ou privatisé. Avec des centaines, des milliers d'entités similaires. Vous comprenez la différence ?

Dans ce cas et seulement dans ce cas, on peut espérer que de tels scandales ne se reproduisent pas, et que la France retrouve sa prospérité. En revanche, si les Français marchent dans la combine de leur gouvernement consistant à prétendre que c'est juste une affaire de brebis galeuses, et que l'immense majorité des fonctionnaires patati patata, eh bien on n'aura strictement rien changé.

Et chacun continuera de se gaver à la mamelle de l'Etat en tentant d'en évincer son voisin sous divers prétextes -- moi je le mérite plus que lui, lui il est moins "moral" que moi, etc. Ce qui s'appelle le syndicat des voleurs. C'est toute la France qui est un immense syndicat de voleurs, simplement ça commence à se voir, et comme le disait Margaret Thatcher, "Socialism stops when you run out of other people's money", c'est-à-dire, en gros, maintenant.

Ce n'est pas une question de 40 000 euros, c'est une question de milliers de milliards d'euros.

Giuseppe

Bien sûr, c'est du vol, elle a détourné de notre argent public pour une utilisation à son profit et celui d'un enfant.
J'ai lu ici que la somme n'est pas importante en regard de ce qui peut exister. A ces citoyens qui pensent cela, je suis prêt à fournir mon numéro de compte bancaire et qu'ils me créditent de leurs propres deniers... puisque ce n'est pas grand-chose.

Il faut arrêter avec ces histoires à dormir debout, bouc émissaire, il y a pire etc. L'argent public est détourné et gaspillé, il en est pour preuve que tous les jours amène son lot de turpitudes. Les concernés ne savent pas ce qu'est la rectitude, on devrait leur éditer un mode d'emploi dans les grandes écoles, car la seule chose qu'ils retiennent c'est toujours profiter et heureusement ce que l'on peut appeler dans ce cas la délation, n'est rien d'autre que du civisme.

Tout le reste est balivernes, l'honnêteté est le respect des autres à travers soi et non pour soi. Allez ! Radiée de la fonction publique et qu'elle aille voir ailleurs dans le privé comment on vit, et de s'intéresser plutôt aux 8 500 000 personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté et aux 3 500 000 chômeurs dont elle et ses enfants ne connaîtront jamais les affres... J'allais dire malheureusement car cela lui forgerait au moins une éthique, certes "à coups de bâton", mais une éthique dont elle n'a même pas le moindre début de conscience. 41 000 € de taxis ! Il faut vraiment y mettre toute sa voracité et toute sa hargne pour consommer autant en dix mois.

J. Marques

@breizmabro | 30 avril 2015 à 10:51
"Vous avez raison, jamais un fonctionnaire moyen ou haut, ne sera "licencié pour faute lourde" avec mise à pied immédiate lorsque celle-ci est dûment constatée sauf peut-être, et encore, lorsqu’il s’agit d’affaires de mœurs."

Pour les fonctionnaires de catégorie moyenne il en est de révoqués régulièrement si j'en crois les commissions de discipline mensuelle de différents corps.
Mais dès qu'on monte en grade tout cela n'existe plus ou presque.
J'ai connu l'exemple d'un fonctionnaire de grade élevé parti en congé avec la voiture de service ou plus exactement il l'a laissée dans son garage et est parti avec la carte autoroute d'essence de l'Etat. A son retour, s'étant fait cambrioler, on s'est aperçu qu'il avait usé de ces cartes.
Que croyez-vous qu'il soit arrivé ?
RIEN, on lui a juste dit de ne pas recommencer.

Autre histoire, le très haut fonctionnaire qui part lui carrément en vacances avec la voiture du service dans laquelle il a fait mettre des sièges pour enfants et qui de plus a réquisitionné le chauffeur pour la durée des vacances et qui à chaque passage au péage mettait le giro bleu sur le toit...
Elle n'est pas belle la vie de technocrate ?

