La garde des Sceaux a tenu longtemps et pour un pouvoir qui, derrière l'affichage républicain, est sectaire et si peu rassembleur, il convient de la créditer du maintien à son poste du procureur général de Paris, François Falletti, qui sera à la retraite au mois de juin.
Je tiens pour rien l'escarmouche qui les a opposés au mois de janvier 2013 et qui n'a pas entraîné le départ de ce magistrat estimable. Il lui a suffi de manifester son refus pour qu'on en prenne acte et qu'il demeure. Le quinquennat de Nicolas Sarkozy, dans une situation semblable, n'aurait fait qu'une bouchée du récalcitrant !
Ce n'est pas dire non plus qu'elle a oublié de promouvoir ces membres si respectueux de l'état de droit à la Chancellerie - ces syndiqués de la gauche, voire de l'extrême gauche judiciaire, si tristement remarqués avec le Mur des cons - mais reste que dans les juridictions, la ministre de la Justice n'a pas tenté de procéder, pour la hiérarchie, à des bouleversements partisans.
Il faut lui rendre hommage sur ce plan comme, d'ailleurs, pour la courtoisie dont elle a su toujours faire preuve à l'égard de la magistrature dans son ensemble.
Mais ces bonnes dispositions semblent risquer d'être battues en brèche puisque Christine Taubira craque sur le tard.
En effet, pour le poste capital de procureur général près la cour d'appel de Paris, plusieurs candidats sont évidemment en lice parmi lesquels, directement ou indirectement, j'en connais au moins trois qui dans des registres différents sont remarquables : François Feltz, Robert Gelli et Xavier Ronsin.
Mais, si j'ai bien saisi, ils pâtissent du handicap grave d'être des hommes et d'exercer leur pratique professionnelle à Paris ou à Bordeaux.
Puisque les gens bien informés considèrent que la garde des Sceaux a une favorite pour cette fonction : Catherine Champrenault, qui a été notamment procureur de la République à Avignon avant d'assumer des responsabilités, depuis un peu plus de trois ans, comme procureur général à la cour d'appel de Basse-Terre en Guadeloupe.
Quand elle officiait à Avignon, j'ai relevé ces paroles qui manifestent bien sa tonalité judiciaire dominante : "Procureur de la République, un rôle exigeant mais passionnant car on participe à la régulation sociale. Mon travail n'est pas seulement de requérir des peines mais de travailler "l'humain" (sic) et l'aider à retrouver le droit chemin".
On nous indique par ailleurs qu'elle est compétente et estimée mais je n'ai jamais lu, de la part de Franck Johannès, autre chose que ce type d'appréciations sur des magistrats à la sensibilité de gauche (Le Monde).
Surtout le garde des sceaux tient, paraît-il, à ce qu'une femme occupe ce très haut poste à Paris. Je ne suis pas persuadé que ce désir soit de nature, s'il est exaucé, à conforter la légitimité de cette professionnelle, tant il est décalé par rapport à la seule obligation qui vaille : faire nommer le meilleur pour cette charge prestigieuse.
On nous ressasse la phrase de Françoise Giroud sur l'égalité des sexes : elle serait réalisée quand une femme médiocre sera nommée à un poste important ! Soit mais même pour complaire au féminisme militant, il ne faudrait pas en abuser !
En l'occurrence, Catherine Champrenault ne l'est pas mais je doute cependant qu'elle soit plus accordée, avec sa carrière, à ce qu'on attend d'un procureur général à Paris que les trois hommes évoqués plus haut.
Une conception intégriste de la parité a déjà eu des effets dévastateurs avec la nomination de certains ministres depuis 2012.
Faut-il à tout prix continuer dans cette voie et préférer une femme dont ce sera le seul avantage par rapport à des hommes indiscutablement mieux armés et préparés ?
Certes la Guadeloupe, pour Christiane Taubira, doit avoir un parfum exotique qui la pousse à en imprégner ses choix les plus lourds de conséquences mais les hommes de métropole n'ont pas à s'excuser de n'être que ce qu'ils sont et de résider là où ils travaillent.
Peut-être tout n'est-il pas joué ?
Si c'est le cas, Christiane Taubira aura craqué malheureusement, mais sur le tard.
Elle aura droit à un satisfecit seulement partiel. Dommage.
@ Robert Marchenoir | 30 mai 2015 à 14:00
Vous voilà reparti pour Moscou...
Vous finirez au dispensaire !
Rédigé par : Alex paulista | 03 juin 2015 à 05:34
Décodage du prétendu "malaise" dans les hôpitaux parisiens qui nous vaut une belle grève, une de plus - ce qui, je suppose, fait partie de l'immense supériorité du système "public" de santé sur le système privé :
http://www.eric-verhaeghe.fr/ap-hp-lhopital-public-et-linteret-general/
Alors que la population parisienne représente 3% de la population française, l’AP-HP assure 10% de l’offre hospitalière nationale, hôpitaux privés compris… [...]
L’hypertrophie parisienne présente (peut-être) un certain nombre d’avantages en termes d’excellence, mais il faut bien constater qu’elle incarne à merveille les inégalités françaises, avec une redistribution des moyens collectifs au profit des plus riches ou des mieux initiés. [...]
Aucun (sauf exception) professeur d’université praticien hospitalier (PU-PH) parisien n’accepterait de s’exiler en banlieue ou dans une province sous-équipée pour aller exercer son art. Il a besoin d’être à Paris et de pouvoir retourner chez lui, dans les beaux quartiers, chaque soir, pour organiser des dîners où il promet au gratin politique parisien de le soigner avec diligence en échange d’une tolérance vis-à-vis du budget de l’AP-HP, ou en tout cas de son service.
Etc., etc.
Et pendant ce temps-là, la machine étatiste, fonctionnariale et médiatique continue à faire pleurer Margot avec la pauvre petite ninfirmière qui travaille gratuitement jour et nuit pour sauver les agonisants, la beauté de la Sécurité sociale qui "redistribue" au profit des chômeurs de la Creuse, et ainsi de suite.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 30 mai 2015 à 15:41
Alex paulista | 30 mai 2015 à 01:40
Celle-là, personne n'avait jamais encore osé la faire. Pas ouvertement, en tous cas.
Vous prétendez donc que le christianisme impose une assurance-maladie d'Etat obligatoire, avec des cotisations proportionnelles au revenu !... Il serait amusant que vous nous indiquiez l'encyclique, ou le passage du catéchisme, ou encore le verset de la Bible qui dit cela.
Comme la création de la Sécurité sociale date de 1945, et que l'idée même d'assurance-maladie était totalement inconnue aux heures les plus glorieuses du christianisme, j'en conclus que pour vous, tous les chrétiens entre Jésus-Christ et 1945 étaient des hérétiques, y compris les saints et les docteurs de l'Eglise ? Seul l'avènement du gouvernement communiste du général de Gaulle aurait donc permis l'avènement du vrai catholicisme ?
Les communistes avaient déjà tenté de faire un hold-up sur la Résistance et la république post-1945, mais là, vous poussez l'escroquerie intellectuelle à des niveaux inégalés !
Je vous rappelle que Pie XII a menacé d'excommunication les catholiques qui apporteraient leur soutien au communisme. C'est même pour cela que l'URSS a lancé, en 1945, une campagne de diffamation à son égard qui dure encore aujourd'hui ; qu'elle a persécuté les catholiques des pays de l'Est ; qu'elle a tenté de faire assassiner Jean-Paul II ; qu'elle a créé le prétendu Conseil œcuménique des Eglises basé à Genève, qui est tellement œcuménique qu'il n'inclut pas... l'Eglise catholique ; Conseil œcuménique des Eglises qui est un faux-nez du KGB, où la Russie était représenté par un certain Cyrille... devenu, aujourd'hui, patriarche de l'Eglise orthodoxe russe, soutien fervent de Vladimir Poutine... et toujours agent du KGB, qui a simplement changé de nom (FSB/SVR).
Tandis que Moscou persécute activement, aujourd'hui, les Eglises catholiques qui se trouvent sur son territoire et sur celui de l'Ukraine occupée. Avec l'aide, bien sûr, de l'Eglise orthodoxe russe, qui est, à toutes fins pratiques, une branche des services secrets depuis 1943.
Et au fait, puisque vous êtes en Amérique latine : vous êtes au courant, j'espère, que la prétendue "théologie de la libération" est une opération montée de A à Z par le KGB au titre de ses célèbres "mesures actives" ?
Rédigé par : Robert Marchenoir | 30 mai 2015 à 14:00
Ben alors Garry Gaspary ? Il y aurait dans cet espace des conspirationnistes (dont vous) contre catastrophyrole ? Du calme : il rentre à Barcelone...
Soyez donc indulgent ! Il faut un chef ou comment disent-ils déjà : la personnalité charismatique ? Non. L'homme providentiel !
Comment il avait réglé son compte à @ eileen et le boeuf titonton pardon mirliton.
L'absence d'humour précède souventes fois la catastrophe. L'Histoire est là pour les preuves.
Rédigé par : calamity jane | 30 mai 2015 à 11:19
@ Alex paulista
Pour plaire à sbriglia ? Une des conditions pour poster ici est la nécessité de plaire à sbriglia ?
Mince...
@ sbriglia
Seuls les incultes peuvent prendre le puritanisme que Robert Marchenoir s'évertue à déverser ici pour autre chose qu'une piètre tentative de rationalisation du catholicisme par la Réforme. Quand vous aurez fini de perdre votre temps en lisant du Onfray, je vous conseille de vous mettre à Max Weber, vous retrouverez dans son Die protestantische Ethik und der Geist des Kapitalismus une belle analyse, datant pourtant de 1910, du discours de Marchenoir.
Seuls les incultes peuvent prendre les flatulences que nous inflige Savonarole pour de l'humour. Que les pétomanes vous fassent rire, je peux l'entendre, mais beaucoup ici (dont moi) les trouvent juste vulgaires.
Quant à l'étalage ridiculement précieux que vous faites de la langue française pour distribuer bons et mauvais points aux uns et aux autres, il pourrait, d'un point de vue économique, avantageusement être remplacé par les +1 et autres "like" de ceux qui n'ont rien à dire et qui n'en pensent pas plus.
Rédigé par : Garry Gaspary | 30 mai 2015 à 10:30
"Alors, pourquoi la Sécurité sociale, seule de son genre, vous soustrait-elle plus d'argent lorsque vos revenus sont plus élevés, alors qu'elle ne vous remboursera pas davantage si vous êtes malade ?
En quoi serait-ce juste ?"
Rédigé par : Robert Marchenoir | 29 mai 2015 à 23:08
C'est le concept de solidarité.
C'est plus "juste" au sens chrétien. Pour plus de détails sur comment JC a dépassé la Loi du Talion et ses comptes d'apothicaire, relisez Hegel ou allez à la messe.
