Cette question serait absurde au Québec mais en France, aujourd'hui, elle a malheureusement du sens.
J'ai rencontré Gaëtan Brulotte à Paris.
Puis nous sommes devenus des amis.
Enfin, je l'ai lu. Pour être franc, certains de ses ouvrages seulement.
Et je n'ai pas éprouvé ce sentiment désagréable, trop fréquent, de devoir choisir entre la vérité et l'amitié, entre la lucidité littéraire et la relation chaleureuse.
Au contraire, les premières ont amplifié les secondes.
Gaëtan Brulotte n'est pas un tout jeune écrivain, fulgurant comme Raymond Radiguet, il n'est pas maudit ni ostracisé, pas né de la dernière pluie.
Il est né en 1945 et il est considéré, au Québec, comme un immense écrivain. Une grande partie du monde connaît et apprécie son oeuvre multiple.
Mais la France qui est toujours en retard pour quelque chose traîne de l'esprit, de l'estime et de l'admiration en ce qui le concerne. C'est une injustice, un scandale : il ne faut pas avoir peur des grands mots pour qualifier les grandes aberrations.
A titre personnel j'avoue déjà mon plaisir, quand je le rencontre, à relier sans aucune difficulté l'auteur célébré et l'homme charmant et convivial, le premier et le second ayant su se délester de l'inévitable narcissisme qui gangrène même les âmes les plus rétives à l'encens. Gaëtan Brulotte offre une simplicité, une intelligence, une délicatesse qui révèlent beaucoup sur l'humain, infiniment sur le créateur.
Et celui-ci, depuis son premier roman exceptionnel, "L'emprise" en 1979, a su manifester une richesse et une invention sans commune mesure avec les littérateurs étriqués et réduits pourtant vantés à proportion même de la pauvreté de leur imagination.
Romans, nouvelles, essais - notamment une "somme" savante et irremplaçable en 1998 sur "Oeuvres de chair. Figures du discours érotique" -, théâtre : sa pièce "Le client" a été jouée au Festival d'Avignon.
Le Québec a reconnu à sa juste valeur la qualité, la diversité et la profondeur d'une oeuvre capable d'une palette inouïe et à l'aise dans tous les registres. Elle a obtenu une quinzaine de prix, est reprise dans des anthologies de la littérature française et canadienne, a bénéficié d'adaptations pour le cinéma, la télévision, la radio et la scène.
Pourquoi la France demeure-t-elle à la traîne, alors que Dany Laferrière, de la même génération que Brulotte, l'un et l'autre étant proches, vient d'être élu à l'Académie française et que, pour rester poli, le second dépasse pourtant le premier ?
Sans doute ce malentendu a-t-il pris sa source en 1979 quand Gaëtan Brulotte a dû arbitrer, "L'emprise", entre un prix québécois prestigieux et un éditeur français. Il a choisi la première option. Mais aujourd'hui, cela date. Il serait temps d'éditer Gaëtan Brulotte en France et de le faire lire aux passionnés de littérature si peu étrangère qu'elle semble nous avoir été destinée de toute éternité, qu'elle est naturellement pour nous.
Il serait inconcevable, parce que notre pays ne serait pas amateur de nouvelles - que d'exemples contraires pourtant ! -, de le priver d'un genre dans lequel Gaëtan Brulotte excelle et qui il y a quelques années a été consacré par un Prix Nobel de littérature. Je songe en particulier au "Surveillant" et surtout à son dernier recueil qui porte ce très beau titre : "La contagion du réel".
Dans ces nouvelles, je retrouve la tonalité d'un Marcel Aymé facétieux, ironique et tragique, une atmosphère qui donne toute leur place aux coups du sort, aux caprices drôles ou dramatiques du destin, à des hasards qui font ou défont une existence. Avec un style dru, dense, sans apprêt, parfois joliment familier, accessible mais sans vulgarité. Des pages qui font rire, s'émouvoir, réfléchir ou s'attrister. La condition humaine et ses facettes contrastées.
