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13 juillet 2015

Commentaires

Trekker

Pour en revenir au sujet initial de ce billet, le plan B de Yanis Varoufakis, congédié par Alexis Tsipras avant sa capitulation face à l'Europe, n'était pas si débile qu'on veut bien le dire. L'Usine Nouvelle, qui n'est pas connu pour être un journal gauchiste, eh bien estime qu'il pouvait être viable.

http://www.usine-digitale.fr/article/le-plan-b-de-yanis-varoufakis-pour-creer-un-systeme-bancaire-parallele-pas-si-rocambolesque-que-cela.N343135

Mary Preud'homme

"...la Grèce ne sait pas travailler et fait un chantage sur les gosses dès qu'on pense à l'y contraindre..."
Rédigé par : Alex paulista | 26 juillet 2015 à 07:29

Encore une phrase qui sent son préjugé à plein nez !
Personnellement je trouve normal que la belle Hellène (qui a tant eu à souffrir de l'arrogance et des prétentions teutonnes) se rebiffe et n'adhère pas à la conception à sens unique du "Arbeit macht frei !"

Alex paulista

Dans cette histoire tout est irrationnel et les torts sont partagés, comme à chaque fois quand il s'agit de divorce. L'Allemagne sait gagner l'argent, la Grèce ne sait pas travailler et fait un chantage sur les gosses dès qu'on pense à l'y contraindre.

protagoras

@Garry Gaspary

Vous parlez donc de "l'éros" en termes freudiens, du "génital", en termes grecs, de "l'épicurisme" en termes courants, "l'art de vivre".
"L'Economique" relève de l'anal, avec ses deux volets : l'obsessionnalité d'une part et la folie raisonnante (paranoïa donc psychose) d'autre part.
Chez l'obsessionnel, l'Economique est le devenir du refoulement sexuel.
Chez le fou raisonnant, il est instrument de la maîtrise totale délirante.

L'"Economique" est donc substantiellement incompatible avec l'art de vivre, il est à proprement parler thanatique, séparateur, renvoyant à une ataraxie d'atomes sans interrelation.

Je parle évidemment d'"Economique" en tant que considéré comme une force "supranaturelle" organisatrice, une idéologie à laquelle tout se réduit, ce qui, bien que délirant, monopolise le discours et malheureusement l'imaginaire.

Pour faire court, le monde selon "The Economist" ou "HSBC" (voir les publicités d'aéroport) est l'ennemi de tout enchantement érotique du monde.

Sur Maïmonide, je préfère le texte direct (sa traduction, bien évidemment).

Quant à l'extase, me référant à mes racines grecques, l'orphisme et le dionysisme (Dionysos, divinité tuée, puis ressuscitée par Zeus entre parenthèses) me semblent combler l'espace de théologie poétique et imaginaire sans faire appel à la superstition...

Garry Gaspary

@ MS

On se mêle de pour être mêlé à. Je ne me mêle donc pas de l'ordre chrétien en cherchant à le détruire. Mon but est le même que celui de Levinas, et se situe bien au-delà de l'ordre.

Je vise le cœur de l'Autre.

MS

"Des pensées qui n'ont donc jamais été christianisées. Je vous conseillerais donc de lire Emmanuel Levinas pour mieux comprendre Maïmonide."
Rédigé par : Garry Gaspary | 22 juillet 2015 à 10:30

Judicieux conseil.
"Je n'ai pas l'outrecuidance de me mêler d'un ordre interdit à quiconque n'y apporte pas la foi et dont les dimensions ultimes m'échappent sans doute."
E. Levinas - Un Dieu homme

Garry Gaspary

@ protagoras

La superstition des Orientaux...

Saviez-vous que le terme superstition a été uniquement créé pour en ridiculiser un autre qui a exactement la même étymologie ?

L'extase.

L'extase, c'est l'enchantement du monde par la musique, la danse, la poésie, l'art de la table, de la séduction, du sexe, etc.

Ce que vous nommez hellénisme n'a en vérité rien de grec, ni de romain mais est en fait issu de la décadence de ce qui était aussi grec et romain. L'hellénisme est le désenchantement du monde gréco-romain et se situe directement à l'origine du christianisme.

L'Europe a besoin d'être réenchantée. Donc déchristianisée. Cela peut et doit passer par la redécouverte de pensées européennes qui ont su préserver leur orientalisme. Des pensées qui n'ont donc jamais été christianisées. Je vous conseillerais donc de lire Emmanuel Levinas pour mieux comprendre Maïmonide.

@ herman

Il n'y a pas de recette miracle, il y a par contre un constat historique européen : le monde économique est celui de l'homme déshumanisé.

C'est, encore une fois, sur ce constat que tous les Européens doivent engager une même réflexion pour organiser cette sortie de l'économie. Nous avons déjà un outil technique exceptionnel de communication pour cela : Internet.

Mais il nous manque une langue commune sans laquelle rien n'est possible.

herman

@Garry Gaspary

Dites-nous donc votre recette miracle qui nous ferait oublier l'economie pour mettre l'homme au centre de tout.
On dirait du JF.Kahn...
Non sérieusement, c'est quoi votre plan ?

Avec G.Gaspary et Charlemagne, on a trouvé deux ministres européens...

protagoras

@Garry Gaspary

Quelques réflexions provocatrices d'un anti-européen.

A l'évidence, votre imaginaire et votre "passionnel" sont peuplés des projets "eschatologiques" de Schuman, Monnet et consorts, dans la lignée doctrinale du personnalisme chrétien.
L'importance des jésuites dans cette invigoration est notable, je pense au brillant François Roustang, qui malgré son immense savoir et sa pénétration des choses n'a jamais pu se défaire de sa conviction profonde de la véracité portée par Schuman ; je pense que le traumatisme profond de ceux qui ont vécu la Seconde Guerre mondiale a contribué à fixer cette illusion...

De manière contradictoire en apparence, les "loges" concourent vigoureusement au même projet ; la contradiction n'est qu'apparente, dans la mesure où la concurrence entre deux familles de propagandistes universalistes est subsidiaire à leur convergence.

Evidemment, il est loisible à chacun de constater que les eschatologies christiano-marxisto-maçonniques (résultant de synthèses bancales mais riches de fureurs et d'intelligence pour les plus érudits, et d'origine purement européenne culturellement) sont désormais sous l'influence totale de barbares puritains étasuniens (oxymore mais vrai..) violents, incultes, techniquement très forts comme seuls peuvent l'être ceux qui sont éduqués à la pure opérabilité sans pensée ni sentiment de noblesse.

Je le comprends mais suis d'un bord tout différent, considérant, un peu comme Charlemagne, que la civilisation européenne est, pour le dire directement, gréco-romaine, son outil conceptuel et spéculatif étant celui et seulement celui de la Grèce classique et de l'hellénisme.
Quant à "l'Homme européen" moderne, il naît, ou renaît, à Florence aux alentours de la Renaissance.

Ceci exclut évidemment de l'esprit européen tous les barbares du Nord, en particulier les Germains et tous les "orientaux superstitieux et corrupteurs" de bas niveau intellectuel ayant refusé, puis cherché à détruire ce qui leur étéit infiniment supérieur et inatteignable (sauf pour les plus surdoués d'entre eux, type Augustin) : la culture hellénique.
Curieusement, dès l'Antiquité, les élites intellectuelles juives s'hellénisèrent, et n'oublièrent jamais cet héritage (voir Maïmonide), et pour cette raison, sont très véritablement européennes.

En tant qu'homme du "monde d'hier" (allusion à Zweig),dans lequel l'illusion magnifique d'une civilisation européenne pouvait être vécue, les ridicules idoles "europhiles" qui me sont présentées m'inspirent le plus profond mépris ; la collaboration des gouvernants de notre pays avec la Kommandantur germanique me répugne, en tant que civilisé se soumettant volontairement et sans y être obligé à de profonds barbares violents et sans scrupules.

