Ce doit être l'air de l'Amérique du Sud qui a inspiré au pape François des discours radicaux, tant pour l'écologie que pour la doctrine sociale.
Les accents avec lesquels il a évoqué celle-ci en Bolivie - où le président Evo Morales est tenté par un quatrième mandat après une révision de la Constitution - dépassent largement ce que ce pape formidable et atypique a déjà, pour la foi, l'authenticité de la religion et la miséricorde, vertement enjoint au catholicisme, à ses hiérarchies et aux fidèles du monde entier (Le Monde).
Quand il fustige l'économie qui "tue" et qui "exclut", "l'ambition sans retenue de l'argent qui commande et l'économie idolâtre", qu'il proclame : "Vous les exploités, les exclus, ne vous sous-estimez pas ! Vous êtes des semeurs de changement", il semble lâcher la bride à son tempérament et proposer une vision de dénonciation et de révolte qui apparemment a plus à voir avec la lutte des classes même adaptée à ce continent qu'à une classique conception de la justice sociale.
Il a d'ailleurs résumé sa pensée en mettant en évidence le caractère "révolutionnaire" du catholicisme.
Le respect que j'éprouve pour cette personnalité bouleversante - en si peu de temps, il a transformé le catholicisme, le monde et le rapport entre les deux ! - ne m'interdit pas de pointer les risques d'un tel extrémisme de la compassion et de la glorification. Il y a mille manières de dire que les derniers seront les premiers mais le pape François a choisi la plus périlleuse.
Certes il ne manque pas d'audace et j'ai aimé Alexis Tsipras affirmant qu'aujourd'hui, "le pape est le plus courageux".
Il n'est pas non plus dupe des idéologies qui, selon lui, "se terminent mal" (Le Figaro).
Il n'empêche qu'il apporte de l'eau (bénite) au moulin de certains démagogues talentueux mais peu accordés à notre normalité démocratique.
Il conforte l'interprétation unilatérale que d'aucuns font de l'Evangile et de Jésus-Christ en assimilant l'un à une bible pour la subversion et l'autre à un boutefeu qui pourrait être récupéré par Karl Marx ou le Fidel Castro de la grande époque.
Il amplifie, de la sorte, l'opposition que ne cesse de lui manifester la famille traditionnelle et conservatrice du catholicisme, aussi bien de la part des cardinaux qui la représentent que pour des pratiquants qui étaient sans doute prêts à changer mais pas au point d'être ainsi bousculés !
En Amérique du Sud, il donne du crédit à cette église militante, partiale et politisée qui, imprégnée de la théologie de la libération, s'était surtout libérée de la théologie.
Le pape François était si conscient de ces dérives possibles qu'il a précisé les trois conditions qui permettraient aux "mouvements populaires" - "personne n'aime une idée, un concept, on aime les gens", a-t-il fait valoir lucidement - de battre en brèche le triomphe de l'argent et d'une économie corrupteurs.
D'abord, alors qu'on souffre "d'un certain excès de diagnostic qui nous conduit parfois à un pessimisme charlatanesque ou à nous complaire dans le négatif", ces multitudes populaires sont "dans l'action et enracinées dans le réel des individus".
Ensuite, elles consacrent la vigueur d'un "collectif" qui au jour le jour sert l'humanité en la reconnaissant "dans le visage de l'autre".
Enfin - c'est capital pour ce pape qui n'a cessé à Rome comme ailleurs de développer cette intuition -, elles n'inscrivent pas le changement "en termes de structures mais de processus". Faute "d'une conversion sincère des attitudes et du coeur", l'instauration de nouvelles "structures" ne relèvera que du jeu social ou politique.
Ce discours de François est fondamental et il demeure dans la droite ligne de ce que celui-ci a toujours laissé entrevoir ou explicitement proféré. Mais il est sur le fil du rasoir entre la mission universelle de l'Eglise et sa dénaturation, voire son dévoiement dans le relatif et le contingent.
Jamais le pape n'est allé aussi loin en chargeant si intensément l'un des plateaux, progressiste et solidaire, de la balance au détriment de l'autre, plus classique et habituel.
Le pape joue avec le feu, avec la foi. J'ai peur pour lui. Il doit se garder à gauche comme à droite. J'éprouve le sentiment angoissant, tant il est nécessaire au catholicisme, à la société et à la paix, qu'il est guetté, épié, qu'on attend, qu'on espère sa chute et que la certitude d'un mandat épuisant mais qu'il pressent devoir assumer dans l'urgence l'incite à brûler les étapes et à ne ménager rien ni personne.
Il y a quelque chose d'immense, de grandiose et, à la fois, de suicidaire dans la démarche de cet homme unique, de ce pape d'exception.
Chers compatriotes du blog,
Soyez compatissants avec Gaspinocchio, il n'a pas la lumière à tous les étages. Il est de notre devoir à nous autres chrétiens de tendre la main à tous les demeurés quel que soit leur état de délabrement mental ; je demande instamment à P. Bilger de ne pas trop le traumatiser avec des remontrances qui risqueraient de le perturber encore plus et finir dans une chambre caoutchoutée.
Tendons-lui la main et pas le poing !
Bon chienchien Gaspinou ! remettez votre entonnoir sur la tête et présentez-vous à l'infirmière, elle sera compréhensive.
Rédigé par : sylvain | 15 juillet 2015 à 20:55
"Jusqu'où devrons-nous remonter dans la sémantique, pour trouver la notion commune qui relie le pauvre c.. et le sale c.. ? En cherchant au fond de lui-même, G. Gaspary devrait nous donner la clef de l'énigme."
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 14 juillet 2015 à 20:22
Je penche pour la deuxième proposition.
Rédigé par : Savonarole | 15 juillet 2015 à 19:09
@ Jean-Dominique Reffait
C'est là toute la différence entre les islamophobes, les antisémites ou autres judéophobes qui foisonnent ici et ailleurs, et l'antichrétien que je suis : je connais, contrairement à eux, parfaitement ce que je critique, ce qui me permet de ridiculiser les Xavier NEBOUT, les Parigoth mais aussi les Judith Butler, n'est pas autre chose qu'un savoir théologique et ontologique bien plus élaboré que le leur.
Tout philosophe digne de ce nom est d'abord, ne serait-ce que généalogiquement parlant, un théologien abouti. C'est aussi ce qui fait que, pour ma part, je n'aurais jamais commis l'erreur de vous prendre pour un philosophe et que le stupide athéisme d'un Onfray le disqualifie tout autant que vous.
Et vous avez de nouveau tort en pensant que celui qui a dépassé l'état de chrétien et l'Etat chrétien (qui sont fondamentalement une seule et même chose) auxquels vous êtes vous-même toujours attaché reste encore et de fait un chrétien.
Rédigé par : Garry Gaspary | 15 juillet 2015 à 11:28
@Jean-Dominique
Autant qu'un "esprit fort" puisse en juger, j'ai le sentiment que le rapport chrétien aux autres s'effectue sous l'égide de la Passion (avec une consubstantialité qu'est le dolorisme...) et non de l'Ethique (au sens aristotélicien)...
Le Pape François est un jésuite (l'ordre fondé pour lutter contre la Réforme) donc, à notre époque, ordre créateur et promoteur de la "théologie de la libération".
Rien que de très logique dans la continuité, donc (avec une coloration, non vraiment nouvelle, d'eschatologie "christiano-marxiste"...).
Rédigé par : protagoras | 15 juillet 2015 à 10:36
Xavier Nebout, si vous preniez la peine de lire au lieu de sursauter à la première virgule qui vous déplaît, vous auriez compris que j'évoque un DEA consacré à un ordre religieux féminin mais qu'il n'est pas question de DEA de philosophie. Il s'agit en fait d'un mémoire de DEA d'histoire. Ce mémoire, rédigé il y a quelques décennies maintenant, n'était pas si stupide que vous l'imaginez puisqu'il m'a valu, il y a à peine deux ans, d'être consulté par une religieuse, par ailleurs agrégée d'histoire, pour s'en servir dans un travail qu'elle effectuait, publié depuis. J'étais heureux d'être utile si longtemps après.