Pourquoi "La contagion du réel" n'irait-elle pas jusqu'à atteindre notre pays ?
Cette interrogation sur "qui est Gaëtan Brulotte ?" deviendrait absurde en France.
J'ai zappé un écrivain que je ne connaissais pas du tout, le bon côté, j'ai recueilli des adresses qui distribuent. Un mal pour un bien. L'été est encore long, et le mois de septembre est propice à la lecture.
Rédigé par : Giuseppe | 03 août 2015 à 17:22
Oui, il serait temps que les Français se familiarisent avec certains auteurs québécois qu'ils seront heureux de découvrir : ainsi, connaissez-vous ce grand écrivain québécois, Hubert Aquin ? Oui, allez faire un tour à la Librairie québécoise, vous y serez les bienvenus... et ne le regretterez pas.
Rédigé par : Andrée Yanacopoulo | 02 août 2015 à 16:24
Comme déjà signalé, il existe à Paris une librairie spécialisée en ouvrages du Québec et fort bien achalandée, où l'on peut en outre commander les livres d'écrivains, romanciers ou poètes québécois que l'on ne trouve pas sur place :
Librairie du Québec
30, rue Gay Lussac
F-75005 PARIS
Tél : +33 1 43 54 49 02
Email : [email protected]
Rédigé par : Mary Preud'homme | 02 août 2015 à 12:17
Pour que M. Gaëtan Brulotte soit connu en France, il faudrait que les media fassent la promotion de cet écrivain. Un camarade rédacteur du journal Le Monde pourrait faire un article qui serait relayé par les Inrocks. Quelques jours plus tard, l'Obs renverrait l'ascenseur, la veille d'une émission sur France 2. Le lendemain matin, sur France Inter, un pamphlet ridiculiserait les réacs qui n'auraient pas encore lu un ouvrage de M. Gaëtan Brulotte. Le Monde pourra alors ajouter un scoop à sa longue série de découvertes faramineuses.
Rédigé par : vamonos | 01 août 2015 à 22:36
@ Roland Gérard | 31 juillet 2015 à 00:05
Que cherchez-vous sur eBay ? De simples livres d'occasion ? Des livres de bibliophilie ? Achetez-vous à des libraires, ou à des particuliers ?
(Que les autres lecteurs veuillent bien excuser ces questions de boutique)
Rédigé par : Robert Marchenoir | 31 juillet 2015 à 17:33
S'agissant du fameux parcours du combattant B.N.F., entièrement d'accord avec Catherine JACOB ! avec en plus le curriculum vitae justifiant l'accès pour y faire des recherches ou obtenir un document.
Ne relatons même pas le volet concernant des recherches d'oeuvres peintes, gravées...
Rédigé par : calamity jane | 31 juillet 2015 à 07:41
@Trekker
Aucun rapport en effet entre Brulotte et Galula, j'approuvais simplement le commentaire de Robert Marchenoir sur Amazon. Nos libraires de quartier sont désespérants (sauf Gibert, boulevard Saint-Michel).
De plus les éditeurs français sont frileux dès qu'un historien anglo-saxon s'avère être un "néocon", comme par exemple Victor Davis Hanson. "Carnage et Culture" sur la suprématie de l'Occident en matière de guerre fut son dernier livre traduit en français, jugé trop à droite, plus d'éditeurs pour traduire ses livres. Du Georges Marchais pur sucre : "Soljenitsyne pourra publier en France, s'il trouve un éditeur !"...
Rédigé par : Savonarole | 31 juillet 2015 à 06:54
Je voudrais renchérir sur le commentaire de Robert Marchenoir en indiquant aux lecteur de ce blog que l'on trouve sur eBay un nombre incalculable de livres d'occasion à des prix époustouflants.
Bien sûr la présentation du site n'a pas la qualité de celui d'Amazon mais on peut payer par virement bancaire ou Paypal alors qu'Amazon vous oblige à avoir une carte de crédit.
Rédigé par : Roland Gérard | 31 juillet 2015 à 00:05
Merci infiniment monsieur Bilger de nous faire partager vos coup de cœur.