Robert

Pour revenir au sujet de ce billet, il est toujours nécessaire de prendre des avis extérieurs. Dans cet entretien de Joseph Stiglitz à Libération intitulé "L’Allemagne n’a ni bon sens économique ni compassion", à la question : "Mais la zone euro, c’est aussi une question de pouvoir, de démocratie, pas que d’argent et d’économie ?", il fait cette réponse extraordinaire :
"Bien évidemment. C’est une question de gouvernance politique. Mais elle n’existe pas ou, plutôt, elle ne sert aujourd’hui qu’une idéologie et une logique des seuls intérêts financiers, une alliance qui n’a jamais fait bon ménage. Le monde de la finance et les banquiers, les plus grands avocats du laissez-faire économique, ont pourtant prié pour que les Etats volent à leur secours en les arrosant de centaines de milliards de dollars pour les sauver du naufrage. Et ce sont les mêmes qui ont multiplié le lobbying pour que le plan d’aide à la Grèce soit le plus sévère possible. L’hypocrisie, là encore, est générale. Rappelez-vous, au passage, qu’une infime partie des colossales sommes d’argent prêtées à la Grèce était destinée, avant tout et en priorité, à rembourser les créanciers privés, notamment des banques en Allemagne et en France. Au moins 90 % de l’argent prêté était destiné à revenir dans les établissements financiers des pays prêteurs. Ce n’était pas un sauvetage de la Grèce, mais, encore une fois, un sauvetage des banques !"

L'intégralité de cet entretien est à lire ici :
http://www.liberation.fr/monde/2015/07/15/joseph-stiglitz-l-allemagne-n-a-ni-bon-sens-economique-ni-compassion_1348536

Bonnes lecture et réflexion.

Garry Gaspary

@ Charlemagne

C'est vous qui êtes en roue libre totale en employant des termes sans leur donner aucune portée historique : les révolutionnaires sont en révolte contre quoi si ce n'est contre un système économique qui les exploite et qu'ils rejettent ? Êtes-vous là en train de nous proposer que l'origine de la Révolution française était simplement qu'une tare génétique bretonne qui s'est propagée par miracle ?

Le matérialisme historique est une compréhension de l'Histoire hors de toute idéologie mythologique délirante parce que complètement déconnectée du travail (au sens large du terme) humain sur le monde.

Et je ne viens pas nier les traditions nationales en proposant une langue européenne commune. Si vous étiez un minimum matérialiste au lieu de prétendre que ceux qui le sont sont en roue libre totale, vous pourriez constater sans peine que l'imposition de la langue française n'a nié ni la tradition, ni la langue bretonnes qui sont encore et toujours vivaces aujourd'hui. Elle a par contre permis l'échange nécessaire entre des citoyens qui ont fait l'effort de transcender leurs traditions pour construire un avenir commun.

Et lire Marx n'est pas être marxiste au sens léniniste du terme. Le communisme soviétique était basé sur une économie planifiée, alors qu'il nous faut aujourd'hui sortir de tout système économique, qu'il soit libre ou planifié.

Et je me moque complètement de ce que peuvent dire Benoist-Méchin ou le pape du christianisme parce qu'en tant que matérialiste, tout ce qui m'intéresse c'est le constat historique maintes fois répété que ce phlegmon a toujours plongé les hommes dans une inhumanité qui les rend concrètement auteurs ou complices de toutes les catastrophes que le monde a connues. L'Occident est depuis sa naissance un monde barbare parce que chrétien, non civilisé parce que chrétien, humainement préhistorique parce que chrétien et le règne de l'Argent qui le caractérise aujourd'hui n'est que l'aboutissement concret du christianisme.

Il n'y a que dans vos rêves que l'Occident fut ne serait-ce qu'un jour païen. Vous lui créez de toutes pièces cette identité qu'il n'a jamais eue pour mieux exclure les non-chrétiens de votre projet "européen".

Vous cherchez le conflit identitaire alors que je cherche à l'éviter. Et si je cherche à l'éviter, ce n'est pas pour sauver ma peau mais bien la vôtre et celles de vos semblables.

Parce que l'Europe sociale se fera nécessairement, et elle se fera de gré avec vous ou de force sur vos cendres.

breizmabro

@ Savonarole | 17 juillet 2015 à 11:43

Admettons, mais alors pourquoi s'énervent-ils (les Américains) à vouloir en mettre une en Ukraine si quelques drones suffisent à claquer le beignet de la Russie ?

Charlemagne

@Garry Gaspary

"Dans un même commentaire, vous venez dire à caroff le contraire de ce que vous me dites"

En quoi me suis-je contredit ? A quoi faites-vous référence ? Je ne comprends pas bien.

"Qu'est-ce qui a fait que la France est devenue une nation si ce n'est le constat fait par les Bretons, les Basques, les Auvergnats, etc. qu'au-delà de traditions certes différentes, ils partageaient une même Histoire, […], soit une même exploitation par ce qui était alors un système féodal moribond ?"

Croyez-vous sincèrement à ce que vous racontez ? Vous êtes en roue libre totale. Il est bien connu que la Bretagne faisait partie de ces régions qui étaient les plus favorables aux idéaux jacobins portés par les révolutionnaires et qu’elle fut en pointe lors des événements révolutionnaires.

Le matérialisme historique qui fait tout réinterpréter a posteriori et au travers du prisme économique et social fait vraiment des dégâts sur les cerveaux des plus incurables des épigones de Marx. Reprenez-vous, au lieu de vous vautrer dans le révisionnisme historique le plus grossier et éhonté.

"Vous voulez faire l'Europe dans la tradition/l'identité française ?"

Je ne suis pas partisan d’une Europe française non plus que d’une Europe allemande, je suis partisan d’une Europe européenne, à la fois unitaire et subsidiaire, qui soit respectueuse des identités qui la composent, sans domination de l’une sur les autres. Si Napoléon et Hitler ont échoué, c’est de ne pas avoir compris cela.
L’Europe n’est pas obligée de reproduire le « modèle » jacobin français. C’est en respectant ses identités et non pas comme vous le suggérez en les niant et en s’asseyant dessus que l’Europe politique pourra se faire.
On retrouve chez vous la vieille tentation constructiviste propre aux régimes communistes de couper l’individu de ses racines et de ses attaches pour entièrement le reprogrammer et mieux l’assujettir, de faire table rase des appartenances sociales, sexuelles, identitaires accusées de faire obstacle à l’avènement de la société égalitaire rêvée. C’est du moins comme ça que j’explique votre haine de la différence, et l’énergie que vous mettez à vouloir l’éradiquer.
Le marxisme est décidément une pathologie mentale.

"Le Christ n'est que celui qui a sacrifié son humanité pour devenir le Fils du Dieu Argent […] Le christianisme n'est qu'une malédiction qui a permis au monde économique de s'établir. C'est pourquoi je ne cesse d'appeler tous les christianisés à sacrifier leur christianisation pour enfin devenir les Fils de l'Homme"

Vous déraisonnez complètement. Benoist-Méchin qualifiait à raison le Christianisme de « Communisme de l’Antiquité », ce qui devrait au contraire vous rendre cette religion sympathique ; Nietzsche quant à lui qualifiait le Christianisme de « religion de Tchandala ». Le Pape François ne fait à cet égard qu’opérer un retour au christianisme des origines.
La chute finale, aussi creuse que boursouflée (une fois de plus…), ressemble elle à du robespierrisme mal digéré.
Si j’avais moi aussi un appel à lancer aux Chrétiens, ce serait de se détourner du christianisme, cette religion importée d’Orient qui s’est imposée après la trahison de Constantin par le fer et le feu en Europe, non « pour enfin devenir les Fils de l'Homme » mais pour renouer avec le paganisme de leurs ancêtres et leurs anciens dieux.
Le parti pris désormais ouvertement et explicitement anti-européen du Pape, du clergé et d’organisations caritatives catholiques comme Caritas qui viennent en aide aux clandestins, et qui promeuvent et favorisent l’invasion migratoire du continent devrait les y encourager.

Robert

@ Garry Gaspary | 17 juillet 2015 à 10:22
"Le Christ n'est que celui qui a sacrifié son humanité pour devenir le Fils du Dieu Argent".

Sans doute avez-vous mal lu les Évangiles. Il me semble me souvenir que le Christ, sans doute après un passage chez les esséniens, a toujours fait l'éloge de la pauvreté et surtout a saccagé les étals des marchands du Temple de Jérusalem...

Franck Boizard

Euro : tout le monde il a tort d'avoir raison.

Certes, le mercantilisme allemand est une folie économique.

Mais les Allemands ont raison de vouloir des budgets équilibrés, ne serait-ce qu'à cause du vieillissement des populations européennes. Et ils ont raison, au moins en partie, de réclamer l'argent qu'ils ont prêté.

Sans être tous à équilibre, nous pourrions au moins nous efforcer de nous en rapprocher.

