Il y a de grands esprits dont les opinions doivent être, tout au plus, discutées mais avec délicatesse et mesure.
Etienne Klein fait partie de ceux-là d'autant plus que j'éprouve une immense admiration pour ceux qui me font prendre conscience des considérables lacunes d'une vie qui ne s'est passionnée que pour les lettres.
Lors d'un entretien, ce physicien et philosophe donnant des cours à Centrale (Le Point) a déclaré : "Si seulement les politiques pouvaient cesser de tweeter ! Leur mission n'est ni de nous distraire ni de dilater l'actualité".
Le souhait ainsi exprimé mérite d'autant plus de retenir l'attention qu'il envoie une pierre rare, ni démagogique ni méprisante, dans le jardin des politiques. Pourtant, je ne suis pas persuadé que cette exigence soit forcément pertinente sauf à considérer - ce qui serait absurde - que pour ces personnages publics, Twitter soit leur seule source d'information.
Pour ma part, j'ai attaché un vif intérêt aux interventions de certains politiques, par exemple Alexis Bachelay sur la disqualification de la conduite sans permis de délit en contravention, et je n'ai trouvé que des avantages à voir éclairés ou même contredits mes 139 signes.
Il est facile de deviner par quoi est inspirée la méfiance d'Etienne Klein. De l'extérieur, et même parfois, dans le système, au regard de telle ou telle réaction, tweeter n'apparaît pas comme une occupation sérieuse mais comme un divertissement d'oisif, l'insistance suspecte de personnes qui se croient nécessaires au débat.
Ce reproche implicite me paraît infondé dès lors que cette affirmation inévitable de soi est amendée par la contradiction légitime et souvent stimulante que les tweets vont susciter. A supposer la vanité d'un côté, elle sera vite battue en brèche de l'autre.
Etienne Klein, d'ailleurs, prend la précaution de préciser la nature de ses griefs : les politiques n'ont "ni à distraire ni à dilater l'actualité". Je le rejoins absolument sur ce plan. Mais, outre la distraction et la dilatation, leurs tweets peuvent servir une instantanéité ne se poussant pas du col mais utile, qu'elle survienne spontanément ou en réplique.
Si le recours à Twitter échappe à des desseins vulgaires et demeure résiduel par rapport aux mille tâches approfondies et dignes d'estime des politiques, il est alors sinon nécessaire, du moins parfaitement acceptable. Contrairement aux selfies où les politiques font seulement acte de présence tandis que sur Twitter ils partagent ce qu'ils pensent avec nous.
A vrai dire, les forces et les faiblesses de Twitter ne sont pas spécifiques à cette catégorie professionnelle, elles se rapportent à l'ensemble des usagers de cette formidable caisse de résonance, de communication et de promotion. Mais, pour que la richesse des échanges - j'en ai connu de passionnants sur les migrants, le football, Nicolas Sarkozy ou Marine Le Pen par exemple - l'emporte sur le passif, il faut que quelques conditions soient réunies.
D'abord lire, regarder et écouter au-delà de Twitter. Faute de quoi, on ne sera capable d'opposer à un tweet nourri et irrigué qu'une réaction forcément mutilée. Rien n'est plus exaspérant, sur ce plan, que l'hiatus entre ce qu'on exprime et qui est fondé sur une infinité de sources et l'ignorance fragmentaire, voire pauvre, de la réponse.
Le hasard a bien ou mal fait les choses puisque j'ai connu une parfaite illustration d'un tweet où la fausseté se mêle à la partialité. Un certain Arthur Dreyfuss se présentant comme ayant été porte-parole adjoint à la Chancellerie a proféré cette bouleversante imbécillité, qu'il a voulu partager avec Me Klugman à qui je ne suis pas inconnu, que j'aurais "tout tenté pour être procureur gėnėral jusqu'en 2011". Cette affirmation ferait bien rire tous ceux, adversaires ou amis, politiques, magistrats, avocats et journalistes, qui ont une idée de mon parcours. Si j'avais aspirė à ce poste, je m'y serais franchement mal pris ou j'aurais dû prendre des conseils ! Cette ineptie va sans doute glisser dans des têtes à proportion même de son ampleur ! C'est ce que Twitter peut apporter de pire !
Ensuite, ne pas se contenter de reproduire les mêmes affirmations lassantes et fausses. Combien de fois ai-je dû subir ma prétendue "haine" de Sarkozy ou de Taubira ou ma responsabilité pour avoir fait élire François Hollande ! On finit par être épuisé devant les répétitions qu'on vous impose !
Par ailleurs, même en 139 signes, on peut émettre une opinion, affirmer une conviction, formuler un paradoxe, jouer sur divers registres, grave, ironique, délibérément outrancier, provocateur, indigné, sincère ou ludique mais, à chaque fois, c'est ce contenu multiforme, cette substance aussi variée soit-elle, qui doivent être approuvés, discutés ou récusés.
Il est clair que sur Twitter, une minorité n'a pour vocation que de mordre les mollets, de pourfendre la personne et jamais le fond du message qu'elle serait bien incapable de battre en brèche. D'abord parce que ce n'est absolument pas son souci, ensuite à cause de sa propre infirmité intellectuelle.
Celle-ci est dévastatrice quand un certain niveau d'incompréhension, voire de bêtise fait que littéralement des tweets, pourtant limpides, ne sont pas appréhendés lucidement. Je me souviens, notamment au sujet de Christiane Taubira et de la conduite sans permis, d'échanges hallucinants durant toute une journée avec une personne obstinément, stupidement, à côté de l'interprétation de bon sens.
Enfin, parfois avec le même groupe cumulant ces désagréments, la grossièreté, l'obscène et le cloaque sont cultivés avec une délectation infiniment dangereuse, moins pour soi que pour la réputation de Twitter dont une telle saleté, absolument pas fatale, altère l'image.