J'ai ainsi rencontré nombre de religieuses et religieux, noué des amitiés durables avec certains, l'un d'eux, simple prêtre alors, est devenu un évêque avec des fonctions importantes aujourd'hui mais il joue beaucoup moins bien au ping-pong qu'avant. Un autre, prieur de la petite communauté bénédictine du Mont-Saint-Michel, m'avait invité à passer plusieurs semaines avec eux, selon leur règle. Ce fut un enchantement. Toutes ces personnes n'ont jamais ignoré mes convictions, ni même plus tard mon appartenance maçonnique : on n'en discute que plus sagement et plus ouvertement. L'essentiel nous rapproche, l'inquiétude de la vérité, l'ontologie de l'homme, la justice entre les hommes ; un détail nous sépare, la croyance en Dieu. Vous ne sauriez imaginer à quel point ces personnes partagent avec moi une caractéristique : ils rient beaucoup ! Mais il est vrai qu'à la différence de certain contempteur très irritable sur ce blog, il s'agit ici de vrais chrétiens qui ont fait profession de l'être 24 heures sur 24.
Qui sait, peut-être un jour accepterez-vous que je vous guide sur le chemin de la vraie foi, celle du fils de l'Homme, celle de la charité !
Rédigé par : Jean-Dominique @ Xavier Nebout | 14 juillet 2015 à 23:27
@ Aliocha | 14 juillet 2015 à 10:10
Le Vatican a le cœur à gauche et le portefeuille à droite, comme nous tous.
Rédigé par : Alex paulista | 14 juillet 2015 à 22:00
Garry Gaspary nous entraîne toujours plus profond dans la méditation audiardesque.
Un c..., c'est un c..., nous plaçait déjà au bord du mystère, mais il inspire une autre interrogation métaphysique dans les origines de la langue européenne chère à Heidegger.
Jusqu'où devrons-nous remonter dans la sémantique, pour trouver la notion commune qui relie le pauvre c.. et le sale c.. ?
En cherchant au fond de lui-même, G. Gaspary devrait nous donner la clef de l'énigme.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 14 juillet 2015 à 20:22
Jean Paul II n'avait pas froid aux yeux, lui non plus :
« La distribution inégale des richesses et de la misère, l’existence de pays et de continents développés et d’autres qui ne le sont pas, exigent une péréquation et aussi la recherche des chemins menant à un juste développement pour tous »
Laborem Exercens, 1981
« Le vrai développement ne peut pas constituer dans l’accumulation pure et simple de la richesse et dans la multiplication des biens disponibles, si cela se fait au prix du sous-développement des masses et sans la considération due aux dimensions sociale, culturelle et spirituelle de l’être humain »
Sollicitudo Rei Socialis, 1987
Rédigé par : jack | 14 juillet 2015 à 14:02
A 78 ans, ce Pape a probablement considéré qu'il lui faut agir vite et fort.
Ce qu'il dénonce est tout à fait pertinent : l'économie actuelle est basée sur la spéculation, la financiarisation, avant même la satisfaction des besoins par l'échange. Il s'agit d'un dévoiement complet qui permet à une minorité de s'imposer et de s'enrichir au détriment de ceux qui aspirent à un mieux vivre. Ce dévoiement va jusqu'à l'autodestruction par le mépris de l'écologie. Il est vrai que des oreilles conservatrices ne sont pas prêtes à l'entendre. Cela étant, basculer dans le communisme est aussi un grave danger par la privation des libertés, l'installation d'une nomenklatura avide de privilèges, la dictature de la propagande, le népotisme, la corruption, les camps de rétention.
Rédigé par : jack | 14 juillet 2015 à 13:23
@Jean-Dominique Reffait
Vous vous dites titulaire d'un DEA de philosophie et déclarez "je suis chrétien à ce détail près qu'il m'est impossible de croire en dieu."
C'est dire à quel niveau de nullité en sont rendues les études de philosophie, car pour ne pas pouvoir croire en Dieu, il faut avoir la prétention de le définir.
Larguez fausses connaissances et fraternités de façade qui conduisent dans le gouffre, entrez dans un monastère bénédictin et suivez l'indication qui figure sur le panneau à l'entrée : "ausculta". Asseyez-vous là où vous sentirez bien, attendez le temps qu'il faut, et vous finirez par comprendre.
Vous comprendrez peut être seulement en croisant le sourire que vous adressera un moine.
En insistant bien, vous finirez peut être par voir leurs auras - vous vous apercevrez qu'elles ne ressemblent pas à celles des frères FM, et là, vous ne serez pas loin de comprendre quelque chose à quelque chose.
Et surtout, écoutez sans cesse.
Fraternellement au cherchant souffrant qui ne cherche pas là ou il faut.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 14 juillet 2015 à 11:26
@ Franck Boizard | 14 juillet 2015 à 08:48
Je suis un affreux sexiste : j'hésite à attaquer Natacha Polony aussi violemment que vous.
Violemment ? Non. Je suis sévère, mais juste.
D'autre part, il ne faudrait tout de même pas que ces dames (je parle des féministes) s'imaginent qu'elles peuvent gagner à l'aller et au retour : une fois en réclamant des droits imaginaires liés à une oppression fantasmée, et une seconde fois en réclamant le bénéfice de la galanterie à l'ancienne.
Les féministes américaines, aussi détestables soient-elles, ont la cohérence de vous agonir d'injures lorsque vous leur tenez la porte.
Vous m'offrez l'occasion de réparer un oubli : Natacha Polony, dans cet entretien avec Philippe Bilger, a la décence de récuser les quotas féminins. Mais c'est pour exiger que l'éducation (toujours elle...) apprenne aux filles à être ambitieuses. Pourquoi donc ?
En quoi serait-il profitable aux femmes de devenir ambitieuses ? Et pourquoi, si l'ambition est une bonne chose, l'éducation ne devrait-elle pas être réformée afin d'apprendre aux garçons à être ambitieux, eux aussi ? Après tout, Natacha Polony enseignait aux uns comme aux autres. Faut-il comprendre qu'elle inculquait aux garçons qu'ils étaient des pas grand'chose ?
On pourrait le croire, à la façon dont elle conclut ses phrases d'un "oualà" chuchoté, horripilant tic de prof censé vouloir dire : voilà ce qu'il faut penser, c'est quand même évident, bougre d'imbécile.
Et d'ailleurs, qu'entend-elle par ambition ? Le contexte l'indique : elle donne en exemple une obscure femme savant dont elle omet de nous dire qui elle était (tu parles d'un prof...). Il s'agit donc de pousser les filles vers l'ambition professionnelle. Plus particulièrement vers les métiers encore "trop masculins".
C'est ignorer que les femmes ne veulent pas se diriger vers les sciences exactes, et qu'elles ne veulent pas le faire parce qu'elles ne sont pas bonnes dans ce domaine. Les découvertes en mathématiques ou en physique ne sont pas faites par des femmes. Les champions d'échecs sont des hommes. Les gens qui passent leurs week-ends à réparer des moteurs sont des hommes.
Il est donc naïf d'ériger en exemple à suivre les rares femmes qui se sont illustrées dans ces professions : ce sont des exceptions. C'est très bien qu'elles existent, mais la rage à transformer en doctrine politique ce qui est un succès individuel n'a aucun sens.
Natacha Polony oppose la carrière de cette femme savant au "consumérisme" (encore lui...) qui serait le seul objectif donné aux filles "dans notre société contemporaine". Consumérisme qui consisterait à vouloir imiter... Britney Spears.
Une fois de plus, on constate l'effroyable confusion lexicale dans laquelle se vautre celle qui est, tout de même, agrégée de lettres. "Consumérisme", "ultra-libéralisme" sont des mots qui veulent dire "chose que je déteste", et rien de plus.
Personne ne va prétendre que les vedettes vulgaires, laides et dépourvues de talent promues par le show-business sont des exemples à montrer aux enfants (pourquoi seulement aux filles, au fait ? inciter les garçons à s'identifier à Booba ou à Puff Daddy, ce serait inoffensif, voire cool ?).
Mais en quoi serait-ce "consumériste" ?
Au contraire, on pourrait arguer à bon droit que le summum du "consumérisme", c'est l'ambition professionnelle effrénée que Natacha Polony semble donner aux filles comme seul objectif.