Les Grecs ont raison de dire que l'argent leur a été prêté non pour les sauver, mais pour sauver les banques allemandes (et françaises) - le FMI l'a admis -, que leur dette est impossible à rembourser et que ce n'est pas aux Allemands de leur dicter leur politique économique.

Alors tout le monde a raison sur des positions contradictoires, comment résout-on ce paradoxe ?

C'est simple : tout le monde, Allemands et Grecs, a tort de vouloir rester dans l'Euro. Surtout les Grecs, puisque l'Euro est un Mark déguisé.

Si les Grecs et les Allemands n'étaient pas liés par l'Euro, il n'y aurait aucun problème. Les Allemands et les Grecs seraient déliés de ce noeud absurde. Les Allemands auraient moins prêté aux Grecs, la drachme aurait dévalué plusieurs fois et tout cela se serait débrouillé le plus naturellement du monde.

Il me semblait que les Grecs étaient spécialistes en tranchage de noeuds gordiens. A l'évidence, Alexis n'est pas Alexandre (bon, elle est facile, celle-là).

Mais, pendant ce temps, les technocrates dont l'Euro est le jouet se gobergent à Bruxelles, à Paris, à Francfort, à Berlin et peut-être même à Athènes. N'est-ce pas là l'essentiel ?

Trekker

@Savonarole | 17 juillet 2015 à 11:43
« …C'était vrai jusque dans les années 80. Depuis, l'armement US a fait de tels progrès qu'ils peuvent se passer de ces cantonnements ruineux, un drone sur la tronche d'un enturbanné vaut mieux qu'une base militaire… »

Vous allez vite en besogne, les drones sont certes utiles mais ne sont pas la réponse à tout. Sinon les USA ne maintiendraient pas en service et même ne mettraient pas au top niveau, leur immense base aéro-portuaire de Diego Garcia.

Denis Monod-Broca

@ Garry Gaspary

Ne confondez-vous pas le Christ et le christianisme ?
Que le christianisme soit une idéologie comme une autre, aussi mensongère et délétère que les autres, soit, ce n'est pas nouveau mais c'est une position qui peut faire valoir de solides arguments.
Par contre reprocher le christianisme au Christ n'a pas de sens. Il n'a pas voulu cela. Reprocher à quelqu'un d'avoir été trahi, n'est-ce pas le comble de l'injustice ?

protagoras

"Nous fûmes les Guépards, les Lions ; ceux qui nous remplaceront seront les petits chacals, les hyènes"
(Don Fabrizio, prince de Salina, dans "le Guépard")

Les oligarchies européennes ?
Les chacals et les hyènes, ces "petit tas d’astuce, de vêtements mal coupés, d’or et d’ignorance" gouvernent ce qui fut, peut-être, autrefois, une certaine idée de la civilisation européenne (c'est-à-dire gréco-romaine, n'en déplaise à certains), ces "petits tas d’astuce, de vêtements mal coupés, d’or et d’ignorance"...

"Les Athéniens ne sont esclaves ni sujets de personne" (Eschyle)

La Grèce, hélas, s'est prosternée (acte totalement contraire à l'éthique civique du grec ou du romain) devant les nouveaux Xerxès.

Tsipras, au contraire de Varoufakis, n'a pu aller à l’encontre de la logique bourgeoise, et montrer jusqu’où sa condition d'Aristos-Demos grec lui permettait d’aller, là où aucun usurier ne pourra jamais le suivre.

Il a manqué l'occasion d'indiquer aux oligarques, aux "salauds" au sens sartrien, que, s’il sont dorénavant les maîtres, il ne seront jamais nobles pour autant.

Savonarole

@breizmabro
"Les US ne veulent pas se priver d'une base militaire de l'Otan en Grèce"

C'était vrai jusque dans les années 80. Depuis, l'armement US a fait de tels progrès qu'ils peuvent se passer de ces cantonnements ruineux, un drone sur la tronche d'un enturbanné vaut mieux qu'une base militaire. L'époque de la base US de Châteauroux, où Gérard Depardieu a entendu pour la première fois de sa vie du rock & roll, est révolue.

 sbriglia

"patiemment et avec constance l'ont imposé même aux Français qui par snobisme ?, paresse ?, pour avoir l'air ? l'utilisent à tout propos... une preuve,... wait and see LOL LOL"

CQFD

breizmabro

Je ne comprends toujours pas pourquoi les commentateurs s'étripent encore pour savoir si c'est le Nord ou le Sud qui a gagné sur ce dossier grec puisque, en fait, c'est Washington.

Quand comprendrez-vous qu'Angela est le poisson pilote de l'Amérique ? "On" lui dit : maintenant faut signer, elle signe. Point. Hollande n'a rien à voir là-dedans !

Les US ne veulent ni se priver d'une base militaire de l'Otan en Grèce, ni se priver des marchés européens.

Du reste maintes fois Barack Obama a enjoint ses partenaires du Vieux Continent à trouver un accord (Le Figaro) et le secrétaire américain au Trésor, Jack Lew, ne compte pas les conversations téléphoniques qu'il a eues avec les différents acteurs européens de la négociation au cours des six derniers mois...

Il faudra bien un jour que vous admettiez que quand les US décident, la messe est dite, et ce n'est pas parce que Pigasse (Banque Lazard) est allé se faire voir chez les Grecs que cela va changer quoi que ce soit.

Washington fait monter au créneau le FMI pour renégocier la dette grecque, la dette grecque sera renégociée. Peut-être pas demain, peut-être pas en conférence de presse, mais ce sera.

Garry Gaspary

@ Charlemagne

Comment pouvez-vous oser me dire que j'ai du mal à savoir ce que je veux alors que dans un même commentaire, vous venez dire à caroff le contraire de ce que vous me dites, justement parce que vous ne savez pas de quoi vous parlez ?

Qu'est-ce qui a fait que la France est devenue une nation si ce n'est le constat fait par les Bretons, les Basques, les Auvergnats, etc. qu'au-delà de traditions certes différentes, ils partageaient une même Histoire, et je ne vous parle effectivement pas de cette historiographie mythologique du type "nos ancêtres les Gaulois" mais, oui, de l'Histoire au sens concret telle que Marx l'a reconnue à travers Hegel, soit une même exploitation par ce qui était alors un système féodal moribond ?

Comment l'union nationale issue de ce constat aurait-elle pu être possible sans l'imposition progressive de la langue commune sur le territoire qui a permis l'échange entre des Bretons et des Basques au-delà de leurs identités traditionnelles comprenant leur dialectes respectifs qui n'étaient là que pour les diviser ?

Vous voulez faire l'Europe dans la tradition/l'identité française ?

Personne ne vous suivra parce que c'est justement nos traditions nationales qu'il nous faut transcender pour partir d'un constat purement historique. Et je peux vous dire que le pays qui a vu naître Kant, Nietzsche, Hegel, Marx et Heidegger, tous des européens convaincus qui nous appellent et nous attendent depuis plus d'un siècle, est tout à fait capable de sacrifier sa tradition germanique pour une construction européenne.

La Babylone américaine ? Babylone, c'est d'abord Babel, Babel, c'est l'Europe actuelle avec ses langues, ses traditions et ses identités qui nous divisent et que nous devons transcender pour construire cette Tour civilisationnelle qui fait tant peur aux christianisés.

Le Christ n'est que celui qui a sacrifié son humanité pour devenir le Fils du Dieu Argent, le seul dieu qui est concrètement capable de déshumaniser l'homme, le seul dieu qui est concrètement capable de vivre dans un monde où l'Etat de César est séparé de l'Eglise de Dieu ce qui permet cette hypocrisie morale qui peut condamner à la messe du dimanche le Falcon de l'autre alors qu'on prend sans problème le sien le lundi, le seul dieu qui est l'épée dont parlent les Evangiles et qui est concrètement capable de trancher dans le social pour séparer l'homme de son épouse, le fils de son père, le frère de sa soeur, le prochain de son prochain. Le christianisme n'est qu'une malédiction qui a permis au monde économique de s'établir.

