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23 août 2015

Commentaires

Alex paulista

@ Savonarole, scoubab00

Comme disait Simone, la nostalgie n'est plus ce qu'elle était.

herman

@Savonarole

Je vous conseillerai donc, de George Orwell, "Dans la dèche à Paris et à Londres", très grand livre.

scoubab00

@ Savonarole
"La nostalgie... C'était mieux avant... L'ère Pompidou... La décadence"

De votre délicieux Cannes catalan vous êtes capable de déduire, sentir la déréliction d'un pays ? Vous êtes balèze. En tout cas, heureusement que Michel Droit n'a jamais croisé Jean-Claude Gayssot lors d'une partie de chasse, c'eut été le massacre assuré :0

calamity jane

A l'attention de Monsieur Denis Monod-Broca.
Je vous ai trouvé un complice... le voisin qui
ne fréquente pas Gougueul ni portable ni gps me demande de quoi il retourne avec Alphabet.
Après quelques instants de réflexion, il avance : j'ai toujours rapproché ce mot (google) comportant un g, deux o et gueul' à des images de bubble gum !
- vous voulez dire qu'il y a de l'avenir dans les bulles à colle ?
- Non. Dans les bulles collantes...
Au revoir.

Noblejoué

@finch

En somme, vous dites que certains progrès sont impossibles. On pourrait écrire des livres sur les progrès scientifiques déclarés impossibles et qui, pourtant, ont eu lieu.
Ce qui est vrai, c'est qu'on ne sait jamais si on trouvera ce qu'on cherche, autre chose ou... rien.
A la base, ne l'oublions pas, la science est un pari, les Grecs supposaient que le monde obéissait à des lois et à partir de là on a commencé à les chercher.
Si on trouve, tant mieux, sinon, tant pis, mais dans tous les cas, je ne vois pas pourquoi on se priverait de continuer une démarche si féconde.

Pour la question de Google, je ne vois pas pourquoi une boîte devrait dévoiler sa stratégie. Le savoir, c'est le pouvoir. Dire quelque chose de soi, c'est donner du pouvoir aux autres sur soi.
Si plus que la vanité de parler de soi on veut le pouvoir, surtout le pouvoir de changer le monde, mieux vaut ne pas se répandre, à mon avis.

@ Robert Marchenoir
"Si vous lisez attentivement ses propos, vous vous apercevez qu'il dit à la fois une chose et son contraire : la recherche médicale moderne est extraordinairement positive et extraordinairement négative. Il dit pis que pendre de Google parce que Google s'active dans certains domaines, alors qu'il s'agit des mêmes domaines dans lesquels travaille sa propre société. En somme, Google serait susceptible de le concurrencer, donc ce qu'il fait lui est bien tandis que ce que fait Google est mal..."

Comme tout, comme la langue par exemple, une chose peut avoir des aspects très négatifs et très positifs.
Personne n'aime la concurrence, tout le monde a tendance à se croire bon et les autres, mauvais. Péché véniel.

"Google travaille sur des chiens-robots à usage militaire, donc c'est effrayant car on pourrait se faire tuer par un chien-robot avec un fusil entre les pattes en allant se promener en forêt. En revanche, l'arsenal nucléaire mondial n'a pas l'air d'inquiéter Laurent Alexandre plus que ça : il est pourtant infiniment plus menaçant qu'un "chien-robot avec un fusil"..."

Les gens ont peur de la nouveauté, ceci dit, cet auteur moins que d'autres.

"Mais Google est américain, donc c'est le grand méchant loup."
Je ne crois pas l'auteur que vous citez antiaméricain. En tout état de cause, je ne le suis pas.

"Le texte de l'article de Paris Match dément le titre sensationnaliste qui le coiffe, etc."

Les journalistes n'en font pas d'autres.

"Un peu de recul et de pondération ne feraient pas de mal. On dirait que la science devient pour nos contemporains de la magie noire. Cette hystérie est fatigante."

Je crois que vous ne saississez pas bien les enjeux, les virtualités qu'à tort ou non, certains craignent ou espèrent.

Je ne suis pas l'ambassadeur du transhumanisme ici si je suis transhumaniste, mais je me dévoue...
C'est un mouvement pour l'augmentation. Laquelle ? Pas celle qu'on demande à son patron, celle de soi, à savoir sa durée de vie et ses capacités, parmi lesquelles l'intelligence est essentielle.
Bien.
Divergences : certains s'occupent de les proposer à tous, à savoir convaincre les gens, permettre que les pauvres aussi en profitent, ce qui est ma manière de voir.
D'autres le dédaignent, ce que je comprends car l'égoïsme est bien naturel, et qu'on n'arrête pas de diaboliser les tranhsumanistes.
Certains veulent que l'intelligence artificielle advienne, pour nous sauver. Je suis contre parce que je ne vois pas pourquoi des êtres intelligents devraient nous servir, esclavage, et que je pense que des êtres plus intelligents que nous, s'ils ne voulaient pas rester esclaves, seraient capables d'anéantir notre espèce.
Dernière divergence, certains veulent la cryogénisation, surtout aux Etats-Unis, et le mouvement officiel français est contre, ce qui fait que de ce point de vue, je suis bien plus proche des Etats-Unis que de la France.

Nos opposants nous reprochent :
- L'irréalisme de nos aspirations. Mais j'ai tendance à répondre, c'est le cas de le dire, que qui vivra verra.
- Le fait que mieux vaut être mortel et pas trop futé qu'immortel et surintelligent. Etant pour la liberté, je ne demande aux opposants que celle d'avoir la possibilité de m'améliorer et leur laisse bien volontiers celle de persister dans leur être.
- L'inégalité qui se fera entre augmentés et non augmentés. S'ils avaient une vision plus dynamique de l'égalité, au lieu de vouloir que tous soient condamnés à stagner, les dénigreurs devraient revendiquer la possibilité pour chacun de choisir sa voie.

