Ce n'est pas être décliniste que de dire que "tout fout le camp", comme on l'exprime vulgairement.
L'indécence humaine n'a pas de limites et il n'est pas nécessaire d'avoir été avocat général pour être persuadé de la justesse de ce constat pessimiste dont la validité se confirme jour après jour.
Profanations des lieux de culte, des cimetières de toutes confessions, irruptions intempestives et délirantes de militantes dépoitraillées dans des espaces longtemps respectés, dérisions faussement libres mais vraiment odieuses, saccages, destructions et souillures dans tous les sens du terme.
Comment, alors, être sincèrement étonné par la dégradation de la plaque apposée à Bagneux, en 2011, en mémoire d'Ilan Halimi assassiné en 2006 par Youssouf Fofana à la tête du "gang des barbares" ?
Il est même miraculeux, compte tenu du contexte évoqué plus haut, qu'elle ait été brisée seulement au bout de quatre ans ! Elle sera remise en état le 5 mai. Pour combien de temps ?
L'enquête qui a été ordonnée par le Parquet de Nanterre permettra peut-être d'identifier le ou les auteurs de cet acte lamentable.
Si l'issue des investigations est positive, j'entends déjà l'argumentation soutenant qu'il n'y avait rien de raciste ou d'antisémite, que c'était un geste comme cela, rien de plus, la conséquence d'un désoeuvrement appelant à accomplir n'importe quoi. L'ennui et ses méfaits.
La classe politique, toutes tendances confondues, de François Hollande à Eric Ciotti, de Manuel Valls à Claude Bartolone, s'est indignée et on devine confusément la satisfaction amère avec laquelle elle se vautre dans des consensus tout de dénonciation et d'empathie qui, eux, ne lui demandent aucun effort (Le Figaro, Le Monde).
Cependant, je suis persuadé qu'il y a eu, dans cette bande ou ce destructeur, même à Bagneux, probablement une ignorance totale de ce qu'a été cette terrifiante tragédie qui a ému la France en 2006 et dont, sur le plan judiciaire, j'ai tiré les réquisitions qui convenaient lors du premier procès.
De la même manière, si l'émoi politique et médiatique se convainc que la dégradation de la plaque a été inspirée par le racisme ou l'antisémitisme, je suis réservé devant cette interprétation qui rationalise le pire. La bêtise ne conceptualise pas ou alors son ressort vient d'ailleurs, ses motivations sont infiniment plus quotidiennes, élémentaires, comme un refus instinctif.
Ce qui est décrété respectable doit être plus que banalisé, sali.
Les injonctions, les avertissements prodigués par le Pouvoir, les autorités, les adultes, les "grands", avec la pompe des mots et la solennité de la morale, non seulement ne servent à rien mais suscitent à coup sûr, comme un inéluctable effet pervers, des réactions de rejet, des pulsions de violation et une aspiration à mettre à mal, dans une confusion singulière ou collective, ce que cette société qu'on déteste et dont on se sent exclu paraît privilégier.
Ce qu'on devine, ce qu'on sait interdit, bien au-delà de la loi, a des charmes inouïs pour l'ineptie vacante et démobilisée.
Il faut pourtant continuer à combattre le racisme, l'antisémitisme mais sans oublier jamais que, derrière les gestes qualifiés d'ignobles dont la condamnation rassemble, il y a parfois plus des voyous ignorants et casseurs - cette plaque étant la marque évidente d'une mémoire, d'un hommage, on la brise ! - que des anti-humanistes réfléchis et conséquents. Plus de réflexe niais que de pensée dévoyée.
Mais, qu'on ne s'y trompe pas, ce qui est advenu et a été constaté le 3 mai ne représente pas un début mais une suite.
L'ignominie, sous tous ses visages, suit son cours.
Ilan Halimi : une suite ou un début ?
Une suite, la preuve :
RER B : le trafic perturbé par un dromadaire
Rédigé par : Robert Marchenoir | 05 mai 2015 à 19:15
@Clafoutis | 05 mai 2015 à 12:07
Vous devriez essayer le tiramisu.