Lucile

En GB et aux USA, il existe des lois pour protéger les lanceurs d'alerte (Whistleblowers). Ces lois énumèrent leurs droits, parmi lesquels celui d'alerter en cas de violation des règles. Il sont protégés contre toute "discrimination" et "retaliation" de la part de leur encadrement. Le lancement d'alerte n'est pas considéré comme servant à régler des comptes personnels, mais à faire cesser des anomalies nuisant au bon fonctionnement d'une entreprise, publique ou privée.

http://www.whistleblowers.gov/

Jojo

Bonjour,
Il ne reste plus qu'à nommer un chauffeur de taxi à la présidence de l'INA.

Savonarole

"Je suis remonté contre France Inter"...

On pourrait l'être aussi contre Le Figaro qui depuis que le Rafale trouve enfin preneur ne cesse de tresser des couronnes à la gauche, à Valls, à Macron... Le quotidien de Dassault est en voie de remplacer Libération.
Vous voulez lire un journal de gauche ? Achetez Le Figaro !
Ce quotidien pratique le pâté d'alouette, un petit Rioufol le vendredi, et un cheval de gauche du lundi au jeudi.

breizmabro

@ J. Marques | 30 avril 2015 à 09:18

Vous avez raison, jamais un fonctionnaire moyen ou haut, ne sera "licencié pour faute lourde" avec mise à pied immédiate lorsque celle-ci est dûment constatée sauf peut-être, et encore, lorsqu’il s’agit d’affaires de mœurs. Pourquoi ? Parce que la fonction publique est un corps et qu’il ne s’automutile pas, même lorsqu’il y a gangrène. Dans ce dernier cas on soigne : démission/mutation ou mieux mutation/promotion, mais on ne coupe pas ! C’est la règle.

Nous avons tous en mémoire des mutations/promotions telles que celle du juge Burgaud qui sera "réprimandé" par le Conseil Supérieur de la Magistrature et sera, en punition d'avoir emprisonné une dizaine de personnes sur les seules dénonciations (!) d’une mythomane, muté au Parquet de Paris ! Belle preuve de sanction en effet !

Et comme le soulève Robert Marchenoir via Figaro Vox, Madame Saal ne sera ni licenciée pour faute lourde, ni poursuivie pour abus de bien public. Le "médecin" du corps des fonctionnaires va donc lui ordonner une petite cure d'oubli dans un endroit bien calme, bien chauffé et bien rémunéré. Point final.

Michelle D-LEROY

Juste pour dire que non, tous les hauts fonctionnaires ne sont pas corrompus et que beaucoup sont encore respectueux des fonds publics. De même en entreprise j'ai vu de grands directeurs d'entreprise très soucieux de leurs dépenses et d'autres non. Et cela se savait très vite par les services comptables et de gestion.

Je crois qu'il y a toujours eu des gens profiteurs et des gens honnêtes.

Actuellement, en voyant certains politiques laxistes avec les deniers de l'Etat... "un Etat qui paye et donc cela ne coûterait rien" selon le Président lui-même, forcément les autres se sentent moins rigoristes et parfois même n'ont aucune pudeur à se servir dans la caisse en usant des services de leur fonction pour eux, pour leurs amis, pour la famille... Comme on dit : l'exemple vient d'en haut.

Il est donc regrettable que des dirigeants "voyous" salissent tous les hauts responsables et c'est aussi à ceux qui sont les plus intègres de réagir s'ils se sentent salis. C'est en se taisant qu'ils font le jeu des "tous pourris".

Copinage et népotisme tant reproché sous la précédente mandature, sont courants et récurrents sous la Présidence Hollande en nommant enfants et membres de la famille à des postes de qualité comme à l'EPAD par exemple des fils de sénatrices, en nommant des amis proches, préfets comme cela vient d'être le cas par M. Valls sans que personne n'en parle.

On a tant décrié les bouteilles de bon vin de l'Elysée achetées par un J.Chirac bon vivant, alors que personne ne parle des agapes à la Lanterne avec la famille de la nouvelle favorite.

Deux poids deux mesures comme pour le reste, non pas que l'on soit riche ou manant mais de nos jours, socialiste ou non.