Toujours plus de réussite aux examens, toujours plus d'écoles prestigieuses, toujours plus de diplômes, toujours plus de postes aux titres ronflants, toujours plus de notoriété, toujours plus d'augmentations de salaire... tout cela, je suppose, pour se payer toujours plus "d'écrans plats", le fameux repoussoir des "anti-consuméristes" (qui semblent vouloir obliger tout le monde à consulter Internet sur un écran bombé).
A moins que ce ne soit pour se payer toujours plus de belles boutanches de "vins vieux" ?
La remarque de Natacha Polony est d'autant plus déplacée qu'elle en profite pour se moquer d'une amie, qu'elle avait poussée à faire lire à sa fille la biographie de ce savant de sexe féminin ; et son amie lui avait rétorqué que ce livre n'était pas à mettre entre les mains d'une enfant, parce qu'il relatait les nombreux amants de l'héroïne en question.
Réaction que Natacha Polony présente comme le comble du ridicule.
Tiens donc.
Le souci d'une mère de famille d'éviter à sa fille une vie de dérèglement et de promiscuité serait donc condamnable ? Faire l'éducation d'une fille avec la vie d'une femme qui multiplie les amants serait donc inoffensif, voire souhaitable ?
Voilà donc une forme de "consumérisme" qui n'a pas l'air de gêner Natacha Polony le moins du monde ! Consommer de la viande achetée chez Carrefour, c'est mal, mais consommer des hommes les uns après les autres, c'est tout à fait normal, pour ne pas dire amusant et moderne.
L'ambition à inculquer aux filles, c'est l'ambition professionnelle. L'ambition de fonder une famille saine ne rentre pas en ligne de compte.
Drôle de réactionnaire, en vérité. Son traditionalisme s'arrête là où commencent ses plaisirs.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 14 juillet 2015 à 11:24
@ Achille
Que puis-je dire sur ce billet si ce n'est merci à P. Bilger d'avoir l'intelligence de reconnaître que le pape François parle plus en homme politique qu'en chef d'Eglise et, accessoirement, merci à Paulus de reconnaître que la pseudo gauche laïque et "utopique" de Jean-Dominique Reffait utilise l'Eglise pour mieux exploiter les masses populaires ?
Et pour ne pas trop vous décevoir concernant mes obsessions, maintenant, c'est cours de théologie pour les nuls !
@ Parigoth, Xavier NEBOUT
Que voilà une merveilleuse interprétation des Béatitudes ! Le riche qui peut très bien être un pauvre en esprit ! Ma foi, c'est aussi beau que la théorie du genre qui nous propose qu'un homme peut très bien être une femme en esprit, non ?
J'ai juste un même petit problème avec votre théologie et celle de Judith Butler : comment un riche né dans l'opulence peut-il prétendre être pauvre y compris en esprit s'il ne sait pas ce qu'est être pratiquement un pauvre ? De la même façon, comment un individu né homme peut-il prétendre être une femme y compris en esprit s'il ne sait pas ce qu'est être pratiquement une femme ?
Passons maintenant de la théorie à la pratique : faites-moi s'il vous plaît le plaisir de prendre une pancarte, d'y inscrire dessus : "Je suis une andouille", de vous l'attacher autour du cou, et de vous promener dans la rue en demandant à chaque individu que vous croiserez d'être un analphabète mais, bien entendu, juste en esprit afin qu'il ne puisse vous juger à votre juste valeur.
Rédigé par : Garry Gaspary | 14 juillet 2015 à 10:44
Ce ne sont que des mots, mais ces mots, plutôt que de mentir, sont aussi l'occasion de dire la vérité, même si ceux qui la profèrent, comme le dit le proverbe afghan - donne un cheval rapide à celui qui dit la vérité - connaissent les risques qu'ils prennent :
Entête
1. Entête, lui, le logos et le logos, lui, pour Elohîms,
et le logos, lui, Elohîms.
2. Lui entête pour Elohîms.
3. Tout devient par lui ; hors de lui, rien de ce qui advient ne devient.
4. En lui la vie la vie la lumière des hommes.
5. La lumière luit dans la ténèbre, et la ténèbre ne l’a pas saisie.
6. Et c’est un homme, un envoyé d’Elohîms. Son nom, Iohanân.
7. Il vient pour un témoignage, pour témoigner de la lumière,
afin que tous adhèrent par lui.
8. Il n’était pas la lumière, mais celui qui témoigne pour la lumière.
9. La lumière, la vraie, qui éclaire tout homme venant dans l’univers,
10. lui, dans l’univers, et l’univers est engendré par lui
et l’univers ne l’a pas connu.
11. Il est venu chez lui, mais les siens ne l’ont pas accueilli.
12. À tous ceux qui le reçoivent, il a donné le pouvoir
de devenir enfants d’Elohîms, à ceux qui adhèrent à son nom,
13. nés eux non du sang, non de vouloir de chair,
non de vouloir d’homme, mais d’Elohîms.
14. Le logos est devenu chair. Il a planté sa tente parmi nous.
Nous avons contemplé sa gloire, gloire comme celle d’un fils unique auprès du père, plein de chérissement et de vérité.
15. Iohanân témoigne de lui. Il crie et dit: « C’est de lui que j’ai dit :
Après moi venu, devant moi devenu, parce qu’antérieur à moi, il est ! »
16. Oui, de sa plénitude nous recevons tous, chérissement après chérissement.
17. La tora a été donnée par Moshè ;
le chérissement et la vérité sont advenus par Iéshoua‘ le messie.
18. Elohîms, personne ne l’a jamais vu ;
l’unique Elohîms dans le sein du père, lui, entraîne.
(évangile de Jean, Chouraqui)
Rédigé par : Aliocha | 14 juillet 2015 à 10:10
@ Bob
Je suis un affreux sexiste : j'hésite à attaquer Natacha Polony aussi violemment que vous.
Quant au pape, bien qu'il porte une robe, je n'ai pas ce scrupule !
La pensée niaise, faites d'idées générales creuses et de pétitions de principe grandiloquentes (tiens, un excellent entretien de JR Pitte dans Le Figaro expliquant que l'agriculture française est victime non pas du libéralisme mais - surprise ! - de l'étatisme), genre pape François ou Natacha Polony passe bien dans les médias. C'est beaucoup et c'est peu.
J'aimerais que le pape fasse un peu mieux son boulot de pape, au lieu de tenir des propos de café du commerce. Cela intéresserait beaucoup moins les non-catholiques mais serait plus profitable à long terme.
Rédigé par : Franck Boizard | 14 juillet 2015 à 08:48
"Donnez-leur vous-mêmes à manger"
Le vrai semeur de troubles, c'est celui qui, le premier, a prononcé ces mots. Et avec tous ces nécessiteux qui pullulent, qui n'hésitent même plus à braver la mer...
Rédigé par : Epaminondas | 14 juillet 2015 à 00:02
Ce ne sont que des mots.
Rédigé par : Alex paulista | 13 juillet 2015 à 22:13
Parigoth, en effet, j'aurais dû écrire "pays riche".
Rédigé par : calamity jane | 13 juillet 2015 à 21:01
@ Michelle D-LEROY
Vous avez une vision politicienne des relations avec l'islam c'est-à-dire que le niveau des relations souhaitables serait, d'après vous, à appréhender en fonction des fluctuations de l'opinion publique.
Je ne dis pas qu'il ne faut pas en tenir compte mais il est préférable d'avoir une vision à moyen et long terme ; ce que font le pape et les évêques français. Sinon, vous renforcez les extrémistes en mettant tous les musulmans dans le même sac. Et les catholiques en ont assez souffert pour ne pas infliger ce type de traitement aux autres religions.
Bien sûr que la réciprocité serait souhaitable mais en attendant...
Je ne peux non plus pas laisser dire que l'Eglise ne défend pas les chrétiens d'Orient. Elle le fait discrètement car les déclarations à l'emporte-pièce ou les récupérations politiciennes ne les servent pas, en fait.
Rédigé par : Paul Duret | 13 juillet 2015 à 20:51
Le pape suit les traces de Natacha Polony :
Interrogé sur la situation grecque, François a d'abord confessé nourrir «une grande allergie pour l'économie». Parce que son père était «comptable» et ramenait souvent du travail à la maison «tout le dimanche». La vision des «grands livres» noirs avec leurs titres écrits en «lettres gothiques» a dégoûté à vie l'enfant Jorge de cette matière économique qu'il avoue, à 78 ans, «ne pas bien comprendre».