Rédigé par : Alex paulista | 05 mai 2015 à 15:46
Comme vous je suis convaincu que les expressions indignées accompagnant avec un automatisme à la fois ridicule et fatiguant tous les faits divers plus ou moins sordides, toutes les prises de positions qui s'écartent de la morale généralement admise et de la pensée orthodoxe, produisent sur une partie importante de l'opinion publique un effet exactement inverse à celui qu'elles prétendent obtenir.
Comme dans un spectacle de marionnettes, on a droit aux gestes stéréotypés, aux répliques attendues. Je partage votre irritation devant ces pères la morale qui se font mousser à bon compte, en ramant avec application dans le sens du courant ; certains, même, tels Manuel Valls, se payant le luxe de débiter des platitudes, mais sur un ton indigné et enflammé censé leur donner du sens et de l'épaisseur.
Cette comédie est indigne de l'intelligence des Français.
Je ne suis pas d'accord en revanche avec cette affirmation qui ouvre votre billet de ce jour :
"Ce n'est pas être décliniste que de dire que "tout fout le camp", comme on l'exprime vulgairement."
Si, si ! c'est décliniste. On n'a pas attendu 2015 en France et ailleurs, pour répéter que "tout fout le camp". Aurait-on vécu 15 siècles dans ce pays qu'on aurait régulièrement, quotidiennement entendu cette antienne.
Disons qu'il est vrai que tout fout le camp, parce que tout a toujours foutu le camp.
Rédigé par : Frank THOMAS | 05 mai 2015 à 14:30
@ protéiforme | 05 mai 2015 à 10:39
Point de vue intéressant.
Dans Les origines de la France contemporaine, Hippolyte Taine attribue les horreurs de notre très sauvage et très sophistiquée révolution au goût de l'abstraction hérité de l'âge classique.
On s'enivre de mots et de concepts, on dépouille ainsi l'opposant de sa réalité charnelle. On le déshumanise. Ensuite, il est facile de lui faire subir les pires sévices.
Mgr Ravel, évêque aux armées, a écrit une tribune qui a fait des vagues parce qu'il a rappelé que l'avortement était un crime du point de vue de l'Eglise. Pourtant, ce n'était pas la partie la plus intéressante de son texte. Il mentionne surtout que les idées et les idéologies tuent justement à cause de la capacité qu'elles donnent à ceux qui les portent d'oublier les êtres humains en faveur de concepts.
Non pas que tous les concepts soient mauvais, mais il convient de savoir les mettre à distance de temps en temps. En sens inverse, trop de pragmatisme rend bête.
Les Français sont des hommes, avec leur culture et leur histoire. Les immigrés sont des hommes, avec leur culture et leur histoire. Ces cultures et ces histoires sont très différentes et même opposées. Il est donc illusoire d'espérer que les uns s'intègrent massivement chez les autres. L'intégration ne peut être que difficile et à petite dose. A grandes doses, elle est impossible, comme une visite dans les quartiers "à problèmes" suffit à prouver, et c'est humain.
Il faut vraiment se payer de mots pour croire en des fadaises comme "immigration, chance pour la France" ou "ouverture à l'Autre".
A moins que cela soit un brouillard de mots pour masquer une autre réalité : "vous êtes trop vieux et trop râleurs, nous allons vous remplacer par un nouveau prolétariat qui sera plus jeune et moins râleur et qui votera pour nous". C'est plus cynique et plus pragmatique, mais c'est une erreur de calcul. C'est un cas où trop de pragmatisme et trop d'acceptation du monde tel qu'il va rendent bête.
Rédigé par : Franck Boizard | 05 mai 2015 à 13:35
@protéiforme
Une expression, par exemple, comme "lutter contre le terrorisme" ne veut en réalité strictement rien dire (...)
Exactement.
On ne lutte pas contre le terrorisme mais contre ceux qui y ont recours, mais qu'il ne faut surtout pas nommer, en déni des règles voulant qu'une déclaration de guerre doit être obligatoirement précédée d'une désignation sans ambiguïté de l'adversaire...
Rédigé par : Parigoth | 05 mai 2015 à 13:08
@Alex paulista
Vous avez tout à fait raison, les deux sont intolérables, malheureusement, comme le souligne genau, on fait peu de cas pour l'un et beaucoup pour l'autre... Mais c'est une généralité, pour certains le racisme est quotidien et l'on en fait peu de cas.