Catherine JACOB

"Si j'osais, je comparerais cet acte d'autorité de la ministre de la Culture avec la complaisance gênée dont elle a fait preuve quand, à la cérémonie des Molière, Sébastien Thiéry s'est exhibé dans le plus simple appareil et que - pardon, je suis réac ! - il a d'une certaine manière ridiculisé la fonction de ministre."

Rappelez-moi donc l'heure à laquelle est passée à la télévision la retransmission de la cérémonie des Molière ainsi que l'heure du zapping du Grand journal de Canal+ et de sa météo qui lui ont donné le meilleur écho, en s'attardant complaisamment et de façon répétitive sur l'émotion qui transparaissait sur le visage de ce ministre.
Mais bon, après tout il y aurait pu y avoir pire, la présentation eût pu être en latin ou même en grec ancien, alors là, oui vraiment... que le ministre est bon enfant !

Ellen

Bonjour,

@Robert Marchenoir - 02:13

Vous omettez les 238 sous-préfectures vides de leur substance et inutiles, où il n'y a jamais personne, sauf une personne à l'accueil qui vous dit : déposez votre courrier dans la boîte et nous allons l'envoyer à la Préfecture. Et pourtant l'Etat continue à dépenser l'argent public pour les locaux vides. Lire le rapport de la Cour des comptes.

Depuis le démontage des portiques d'Ecomouv, l'Etat a dû rembourser plus de 800.000.000 d'euros à la société.

Le plus grand gaspilleur de l'argent public, c'est l'Etat. On s'étonnera, après toutes ces mauvaises gestions financières, que nos impôts et taxes augmentent sans cesse !

Bien à vous

breizmabro

@Lucile | 29 avril 2015 à 17:28
"Êtes-vous contre toute dénonciation ?"

Oui, je suis contre toutes dénonciations car elles ont comme corollaire, souvent, la diffamation et l'erreur judiciaire.

Lorsqu'il s'agit d'enfants, de femmes ou d'hommes, voire d'animaux maltraités, cela devient une obligation légale d'assistance à personnes (animaux) en danger, même si l'anonymat existe également mais cette fois n'est pas critiquable.

J. Marques

La caste des hauts fonctionnaires se défendra toujours bec et ongles pour défendre ses prébendes. Quoi que puisse faire un de ses membres, jamais il ne sera poursuivi en justice.

Cette dame devrait être radiée de la fonction publique et poursuivie pour détournement d'argent public.

Il n'en sera rien, elle va vite avoir un emploi où elle se fera oublier.

sylvain

Rédigé par : Christian C | 30 avril 2015 à 07:20

Très bon commentaire de Christian C, alias Garry Gasparry ; merci d'avoir répondu à mon appel, nous brûlions d'impatience ; mais et les chrétiens, vous avez oublié les chrétiens, c'est pas gentil ça !

Christian C

Je rejoins le sens de votre conclusion, si je ne partage pas, loin s’en faut, l’ensemble de votre analyse.

Que le numéro de Sébastien Thiéry relève d’un humour potache digne d’un amphithéâtre d’université plus que de la soirée des Molière, j’en conviendrai bien volontiers ; de là à considérer qu’il a ainsi ridiculisé la fonction du ministre… Madame Pellerin serait donc touchée dans sa dignité parce qu’un bouffon s’est présenté nu à elle ainsi qu’à l’ensemble de la salle ? Je ne partage pas ce point de vue.

Quant à la délation que vous dénoncez, elle me choquerait tout autant qu’elle vous choque si les tutelles exerçaient leur droit de regard sur les institutions dont elles ont la responsabilité. Le document adressé la veille du Conseil d’administration à ses membres ne semble pas le fait d’un potentiel successeur d’Agnès Saal à la présidence de l’INA. Comme l’indique le site http://www.challenges.fr/media/20150428.CHA5365/ce-rapport-qui-a-fait-chuter-la-presidente-de-l-ina-agnes-saal.html , « plusieurs salariés souhaitent vous alerter d’un grave dysfonctionnement au sein de cette entreprise en vous communiquant des éléments pouvant relever d’abus de biens sociaux », il s’agit plutôt de salariés de l’institution.