Ce que je dis est évidemment partiel et sans doute indigne de son sujet. Mais il existe différents sites transhumanistes très intéressants sur la toile.

finch

@Noblejoué

Laurent Alexandre ne nous apprend rien et Google s'est engagé dans cette voie depuis de nombreuses années. Simplement, on ne le savait pas officiellement il y a encore trois ans. Le pillage par Google de ce qui est écrit par la numérisation cosmopolite quasi-exhaustive des livres et articles scientifiques participe de cette démarche. Une part de l'intelligence artificielle consiste à analyser la globalité de l'écrit pour en faire une synthèse structurée ayant - autant que faire se peut - la valeur d'une "evidence based medicine". Mais pour la synthèse globale ultime, on ne fera jamais mieux que le cerveau humain.

Apple n'est pas du tout un concurrent potentiel de Google - qui n'en a d'ailleurs pas du tout - car le moteur de recherche a le(s) monopole(s) absolu(s) dans son(ses) créneau(x) d'activité. Affirmer que l'homme qui vivra mille ans est déjà né est du flanc et de la propagande pure et simple de l'auteur pour ses écrits. C'est l'équivalent de dire que la douleur était bonne pour la santé aux premiers temps de la découverte de l'anesthésie.

Dire que l'intelligence artificielle et l'augmentation des puissances de calcul des microprocesseurs rendront prochainement les robots plus intelligents que l'humain relève du ridicule le plus complet. Le vivant et le biologique différeront toujours radicalement du numérique et de la programmation en intelligence artificielle.

Ce qui est vrai par contre, c'est qu'en dépit de la pollution accélérée de la planète et des intérêts divergents de certaines industries cupides des objectifs basiques en santé publique, on pourra significativement d'ici la fin du XXIe siècle prolonger l'espérance de vie jusqu'à 120 -130 ans dans les sociétés riches. C'est déjà énorme. Le résultat : une société où pulluleront des vieillards en bonne santé.

Au bout du compte, l'intelligence du vivant - dans l'inventivité et la capacité d'improvisation face à l'inattendu [par définition non programmable] - aura toujours la prévalence sur la "réflexion" partie des microprocesseurs. N'en déplaisent à certains prétendus visionnaires qui, bientôt, nous vanteront les mérites d'intelligences artificielles dans la recherche scientifique (!).

Déjà chez les humains, des chercheurs qui trouvent, on en cherche. Alors, chez les robots…

 Xavier NEBOUT

Doit-on pour cela, renoncer à communiquer avec les poules ?
Chants après la ponte, gloussements, caquètements, il faut les aimer, pour qu'elles se laissent attraper.

Pour dresser un cheval, il faut d'abord savoir lire dans son regard et savoir lui parler.

Robert Marchenoir

@ Noblejoué | 24 août 2015 à 20:16

J'ai lu l'article que vous m'avez indiqué. C'est l'interview d'un pipoteur, d'un bateleur de foire. Ce Laurent Alexandre cherche simplement à faire parler de lui.

Si vous lisez attentivement ses propos, vous vous apercevez qu'il dit à la fois une chose et son contraire : la recherche médicale moderne est extraordinairement positive et extraordinairement négative. Il dit pis que pendre de Google parce que Google s'active dans certains domaines, alors qu'il s'agit des mêmes domaines dans lesquels travaille sa propre société. En somme, Google serait susceptible de le concurrencer, donc ce qu'il fait lui est bien tandis que ce que fait Google est mal...

Google travaille sur des chiens-robots à usage militaire, donc c'est effrayant car on pourrait se faire tuer par un chien-robot avec un fusil entre les pattes en allant se promener en forêt. En revanche, l'arsenal nucléaire mondial n'a pas l'air d'inquiéter Laurent Alexandre plus que ça : il est pourtant infiniment plus menaçant qu'un "chien-robot avec un fusil"...

Mais Google est américain, donc c'est le grand méchant loup.

Le texte de l'article de Paris Match dément le titre sensationnaliste qui le coiffe, etc.

Un peu de recul et de pondération ne feraient pas de mal. On dirait que la science devient pour nos contemporains de la magie noire. Cette hystérie est fatigante.

Trekker

"…J'ai même abordé les cimes de l'absolu et de la transcendance. Je me suis abreuvé à des sources revigorantes ou désespérantes qui ont cherché à me convaincre de tout et de son contraire…"

J’ose me demander si notre hôte passe uniquement ses vacances à se repaître de discussions passionnantes avec des intellectuels, à décortiquer Le Monde et à des introspections spirituelles.

Cela cache peut-être, par pudeur et modestie, des pratiques riches en adrénaline et sensations fortes. Qui sait, notre hôte consacre un peu de son temps à faire du base jump et du wingsuit, un de ses collègues procureur puis avocat général pratique ou pratiquait bien l’alpinisme à très haut niveau notamment dans l’Himalaya... Cela n’était connu pendant longtemps que par ses collègues de cordée, jusqu’à ce qu’un certain garde des Sceaux fut la risée du Canard enchainé. Ce dernier tout à la dévotion de son parti avait envoyé un hélicoptère dans les cimes himalayennes, pour tenter de ramener derechef à son bureau ce procureur !…

J’espère monsieur Philippe Bilger que vous ne serez pas vexé par cette supposition, qui n’a rien d’une moquerie. Dans tous les sports dit extrêmes, il n’est pas exceptionnel de trouver des pratiquants qu’on n'imagine guère de par leur profession.

Savonarole

Curieuse fascination pour George Orwell en France.
Le gourou du Big Brother s'est complètement gouré, il n'y a jamais eu autant de liberté d'information dans la planète, et grâce à Google il devient difficile de mourir idiot.
Quant à son chant pour la Catalogne, il nous fait braire, à force de tergiversations la Catalogne méritait la trique, ce que notre regretté Franco lui a administré.