Rédigé par : Hard Riant | 05 mai 2015 à 12:42
"@ Hard Riant | 04 mai 2015 à 21:51
@ Clafoutis | 04 mai 2015 à 21:12
Au contraire, les deux sont tout à fait comparables : il s'agit de respect aux morts.
Qu'aucun de vous deux ne le conçoive me fait un peu peur."
Rédigé par : Alex paulista | 05 mai 2015 à 00:45
Bon, voilà que je manque de respect aux morts !
Les abrutis qui ont brisé la plaque mémorielle d'Halimi sont des abrutis, de sinistres c***, des crétins répugnants. Ils ne peuvent en rien justifier leur acte - sauf à justifier les tortionnaires. Et là...
En revanche, le ou les individus qui ont brisé la plaque mémorielle de Bigeard ont peut-être des raisons personnelles (bonnes, ou faibles, voire mauvaises) d'avoir commis leur acte. Ils ont effectivement manqué de respect au mort. Et c'est pas bien. Mais ils peuvent expliquer pourquoi ils l'ont fait. Et on peut en discuter.
Si Josette, Michèle, Louis ou Pierre vont cracher sur la tombe d'Aussaresses, je crois que je comprendrai. Même si c'est un manque flagrant de respect au mort.
Que vous ne le conceviez pas me fait un peu peur.
D'autant que d'habitude vos commentaires sont moins convenus : abus ou manque de cachaça ?
Rédigé par : Clafoutis | 05 mai 2015 à 12:07
Je constate que la plaque posée sur un pont de Paris en hommage à Brahim Bouarram, un Arabe noyé par des sympathisants du Front national en marge d'une manifestation, est toujours intacte vingt ans après les faits. Sauf information contraire.
http://bit.ly/1PcxKRt
La conclusion s'impose d'elle-même : les Français de souche ne nourrissent aucun racisme vis-à-vis des immigrés musulmans, tandis que ces derniers nourrissent un racisme virulent vis-à-vis des Juifs.
Et puis qu'est-ce que c'est que cette manie obscène de poser des plaques en l'honneur de tout le monde et n'importe qui, simplement parce que tel ou tel a été tué lors d'un fait divers ?
Il s'agit d'un dévoiement grotesque de la coutume qui consiste à honorer d'une plaque commémorative les Français tués par l'ennemi à la Libération, ou fusillés en tant qu'otages par les Allemands. Mais ils ne sont pas honorés parce qu'ils ont été tués. Ni parce qu'ils seraient "gentils" alors qu'ils auraient été tués par des "méchants".
Une plaque rappelle leur mémoire parce qu'ils sont morts pour la France. S'il fallait poser une plaque pour tous les Français qui ont été assassinés par des immigrés ou des descendants d'immigrés, les villes et les campagnes françaises en seraient couvertes.
Tiens, ce serait une bonne idée, d'ailleurs. Les autorités nous prennent pour des imbéciles ? Eh bien, on sera deux. Il y a un certain nombre de municipalités Front national en France. Pourquoi ne poseraient-elles pas des plaques en l'honneur des victimes anonymes de l'immigration de masse et du racisme anti-Français ? Même quand elles ne sont pas juives ?
Rédigé par : Robert Marchenoir | 05 mai 2015 à 11:11
@Hard Riant
Mon propos ne visait pas les "racistes et antisémites" spécifiquement, mais visait à déboulonner ces idoles que sont les métaphores (racisme, antisémitisme, société, forces évolutives, créationnisme, république, monarchie, autorité, système, crise ceci ou cela, révolution numérique etc.) pour rappeler qu'il n'y a rien d'autre que des êtres de chair et de sang, des individus, des tas de viande périssable (même si cette dernière formule est violente, elle n'est en réalité qu'atomiste).
Dans les discours politiques ou commerciaux, ou pervers, les "métaphores emblématiques" ne sont que des "planques", des fuites, destinées à l'exercice d'un pouvoir, à la fabrication d'un consentement, sous couvert de l'invocation de ces "forces supranaturelles" (qui peuvent prendre des apparences tout à fait athées, laïques d'ailleurs) mais faisant appel à des sentiments infantiles de soumission et d'identification à l'agresseur, d'intouchabilité sous couvert de sacralisation.