Rédigé par : Alex paulista | 30 mai 2015 à 01:40
Quand je dis que le communisme est criminel y compris quand il infecte l'organisation de la santé dans les pays dits démocratiques, voilà de quoi je parle :
http://www.telegraph.co.uk/news/health/news/11637801/PIC-AND-PUB-A-level-student-died-from-stomach-cancer-after-doctors-dismissed-her-weightloss.html
Des titres comme ça, vous en avez un tous les quinze jours dans la presse britannique.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 30 mai 2015 à 01:29
Alex paulista | 29 mai 2015 à 02:40
Vous mélangez tout. Jamais lu une bouillie aussi confuse.
En revanche, vous rappelez utilement un fait dont peu de gens mesurent la portée : la Sécurité sociale française a cette particularité de faire payer les cotisations d'assurance-maladie proportionnellement au revenu, contrairement à une assurance-maladie normale.
C'est une injustice et un scandale.
Une cotisation d'assurance n'est pas proportionnelle au revenu. Elle est proportionnelle au risque. Quand vous assurez votre voiture, votre assureur ne vous demande pas combien vous gagnez. Il vous demande quelle voiture vous conduisez, quel est votre âge, votre sexe, etc. Tous ces critères influent sur le risque occasionné à votre assureur.
Même chose lorsque vous assurez votre logement, votre brouette... ou votre vie.
Lorsque vous souscrivez à une "mutuelle" française, c'est-à-dire à une assurance-maladie complémentaire de droit (à peu près) privé, vos cotisations dépendent de votre risque (et bien sûr des garanties que vous souhaitez), et en aucune manière de vos revenus.
Alors, pourquoi la Sécurité sociale, seule de son genre, vous soustrait-elle plus d'argent lorsque vos revenus sont plus élevés, alors qu'elle ne vous remboursera pas davantage si vous êtes malade ?
En quoi serait-ce juste ?
La réponse est très simple : une fois de plus, la Sécurité sociale n'est une assurance-maladie qu'en apparence. En réalité, c'est un système d'oppression communiste de l'économie et de la société.
Le communisme n'aime pas les "riches", et cherche à leur nuire par tous les moyens. Si, et si seulement vous êtes communiste, vous pouvez approuver le principe de la Sécurité sociale.
Si vous ne l'êtes pas, vous devez vous rendre à l'évidence : non seulement la Sécurité sociale est extrêmement injuste, mais de plus elle détruit l'économie : elle crée du chômage et de la pauvreté.
Le poids hallucinant des cotisations dites sociales sur les salaires abaisse les revenus nets des salariés, rend le travail extrêmement cher, crée du chômage, dissuade les entreprises de se lancer, de croître et d'embaucher, démotive les employés et dissuade leur évolution, etc.
Encore une fois : comparez le taux de chômage et les revenus nets en France et en Suisse... c'est le jour et la nuit.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 29 mai 2015 à 23:08
"La question n'est pas de savoir s'il faut dépenser pour la santé, ni combien, c'est plutôt : comment ?"
Rédigé par : Lucile | 29 mai 2015 à 13:49
Je vous suis tout à fait.
Mais à la base je réagissais à la déclaration que l'État n'avait pas à avoir de dépenses de santé ni d'enseignement pour se consacrer uniquement à la police et la défense.
Pour plaire à sbriglia il faut éviter d'être attendu ou insipide. Maudire toute solidarité, prôner le racialisme, voilà qui est vivifiant pour ses vieux neurones qui s'encanaillent.
J'ai un peu de mal à laisser sans réagir des énormités s'écrire sur le blog de notre hôte. Même si réagir c'est entrer dans le jeu de certains trolls à l'argumentaire préparé.
Au fond il a raison, on est toujours un peu insipide quand on réagit aux provocations.
À méditer.
Rédigé par : Alex paulista | 29 mai 2015 à 15:39
Eh ben, l'hôpital public ça craint ! Trois personnes discutent du système de santé en France et très vite on voit que chacun a une anecdote à rapporter sur le manque de sérieux qui y règne.
De mon côté, j'évoquerais bien la perte des résultats d'un examen sur un proche, par vidéo-capsule... On reprend à zéro, déplacement, digestion, attente... Ah, c'est beau ! A noter que ce proche ne fut nullement étonné de cette perte. Le jour de la remise de la capsule, bien qu'il ait fait observer à la "cadre de santé" qu'elle avait omis de poser une étiquette avec nom et prénom du patient, celle-ci s'en était allée en lui répondant que cette précaution n'était vraiment pas nécessaire...
Cela se passait à l'hôpital de Quimper, en Bretagne, où il y a trois ans une personne atteinte par un cancer du poumon avait eu le malheur de s'être fait soigner ; il y subit un traitement de radiothérapie sur le poumon droit au lieu du gauche !!
http://archives-lepost.huffingtonpost.fr/article/2011/05/27/2508174_quimper-atteint-d-un-cancer-un-patient-est-soigne-du-mauvais-poumon.html
Très inquiétant tout ça...
Rédigé par : herman | 29 mai 2015 à 15:26
@Alex paulista
La question n'est pas de savoir s'il faut dépenser pour la santé, ni combien, c'est plutôt : comment ? Comment faire pour qu'avec ce qu'on y consacre, on obtienne les meilleurs résultats possibles. L'administration publique est-elle la mieux placée pour bien gérer ? D'après les exemples connus, pas nécessairement. Ce n'est d'ailleurs pas seulement une question de gestion, c'est aussi la manière dont sont traités le patient et accessoirement sa famille.
Dans mon coin, il y a une clinique de pointe et des hôpitaux lamentables. La clinique de pointe a ouvert un service qu'elle n'a pas le droit d'appeler d'urgences, et qu'elle n'a pas le droit d'ouvrir 24 h sur 24, pour ne pas concurrencer l'hôpital, ce que je trouve inique, car si l'on se pointe à l'hôpital de nuit, on a toutes les chances d'être renvoyé chez soi, après avoir traîné dans les couloirs pendant plusieurs heures, même au beau milieu d'un AVC (mon père, arrivé à 20 heures un dimanche soir a été ainsi renvoyé à la maison, complètement paralysé, à 3 heures du matin, avec le diagnostic, "phobie de la marche". Véridique. Pendant que j'attendais à l'accueil, sous un panneau qui expliquait au public quels étaient les symptômes de l'AVC en conseillant de se rendre au plus vite à l'hôpital, j'ai vu arriver avec son mari une femme sur le point d'accoucher. La réceptionniste a fait semblant de ne pas la voir. Intimidés, les deux jeunes rôdaient devant le guichet en essayant de se faire remarquer par elle). La clinique privée ouvre de 8 h du matin à 8 heures du soir, on est accueilli par des gens qui ne regardent pas ailleurs et vous dirigent immédiatement là où il faut. S'il y a diverses analyses à faire, elles sont faites sur place, on a les résultats très vite, et tout ça à un tarif normal.
Autrement, bien sûr qu'il faut mutualiser pour qu'il y ait compensation entre les mieux portants et les plus aisés d'une part, les malades et les plus pauvres de l'autre. Ce n'est pas remis en question.
Rédigé par : Lucile | 29 mai 2015 à 13:49
Merci, sbriglia.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 29 mai 2015 à 13:22
Il n'y a peut-être pas d'intellectuels à droite comme l'écrivait je ne sais quel commentateur de bas étage il y a peu sur ce blog, mais j'ai quand même plus de plaisir et me remplit mieux la cervelle à lire les commentaires de Robert Marchenoir, toujours précis et documentés, que les insipides et attendues logorrhées fielleuses de certains qui se reconnaîtront (JDR n'en fait pas partie : je le lis toujours avec attention et parfois même me surprend à être d'accord avec lui...).
En tout état de cause la palme de l'humour est à droite pour longtemps - merci Savo ! - la permanence du sérieux étant la triste nécessité du camarade syndiqué de base...
Rédigé par : sbriglia | 29 mai 2015 à 09:26
@ Lucile, herman, Robert Marchenoir
La question n'est pas de savoir si une clinique privée est capable de soigner les gens. C'est une évidence, et avant la guerre de 39-45 ça marchait comme ça en France.
La question est plutôt sur les dépenses : faut-il une dépense publique pour la santé ? La facture doit-elle être pour chacun ou bien mise en commun ?
Bien sûr, la solidarité a un coût. Dès qu'on gagne plus que la moyenne, on paye pour les autres. Autrement dit, on paierait moins si on payait une assurance que ce que l'on paye de cotisations sociales.
Idem pour l'enseignement.
Pour autant, doit-on promouvoir un système où celui qui a plus de revenus se fait soigner alors que l'autre se résigne, où les greffes d'organes se décident au plus offrant ?
Un système où un enfant qui ne fait rien à l'école mais fils de riche aura accès aux meilleures études alors qu'un enfant doué et travailleur mais fils de pauvre n'aura pas sa chance ?
Au-delà du problème moral (que la méritocratie ne résout que de manière illusoire d'après les Bourdieuseries), un tel libéralisme est-il efficace globalement ? Par exemple, je ne suis pas sûr que les inégalités engendrées soient gérables et certains talents risquent d'être perdus au passage.
Maintenant, si l'on s'accorde sur le fait qu'il faut un service de santé d'État, avec la couverture du territoire, les investissements et coûts fixes que cela signifie, n'a-t-on pas économiquement intérêt à avoir ce système performant appliqué à tout le monde ? Dans les petites villes, il est contre-productif de maintenir plusieurs services d'urgences.
Ce serait trop bête d'avoir laissé pourrir le système public de santé, d'avoir payé toute sa vie une assurance privée avec des hôpitaux-hôtels cinq étoiles dans la capitale, et de mourir d'un manque de moyens aux urgences publiques d'un bled de campagne où il n'y a pas d'alternative au service public, juste parce qu'on est tombé dans les pommes au mauvais endroit...
Après, bien sûr, cela ne signifie pas signer un chèque en blanc pour la santé. Il faut s'accorder sur combien on peut dédier d'argent à ce budget.
Mais je ne crois pas à un système qui ne prévoirait pas de dépenses publiques de santé. La santé et l'enseignement sont stratégiques et à la base de la notion de solidarité, bien devant tout le reste (en particulier l'assurance chômage).
Rédigé par : Alex paulista | 29 mai 2015 à 02:40
@ herman | 28 mai 2015 à 17:25
Au niveau des soins la France paraît faire partie du tiers-monde, prise en charge, technologie de pointe, véritable suivi du patient. Vous allez voir le médecin [redneck américain ultra-capitaliste] et c'est une véritable clinique dans laquelle vous êtes accueilli, sourire, joie de vivre, confiance.
C'est bien ce que je soupçonnais. Voilà pourquoi je voulais avoir l'avis d'un émigré. C'est exactement le genre de truc que personne ne vous dit jamais en France, même pas dans les cercles libéraux.