C'est pourquoi je ne cesse d'appeler tous les christianisés à sacrifier leur christianisation pour enfin devenir les Fils de l'Homme.

eileen

Une langue commune, mais c'est fait, c'est l'anglais, en fait un broken English, le globish... qui a été imposé par les Américains d'abord qui jamais il y a encore quelques années ne se donnaient la peine d'apprendre une autre langue, mais patiemment et avec constance l'ont imposé même aux Français qui par snobisme ?, paresse ?, pour avoir l'air ? l'utilisent à tout propos... une preuve, la pub sur les chaînes télé, même publiques, est désormais et de plus en plus faite en anglais, sous-titrée en français, la pub même celle des constructeurs automobiles français... au nom sans doute de la mondialisation. Les Américains the Old Colony et les Anglais ont su imposer leur langue partout dans le monde, pourtant certains affirment que le français sera d'ici à quelques décennies la langue la plus parlée au monde. Attendons pour voir, wait and see LOL LOL

Laurent Dingli

Rédigé par : Alex paulista | 16 juillet 2015 à 22:42

Nous sommes bien d'accord.

Alex paulista

"Un seul groupe l'a décidé en avril 1994, pas deux. Il y a un bourreau et une victime, l'un n'est pas l'équivalent de l'autre contrairement à ce que suggère Trekker."
Rédigé par : Laurent Dingli | 16 juillet 2015 à 18:54

La France s'est retrouvée au milieu de toute cette confusion et s'est trompée de cheval. Cela me rappelle l'explosion de la Yougoslavie : au début l'analyse mitterrandienne était d'épauler les gentils Serbes contre les méchants nationalismes... Puis on a vu que c'était plus compliqué.

Si on est incapable de comprendre un conflit interne à l'Europe, que peut-on faire au milieu d'une guerre civile en Afrique ?

Robert Marchenoir

Sur la Grèce :

Laurent Dingli | 16 juillet 2015 à 18:54
Le maintien d'un service public monstrueux (environ 40% du PIB, 800 000 personnes sur une population active de 5 millions de personnes).

Monstrueux ? Alors que dire du "service public" français, qui nous coûte 57 % du PIB... La proportion des fonctionnaires dans la population active, que vous citez, si elle est exacte, est bien inférieure à la proportion des fonctionnaires au sein de la population active française !

Les dépenses publiques ahurissantes de la Grèce depuis la chute de la dictature.

Depuis la chute de la dictature ? Attendez... Vous voulez dire depuis 1974 ? 1974, c'est-à-dire la dernière année où la France a connu un budget en équilibre ? Depuis 1974, la France a toujours eu un budget en déficit, c'est-à-dire que tous les Français de moins de 59 ans n'ont jamais connu, dans leur vie d'adultes et de citoyens, un Etat aux finances honnêtes.

Au cours de ces quarante années, ils ont viré, par leur vote, un nombre incalculable de gouvernements, de droite comme de gauche, mais jamais pour réclamer un budget en excédent. Toujours pour demander davantage de "moyens", c'est-à-dire de déficit, de bénéfices indus arrivant dans leur poche, payés avec de la monnaie de singe.

Et vous avez le culot de faire la leçon aux Grecs ?

Comme quoi, taper sur la Grèce, pour les Français, c'est bien une façon de détourner l'attention de l'arnaque qu'ils perpétuent quotidiennement à domicile... Les Français ont réclamé, à leurs politiciens, exactement la même chose que les Grecs. Et ils l'ont obtenu, depuis au moins quarante ans.

Ils finiront comme les Grecs.

Je vais vous dire une chose : l'Occident est en train d'assister à l'écroulement du modèle social-démocrate.

Depuis 1929 et 1945, les nations occidentales avaient cru qu'elles pouvaient faire le communisme sans communistes. Elles étaient plus vertueuses que Staline : elles obtiendraient les "avantages" de l'URSS sans ses inconvénients, grâce à une intervention de l'Etat bienveillante et bien dirigée.

C'était le rapport Beveridge en Angleterre, le New Deal aux Etats-Unis, le "programme du Conseil national de la Résistance" en France (je mets des guillemets, car le contenu qu'on attribue au programme du CNR ne s'y trouve pas).

Ca a marché un certain temps : le temps de la reconstruction d'après-guerre. Maintenant, nous arrivons au bout de ce contre-modèle. Ses vices deviennent manifestes : le socialisme est néfaste, qu'il soit stalinien ou "éclairé".

La plupart des nations occidentales sont dans cette impasse. Mais certaines y sont beaucoup plus que d'autres. La France est, sans conteste, le plus communiste des pays non communistes. Il lui sera très, très dur de se sortir de la drogue de l'argent gratuit des autres.

Les Grecs, après tout, ont peu à perdre : ils n'ont jamais eu d'économie digne de ce nom. S'ils décident de devenir un pays développé, ils ont l'avenir devant eux. Comme les Ukrainiens, d'ailleurs.

Denis Monod-Broca

Φαρμακός

Pharmakos, φαρμακός, désignait un rite, très en vogue à l’époque, consistant à promener, sur des chariots, à travers la ville, quelques malheureux va-nu-pieds, hors-la-loi et autres mauvais sujets, les offrant ainsi à la colère de la foule, à ses injures, à ses crachats, à ses coups, à ses pierres… puis à les expulser, morts ou vivants, loin en-dehors des remparts. A l’issue de cette explosion de violence expiatoire, la ville et sa population retrouvaient pour un temps leur sérénité. D’où cette appellation paradoxale de pharmakos : à la fois poison et remède, ces êtres malfaisants, par leur supplice, faisaient du bien à la cité. Chaque « sommet de la dernière chance » supposé sauver la Grèce n’est rien d’autre qu’un retour au rite du parmakos, avec la Grèce dans le rôle du pharmakos, mauvais sujet, méprisée, injuriée, coupable de tous les péchés du monde, vouée aux gémonies… On comprend qu’elle ne veuille pas être expulsée. S’enfuir est pourtant pour elle la seule manière d’échapper - peut-être - aux injures, aux crachats, aux coups, et à l’expulsion finale…

Quelle honte pour nous, pays européens, qui nous disons si rationnels, si progressistes, si modernes, si civilisés…, de retomber ainsi dans des comportements qui avaient cours il y a des siècles et des siècles !...

La zone euro est comme ces cités antiques, dont les lois n’étaient pas assez solides, et qui recouraient, pour assurer leur stabilité, à de tels sacrifices.

Bien sûr ce sont des histoires de déficits, de dettes, de garanties, de collatéraux, de remboursement, de réformes, de compétitivité, etc., mais derrière tout cela, derrière toute cette salade financière, derrière l’argent, il y des hommes et il y a leurs désirs, leurs pulsions, leurs tentations, leurs peurs, leurs souffrances… Si on ne veut pas se perdre pas dans l’aspect financier des choses, incompréhensible pour le commun des mortels, on voit le spectacle que donnent les hommes impliqués dans ce drame, et ce spectacle ressemble furieusement à ce rite sacrificiel venu du fond des âges.

On en est désespéré et honteux.

Charlemagne

@ caroff | 15 juillet 2015 à 17:29

Il existe bien sûr un peuple européen.

Il n’y a pas plus de différences entre un Irlandais et un Géorgien qu’entre un Breton et un Basque. Il y a encore un siècle en France on parlait patois et on ne se comprenait pas d’une région à l’autre.

Les souverainistes qui prétendent que les Européens sont trop différents entre eux pour s’unir et fusionner politiquement (sans que ça implique forcément de fusion identitaire) sont les mêmes qui défendent l’idée d’une France universelle présente sur les cinq continents et ont la nostalgie de l’empire colonial français, et qui prétendent sans sourciller faire cohabiter et vivre ensemble sur un même territoire des populations d’origines aussi diverses en leur faisant réciter nos ancêtres les Gaulois.

Ils ne voient pas que c’est la France cosmopolite actuelle, malade de son universalisme, qui n’est pas culturellement et ethniquement viable, et qui va finir tôt ou tard par imploser.

La France elle-même il y a encore un siècle était une Europe en miniature ; à part peut-être les Slaves, c’étaient les Celtes, les Germains, les Vikings et les Latins qui composaient et formaient son identité. La France était une Nation, constituée elle-même de petites Nations, aux identités encore vivaces aujourd'hui malgré le rouleau compresseur jacobin qui est passé depuis.

Il en va de même pour l’Europe. L’Europe est de fait une Nation, à laquelle il manque encore un Etat. C’est une macro-Nation somme de micro-Nations. L’Europe est la Maison commune des Européens, elle est « Nation des nations ».

L’Europe est dans la situation de l’Italie d’avant son unification en 1860 et de l’Allemagne d’avant son unification en 1870.

Il ne faut pas oublier en effet que les Etats-Nations actuels sont en réalité des constructions politiques récentes, n’ayant pas plus de deux siècles, qui datent pour la plupart d’entre elles du XIXe siècle.