Rédigé par : J. Marques | 30 juillet 2015 à 21:22
@ Savonarole | 30 juillet 2015 à 13:24
"…la vie et l'oeuvre de David Galula, officier français, théoricien de la contre-insurrection…"
Hormis sa présence sur Amazon, je ne vois guère le rapport entre David Galula et Gaëtan Brulotte. En outre son livre « Contre-insurrection : Théorie et pratique », redécouvert récemment par les militaires français, a été réédité dans notre langue en 2008 chez Economica et on le trouve encore dans les bibliothèques spécialisées en militaria.
Si vous tenez absolument à expédier un colis, adressez donc « La Guerre moderne » (Editions de La Table Ronde - 1961) du colonel Roger Trinquier à certains commentateurs de ce blog. Ses méthodes exposées sont autrement plus hard que celle de David Galula et devraient bien leur plaire, surtout aux admirateurs des Waffen SS et autres Einsatzgruppen. D’ailleurs la méthodologie de Trinquier en contre-insurrection fut plébiscitée et appliquée avec zèle par les militaires US et surtout la CIA au Vietnam (rappelez-vous le plan Phoenix) *, et les dictatures militaires sud-américaines.
Mais son traducteur et vulgarisateur, l’alors colonel Paul Aussaresses, fut fort marri que ses disciples US se refusent à pratiquer la torture systématique qu’il préconisait. Heureusement ceux sud-américains n’eurent pas ses pudeurs, et on parla et parle encore de l’école française en la matière. Après cela on dira que « l’influence culturelle » de la France ne compte guère sur le continent américain !...
Oh grands dieux ! Ne cherchez pas à envoyer, même par des voies détournées, à Bernard Cazeneuve cette « bible », expliquant entre autre comment délier les langues les plus rebelles. Il serait capable de vous faire poursuivre en justice par Mme Taubira, au motif d'apologie de crimes de guerre et de plus vous seriez mis en congé derechef du PS : il a renié depuis longtemps l'héritage moral algérien de feu Guy Mollet.
Rédigé par : Trekker | 30 juillet 2015 à 20:31
Rédigé par : Catherine JACOB | 30 juillet 2015 à 09:24
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Voir aussi la librairie du Québec, rue Gay-Lussac à Paris. Horaires d'ouverture en août réduits à certains jours. A vérifier.
Rédigé par : Mary Preud'homme | 30 juillet 2015 à 14:11
C'est en effet sur Amazon que l'on peut trouver la vie et l'oeuvre de David Galula, officier français, théoricien de la contre-insurrection, je voulais l'offrir à Bernard Cazeneuve, mais Place Beauvau on n'accepte pas les colis.
Rédigé par : Savonarole | 30 juillet 2015 à 13:24
Rédigé par : Catherine JACOB | 30 juillet 2015 à 09:24
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Cataloguer Laferrière comme auteur érotique et le réduire à un seul recueil qui au passage (nonobstant le titre) n'a rien de coquin au sens où on l'entend généralement, c'est vraiment ne rien connaître à son œuvre. Mieux vaudrait dans ce cas s'abstenir de commenter qu'écrire n'importe quoi sur cet auteur dont je précise au passage qu'il a la double nationalité haïtienne et canadienne. Ce qui correspond plus à un choix de survie, qu'à un reniement de sa terre natale dont la passion alimente nombre de ses livres. A l'image de milliers d'intellectuels qui ont dû fuir Haïti à partir de 1958 et jusqu'en 1980, en raison de la barbarie des Duvalier père et fils qui s'est soldée (en moins de 25 ans de règne de ces deux sbires) par l'assassinat ou la fuite à l'étranger de la majeure partie de l'intelligentsia de ce pays.
Rédigé par : Mary Preud'homme | 30 juillet 2015 à 12:41
@ Catherine JACOB | 30 juillet 2015 à 09:24
Votre commentaire confirme que les Français râlent tout le temps et ne sont jamais contents... S'il y a une chose qui a changé en bien ces dernières années, c'est justement la possibilité d'acheter des livres étrangers facilement et à bon marché !