Achille

Je n'ai pas bien saisi le rapport entre le billet du jour et Google, mais je suppose que c'est encore un "hors sujet".

Ici ce n'est plus un blog, ça devient le café du commerce où chacun y va de son petit commentaire sur l'actualité.

Jean le Cauchois

@Savonarole à 22:27
"La nostalgie... C'était mieux avant... L'ère Pompidou..."

Bien d'accord avec vous pour l'ère Pompidou. Et dommage pour nous qu'elle n'ait duré... que cinq étés ! Nous aurions mérité d'en avoir deux ou trois de plus pour égaler Talleyrand qui a eu, semble-t-il, la nostalgie courte et tardive (la douceur de vivre en 1830 ? plutôt qu'à Vienne quinze ans plus tôt ?) Tant pis pour lui s'il n'a pas eu la chance de jouer, et pour cause, à Terramar dans sa quarantaine. Chacun choisit sa nostalgie .

Denis Monod-Broca

@Trekker

Je suis d'accord avec l'évocation de George Orwell. Seulement nous guettions les signes et manifestations d'un Big Brother émanant des pouvoirs politiques, auxquels il est toujours possible de s'opposer. Erreur. Piège. Big Brother est là, et bien là, actif, agissant, consolidant ses positions. Mais il émane de sociétés privées, Google en tête, richissimes, toutes-puissantes, hors d'atteinte déjà...

@ Robert Marchenoir et Noblejoué

Bien sûr je peux, moi, en toute liberté, ne pas utiliser Google. La belle affaire...

Je n'ai rien contre la recherche et l'approfondissement des connaissances. Bien au contraire. Mais il ne s'agit pas uniquement de ça. D'abord parce que, plus que de connaissance, il s'agit de technologie (avec espoir de lucratifs retours sur investissement) et ensuite, et surtout, parce que les milliards de Google sont au service d'une cause, que cette cause se confond avec rien de moins que la quête de l'immortalité et que cela est insensé. Toute cause humaine qui vise à l'absolu est insensée. En l'absence de doute, de débat, de remise en question, on ne peut qu'aller à la catastrophe, on le sait bien... Il me paraît justifié et légitime de s'opposer à une telle cause. Et donc de s'opposer à ce choix, hautement symbolique, et profondément choquant par son outrecuidant orgueil, du nom d'"Alphabet".

Savonarole

Ben, il est gâté PB, lui qui voulait simplement évoquer les vacances.
Heureusement que genau et Guiseppe nous ramènent au sujet.
Le billet de PB fait penser à Talleyrand qui évoquait "la douceur de vivre en 1830".
La nostalgie est de retour, c'est une valeur sûre.
Ce matin, chez mon kiosquier de Sitges en Catalogne, Valeurs actuelles titrait "C'était mieux avant", photo à l'appui de l'ère Pompidou, le gendarme de Funès veillait sur la France et Saint-Tropez, 500.000 chômeurs, une droite sûre d'elle, deux chaînes de télévision, un seul Michel Droit, un seul Jean Cau, un seul Louis Pauwels, un seul Revel, alors qu'aujourd'hui on a Canal+ et autres demeurés. C'est ce que l'on appelle une décadence.

Giuseppe

J'avais lu le livre d'Albert Jacquard, "Inventer l'homme", dans lequel en substance il estimait que l'immortalité n'était pas en soi une bonne chose (je résume très succinctement).
Eh bien les vacances à l'envi ne sont qu'un dérivé de la vie sans vie. Prions que tous les jours il se passe quelque chose dans notre quotidien, qui vous bouscule, vous interpelle, ne pas confondre un répit et un arrêt de la vie.

Le cycle de notre existence tel que le décrit cet écrivain est bien fait, à l'échelle du temps connu c'est une étoile filante alors quelques années de plus pourquoi ? Bon il est vrai qu'un rayon de soleil et le chapeau de paille pour faire autochtone, accompagné il va de soi d'une boisson fraîche anisée pour ceux qui aiment, ne fait sans doute pas de mal, mais abuser c'est disparaître peu à peu.

Trekker

@ Denis Monod-Broca | 24 août 2015 à 13:34
"La pensée Google ? Un mélange de cupidité, de croyance en sa propre suprématie, de vénération de la technique…" 

George Orwell et son 1984 est allègrement dépassé par la pieuvre Google et ses disciples. Dans les années suivant la parution de son ouvrage prémonitoire, nombre de ses contemporains prenaient ce livre pour des élucubrations de science-fiction.

@ Giuseppe | 24 août 2015 à 09:14
"…avec le plaisir un peu égoïste d'un café crème et de croissants chauds, que la boulangère connue…" 

Êtes-vous certain que les croissants de votre brave boulangère sentant bon le terroir ne sont pas des produits surgelés provenant d’un usine à malbouffe ? Vous devriez aller faire un tour dans son fournil, un terminal de cuisson a peut-être remplacé depuis quelques années son four traditionnel et autre pétrin ? Et qui sait si un Malien ou un Marocain, non déclaré bien évidemment, ne s’échine pas douze heures par jour à alimenter ce terminal ?

Veuillez excuser mon côté iconoclaste, qui risque de gâcher votre café crème du matin. Celui-ci est peut-être lui aussi confectionné avec du lait en poudre, ou une crème insipide provenant de la même usine que vos croissants !…

dominique

"En prenant ce nom, Google proclame "je suis l'alphabet", ce qui n'est pas loin de "je suis le Verbe" !..."
Rédigé par : Denis Monod-Broca | 23 août 2015 à 19:41

"...et aussi l'alpha et l'oméga. C'est vrai que c'est choquant".
Rédigé par : anne-marie marson | 23 août 2015 à 23:58

Pour info : (la tribune du 19/08/2015)

Un autre sens, plus profond : "un jeu de mots réservé aux puristes", souligne l'expert. "Alpha" représente en langage financier le retour sur investissement, et "bet" provient du verbe parier en anglais. L'alpha-bet serait donc le pari du retour sur investissement, par opposition à la vieille école du mix-marketing et du benchmark".