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2015/07/13/01016-20150713ARTFIG00183-grece-le-pape-demande-la-creation-d-un-systeme-de-surveillance-pour-eviter-d-autres-crises.php
Il n'y comprend rien, mais cela ne l'empêche pas d'en parler : réchauffement climatique, dette de la Grèce, système financier international... Sur tous ces sujets, le pape François nous explique ce qu'il faut faire.
Exactement comme Natacha Polony, qui prétend "qu'on peut faire dire aux chiffres ce qu'on veut" (traduction : je n'y comprends rien, je n'y connais rien et je m'en moque), et qui par conséquent entreprend de nous faire la leçon sur l'économie.
"Il faut repenser totalement le système économique", assène Natacha Polony à Philippe Bilger. Ah, carrément ! Repenser ? Totalement ? Le système économique tout entier ? Sûrement, nous sommes en présence d'un esprit supérieur, qui va nous tartiner trois mille pages pour nous expliquer ce qu'il convient de changer, et comment. Enfin, nous allons avoir la clé du problème.
Penses-tu ! On chercherait en vain, dans cette heure d'entretien, les solutions inédites et géniales de Madame Polony. En dehors de fermer toutes les grandes surfaces et de "faire de bons repas avec de bons vins", on repart aussi démuni qu'avant.
De même, le pape non seulement ne connaît rien à l'économie mais de plus n'y comprend rien, et, mieux, il a horreur de ça. Qu'à cela ne tienne : il a pondu une encyclique entière qui explique à l'humanité comment il faut "repenser totalement le système économique" pour remédier au prétendu réchauffement climatique (dont nous savons qu'il n'existe pas, et qui, s'il existait, ne serait pas causé par l'homme et serait bénéfique).
Bienvenue à l'ère bobo, où n'importe qui peut pérorer sur n'importe quoi sans y connaître quoi que ce soit - mieux : en avouant qu'il n'y connaît rien.
Pourvu qu'il dise ce qu'on attend de lui (le chômage est la faute des grandes surfaces, le capitalisme c'est mal parce que ça vient de l'Occident), personne ne songera à le lui reprocher.
Au contraire ! Natacha Polony est qualifiée ici d'esprit supérieur (par des gens qui eux-mêmes ne se prennent pas exactement pour la poussière de leurs souliers), le pape François ravit les foules parce qu'il répète ce que dit la télévision.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 13 juillet 2015 à 19:22
@J-D Reffait
"Ma tendance est de penser que c'est accessoire, que la transcendance peut prendre d'autres voies que la voie divine et que rien ne m'empêche d'être bouleversé par le message du Christ."
Et il n'est pas non plus nécessaire d'être déclaré chrétien pour ressentir amour et compassion à l'égard de ses frères humains.
Rédigé par : Paulus | 13 juillet 2015 à 19:02
@JD Reffait
"Les pauvres n'ont pas cette liberté et la pratique religieuse est une voie d'accès, souvent la seule, vers une élévation de l'esprit, vers le questionnement moral. Je ne dis rien de plus et je le dis avec le plus grand respect."
Mais que savez-vous de la pauvreté et des pauvres ? Avez-vous vécu au milieu d'eux (infirmier dans une communauté d'un barrio argentin par exemple) pour prétendre les connaître ? Pensez-vous qu'être pauvre oblige à l'immoralité ? Les pauvres ont des qualités de cœur et de partage que l'on ne trouve pas toujours chez les riches.
Et surtout pourquoi réduisez-vous la religion à votre convenance ? Vous en faites quelque chose d'utilitariste, vous la dépouillez de tout supplément d'âme en caricaturant ainsi son rôle.
Le seul point sur lequel je puisse être d'accord avec vous c'est celui de la question de la liberté : les pauvres ont une marge de manœuvre restreinte et tout leur est reproché et il est vrai que la lutte pour la survie est âpre et que le "loisir" ne leur est pas permis.
Mais si la religion n'est pas un remède elle peut être un baume, pour les pauvres comme pour les riches, mais elle n'est pas que cela. En tout cas il faut absolument cesser d'accabler les pauvres et de les supposer immoraux et délinquants car comme vous le savez, les plus grands voleurs sur terre ne sont pas des pauvres.
Rédigé par : Paulus | 13 juillet 2015 à 18:55
@ Jean-Dominique Reffait,
Cette visibilité renforce une conscience.
Je n'en crois rien et ne partage toujours pas votre point de vue. Je suis frappé depuis longtemps par le fait que la multiplication des moyens de communication et des informations inhérente à la mondialisation et au progrès technique n'entraîne nullement une augmentation parallèle de la "conscience". Il existe certes de grandes kermesses solidaires souvent liées aux informations sélectionnées par les médias (après un tremblement de terre, un tsunami, situations qui émeuvent plus facilement le touriste occidental que la situation des immenses bidonvilles africains) ; on s'indignera aussi temporairement et vainement sur le sort des populations du Darfour ou du Nigeria, mais je ne note aucune amélioration manifeste aux plans quantitatif et qualitatif. Je vous donne un exemple qui devrait vous intéresser : l'Afrique. Il y a plus d'un siècle, alors que n'existaient ni la télévision ni la radio, et encore moins internet, quelques hommes de coeur surent mobiliser l'opinion européenne, surtout anglaise, afin de faire cesser le génocide commis au Congo par l'infâme roi des Belges, Léopold II. Et ils parvinrent à faire changer les choses. Aujourd'hui, alors que le ciel est parcouru de satellites et la terre de caméras, d'ondes, de drones et de réseaux, nous ne savons rien - ou plutôt nous ne voulons rien savoir - de ce qui se passe en Centrafrique de même qu'il y a 21 ans l'un des pires génocides du siècle dernier a pu endeuiller le "pays des mille collines" sans que personne ne se mobilise à temps. Je ne dis pas que les hommes sont moins ou plus sensibles aujourd'hui, mais qu'il ne faut pas confondre moyens de communication et prise de conscience. Pour le reste, je vous l'assure, la violence n'est certainement pas plus visible aujourd'hui qu'elle ne l'était hier. Il faut ajouter que la technique - notamment l'écran d'ordinateur ou de télévision - constitue un filtre déformant qui peut donner à certains une impression à la fois d'irréalité et de banalisation de la violence.
Rédigé par : Laurent Dingli | 13 juillet 2015 à 18:00
Les papes lorsqu'ils prennent position sur des sujets divers, contraception, famille, politique, essaient de rappeler aux individus, toutes classes sociales confondues, les règles à ne pas outrepasser pour que la vie reste vivable.
Mon pape préféré a été Jean-Paul II, déjà dès son élection, il a oeuvré pour ce qui lui tenait le plus à coeur : la chute du communisme et indirectement il a réussi. Lorsqu'il est arrivé au Vatican, il était moderne, ouvert, voyageur, et ne mâchait pas (politiquement) ses mots. Sur des sujets plus religieux de l'Eglise, il n'a pas réformé même s'il n'était pas d'accord avec certains sujets. Et, puis, trop tôt, la maladie l'a stoppé dans sa tâche. Dès son arrivée, je l'avais aimé, tout de suite.
Le pape François est différent car, rapidement, il a voulu moderniser l'Eglise en s'attaquant aux finances du Vatican, aux prêtres pédophiles, aux réformes concernant la famille et ses évolutions, avec fermeté et sans détours, malgré les blocages des plus conservateurs. Le voici maintenant qui s'attaque à ceux qui exploitent et excluent les plus pauvres. Pourquoi pas.
J'en envie de dire qu'il fait son "boulot de pape" tout comme Jean-Paul II avait hérissé lorsqu'il prônait la fidélité et remettait en cause le préservatif où qu'il dénonçait les dérives du communisme. Leur voix est utile pour faire prendre conscience des dérives liées à des sujets de société.
Ensuite, bien sûr il ne faut pas que ce Pape François, au demeurant si sympathique, se prenne pour Karl Marx. Cela dépasserait son rôle, toutefois rappeler que le système mondialiste financier actuel, devenu fou, appauvrit et ne tient plus compte de l'humain, cela ne me choque pas, tant cela s'aggrave sur toute la planète.