Au passage, expérience en France : visites successives dans un hôpital français public, puis privé, pour des examens un peu complexes. La comparaison est un véritable sketch : l'hôpital public est désert, sale, le personnel je-m'en-foutiste, les dossiers sont jetés en vrac par terre comme dans un hôpital africain, l'hygiène est déplorable, on voit à l'oeil nu les fautes professionnelles par lesquelles vont s'engouffrer les maladies nosocomiales, l'admission est gérée avec le sérieux d'un hôpital tadjik qui demande des bakchichs cubains, il faut marcher des kilomètres pour payer sa facture, la caisse est en panne, il faut attendre trois mois pour avoir les résultats, supplier pour avoir le droit de voir un médecin et non une simple infirmière ou "cadre de santé" (*), etc.
L'hôpital privé est petit, ramassé, tout marche comme sur des roulettes, dès le début on vous explique par le menu comment ça va se passer, on est pris en charge du début à la fin, les résultats sont disponibles sur Internet ou donnés le jour même par le médecin, les règles d'hygiène sont bien plus sévères, le paiement est instantané, etc.
Bien entendu, il ne s'agit pas d'un hôpital privé pour émirs du Golfe et amis de Vladimir Poutine ; les prix payés par le patient sont exactement les mêmes que dans le "grand service public" (mais le coût pour la collectivité est inférieur).
(*) Une dame en blouse blanche qui traînait dans les couloirs, et après laquelle j'ai dû courir comme lorsque vous courez après un vendeur pour le coincer chez Bricorama, s'est réellement présentée à moi en disant : "Bonjour, je suis cadre de santé".
Bonjour, moi je suis le camarade Marchenoirski, secrétaire du komsomol de Petrograd.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 28 mai 2015 à 20:15
@herman
@Robert Marchenoir
Même expérience en Suisse pour une de mes sœurs qui a travaillé quelques années au siège d'une entreprise agro-alimentaire au bord du lac Léman. Son assurance lui coûtait moins cher que la Sécurité Sociale, et elle était bien mieux remboursée, en particulier pour les lunettes et les frais dentaires. Ses collègues parisiens, persuadés contre toute évidence que le système français est le meilleur du monde (tout comme les Champs-Élysées sont la plus belle avenue du monde) ne la croyaient pas quand elle leur disait que c'était mieux organisé, moins cher, et pas en déficit.
Rédigé par : Lucile | 28 mai 2015 à 19:52
@Robert Marchenoir
"Cela étant, il serait intéressant d'entendre votre témoignage sur le système de santé américain."
Je ne suis pas sûr de pouvoir apporter plus sur le sujet que vous n'ayez déjà publié ici-même, vous êtes remarquablement informé sur le sujet.
En France on pense à tort que les Américains étaient intraitables avec leurs pauvres concernant la santé de ceux-ci jusqu'à l'arrivée d'Obama, alors que son projet ne concernait que la classe moyenne, basse jusqu'à je ne sais quel revenu, les pauvres étant couverts depuis déjà 50 ans...
Je suis arrivé ici avec tous les présupposés que l'on peut avoir sur les Américains lorsque l'on vient de France, autant dire que je prenais les Américains pour de grands enfants un peu neuneu sur les bords. Grave erreur ! Les Américains sont un peuple remarquable ! Je n'en suis qu'au stade de l'apprentissage, certes, mais ce qui me frappe le plus c'est leur pragmatisme. On ne tourne pas sans cesse autour du pot comme on aime à le faire en France, il en découle un dynamisme très stimulant.
Au niveau des soins la France paraît faire partie du tiers-monde, prise en charge, technologie de pointe, véritable suivi du patient. Vous allez voir le médecin et c'est une véritable clinique dans laquelle vous êtes accueilli, sourire, joie de vivre, confiance. Nulle paperasse d'ordonnance (ordonnance inutile pour toutes sortes de médicament en nécessitant une en France...), informatique entre la "clinique" et la pharmacie. On comprend pourquoi les assurances coûtent cher mais la santé mérite bien cela. Ceci étant il faudrait pour comparer les coûts avec la France faire toutes sortes de calculs interminables. S'il y a un volontaire je prends !
Rédigé par : herman | 28 mai 2015 à 17:25
herman | 28 mai 2015 à 04:07
Si Alex vous dit qu'il est prêt à accepter votre dernière proposition, qu'allez-vous donc lui soumettre ? Le versement à vie de tous ses salaires, alors qu'il ne parle "que" de 20 000 euros ? Du calme, voyons...
Décidément, c'est une manie, tous ces gens qui veulent me calmer. Qu'ils commencent donc par calmer la folle machine de dépense publique française...
Vous n'avez pas compris. Peu importe le montant de cette opération de cette personne. Ce que je mets en cause, c'est le principe sur lequel se basent les gauchistes : ils refusent de considérer quelque lien que ce soit entre les dépenses et les recettes. A partir du moment où il s'agit de la santé, c'est comme si on parlait du Saint-Sacrement : la santé "n'a pas de prix", la santé "n'est pas une marchandise", il serait donc indécent de la gérer avec une "logique comptable".
En bon français : file-moi ton pognon et tais-toi.
"Refuser la logique comptable", c'est une métaphore assez pittoresque pour dire : être malhonnête, imposer une logique de voleur. Je pense que toutes ces bonnes âmes qui "refusent la logique comptable" pour la santé seraient très en colère si leur boulanger leur rendait la monnaie de travers. C'est la célèbre morale de gauche à géométrie variable.
Quant aux limites de la bienséance, je m'adapte à mes interlocuteurs. Lorsque, comme c'est fréquent, un gauchiste fait du chantage émotionnel pour saboter une discussion politique en évoquant un cas particulier où la vie d'un de ses proches est en jeu, c'est lui qui franchit les limites de la bienséance et les règles du débat civilisé. Je ne fais que suivre les règles tacites qui me sont imposées.
Cela étant, il serait intéressant d'entendre votre témoignage sur le système de santé américain.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 28 mai 2015 à 10:02
@Robert Marchenoir
Dites donc Robert, et si Alex vous dit qu'il est prêt à accepter votre dernière proposition, qu'allez-vous donc lui soumettre ? Le versement à vie de tous ses salaires, alors qu'il ne parle "que" de 20 000 euros ? Du calme, voyons...
Pour autant, l'argumentation que vous présentez en général ne souffre pas de beaucoup de choses, simplement vous ne pouvez pas vous empêcher de franchir toutes les limites de la bienséance (j'en suis ravi !).
Vivant aux EU depuis peu je peux témoigner qu'effectivement ce que vous avancez sur l'efficience du système américain est sans commune mesure avec celui dans lequel j'ai baigné toute ma vie en France. Je ne vais pas m'étaler sur mon cas personnel mais je dirais simplement qu'aujourd'hui la réalité du concept de prise en charge du patient prend tout son sens depuis que je vis ici. Même si effectivement je vais dépenser plus pour ma santé, sans me ruiner pour autant...
Rédigé par : herman | 28 mai 2015 à 04:07
@ Robert Marchenoir | 27 mai 2015 à 21:55
Vous avez un point de vue ultra-libéral sur la chose, ce n'est pas interdit.
Mais vous vous méprenez sur ce que je dis: les soins peuvent être administrés par des cliniques privées, mais je pense qu'à la fin c'est à l'État qu'incombe de garantir un bon niveau de santé publique.
Puisque vous parlez des scanners: à quantité d'argent donnée, je préfère un système qui gère les priorités suivant le degré d'urgence que selon le compte en banque.
Idem pour l'enseignement: le mérite doit être prépondérant sur l'argent.
Même si pour que cela puisse fonctionner, il faut que le service soit suffisamment bien fait pour assurer un niveau de santé et d'enseignement satisfaisant pour tout le monde.
Vous dites qu'un système de financement privé sera toujours moins cher qu'un système public. Je n'en suis pas convaincu: comme je vous l'indiquais, dans les petites villes, il est plus rentable d'organiser un service public de qualité, le même pour les pauvres et pour les gens aisés.
En effet il revient moins cher d'investir dans un hôpital public de qualité que d'avoir un hôpital public pourri où les riches sont obligés d'aller en cas d'urgence, parce que ce sont les seuls à proposer toutes les spécialités à toute heure, plus quelques cliniques propres à chaque plan de santé qui sont jolies et propres mais n'ont pas la taille critique.
Au final, je suis persuadé qu'un système inégalitaire revient globalement plus cher de par la multiplication des postes. Certes, cela peut se contourner par la multiplication des plans de santé avec lesquels le médecin travaille: dans les petites villes, au Brésil, la plupart des médecins ont toutes les casquettes, au moins aux urgences. C'est le même médecin qui vous accueille, mais qui facture auprès de la santé publique ou votre assurance suivant les papiers que vous présentez.
Du coup la différence est un peu illusoire...
Rédigé par : Alex paulista | 27 mai 2015 à 22:36
@ Alex paulista | 27 mai 2015 à 05:02
Mon beau-père qui a cotisé toute sa vie pour une bonne assurance santé (Unimed) a eu un problème à une grosse veine qui gonflait comme un ballon et menaçait d'exploser. Il fallait l'opérer en urgence pour lui mettre un tube dans la veine. Opération délicate évaluée à 20 000 euros. L'assurance maladie refusait de payer, gagnait du temps... dans l'espoir que le problème se règle tout seul, si vous me comprenez.
Parce que vous croyez que les assurances-maladie d'Etat remboursent tout rubis sur l'ongle, sans jamais contester la nature des soins, leur opportunité ou leur montant ?
Voilà une excellente illustration du biais de gauche que je dénonçais tout à l'heure, selon lequel le moindre défaut qu'on peut reprocher à une assurance-maladie privée est exploité pour récuser le principe même de l'assurance-maladie privée, tandis que quoi que fasse l'assurance-maladie publique, rien ne saurait jamais remettre en cause la légitimité de son principe.
J'ai cité dans ce même fil d'innombrables refus de soins imputables à l'assurance-maladie d'Etat, beaucoup plus graves que celui que vous évoquez : mais c'est comme si j'avais chanté sous ma douche. Les faits qui vont à l'encontre du dogme Degauche ne sont tout simplement pas pris en compte. On les gomme, on n'a rien entendu, ils n'existent pas.
La Sécurité sociale française rembourse comme un cochon : mais personne ne s'en plaint, c'est "normal", l'Etat est bon et gentil par nature, donc la réalité ne compte pas.
Le système de santé communiste français interdit l'installation de scanners, équipement coûteux, en nombre équivalent à ceux des pays comparables, mais personne ne va se plaindre qu'on lui a refusé un scanner, pas vrai ? L'Etat ne refuse un scanner à personne : il dit simplement qu'il n'y a pas de place, qu'il va falloir attendre. Il n'y est pour rien. C'est probablement la faute de "l'ultra-libéralisme".