Le XIXe siècle, commencé au Congrès de Vienne en 1815, fut celui des Etats-Nations triomphants, mais aussi celui des nationalismes centrifuges, afrotropes et europhobes, tournés vers le sympathique Africain des colonies plutôt que vers le frère européen ; il s’est refermé en 1945, par le suicide collectif des Européens.

Le XXIe siècle sera celui des Etats-continents ; il sera celui de la Grande déflagration, de l’entrée en confrontation directe des masses afro-musulmanes issues de l’immigration post-coloniale présentes sur le sol européen avec les indigènes du continent, puis de la Grande séparation et enfin de la recomposition du Monde en grands blocs civilisationnels culturellement et ethniquement homogènes, de taille continentale.

La Babylone américaine s’effondrera sur elle-même d’une infection intérieure, de sa submersion par l’immigration en provenance du sous-continent, du retour dans le giron mexicain des Etats du sud du pays, et d’avoir renié ses Pères fondateurs et ses racines européennes ; les Euro-américains devenus minoritaires sous le poids de la démographie et de l’immigration latino-américaines regagneront la Mère-patrie européenne, imités par les Afrikaners, et l’Europe réalisera enfin son unité, son destin de toujours, qu’ont pressenti et auquel ont rêvé tous ses grands noms.

@ Garry Gaspary | 16 juillet 2015 à 09:01

Vous avez du mal à savoir ce que vous voulez, c’est pas clair dans votre tête. Il faut arrêter de se payer de mots généraux et abstraits : Europe sociale, Europe solidaire… Tout le monde est pour. L'Europe, c'est une réalité charnelle, et non un concept marxiste ou libéral selon les tropismes économiques de chacun. C'est ce qu'on oublie trop souvent aujourd'hui.

Vous fustigez (à juste titre) la vision économiciste du monde qui domine actuellement la politique, mais vous-même êtes dépendant d’une telle vision. L’Europe sociale que vous appelez de vos vœux en priorité emprunte typiquement au vocabulaire marxiste.

Le mot d’ordre doit au contraire être : Politique d’abord ! Et l’économie seulement ensuite, qui doit être réduite à de l’intendance. C’est pour cela qu’il faut renvoyer dos à dos marxistes et libéraux.

L’Europe doit d’abord être refondée sur ses valeurs ancestrales, en faisant appel à sa plus longue mémoire. C’est ainsi que la Renaissance a pu avoir lieu.

En Suisse on parle bien trois langues, sans que cela nuise à la cohésion du pays. Les Européens sont capables d’apprendre et de parler plusieurs langues. La langue commune des Européens dans une Europe enfin unie pourrait être le proto-indo-européen, la langue-mère des Européens, qu’ont reconstituée à un stade maintenant très avancé les linguistes :
http://dnghu.org/

Le latin que vous proposez comme langue commune aurait l’inconvénient d’exclure l’Europe germanique.

Laurent Dingli

@Alex paulista
Quand on se retrouve au milieu de deux peuples qui un beau matin décident de découper vieillards, femmes et enfants à coups de machette...

Un seul groupe l'a décidé en avril 1994, pas deux. Il y a un bourreau et une victime, l'un n'est pas l'équivalent de l'autre contrairement à ce que suggère Trekker.

Sous-entendre que les soldats français sont les acteurs principaux de ces massacres est une infamie.

Personne, que je sache, n'a écrit une sottise pareille.

@ Trekker

L'Allemagne et la Grèce : vous faites partie, avec Jean-Dominique Reffait, de ceux qui préfèrent s'en prendre à l'Allemagne plutôt que de reconnaître les responsabilités des Grecs eux-mêmes dans la crise qu'ils traversent. Toujours cette façon de détourner les responsabilités que je trouve pour ma part assez détestable. Les dépenses publiques ahurissantes de la Grèce depuis la chute de la dictature, le maintien d'un service public monstrueux (environ 40% du PIB, 800 000 personnes sur une population active de 5 millions de personnes), une dette publique qui dépasse toujours les 100% depuis l'entrée dans l'euro, la multiplicité des corporatismes et des rentes de situation, le déficit de la balance commerciale, l'absence de réformes, la fraude fiscale érigée en sport national avec une économie clandestine qui se traduit par un manque à gagner de 15 milliards d'euros par an pour l'Etat, les conséquences de la crise de 2009, le maquillage des comptes publics par le gouvernement conservateur, le désastre causé par les agences de notation internationales qui ont encouragé la spéculation, tout cela s'éclipse au profit de l'intransigeante Allemagne qui finit, à en lire certains, par devenir responsable de la situation. Franchement, j'ai toujours été très critique à l'égard du modèle productiviste allemand, mais l'hypocrisie et l'arrogance franchouillarde consistant à donner des leçons à tout le monde lorsqu'on a un Hollande qui a mis la France à genoux, me donne de l'urticaire. Le coq gaulois continue à brailler en agitant sa crête alors qu'il a depuis longtemps les deux pattes dans la m...

Le Rwanda et la RDC...

Eh bien oui, je préfère nettement lire Libé et Le Monde que les élucubrations de Pierre Péan (je vous signale par ailleurs que le silence médiatique sur les responsabilités de la France a été rompu en 1998 par des articles de Patrick de Saint-Exupéry dans Le Figaro. Quant à votre littérature de généraux, il ne vous a pas traversé l'esprit que ces derniers pouvaient être juge et partie ! Pour la RDC et le Rwanda, votre vision encore une fois unilatérale discrédite vos propos : toujours rien sur les milices Interahamwe non désarmées en RDC pendant la deuxième guerre du Congo, rien sur le fait que la MONUC avait démenti, au début de la guerre du Kivu, les collusions entre Laurent Nkunda - autre criminel de guerre - et Kigali, rien sur les crimes de guerre commis par les troupes régulières congolaises (voir rapport de la MONUC de 2006), rien sur le fait que le pillage des ressources de la RDC a profité à des entreprises internationales, rien sur le rôle de l'Ouganda, rien sur les agissements de Jean-Christophe Mitterrand, rien sur le fantasme des milieux dirigeants français d'un complot anglo-saxon visant à supplanter l'influence française, rien sur le non respect de l'embargo sur les armes décidé par l'ONU, rien sur la présence des instructeurs français dans le camp militaire de Mukamira dont les enthousiastes et très efficaces élèves hutu sortirent pour massacrer 10 000 tutsi dès le début de 1992, etc., etc., etc. Plutôt que de multiplier les "sic" et les "resic", essayez de nettoyer l'un des deux verres de vos lunettes et vous verrez beaucoup mieux.

eileen

Le service public manquerait de moyens... faut-il encore savoir de quoi on parle... tous nous souhaitons plus de policiers, d'infirmières, d'enseignants... Pour devenir efficaces il faudrait que les politiques aient le courage - ou qu'ils apprennent - de faire la différence entre les directs, les productifs ou les indirects, les non-productifs, les front et les back offices, c'est-à-dire ceux sur le terrain et ceux camouflés dans les bureaux, ce que Claude Allègre avait appelé le mammouth, ceux de la rue Mabillon par exemple qui accueillent tous ceux qui pour des raisons multiples et variées, et souvent obscures ne peuvent plus être devant des élèves. Même chose dans les hôpitaux, les services administratifs recueillent les infirmiers, aide-soignants qui ne peuvent/veulent plus soigner, encore pour des raisons diverses.
Le jour où cette distinction aura été faite, quand l'absentéisme aura été canalisé et réduit, quand on saura qui fait quoi comment et pourquoi, quand on aura supprimé toutes les scories, il sera alors possible de rationaliser les back offices, de faire une réallocation saine des ressources et peut-être recruter des fonctionnaires directs et productifs et non pas des ronds-de-cuir.

Sarkozy propose pour sa campagne 2017 de supprimer le contrat à vie des fonctionnaires, ce serait une excellente mesure, qui n'a aucun risque d'être mise en place et la France continuera à avoir le ratio nombre de fonctionnaires par habitant le plus important du monde occidental, toute chose égale par ailleurs, le double de l'Allemagne et des USA, le triple du Japon... sans doute parce que ces pays gèrent mal leurs citoyens LOL Encore une exception bien française et qui nous coûte cher, on pourrait peut-être commencer par définir le service public, c'est-à-dire le service AU public et non pas le service DU public... aux fonctionnaires LOL

On pourrait pour avancer et se bonifier commencer par, par exemple, faire en sorte qu'une employée de bureau SNCF ne bénéficie pas automatiquement du statut de cheminot et ses avantages, mesure pour assurer une pseudo paix sociale... laxisme et lâcheté coûtent cher à tous les contribuables que nous sommes !