De ce bilan globalement positif et dont je persiste à affirmer - Etienne Klein ne m'en voudra pas - que les politiques ont vocation à y être partie prenante, je tire une double conclusion.
L'obligation du silence, de l'abstention quand, délibérément, l'acrimonie ne sait pas penser ni comprendre ni lire ni échanger mais seulement, systématiquement, ricaner, mordiller. Je n'ai eu à mettre en oeuvre cette bienfaisante passivité que pour deux de mes "followers".
Surtout, l'immense chance de pouvoir ajouter à l'arc démocratique de la liberté d'expression une corde essentielle.
Grâce à Twitter.
Les raisons d'interdire aux politiques de tweeter ? Je viens de trouver un intéressant article sur la myopie de nos sociétés liée à cette culture excessive de l'immédiat au détriment de la réflexion qui ne se conçoit qu'avec des perspectives de long terme, même si l'urgence doit conduire à réagir promptement, mais jamais sans penser à "l'après" d'une décision prise dans ce cadre.
A lire ici :http://www.gaullistelibre.com/2015/08/la-societe-myope.html?utm_source=feedburner&utm_medium=feed&utm_campaign=Feed%3A+gaullistelibre+%28Blog+gaulliste+libre%29
Rédigé par : Robert | 14 août 2015 à 12:02
Morgue et arrogance.
"A dire vrai, sans vouloir être indélicat, je n'ai jamais apprécié sa personnalité même enrobée de pièces jaunes. Sa roideur, sa familiarité condescendante, son parler franc seulement voué aux perfidies et aux aigreurs me sont toujours apparus comme l'expression compensatrice et blessée d'une personne déçue de n'avoir jamais été véritablement aimée par les Français. Une morgue, une distance qu'une chaleur humaine fabriquée n'est jamais parvenue à faire disparaître, tout au plus à estomper."
Philippe Bilger, propos rapportés par Le Figaro en septembre de l'année dernière.
Ceci étant la reprise d'un post sur Orange en ligne suite à l'article du blog consacré à l'acrimonie de Mme Chodron de Courcel épouse Chirac.
Si maintenant on retrouve les écrits de notre hôte comme témoignage lucide et visionnaire alors là... Gardez donc les pensées sur NS elles feront fureur après 2017 sur le net. On aurait pu rajouter perfidement qu'elle n'avait sans doute pas tout l'amour de son mari en plus de celui des Français.
Rédigé par : Giuseppe | 13 août 2015 à 20:52
François Mitterand aurait détesté le tweet, il l'aurait sans doute ausculté, mais il était des personnages qui tournent sept fois la langue dans leur bouche pour éviter d'écrire des idioties, et sur Twitter elles sont légion et en rang d'oignon, ou à la pelle, c'est comme vous voudrez.
N'est pas Mitterrand qui veut et des blagounettes je ne pense pas qu'il en fût friand, c'est toute la différence.
Rédigé par : Giuseppe | 12 août 2015 à 01:42
Cher Philippe,
Vous ne songez pas à mettre en oeuvre un Conseil Supérieur du Tweet, par exemple?
Une AAI de plus ou de moins, en voilà une solution pour calculer le temps de parole des politiques.
Et pourquoi y placer Niel qui finance à coup de subventions Hollande et ses chaînes et Mediapart (les montants des subventions sont accessibles sur la toile) ?
La chaîne Hidalgo, c'est France 2 et personne n'interroge le conflit de voir un directeur de cabinet époux d'une superbe journaliste de cette chaîne.
Pourquoi au nom de la parité, son mari, directeur du cabinet d'Hidalgo ne présente-t-il pas sa démission pour que sa femme puisse travailler en paix ?
Des conflits d'intérêt comme cela, c'est inadmissible.
Imaginez que la droite se soit autorisée un truc pareil, cela aurait fait le plus grand des gazouillis.
Simonnet en permanence sur les plateaux, on ne veut et ne peut plus accepter une information aussi laide. Qu'elle dégage, qu'elle démissionne de la Mairie de Paris et du parti de gauche. Au minimum, qu'elle présente des excuses publiques.
françoise et karell Semtob
Rédigé par : semtob | 11 août 2015 à 20:50
@ Yves | 11 août 2015 à 17:51
Il ne faut pas pousser trop loin votre raisonnement : il interdirait toute critique.
Notre hôte ayant prouvé son répondant, je n'ai aucun scrupule à l'attaquer sans ménagement.
Pour de plus amples développement sur le sujet :
http://www.bribes.org/trismegiste/es3ch08.htm
Rédigé par : Franck Boizard | 11 août 2015 à 19:20
@Franck Boizard 10 août 17.29
Je ne suis pas d'accord avec vous. Non seulement Philippe Bilger nous a fait connaître une citation percutante, mais ses commentaires, critiques, compléments, illustrations, ajoutaient à l'intérêt.
Ceci pour le fond.
Quant à la forme de votre intervention, elle aurait pu s'inspirer davantage de l'observation que vous avez écrite le 9 août à 0.43 "Il y a dans le peuple français des réserves de décence..."
Comme disaient mes ancêtres gascons, "quand on t'invite à discuter le coup autour d'une bouteille de blanc, tu enlèves tes sabots boueux avant d'entrer dans la maison."
Rédigé par : Yves | 11 août 2015 à 17:51
@lucterius
Les bons mots n'ont pas d'origine.
Mais pour celui-ci, je crois savoir qu'il s'agissait de Courteline ! "alors, on vous sonne et vous y allez."
Cordialement.
Rédigé par : genau | 11 août 2015 à 17:39
@Catherine JACOB
Chapeau pour votre synthèse !