Sur un autre sujet, j'aimerais aussi l'entendre plus souvent et plus fort : c'est l'islamisme et les exactions sur les chrétiens d'Orient. Car rester en retrait sur le sujet, c'est un peu comme nos socialistes qui ont peur de stigmatiser et qui, du coup, ferment les yeux sur la gravité de l'ampleur que prend ce phénomène.
Pire, l'évêque de Montpellier va fêter la rupture du jeûne de Ramadan. On peut respecter les autres religions sans pour autant en rajouter ou comme Mgr Vingt-Trois dire ne pas être choqué par des églises à reconvertir en mosquée. Sans pour autant faire revenir les inconditionnels athées ou anticléricaux dans le giron de la chrétienté, ils font fuir les fidèles indignés par leur main inconsidérément tendue... perdant sur tous les tableaux.
Des évêques qui tendent le bâton pour se faire battre.
C'est donc à double tranchant, mais qu'un Pape donne son opinion et la défende ne me dérange pas. Derrière son sourire avenant, il cache une véritable personnalité qui campe sur ses convictions, des convictions qu'il affirme. C'est si rare de nos jours que nous en sommes tout surpris.
Rédigé par : Michelle D-LEROY | 13 juillet 2015 à 17:51
Paulus, je ne qualifie pas la foi de Philippe de tranquille mais de réfléchie. Je ne crois pas que la foi soit jamais tranquille, pas davantage que l'absence de foi.
Si des nantis s'abstiennent du questionnement moral, c'est leur liberté et leur responsabilité car ils en auraient le loisir. Les pauvres n'ont pas cette liberté et la pratique religieuse est une voie d'accès, souvent la seule, vers une élévation de l'esprit, vers le questionnement moral. Je ne dis rien de plus et je le dis avec le plus grand respect. Je suis un athée décomplexé, c'est-à-dire que je n'ai aucun problème avec Dieu ni avec ceux qui croient en lui, je ne les combats nullement, l'anticléricalisme radical me donne de l'urticaire et je soupçonne beaucoup de ses thuriféraires de ne pas avoir soldé leur lien avec le divin.
Je me passionne pour les questions théologiques, j'ai commis un mémoire de DEA sur un ordre religieux féminin, j'ai croisé souvent la route de religieux catholiques et ils m'ont toujours séduit. J'ai coutume de dire que je suis chrétien à ce détail près qu'il m'est impossible de croire en dieu. Ma tendance est de penser que c'est accessoire, que la transcendance peut prendre d'autres voies que la voie divine et que rien ne m'empêche d'être bouleversé par le message du Christ. Donc ni cynisme, ni mépris, très loin de là.
Et, pour revenir au fil du sujet, ce qui me passionne dans le message de François (mais avant lui déjà, de Jean XXII et de Paul VI), c'est le retour au Christ, à la pauvreté abandonnée de tous, raillée et méprisée. Je trouve juste que le Pape énonce avec la même force les paroles du Christ.
Jésus, en bousculant les étals des marchands du Temple, ne jouait-il pas avec le feu et avec la foi ?
Rédigé par : Jean-Dominique @ Paulus | 13 juillet 2015 à 17:40
@calamity jane
Avec huit millions de personnes sous le seuil de pauvreté, la France pays riche pourrait faire profil bas.
Comment pouvons-nous qualifier de pays riche la France qui est endettée jusqu'au cou, à côté de laquelle la Grèce fait figure d'amateur ?
Rappelons que la dette réelle de la France - hors bilan compris - est de 4923 milliards !
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2013/05/28/20002-20130528ARTFIG00604-ces-3090-milliards-de-dette-virtuelle.php
Les prochains Grecs, qui mènent grand train de vie comme des cigales avec un argent qu'ils n'ont pas, c'est nous...
Ensuite, si les clientélistes cyniques qui nous gouvernent n'importaient pas autant de vrais ou faux pauvres par millions pour se faire élire, il ne resterait qu'un volant incompressible de pauvreté, relativement réduit et que nous pourrions essayer de soulager.
Ce n'est pas en déplaçant des peuples entiers avec tous les problèmes que cela implique et en demandant au contribuable français qui n'en peut mais de les nourrir que nous pourrons les sortir de la misère.
« Quand un homme a faim, mieux vaut lui apprendre à pêcher que de lui donner un poisson. » (Confucius)
Rédigé par : Parigoth | 13 juillet 2015 à 17:31
@ Jean-Dominique Reffait | 13 juillet 2015 à 13:55
"Je dis seulement, peut-être de façon lapidaire, que la religion est la seule porte d'entrée des pauvres et ignorants vers la réflexion morale. Les plus aisés, matériellement et intellectuellement, ont le loisir et les capacités de la méditation, de la confrontation des idées, de l'introspection. J'oppose ainsi la relative quiétude d'une foi réfléchie de Philippe, dégagée des urgences de la misère matérielle et intellectuelle, à l'angoisse quotidienne du pauvre des bidonvilles qui n'a ni le temps ni l'instruction pour songer à autre chose que de survivre…"
Comme vous je suis athée et je partage totalement vos propos, car les pauvres dont vous parlez sont ceux du tiers-monde et des pays en voie de développement qui croupissent souvent dans des bidonvilles. Ils n’ont pour la grande majorité pas accès à l’éducation, au maximum à une alphabétisation souvent des plus sommaires, et l’église est donc bien leur seule porte d’accès vers la réflexion morale.
A mon sens l’enseignement de l’église catholique est pour eux nettement préférable à les laisser croupir dans l’ignorance, ou se faire embrigader par les églises évangélistes d’Amérique du Nord. Ces dernières sont des quasi sectes bien éloignées du protestantisme auquel elles se réfèrent, leurs messages d’un incroyable primaire ne risque pas d’amener ses adeptes à la moindre réflexion même spirituelle : Calvin et Luther doivent se retourner dans leurs tombes en entendant leurs prêches.
La découverte de la réflexion morale au travers du message du catholicisme n’est pas un obstacle pour accéder ultérieurement à des formes de pensée plus riches et dégagées de la religion, ou partiellement. Ne pas oublier que nos philosophes des Lumières étaient tous marqués à des degrés divers par le message biblique. Même les F.M. et notamment du GO, bien que souvent athées militants, sont fréquemment derrière leurs discours parfois violemment anticléricaux, imprégnés par certains enseignements d’essence chrétienne.
Rédigé par : Trekker | 13 juillet 2015 à 16:38
@JD Reffait
Tant mieux si j'ai été dans l'erreur, tant mieux si vous n'êtes pas cynique et méprisant.
Les pauvres ont souvent tellement plus de ressources que ceux qui, trop nantis, finissent par s'endormir sur leurs propres certitudes, et il n'est pas certain qu'ils aient plus besoin du secours de la religion que les autres. Concernant la foi en général, que peut en connaître un athée ? Et concernant la foi de Monsieur Bilger, à moins que vous n'ayez eu l'occasion d'en parler avec lui, qu'est-ce qui peut vous faire croire qu'elle soit si tranquille ?
Rédigé par : Paulus | 13 juillet 2015 à 15:39
A lire et à méditer :
http://www.paxchristi.cef.fr/v2/pape-francois-en-bolivie-un-vibrant-plaidoyer-pour-un-changement-de-systeme-mondial/
Il y aurait trop à dire sur les commentaires des uns et des autres.
Ce qui me paraît important c'est que le Pape s'adresse en fait à chacun d'entre nous et nous redit simplement, sous une autre forme et dans d'autres circonstances, les paroles du Christ :
“Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde.
Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ;
J’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi !”
Alors les justes lui répondront : “Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu… ? tu avais donc faim, et nous t’avons nourri ? tu avais soif, et nous t’avons donné à boire ?
Tu étais un étranger, et nous t’avons accueilli ? tu étais nu, et nous t’avons habillé ?
Tu étais malade ou en prison… Quand sommes-nous venus jusqu’à toi ?”
Et le Roi leur répondra : “Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.” Matthieu chap 25
Rédigé par : Paul Duret | 13 juillet 2015 à 15:02
Aliocha, je n'avais pas bien interprété votre déclaration (de foi). Je pensais à ceux pour qui la vie n'a pas de prix, surtout celle des autres.