Garry Gaspary

@ genau

Le multilinguisme pour tous est une perte de temps et d'énergie. Il faut une langue commune à l'Europe - qui, encore une fois, ne viendra pas remplacer les langues nationales mais permettra de briser la seule vraie barrière qui sépare les hommes : celle de la langue - non uniquement par principe mais parce qu'il est nécessaire que chaque intelligence européenne contribue au développement du projet commun. Il faut de nouveau renverser la pyramide du pouvoir, il faut de nouveau que le peuple reprenne les choses en main pour, si nécessaire, former une élite qui puisse le représenter réellement.

J'ai lu ici ou là que Tsipras n'avait pas suivi la volonté du peuple grec en acceptant ce dernier accord. Cela ne veut strictement rien dire parce que le peuple grec, bien qu'il sache ce qu'il ne veut pas, ne sait pas encore ce qu'il veut. Et si le peuple grec ne sait pas encore ce qu'il veut, c'est bien parce que ce qu'il veut doit être élaboré au niveau européen et pas au niveau national. Aucune élite n'est ainsi capable de représenter un peuple qui ne sait plus ce qu'il veut, qui n'a plus aucune volonté politique. C'est valable pour la Grèce. C'est aussi valable pour l'Espagne, l'Italie, la France, etc.

@ caroff

Il y a peuple européen, et il y a même eu langue commune à l'époque où l'Europe rayonnait sur le monde : le latin qui est un héritage de l'empire romain. Une langue aujourd'hui morte mais qui a touché toutes les langues européennes et qui pourra, de ce fait, ressusciter encore plus vite que l'hébreu ne l'a fait au Proche-Orient.

@ Charlemagne

Il n'y a ni FDG, ni identité dans ce que j'entrevois.

Tous les partis classiques, de l'extrême gauche à l'extrême droite, sont à exclure parce qu'ils reposent sur une vision économiste du monde. Or, le but sera justement de sortir le monde de l'économie qui est par essence une science inhumaine puisque son objet principal n'est pas l'homme mais bien le profit.

Et l'identité est toujours négative, elle se forge toujours contre quelque chose ou quelqu'un, sans raison réelle. Il faudra au contraire construire dans le positif pour être à la fois exemplaire et convaincant.

Robert Marchenoir

En Ukraine, un ministère a réduit ses effectifs d'un tiers en six mois. La totalité des douaniers de la province de Transcarpatie ont été licenciés, pour éradiquer la corruption.

En France, la dépense publique ne cesse de croître, tandis que de l'extrême droite à l'extrême gauche, tout le monde se plaint que le prétendu service soi-disant public manque de "moyens". Il va y avoir des surprises, des pleurs et des grincements de dents.

Tendance

A méditer :

http://www.institutcoppet.org/2012/02/20/edmond-about-la-grece-contemporaine-1854

http://dejudasatartuffelettresaumonde.hautetfort.com/archive/2012/02/28/je-ne-joue-pas-avec-un-grec.html

L'histoire ne serait-elle qu'un éternel recommencement ?

Alex paulista

@ Laurent Dingli, Trekker

Quand on se retrouve au milieu de deux peuples qui un beau matin décident de découper vieillards, femmes et enfants à coups de machette, difficile de garder la tête froide. Je ne connais pas bien la RDC mais j'ai approché un peu ce qui s'est passé en Somalie (mon aviso ayant participé à la marge à United Shield, principalement pour accompagner des gens à l'hôpital). J'ai eu l'occasion de discuter avec des soldats qui étaient au Rwanda. Après ce qu'ils avaient vu, ils n'étaient plus choqués par les cadavres à chaque coin de rue à Mogadiscio.
Sous-entendre que les soldats français sont les acteurs principaux de ces massacres est une infamie.

finch

L'Express titre ce jour à 16:10 : "Le salut de Hollande passera-t-il par la Grèce et l'Iran ?"

Et de compléter aussitôt :

"François Hollande a enregistré plusieurs succès à l'extérieur des frontières françaises mais l'Histoire et les récents sondages montrent qu'une présidentielle se joue sur des sujets bien de chez nous."

Rien à ajouter.

Trekker

@ Laurent Dingli | 14 juillet 2015 à 15:33

Vous écrivez me concernant "ce ne sont pas les Grecs qui sont responsables de la situation catastrophique de leur pays, mais ces vilains Allemands qui veulent créer une Mitteleuropa (et pourquoi pas un Anschluss !)".

Oh si Mitteleuropa vous choque, j’emploierais bien volontiers au sujet des pays obligés de l’Allemagne le terme de zone Mark de fait. Car Pologne, Hongrie, Tchéquie et Slovaquie sont sous la dépendance économique de celle-ci : il ne sont que des sous-traitant à bas coup pour son industrie qui elle assemble leurs productions, conçoit les produits finaux et se réserve les ~ 20 % de productions à haute valeur ajoutée de ceux-ci. Je ne m’étendrai par sur ce sujet Mitteleuropa-zone Mark, car il a déjà été amplement traité par d’autres commentateurs de ce blog.

Je m’excuse de cette réponse ci-après encore hors sujet, mais votre dernier commentaire me contraint à cela.

Les deux ouvrages de Pierre Péan sur les tragédies dans la région des grands lacs sont bien évidemment ridicules et inspirés par les thèses conspirationnistes de l’extrême droite. La commission d’enquête parlementaire française est naturellement partisane, elle n’ose même pas condamner ses militaires complices actifs du génocide des Tutsis. Le FDLR n’est aucun cas instrumentalisé, encadré et soutenu pas les troupes de Kagame, mais par les ex-génocidaires Hutus (nombre de Hutus dont ceux génocidaires auraient donc survécu à leur massacre par les troupes de Kagame dans les camps de réfugiés en RDC !…). Le même Kagame ne porte aucune responsabilité dans les génocides des Tutsis et Hutus, au grand jamais l’attentat contre l’avion présidentiel facteur déclenchant du génocide des Tutsis n’a été commis par ses troupes !... sic et resic...

Vous avec très bien récité votre leçon type Libération, Le Monde et le bon docteur Kouchner. Mais naturellement vous n’évoquez pas le rapport de l’ONU, dont la parution officielle est bloquée par le gouvernement des USA, car cela irait à l’encontre des propos que vous relayez avec zèle. Vous devriez le lire ce rapport, facile car il a été repris dans la presse internationale, mais cela perturberait probablement vos certitudes. Autres lectures qui vous perturberaient aussi mais vous éclaireraient sur les génocides des années 90 au Rwanda :

"Justice pour la France et ses soldats" du général Tauzin aux éditions Jacob Duvernet en 2011
"Opération Turquoise-Rwanda - 1994" du général Lafourcade paru aux éditions Perrin en 2010
http://www.france-turquoise.fr

Comment se fait-il que depuis 2007 l’enquête concernant l’attentat contre l’avion présidentiel rwandais dont l’équipage civil était quand même français, et l'instruction des plaintes de officiers français objets de graves diffamations par Kagame et ses sbires sont quasi bloqués ? Certes la raison d’Etat et les tentatives de rabibochage avec le régime rwandais priment sur ces dernières, cela depuis le 180° de Sarkozy devenu président et poursuivi par le courageux Hollande.

Robert

Alex paulista | 14 juillet 2015 à 21:54 a formulé l'essentiel de la réponse que j'aurais faite à Catherine JACOB@Robert | 14 juillet 2015 à 12:04.

Il me semble utile de rappeler que le rôle du Luxembourg dans le système financier international est apparu au grand jour avec l'affaire Clearstream et c'est bien ce type d'activités qui enrichit ce petit Etat. Il faut ajouter que Monsieur Juncker, comme Premier ministre, a fait en sorte d'attirer les sièges d'entreprises par une taxation inférieure à celle de pays comme la France. Dans une union fondée sur la concurrence, certes libre, mais surtout "non faussée", il me semble qu'il y a là pour le moins matière à réflexion : n'y aurait-il pas fondamentalement distorsion de concurrence ?