Rédigé par : Marc GHINSBERG | 11 août 2015 à 15:53
"Interdiction de tweeter pour les politiques", la question est opportune, ils ont suffisamment de moyens de communication à leurs disposition sans besoin d'en rajouter. Ils feraient quand même mieux de se consacrer à leur action que d'occuper un terrain artificiel et inutile. Qu'il est loin le temps des laboureurs de la politique, ceux qui produisaient de la richesse, pas de l'éphémère.
Rédigé par : Giuseppe | 11 août 2015 à 15:41
@ Giuseppe | 11 août 2015 à 13:46
"Drôle de monde, drôles de citoyens qui s'exposent tout nus sur Twitter et qui abhorrent les contrôles d'identité sur la voie publique.
Tous ces réseaux sociaux ont tout à vous prendre, rien à donner. Et là-dessus rassurez-vous braves gens ils ne communiquent jamais, d'ailleurs d'une façon très opportune MLP a soulevé un lièvre avec Windows 10"
Je n'aurais pas mieux dit ;-)
Rédigé par : breizmabro | 11 août 2015 à 15:31
@Marc GHINSBERG | 11 août 2015 à 09:07
Merci pour ce lien. J'ai écouté la conférence dont j'ai retenu essentiellement ceci :
«Il y a trois forces sur quatre qui ne sont pas décrites par la relativité générale
un électron a la même énergie qu'un TGV et ce tout ce qu'on arrive à faire produire par le CERN c'est l'énergie cinétique d'un moustique en vol.
On est très loin de pouvoir reproduire en laboratoire les conditions physiques de l'univers primordial et c'est tant mieux pour les populations.
La physique quantique et la théorie de la relativité générale disent des choses totalement contradictoires. Il faudrait grâce à un même formalisme mathématique, pouvoir décrire à la fois la gravitation et les forces nucléaires, mais nous ne l'avons pas et ne savons pas quelle est la bonne piste et peut-être qu'on ne le saura jamais, car la théorie des cordes n'est pas probante à cet égard qui implique des calculs infaisables. Contrairement à ce qu'a récemment (2011) affirmé Benoît XVI, le temps d'avant le Big Bang qui n'est qu'un moment historial de transition de phases dans l'histoire de l'Univers, n'est pas une question métaphysique mais reste une question de physique. Ce qui ne veut pas dire que l'Univers n'a pas d'origine. Ce qu'on peut dire c'est que le dit Big Bang ne saurait être désigné comme cette origine. Tout ce qu'on peut dire c'est qu'à l'époque de cette phase, 7,7 milliards d'années, tout était plus contracté, donc plus chaud etc. etc. qu'aujourd'hui. La question est scientifiquement ouverte d'un néant primordial ou pas.»
J'aime bien son petit papier chiffonné où se trouve contractée la conférence avant son expansion verbale...;)
Rédigé par : Catherine JACOB@Marc GHINSBERG | 11 août 2015 à 13:56
Tous ces manipulateurs, créateurs de réseaux sociaux n'ont qu'un but, vendre leur business, certes le concept est, il faut l'avouer, convivial, mais derrière se cache une armada de financiers pour exploiter vos travers, scruter vos besoins, les devancer parfois.
Et dire qu'il en est encore de se plaindre de caméras de surveillance alors qu'ils livrent avec avidité tout ce que l'on reproche à la vidéo.
Drôle de monde, drôles de citoyens qui s'exposent tout nus sur Twitter et qui abhorrent les contrôles d'identité sur la voie publique.
Dans le même esprit dit de stockage d'informations, essayez donc de supprimer votre adresse principale de Gmail, si vous y parvenez par vous-même, champagne pour tous ! La majorité des citoyens est accro au "flicage" volontaire, quant à FB et Google de vraies banques de données gravées dans le bronze, bien sûr pour notre bien commun. Allez, rendez-vous désormais sur DuckDuckGo, moins intrusif mais pas parfait non plus.
Tous ces réseaux sociaux ont tout à vous prendre, rien à donner. Et là-dessus rassurez-vous braves gens ils ne communiquent jamais, d'ailleurs d'une façon très opportune MLP a soulevé un lièvre avec Windows 10.
Rédigé par : Giuseppe | 11 août 2015 à 13:46
@Michelle D-LEROY
139 signes pour exprimer votre pensée ?
Mais vous n'y pensez pas, ma chère, alors que ces 139 ne vous suffiraient pas à dire bonjour...
Rédigé par : Christian C | 11 août 2015 à 12:52
139 signes pour lancer une invective, un condensé de sa pensée ou de sa révolte, de sa hargne contre un personnage connu sans en expliquer le fond, ni le pourquoi du comment. Trop court pour être fiable, laissant toutes les suppositions à imaginer.
Facebook pour son ego, en exposant ses photos et son quotidien sans intérêt à des followers qui seraient censés être épatés et Twitter pour dire sa mauvaise humeur et parfois injurier ceux qui osent ne pas penser comme eux. Ce sont les réseaux sociaux d'aujourd'hui, pauvres et la plupart du temps sans intérêt. Une sorte d'exutoire à son mal-être, d'antidote à ses ennuis et à sa vie terne.
Au cours d'émissions, les téléspectateurs sont priés de twitter pour donner leur opinion et on voit s'inscrire au bas de l'écran des phrases médiocres, méchantes et pire incompréhensibles... et ceux qui tweetent croient participer pleinement, en oubliant le débat ou l'émission elle-même. Seul l'ego du présentateur en est flatté, allant même jusqu'à faire la synthèse en fin d'émission. Et on voit fleurir les tweets sur la couleur de la robe de la présentatrice ou sa nouvelle coupe de cheveux... vraiment captivant !