Une expression, par exemple, comme "lutter contre le terrorisme" ne veut en réalité strictement rien dire, et vise surtout à évoquer dans les esprits naïfs l'existence d'une frontière entre "bons" et "méchants", avec le grand avantage de focaliser l'attention desdits esprits naïfs sur l'existence d'un seul type d'ennemi, le terrorisme "mauvais", tout autre apparaissant, par exclusion, comme "bon".
Lutter contre des ennemis utilisant tel type de méthode est au contraire une expression pleine et non susceptible d'interprétation. L'ennemi n'est ni bon, ni méchant.
Il est simplement à détruire (et non pas faire du business avec... suivez mon regard).
Guerre civile ? Comment appelez-vous le déploiement de milliers de militaires sur le sol national ? Comment appelez-vous des lois de censure et de surveillance généralisées ? Ne sont-ce pas les caractéristiques d'un état de guerre ?
Les multimillénaires "bricolages" destinés à la fabrication du consensus social (comment gouverner sans cela, d'ailleurs ?), s'effritent, s'effondrent et la destruction d'une plaque et son replâtrage n'en sont que des métaphores, des paraboles pourrait dire un chrétien
Je fais l'hypothèse que c'est une partie de ce qui terrorise M. Bilger, et expliquerait ses réactions de "compréhension" vis-à vis d'une société du contrôle et de la mise à l'écart du judiciaire.
Je ne partage pas ce point de vue, mais je tente de m'expliquer certains point de vue un peu surprenants de la part d'un "humaniste".
Lire ou relire "Le monde d'hier" de Stefan Zweig... nous y sommes.
Rédigé par : protéiforme | 05 mai 2015 à 10:39
Franchement, la pose de cette plaque commémorative en plein Bagneux était vouée au saccage.
À l'époque, des élus bien intentionnés, ceints de leurs écharpes tricolores, ont voulu encore une fois s'adonner au bisounours compassionnel que dénoncent nos mousquetaires Emmanuel Todd, Michel Onfray, Eric Zemmour et Finkielkraut.
A trop vouloir rebaptiser des rues, commémorer des défaites, réécrire l'histoire, se repentir à jet continu et poser des plaques nous finirons en tournée permanente Age Tendre et Têtes de Bois et Radio Nostalgie dans un Père Lachaise désert.
Pour qui connaît Bagneux, on pense tout de suite à Ilan Halimi, pas besoin d'une plaque.
Rédigé par : Savonarole | 05 mai 2015 à 10:38
Dans mon commentaire du 04 mai 2015 à 21:12 j'écrivais
"...Pourquoi pas Henri Gallois et Adolf Eichmann ?...".
On a cru à une erreur et corrigé en remplaçant "Henri" par "Louis" - plus connu (et également "cheminot" bien sûr). Le "pourquoi pas ?" restait donc pertinent, mais ne respectait plus l'écart de notoriété (voulu) entre la victime anonyme et la célébrité douteuse.
Je persiste : Henri Gallois.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Fusillade_du_Fort_de_Seclin
Rédigé par : Clafoutis | 05 mai 2015 à 10:18
Bonjour Philippe,
"Cependant, je suis persuadé qu'il y a eu, dans cette bande ou ce destructeur, même à Bagneux, probablement une ignorance totale de ce qu'a été cette terrifiante tragédie qui a ému la France en 2006 et dont, sur le plan judiciaire, j'ai tiré les réquisitions qui convenaient lors du premier procès."
J-P- Chevènement avait utilisé un terme qui lui a été reproché concernant ces "désœuvrés" qui régulièrement détruisent monuments, stèles et autres symboles d'une civilisation évoluée.
Il les avait appelés des "sauvageons". En cela il faisait référence aux jeunes arbres qui poussent spontanément dans la nature sans l'intervention de l'homme.
Les enfants sauvages n'existent pas que dans les forêts profondes d'Afrique ou d'Amazonie. On en trouve maintenant dans les banlieues des grandes villes. Ils n'ont aucun repère, aucun sens des valeurs. Ce sont généralement les cibles des intégristes de tout poil qui profitent de leur inculture pour leur inculquer leur doctrine dévastatrice.