De son côté l'Allemagne, dans le cadre du pseudo-accord signé par Alexis Tsipras, demande une réduction des dépenses militaires de la Grèce. Ce point est particulièrement piquant lorsque l'on sait que l'Allemagne a vendu ses chars Leopard 2 sans alors se préoccuper de la gestion du budget grec !

Il me semble enfin qu'une réflexion plus calme reste nécessaire pour exprimer une opinion sur l'ensemble du sujet. Sans doute la lecture du billet suivant est-elle de nature à alimenter une réflexion moins polémique :
http://www.gaullistelibre.com/2015/07/en-finir-avec-les-lieux-communs-sur-la.html?utm_source=feedburner&utm_medium=feed&utm_campaign=Feed%3A+gaullistelibre+%28Blog+gaulliste+libre%29

Monsieur Tsipras a voulu, comme il l'a déclaré de retour dans son pays, répondre au souhait exprimé par le peuple grec de rester dans la zone Euro et de lui éviter une sortie non préparée de ce système qui aurait sans aucun doute plongé la Grèce dans une situation d'étranglement proprement insupportable. Ce faisant il semble qu'il n'ait fait que reculer pour mieux sauter, car le plan n'est pas viable.
Par ailleurs, et pour répondre à Catherine JACOB, ce qui se jouait dans la localisation du fonds d'intervention gagé sur les privatisations était bien que cela aurait traduit une mise, bien plus que sous tutelle, sous protectorat de la Grèce. Comme symbolique démocratique on a vu mieux. C'est un peu comme si la France rééditait le traité du Bardo pour venir en aide à la Tunisie !

L'on voit bien que, malgré l'illusion de tel ou tel quant à l'existence d'un peuple européen, les peuples d'Europe sont multiples, qu'ils existent malgré la volonté d'un système technocratique de les éradiquer et que les carcans imaginés pour unifier le système s'opposent aux libertés fondamentales des peuples. On ne peut guère imposer un système fédéral s'il ne répond pas aux aspirations des peuples. Or, Monsieur Hollande semble avoir choisi d'aller encore plus dans cette direction qui me paraît mortifère car prématurée.
Tout a été fait pour tenter d'éviter une remontée des taux des prêts, mais l'accord de Bruxelles ne pourra pas longtemps faire illusion et ces taux finiront bien par de nouveau augmenter. Dans une zone économique où les politiques d'austérité deviennent de plus en plus la règle, on ne peut que s'attendre à une explosion ou à l'accession au pouvoir des partis pendants de Syriza, comme Podemos en Espagne.
Il me semble que le décryptage des propos de Monsieur Hollande tenus ce 14 juillet soit parfois nécessaire : http://russeurope.hypotheses.org/4111
On peut ne pas partager l'intégralité du propos, mais force est de constater qu'un certain nombre d'appréciations sont particulièrement fondées.

duvent

Les Grecs sont les premiers...
Décidément le teuton aime soumettre.
Le Français pense à ce que l'on va dire de lui dans les salons.
L'Anglais se gausse...
Pendant ce temps dans le berceau de l'humanité se meurt la Grèce !
Je trouve que ce peuple meurt avec panache !! Vae victis !

Charlemagne

@ Alex paulista | 15 juillet 2015 à 15:01

Et vous vous ramenez toujours tout à votre petit cas personnel, qui vous inquiétez à longueur de commentaires de ce que votre épouse brésilienne ne puisse plus trouver guichet ouvert en France en cas (très improbable) d’accession de MLP au pouvoir.

Je vous rassure cependant tout de suite : MLP serait totalement impuissante à juguler sinon inverser les flux migratoires dans le cadre français, juridiquement totalement verrouillé par le Conseil constitutionnel, qui notamment en vertu du Principe de non-rétroactivité empêcherait de revenir sur les naturalisations passées.

Elle ne résisterait pas en outre aux pressions et condamnations internationales, et finirait rapidement par s’écraser comme Tsipras actuellement en Grèce, avant de dégager.

Et de toute façon c’est une femme de gauche, elle n’en a rien à battre que les Français se fassent petit à petit remplacer.

Croire qu’elle a l’intention de s’attaquer à l’immigration, c’est vraiment vouloir se faire peur.

Ca participe de ce que Jospin a appelé le « théâtre de l’antifascisme », consistant à fantasmer une menace fasciste imaginaire en les traits de MLP et du FN.

@ Garry Gaspary | 15 juillet 2015 à 12:26

A quelques menues réserves près (ces quelques éléments et tics de langage gardés de vos années de militantisme au FDG), je signe votre texte des deux mains Garry, qui est celui d’un identitaire qui s’ignore.

Vous êtes mûr pour rejoindre les rangs de la Résistance identitaire européenne Garry, il ne vous reste plus qu’à franchir le Rubicon, sans souci du qu’en dira-t-on.

Foncez !

caroff

@ Garry Gaspary

Pas plus qu'un peuple européen il n'y aura de langue commune.
Autrefois à la Commission il y avait le français comme langue de travail et puis les Anglais sont arrivés et maintenant, pour communiquer (y compris entre Belges du reste) c'est leur langue pidginisée qui a pignon sur rue... Je les plains d'avoir à supporter d'entendre cette pourtant belle langue massacrée à travers toute l'Europe.
Et puis avoir une langue commune nous éviterait-il de nous déchirer ? Les Maghrébins, les Machrékiens ont l'arabe comme langue commune : cela les empêche-t-il de se taper allègrement dessus ?

Quant à l'Europe sociale, vous êtes là aussi en pleine utopie....
C'est d'abord d'une fiscalité convergente dont nous avons besoin, qui permettrait à terme d'égaliser les charges sur le travail entre Etats. Et il faut l'unanimité au Conseil pour y parvenir, autant dire que c'est aussi impossible que d'attendre de Hollande qu'il réforme notre pays (les retraites, l'EN, la justice, la droit du travail, la politique étrangère qui lui est totalement étrangère...).
Et puis qu'attendre d'une Europe sociale ? Et quel modèle adopter ? Celui des pays scandinaves qui ont réussi à contenir leurs déficits publics ? Celui de l'Allemagne qui avec Schröder (SPD... eh oui !!) a transformé le contexte économique ?
Celui de la France avec la distribution de richesses de moins en moins abondantes sous la direction d'un Etat ventripotent et impuissant ?

Bref, pas très convaincant votre argumentaire...

Michel Deluré

Dans cette tragédie grecque, nombreux sont aujourd'hui ceux qui se délectent à casser du bois sur le dos de l'Europe, cette entité maléfique source de tous les maux de ce pays !
Oui, je le concède, l'Europe présente effectivement bien des défauts mais ceux-là sont-ils la cause unique de l'état de délabrement dans lequel est aujourd'hui et depuis déjà nombre d'années plongé ce pays et exonèrent-ils la Grèce de sa propre et lourde responsabilité dans cette dramatique situation ?
Les dirigeants successifs, quel que soit leur bord, ont-ils engagé depuis des décennies les réformes qui s'avéraient indispensables pour assainir et moderniser la situation de leur pays ? Les efforts, acceptés pourtant par d'autres pays de l'Union, ont-ils été consentis pour mettre la Grèce à niveau alors que des milliards d'aides diverses ont été distribués ?
Face à cette situation et au nom d'un idéal de solidarité, de générosité, fallait-il alors tirer un trait définitif sur cet endettement existant, certes difficilement supportable, et octroyer une aide nouvelle pour aider au redémarrage économique de ce pays, offrant ainsi une prime à la mauvaise gestion et créant un précédent lourd de conséquences ?