C'est une mode, durera-t-elle ? pas si sûr mais cela va avec le monde d'aujourd'hui où chacun pense qu'en insultant son voisin, en déterrant de vieilles rumeurs, il en sera grandi et son rival livré aux loups. Un passe-temps.
Drôle d'époque où les futilités amusent et font diversion aux nombreuses inquiétudes liées à l'avenir.
Rédigé par : Michelle D-LEROY | 11 août 2015 à 12:26
"Je me souviens, notamment au sujet de Christiane Taubira et de la conduite sans permis, d'échanges hallucinants durant toute une journée avec une personne obstinément, stupidement, à côté de l'interprétation de bon sens."
Dois-je conclure que vous étant aperçu de la stupidité d'un interlocuteur n'ayant aucun autre pouvoir sur vous que celui de vous agacer par des impertinences vous n'avez pas mis aussitôt un terme à l'échange de tweets et persévéré à tenter de lui faire entendre raison ?
C'est étonnant, mais sans doute vous-a-t-il secrètement blessé et vous a-t-il alors fallu le surmonter par le biais de la poursuite de l'échange. Mais bon, vous ne ferez jamais entendre raison à quelqu'un qui est dans une démarche perverse de ce type.
Ceci étant dit, je vous comprends. Il y a, et par ailleurs jusque dans vos rangs!! des gens pour délibérément, sciemment, mais sans avoir l'air d'y toucher, se régaler à dire les choses qui fâchent puis ensuite vous reprocher votre manque de self-control et se prétendre alors les offensés.
En ce qui concerne la disparition de la qualification pénale de la conduite sans permis, j'imagine que les socialistes ratissent où ils peuvent jusque dans le gros vivier des petits délinquants afin de regonfler leur électorat désormais étique.
"Un certain Arthur Dreyfuss se présentant comme ayant été porte-parole adjoint à la Chancellerie a proféré cette bouleversante imbécillité, qu'il a voulu partager avec Me Klugman à qui je ne suis pas inconnu, que j'aurais "tout tenté pour être procureur général jusqu'en 2011". "
Et alors, eût-ce été le cas, qui ça pourrait bien déranger ? Vous n'auriez pas fait un procureur général plus mauvais qu'un autre et peut-être même bien meilleur que certains. Il vous a sans doute manqué l'once de basse courtisanerie qui eût fait pencher en votre faveur la balance des nominations à ce degré prestigieux de la hiérarchie de vos pairs. Mais bon, sans doute Alliot-Marie courtisait-elle pour sa part un électorat auquel votre humanisme et votre goût de la disputatio quel que soit le sujet, n'avaient sans doute pas l'heur de plaire.
Si je ne craignais l'outrage à magistrats, je dirais bien qu'il y a dans l'arrière-cuisine des nominations et des promotions des relents de petits pois suffisamment prononcés pour parvenir aux narines du vulgum pecus !!
Vous étant tenu à distance de ce graillon vulgaire de vieille graisse recuite, dit selon l'expression lacanienne, vous n'en avez que plus de mérite aux yeux de vos followers !
Quant au fait que "les politiques n'ont ni à distraire ni à dilater l'actualité", ce n'est pas faux, mais comme beaucoup d'autres choses, c'est un idéal. Je comprends bien toutefois les craintes d'un physicien à l'égard d'une dilation des échanges relatifs au fait divers pensée sur le modèle de la dilation du temps dans le cas d'un trou noir qui verrait les heures de l'horloge mettre un temps infini pour s'écouler aux yeux de l'observateur et même lui paraître s'arrêter. Vous imaginez un peu une sorte d'arrêt-image indéfini sur la 33cL de Montebourg qui est ce qui en réalité a dû susciter l'ire de la future maman davantage que sa propre silhouette de femme enceinte...! Je me souviens que le père de mon fils trouvait la mienne plus belle que celle de ma sveltesse du temps ordinaire. Dès lors, s'il doit être question de dignité de la femme, celle-ci ne saurait être mise en cause le moins du monde par l'image de la grossesse. Au contraire même !
Rédigé par : Catherine JACOB | 11 août 2015 à 11:26
Peut-on vivre sans Twitter ? Apparemment même pas vous ! Il y a pourtant des individus "normaux", à l'intellect intact, qui ne savent pas ce qu'est Twitter. Apparemment, c'est inimaginable pour certains de vos lecteurs et pour le boboïsme parisien, et, peut-être, pour vous...!
Rédigé par : Guzet | 11 août 2015 à 09:09
Pour ceux qui voudraient découvrir Etienne Klein, je recommande cette conférence donnée à la BNF. Passionnant.
http://www.bnf.fr/fr/evenements_et_culture/anx_conferences_2011/a.c_110119_klein.html
Rédigé par : Marc GHINSBERG | 11 août 2015 à 09:07
Je crois me souvenir que Sacha Guitry ne voulait pas de téléphone car il n'acceptait pas qu'on puisse le sonner comme un simple valet de pied. Nous avons maintenant franchi une étape supplémentaire avec ces smartphones qui nous sonnent non seulement pour un appel téléphonique, mais aussi pour chaque mail ou chaque SMS qui arrive. Impossible dès lors de pouvoir conserver cette sérénité qui serait nécessaire pour avoir des débats vraiment intéressants. Et malgré nous, nous sommes entraînés vers des "chicayas" semblables à celles de votre billet M. Bilger que vous dénoncez vous-même en reconnaissant que "Il est clair que sur Twitter, une minorité n'a pour vocation que de mordre les mollets". Mais devons-nous vraiment nous laisser entraîner dans cette voie stérile ?
Rédigé par : lucterius | 11 août 2015 à 08:39
Cui-cui connais pas !