Et c'est précisément dû à Amazon, que les libraires et le "monde de la culture" adorent fustiger, sans jamais le créditer de cet extraordinaire progrès dans le domaine du savoir. Comme quoi, ce qu'ils défendent, c'est avant tout leurs intérêts financiers et non pas la culture elle-même.
En ce qui me concerne, j'ai découvert, grâce à Amazon, de nombreux auteurs et livres étrangers que je n'aurais jamais connus si j'avais dû me contenter du "formidable réseau de librairies indépendantes que le monde entier nous envie". Pour la bonne et simple raison qu'un nombre considérable d'oeuvres de référence ne sont pas traduites... souvent parce qu'elles ne collent pas avec le politiquement correct (de gauche) de ces messieurs, souvent aussi par simple provincialisme.
Alors évidemment, si vous êtes une fanatique de livres japonais, ça va être un peu plus difficile : le marché des lecteurs de japonais est un peu restreint en France, cela n'a pas dû vous échapper...
Cependant, Amazon a un site japonais aussi bien qu'un site canadien, puisqu'il est question ici d'un écrivain québécois. J'ignore quelles sont les performances d'Amazon pour expédier des livres du Japon en France, mais j'utilise régulièrement ses sites anglais, allemand et américain pour acheter des livres et d'autres produits, et j'en suis extrêmement satisfait.
Il est d'ailleurs souvent moins cher d'acheter un produit identique sur les sites étrangers d'Amazon que sur le site français, et il arrive que le service soit meilleur. Non pas à cause d'Amazon, dont le service est exceptionnel partout dans le monde, mais parce qu'ils sont bien obligés d'utiliser la poste française.
Par exemple, il est comique d'observer à quel point la qualité de suivi chute dramatiquement dès qu'un colis franchit la frontière germano-française : en fait, il faut consulter le site de la poste allemande pour avoir un bon suivi du colis dès qu'il est confié à la poste française pour la partie française du trajet... ce qui en dit long sur le travail de cochon réalisé par le service public françoué que le monde entier ne nous envie pas.
C'est là qu'on découvre que les PTT dégradent volontairement la qualité des informations qu'ils fournissent au client et dont ils disposent pourtant. On voit bien là à l'oeuvre la culture fonctionnariale : surtout ne pas laisser filtrer, à l'extérieur, des informations qui pourraient permettre à "l'usager" de mettre en cause la responsabilité du "service public", s'il s'avérait (par un concours de circonstances extraordinaire) que le travail des serviteurs de l'Etat ne soit pas absolument tip-top.
Concernant les livres, l'avènement du commerce électronique vous donne aussi des facilités exceptionnelles pour faire venir de tous les pays du monde des livres d'occasion, voire anciens. Des dizaines de libraires se bousculent pour vous proposer le même ouvrage (français ou étranger, d'ailleurs) en provenance de tous les pays du monde. Voyez Abebook (mais il y en a bien d'autres).
Si vous voulez acheter en Amérique du Sud ou en Allemagne un livre français épuisé, parce que vous allez le trouver moins cher ou qu'il sera en meilleur état, c'est possible aussi.
Un petit coup de chapeau au progrès, à la modernité et à "l'ultra-libéralisme" serait-il possible lorsque ceux-ci le méritent ?
Rédigé par : Robert Marchenoir | 30 juillet 2015 à 11:27
Ainsi vous appréciez la littérature érotique.