genau

@ Garry Gaspary

Sans doute, mais je crois pouvoir penser que vous allez trop loin, à la fois pour des raisons historiques et pour des raisons méthodologiques.
Bien évidemment, si tout le monde parle la même langue, toute différence de ce fait disparaît, mais une langue n'est pas une invention, un artefact, c'est une construction à partir d'un socle commun, plus ou moins modulé en fonction de la latitude et des "invasions", et dont les "proles" correspondent aux caractères de leurs auteurs.
Un savant pourrait pinailler à l'infini sur ce sujet, mais la suppression de la construction linguistique groupe par groupe s'apparente à un attentat contre les personnes. Bon, vous laissez de côté, dans votre lecture, tous les résidus intellectuels de notre époque... bien sûr.
Viser le multilinguisme est toujours souhaitable. J'appartiens à un groupe très international où*, dans les repas ou les réunions techniques, on échange souvent en commençant une phrase en français pour la finir en allemand, il en va de même pour l'italien, l'anglais, etc. Naturellement, il y a des langues peu parlées, comme le flamand ou le luxembourgeois, mais les locuteurs ont une langue majeure à leur disposition qu'ils farcissent de leurs originalités. N'est-ce pas plus riche que de tartiner le même langage forcément adultéré par les chers disparus ?
Je suis un enfant de l'Europe, j'ai été un des premiers fédéralistes, étudiant, agrégé à l'Europa Haus, ce n'était pas ce que nous vivons qui nous faisait marcher, mais bien une institution solide des peuples, dans la compréhension mutuelle de leurs langues. Je me suis marié à Berlin, sous le régime soviétique menaçant et imbécile et c'était un pandemonium hilarant de langues mélangées où on pouvait s'engueuler en deux langues sans comprendre très bien ce que disait l'autre, mais tout s'y finissait chez Aschinger où le pain était gratuit.
Oui, c'était un rêve et je vous redoute, théoricien de la politique, sympathique, sincère, mais adepte d'un monde où personne ne parlerait plus les langues de Goethe, de Strindberg, et tout ce qu'on pourrait étaler d'onomastique.
Je ne veux pas cesser de chanter à Naples, chuinter au Danemark ou en Pologne, et de penser à Pouchkine qui disait que sans la langue française, la poésie russe n'aurait pas existé.
Bonne soirée.

breizmabro

@ Parigoth | 15 juillet 2015 à 09:54

Je ne suis pas vs Syriza mais quand une banque (américaine) est capable de plomber un pays pour crier cinq ans plus tard "au loup", je dis que Tsipras avait raison (et le futur lui donnera raison).

L'argent étant le pouvoir il l'a fait plier et manger la moquette. Soit. Mais tout a un prix...

Il n'en reste pas moins que ce sont des fraudeurs professionnels qui ont mis ce pays dans cette situation car la Grèce, au départ, ne voulait pas entrer dans l'Eurozone (idem les Anglais).

Que maintenant notre audacieux président nous dise qu'il a gardé les Grecs dans l'Eurozone et qu'il s'en réjouisse, tant mieux pour lui, mais du coup il devient complice des fraudeurs. CQFD

Savonarole

Garry Gaspary | 15 juillet 2015 à 12:26

Ah ben y a du progrès, c'est bien, bonne copie, un 12/20 serait mérité...
Je vois que vous avez compris mon message....
Perséverez, il n'y a pas d'âge pour entreprendre.
Toutes mes félicitations.
J'attends Cirsedal et Christian C, bien silencieux...
Comme quoi une bonne fessée s'impose sur ce blog de temps en temps.

breizmabro

J'apprends que notre audacieux président est prêt à rembourser à la Russie près de 800 millions (sur les 890 millions d’euros déjà payés par Moscou…) pour le Vladivostok et le Sébastopol, les porte-hélicoptères pas livré à Moscou.

(Pendant que les médias parlent de la Grèce les "affaires" continuent ;-))

Mieux. Selon Le Point, le démantèlement des Mistral que la France refuse de livrer à la Russie (sur ordre de Washington, of corse) coûterait entre 15 et 20 millions d'euros pour chaque navire.

Plus fort ! Entre les intérêts, les frais de gardiennage et de maintenance (5 millions d'euros par mois), les pénalités de retard, on atteint déjà près de 300 millions d'euros. Et ce sans compter les dommages-intérêts, ajoute Le Point.

Bref, toujours selon Le Point, l'annulation de la vente des BPC Mistral (Vladivostok et Sébastopol) à Moscou coûterait entre 2 et 5 milliards d'euros à la France au titre du contrat non rempli, soit quatre fois le montant du contrat.

Quelques milliards de ci, de là, n'est-ce pas audacieux ?

Alex paulista

Quant aux fortunes grecques si elles ont souhaité, et le mot est faible, que la Grèce reste dans l'Europe c'est parce que tous leurs avoirs sont en euros et placés dans le beau pays de M. Juncker, au Luxembourg (entre autres...)
Rédigé par : breizmabro | 15 juillet 2015 à 10:17

Au contraire, si leur fortune est faite et stockée en Euros au Luxembourg, ces Crésus devraient se moquer du Grexit ou même souhaiter le retour à la drachme, histoire de dupliquer leur pouvoir d'achat en Grèce...
Je ne comprends pas trop votre raisonnement.

Alex paulista

@ Michelle D-LEROY | 15 juillet 2015 à 09:40

Vous ramenez tous les problèmes de notre France à cette pauvre Leonarda...
Le FN est une névrose !

Garry Gaspary

Ce que nous vivons actuellement n'est pas une crise mais une agonie systémique. Ce n'est pas encore ce rhume qui n'est que passager et dont on peut attendre sereinement la disparition avec au bout la certitude d'une santé retrouvée, c'est un cancer généralisé dont on arrive de moins en moins bien à se soulager par injections de morphine monétaire mais qui ne peut être guéri.

Mais l'Histoire a déjà connu de multiples morts systémiques, elles ne sont en rien nécessairement catastrophiques, elles définissent au contraire le sens de l'Histoire : il est logique qu'un système qui crée l'enrichissement des uns à partir de la spoliation des autres meurt par sa généralisation, sa globalisation, sa mondialisation, peu importe le terme. Ce système avait besoin d'un Tiers monde pour bien fonctionner et en faisant progressivement disparaître ce Tiers monde, il s'est autodétruit.

Mais le système n'est qu'une machine bête et méchante, il n'est rien face à l'intelligence, la grandeur, la créativité humaine si elles sont au rendez-vous de l'Histoire.

L'Europe économique est donc à l'agonie. Si le peuple européen tente de la sauver contre le cours de l'Histoire, nous pouvons alors nous attendre à de grandes catastrophes humaines. Mais il y a une alternative à cela, il y a ce fameux plan B : l'Europe sociale.

L'Europe sociale ne pourra se faire sans l'unité du peuple européen. L'unité du peuple européen ne pourra se faire sans ce qui constitue le lien fondamental d'un peuple : une langue commune. Ce n'est pas la monnaie qui constitue l'échange premier à l'intérieur d'un groupement humain, qui en constitue le ciment indestructible. C'est le verbe.

Le peuple européen a été floué dès le départ de la construction de cette Europe économique fondée sur la monnaie et son échange. Il faut aujourd'hui que chaque européen milite en son pays pour l'Europe sociale et donc d'abord et avant tout pour l'institution d'une langue européenne commune. Une langue qui ne viendra pas remplacer les langues nationales mais qui se placera à ses côtés, et qui constituera la marque de la puissance civilisatrice de l'Europe enfin unie. Ce que les USA et leur anglais n'ont pas réussi à faire par immaturité historique, l'Europe peut et doit le réussir par sa profonde conscience historique.

De cette langue peut naître une nouvelle culture, une nouvelle civilisation. Pas un système qui s'imposera contre l'humanité, mais une humanité qui sera exemplaire pour tous et qu'on rejoindra avec bonheur.

protagoras

Retour sur l'Histoire :

Extraits de Émile Durkheim (1915)
“L’Allemagne au-dessus de tout”

"Le principal objet des études qui constituent notre collection est de dépeindre l’Allemagne telle que la guerre nous l’a révélée. Déjà, nous avons parlé de son humeur agressive, de sa volonté belliqueuse, de son mépris du droit international et du droit des gens, de son inhumanité systématique, de ses cruautés réglementaires"

.............

"Les preuves accumulées qui démontrent ce que l’Allemagne est devenue, et qui justifient ainsi les accusations portées contre elle, ont déterminé, même dans les milieux qui lui étaient le plus favorables, un incontestable revirement d’opinion"

..........

"Il est inadmissible, dit-on, que l’Allemagne, qui, hier, faisait partie de la grande famille des peuples civilisés, qui y jouait même un rôle de première importance, ait pu mentir à ce point aux principes de la civilisation humaine. Il n’est pas possible que ces hommes que nous fréquentions, que nous estimions, qui appartenaient en définitive à la même communauté morale que nous, aient pu devenir ces êtres barbares, agressifs et sans scrupules qu’on dénonce à l’indignation publique"

Merovee3

Au XVIIe siècle Molière ridiculisait les docteurs Diafoirus qui soignaient leurs patients en les saignant. Le ridicule ne les a pas tués malheureusement.
Les Grecs eux, pourraient bien ne jamais s'en remettre. Les Diafoirus qui ne suivent pas le même régime vont bien, merci !

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