Noblejoué

@ Robert Marchenoir et Denis Monod-Broca

Vous me poussez à réagir.
Un lien pas mal si, en fait, Google ne fait rien de secret mais est simplement dans la discrétion.

http://www.lejdd.fr/Economie/Entreprises/Laurent-Alexandre-La-strategie-secrete-de-Google-apparait-652106

On peut craindre l'emergence de l'intelligence artificielle pour deux raisons. Si elle nous sert, sans aucun droit, c'est le retour de l'esclavage, si elle se révolte, c'est notre fin.

On peut espérer la mort de la mort... Peut-être que cela n'intéresse pas les croyants (quoique certains soient transhumanistes) mais de grâce, qu'ils laissent les autres chercher dans ce sens, et qui sait, accéder à la vie sans fin.
Après l'histoire du grand homme qui ne voulait pas mourir, on a la réalité d'hommes qui recherchent pour eux-mêmes et les autres à ne pas mourir.
C'est pour moi l'une des rares preuves que les hommes progressent si je pense que bien des gens feront tout pour que les hommes restent condamnés à souffrir et mourir, toujours subir.

genau

Chacun a, avec nostalgie ou ravissement, énuméré ses madeleines. D'onde hertzienne en sable fin, de vieille pierre en longues soirées amicales, c'était un régal de penser à la Douce France, à l'utilité du minime, à la réduction du maxime pour le bonheur de compaings ravis dans la demi-obscurité d'une nuit percée par une ampoule insuffisante qui donne au cognac son reflet d'écorce sombre.
Dans ces temps-là, je pense à mes chères ombres parmi lesquelles vaguent des créateurs qui ont enchanté mon enfance : Jouvet, Vilar, Balpêtré, Renoir. Sans doute est-ce se hausser le col que de les citer, mais je les connaissais, bambin un peu sot mais impressionné.
S'arrêter ? Non, sans doute, même si l'âme, oui, l'âme, celle d'Averroès ou du Docteur Angélique souffre de la niaiserie actuelle. Mais croyez-vous que lors de Montaigne, on n'eût pas d'auteurs crétins et du temps de Clérambault ou de Nivers des musicanti innommables ? Bach ne fut-il pas enterré ? Berlioz sifflé ?
Sans doute, le capitalisme sourd qui nous obsède à travers des dirigeants sans valeur, nous fait-il oublier Law et les écus fourrés, les emprunts forcés en or qu'on rendait en fer, les prélèvements de 90 % sur l'épargne, les emprunts russes. On oublie aussi que les précieux qui ont tant fait rire nos demeurés républicains furent le ferment de notre politesse, par réaction contre des moeurs par trop frustes. Il y a tant de choses à réenchanter que tous nos étés n'y suffiront pas. Je relis les lettres du Président de Brosses qui écrit qu'entre Gênes et Florence, il n'y avait pas de route au XVIIIe siècle, seulement des chemins défoncés, "à briser les reins".
L'étoile du passé n'en pâlit pas pour autant car ces gens-là ont survécu, proliféré, analysé leur société de l'intérieur, relisons le chapitre des boiteux dans les Essais, ou le voyage de Nicandre de Corcyre et le fameux livre de Staden "Nus, féroces et anthropophages" qui eut sept éditions et demeure à ce jour encore presqu'inconnu.
Les analyses dites intellectuelles avaient besoin que l'on inventât le terme pour exister, mais n'était-ce pas le Mercure, jusqu'à Léautaud qui faisait et défaisait les succès, dans un microcosme parisien déjà brocardé par les gazetiers.
C'était cela, la pensée d'été ; se vautrer dans l'histoire de la pensée. Revel a été très bon sur ce sujet.
Se sentir bien avec tous ces disparus tellement vivants et redire le dernier mot de Léautaud avant de s'endormir pour mourir, là où avait vécu Chateaubriand "Et maintenant, foutez-moi la paix."

Robert Marchenoir

@ Denis Monod-Broca | 24 août 2015 à 13:34

Vous êtes bien en peine de nous dire en quoi Google prétend nous dicter nos modes de pensée et notre conception de la vie, parce que Google ne prétend nullement nous dicter nos modes de pensée et notre conception de la vie.

Cela ne veut pas dire que Google ne soit pas devenu indispensable. Je ne vois pas en quoi ce serait un mal. L'électricité aussi est devenue indispensable, on ne peut pas se passer du téléphone ou de l'eau courante, etc.

Au demeurant, il existe d'autres moteurs de recherche : ce n'est pas Google qui est indispensable ; c'est le moteur de recherche. Si vous n'aimez pas Google, vous pouvez utiliser Bing, Duck Duck Go et bien d'autres. D'ailleurs, si vous allez vraiment par là, le moteur de recherche n'est nullement indispensable. Vous pouvez parfaitement vous dispenser d'en utiliser un si vous souhaitez vous priver des immenses services qu'ils apportent. Personne ne vous en empêche.

Tout cela ne veut pas dire que Google ne fasse pas peser certaines menaces ; cela veut simplement dire qu'elles ne sont nullement là où vous affirmez les voir.

La vraie menace de Google (et d'autres géants de l'Internet) réside dans le danger qu'ils font peser sur notre vie privée, et donc sur notre liberté.