Vous-même, vous mettez en cause le manque de médecins en France... mais vous avez le culot de l'imputer au secteur privé ! Je vous signale que si l'on manque de médecins, c'est que l'Etat a interdit d'en former en nombre suffisant... dans l'espoir (d'ailleurs illusoire) de freiner l'explosion des dépenses de la Sécurité sociale !
Les médicaments trop coûteux ne sont pas agréés par les administrations étatiques, donc personne n'a l'occasion de les refuser à votre beau-père. En revanche, si un méchant capitaliste refuse de lui payer une opération, là ça va être la faute du capitalisme.
La perversion de fond de toutes ces anecdotes dénonçant une assurance-maladie privée qui aurait refusé de rembourser des soins coûteux, c'est l'illusion selon laquelle la santé "n'a pas de prix", allant de pair avec le sentiment que "la mort est un scandale" et que la maladie ne devrait pas exister.
Ce qui est sous-entendu par tous ces discours, c'est : la société doit soigner mon beau-père à ses frais, quels que soient les coûts. En somme, indépendamment du système d'assurance-maladie en place, public ou privé, vous êtes en train de nous dire : les autres doivent payer pour maintenir mon beau-père en vie, quoi qu'il arrive. Je me demande bien ce qui vous donne le droit de revendiquer une chose pareille.
Les gens qui raisonnent ainsi font comme si l'argent poussait sur les arbres, et qu'il suffise au président de la République d'en secouer un pour qu'il tombe une pluie de billets bienfaisante.
Désolé de vous dévoiler le pot-aux-roses : l'argent n'est pas une substance magique qui se matérialise en prononçant des formules gauchistes. L'argent, c'est tout simplement du travail. Si ce n'est le vôtre, c'est celui des autres. Il faut beaucoup de travail pour soigner les gens par la médecine moderne. Enormément de travail.
Donc, si vous me dites que "la société", ou la "Sécurité sociale", ou "l'Etat", ou même une assurance-maladie privée, doivent payer les soins de votre beau-père sans limite quelle qu'elle soit, je vous pose une question : vous-même, seriez-vous prêt à diviser votre revenu par deux durant, mettons, six mois, si cela permettait de lui payer cette opération ?
Et si vous me répondez par l'affirmative, je vous pose une autre question : seriez-vous prêt à diviser votre revenu par quatre pour tout le restant de votre vie, à vous nourrir de nouilles et à renoncer à tout ce qui fait l'agrément de l'existence jusqu'à la fin de vos jours (voiture, vacances, musique, que sais-je encore), si cela était nécessaire pour lui payer ces fameux soins que vous présentez comme indispensables ? Non ? Alors pourquoi vous croyez-vous en droit de réclamer ce sacrifice aux autres ?
Vous voyez bien que la santé a un prix. Vous voyez bien que c'est une marchandise comme une autre.
Le gauchisme, c'est refuser la réalité, essayer de vivre sur le dos des autres et présenter le tout comme une preuve de moralité supérieure.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 27 mai 2015 à 21:55
@ Clafoutis | 26 mai 2015 à 19:33
Je ne vois pas en quoi pointer les contradictions de l'idéologie de gauche, qui est à la base du culte pour la santé d'Etat, "détruirait tout intérêt pour la suite de mon commentaire". C'est sûr que si vous fermez les yeux et les oreilles à tout ce qui pulvérise les clichés dont se nourrissent un grand nombre de Français, biberonnés à la propagande stato-gauchiste des gouvernements successifs, vous ne risquez pas de remettre en cause des conceptions erronées...
Quant à Maurice Thorez, il ne "vient rien faire" au Canada ni en Angleterre. J'ai évoqué Maurice Thorez pour la France, qui est à peu près la seule, figurez-vous, dans le monde développé, à entretenir un tel culte de la santé d'Etat. Les faits historiques sont incontestables, et le système de la Sécurité sociale "que le monde entier nous envie" vient en droite ligne du gouvernement de 1945, où Thorez était ministre d'Etat chargé de la fonction publique - et Ambroise Croizat, communiste lui aussi, ministre du Travail puis de la Sécurité sociale.
Cependant, si vous y tenez, je peux vous indiquer le rapport entre Maurice Thorez et le National Health Service britannique : c'est le communisme. Figurez-vous que le communisme n'est pas une idéologie qui s'est cantonnée à l'URSS et à la France, certes champions du monde dans ce domaine. Le communisme a inspiré, malheureusement, d'innombrables pays, politiciens et intellectuels à travers le monde.
En l'occurrence, le NHS est issu du rapport Beveridge, lui-même issu de ce mouvement d'idées, très prévalent en Europe et aux Etats-Unis avant et après la Seconde Guerre mondiale, selon lequel on pouvait faire du communisme sans en avoir les inconvénients.
Il y eut, à cette époque, une sorte de concurrence entre le monde libre et l'Union soviétique : les intellectuels et les politiciens occidentaux, éprouvant une sympathie spontanée pour les bolcheviques mais reculant tout de même devant leur brutalité, ont entrepris de prouver qu'ils étaient capables de faire aussi bien qu'eux, mais sans les morts et le Goulag.
L'Etat soviétique voulait faire le bien de ses sujets, malgré eux, au prix de violences inimaginables ; les Etats occidentaux feraient le bien de leurs sujets, malgré eux, sans violence, dans la joie et la bonne humeur.
Cette conception, qui partait d'un bon sentiment (comme on dit toujours pour défendre le communisme, mais curieusement jamais pour défendre le nazisme), a montré sa perversion un siècle plus tard, en dégénérant dans un communisme qui ne porte pas ce nom mais qui n'en porte pas moins le poids de ses vices.
Mais je reconnais bien, dans votre réaction, les réflexes qui structurent la pensée-de-gauche en France : refus de principe d'admettre au débat tous les arguments qui remettraient en cause les bases même du dogme ("Ce type d'"analyse" est grotesque et détruit tout intérêt pour la suite du commentaire"), enfumage et amalgames systématiques pour détourner la conversation ("Les feux de circulation ? communistes aussi quand il faut s'arrêter ?"), et mise en cause de la santé mentale de ceux qui n'adhéreraient pas aux "valeurs républicaines" - c'est-à-dire de gauche ("Du calme", "Votre paranoïa").
Sans oublier la génuflexion envers le culte du progrès continu : hier c'était l'enfer, aujourd'hui c'est mieux grâce à Nous, demain, ah ! demain, ce sera le paradis... ("Votre paranoïa d'un autre âge").
Rédigé par : Robert Marchenoir | 27 mai 2015 à 15:50
@ Robert Marchenoir | 26 mai 2015 à 18:15
Je comprends votre position, c'est le point de vue adopté au Brésil.
Pour autant, je constate que cela ne marche pas : cela accroît les inégalités, n'est pas adapté à des villes moyennes ou à la campagne.
Et l'État, de par sa taille et par le fait qu'il devra de toutes façons soigner les gens à la fin, a vocation à jouer comme assurance.
Je vais vous donner un exemple : mon beau-père qui a cotisé toute sa vie pour une bonne assurance santé (Unimed) a eu un problème à une grosse veine qui gonflait comme un ballon et menaçait d'exploser. Il fallait l'opérer en urgence pour lui mettre un tube dans la veine. Opération délicate évaluée à 20 000 euros. L'assurance maladie refusait de payer, gagnait du temps... dans l'espoir que le problème se règle tout seul, si vous me comprenez. Il a fallu avancer l'argent et attaquer l'assurance. Nous avons appris et constaté alors que la victoire était systématique mais que malgré cela ils obligeaient systématiquement les gens à aller en justice, histoire de gagner du temps.
Ce genre de procédés est très fréquent ici.
Donc non, la santé et l'enseignement sont pour moi des secteurs stratégiques au même titre que l'aménagement du territoire. D'ailleurs c'est lié, on le voit avec les déserts médicaux qui sont un grave problème en France et surtout au Brésil.
Rédigé par : Alex paulista | 27 mai 2015 à 05:02
Pour revenir sur le titre du billet, je pense que Taubira avait déjà complètement craqué quand elle avait brandi devant les téléobjectifs un document où était écrit le contraire de ce qu'elle avançait.
Rédigé par : Alex paulista | 26 mai 2015 à 23:53
"Permettez-moi de faire remarquer qu'en regard de la logique Degauche, c'est une "bonne" chose. A gauche, "tout le monde sait bien que" il faut dépenser le plus possible d'argent pour la santé, et le moins possible pour les prisons..." [ça, c'est plutôt un raisonnement de droite] "...et l'armée.
Donc (toujours en suivant cette logique), les gauchistes, semi-gauchistes ou crypto-gauchistes devraient passer leur temps à chanter les louanges des Etats-Unis, pays qui consacre d'énormes moyens à soulager les souffrances de son peuple."
Rédigé par : Robert Marchenoir | 25 mai 2015 à 21:19
Ce type d'"analyse" est grotesque et détruit tout intérêt pour la suite du commentaire.
D'ailleurs que viennent faire Thorez et les lois "quasi staliniennes" au Canada, "où là encore la médecine est quasi-communiste" ou en Angleterre "où la santé est communiste à peu près à 100 %".
Et les feux de circulation ? Communistes aussi quand il faut s'arrêter ? Et bobo-écolo quand on peut passer ? Du calme.
Bon, je retiendrai quand même, bien que noyée dans votre paranoïa d'un autre âge, l'idée du surcoût dû aux assurances imposées par la judiciarisation forcenée des conflits patients/praticiens. Mais quel poids ?
Plus intéressante est la remarque d'Alex paulista (25 mai 2015 à 20:04) : "Ainsi, il est difficile de comparer un pays où les études sont gratuites avec un autre où les médecins doivent s'endetter lourdement pour les poursuivre... Les emprunts contractés se répercutent logiquement sur le prix de la consultation." OK. Mais là encore, quel poids ?
En tout cas, cela prouve que santé et éducation sont, au moins à la marge, liées !
Rédigé par : Clafoutis | 26 mai 2015 à 19:33
@ Alex paulista | 26 mai 2015 à 04:05
Vous désapprouvez - et je suis en accord avec vous - un système qui forcerait les gens à contracter une assurance privée. Mais que proposez-vous pour ceux qui n'auraient pas souscrit de plan de santé privé ? Les laisser crever ? Non... Il y aura bien de la dépense publique pour la santé. On peut imaginer un système a minima pour les pauvres.
Vous m'avez mal compris. Je ne désapprouve pas un système qui forcerait les gens à contracter une assurance privée. Bien au contraire. C'est le système suisse, et il est excellent.
D'ailleurs, les Suisses viennent de rejeter à nouveau, par référendum, un système d'assurance-maladie étatisé, à la française. Même s'ils critiquent volontiers les défauts de leur système actuel (et quel système n'en a pas ?), ils refusent énergiquement le contre-modèle socialiste français.
En revanche, pour Obama, l'Obamacare est un grand pas vers le socialisme et le "modèle européen", ce qui est profondément anti-américain. S'il y avait eu un référendum aux Etats-Unis, l'Obamacare aurait été rejeté par la population.