Entre Dany Laferrière et Comment faire l’amour avec un Nègre sans se fatiguer, Le Goût des jeunes filles, La Chair du maître, Journal d'un écrivain en pyjama etc. auteur américano-québécois haïtien, élu à l'Académie française contre Catherine Backès-Clément, sévrienne philosophe groupie de la tauromachie en général et de la corrida en particulier, la mise en concurrence des deux évoquant tout naturellement La corrida d'amour 愛のコリーダ(1976), le film du cinéaste japonais décédé en 2013, Nagisa Ōshima (大島 渚) (traduit en français par L'empire des sens sur le modèle de l'empire des signes de Roland Barthes qui, pour sa part, a dirigé la thèse de Gaëtan Brulotte intitulée Aspects du texte érotique, film décrit par Lacan comme étant la mise en scène de l'érotisme féminin dans le séminaire Le Sinthome, séance du 16 mars 1976 déjà) et l'un des films les plus chastes qu'il ait jamais vus en tant qu'illustration magistrale d'une éthique du regard, film suivi de l'amour fantôme『愛の亡霊』 1978 traduit tout naturellement par l'Empire de la passion, coproduction franco-japonaise qui met en scène le fantôme d'un mari occis par sa femme et son amant après l'avoir saoulé, puis étranglé et enfin jeté dans un puits et qui revient les hanter au bout de trois ans, déclenchant une enquête de police au cours de laquelle les coupables mis à la question, avouent.
"Il serait temps d'éditer Gaëtan Brulotte en France"
Je ne sais pas pour Gaëtan Brulotte dans le cas duquel je vous crois cependant sur parole, mais d'une façon générale sans aucun doute.
Faire venir des ouvrages étrangers de l'étranger, quand on ne les trouve pas sur Amazon coûte la peau des fesses, si vous me pardonnez l'expression familière suggérée par le contexte...!
En ce qui concerne les ouvrages japonais, s'ajoutent aux frais d'expédition, des frais d’empaquetage et de mise, non pas en mais à la boîte...
Les ouvrages édités au Québec sont rarement bon marché, j'ai notamment un ouvrage édité par les Presses universitaires de Montréal sous la direction de Jacynthe Tremblay et qui regroupe des présentations de philosophes japonais contemporains sur 497 pages de papier recyclé, pour 49,95 dollars canadiens soit environ 45€ dont je n'ai pas trouvé d'exemplaire d'occasion mais que du coup celui de mes neveux qui habite et travaille à Montréal m'a généreusement offert.
Bref, l'accès aux ouvrages étrangers en France, non seulement est très onéreux, mais prend également du temps si vous les commandez par la voie normale du petit libraire que vous souhaitez faire travailler.
La plupart du temps, il y répugne de toute façon car il ne gagne pas assez dessus, toutefois pour ce qui est des ouvrages japonais que vous trouvez chez Juku à Paris, il fait au minimum trois fois la culbute.
C'est la même chose pour les emprunter. J'ai demandé par le service PEB de la BNU de Strasbourg, un ouvrage en allemand que ce service a demandé à la BNU de Bâle, qui au bout de deux mois a refusé de le prêter, puis ils se sont tournés vers Fribourg qui vient seulement de leur adresser un ouvrage que je souhaitais consulter dans le cadre d'une conférence faite à Bordeaux en mai !!
Mais bon, il m'intéresse heureusement de toute façon.
Enfin, il faut savoir que la BNF n'est pas prêteuse et qu'il vous faut vous déplacer à Paris pour consulter les ouvrages qui ne sont pas numérisés et on se demande bien pourquoi. Vu qu'en effet, j'ai dû me déplacer pour consulter au Cabinet des estampes, un ouvrage dont je n'ai pas eu le droit de faire des photocopies des pages qui m'intéressaient et qui n'était cependant qu'une réédition contemporaine d'un ouvrage du 17ème dont l'original a finalement pu être trouvé par le service de PEB strasbourgeois à la BNU de Rennes qui non seulement l'a prêté mais a même autorisé le prêt à domicile !!