Cela fait des mois que je demande aux djeuns de m'expliquer ce que signifie follower ? Qu'ils me répondent que ce sont des personnes qui vous suivent sur cui-cui. Que je rétorque que cela signifie "choir partout" et qu'ils
rajoutent que je ne comprends rien à rien. Et que j'insiste en disant que c'est ce que j'entends. Et que rien n'y fait.
Follower, twittos, l'avènement de la Tour de Babel ?
Rédigé par : calamity jane | 11 août 2015 à 07:58
Tweetons... tweetons... et même dansons avec Mélenchon nous sommes dans l'ère et sur l'air des flonflons.
Les bisounours sont ravis... et comme Le Monde, la Pravda de nos oligarques et de notre nomenklatura hors réalité, pleurent la mort de six ou sept djihadistes franchouillards dans l'enfer des coupeurs de têtes...
Eh bien chaque jour un paysan ou artisan ou commerçant se suicide, ruiné et au désespoir, dans l'indifférence crasse des soviets impassibles aux pensions avantageuses garanties à vie... et de la plèbe couarde qui vote pour eux... Curieux pays que la France.
Tweetons... tweetons tout seul ou en procession.
Rédigé par : jcr | 11 août 2015 à 02:12
Cher Philippe,
Tweet again, continue comme ça, ah ah...
C'est un outil qui disparaîtra aussi rapidement qu'il est apparu.
Les investisseurs se montrent modérés quant à son avenir.
Pensez un peu à ce qu'a pu vivre l'élu Jacques Renaud à cause de l'utilisation frauduleuse d'un compte Twitter !
Heureusement qu'il n'avait pas de compte Twitter car ce fut là sa seule défense.
Il est déjà facile de sortir un passage ou une phrase de son contexte pour faire dire n'importe quoi à n'importe qui. Faîtes confiance à la petite phrase à épines, joujou favori des journalistes amateurs.
Nous ne nous intéressons pas aux phrases tweetées en dehors de celles de Bernard Pivot, une racine de la littérature.
Par contre, nous décortiquons vos textes et vos livres et l'article dernier sur Le Figaro présente une phrase qui nous a blessées.
Le chat a cette particularité exquise d'avoir des griffes rétractiles et des correspondances avec les âmes. Surtout ne voyez pas là l'expression d'un coup de pattes. Nos ongles sont particulièrement courts et soignés.
Nous ne voyons ni la profondeur, ni l'élévation d'un argument tweeté, dicté par l'immédiat, la colère.
Le Fast Write de l'écrit égalise bien le Fast Food.
Pour conclure, il semblerait que seule l'utilisation modérée du tweet soit pertinente et si celle-ci permet de l'ancrer dans un contexte ou une actualité précise.
françoise et karell Semtob
Rédigé par : semtob | 11 août 2015 à 01:03
Le risque que je reproche aux tweets c'est celui de remplacer la pensée politique par la petite phrase.
Mon sentiment général est que la France est pas ou mal gouvernée depuis une vingtaine d'années. Alors franchement moins de tweets et plus de professionnalisme.
Rédigé par : Fredo | 10 août 2015 à 22:27
@ Robert | 10 août 2015 à 12:47
"...Au sens propre, Twitter distrait l'esprit de l'essentiel et de la réflexion sur le long terme au profit de l'immédiateté. Cette distraction peut certes correspondre à une situation de retraité, mais elle me semble contradictoire avec l'exercice d'une profession. Qui plus est lorsque l'on exerce de hautes fonctions, ministérielles ou présidentielles : l'esprit n'est plus tourné vers le futur mais se limite à la gestion de l'immédiat.."
Totalement de votre avis, voilà pourquoi je n'ai pas de compte Twitter et n'en aurai probablement pas dans le futur. Je suis comme vous, si je souhaite envoyer un bref avis sur un sujet à un ou des interlocuteurs, j'utilise le SMS : ne souhaitant pas donner celui-ci à une multitude de correspondants, dont pour la majorité l'avis m'indifférerait.
Que nos politiques soit des accros de Twitter cela n'a rien de surprenant, tout est bon pour eux afin d'occuper l'espace médiatique. De plus dans la grande majorité leurs idées et pensées (plus précisément celles de leurs "nègres"qui tweetent pour eux), tiennent largement dans un ou deux tweets... Exemple : notre capitaine de pédalo... :) :)
Rédigé par : Trekker | 10 août 2015 à 20:11
Un certain Bismarck, et blablabla, tout le monde connaît ça, la dépêche d'Ems, enfin, de nom au moins.
Ce qui, par un subtil caviardage engendra la guerre de 1870 est aujourd'hui une forme de gazouillis survitaminé. Cela peut être amusant, ou blessant et on laissera de côté tous les autres excès.
Toutefois, lorsqu'on connaît l'insuffisance cardinale de la population en général pour s'exprimer de façon précise, voire correcte, on reste confondu par la prétention de résumer en 139 graphèmes simples, signes ou caractères, je ne sais pas trop, l'essentiel d'une pensée et il faut se rapporter aux aphorismes pour en trouver des exemples significatifs. Ainsi : "L'éternité, c'est très long, surtout vers la fin."
Cela dit, est-il possible d'évaluer le bénéfice de ce système pour la communication ou la connaissance autre l'instantanéité de la transcription d'un moment fugace ? Sans doute pas, mais c'est sans importance, puisque cela existe. C'est le principe d'incertitude : le couple constitué de la valeur du message et sa vitesse de propagation ne peut être déterminé de façon infinie. Toute précision de l'un des termes se fait au détriment de l'autre.