Le système suisse et l'Obamacare se ressemblent, ce qui est paradoxal ; le système suisse est "ultra-libéral" sur un continent socialiste, tandis que le système Obama est ultra-socialiste sur un continent libéral.
Mais il y a des différences, qui font que l'Obamacare est nuisible. Sous l'Obamacare, ce sont les entreprises qui sont contraintes de souscrire une assurance-maladie privée pour leurs salariés. Tandis qu'en Suisse, c'est la personne qui doit souscrire sa propre assurance.
Le nouveau système américain rend obligatoire ce qui existait déjà auparavant. De nombreuses entreprises payaient une assurance-maladie à leurs salariés. C'était un avantage en nature, contractuel. Mais comme ces assurances sont très chères, seules les sociétés d'une certaine importance pouvaient les offrir.
Il restait donc des gens qui étaient contraints de se payer leur propre assurance, coûteuse et peu avantageuse. Sachant que les pauvres, comme vous dites, étaient déjà couverts par l'assistanat d'Etat, tandis que ceux qui avaient un bon job l'étaient aussi.
Le problème est que le gouvernement a construit une usine à gaz de plusieurs milliers de pages qu'aucun parlementaire n'a lue avant de la voter. D'innombrables contraintes étatiques pèsent désormais sur les modalités des contrats. Y compris des contraintes idéologiques, comme l'obligation de rembourser l'avortement !
Le résultat est que de nombreuses entreprises ont arrêté d'embaucher (car elles n'en ont plus les moyens, comme avec notre glorieuse Sécu française), et que des assurés qui avaient déjà des contrats qui leur apportaient toute satisfaction se sont vu résilier, avec obligation de souscrire un contrat moins avantageux !
Je vous ferai remarquer que vous posez une fausse alternative : soit l'assurance-maladie est privée, et alors il ne doit pas y avoir d'obligation d'assurance, soit l'assurance-maladie est publique, et alors il y a une obligation d'assurance.
Mais vous omettez de prendre en compte le cas où une assurance-maladie d'Etat existerait, tout en étant facultative, ainsi que le cas où l'assurance-maladie serait privée, mais obligatoire ! Pourquoi ?
Après tout, personne ne m'oblige à acheter x billets de la SNCF tous les ans. C'est pourtant un service public. Mais je peux prendre ma voiture si je veux, voire rester claquemuré dans ma maison si ça m'amuse.
A l'inverse, l'assurance-auto est obligatoire, mais il n'y a pas encore, Dieu merci, de "grand service public de l'assurance-auto".
On peut défendre le principe de l'assurance obligatoire : concernant la maladie, si elle ne l'était pas, les jeunes, qui sont toujours immortels, auraient tendance à ne pas s'assurer, ce qui rendrait le coût de l'assurance prohibitif pour les vieux. Et on serait obligé de laisser mourir les jeunes cons se chopant des maladies graves, car ils n'auraient évidemment pas assez d'économies pour payer leur médecin.
De même, tous les conducteurs étant, par auto-définition, des as du volant, les Martiens qui auraient l'idée baroque de s'assurer se verraient demander des primes hallucinantes. Tandis que les accidents surviennent bel et bien, et peuvent provoquer des dommages extrêmement coûteux.
L'obligation d'assurance devient alors une façon de préserver les intérêts de tous.
Mais au nom de quoi devrait-elle être fournie par l'Etat ? Celui-ci n'a aucune compétence particulière en la matière. C'est même le contraire, étant donné son caractère particulièrement imprévoyant et court-termiste... Il n'y a pas davantage de raison pour que l'assurance-maladie soit fournie par l'Etat, qu'il n'y en a pour que l'Etat soit le fournisseur de l'assurance-auto, de l'assurance-habitation, de l'assurance professionnelle, etc.
Les libéraux pensent que l'assistance de l'Etat doit se limiter à un filet de secours, destiné à aider ceux qui sont vraiment en marge et ne peuvent subvenir seuls à leurs besoins vitaux. Les "pauvres", si vous voulez. Mais il faut s'entendre sur les mots.
Cela ne peut marcher qu'à condition de ne pas avoir de la "pauvreté" une conception extensive, et de ne pas fabriquer des pauvres. En France, 40 % des gens sont considérés comme officiellement pauvres (ils ont "droit" à un HLM), et ce chiffre s'élève à 50 % si on prend en compte les personnes dispensées de l'impôt sur le revenu.
C'est pourquoi le mot de pauvres ne convient pas vraiment. On peut très bien être pauvre et subvenir à ses besoins de façon autonome. C'est même l'état normal des choses.
Le filet de secours étatique ne se justifie que pour une frange de gens anormaux, qui, pour toute une série de raisons, sont incapables d'autonomie. Cela doit rester l'exception.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 26 mai 2015 à 18:15
@ Robert Marchenoir | 25 mai 2015 à 21:19
Ok, j'approuve la plupart de vos remarques... Mais à la fin, qui paye pour soigner les pauvres ?
Vous désapprouvez - et je suis en accord avec vous - un système qui forcerait les gens à contracter une assurance privée.
Mais que proposez-vous pour ceux qui n'auraient pas souscrit de plan de santé privé ?
Les laisser crever ?
Non... Il y aura bien de la dépense publique pour la santé. On peut imaginer un système a minima pour les pauvres.
C'est ce que je vois au Brésil pour la santé et l'éducation.
Mais je suis convaincu que c'est sous-optimal, et que le même système pour tout le monde donne de meilleurs résultats : par exemple dans les villes moyennes cela n'a pas de sens d'avoir plusieurs systèmes d'urgences pédiatriques. Du coup c'est le même médecin qui soigne votre enfant même si vous payez la meilleure assurance du pays. Ainsi les personnes aisées ont intérêt à ce que les hôpitaux publics soient de qualité. Pour l'éducation c'est également vrai : faire des clubs de fils à papa ne donne objectivement pas de très bons résultats. Il faut un certain degré de mixité sociale qui est mieux atteint en France, probablement parce que les inégalités y sont moindres.
Rédigé par : Alex paulista | 26 mai 2015 à 04:05
@Clafoutis | 25 mai 2015 à 15:52
Vous soulevez une question très intéressante.
On sait peu, en effet, que les Etats-Unis sont le pays du monde qui dépense le plus pour la santé en proportion du PIB. De très loin. Leurs dépenses sont très largement supérieures à celles de la France, qui dépassent déjà de beaucoup celles de la plupart des pays développés.
Permettez-moi de faire remarquer qu'en regard de la logique Degauche, c'est une "bonne" chose. A gauche, "tout le monde sait bien que" il faut dépenser le plus possible d'argent pour la santé, et le moins possible pour les prisons et l'armée.
Donc (toujours en suivant cette logique), les gauchistes, semi-gauchistes ou crypto-gauchistes devraient passer leur temps à chanter les louanges des Etats-Unis, pays qui consacre d'énormes moyens à soulager les souffrances de son peuple.
Or, c'est le contraire qui se passe ! Comme c'est curieux et comme c'est bizarre... Autrement dit, quand la France est un quasi-champion du monde en matière de dépenses de santé, c'est une bonne chose car ça prouve que les Français sont bons et généreux, mais quand les Etats-Unis sont le champion du monde en matière de dépenses de santé, ça prouverait qu'ils s'y prennent comme des manches ?
Excusez-moi, mais je pouffe.
Ou alors, la dépense de santé serait belle et bonne lorsqu'elle est imputable à des fonctionnaires, mais elle serait détestable lorsqu'elle est imputable au privé ?
Mais dites-moi : à prix égal, comment choisiriez-vous votre médecin ? Vous lui demanderiez s'il est fonctionnaire ou libéral ? Ou bien vous le choisiriez en fonction de ses qualités professionnelles ?
Vous partez du principe qu'aux Etats-Unis, la santé est privée, tandis qu'en Europe, elle est fonctionnarisée. Mais c'est une caricature.
Quand vous allez chez le docteur en France, à 98 %, vous allez chez un sale capitaliste du secteur privé qui se gave de profits sur votre dos (on parle bien de médecine "libérale"...). Quand vous allez à l'hôpital en France, vous avez pas mal de chances d'aller... dans une clinique, qui est exactement la même chose qu'un hôpital, mais qui est un sale capitaliste du secteur privé qui se gave de profits sur votre dos (tout en coûtant, bizarrement, beaucoup moins cher que l'hôpital...). Quand vous vous faites rembourser par "la Sécu", vous avez 98 % de chances d'être payé en partie par une "mutuelle", qui est, à peu de choses près, elle aussi, un sale capitaliste du secteur privé qui se gave de profits sur votre dos.
Mais ça ne fait rien, les Français pensent que la santé, en France, est "publique". Mieux : tout ce qui va bien, dans la santé, ils l'attribuent à son caractère communiste, et tout ce qui va mal, ils l'attribuent à son caractère libéral.
Alors qu'en réalité, c'est très largement l'inverse. Le Français est un être profondément irrationnel.
D'un autre côté, il faudrait apporter sur la table des informations bien plus précises pour juger du caractère privé ou public de la santé aux Etats-Unis. Le Français s'imagine couramment qu'avant la réforme Obama, il n'y avait pas de "Sécu" aux Etats-Unis, ce qui est parfaitement faux.
Il y a, depuis belle lurette, une assurance-maladie d'Etat en Amérique, pour les pauvres et les vieux. Des quantités industrielles d'immigrés, légaux ou non, se font soigner à l'oeil dans les hôpitaux privés, qui envoient la facture à la "Sécu".
De plus, les Américains ont développé depuis longtemps le concept d'hôpital privé à but non lucratif, qui fonctionne très bien.
Quant à la désastreuse réforme Obama, elle oblige simplement les gens à souscrire une assurance-maladie auprès d'un sale capitaliste du secteur privé, etc, avec toute une série d'atteintes à la liberté et d'effets pervers au sujet desquels je ne m'étendrai pas, et qui ont fait que la majorité des Américains sont opposés à cette réforme.
Tandis qu'il y a un défaut majeur du système de santé américain auquel l'Obamacare ne s'attaque nullement : le risque financier énorme que courent les médecins en cas de procès pour erreur de traitement alléguée. Or, cette dérive procédurière est pour beaucoup dans le coût très élevé des soins aux Etats-Unis, les primes d'assurance étant hors de prix.
Vous dites que la qualité des soins est équivalente en Europe et aux Etats-Unis, mais là encore c'est un cliché qu'il faudrait étayer sur des données précises.
En réalité, les observations ponctuelles qu'on peut faire montrent au contraire que la médecine américaine est beaucoup plus avancée que la française sur le plan technique et sur le plan des pratiques professionnelles.
Je ne crois pas que vous verrez, aux Etats-Unis, des médecins de ville exerçant dans des appartements haussmaniens à moulures, dans des cabinets prestigieux mais... dépourvus de lavabo.