Rédigé par : Paulus | 13 juillet 2015 à 14:40
@Paulus
Non, je ne pense pas que la foi soit réservée aux pauvres et aux ignares, toute l'histoire de la philosophie et de la théologie le démontre. Je dis seulement, peut-être de façon lapidaire, que la religion est la seule porte d'entrée des pauvres et ignorants vers la réflexion morale. Les plus aisés, matériellement et intellectuellement, ont le loisir et les capacités de la méditation, de la confrontation des idées, de l'introspection. J'oppose ainsi la relative quiétude d'une foi réfléchie de Philippe, dégagée des urgences de la misère matérielle et intellectuelle, à l'angoisse quotidienne du pauvre des bidonvilles qui n'a ni le temps ni l'instruction pour songer à autre chose que de survivre. Le Pape parle à cet homme-là. Ne vous méprenez pas sur mes propos.
@Laurent Dingli
La nouveauté quant à la visibilité de la violence est son partage mondial. Oui l'homme ancien vivait quotidiennement dans la violence mais elle lui était environnementale. Vous pouviez être témoin ou victime d'un massacre ou d'une exploitation économique sans avoir sous le nez le même phénomène vécu à des milliers de kilomètres. Cette visibilité renforce une conscience. Aujourd'hui, les paraboles apportent chez les miséreux d'autres misères venues d'ailleurs. Les paraboles apportent aussi nos strass, nos paillettes et les "feux de l'amour", des images d'un monde occidental idéalisé. J'ai vécu en Afrique des scènes surréalistes où j'avais peine à expliquer que tout le monde ne roulait pas en décapotable comme dans les séries télévisées. L'injustice sociale n'est pas ressentie seulement au bout de la rue mais à l'autre bout du monde.
Rédigé par : Jean-Dominique@ Paulus et Laurent Dingli | 13 juillet 2015 à 13:55
Dans le monde, sans en être.
Pardon de me citer, mais complètement :
"...Nos vies ne sont rien car, tous et surtout ceux qui le nient, sommes aimés de Dieu, et tous, même dans nos plus sombres et violentes dénégations, sommes Son Chant."
Donc, nous sommes quelque chose dans la mesure où nous sommes en relation, et à l'exemple du pape, qui prend tous les risques comme si sa vie n'était rien, nous n'existons que dans le regard de l'autre, c'est-à-dire de Dieu.
Rédigé par : Aliocha | 13 juillet 2015 à 13:35
Dom Hélder Câmara en son temps avait réagi pendant le Concile Vatican II et avait été traité d'"évêque rouge". Il était pourtant au fait à Recife des manquements vitaux de la population du Brésil.
JM Bergoglio depuis toujours fait des choix personnels en fonction bien sûr de son engagement spirituel. L'un et l'autre avant d'être archevêque et pape sont des êtres humains.
Avec ce sujet, ressort l'indication selon laquelle certains méritent de bien vivre et d'autres non, cad même pas le nécessaire pour le respect de l'être humain. Et certaine s'autorise à écrire que "nos vies ne sont rien".*
Avec huit millions de personnes sous le seuil de pauvreté, la France pays riche pourrait faire profil bas.
* phrase que même un être spirituellement élevé ne pourrait prononcer. Je vais un peu expliquer pour éviter qu'on le fasse à ma place. Un être spirituellement élevé arrivé au détachement, y compris de sa propre existence et présence au monde, sait qu'il fait encore partie du monde des
humains.
Rédigé par : calamity jane | 13 juillet 2015 à 11:40
Ce pape est le pire qui puisse arriver à l'Eglise : un pape qui confond charité et compassion, salut des âmes et salut des corps, est une nullité sur le plan théologique au moment où nous aurions besoin d'une Eglise brillante face à l'islam.
Ce n'est pas par la démagogie et l'indignation que l'on peut aider les miséreux. Croit-il y arriver en donnant mauvaise conscience au gens sans scrupules ? Croit-il peut-être reconquérir le monde en suivant la voie des Frères musulmans ? Seul un imbécile peut y croire !
Ce qu'il s'agit de faire, c'est d'attirer les élites vers la spiritualité, et c'est de cette spiritualité que viendra le détachement des biens matériels pour le bonheur de tous.
Or, attirer vers la spiritualité, c'est pourtant simple :
- par la magnificence des liturgies, de ces chants byzantins ou grégoriens qui interpellent les coeurs les plus durs et les esprits les plus bornés. L'attachement aux traditions telles que le mariage "normal".
- par les interrogations métaphysiques les plus profondes dans une suite révélée par les Denys, N. Krebs, et qui semble s'être arrêtée avec M. Heidegger. De ces théologiens qui relaient nos philosophes des Lumières et autres pompeux verbieurs contemporains dans les poubelles de la pensée.
Alors où trouve-t-on le pape sur ce chemin, face à l'athéisme dans lequel s'engouffre l'islam ?
En fait la question se pose depuis longtemps de savoir si le clergé séculier de Vatican II ne serait pas composé que d'homophiles pour lesquels le fait religieux ne serait qu'un paravent à leur infirmité psychologique.
La réforme de l'Eglise à faire, c'est le passage unique et obligé par plusieurs années de monastère pour être prêtre - car avec les trois huit, on ne peut pas tricher - et ensuite leur laisser la liberté pastorale pour l'émulation des meilleurs.
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@Parigoth
Excellente explication de ce que l'on doit entendre par "pauvre d'esprit", mais si méconnue des prêtres eux-mêmes que je me demande si je l'ai un jour entendue de l'un d'eux. C'est loin d'être le seul sujet où leur ignorance est flagrante.
La catastrophe est là. Comment peut-on être prêtre et ne rien comprendre à ce que l'on dit si ce n'est parce qu'on est un imposteur ?
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 13 juillet 2015 à 11:11
Il conforte l'interprétation unilatérale que d'aucuns font de l’Évangile et de Jésus-Christ en assimilant l'un à une bible pour la subversion et l'autre à un boutefeu qui pourrait être récupéré par Karl Marx ou le Fidel Castro de la grande époque.
Effectivement, cette lecture réductrice de l’Évangile ramené à une idéologie révolutionnaire centrée sur une vision uniquement terrestre des choses est totalement erronée, ainsi que l'affirmation qu'elle pourrait partager avec le marxisme, qui se pose en défenseur des « prolétaires », certains points communs.
L’Évangile ne sépare pas les « pauvres » et les « riches » selon un critère quantitatif mais en fonction de l'attachement ou non que les uns et les autres portent aux richesses, ainsi les Béatitudes parlent de pauvres en esprit, c'est-à-dire ceux qui, disposant éventuellement d'une fortune personnelle, ne s'y attachent pas, de grands saints qui auraient pu être considérés comme « riches » selon nos critères ont été de ceux-là.
A l'inverse, un pauvre qui disposerait malgré tout de quelque bien et y serait attaché de façon désordonnée aurait une mentalité de « riche ».
Rappelons aussi que l’Évangile nous apprend qu'il y aura toujours des pauvres : (Matthieu 26:11)
« Car vous avez toujours des pauvres avec vous, mais vous ne m'avez pas toujours. »
En ce qui concerne le marxisme, il s'intéresse moins aux pauvres réels qu'aux « masses » qui permettraient d'entretenir une dynamique révolutionnaire.
Nous en avons un exemple frappant dans notre pays dans lequel les masses de « prolétaires » et de « travailleurs », pensant et votant de plus en plus « mal », ont été délaissées au profit des nouvelles masses issues du réservoir inépuisable de l'immigration, l'Autre ayant chassé le prolétaire.
Quand le Saint-Père cherche à se faire l'avocat et le défenseur des pauvres (et de façon plus générale des malheureux) en demandant à ceux qui ne le sont pas de ne pas faire preuve d'égoïsme, il est dans son rôle, il ne l'est plus quand il laisserait se développer une équivoque qui donnerait à penser qu'une forme de revanche violente des pauvres ou assimilés contre les nantis serait ipso facto légitime.