Elle ne réside ni dans le nom qu'il se donne, ni dans les opinions auxquelles il voudrait nous contraindre. Pas davantage dans un prétendu "transhumanisme", qui est, pour Google, un vecteur publicitaire gratuit pour faire parler de lui, et pour les catastrophistes qui croient à ces salades, un moyen de se faire peur à bon compte.

Google ne rendra pas l'homme immortel. Google investira dans la recherche médicale, et s'il y réussit ce sera une très bonne chose pour tout le monde. Google a des moyens financiers gigantesques, et il attire les savants les plus brillants de la planète. Où est le problème ? Ce n'est pas un problème, c'est une bénédiction.

Vous parlez de cupidité. Je ne sais pas ce que ça veut dire. En quoi est-ce que Google est plus cupide que vous ? En quoi est-ce cupide de faire des ponts d'or aux mathématiciens les plus prometteurs du monde ? On passe notre temps à chouiner que "la recherche manque de moyens", Google allonge des moyens hallucinants à ses chercheurs, et on trouve encore le moyen de s'en plaindre ? Il faudrait plutôt se plaindre que l'étatisme en vigueur empêche l'éclosion de Google français...

Vous nous parlez de suprématie de la technique. Eh bien... Google est une entreprise de technologie. Elle s'efforce donc de créer les meilleures technologies du monde, et de les mettre en application dans le plus de domaines possibles. Où est le problème ? Si Google était une entreprise de marine marchande, il s'efforcerait d'instaurer la suprématie de la marine marchande. Qu'est-ce qui vous dérange là-dedans ?

Je suppose que si vous étiez plombier spécialisé dans la pose de canalisations en plastique, vous vous efforceriez d'instaurer la suprématie du tuyau plastique sur le tuyau de cuivre. Mais rassurez-vous : il y a aussi des plombiers cuivre, et eux aussi sont bien décidés à faire valoir leur discipline au détriment de ces abrutis qui veulent nous mettre du plastique partout (façon de parler ; j'ai naturellement un immense respect pour les plombiers plastique, dont la culture venue d'ailleurs enrichit immensément la diversité plombière de la République, etc.).

Le problème réel posé par Google, qui est très éloigné des problèmes fantasmatiques que vous évoquez, peut être combattu par des moyens rationnels qui sont à notre disposition : le libre examen, l'information, la libre expression, le lobbying - toutes choses dont Google a fortement contribué à faciliter l'exercice.

Et par la concurrence, c'est-à-dire ce que vous appelez la cupidité, qui est une bonne chose et non une mauvaise.

Cessons donc de fabriquer des monstres imaginaires, identifions les vrais dangers, combattons-les et profitons des progrès de la technique - Google compris.

sylvain

Une bonne odeur de pain grillé, de café fumant, sur fond sonore d'une gymnopédie de Satie et nous voilà transportés par cet article merveilleux de P. Bilger au talent qui génère des jalousies de la part de certains aigris hargneux qui essaient lamentablement de se hisser seulement au niveau de ses chevilles, en vain.
Vous dites : "Je ne prétends pas avoir raison mais j'ai toujours détesté la dérision, la gouaille, le sarcasme au sujet des croyances d'où qu'elles viennent et quand elles s'expriment avec dignité et humanité. J'aimerais que les athées, les "bouffeurs de curés", les laïcards frénétiques respectent leurs adversaires autant qu'ils l'exigent d'eux en retour."
"Dignité, humanité, respect, etc." ; mais ce sont des mots inconnus dans le vocabulaire des gauchistes qui prônent la haine, le nihilisme, l'irrespect, l'incivisme, la délation, les attaques ad hominem, les amalgames caricaturaux à l'extrême des fachos de la pensée unique de gauche anti-liberté d'expression ; ils aiment la laideur, la méchanceté, le malheur, celui des autres bien entendu.
Continuez à nous régaler cher Philippe, vous avez beaucoup de fans ici, les tocards qui vous dénigrent font partie du pourcentage normal des ratés de la vie qui vous jalousent. Taraudés par la haine, leur bêtise n'est jamais en vacances.

Denis Monod-Broca

@ Robert Marchenoir

Je vous laisse le choix de l'étiquette.

Vous ne pouvez pas contester notre dépendance à Google, moteur de recherche omniprésent, devenu indispensable presque, influençant nos attitudes, comportements et modes de pensée.

Et ce n'est rien par rapport à ce qui nous attend avec les recherches sur l'"homme augmenté".

La pensée Google ? Un mélange de cupidité, de croyance en sa propre suprématie, de vénération de la technique...

Savonarole

On se souvient de Jean-Noël Jeanneney, pur produit de l'élite française, qui s'était mis en tête de créer un Google national pour contrer les Américains. Un bide total.
Ce monsieur aura passé sa vie à siéger dans les "Hauts Conseils" de toutes sortes, au point qu'il doit avoir des escarres aux fesses.

Savonarole

@hameau dans les nuages | 24 août 2015 à 09:45

Je me disais bien que vous aviez un côté Louis la Brocante !

Garry Gaspary

Une pensée qui propose que l' expression digne (sic) et humaine (sic) est l'unique condition requise pour respecter toute croyance (et donc aussi une croyance indigne et inhumaine) est effectivement en vacances que je suppose un peu trop ensoleillées.

Je pense que le jour où la pensée de P. Bilger s'intéressera aux croyances plutôt qu'à leurs expressions, elle comprendra mieux les certitudes (qui ne sont pas des dogmes : un dogme est posé a priori, une certitude a posteriori de l'examen critique) d'un bouffeur de curés.

Robert Marchenoir

@ Denis Monod-Broca | 23 août 2015 à 19:41

Google nous impose sa façon de penser et sa conception de la vie ? Ah bon ?