Dans quel pays les très riches du monde entier vont-ils se faire soigner ? Aux Etats-Unis.
Votre sélection de pays témoins est biaisée. Vous ne mentionnez pas l'Angleterre, où la santé est communiste à peu près à 100 % (infiniment plus qu'en France), et où par conséquent elle est très mal en point, avec des histoires d'horreur qui abondent : des milliers de vieux meurent de faim et de soif tous les ans dans les hôpitaux, chaque semaine la presse fait état de gens qui sont morts d'une tumeur au cerveau parce que leur médecin généraliste (fonctionnaire) les a renvoyés dix fois chez eux en leur disant que ce n'était qu'une migraine malgré leur insistance, etc.
Vous ne mentionnez pas la Suisse, qui d'après vos chiffres est au même niveau de dépense que la France, et où la santé, au regard de la France, est hyper-méga-ultra-libérale, avec des Suisses qui ont refusé par référendum une assurance-maladie d'Etat (sauf pour un socle très limité correspondant à des cotisations très faibles).
On est mal soigné, en Suisse ? Je ne crois pas. La Suisse est réputée pour l'excellence de ses hôpitaux. On vient s'y faire soigner du monde entier.
Vous ne mentionnez pas, sur le continent américain, le Canada, où là encore la médecine est quasi-communiste, avec les inévitables conséquences qui s'ensuivent : pénurie, attente interminable, conditions de soins invraisemblables, etc.
La confusion du débat sur les différents systèmes de santé vient du fait qu'on amalgame des aspects très différents, qui, tous, concourent à la qualité et au coût de l'ensemble :
- On confond la médecine de ville et les hôpitaux.
- On confond la médecine courante et la médecine d'urgence.
- On confond le statut des personnels de santé (sont-ils payés par l'Etat, ou par le marché ? sont-ils salariés, ou libéraux ?) avec le statut de l'assurance-maladie (est-elle fournie par l'Etat, ou par des sociétés privés ? est-elle facultative, ou obligatoire ?) et avec l'identité du payeur des soins (est-ce le patient qui paye son médecin ou son hôpital, quitte à être remboursé par son assurance-maladie ? ou bien est-ce l'assurance-maladie, publique ou privée, qui s'interpose pour payer le médecin ou l'hôpital ?).
- On confond le coût de la médecine pour le patient au point d'administration des soins (c'est "gratuit" parce que c'est la Sécu qui paye, et c'est "pas cher" parce que la consultation coûte 23 euros) avec le coût réel pour le patient / assuré social / contribuable.
- On confond le prix de l'assurance-maladie, publique ou privée, avec son mode de financement (cotisations volontaires, ou perçues de force comme l'impôt ? cotisations affectées, ou financement par l'impôt ? cotisations indexées sur le risque, comme chez les assureurs privés, ou cotisations indexées sur les revenus, comme les impôts ?).
- On confond l'assurance-maladie d'Etat (ce que devrait être la Sécu française) avec ce qu'elle est devenue réellement, c'est à dire une organisation mettant les entreprises du pays en coupe réglée par le biais des cotisations dites "sociales", avec pour résultat d'imposer une économie quasi-communiste basée sur l'assistanat. Lorsque les "cotisations sociales" servent à tout et n'importe quoi, par exemple à payer des caravanes neuves aux romanichels par le biais des caisses d'allocations familiales, on est très, très loin d'une simple assurance-maladie, même "publique", même sous la coupe de l'Etat, même fonctionnarisée.
Or, c'est la bonne combinaison de tous ces facteurs qui fait l'efficacité d'un système de santé. Personne ne nie la nécessité d'une certaine intervention étatique, ne serait-ce que pour établir des règles, mais tout est une question de conception et de mesure. En médecine comme partout ailleurs, la liberté, c'est à dire le libéralisme, donnent de meilleurs résultats que le collectivisme et l'étatisme.
Pour finir sur une note concrète, il y a une réforme qui suffirait à améliorer massivement le système de santé en France : mettre la Sécurité sociale en concurrence avec les assureurs privés à partir du premier euro (et non pas seulement pour le "ticket modérateur", comme aujourd'hui). Et que le meilleur gagne.
u
Or, les gouvernements de droite comme de gauche n'en veulent à aucun prix. La France, seule probablement du monde dit libre, a édicté une loi quasiment stalienne, punissant de plusieurs années de prison le seul fait d'inciter les gens à se désaffilier de la Sécurité sociale.´
C'est bien la preuve que la "Sécu" n'est ni un "système de santé" ni même une assurance-maladie d'Etat, mais une méthode mise en place par Maurice Thorez en 1945 pour imposer un coup d'Etat communiste en douceur sur l'économie, sous le régime duquel nous vivons encore aujourd'hui.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 25 mai 2015 à 21:19
@ Clafoutis | 25 mai 2015 à 15:52
Bien loin de moi l'idée de soutenir Robert Marchenoir dans ses extrémismes, mais les comparaisons coût public/coût privé de la santé sont souvent sujettes à caution. Ainsi, il est difficile de comparer un pays où les études sont gratuites avec un autre où les médecins doivent s'endetter lourdement pour les poursuivre... Les emprunts contractés se répercutent logiquement sur le prix de la consultation.
Aussi, quand on se lamente sur la TVA qui serait absurdement élevée en France, on oublie que des pans majeurs de l'économie sont exempts de TVA en France : la santé, l'enseignement. Si on compare la TVA "moyenne", on retombe vers des taux plus proches de 10%, et plus conformes à ceux de nos voisins.
On voit donc que des analyses qui font ressortir un surcoût de 10% de la santé privée sont très discutables, les corrections de prix à apporter étant du même ordre ou supérieures.
Pour moi, la question va au-delà de cette analyse de coût et serait plutôt : pour certaines missions fondamentales, et en particulier pour les plus démunis ou pour les maladies longues, chères ou problèmes d'éthique (sida, cancer, greffes d'organes), peut-on se passer d'un service public de qualité ?
Et, pour que ce service soit de qualité, peut-il être réservé aux gens qui n'ont pas d'alternative ou doit-il s'adresser à tout le monde ?
C'est plutôt ce genre de réflexions qui ont convaincu le libéral capitaliste que je suis que la santé et l'instruction doivent être d'abord publiques, et privées à la marge.
En gérant les coûts bien sûr, il n'y a pas de raison que le prix soit bien différent entre le public et le privé.
Rédigé par : Alex paulista | 25 mai 2015 à 20:04
"Le secteur privé est bien plus apte à fournir une bonne éducation nationale et une bonne santé publique que l'Etat !"
Rédigé par : Robert Marchenoir | 25 mai 2015 à 12:11
Vous êtes décidément tellement dans le court-circuit mental que vous projetez vos fantasmes sur moi sans même être capable de suivre votre propre raisonnement...
Vous voulez me convaincre que le secteur privé peut être excellent pour la santé, l'éducation, en m'invitant à aller voir à l'étranger... Alors que je vis au Brésil, où c'est exactement le cas.
Le problème que vous souleviez était celui de la dépense publique: même si vous confiez la santé et l'enseignement au secteur privé, si vous voulez une bonne éducation et une bonne santé publiques, il faudra faire des dépenses publiques... même pour sous-traiter dans le privé.
Sinon vous n'aurez que les riches qui seront instruits et en bonne santé... Un peu comme au Brésil, et qui est regrettable.
À moins que ce soit ce dont vous rêvez pour la France : encore plus d'inégalités, et pas uniquement financières.
Rédigé par : Alex paulista | 25 mai 2015 à 19:00
"Le secteur privé est bien plus apte à fournir une bonne éducation nationale et une bonne santé publique que l'Etat !"
Rédigé par : Robert Marchenoir | 25 mai 2015 à 12:11
Pour l'éducation, je ne sais, mais si l'on compare le poids des dépenses de santé dans le PIB dans les pays où la majeure partie de celles-ci est assurée par l'état d'une part (la France, la Suède, le Danemark, l'Allemagne, la Belgique, les Pays-Bas), avec un pays où le privé fournit l'essentiel de ce service (les USA), on constate - le niveau de vie et la qualité de service étant a priori équivalents - que la santé majoritairement étatisée est bien moins coûteuse que la santé essentiellement privatisée : aux alentours de 9 à 12% contre 17%.
Pourquoi ?
http://donnees.banquemondiale.org/indicateur/SH.XPD.TOTL.ZS
Rédigé par : Clafoutis | 25 mai 2015 à 15:52
@Xavier NEBOUT
Désolé mais votre estimation est erronée et il ne faut pas tout mélanger.
Prenons le cas d'un dossier solide, argumenté et respectueux des procédures, il y a toute chance qu'il soit statué en faveur du chef d'entreprise. Au pire et dans l'hypothèse d'un désaccord de principe entre les conseillers du bureau de jugement, il sera replaidé devant un magistrat professionnel chargé de dire le droit, enfin en principe.
Malheureusement tous les dossiers présentés au Conseil ne sont pas des modèles de rigueur et les juges sont bien obligés de statuer en fonction de leur pouvoir d'appréciation. Globalement on peut estimer, toute affaires confondues, que 60% des décisions rendues sont favorables aux salariés et 30% aux entreprises ce qui ne signifie pas grand-chose car elles sont fonction de la pertinence des faits et des demandes et de la qualité des plaidoiries.
En conclusion, le meilleur conseil qui puisse être donné à un employeur c'est, sauf sur des questions de principe du droit, de privilégier la transaction pour éviter le procès. C'est ce que font souvent les avocats soucieux des intérêts de leurs clients qui ont toute faculté de transiger jusqu'au jour de l'audience. Moralité, mieux vaut un bon arrangement qu'un mauvais procès car malheureusement il peut toujours y avoir de mauvaises surprises.
Rédigé par : Jabiru | 25 mai 2015 à 13:00
@ Savonarole | 24 mai 2015 à 22:47
Seriez-vous diplomate ? Dans votre intervention, où vous défendez les ambassadeurs aux dépens des "bureaux" de Paris, je reconnais l'éternelle posture que je viens de dénoncer : la mauvaise dépense publique, c'est toujours celle des autres. Celle qui atterrit dans ma poche, en revanche, est parfaitement légitime et justifiée, vu mes immenses mérites, ma scrupuleuse honnêteté, l'importance capitale de ma mission pour le bien-être des populations, ma quasi-avarice lorsqu'il s'agit des deniers publics, etc.
Je vous "rassure", les ambassadeurs sont tout aussi fautifs que le Quai d'Orsay lorsqu'il s'agit de taper dans la caisse. Vous affirmez qu'on "n'entend jamais parler d'eux" - ce qui est au demeurant une bien curieuse façon de mesurer la vertu des fonctionnaires.
Même sur ce critère branlant je suis obligé de vous démentir.
Trois factoïdes récoltés au hasard, sans enquête particulière.