Rédigé par : genau | 10 août 2015 à 18:27
Bonjour Philippe
Personnellement j'aime bien aller sur Twitter, par contre je n'ai jamais mis les pieds sur Facebook car je redoute son côté intrusif.
Sur Twitter donc, je suis (follow) les principaux médias, quelques personnalités (écrivains, philosophes, scientifiques, politiques, journalistes) pour qui j'éprouve de la sympathie ainsi que quelques parfaits inconnus avec qui, au cours des échanges, j'ai eu l'occasion de sympathiser.
J'aime bien le principe des 140 caractères car il a le mérite d'obliger les "twittos" à être concis. Ce sont souvent les phrases courtes qui sont les plus percutantes et pleines d'esprit.
Par contre il faut se méfier des "fakes" émis par des "trolls" qui font circuler des phrases attribuées à des personnalités, généralement les politiques, alors que celles-ci ne les ont jamais prononcées.
C'est le côté pervers de ce réseau social. Certes il est possible de bloquer les twittos qui tiennent des propos injurieux ou mensongers. Il est également possible de les signaler auprès du service de modération de Twitter. Mais quand le mal est fait il est difficile de rétablir la vérité car le mensonge s'est répandu comme une traînée de poudre.
Rédigé par : Achille | 10 août 2015 à 17:47
Je ne comprends pas pourquoi vous écrivez un si long billet : votre citation de physicien dit tout.
Seriez-vous parfois atteint de logorrhée ?
Rédigé par : Franck Boizard | 10 août 2015 à 17:29
La voiture est une merveilleuse invention. Comme disait Alfred Sauvy, ses performances sont à bien des égards supérieures à celles des carrosses magiques des contes de fées. Qu'en avons-nous fait ? une machine à tuer, à stériliser des milliers de km², à brûler du pétrole, à polluer... et même, comme l'a montré Ivan Ilich, si on intègre tout le temps mis à gagner de quoi circuler en voiture, à perdre son temps...
La télé est une invention merveilleuse. Qu'en avons-nous fait ? une machine à abêtir et endoctriner les masses.
Et ne parlons pas de l'atome...
Alors, internet, twitter... Ce sont aussi de merveilleuses inventions. Mais ne faudrait-il pas être prudent, s'il en est encore temps, dans leur développement, plutôt que de se laisser entraîner et de découvrir, mais un peu tard, les méfaits qu'ils vont immanquablement causer ?
Je n'ai pas de télé et je m'en porte très bien.
Je ne twitte pas et je m'en porte très bien.
Oui j'ai une voiture, oui je surfe sur internet, ce commentaire le prouvent. Je n'en suis pas fier.
Rédigé par : Denis Monod-Broca | 10 août 2015 à 16:59
Le pire et le meilleur, le bon mot à tout prix qu'il faut avoir lâché, même si on le regrette car il peut vous faire une image désastreuse, voyez du côté de l'ancienne groupie de NS. Qui n'émet pas son tweet n'est pas fréquentable, par contre certains sont aussi creux que banals, il faut avoir à tout force félicité un nageur, le premier sans doute, et de lui dire comme d'hab' les niaiseries sempiternelles que l'on retrouve en direct sur ce type de réseau social, où l'eau qui mouille est en parfaite adéquation avec le feu qui brûle.
Allez un petit 139 (deux cinquante et un et demi, comme ils disent sur la Canebière, la différence en eau).
Rédigé par : Giuseppe | 10 août 2015 à 16:42
Est-ce que quelqu'un s'est déjà suicidé pour avoir reçu trop d'insultes sur Twitter ?
Rédigé par : anne-marie marson | 10 août 2015 à 16:30
Il est étonnant de vous voir faire l'éloge de Twitter, alors que votre style naturel consiste à faire long (comme on le voit sur votre blog). Mais peut-être est-ce justement parce que vous avez besoin du masochisme procustien du réseau social américain ?
Twitter est pervers parce qu'il oblige, non pas à s'exprimer de façon concise comme le prétendent ses dirigeants et ses victimes, mais parce qu'il empêche de dire quoi que ce soit de significatif, de juste et de pondéré.
La limite de longueur est tellement radicale qu'elle oblige les meilleurs à la caricature et à l'approximation, ce qui génère inévitablement la querelle.
Et hop, c'est gagné pour Twitter, dont l'unique but est de faire de l'audience.
En somme, vous êtes le protagoniste consentant d'un combat de coqs. Mais vous ne vous rendez pas compte que le coq, c'est vous, et que celui qui empoche les profits, c'est l'organisateur du combat ; pas l'animal qui va inévitablement y laisser des plumes.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 10 août 2015 à 16:10
Je me suis privé volontairement de mes moyens d'information habituels, jusqu'à maintenant. Je viens de reprendre le contact et de prendre "ALERTE INFO 14h47 Le ministre du Travail François Rebsamen retrouve son siège à la mairie de Dijon" et ce ministre éphémère vient déjà de tweeter son message de réélection. Et PB fait son billet du jour sur les politiques qui tweetent. François Rebsamen, c'est un politique ou un pipole qui fait parler de lui, volontairement ou involontairement ? Il ne cumulera pas les fonctions de maire de Dijon et de ministre mais il cumulera prochainement les pensions de retraite de maire de Dijon et de ministre (combien de jours, quelle action ou quelles actions ?). Tous les commentaires de ce blog sont pertinents et je vais aller lire les commentaires sur le film qui paraît vouloir présenter la sexualité des néo-bonobos adultes aux plus jeunes néo-bonobos.
Rédigé par : Jean le Cauchois | 10 août 2015 à 16:08
Cher Philippe,
Ce billet tombe bien. J’ai eu l’occasion en fin de semaine dernière de vous adresser le tweet suivant : « Décidément depuis deux jours vous les collectionnez ! », sous-entendu bien sûr les bêtises sur Twitter.