Vous avez déjà utilisé Google ? Vous pourriez nous préciser quelle est sa façon de pensée ? Il serait plutôt nietzschéen ? communiste ? confucéen ? libéral ? dreyfusard ? iconodule ? chiite ?

genau

Avant de dire du bien du billet de notre hôte, laissez-moi vous proposer le sommet de la pensée française, avec la journaliste Nadia Daam. Tant de concision dans la vulgarité, la bêtise et l'ineptie retiennent l'admiration et concrétisent la pensée journalistique française. En deux tronçons de phrase, caser deux grossièretés et tant d'absurdité relève de la psychiatrie ou de l'éligibilité aux instances supérieures du PS. On ose espérer que Madame Quin se posera des questions sur l'avenir.

aliocha

Premier épître de Jean :
"3:1 Voyez quel amour le Père nous a témoigné, pour que nous soyons appelés enfants de Dieu ! Et nous le sommes. Si le monde ne nous connaît pas, c'est qu'il ne l'a pas connu.

3:2 Bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons n'a pas encore été manifesté ; mais nous savons que, lorsque cela sera manifesté, nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu'il est."
Les vacances permettent d'éprouver la joie de s'aimer tels que nous sommes, certains un jour, semblables à Lui, de le contempler tel qu'Il est.

hameau dans les nuages

J'ai vaqué moi aussi à faire ressurgir du sol bétonné un vieux pressoir d'une très ancienne ferme viticole du Tarn-et-Garonne. Caresser de la main les anciens pavés de terre cuite retrouvant la lumière, piqueter les murs de la Toulousaine pour supprimer ce crépi de ciment gris d'après-guerre étouffant la chaux et la brique... J'ai arrêté le temps quelques jours entre deux verres de Fronton.

Et par Saint Jean si Dieu me prête vie...

Giuseppe

Sans compter avec le plaisir un peu égoïste d'un café crème et de croissants chauds, que la boulangère connue aura le plaisir de vous vendre avec la poche dont le seul bruit quand elle les y met dedans, vous fait à l'avance saliver... "Baguenauder" je veux bien, mais avec un peu de viennoiserie que diable, meme si la gourmandise est un vilain défaut.

calamity jane

Comment Mary Preud'homme répond à Denis Monod-Broca ?
"Le summun du conformisme moutonnier et le contraire de la liberté" qui ont gentiment préparé à la prétention de Google... pardon Alphabet !
Nous nous sommes déjà virés de ce moteur de recherche.

Sinon, certains sites se sont déjà mis aux normes de Google qui ne laissent la lecture des commentaires qu'aux abonnés et qui ne souhaitent informer que celles et ceux qui laissent une trace... sur Google.

On se demande comment ceux ainsi que celles qui sont aux responsabilités ont pu laisser une telle invasion pénétrer le pays ainsi que sa culture ?

finch

Travailler à temps plein sur son lieu de villégiature qui devient résidence à l'année, emprunter un travail qui n'en est pas un car correspondant à sa passion, le faire en toute liberté et à son bon gré dans le planning journalier ou annuel, éviter d'user d'un véhicule automobile (ou alors ne le faire qu'une fois par quinzaine, mais dans un cadre choisi, culturel ou de détente), faire ses courses à pied avec sac à dos, être dans une région où le climat va avec (tendre vers les 300 jours de soleil par an), préférer le hors saison au surplus dérangeant des magmas de touristes, vivre sur du flottant côtoyant une vaste étendue d'eau plutôt que sur le plancher des vaches affreusement statique, voir (sans le désirer) sans être vu, préférer la pluie et la tempête à la canicule éprouvante (si sévère l'été de cette année), lire du choisi et pas du subi, délaisser les journaux inutiles qui se dégradent depuis leur apogée ou traitent de sujets qui vous indiffèrent, faire attention à son alimentation, faire de la natation en piscine extérieure non chlorée plutôt que du footing, jouer au golf, mais pas trop longtemps pour ne pas empiéter sur le merveilleux travail, recevoir et chouchouter la famille ou amis pour leur fabriquer des moments délicieux, entendre et jouxter le bruit des vagues et la plage de sable fin, naviguer hors été jusqu'à une île à demi sauvage qu'on croit être des Antilles, profiter du vent portant en règlant bien les voiles, s'amarrer à un corps mort ou mouiller une ancre à l'abri d'une anse déserte à la végétation luxuriante préservée. Et dans ce cadre digne de Robinson, travailler et encore travailler sans avoir l'impression de le faire. Le bonheur à l'état pur pendant les vacances officielles et surtout hors de celles-ci. Alors, le rêve est dans chaque instant… Alors respirer l'air ambiant dans un milieu adulé constitue l'aboutissement de tout et fige imperceptiblement le temps.

Jean le Cauchois

@Achille à 21:58
"...certains journalistes qui profitent de la notoriété de l'écrivain pour se valoriser eux-mêmes"

Bien dit, ou plutôt bien écrit, et je ne résiste pas à citer la position affichée par l'écrivain concernant Le Monde et plus particulièrement madame Ariane Chemin, dans un autre journal, du matin celui-là : "un tiers de vrai, un tiers de crédible, et un tiers d'orienté" (ce n'est peut-être pas exactement la citation rapportée, mais c'est ce que j'ai retenu...).
Et je me demande pourquoi PB en vacances se force à baguenauder pour trouver un kiosque.

anne-marie marson

En prenant ce nom Google proclame "je suis l'alphabet", ce qui n'est pas loin de "je suis le Verbe" !...
Rédigé par : Denis Monod-Broca | 23 août 2015 à 19:41

...et aussi l'alpha et l'oméga. C'est vrai que c'est choquant.

Alex paulista

Si vous le pensiez vraiment, vous seriez à la retraite. D'ailleurs, il est amusant de constater que le concept de vacances pour vous correspond aux vacances médiatiques.
Il faut relire votre billet en ayant cette pensée à l'esprit pour saisir le paradoxe de votre personne.
Et sourire.

caroff

@Philippe Bilger
"On a du temps, on baguenaude, on passe des heures au petit déjeuner, on achète les journaux très tard en ayant peur de ne pas trouver Le Monde (...)"