1. Le corps des ambassadeurs est pléthorique. Leur nombre est largement supérieur à celui des pays existant dans le monde. Comme chez les préfets, il existe de nombreux ambassadeurs "pour rire" - sauf en ce qui concerne la rémunération et la retraite, bien entendu. On se rappelle Michel Rocard, ambassadeur chez les pingouins.
2. Les pièces historiques du Mobilier national ont une curieuse propension à disparaître sans traces lorsqu'elles sont "prêtées" aux ambassades.
3. Les représentations diplomatiques à l'étranger ont, à l'égard du service rendu aux Français expatriés, une conception encore plus restrictive que les administrations hexagonales, ce qui n'est pas peu dire : horaires ridiculement réduits, lenteur de corbillard, mépris généralisé...
@ Alex paulista | 24 mai 2015 à 18:28
Vous êtes véritablement le mètre-étalon du Degauche : sourd et aveugle à tout ce qui se dit en dehors de sa chapelle, ressassant les mêmes slogans copiés-collés dans le bréviaire, sans qu'ils soient pollués par la moindre pensée intempestive. On pourrait vous remplacer par un magnétophone ou un logiciel qu'on ne verrait pas la différence.
Votre conservatisme buté croit remplacer la réflexion par une ironie lourdingue qui tombe à plat. "L'esprit Canal", je suppose - quoique parler d'esprit soit un abus de langage.
Sous prétexte que je n'ai pas cité la santé ni l'instruction parmi les domaines où la dépense publique est nécessaire, vous croyez pouvoir prétendre que je ne m'en préoccupe pas.
Toujours la même perversion intellectuelle franchouillarde : sous prétexte qu'en France ces deux activités sont largement assurés par le secteur public (mais pas complètement, ce que les bons esprits dans votre genre omettent systématiquement de rappeler), la gauche assure que seul l'Etat peut soigner les gens et instruire les enfants.
Heureusement qu'"un autre monde est possible", que "le changement, c'est maintenant" et que la gauche porte l'étendard de l'utopie et de la révolution... Qu'est-ce que ce serait si elle était composée de conservateurs frileux avides, avant tout, de bloquer le statu quo et de préserver leurs privilèges !
C'est précisément parce que je me préoccupe de la santé et de l'instruction que je ne les range pas dans les missions essentielles de l'Etat, figurez-vous.
Le secteur privé est bien plus apte à fournir une bonne éducation nationale et une bonne santé publique que l'Etat ! En fait, les mesures les plus urgentes et les plus efficaces, si l'on souhaite mettre fin aux maux de l'une et de l'autre, consisteraient à les arracher aux griffes du monopole étatique.
Tout cela a été maintes fois établi au-delà de tout doute, sur le plan théorique comme sur le plan des faits, et ce depuis deux bons siècles.
Je ne me donnerai évidemment pas la peine de vous détailler pourquoi : cela ne servirait à rien, vu votre étanchéité absolue à tout ce qui peut ébranler le ronron de vos certitudes fallacieuses.
Ceux qui veulent véritablement s'instruire sur le sujet (et sans le secours de la Déséducation Nazionale...) trouveront très facilement des kilomètres d'informations et d'explications sous toutes les formes : payante, gratuite, sur papier, sur Internet...
Rédigé par : Robert Marchenoir | 25 mai 2015 à 12:11
@Jabiru
"...nonobstant la rigueur des procédures, rien ne s'oppose à ce qu'un employeur puisse rompre un contrat de travail si des motifs réels et sérieux sont prouvés"
Oui mais on peut estimer à huit sur dix le nombre de fois où les motifs réels et sérieux étant prouvés, l'employeur est condamné aux prud'hommes ; auxquels s'ajoutent les cas où ayant eu raison aux prud'hommes, il se ramasse devant les chambres rouges, et ensuite devant la chambre ultra rouge de la Cour de cass.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 25 mai 2015 à 10:43
@ Lucile
Merci pour eux. :-)
Rédigé par : finch | 25 mai 2015 à 05:08
@finch
Il y a comme un malentendu. Je ne pensais pas attaquer les chirurgiens en disant : "si un chirurgien faisait n'importe quoi, que ne dirait-on pas ?" Apparemment cela a prêté à confusion, j'en suis surprise, et je le regrette. Toujours est-il que loin de moi l'idée de considérer les chirurgiens comme des charlatans.
Rédigé par : Lucile | 24 mai 2015 à 23:31
@ Robert Marchenoir
Pour la diplomatie c'est surtout le 37 Quai d'Orsay qui nous coûte cher, nul besoin de rajouter des crédits.
Ses milliers de fonctionnaires, ses restaurants d'entreprise, ses avantages et prébendes nous ruinent.
En revanche nos ambassadeurs sont économes et compétents, discrets ils s'accommodent des divers gouvernements en France, gauche ou droite, c'est la même ligne grosso modo. On n'entend jamais parler d'eux.
Quand on est ambassadeur de France à Oulan-Bator en Mongolie on a peu de chance de claquer 40.000 euros de taxi.
C'est à Paris qu'est le vice et où il faut leur serrer la vis.
Rédigé par : Savonarole | 24 mai 2015 à 22:47
Suite aux commentaires de Michelle D-LEROY, Jabiru, Lucile, Robert Marchenoir :
C'est Giscard qui a poussé à la roue Chirac pour passer au quinquennat. Le faux aristocrate ne lui a pas laissé le choix. Les initiatives majeures de Chirac au pouvoir venaient toujours des autres. Elles ne naissaient jamais originellement de son cerveau. C'est pour cela que Balladur, avant de le trahir en 1994-95, avait autant d'influence sur lui. Son altesse suffisance en chaise à porteur était l'incarnation du penseur (cf. ses écrits conceptuels). Au demeurant Chirac, jovial et sympathique comme chacun sait, gros bouffeur et fumeur devant l'éternel, s'est encrassé, comme il ne faut pas, les artères du cerveau ce qui a provoqué AVC et sa dépréciation intellectuelle actuelle.
C'est Jabiru et Robert Marchenoir qui ont raison, notamment lorsque le président du Sénat est cité. Ces profiteurs, appartenant à une chambre qui ne sert à rien et qu'il faudrait supprimer, ne vont quand même pas scier la branche rentable sur laquelle ils sont assis. Faut-il qu'on se rapproche dangereusement d'une situation à la grecque pour que ces profiteurs patentés en tous genres de la République se croient obligés de s'auto-dissoudre. Pour eux c'est tout simplement impensable tant qu'on n'est pas au bord du chaos ou du précipice. Juges et parties, pourquoi le feraient-ils ? Ils se soucient comme d'une guigne de l'intérêt général et de celui du plus grand nombre, du moment que leur intérêt - à eux - les fasse bien jouir du pouvoir et de l'argent qui va avec. Faut-il citer les planques innombrables - qui ne se limitent pas qu'au Sénat - qui encombrent notre pays (Conseil économique et social, préfets hors cadre, etc.) ? Il faut donner, une bonne fois pour toutes, un coup de pied dans cette fourmilière de feignasses inutiles et aller chercher je ne sais trop quoi (genre tamanoir ou autre…) pour faire un semblant de ménage dans cette galère qui nous ruine…
Donner du temps au temps pour que surtout rien ne change et que tout perdure pour les profiteurs de toutes espèces en place. Ils plaisantent ? Il faut que cesse la gabegie. La gauche recase autant que la droite - si ce n'est plus - dans la perspective de la déroute à venir à la présidentielle de 2017. Elle est actuellement en pleine effervescence dans ce domaine. Les copains et les coquins qui n'ont plus de job sont à l'affût et pensent à leur reconversion aux frais de la princesse. Cela concerne notamment les plantés des dernières départementales. C'est pour cette raison que le congrès du Parti Socialiste s'est relativement bien passé : on a débauché la contestation (les frondeurs) à coups de prébendes. Ils ont été obligés de faire courbette devant le distributeur en chef des cadeaux de tout poil. C'est surtout les régions qui intéressent les prétendants car elles représentent la pérennité la plus enviable dans le secteur territorial.
@ Lucile
Je vous trouve bien sévère avec les chirurgiens, qui, sous votre plume, deviennent des camelots à élixir, anesthésistes au passage, veules et mercantiles. La volonté d'une comparaison qui marque n'autorise pas tout. Cette profession mérite mieux que la description qui est faite. Ces sauveurs-de-vie - excusez du peu - donneraient plutôt dans le dévouement, le courage et la résistance physique (innombrables heures de bloc), le don de soi et de leur temps. Le tout au service du bienfait du patient.
Rédigé par : finch | 24 mai 2015 à 19:13
@ Robert Marchenoir
Vous nous gratifiez de pensées profondes, dans lesquelles vous n'hésitez pas à faire de grandes concessions :
"Un petit montant de dépense publique est néanmoins nécessaire, par la force des choses, bien qu'il soit nuisible par ailleurs : pour l'armée, la diplomatie, la justice, la police."
En espérant que l'instruction et la santé publiques vous préoccupent un peu aussi.
Rédigé par : Alex paulista | 24 mai 2015 à 18:28
@Robert Marchenoir
@Jabiru
Vous avez raison bien sûr : diminuer - et de beaucoup - la dépense publique est primordial, c'est tellement évident que je n'en parlais même pas, parce qu'à mes yeux ce n'est pas tant une réforme qu'une manière de gérer. Je ne comprends pas la légèreté avec laquelle les gouvernements successifs endettent le pays sans pour autant favoriser l'investissement industriel, au lieu de le décourager, car nous empruntons pour des créations de poste inutiles dans les administrations, des ronds-points, des primes aux associations de toutes sortes, des tonnes de sable sur les berges à Paris et de la musique techno au mois d'août, sans compter l'assistanat et les pochettes surprise aux uns et aux autres déjà deux ans avant les élections, un cyclotron par ici, un autre par là pour ne prendre que les exemples de la semaine dernière.
Mais agir sur la dépense doit s'accompagner d'une reprise économique dont la nécessité est d'une urgence extrême. Notre impôt ne favorise aucunement le travail ni l'investissement. Je ne réclame pas tant une diminution qu'une manière de taxer qui ne pénalise pas l'essor économique sans lequel nous nous tiers-mondiserons. Donc, bien d'accord avec vous deux.
Rédigé par : Lucile | 24 mai 2015 à 18:10
@Lucile
Dans votre post de ce jour 12.12, vous appelez de vos voeux la réforme du Code du travail. Pour les non initiés, il est certain que cette "bible" sans cesse complétée par de nouvelles contraintes et la jurisprudence, peut être perçue comme un parcours du combattant semé de pièges et d'embûches de toutes natures. Il n'empêche que nonobstant la rigueur des procédures, rien ne s'oppose à ce qu'un employeur puisse rompre un contrat de travail si des motifs sont réels et sérieux sont prouvés. Par contre la vraie difficulté pour une entreprise commence quand des raisons économiques nécessitent des départs pour alléger la structure. L'obligation de rechercher un reclassement qui n'est qu'une obligation de moyen et non de résultat. Autre difficulté semée d'embûches, se séparer d'un salarié inapte. Sur ces deux points il y a manifestement urgence à simplifier.