Rédigé par : Parigoth | 13 juillet 2015 à 10:08
Hors sujet, mais c'est en plein dans l'actualité : la crise grecque et une discussion à couteaux tirés et à bâtons rompus entre Merkel et Hollande sur le Grexit. Sarkozy flingue à balles rouges le chef d'État français qui doit se ressaisir, selon lui, pour se soumettre à Merkel.
Mais Sarkozy n'a rien compris (c'est normal, il n'est plus tenu au courant de rien) :
1 - il semble oublier qu'il a eu son Sarkoxit à lui il y a trois ans;
Sarkozy doit se ressaisir. S'il arrive à comprendre…2 - un ancien chef d'État ne poignarde pas dans le dos son successeur (même s'il est jugé nul et quelles que soient les raisons). En temps de guerre, cela s'appelle de la haute trahison contre la nation et est passible du peloton d'exécution séance tenante. Plus sérieusement, en agissant ainsi, Sarkozy affaiblit la France et son influence dans la négociation avec l'Allemagne;
3 - En fait, Sarkozy l'ignore, mais tout est goupillé depuis belle lurette entre Hollande et Merkel qui adoptent face à la Grèce le plus vieux jeu de rôles du monde : celui du bon et du mauvais flic. Ainsi la Grèce, bluffée, lâchera le maximum de concessions pour la sécurisation de la créance. C'est le but recherché. C'est aussi simple que cela !
4 - Il faut que Tsipras accepte notamment le principe d'un fonds luxembourgeois de 50 milliards d'euros contrôlé par les créanciers, indépendant - donc - de la Grèce, basé sur les principaux actifs du pays (ports, aéroports, etc.). Sinon, c'est le Grexit.
Rédigé par : gone with the bling | 13 juillet 2015 à 08:44
L'indice Dow Jones a gagné 211,79 points, soit 1,21%, à 17.760,41.
Le S&P-500, plus large, a pris 25,29 points, soit 1,23%, à 2.076,60.
Le Nasdaq Composite a avancé de son côté de 75,30 points (+1,53%) à 4.997,70.
Sur la semaine, le Dow a pris 0,17% et le S&P-500 est resté inchangé tandis que le Nasdaq a reculé de 0,23%.
J'aurais bien risqué quelques millions sur les actions du Vatican, mais pour l'instant ce marché est "flat", surtout depuis qu'il cause comme Besancenot.
Rédigé par : Savonarole | 13 juillet 2015 à 08:41
@JD Reffait
"L'athée que je suis ne souhaite aucunement la disparition progressive du catholicisme. Dans un monde où les religions sont la seule source morale de populations pauvres et peu instruites, le catholicisme m'apparaît comme la religion la plus exigeante en terme intellectuel et moral."
Ainsi selon vous dont l'intelligence supérieure est éblouissante et les connaissances livresques indéniables, la foi serait réservée aux plus pauvres par essence ignares : raisonnement qui n'est pas une démonstration mais simplement l'expression de votre conviction intime. Mais en attendant que les masses laborieuses aient accès au savoir, vous vous rassurez vous-même en vous basant sur votre supposée supériorité intellectuelle en oubliant que la quête spirituelle fait également partie de notre nature d'êtres humains (Ancien testament, Platon, etc.). Les athées qui se croient tellement supérieurs parce qu'ils s'appuient sur la rationalité (qui fait également partie de notre nature humaine) apprendraient à leur profit auprès d'une grande majorité de chrétiens l'humilité et le respect pour ceux qui pensent/ressentent/vivent différemment d'eux-mêmes.
Mais quel cynisme : vous comptez donc sur les chrétiens pour édifier (vous parlez de morale) les masses populaires exactement comme au bon vieux temps, où l'"enseignement" était assuré par l'Eglise à l'école et l'édification à la messe et catéchisme et dans les monastères. Ainsi vous n'avez pas actualisé votre pensée contrairement au Pape François, vous avez les mêmes représentations anciennes de l'ordre social : en haut ceux qui, comme vous, détiennent le savoir, en bas, les pauvres encadrés par l'Eglise... J'ignore si vous êtes cynique ou simplement ignorant mais sachez que les chrétiens ont des neurones en ordre de marche et que la foi n'a rien à voir avec l'ignorance, que la bêtise traverse toutes les couches sociales, que le mépris envers plus vulnérable que soi est aussi détestable chez un athée que chez un croyant.
Rédigé par : Paulus | 13 juillet 2015 à 08:27
@Mary Preud'homme | 12 juillet 2015 à 23:30
Citer Nebout et Gaspary qui ne manquent jamais de parler de chrétienté ou de christianisme quel que soit le thème du billet alors qu'il s'agit d'un billet consacré (c'est le cas de le dire) au pape serait donc être à côté de la plaque?
Vous nous faites (encore une fois) la démonstration que ceux qui sont "à côté de la plaque" sont surtout ceux qui ne partagent pas vos idées. Mais rassurez-vous vous n'êtes pas la seule sur ce blog où certains intervenants affichent bien plus facilement leurs états d'âme que des arguments bien étayés.
Ceci étant, je constate qu'au moment où j'écris, nos deux lurons ne se sont pas encore exprimés. Mais cela ne saurait tarder...
Rédigé par : Achille | 13 juillet 2015 à 08:25
"Il a d'ailleurs résumé sa pensée en mettant en évidence le caractère "révolutionnaire" du catholicisme" écrit le maître de ces lieux.
Mazette ! Rien que cela ?
Qu'on nous explique, si l'on veut, que le christianisme des origines, avec son respect de la séparation des pouvoirs, son exaltation des pauvres et son souci d'égalité entre les hommes était "révolutionnaire" par rapport aux conceptions totalitaires et profondément inégalitaires de l'Empire romain, d'accord.
Mais le pape torture la réalité : le catholicisme, lui, tout au long de ses vingt siècles d'histoire, a trahi les idéaux chrétiens en se plaçant systématiquement aux côtés des puissants et des riches, en justifiant et glorifiant l'injustice sociale, en protégeant l'esclavage, en s'opposant à toute découverte scientifique, à tout progrès social, à toute émancipation des hommes et surtout des femmes.
On nous dira sans doute que le catholicisme de 2015, celui de "François", n'a plus rien de commun avec ce qu'il était encore du temps de Pétain ou de Franco.
Il faut vraiment avoir la foi pour y croire.
Rédigé par : Frank THOMAS | 13 juillet 2015 à 08:07
Aliocha, "nos vies ne sont rien", je ne partage pas du tout cette idée, nos vies sont précieuses et ce n'est que la folie, l'ignorance, la passion haineuse des êtres humains qui la réduisent à une valeur nulle.
Rédigé par : Paulus | 13 juillet 2015 à 07:54
@Laurent Dingli
"...il ne faudrait pas imaginer que les violences faites aux femmes sont le triste apanage des pays musulmans"
Confirmé par vous-même lorsqu'il y a quelques semaines alors que j'intervenais sur un sujet vous vous précipitâtes pour me remercier par ces mots : "féministe hystérique"...
Mais compatir est une attitude que connaissent les baptisés même renégats.
Comme vous le constaterez ça ne passe pas si facilement... surtout lorsqu'on est à cent lieues de ce combat médiatisé mais qu'on a approché d'autres difficultés auprès de populations en exclusion. Ce qui n'a jamais dû être
votre cas.
Alors oui ! Si le Pape François peut en remettre une couche...
Rédigé par : calamity jane | 13 juillet 2015 à 07:48
La lutte des classes... Quelle grossièreté n'est-ce pas?
Je vous comprends...
Rédigé par : osis | 13 juillet 2015 à 07:07
Certes ce discours du pape François a une tonalité proche de la théologie de la libération, mais il convient de le contextualiser. Il l’a tenu en Amérique du Sud, continent dont il est natif et où il a exercé tout son ministère jusqu’à sa nomination comme pape.
Ce continent est encore dual, des masses de miséreux côtoient des oligarchies à la richesse insolante. De plus pendant tout le XXe siècle il fut trop souvent dirigé par des dictatures sanglantes, dont celle d’Argentine qui bâtit des records en matière d’élimination : ~ 30 000 disparus (souvent torturés avant d’être exécutés). Ces dictatures, hors de rares exceptions tel Monseigneur Romero, bénéficiaient de la bienveillance et bien souvent du soutien de la hiérarchie catholique. Les tortionnaires communiaient et allaient à confesse dans les églises, et cela sans que celles-ci ne s’en offusquent pour le moins : ils ne se livraient à des excès mineurs que pour protéger et sauver l’église et les croyants !…
Donc sur un continent ayant une histoire tragique et encore profondément marqué par la question sociale, le pape François ne pouvait faire l’impasse sur ce sujet ou se contenter de propos lénifiants.