Vous aviez commencé, doucement, par l’affaire des navires Mistral :
«Par hostilité à #Poutine on ne livre pas les Mistral mais on le dédommage grassement dans une parfaite bonne entente ! @LePoint ». Suite à quelques réactions, vous avez « volontiers » enlevé « grassement ».
Ce fut ensuite le tweet pas très délicat sur Stéphane Bern
« Certains homosexuels fatigants #SBern avec des informations sur leur vie intime qu'on ne leur demande pas. Surtout que pour lui pas de doute! » Évidemment vous fûtes traité d’homophobe, certains narquois vous faisant observer, preuves à l’appui, que vous-même n’étiez pas avare de confidence sur votre vie privée.
Peu de temps après vous remettez ça :
« Léa Seydoux se fait rembarrer parce qu'elle a dit que dans un film elle se trouvait moche comme une lesbienne. Les viriles sont très moches ! ». Vous êtes évidemment immédiatement promu au rang de spécialiste en lesbiennes viriles.
Mais le pire est à venir. Il est nécessaire d’en rappeler le contexte.
Valérie Pécresse publie sur sa page Facebook le texte suivant :
« Pendant plusieurs jours, j’ai été victime d’une manipulation honteuse, orchestrée pour me nuire et salir mon honneur, relayée par le Canard enchaîné du 29 juillet et par divers médias en ligne qui n’ont à aucun moment cherché à vérifier la véracité de "l’information" qu’ils diffusaient.
On m’a prêté un terrible propos au cours d’une réunion publique qui s’est tenue à la salle des fêtes du Blanc-Mesnil, en présence des associations musulmanes de Seine-Saint-Denis et de nombreux élus et personnalités le 8 juillet dernier : distinguer les juifs et les musulmans des Français. J’ai été accusée de racisme, d’antisémitisme, de communautarisme, ce qui a conduit à un déferlement de violence et de haine sur les réseaux sociaux.
Ces mots, je ne les ai jamais prononcés. Si je n’ai pas démenti immédiatement, c’est qu’un simple démenti ne suffisait pas : cela aurait été "parole contre parole", et vous connaissez le dicton : "Il n’y a pas de fumée sans feu". Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose… J’ai attendu de récupérer – c’était les vacances, ce fut compliqué – la preuve dont j’avais besoin. Car la réunion publique du Blanc-Mesnil a été intégralement filmée par la télévision "La locale". Et à aucun moment de mon discours, on ne retrouve les propos cités par le Canard enchaîné. Bien au contraire, j’y réaffirme que toutes les religions doivent s’inscrire dans les principes de la République (cf mon communiqué de presse). Cette vidéo est dorénavant entre les mains d’un huissier. Elle servira à nourrir toutes les procédures judiciaires qui seront nécessaires à rétablir mon honneur attaqué... »
Pour lire le communiqué de presse : http://bit.ly/1P7V58y
Votre vigilance coutumière concernant le suivi de l’actualité a été prise en défaut et cette vigoureuse mise au point de Valérie Pécresse vous a échappé, et vous tweetez gaillardement :
«Il faut donner aux musulmans la même chose qu'aux Français et aux Juifs #VPécresse @BVoltaire Nos lois respectées, l'intégration le justifie » reprenant donc à votre compte la phrase que V.Pécresse n’a pas prononcée et qu’elle trouve « terrible ».
Bien entendu votre tweet a provoqué de nombreuses réactions, sauf erreur de ma part, vous n’avez répondu à aucune, si ce n’est à quelqu’un qui vous indique que V.Pécresse a démenti ces propos vous répondez : « donnez-le moi en substance. Son propos tel quel n'a rien de scandaleux.» Ainsi ça ne vous choque pas que l’on distingue les Juifs et les Musulmans des Français ? Vous voilà donc en position de défendre V.Pécresse pour des propos que non seulement elle n’a pas tenus mais qu’elle désapprouve catégoriquement.
Alors faut-il interdire de tweeter aux hommes politiques ?Non bien sûr mais on pourrait leur donner le conseil, qui s’applique à tous, de ne pas succomber à la tentation de l’immédiateté, du bon mot, du premier mouvement, mais de réfléchir avant de tweeter. Cela je pense mon cher Philippe vous aurait évité quelquefois, comme à tous ceux qui tweetent (j’en suis), de dire des bêtises... à moins que vous ne les pensiez vraiment ?
Rédigé par : Marc GHINSBERG | 10 août 2015 à 14:33
Vous connaissant, Monsieur Bilger, vous m'auriez très fortement surpris en découvrant dans l'idée directrice de votre billet, votre opposition au droit pour les personnalités publiques de tweeter, vous, ne cessant de mettre en relief, à très juste titre, la liberté d'expression.
Rassurez-vous, j'ai parfaitement compris votre billet.
Il est naturellement acceptable pour ces personnalités-là d'utiliser à bon escient ce canal d'expression, à la condition sine qua non que le fond du message soit philosophiquement fondé, moralement acceptable, économiquement, socialement, politiquement démontré !
L'unique dessein de nuire à quelqu'un, bien sûr altère l'image de Twitter, exactement comme Facebook, et ne sert nullement la condition intellectuelle du citoyen qui s'exprime.
Me vient actuellement à l'esprit le tweet de Valérie Trierweiler, aux dernières élections législatives, où elle a sur ce réseau social, ouvertement encouragé Olivier Falorni à l'élection, ce dernier ayant été un rival direct, socialiste aussi, de Ségolène Royal dans la même circonscription.
Valérie Trierweiler et Ségolène Royal ne s'appréciant guère, elles ont partagé, à des degrés très divers, un moment de leur vie avec un même homme, et par n'importe qui !