Le lien de subordination dit assez clairement en quoi il consiste : imaginez-vous un collaborateur de l’INA demandant une entrevue à sa présidente en vue de la mettre en garde parce qu’elle ne respecte pas la loi ? Votre démonstration laisse par ailleurs à désirer ; « tant on préfère la preuve confortable, paresseuse de l'insinuation discrète et irresponsable à l'éclatante et solide démonstration des charges et des transgressions. » Le rapport communiqué aux administrateurs (69 pages) constitue une démonstration des charges et des transgressions si incontestable que seule la démission de la présidente de l’INA était de nature à dénouer cet abus.

Cette « affaire » rappelle combien il semble difficile à toute personne investie de pouvoir et attributaire de budgets incontrôlés (Thierry Lepaon, Mathieu Gallet, Agnès Saal, et tant d’autres avant eux) de garder avec le réel un contact ordinaire.

Véronique Raffeneau

L'anonymat de la mise en cause d'Agnès Saal, cette manière lâche, est de toute façon à l'image de l'impunité et de l'immoralité du mico-monde que cette mise en cause prétend dénoncer.

Je suis d'accord : comment peut-on espérer la plus petite exigence de morale publique, de morale tout court, chez les innombrables qui, à leur façon, célèbrent et congratulent l'anonymat de la dénonciation ?

L'épisode Saal dit tout de la désinvolture grave, écœurante, d'une haute fonction publique sans foi ni loi, où la transgression du bien commun va de soi.

Le lynchage médiatique qui en a résulté dit également tout de cette étrange exigence de transparence et de vérité "spontanée" qui apparaît d'un coup d'un seul chez nos vertueux du dimanche, lesquels, en temps habituel, sont si perméables à toutes les complaisances.

Et par-dessus le marché, à nos justiciers des ondes et des images, il faut - condition sine qua non – la laideur d’une lettre anonyme pour qu'ils trouvent le courage et la fermeté intellectuels de mettre en cause et en question les mille et une transgressions qu'ils côtoient pourtant quotidiennement dans le micro-monde. Comme on respire !

Robert Marchenoir

Pour la deuxième fois, Valls nomme un proche préfet

http://www.lejdd.fr/Politique/Pour-la-deuxieme-fois-Valls-nomme-un-proche-Christian-Gravel-prefet-hors-cadre-apres-Sebastien-Gros-730246

Christian Gravel, directeur du Service d'information du gouvernement (SIG), et proche de Manuel Valls, a été nommé préfet hors-cadre sur proposition du ministre de l'Intérieur. En janvier, son ancien chef de cabinet, Sébastien Gros, avait également eu droit à ce traitement.

C'est une nomination en forme de faveur que fait Manuel Valls à un de ses proches collaborateurs : mercredi, le communicant Christian Gravel a été nommé préfet hors-cadre sur proposition du ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve.

C'est une faveur... mais c'est aussi un usage.

A l'annonce de la nomination de Sébastien Gros en janvier, Matignon s'était justifié, relevait Europe 1, arguant qu'il est "d'usage que le chef de cabinet du Premier ministre soit nommé préfet, si les conditions le permettent et que son parcours le justifie."

Donc, le Premier ministre avoue ouvertement qu'il est "d'usage" de piquer dans la caisse.

En 2013, sur 250 préfets, seuls 127 étaient affectés à un poste territorial, selon un rapport de la Cour des comptes.

En clair : la moitié des préfets sont payés à ne rien faire. Et ils "gagnent" leur retraite pendant ce temps-là.

Alors les indignations surjouées de Madame Pellerin sur les notes de taxi de Madame Saal...

Giuseppe

Dehors ! Fuera ! Pour ce type de comportement, je pense que tous ces hauts fonctionnaires qui habitent d'emblée des fonctions régaliennes et qui n'ont jamais mis les pieds en entreprise, ne savent pas ce qu'est compter. Là-dessus rien de nouveau.
Dans le fond ils s'en fichent, un emploi réservé, une fonction grassement rémunérée, un monde où tout est dû, un parcours balisé, inaccessible même au plus brillant des roturiers.

On peut se poser la question, en effet, de l'efficacité de la dénonciation de tels comportements sur les autres et sur la personne elle-même, chez certains peu de choses en vérité, le cas Balkany est un cas d'école. Et le petit marquis qui se faisait cirer les escarpins à l'Elysée croyez-vous qu'il avait pensé une seule seconde au rapport serviteur/prince ? Pas du tout.