Rédigé par : Trekker | 13 juillet 2015 à 05:54
En résumé :
http://www.thinkinghousewife.com/wp/wp-content/uploads/2015/06/CIiQrHeWEAA0zKw.jpg
Note : la photo de droite n'est pas trafiquée.
Pour comprendre les autres, il faut suivre un peu l'actualité américaine, mais le sens se déduit aussi de droite à gauche...
Rédigé par : Robert Marchenoir | 13 juillet 2015 à 01:04
Je ne partage pas vos inquiétudes au sujet du pape. François incarne l'une des traditions de l'Eglise qui me semble être la plus authentique, la plus proche des origines. Qu'était donc le Christ si ce n'est un révolutionnaire ? Pour autant l'Eglise, même avec ce pape si singulier, n'ose pas s'attaquer à deux sujets fondamentaux : la démographie - plus particulièrement la surpopulation -, et la condition de la femme. L'Eglise catholique dit vouloir lutter contre la pauvreté mais s'oppose obstinément à toute forme moderne de contraception comme d'autres religions dont l'islam. Je sais bien que c'est une affaire de dogme, qu'une religion ne s'estime pas tenue de s'adapter à la modernité et à ses contraintes. Je considère pour ma part que cette position relève de l'obscurantisme et que le planning familial est une avancée majeure de nos sociétés. Dire à une famille du Bangladesh (musulmane) ou du Honduras (catholique) qui ne peut nourrir ses dix enfants que l'avortement est un crime est une attitude irresponsable.
Le second point est en partie lié au premier. Aujourd'hui, en 2015, la condition de la femme est encore dramatique dans bien des pays catholiques (notamment en Amérique centrale où les violences et les meurtres atteignent des sommets) ; il ne faudrait pas s'imaginer que les violences faites aux femmes sont le triste apanage des pays musulmans. Entend-on le pape sur cette question cruciale ? A ma connaissance, non.
@ JD Reffait
Vous plaisantez, je suppose, quand vous écrivez que la violence est beaucoup plus visible aujourd'hui que par le passé ? c'est exactement l'inverse, disons plutôt que la violence était à la fois plus proche et plus familière : voir une femme être brûlée vive sur un bûcher, un condamné être écartelé en public ou avoir les os rompus, n'avait rien de commun avec le spectacle terrible mais lointain que nous offrent nos écrans de télévision. La violence était omniprésente, elle apparaissait, manifeste, dans le corps des gueux, des mutilés, des infirmes et des malades à une époque où nul remède n'était capable de soulager la souffrance, où l'on amputait les membres des soldats sans anesthésiant, où les animaux étaient assommés et découpés en pleine rue, où un ministre pouvait ordonner de couper le nez et les oreilles des prostituées qui s'affichaient avec la soldatesque... Le moindre de ces spectacles nous ferait tourner de l'œil et nous ne supporterions pas le dixième de ce qui faisait le quotidien d'un homme ou d'une femme du 17ème ou du 18ème siècle...
Rédigé par : Laurent Dingli | 13 juillet 2015 à 00:19
Cher Philippe,
Un pape naturel défenseur de la nature et de la paix, c'est bien.
L'air, la terre, l'eau, le feu. Le pape ne peut pas mettre les éléments sous cloche.
Nous ne savons pas ce qu'il pense des mères porteuses et de la marchandisation des enfants et de leurs mères. Du trafic d'organes. Des bénéfices immenses que les sociétés occidentales se font sur le trafic du pétrole qui finance l'armement des tueurs des Chrétiens d'Orient.
L'inquiétude du réchauffement climatique est disproportionnée par rapport à l'instabilité des relations internationales.
Les prochains conflits seront sur la rareté de la terre nourricière, de l'accès à l'eau potable et de la salubrité de l'air.
Les métropoles ne sont pas un progrès, la densité est une idiotie de l'urbanisme. Les petites structures médicales limitent les pandémies.
Les ordinateurs, tablettes, et autres gadgets sont des radiateurs qui réchauffent l'air et désorganisent le système hormonal, endocrinien.
Votre téléphone est un voleur de vie.
Les scientifiques le savent mais il faudra que chacun soit équipé d'un casque anti-ondes, d'un protecteur d'applications, d'un purificateur d'air, d'un détecteur d'organisme modifié, d'un anti-allergène.
Nous serons de passage éclair et éphémère si nous ne prenons pas conscience de notre empoisonnement volontaire.
Que ce soit un philosophe de l'antiquité ou le pape qui mette en garde l'homme contre l'usage du plomb ou du mercure, deux mille ans après l'homme continue de mettre ses métaux lourds dans l'eau, de tuer les poissons.
Nous ne pourrons pas aider les animaux à rejeter les sacs plastiques qu'ils avalent.
Un pape symbolise la sécurité, la protection.
Notre terre est si petite et si fragile, que nous devons tous prendre conscience de notre place minuscule et passagère.
Nous préférons un pape apaisant, proche des gens et de leurs problèmes à un pape réservé.
Trembler pour une personne, c'est aussi l'aimer.
françoise et karell Semtob
Rédigé par : semtob | 13 juillet 2015 à 00:16
"Voilà un billet qui ne manquera pas d'intéresser le fervent défenseur du catholicisme qu'est Xavier Nebout" nous dit Achille
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Lequel Achille ne manque jamais une occasion d'être totalement à côté de la plaque. Car citer Nebout comme fervent défenseur du catholicisme, alors qu'il en est le repoussoir absolu en raison de son sectarisme aveugle et moyenâgeux ! Tout autant que son homologue de gauche Gaspary, grand pourfendeur de la calotte et du goupillon, l'un et l'autre se relayant pour dénoncer et pourfendre (de manière bigote, obsessionnelle ou vengeresse) ce que le christianisme a su transmettre de meilleur et d'essentiel sous toutes les latitudes, à savoir l'amour à l'œuvre dans le cœur humain.
Rédigé par : Mary Preud'homme | 12 juillet 2015 à 23:30
@ citizen pas kane | 12 juillet 2015 à 21:32
"…trois "éléments principaux de vie" : vous oubliez les aliments, également fortement pollués (pesticides, additifs alimentaires, etc.), sous l'influence de "Big Food" (l'industrie alimentaire) qui nous encourage à consommer des produits transformés qui nuisent à notre santé."
Parfaitement exact !
Rédigé par : Achille | 12 juillet 2015 à 22:55
Dans son dernier livre "Le Royaume", Emmanuel Carrère qui relate de façon imagée l'itinéraire de Luc exprime bien le défi insensé posé par les Evangiles. Mais le retournement le plus radical, le plus fou, le plus extravagant, qui va le plus contre tout ce que l’on croit savoir de la vie en société, de la vie humaine, quoi qu’on fasse et deux mille ans après, c’est toujours le christianisme, dit l'auteur dans une interview.
En lisant votre article sur le pape, Philippe Bilger, je repensais à la fin du "Royaume", où Carrère dit que vivre sa foi catholique représente une entreprise quasi impossible.
Je ne peux m'empêcher de penser que la mission fondamentale du chef de l'Eglise catholique, comme Pasteur, est de rappeler le message du Christ.
Mais le pape est aussi responsable politique et je partage vos craintes d'une utilisation de son discours à des fins humaines tellement humaines, bref politiciennes...
Rédigé par : caroff | 12 juillet 2015 à 22:39
@Achille
"N'oublions pas non plus la pollution de l'air et de l'eau qui constituent quand même nos deux principaux éléments de vie."
…trois "éléments principaux de vie" : vous oubliez les aliments, également fortement pollués (pesticides, additifs alimentaires, etc.), sous l'influence de "Big Food" (l'industrie alimentaire) qui nous encourage à consommer des produits transformés qui nuisent à notre santé.
Rédigé par : citizen pas kane | 12 juillet 2015 à 21:32