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05 septembre 2015

Commentaires

Giuseppe

@Trekker

Dans ce vaste milieu de la construction, quoi qu'on en pense, si vous n'êtes pas loyal et fiable vous êtes vite démasqué et vous ne ferez pas illusion longtemps et donc impossible de durer depuis trente années comme le fait M. Altrad.

Tapie ne s'est jamais aventuré dans ces métiers.

Les bonimenteurs n'ont pas leur place car on vous attend au tournant, ou plutôt au pied du mur et quand il s'agit de monter un étage par semaine d'un immeuble, croyez-le, brasser du vent ne fait jamais pousser des murs ni avancer ou fait progresser des hommes.

Pour finir, quand j'ai débuté je me souviens encore des paroles du PDG, "un engagement pris quoi qu'il vous en coûtera, vous ne reviendrez pas dessus."

Trekker

@ Jean-Dominique Reffait | 06 septembre 2015 à 01:17
"Bien sûr, on ne construit pas une entreprise telle que la sienne sans quelque dureté et l'homme cache le chef d'entreprise, sans que cela soit volontaire de sa part"

C’est exact mais cela est inhérent à sa réussite sociale, car on ne dut certainement pas lui faire de cadeau - concurrents et banquiers - au vu de son origine : un fils de bédouin quasi illettré initialement, qui voulait jouer dans la cour des grands, généralement "bien nés"...
Une certaine dureté en affaire mais vis-à-vis de qui ? Ses concurrents dont les dirigeants sont loin d’être des clones de l’abbé Pierre ? Certains de ses cadres supérieurs probablement, mais ceux-ci connaissaient parfaitement les règle du jeu. Ses méthodes expéditives au club de rugby professionnel de Montpellier, entraîneurs et joueurs vedettes, sont quand même des plus que nantis au regard de la majorité de la population !
Il est possible qu’il y ait un décalage entre l'homme de l’interview et la réalité de son comportement de chef d’entreprise, là-dessus je vous rejoins. Mais il y a dans celle-ci certainement une dimension humaine et humaniste, que sont loin d’avoir ses homologues du CAC 40 !

Pour prendre un exemple de self made man adulé longtemps par le public et les politiques, il est à cent lieues des comportements d’un Bernard Tapie qui n’était qu’un vulgaire "marchand de biens". Sa gouaille et son talent de communicant n’étaient qu’un masque à son cynisme et à sa malhonnêteté : pillage éhonté des entreprises reprises et vagues de licenciements. Même sur le seul registre du patron, il n'y pas photo entre M. Altrad et la fripouille évoquée ci-avant !

@ Giuseppe | 06 septembre 2015 à 13:49
"Que voulez-vous qu'entreprennent, j'allais dire des gamines comme notre ministre de l'Education nationale, quand on n'a connu que l'école et les couloirs des partis politiques. Aucune expérience de la vraie vie."

Et si ce n’était que la seule dans ce cas de figure !…

Quant à l’ensemble de vos commentaires sur monsieur Mohed Altrad, je les partage intégralement : vous avez tout dit et bien dit sur cet homme, dont on ne peut que remercier chaudement notre hôte de nous l’avoir fait découvrir.

Savonarole

Pour une fois que l'on évoque le secteur privé on pourrait se pencher sur la catastrophe Borloo, à qui on souhaite un prompt rétablissement par ailleurs.
Sa glorieuse idée du "service à la personne" est devenue un gouffre financier.
Le Figaro y consacre trois pages.
Censé créer 500.000 emplois ce fut le tonneau des danaïdes du travail au noir, contre remboursement fiscal partiel.
Tous les maquereaux se sont mis à ouvrir des officines de service à la personne, avec des bras cassés, et en grande majorité un personnel permettant de dissimuler ou minorer les chiffres de l'immigration. Avez-vous déjà vu une aide ménagère bretonne ?
Dès que l'Etat met son nez dans la créativité entrepreunariale c'est la cata.
De droite ou de gauche ce sont des manchots.

Giuseppe

À la question de notre hôte s'il pouvait s'engager en politique, en fait il n'a pas répondu ou plutôt a dit qu'il pouvait servir. Il a été reçu par FH c'est la moindre des choses, il en respecte la fonction qu'il représente mais a réitéré que son idéal de reconnaissance c'est de Gaulle - fichtre c'est remonter loin ! -, ce en quoi on peut le comprendre.
Docteur en informatique de formation, en nature humaine je pense qu'il doit en connaître toutes les maladies. En l'occurrence on peut le comprendre, on peut penser que la superficialité est bannie de sa respiration quotidienne, l'air vicié doit l'insupporter au plus haut point.

Grand seigneur, comme tous les humbles pugnaces qui se retroussent les manches, il n'a pas de revanche à prendre, il gâcherait tout, il a éliminé "les tueurs d'amis", sans doute avec la lucidité de celui qui trace sa route et qui ne veut pas se polluer avec ce qui n'en vaut pas la peine et qui sera toujours dérisoire à ses yeux.