Alors que cela se sache est très bien, d'ailleurs avec la crise et son cortège de misère qui enfle, tout cela devient moins anodin, pour le bien d'ailleurs de la politique et en finir avec cet entre-soi qui ne fabrique que des irresponsables.
Je viens de voir passer une annonce pour un manager de site informatique avec des références souhaitées dans le domaine cité ; des références qui feraient pâlir de honte le plus performant des hackers : 921 euros brut par mois pour 21 h par semaine... Il faudra expliquer au recruté, alors qu'il existe des personnages qui consomment des dizaines de milliers d'euros dans un taxi, qu'avec le salaire qui lui est proposé, il se doit de sauter au plafond.

Frank THOMAS

"Je n'aime pas que nous soyons entrés, pour débusquer l'immoralité des autres - seulement celle des autres ! - dans une société de coups fourrés, de dénonciations et de lettres anonymes."

Je suis en accord avec le fond de ce billet.
Bien qu'en soi la "faute" de Mme Saal soit bénigne, il reste que de l'avoir commise manifeste un sentiment qui se répand de plus en plus dans nos élites : celui d'appartenir à une caste privilégiée autorisée à ne pas s'appliquer les règles qui s'imposent aux citoyens ordinaires. La vertu dont Montesquieu faisait la pierre angulaire de la démocratie semble être devenue une ringardise bonne pour les petites gens ou les imbéciles. Cette dérive n'est évidemment pas pour rien dans le rejet des élites et dans la montée, ici et ailleurs, des populismes (de ce point de vue d'ailleurs, l'affaire de Jeanne et du financement occulte du FN est de nature à désespérer un peu plus ceux qui pensaient trouver là des personnages "mains propres et tête haute").

Cependant vous semblez considérer que cette gangrène des "coups fourrés, dénonciations et lettres anonymes" est l'apanage de notre temps.
Et les sycophantes grecs, les dénonciations à l'Inquisition, les "bocce di verità" vénitiennes, les lettres anonymes des "bons français" à la Kommandantur ?
Bassesse éternelle hélas.

Robert Marchenoir

Quand on arrive à obtenir les chiffres, on découvre que les fonctionnaires ne sont pratiquement jamais sanctionnés :

http://www.lepoint.fr/editos-du-point/sophie-coignard/coignard-l-impunite-des-fonctionnaires-27-04-2015-1924427_2134.php

Leur impunité n'est donc pas une légende. Ajoutez à cela la remarque d'Eric Verhaeghe, qui connaît bien la question, et qui observe que cette dame reste dans la fonction publique où elle obtiendra un autre poste, sans doute payé entre 6 000 et 10 000 euros nets par mois (sans compter la voiture de fonction et autres menus avantages en nature...), et vous comprenez pourquoi j'ai dit que cette pseudo-démission ordonnée est une hypocrisie de première grandeur, destinée à vite balayer la poussière sous le tapis avant que des petits curieux ne posent trop de questions.

Le problème n'est pas Agnès Saal. Ce n'est pas une question de "brebis galeuses". Le problème, c'est le système politico-fonctionnarial lui-même. Ce n'est pas non plus une question de "faiblesse humaine". Quand vous avez un système qui incite à la "faiblesse humaine" et même punit ceux qui ne s'y abandonnent pas, évidemment que vous allez rencontrer la "faiblesse humaine" à chaque détour de couloir.

Je connais personnellement un ex-fonctionnaire qui a subi des menaces parce qu'il travaillait trop (ce qui veut dire qu'il travaillait simplement normalement), et ce genre de témoignage n'est pas difficile à trouver.

Jean-Paul Ledun

@S Carioca

Si si c'est très exact. C'est une Autrichienne (professeur de son métier) qui me vous l’envoie dire.
Maintenant si vous êtes dehors et que vous voulez la faire venir à vous, c'est bien "heraus" qui est juste.

Gut nacht.