Parallèlement, j'ai encore reçu cette fin de non recevoir :
Nous ne pouvons pas répondre favorablement à votre demande de prêt entre bibliothèques :
Auteur :Elien le Sophiste
Titre :Histoires diverses d'Élien
Editeur :Hachette Livre BNF
Année :(1 mai 2012)
ISBN/ISSN :ISBN-10: 2012555977 ISBN-13: 978-2012555976
[X] ne peut être obtenu en prêt entre bibliothèques :
[X] Ouvrage exclu du prêt entre bibliothèques
Cordialement,
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Après on s'étonne que les gens se replient sur Wikipédia !! J'ai rempli un questionnaire d'insatisfaction adressé par la nouvelle gestion du rez-de-jardin, mais bon, moi toute seule, ça n'aura bien évidemment aucun effet. Ils savent que quand les gens ont vraiment besoin de consulter un ouvrage, ils se déplacent, comme moi-même, en TGV, ce qui met tout de même la consultation de l'ouvrage à un coût prohibitif pour le quidam ou le vulgaire pékin. Après on s'étonne que les lycées parisiens aient de meilleurs résultats aux concours d'entrée des écoles !! La BNF elle-même a une politique élitiste de non PEB sur ce point.
Rédigé par : Catherine JACOB | 30 juillet 2015 à 09:24
Bonjour Philippe,
Difficile de trouver quelque chose à écrire sur Gaëtan Brulotte dont le nom (et le prénom) semblent empruntés à un personnage de Feydeau.
Certains ici l'ont fait, en s'aidant un peu avec Wikipédia, ce qui est de bonne guerre.
Moi, je passe mon tour. Rendez-vous au prochain billet !
Comme dirait ma bouchère, "quand on n'a rien à dire, ce n'est pas la peine d'en rajouter."
Rédigé par : Achille | 30 juillet 2015 à 08:36
@ Savonarole | 29 juillet 2015 à 14:32
« …Subsiste New Orleans, et une curieuse musique cajun de Zachary Richard à Jesse Winchester… «
Vous omettez la proche cousine de cette musique, la Zydeco elle aussi issue des bayous de Louisiane et sa feue célébrité Clifton Chenier
https://www.youtube.com/watch?v=jcsK36zVfE8
Rédigé par : Trekker | 30 juillet 2015 à 01:51
Cher Philippe,
Les coquillages et crustacés enlacés dans les yeux d’enfant de James Ensor tissèrent des liens familiaux avec Rousseau. Etrange ?
Les vins et drogues paternelles donnèrent naissance aux XX, puis à la libre esthétique.
Au croisement du Bal du Rat mort, James Ensor devint baron, « le prince des peintres » explora le fauvisme et les « biftecks » d’Ensor et les baigneurs fesses nues ouvrirent les pages de l’imaginaire surréaliste.
Aïe, Michel de Ghelderode ne devint jamais son ami, mais qu’en sait-on vraiment ?
Oui, c’est une bonne piste pour comprendre votre ami Gaëtan. Le côté Rousseau peut-être ? Le côté carnaval ?
On peut imaginer que l’encyclopédie érotique était un bifteck de survie pas aussi inspiré que le vertige d’Umberto Eco.
Auriez-vous consacré, cher Philippe, une heure à Antonin Artaud ?
Choisir la lumière ou le macabre quand la lumière est sur vous, c'est simple en lecture ou en peinture. En amitié ou en amour, c'est moins sûr.
françoise et karell Semtob
Rédigé par : semtob | 29 juillet 2015 à 20:44
"Pourquoi la France demeure-t-elle à la traîne, alors que Dany Laferrière, de la même génération que Brulotte, l'un et l'autre étant proches, vient d'être élu à l'Académie française et que, pour rester poli, le second dépasse pourtant le premier ?"
Absolument pas d'accord.
Sans vouloir minimiser l'œuvre de Brulotte, force est de constater la supériorité de Dany Laferrière, au passage de huit ans son cadet, tant concernant le nombre d'œuvres écrites à ce jour (près d'une quarantaine, en comptant ses scénarios), que la qualité et la diversité de ses romans, fruit d'un parcours atypique (autodidacte et enfant de la diaspora haïtienne). Des expériences de vie qui ont fortement imprégné la plupart de ses œuvres, si bien que l'on ne peut le comparer avec les productions autrement plus classiques et convenues d'un auteur comme Brulotte dont je ne méconnais pas pour autant le talent. Quant à dire que le Québec tiendrait GB pour un immense écrivain, ayant gardé quelques attaches là-bas (toute une partie de ma famille par alliance y résidant depuis les années soixante dont un écrivain), je n'ai pas comme vous cette impression.