L'Education nationale, qui ne sait que faire des réformes qui ne changent rien, ferait bien de s'attarder sérieusement sur ces gosses totalement désocialisés. Quand l'intelligence est en friche elle ne peut donner que des fruits amers. La culture est le socle de notre civilisation.
Rédigé par : Achille | 05 mai 2015 à 09:54
Merci pour ce billet lucide avec lequel je suis entièrement d'accord.
Mais, au risque de radoter, je reste convaincue qu'une grande partie de nos nos élites politiques ou intellectuelles en vue ont encouragé implicitement le laxisme et le laisser-aller au nom de la liberté totale dans tous les domaines pendant des décennies de gabegie, le résultat est là. Rien n'était - et n'est toujours - grave.
Toutes les dérives étaient sinon occultées, du moins excusées au nom du modernisme et toute velléité de rigueur par les Français était taxée de réac ou de passéiste... malheureusement toujours vrai. Les mots respect et amour-propre étant rangés au musée des mots parce que trop vieillots.
On ne peut donc s'étonner de ce qui nous arrive avec le contexte mondialisé et hypersensible. Et sans doute n'est-ce que le début de provocations dignes d'une guérilla.
Tout cela aggravé par un regain d'antisémitisme qui a fleuri dans nos banlieues en déplaçant les conflits moyen-orientaux et particulièrement celui de la guerre israélo-palestinienne.
Et, pour en revenir à cette affreuse affaire, c'est une affaire de petits voyous sans foi ni loi, prêts à tout pour extorquer de l'argent au prétexte qu'un juif serait forcément riche. Avec un assassin qui utilise sa double nationalité en fuyant la justice. Tous les ingrédients néfastes de notre société. Cette affaire date de 2006. A cette époque, l'antisémitisme n'était pas aussi évident qu'aujourd'hui. Si le procès avait lieu maintenant, il en irait probablement autrement, les idées se sont bel et bien radicalisées.
Rédigé par : Michelle D-LEROY | 05 mai 2015 à 09:53
S'il n'y avait à déplorer que le massacre de plaques commémoratives, ce serait triste et honteux, mais réparable.
Ce qui nous hante et ce qui est irréparable, ce sont la mort de ce jeune homme, la cruauté de ses bourreaux, et la quasi certitude qu'ils ne sont que la face cachée de l'iceberg. Ce qui nous fait peur, ce sont les futures victimes des barbares installés au grand jour mais indiscernables de la masse tant ils y font leur nid avec une amoralité et une banalité tranquilles.
Ce qui nous fait peur aussi, c'est que la classe politique, censée protéger et prévoir, se paye de grands mots dans les cimetières et devant les stèles, mais mette tant de restriction à faire appliquer la loi, et ne semble guère se soucier de garantir un avenir à peu près paisible aux gens qui demandent seulement qu'eux et leurs enfants vivent en pays civilisé. Ils s'émeuvent en chœur de quelques symboles et de quelques morts encore un peu plus atroces que d'autres, pendant que règne l'intimidation, que les armes s'entassent dans les caves, que les trafics prospèrent et que les terroristes attendent leur heure. Il y aurait presque de quoi rire à voir nos "élites" laisser la brutalité s'installer en niant vigoureusement son expansion, mais s'enflammer automatiquement sur chaque symbole qui passe à leur portée et en profiter pour nous administrer une protestation vertueuse assortie de la dénonciation bien sentie de leurs adversaires politiques. Il n'y a pas de petit profit quand on veut se faire réélire.
Rédigé par : Lucile | 05 mai 2015 à 09:18
@ Hard Riant | 04 mai 2015 à 21:51
@ Clafoutis | 04 mai 2015 à 21:12
Au contraire, les deux sont tout à fait comparables : il s'agit de respect aux morts.
Qu'aucun de vous deux ne le conçoive me fait un peu peur.
Ellen a raison, il faut forcer les auteurs à prendre conscience de leur misérable nullité, puis leur faire réparer les dégâts mieux que s'il s'agissait de leurs propres parents.