Tipaza

Rien n’est perdu pour Agnès Saal.
Il lui reste la possibilité d’une nomination comme préfète « hors cadre ».
Elle pourra ainsi profiter de la sécurité de l’emploi, même en cas de changement de majorité, mais avec une rémunération de haut fonctionnaire smicarde comprise entre 5500 et 6000 euros brut mensuel.
De quoi se limiter au vélo-taxi pour des déplacements, plus écolos il est vrai.

S Carioca

@Robert Marchenoir
"Agnès Saal est un bouc émissaire commode : le moindre fonctionnaire, à son échelle, bénéficie de privilèges tout aussi scandaleux en proportion de son traitement (et ne parlons pas des hommes politiques)."

Non. Pas un bouc émissaire. Juste celui qui s'est fait choper.

@Michelle D-LEROY
"Et encore deux ans à subir cela ! mais chut."

Vous rigolez ?
Qui que ce soit ce sera bien plus.

S Carioca

Lieber Jean-Paul (Ledun)
Das hast du geschrieben :
===============
"heraus ! (soutien à la langue de Goethe)"
S Carioca
hinaus !
Définit l'action d'aller de l'intérieur vers l’extérieur.
Heraus définit l'action inverse : de l’extérieur vers quelqu'un...
Bitte schön, danke schön.

Pas exactement, mais justement moi je ne suis pas à l'INA. Je suis dehors, là où est la place de cette dame. Donc "heraus" ! Venez me rejoindre dehors !

Alex paulista

"Quant à A.Saal, c'est l'arbre qui cache la forêt. M.Gallet n'a pas été démissionné."
Rédigé par : anne-marie marson | 29 avril 2015 à 10:59

Les 41 000 euros de taxis de Mme Saal pour des déplacements de sa petite personne qui a déjà un véhicule avec chauffeur à sa disposition, c'est un peu différent de la rénovation d'un patrimoine public classé qui possède des boiseries d'époque qu'on ne trouve plus...
Quiconque a essayé de rénover les moulures de sa porte d'entrée pour respecter le style de l'immeuble sait que cela coûte dix fois plus cher que d'acheter une jolie porte neuve à Brico Dépôt.

Non, il fallait virer illico Mme Saal
- parce qu'elle est malhonnête
- parce qu'elle n'a pas le sens du fric

D'ailleurs ce second point me choque encore plus que le premier : je préfère quelqu'un d'un peu intéressé qui n'aime pas gaspiller l'argent (comme ces parlementaires qui ont acquis un bien immobilier avec leurs indemnités de logement) que quelqu'un qui ne perçoit pas de disproportion à gaspiller plus que son salaire pour une fonction annexe (ses déplacements).
Car je pense que taxi + chauffeur + amortissement du véhicule de fonction étaient supérieurs à son traitement... si au moins elle avait cessé d'avoir un chauffeur et une voiture de fonction, pour négocier un abonnement à prix fermé, entre plusieurs sociétés de taxis. Voire un meilleur prix et un abonnement pour un ensemble de cadres de l'INA...
Mais non.
RAUS

Savonarole

J'observe que les Français n'ont guère changé depuis 1792, toujours prêts à dépecer Marie-Thérèse Louise de Savoie-Carignan (Maria Teresa Luisa di Savoia), princesse de Lamballe, dite « Mademoiselle de Carignan » ou « Madame de Lamballe », seule la haine sociale a changé, on s'en prenait hier aux aristocrates, on s'en prend aujourd'hui aux hauts fonctionnaires de l'Etat.
La marquise de Lamballe fut dépecée "in vivo", aujourd'hui la presse française procède de la même manière, mais plus soft.
Se contenter aujourd'hui de relire les Animaux malades de la peste de La Fontaine, pour en tirer mille conclusions est absurde.
C'est tout un fonctionnement aristocratique de la fonction publique qu'il faut revoir.
Qu'on nous parle du Sénat et des sénateurs, des appartements de fonction, des salaires, primes incluses, des coiffeurs et cigares gratuits, voyages d'études et tutti quanti, on rigolera alors sur les 40.000 euros de cette écervelée.

sylvain

Ceci doit être encore un coup de Garry Gaspary, notre déchristianiseur de service :