Ce programme, je le fais mien comme dirait FH !
Sauf pour Le Monde dont je note le nombre important d'invendus chez mon marchand de journaux préféré.
Comme j'ai cessé de lire ce journal depuis plus de deux ans et que mon addiction a diminué sans douleur particulière, mon porte-monnaie et mon état de nervosité s'en portent beaucoup mieux depuis lors... Tant pis pour les kiosquiers !

Achille

Bonjour Philippe,

« La pensée en vacances »

Il est vrai que l’été est l’occasion de changer ses petites habitudes, de voir d’autres personnes que celles que l’on côtoie tout au long de l’année et de consacrer un peu plus de temps à la lecture.

Personnellement je me suis fait une petite cure de Houellebecq cet été. J’ai lu coup sur coup Soumission et La Carte et le Territoire. J’ai bien aimé le côté provocateur du premier qui manifestement ne semble pas avoir plu à notre Premier ministre ainsi que le clin d’œil du second dans lequel il s’introduit comme un personnage de son roman qui se fera assassiner dans des conditions assez sordides.

S’il est un écrivain que j’aimerais avoir le plaisir de rencontrer c‘est lui, mais je doute que le destin me fasse ce plaisir, car il faut être introduit dans ce petit microcosme du monde littéraire ce qui n'est pas mon cas.
Michel Houellebecq fait partie de ces auteurs solitaires et misanthropes qui ont le don d’agacer les journalistes car il est très avare en interviews et certains journaux font partie de sa liste noire, comme Le Monde notamment.

Mais je pense qu’il a été suffisamment échaudé par la perfidie de certains journalistes qui profitent de la notoriété de l’écrivain pour se valoriser eux-mêmes en y allant de leur petit article ampoulé et venimeux.

Heureusement c’est le lecteur qui a le dernier mot et la plupart des écrivains de talent ne sont pas tributaires des articles complaisants ou vachards des critiques littéraires imbus de l’influence qu’ils peuvent avoir sur le monde des arts et lettres et c’est très bien comme ça.

Noblejoué

"Une discussion passionnante sur la définition de ce qu'est un véritable intellectuel. Une personne qui en effet a d'abord le goût des idées et est capable, grâce à cette appétence, de réunir, de rassembler, d'atteindre prosaïquement, dans les circonstances les plus quotidiennes, les plus banales, le général et l'universel. Non pas l'anecdote qui enferme mais l'analyse qui ouvre. C'est un don rare et un talent remarquable pour la vie en société. Aussi quel dommage que les intellectuels, à mon sens authentiques, soient trop souvent des solitaires, des misanthropes et pire, sur un autre plan, des gens qui ne savent pas écouter autrui !"

Hum, intellectuel ou non, il est dur donc rare de savoir écouter autrui ou d'ailleurs de s'écouter soi-même.

D'autre part, est-il étonnant que certains intellectuels, nombreux ou non, comment le savoir, concentrés sur quelque quête, n'écoutent pas ce qui semble y être extérieur ?
La concentration a ses avantages mais aussi ses inconvénients... Le goût des idées n'est pas celui des hommes, de toute manière. Déjà, si on aime les idées, on a tendance à aller vers les hommes qui s'y intéressent parce qu'en général, les gens se rassemblent autour d'intérêts communs... Si peu d'hommes s'intéressent aux idées, ce peut déjà être une raison poussant certains à être misanthropes.

Mais Proust donne le remarquable exemple de créateur sociable, pour nourrir, il est vrai, son oeuvre... Non, la Recherche n'est pas réductible à des histoires de duchesses (d'ailleurs ce propos serait-il pire qu'un autre ?) et la longueur des phrases n'est pas un obstacle mais un moyen.
Cette ampleur reflète seulement, selon les cas, soit la description physique, et si poétique, du monde, soit la description des moindres recoins de sensation, idées, sentiments et hésitations de chaque personnage.

Ce qui me fait penser qu'écouter amène à avoir la réceptivité pour lire, et que lire amène à avoir la réceptivité pour écouter.
Mais on ne peut pas refermer les gens aussi abruptement que les livres décevants, donc intellectuel ou pas, on peut devenir misanthrope entre autres par ressentiment pour l'ennui, cette chose capable d'en dégoûter plus d'un de l'existence.

kalanchoe

Il est certain que les vacances sont appréciables puisqu'elles permettent de cultiver l'utile pour soi mais le travail porte en lui une dimension qui me semble tout aussi nécessaire pour l'homme car il permet de se sentir utile aux autres, à la société, même si certaines tâches sont peu gratifiées.

Giuseppe

Reste quand meme le message entre deux des oeuvres revisitées, et du crachin qui s'abat le plus souvent sur ces dernières, méchamment réadaptées. On ne le dira jamais assez, la copie est souvent à l'original ce qu'est la vertu au pouvoir. Falsifier n'est pas créer, et le manque d'imagination véritable est le croûton de pain parfois dur à avaler.

Mary Preud'homme

Quand vacances rime avec transhumance. Bouchons au départ, bouchons au retour et des lieux idylliques envahis par des hordes de vacanciers qui se croient tout permis et traitent les indigènes du coin avec condescendance, sinon mépris, non merci ! Le summum du conformisme moutonnier et le contraire de la liberté.