D'ailleurs, c'est leur rendre service. Ainsi ils pourront peut-être se regarder dans la glace dans quelques années.
Rédigé par : Alex paulista | 05 mai 2015 à 00:45
Bonsoir,
Ceux qui saccagent les tombes et crachent sur la mémoire des morts et leur famille sont des gens qui ont le même état d'esprit pourri et revanchard que ceux qui brûlent les voitures, dégradent les immeubles, agressent physiquement, volent, insultent et parlent comme des ploucs. Ils se fichent des lois, ils n'ont peur de rien. Que faire ? punir sévèrement et les forcer à réparer les dégâts.
Rédigé par : Ellen | 04 mai 2015 à 22:33
@clafoutis
Franchement, comparer le général Bigeard et Ilan Halimi est insupportable, vous avez raison, je suis d'accord avec vous mais sans doute pour des raisons inverses.
Bigeard ce n'est pas ma tasse de thé, mais que cela nous plaise ou non il est un véritable héros de la France, avec ses côtés clairs et obscurs.
Le pauvre Ilan Halimi est un martyr de la barbarie comme il en existe tant, juif ou non, noir ou non. On ne peut le comparer à un personnage historique, il gardera sa place dans les chroniques judiciaires, au chapitre racisme et barbarie.
Rédigé par : Hard Riant | 04 mai 2015 à 21:51
"Il n'y a eu aucun commentaire, aucune plainte lors du bris de la stèle dédiée au Général Bigeard."
Rédigé par : genau | 04 mai 2015 à 19:25
Vraiment, comparer Bigeard et Halimi, faut le faire !
Pourquoi pas Henri Gallois et Adolf Eichmann ? Ils ont tous deux travaillé dans les chemins de fer.
Rédigé par : Clafoutis | 04 mai 2015 à 21:12
"La classe politique, toutes tendances confondues, de François Hollande à Eric Ciotti, de Manuel Valls à Claude Bartolone, s'est indignée"
Heureusement que vous avez glissé Eric Ciotti pour faire avaler les "toutes tendances confondues" ;-))
Rédigé par : breizmabro | 04 mai 2015 à 20:20
Il faut arrêter de se payer de mots et de tourner autour du pot.
L'immigration musulmane massive de ces trois dernières décennies est mercenaire, elle cherche la carte Vitale et le niveau de vie français sans avoir la moindre envie d'adopter le mode de vie français. Elle ne veut pas abandonner sa culture d'origine et devenir française d'adoption.
Je le comprends très bien. Les hommes ne sont pas des pions interchangeables qu'on déplace sans problème d'un pays à l'autre.
La défense de la France incombe toujours aux Français, c'est folie de compter sur autrui ou d'espérer que les choses s'arrangeront d'elles-mêmes. C'est nous, vrais Français, de souche ou d'adoption véritable, qui manquons à nos devoirs en ne prenant pas nos responsabilités et en ne mettant pas ces immigrés face à aux leurs : si vous conservez votre culture d'origine, votre place est dans votre pays d'origine, pas en France.
L'immigration de masse, ça n'existe pas, c'est un terme vague qui ne veut rien dire, l'immigration est individuelle. Ce qui existe, en bon français, quand l'immigration devient massive, c'est la colonisation. Comme a très bien répondu Eric Zemmour à ceux qui prônent un "Ellis Island à l'européenne", "oui, et nous sommes dans le rôle des Indiens".
Réglez ce problème de colonisation musulmane de la France (sortie des conventions et accords paralysants, fermeture des frontières, fermeté face à tous les signes de conquête, comportements, revendications, etc.) et vous réglerez aussitôt le faux problème de la montée de l'antisémitisme, qui n'est qu'une conséquence de notre politique folle d'immigration.
Autrement dit, soignez la cause, pas le symptôme.
Rédigé par : Franck Boizard | 04 mai 2015 à 19:42
Cher Philippe,
Avez-vous entendu l'ombre d'un arbre pleurer ?
Le vent ne gémit plus dans les vallons, il est là.
Il claque les portes. Il éclate les vitres des fenêtres.