"L'exemple de l'enseignement est évidemment le plus flagrant lorsqu'on apprend qu'au collège, en cinquième, les élèves devront étudier l'Islam de façon obligatoire en lieu et place du Moyen Age où les cathédrales et le christianisme seraient trop présents, cette seconde étude deviendra optionnelle. Si cela n'est pas un symbole fort, que nous faut-il de plus ?
Mais qui pourrait de l'opposition ou des intellectuels les plus critiques élever la voix, sans être taxés au mieux de ringards ou de réacs, au pire de xénophobes ou d'infâmes soutiens au FN ? Les mots sont épatants pour museler les plus velléitaires."
(Michelle D-LEROY)

Coucou Gaspacho ! chrétiens, christianisme kss kss

protéiforme

Vol = soustraction frauduleuse de la chose d'autrui.

Il n'y a rien d'autre à dire.
Madame Saal est donc coupable de vol.
Que fait la justice M. Bilger ?

Jean-Paul Ledun

"heraus ! (soutien à la langue de Goethe)"
S Carioca

Wenn schon : hinaus !
Définit l'action d'aller de l'intérieur vers l’extérieur.
Heraus définit l'action inverse : de l’extérieur vers quelqu'un...
Bitte schön, danke schön.

Cher Philippe, je lis que breizmabro et Michelle (ma belle) m'ont devancé. Je vais tout à fait dans leur sens.
En lisant votre billet, je me disais: "Bizarre comme c'est bizarre, il me semble avoir lu le discours inverse du même auteur sous l'autre présidence".
Celle de petit bonhomme... qui ne sera pas élu et s'il est intelligent ne se présentera pas à la primaire de son parti.
A mon avis.

Quant à M'ame Saal, à mon avis elle était en service commandé pour FH : sauver le statut des taxis parisiens, pour qu'ils ne refassent surtout pas grève.
Cela fait tellement désordre...

Franck Boizard

"Pour ma part, cette affaire ne laisse pas de m'étonner. Comme si rien ne servait à rien."

Vous êtes quelquefois d'une naïveté qui me foudroie. Vous lirez avec profit l'excellent article d'Eric Verhaeghe, qui fait remarquer que, la dame n'ayant pas démissionné de la fonction publique, les conséquences de cette affaire ne sont pas grandes pour elle :

INA : pourquoi Agnès Saal n'a pas vraiment démissionné

breizmabro

@ lcdsm | 29 avril 2015 à 16:25
"Cette dame a démissionné c'est bien mais elle n'a pas rendu l'argent volé aux contribuables que nous sommes"

C'est vrai MAIS les contribuables que nous sommes ont-ils demandé à Mitterrand de nous rendre l'argent dépensé pour l'entretien de sa famille bis ? leurs hébergements (été/hiver), leurs gardes du corps, leurs moyens de transport pour déposer "Madame" (fille du roi François), leurs vacances en Egypte dans l'hôtel Old Cataract, le plus ancien des palaces de la ville d'Assouan (etc. etc.) ? Pas que je sache.

Et comme vous le savez les exemples viennent d'en haut.

Robert Marchenoir

Agnès Saal a dit, et cela ne m'étonnerait pas, que ces pratiques existaient avant son arrivée.

En somme, vous pouvez piquer dans la caisse à condition que ça ne se voie pas.

Agnès Saal est un bouc émissaire commode : le moindre fonctionnaire, à son échelle, bénéficie de privilèges tout aussi scandaleux en proportion de son traitement (et ne parlons pas des hommes politiques). Je ne citerai que les congés-maladie de complaisance qui sont quasiment un "droit acquis", et allongent considérablement des vacances déjà fort généreuses. Mais on pourrait en écrire des pages - et d'ailleurs elles ont déjà été écrites, sous forme d'innombrables rapports, livres, études et enquêtes qui s'entassent dans les tiroirs.

Obliger cette personne à la démission est un acte d'une hypocrisie et d'une lâcheté insondables.

A l'appui, ces articles du Figaro Vox :

http://ac.matra.free.fr/FB/20150429ver.pdf

http://ac.matra.free.fr/FB/20150429combaz.pdf

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