Nul ne contestera le droit à la première de soutenir Olivier Falorni au détriment de la seconde, mais de toute évidence, ce tweet n'avait pas un fondement authentiquement politique nourri par une construction intellectuelle mais une volonté réelle de nuisance à Ségolène Royal qui espérait, outre l'élection à la députation, également la présidence de l'Assemblée nationale !
Un tweet, comme tout message, tout propos, tout ouvrage, doit reposer sur une argumentation, sujette à discussion, ouverte à la contradiction, élargissant le débat, enrichissant la culture.
Un tweet peut également contenir un message qui traduit une émotion instantanée ou un état d'âme factuel : des félicitations à un ou une sportif(ve) de haut niveau à une compétition, Camille Lacourt par exemple, champion du monde de 50m dos, ou exprimer ses sincères condoléances à la famille d'une personnalité publique décédée.
Ces derniers messages ne sont bien sûr pas sujets à discussion.
Pourquoi devrait-il être interdit aux hommes et femmes politiques de tweeter ?
A l'heure du numérique, de la course effrénée à l'information, de la banalisation de l'accès au savoir, je ne vois pas ce qu'il y a de désagréable au fait de lire en 139 signes une expression d'une personne publique.
Les politiques, certes, ne sont pas là pour distraire ou dilater l'actualité, ils sont là pour gérer les affaires de la France, pour reprendre le réel sens étymologique du mot "politique" qui vient du grec "polis" qui signifie "cité", gestion donc des affaires de la cité, faisant référence à la Grèce antique !
Les politiques sont là pour faire l'Histoire, ayant le monopole de la violence légitime, expression à connotation sociologique, ils sont chargés d'assurer la cohésion sociale et le dynamisme économique, sans omettre de garantir le rayonnement de notre pays dans le monde.
Twitter n'est qu'un moyen parmi d'autres, finalement, de participer à l'action publique, avec modération dans le temps !
Rédigé par : Cyril Lafon | 10 août 2015 à 14:06
Cher Philippe Bilger,
Et même si vous aviez visé le poste prestigieux de Procureur général je ne vois pas en quoi on pourrait vous le reprocher au motif que chacun a le droit, s'il s'en sent capable, d'envisager de gravir un échelon supplémentaire au cours de sa carrière sachant que l'ambition n'est pas un gros mot ni une tare.
S'agissant de Twitter, nos politiques et bien d'autres devraient adopter le principe de précaution qui est le suivant : réfléchir avant de tweeter, ce qui leur éviterait bien des bévues et de s'en mordre les doigts d'autant plus que l'encre de Twitter est indélébile et qu'elle peut laisser des traces, qui un jour remonteront fatalement à la surface.
Rédigé par : Jabiru | 10 août 2015 à 14:04
La question que pose votre billet peut éventuellement susciter une réflexion chez le lecteur, mais ça s'arrête là. Twitter existe, et que l'on soit réac ou progressiste, on est bien obligé de s'en accommoder.
Dans le cas qui est au coeur de votre questionnement, l'utilisation par les politiques, je serais de votre avis à une condition : la garantie que le rédacteur du tweet soit la personne qui en porte le nom. Là, je pense que les tweets qui respectent cette condition n'en pèsent pas plus de 5 à 10%.
Ce recours aux membres des cabinets, stagiaires ou autres est une escroquerie intellectuelle qui rend donc, de mon point de vue, l'exercice sans intérêt.
Sans compter les faussaires, qui n'hésitent pas à se cacher derrière de fausses identités.
Rédigé par : Christian C | 10 août 2015 à 12:58
"De ce bilan globalement positif et dont je persiste à affirmer - Etienne Klein ne m'en voudra pas - que les politiques ont vocation à y être partie prenante, je tire une double conclusion".
Je suis en désaccord avec vous et rejoins l'assertion d'Etienne Klein. De fait, le système Twitter prend en réalité beaucoup de temps, notamment en lecture des avis, avec une quasi-impossibilité de convaincre un correspondant de ce que l'on estime inexact dans sa réponse.
Si l'on ajoute l'entretien d'un compte Facebook et le suivi d'un blog sur le réseau Internet, sans oublier le temps consacré au téléphone fixe ou mobile, le total quotidien du nombre d'heures passé sur ces divers moyens devient très important au détriment des tâches et de la pensée nécessaire à l'efficacité du travail ou de la profession que l'on exerce.
Au sens propre, Twitter distrait l'esprit de l'essentiel et de la réflexion sur le long terme au profit de l'immédiateté. Cette distraction peut certes correspondre à une situation de retraité, mais elle me semble contradictoire avec l'exercice d'une profession. Qui plus est lorsque l'on exerce de hautes fonctions, ministérielles ou présidentielles : l'esprit n'est plus tourné vers le futur mais se limite à la gestion de l'immédiat. Alors il me semble que le SMS reste la messagerie courte la plus efficace car ne s’adressant qu'à un ou quelques correspondants bien délimités et non à une multitude dont les avis ne sont souvent pas pertinents et font perdre du temps à les lire et à y répondre.
Rédigé par : Robert | 10 août 2015 à 12:47
Si tweeter avait une quelconque influence cela se saurait, allez donc voir le nombre de tweets émis en France chaque jour... Par contre à notre ministre du chômage rien n'y a fait, les chômeurs au nombre de 400 000 pendant son incursion n'ont fait que croître et embellir, il devrait faire part aux Français en cent et quelques signes du bien qu'il leur a fait, je suis sûr qu' ils apprécieront. Pas longtemps, car ces messages sont tellement futiles et volatils que dans le fond les citoyens s'en servent aussi de serpillière.
Rédigé par : Giuseppe | 10 août 2015 à 12:46