Cactus bon français

Pardon monsieur Bilger mais en vacances, à défaut de pensées il faut dépenser, en bon français, non ? Sissi ! Et le grand timonier baissera nos impôts de ça tend... Il l'a dit, notre tout petit père du peuple ! Un impair ? Bien à vous !

scoubab00

Etant plus sensible à l'impression qu'à la pensée, peut-être par manque de neurones haut perchés, l'été m'est précieux : le sable clair du Morbihan, l'horizon nantais des bords de Loire, l'eau salée merveilleusement brassée à Biarritz, les tunnels abandonnés du Rouergue. Si les joggings à basse vitesse stimulent le cerveau et peuvent aider à prendre des décisions quant à sa vie, son métier, se promener, baguenauder en marchant avec la chaleur c'est comme des rondins de bois qu'on ramasse pour dans quelques mois, lorsque le brasier de l'action réchauffera les mains et les pensées. La performance et le mouvement se nourrissent de lenteur comme la distinction se délecte de vulgarité.

Encore quelques jours de langueur...

Denis Monod-Broca

Je persiste dans mon hors-sujet et dans mon indignation, bien que seul à être indigné, par le choix de Google du mot "alphabet" pour désigner sa nouvelle holding.
Certes il n'est pas interdit de choisir un nom commun pour en faire un nom de société ou un nom de marque. Continent, Radar, Carrefour, Signal, Société Générale... le prouvent. Mais "alphabet" ??!!... choisi par une société à visées hégémoniques, qui nous impose déjà dans maints domaines sa façon de penser, qui dépense des milliards pour nous imposer sa conception de la vie... n'est-ce pas insupportable ?
En prenant ce nom Google proclame "je suis l'alphabet", ce qui n'est pas loin de "je suis le Verbe" !...

anne-marie marson

On a du temps, on baguenaude, on passe des heures au petit déjeuner, on achète les journaux très tard en ayant peur de ne pas trouver Le Monde...
Au kiosque à journaux de la station La Défense, entre le RER et le métro, on le trouve toujours, et même celui de la veille.
Je ne suis pas encore partie en vacances.
Mais cet été j'ai voyagé avec une radio dont pour une fois je ne dirai pas de mal, avec la courtoisie de N.Bréham pendant le 5/7 de l'été, puis la courtoisie de P.Weill, bien que sans concessions, pendant le 7/9.
Je me suis intéressée aux samouraïs, à la mythologie (pour les Nuls...).
Demain c'est la rentrée. On entend déjà le matraquage...
J'ai même abordé les cimes de l'absolu et de la transcendance.?

JLM

Une bien belle page.

Savonarole

"Savoir ne rien faire est une oeuvre de longue haleine", phrase d'un immense auteur anglais, ou alors c'est de moi-même, je ne sais plus...

semtob

Cher Philippe,

Nous ne voyons pas comment la pensée pourrait se laisser enfermer pendant la parenthèse des vacances.
L'époque est dévorante de temps.
Par contre elle ouvre un champ réel à toutes les explorations.
Comme beaucoup de Français, nous ne sommes pas parties en vacances et cependant nous avons circulé dans de nombreuses archives de l'Ina, dans les coulisses de nombreux musées du monde où chaque objet réveille des périodes historiques.
Notre voyage fut temporel, absolument rafraîchissant.
Réveiller les explorations de terrain, les sensations de nombreux voyages, ce n'est pas refaire le monde mais c'est une rampe de lancement d'idées.

Voyage, voyage...
Sur l'effondrement des cités lumières,
Rêves de prières.
Désintégration, désintégration.
Mon alter ego, mon souffle altéré,
Rêve censuré de l'altérité.
Carré noir, sur triangle d'or,
Pensée des intègres.
Désintégration, désintégration.
Carré blanc, sur triangle noir,
Car qui préfère l'ombre à la lumière
Rêve d'adultère
De quitter la Terre
Pensée météore.
Petits carrés d'ombre et de lumière.
Tiens, c'est le soir.

Ode de nos vacances.
Inspiration du "Carré noir", oeuvre russe célèbre
françoise et karell Semtob

J. Marques

il est vrai que la sonorité de certains mots est plaisante.
Si baguenauder est charmant, j'aime aussi bader qui évoque la nonchalance du promeneur.

Robert

"Que notre condition, enfermée entre un début non souhaité et une fin imprévisible mais fatale, était absurde et que son caractère erratique devait précisément nous rendre heureux".

Où l'on retrouve un Philippe Bilger se rapprochant (sur le tard ?) de la pensée d'un Albert Camus, pour ne pas dire le fondement de l'existentialisme camusien, voire d'une certaine forme de stoïcisme.

J'ai lu et relu votre billet de ce jour pour m'interroger, comme Marc Ghinsberg d'ailleurs, sur le sens exact de ce passage :
"Je ne prétends pas avoir raison mais j'ai toujours détesté la dérision, la gouaille, le sarcasme au sujet des croyances d'où qu'elles viennent et quand elles s'expriment avec dignité et humanité. J'aimerais que les athées, les "bouffeurs de curés", les laïcards frénétiques respectent leurs adversaires autant qu'ils l'exigent d'eux en retour".
Vous définissez là le principe même de la tolérance. Mais cela ne vaut pas à sens unique. Si sur votre blog certains intervenants font état de leurs croyances (parfois même antichrétiennes exclusivement), très rares sont les "bouffeurs de curés", les "laïcards frénétiques" qui s'y exprimeraient. Mais il serait également bienvenu que soient respectées les idées des athées, agnostiques et autres incroyants par ceux qui expriment leurs croyances avec un absolutisme de la pensée qui exclut d'office ceux qui ne pensent pas comme eux ! Dès lors que ces opinions non croyantes sont exprimées elles aussi "avec dignité et humanité".

Mais il faut concevoir que vous ne visiez sans doute pas exclusivement les fidèles de votre blog qui partagent avec vous cet espace de libre expression dès lors que, pour vous paraphraser, ils maîtrisent bien le langage ou savent l'apprécier chez vous comme chez les autres.

Respectueusement à vous.

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