Qui aujourd'hui va vouloir s'attaquer à la tâche ?
Pas grand-monde à cause de la capacité de nuisance de certains syndicats jusqu'au boutistes. Même M. Macron va hésiter à se lancer dans la bagarre. Ce qu'il vise surtout aujourd'hui c'est de raccourcir les délais des procédures aux prud'hommes et ça c'est encore une autre affaire qui devra être évoquée avec les avocats.
Rédigé par : Jabiru | 24 mai 2015 à 18:03
@ Lucile
Plutôt que de réclamer une baisse des impôts, il faut réclamer une baisse des dépenses publiques. Pour être encore plus honnête, il faut réclamer une baisse du nombre des fonctionnaires, une baisse des subventions et une baisse des allocations.
Sinon, tout le monde s'imagine qu'il est possible de faire baisser les impôts en améliorant "l'efficacité", en supprimant les "gaspillages" et en baissant les "dépenses inutiles". Ce qui est évidemment une illusion.
Dans l'esprit de la plupart des Français, la prétendue "dépense inutile" est celle qui profite à autrui. Dans ces conditions, la dépense publique ne peut qu'augmenter. Chacun estime, bien entendu, que l'argent que l'Etat pourrait lui donner à lui est tout à fait légitime et même indispensable !
Or, toutes les dépenses publiques sont, par nature, non seulement inutiles, mais nuisibles. C'est ça qu'il faut bien se mettre dans la tête.
Un petit montant de dépense publique est néanmoins nécessaire, par la force des choses, bien qu'il soit nuisible par ailleurs : pour l'armée, la diplomatie, la justice, la police.
Même l'argent consacré à la défense est nuisible, parce qu'il faut l'alimenter par l'impôt, et donc le retirer à l'économie réelle, c'est-à-dire privée. Mais l'avantage de financer l'armée par l'impôt l'emporte sur les inconvénients, car c'est la seule façon de défendre la sécurité et la souveraineté de la France.
On ne peut pas dire : bah oui, ça serait pas mal qu'on baisse les impôts, il y en a vraiment trop, mais il ne faut surtout pas "casser le service public". C'est contradictoire.
Bien sûr qu'il faut casser le prétendu service soi-disant public ! Le "service public" est surtout au service des intérêts privés des fonctionnaires. Et c'est par nature. Ce n'est pas parce qu'il serait possible, en fouillant bien profond dans le pays, de trouver ces fameux fonctionnaires vertueux et non gaspilleurs qu'on cherche en vain depuis quarante ans.
C'est parce que le culte du "service public" et de l'Etat "fort et stratège" génère immanquablement l'exploitation des Français par les fonctionnaires. Par fonctionnaire, je n'entends pas seulement celui qui a le statut, naturellement : un intermittent du spectacle est naturellement un fonctionnaire, de même qu'un salarié d'association subventionnée, un permanent syndical, etc.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 24 mai 2015 à 14:14
@Lucile
Il est plus qu'urgent de diminuer drastiquement le montant de la dépense publique. Trop d'élus, trop de comités Théodule, trop de gabegies incontrôlées et pratiquement jamais de véritables sanctions pour ceux qui se sont servis alors que leur mission était de servir.
Mettre en œuvre les recommandations de la Cour des comptes, privilégier l'investissement, encourager les entrepreneurs et supprimer les postes qui ne servent à rien dans la fonction publique.
Qui a la volonté de s'y coller aujourd'hui alors que
l'immobilisme et le conservatisme vont nous asphyxier ?
L'urgence ce n'est pas le Panthéon, l'urgence c'est engager des mesures pour faire gagner la France et malheureusement c'est bien mal parti.
Rédigé par : Jabiru | 24 mai 2015 à 13:33
@Jabiru
Votre citation du Président du Sénat est intéressante. Oui, la prudence est louable, sauf quand elle ne s'exerce qu'au profit des élus. Nous aussi avons besoin de stabilité. L'excès de réformes asticote les gens et énerve en permanence la société, d'autant plus que les nouvelles règles qu'on nous annonce quotidiennement sont assorties d'une comptabilité punitive extrêmement précise.
Quand j'étais enfant, on me demandait de ne pas toucher à tout ; je constate que le gouvernement le fait chaque jour. On attendait qu'il se concentre sur deux réformes, pas plus : le droit du travail et les impôts (je ne parle pas de leur mode de prélèvement). Que dirait-on d'un chirurgien qui endort le patient, et au lieu de soigner l'organe malade, lui retire quelques grains de beauté, lui change la forme du nez, lui implante trois cheveux, et lui ôte l'appendice alors qu'il ne lui causait aucun problème. Tout ça contre espèces sonnantes et trébuchantes car il faut bien que quelqu'un paye, mais, en cadeau, des admonestations pour apprendre à vivre.
Pour que cela s'améliore, je voudrais que les journalistes cessent de se pâmer devant l'habileté électorale des politiques mais qu'ils les questionnent vraiment, en permanence, sur leurs choix pour la France, sans pour autant essayer de les couper ou les coincer pour faire croire qu'ils sont percutants ; qu'ils nous proposent également une analyse des réponses posée, approfondie, exempte de propagande, au-dessus de la mêlée. Et, au fait, que dans les débats, les animateurs comprennent qu'ils ont le rôle impératif de ne jamais laisser les débatteurs parler ensemble. C'est inaudible et ridicule.
Rédigé par : Lucile | 24 mai 2015 à 12:12
Pentecôte
Le jour où vient l’idée de faire le bien.
Une telle idée s’impose-t-elle à la conscience du fait de l’histoire, ou est-elle un rappel de notre subconscient à ce qui est notre nature ? Telle est en termes profanes, l’opposition d'Aristote à Platon illustrée dans la chapelle Sixtine.
Le christianisme a substitué la seconde hypothèse à la première en substituant la pentecôte à la Chavouot car la loi écrite était celle que les hommes avaient adoptée faute d’écouter celle qui était dans leur cœur.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 24 mai 2015 à 11:03
Avant d'être élus, les gauchistes disent "comme nous sommes la légitimité, nous imposons notre loi au nom de cette légitimité". C'est la révolution.
Une fois élus, ils nous disent "On a été élus, donc, nous faisons la loi". Peu leur importe qu'ils ne représentent que 10% de la population. C'est la dictature.
Ce qui anime cette foule hétéroclite de fous furieux, c'est la haine commune de la transcendance qui tend à l'aristocratie, et dont ils savent qu'ils ne seront jamais.
Comment s'en débarrasser avant qu'elle finisse de détruire notre civilisation, quitte même à nous anéantir par une invasion africaine ?
Pour elle, la légitimité n'est-elle pas dans la discrimination positive entre une famille chrétienne qui vit du travail du père, et le couple de transsexuels noirs qui vit d'aides sociales sous toutes formes de subterfuges ? Discrimination que voudrait nous imposer la Taubira via les magistrats plus ou moins consciemment nostalgiques des tribunaux révolutionnaires.
Car il s'agit bien de cela ; nous en sommes toujours à 1793, et nous n'en sortirons pas tant que nous n'aurons pas révisé notre histoire.
Connais toi toi-même disait le philosophe.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 24 mai 2015 à 09:57
@Michelle D-LEROY
Je n'attendais rien de la gauche, rien s'en faut !
Mais je suis consterné par ce qu'a déclaré avant-hier le président du Sénat : "Il faut qu'on soit prudent avant de recasser la réforme territoriale. Les élus locaux n'en peuvent plus des changements incessants, ils ont besoin de stabilité". Comment peut-on faire confiance à un tel personnage, qui manifestement affiche clairement sa volonté de freiner des quatre fers parce qu'il ne faut surtout pas fâcher les élus locaux qui sont déjà en surnombre et qui profitent très largement des largesses de la République ? Alors pour qui roule-t-il ce haut personnage de l'Etat ? certainement pas pour l'intérêt général ! Bonnet blanc et blanc bonnet, le moi-je doit se frotter les mains.
Alors, droite/gauche même combat dans l'immobilisme ?
C'est à désespérer !
Rédigé par : Jabiru | 23 mai 2015 à 18:54
"...Vive la France et ses valeurs de la République socialiste..." (Michelle D-LEROY)
---
Une république socialiste mise en coupe réglée et dont l'actuel président nous avait annoncé la couleur...
Pour rappel :
"Mais si l’on croit, comme c’est mon cas, dans la République, à un moment il faut passer par la franc-maçonnerie !" (François Hollande - janvier 2012)
---
A méditer, notamment par ceux qui ont contribué à nous entraîner dans cette galère infernale, socialistes mollassons, centristes revanchards et autres ralliés par défaut ou par dépit.
Comme si le saccage méthodique de la France, la mise en coupe réglée de la société traditionnelle et de nos valeurs familiales, ne transpirait pas déjà dans ces propos ahurissants.
Rédigé par : Mary Preud'homme | 23 mai 2015 à 18:02
Bonjour Philippe,
Vous-même craquez un peu et vos propos ont un vilain relent.
Rédigé par : Jérôme | 23 mai 2015 à 17:14
@ Jabiru
Effectivement la campagne électorale a commencé ; le quinquennat : une erreur de J.Chirac, car trois ans de gouvernance et deux ans de campagne, c'est le pire qui puisse arriver à une France exsangue.
Pourtant on a entendu "Moije" dire qu'il ne se représenterait pas si le chômage n'avait pas baissé, comme quoi il ment dans tous les domaines.
Le plus discriminatoire étant que les déplacements pré-électoraux, en nombre pour promouvoir le futur Président-candidat, sont entièrement payés par l'Etat, c'est-à-dire par les contribuables au lieu d'être financés par le PS. D'où des comptes de campagne présentables... pas comme ceux de qui vous savez. Au PS on lave plus blanc que blanc.
Car c'est exactement ce que les socialistes ont reproché sur tous les tons et par toutes les accusations à N.Sarkozy en 2012... des reproches repris en choeur par les médias propagandistes. Je parie par avance que pour favoriser le "capitaine de pédalo", cette fois-ci on ne les entendra pas.
Vive la France et ses valeurs de la République socialiste, juste et efficace ! Entre 49-3 et vote de nuit, pour les Français selon sondages ou votes, les socialistes représentent entre 12 et 18 % mais ils continuent de s'appeler majorité, de parader, d'encenser leur réussite comme un pied de nez au peuple ignare et populiste.
Et sûr nous allons en reprendre pour 5 ans de ce président et de ses affidés dont la seule réussite reste les hommages et commémorations... si rien ne bouge pour le contrer.
Rédigé par : Michelle D-LEROY | 23 mai 2015 à 16:24