Et par-dessus le ciel et tout près de nos cœurs, il dessine des milliers d'arbres fleuris, des arbres de Judée, des cèdres du Liban, des tamaris, des orangers, des papyrus "gardiens des secrets de la pensée"*, des anges sur la pierre lisse et douce, l'arbre de la vie. Respect éternel pour Ilan et sa famille.
*Maupassant.
françoise et karell Semtob
Rédigé par : semtob | 04 mai 2015 à 19:42
Encore un motif d'indignation, un prétexte à brandir l'antisémitisme, et tout le train habituel de la nausée, l'amalgame etc. etc. qui n'existent que dans l'esprit des politiciens qui croient gouverner et des abonnés à l'indignation quotidienne porteuse de subsides aux associations fonds de commerce. Dans une affaire comme celle-là, on serre les dents, on ferme sa gu... et quand on attrape les auteurs, on les condamne très lourdement, il y aura un motif, j'en suis sûr, à voir la virtuosité de déclassement des adeptes de Tatie Christiane, le sens contraire peut aussi se révéler.
Par-dessus la tête de cette rengaine, car, si je ne m'abuse, il n'y a eu aucun commentaire, aucune plainte lors du bris de la stèle dédiée au Général Bigeard. Lui, il a cru en la France, n'importe laquelle, lui, il a fait son métier de soldat, lui il a connu toutes les horreurs pour l'honneur de son pays et la honte des politiques. Mais là, bien sûr, pas un mot, on s'en fout, c'est un militaire, tout juste si on ne
l'accuse pas de viol en Centrafrique.
France, tu es à vomir.
Rédigé par : genau | 04 mai 2015 à 19:25
Cet homme a été martyrisé par des sauvages. Pour certains, il semble donc que sa mort soit encore insuffisante puisqu'on insulte sa mémoire en brisant une plaque de souvenir.
Un 'coup de poignard' supplémentaire à sa famille. C'est ignoble. Quelles en sont les motivations ?
Rédigé par : jack | 04 mai 2015 à 19:17
Aller expliquer que blasphémer les religions est non seulement un droit, mais que c'est un devoir, et ensuite s'étonner qu'une plaque commémorative soit brisée ça me dépasse... Mais après tout si une enfant de 15 ans ne peut entrer à l'école parce que sa jupe est trop longue et dans le même temps la ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche fait l'éloge des Femen... il n'y a plus à s'étonner de rien.
@protéiforme
Si, les racistes et les antisémites de France sont des ennemis, d'autant plus qu'on en trouve dans tous les camps, la France est au bord de la guerre civile.
Rédigé par : Hard Riant | 04 mai 2015 à 18:54
Comment voulez-vous faire respecter les règles de base et la devise de la République quand vous lisez que les immortels ne sucrent pas seulement les fraises mais qu'ils ne s'oublient pas au passage. La directrice de l'INA a fait comme eux. Et les académiciens ont fait comme d'autres (ir)responsables.
Voir le rapport de la Cour des comptes :
"Des logements de fonctions multiples, des frais de déplacements astronomiques, des pensions injustifiées… les Sages dénoncent de «nombreuses carences et irrégularités» dans la gestion de l'institut de France et des cinq académies".
Rédigé par : Paul Duret | 04 mai 2015 à 18:24
Profanations des lieux de culte, des cimetières de toutes confessions, irruptions intempestives et délirantes de militantes dépoitraillées dans des espaces longtemps respectés, dérisions faussement libres mais vraiment odieuses, saccages, destructions et souillures dans tous les sens du terme.
Dérisions faussement libres mais vraiment odieuses...
Mais comment ne pas comprendre que ce régime schizophrène qui a encensé les gens de « Charlie » contribue lui aussi le premier à entretenir la volonté de tout souiller et de ne rien respecter ?
Il est interdit d'interdire.
Ni Dieu, ni maître.
Je fais ce que je veux.
Après nous avoir seriné ces maximes, il ne faudra pas venir pleurer devant les résultats.
Rédigé par : Parigoth | 04 mai 2015 à 17:07
"...continuer à combattre le racisme, l'antisémitisme"
Non M. Bilger, car tout cela n'existe pas ; ce qui existe, ce sont des ennemis, faits de chair et de sang, et pas de mots abstraits.
Rédigé par : protéiforme | 04 mai 2015 à 15:55