Rédigé par : Mary Preud'homme | 29 juillet 2015 à 20:34
Pourquoi "La contagion du réel" n'irait-elle pas jusqu'à atteindre notre pays ?
Ah, cher Monsieur Bilger, vous mettez le doigt là où ça fait mal...
Notre pays se complaît depuis deux siècles dans les élucubrations philosophico-politiques, dans les idéologies aussi fumeuses que criminelles, dans les divagations sur des lendemains qui chantent traduits par des sur-lendemains qui pleurent, mais il a délibérément tracé une croix sur le réel, sur les faits bruts, sur la pratique, sur la nature humaine en sa permanence, sur la vie telle qu'elle est et non pas telle que nous pourrions la rêver...
Et avec tous les zèbres qui se succèdent aux affaires, ce n'est pas près de changer.
Rédigé par : Parigoth | 29 juillet 2015 à 20:31
Merci PB pour cette ouverture à la différence. Votre ami Gaëtan n'est pas aussi inconnu que ça : interviewé sur YouTube ("ma réalité, c'est ma perception du réel"), il donne envie de lire. C'est ce que je vais faire : la Librairie du Québec, à Paris, expédie pour un euro. Il y a une richesse préservée sur les rives du Saint-Laurent : des Français mieux conservés (?), qui n'ont pas pu retenir grand-chose - et pour cause - du Siècle des Lumières mais qui sont ouverts sur d'autres horizons. Peut-on dire que le voisinage des Anglo-Saxons leur a été, ou leur est encore, bénéfique. Et pas seulement pour l'humour mais aussi pour l'appétit de l'existence.
Rédigé par : Jean le Cauchois | 29 juillet 2015 à 17:11
M. Philippe Bilger, j'ose me permettre une moquerie. A la première lecture de votre billet sur Gaëtan Brulotte, j'ai cru que vous jouiez au BHL avec son célèbre Botul !.... Heureusement que Wikipédia est mon ami.
@ Savonarole | 29 juillet 2015 à 14:01
Pas déplaisant votre Kate & Anna McGarrigle, mais j'avoue lui préférer l'immense Joan Baez
https://www.youtube.com/watch?v=rqbt-7ICymA
Rédigé par : Trekker | 29 juillet 2015 à 17:05
"Pourquoi "La contagion du réel" n'irait-elle pas jusqu'à atteindre notre pays ?"
Cette contagion a eu lieu il y a un an déjà, le réel d'hier n'est plus celui d'aujourd'hui, sauf l'humour peut être, et encore, pour certain l'humour est irréel.
Rédigé par : breizmabro | 29 juillet 2015 à 15:01
Il a écrit "La chambre des lucidités"...
Ce n'est toutefois pas l'histoire de l'Assemblée nationale, me dit-on dans l'oreillette...
Rédigé par : sbriglia | 29 juillet 2015 à 14:33
Chic alors, voilà une lecture pour l'été. Je ne connais pas ce monsieur, mais j'adhère de suite.
Avec son nom de vieux coureur des bois, ce Brulotte nous rappelle que le Canada aurait dû rester français, puis il nous a fallu avec "le Grand Dérangement" partir en Louisiane où on a fini par nous vendre aux jeunes USA.
Quel malheur ! On aurait mieux fait de leur fourguer les Antilles, mais bon, pas de polémique, SVP...
Subsiste New Orleans, et une curieuse musique cajun de Zachary Richard à Jesse Winchester...
https://m.youtube.com/watch?v=n7TofDQh-PA
Rédigé par : Savonarole | 29 juillet 2015 à 14:32
Laissez tomber votre JMLP, écoutez ça !
https://m.youtube.com/watch?v=wySvN_9CpEo
Rédigé par : Savonarole | 29 juillet 2015 à 14:01