Robert Marchenoir

@Giuseppe | 06 septembre 2015 à 15:57

"Notre argent" est par définition mal investi s'il est investi par l'Etat. L'Etat n'est pas là pour investir notre argent. L'Etat est là pour assurer la police, la justice, la diplomatie et la défense nationale. Plus un minimum d'administration. Ce pourquoi "nous" sommes contraints de lui concéder un minimum d'argent.

Mais l'essentiel, "notre argent", c'est à nous de l'investir.

Encore une fois, qu'on m'explique à la rigueur que l'Etat doit "investir notre argent" dans l'industrie nucléaire, parce que l'alimentation électrique est stratégique pour la France et l'arme nucléaire aussi, pourquoi pas. En tant que libéral, ce n'est pas mon premier réflexe, mais ça peut se défendre. Discutons-en.

Qu'on m'explique que l'Etat doit "investir notre argent" dans une grande entreprise automobile en difficulté, pour éviter des licenciements, c'est une vision fallacieuse, mais je peux la comprendre.

Mais que l'Etat "investisse notre argent" dans une entreprise qui non seulement n'est pas en danger, puisqu'elle est numéro un mondial, mais qui n'a pas le moindre caractère stratégique pour la nation, voilà qui démontre que la France en est là où la Grande-Bretagne en était dans les années 70, c'est-à-dire avec des entreprises d'Etat dans les secteurs les plus baroques et les moins essentiels, et obligée de mendier l'aide du FMI comme n'importe quel pays africain.

En l'absence d'informations plus précises sur cette mystérieuse participation étatique dans l'industrie de la brouette, de l'échafaudage et de la bétonnière, je serais tenté de chercher du côté de la piste suggérée par Savonarole :

"Peut-il nous expliquer pourquoi l'autoroute A6 entre Fontainebleau et Porte d'Orléans est en travaux depuis 35 ans ? Faudra un jour faire un billet sur les marchés publics."

Parce que le dévouement de nos dirigeants à la cause de la brouette mondiale, voyez-vous... j'ai du mal à y croire.

Et non, je n'ai pas de brouette.

semtob

Cher Philippe,

Merci pour cette interview très sensible qui nous a rappelé une histoire de destin sublimé dans notre famille.

C'est l'histoire d'un petit garçon né en 1906 à Cransac, en Aveyron, qui suite à un dramatique accident se retrouve orphelin de père et de mère et l'aîné d'une fratrie de deux enfants, à l'âge de quatre ans. Ce sont les Frères qui le recueillent et de ce fait il fréquente l'école des Frères. Il rejoint le Petit-Noviciat de Lembecq en décembre 1919.
Après son Noviciat, sous la direction du Frère Geoffroy et un an de Scolasticat, il continue à Moulins.
En 1925, il part en Egypte et enseigne dans les écoles du Caire jusqu'en 1934.
Il revient en France pour des études universitaires à Lille couronnées par une licence en lettres.
De retour dans son district, Frère André-Léon occupe des postes importants : inspecteur à Khoronfish, sous-directeur à Saint-Marc. Après quelques mois de mobilisation, plusieurs directions lui sont confiées : Port-Saïd, Saint-Marc, Khoronfish. De 1956 à 1962, il est Visiteur du district et s'acquitte de sa charge avec compétence : le Gouvernement français le décore de la Légion d'honneur.
De retour en France en 1962, il est nommé Secrétaire national adjoint puis Econome national.
Cinq ans après, il est appelé à Rome comme Secrétaire pour les Missions, et devient administrateur du C.I.L.
Issu d'une misère extrême physique et psychologique, Frère André-Léon, né André Vincent a construit une vie de décideur et de religieux accompli.
Au cours d'un voyage en France, en 1969 et dans sa 64ème année il décède après avoir demandé que son jeune frère fut enseveli dans la concession perpétuelle que le Vatican avait prévu pour son repos dans sa 38e année de profession perpétuelle au Père-Lachaise.

C'est cette volonté de résilience qui nous a fait faire le lien de ces deux personnalités, l'un de l'Orient vers l'Occident, l'autre de l'Occident vers l'Orient.

Sans humanité, toute entreprise n'est qu'un désert.
françoise et karell Semtob

scoubab00 à M. le Procureur

Lors du passage du dernier Tour de France, je me suis accoudé à une des nombreuses barrières métalliques Altrad et je n'ai pas à m'en plaindre.

Mohed nous vient en ligne directe du coran, de la bible, il a leurs odeurs. Est-il plus son géniteur violeur dans son business ou plus sa mère-enfant dans sa vie privée, l'écriture, ou l'inverse, c'est sans doute ce qui trouble, me trouble. Toujours est-il que si l'universalisme français à la Hugo est mort et presque enterré, l'économie permet de, comme dit Philippe, "refuser la fatalité des origines" à travers de telles réussites étonnantes. La France ne nous dit plus hélas : enrichissez-vous. Et pas plus à ses "bronzés", c'est vrai : j'ai BESOIN de vous.

Pour l'homme politique "tueur d'amis", cherchez pas, c'est Georges Frèche, un ancien potentat local. "Tué" nationalement par l'expert "Tonton" Mitterrand, il s'est défoulé sur son antre septimanienne. "Tueur", façon de parler, versant Méditerranée, on y aime bien l'emphase. Pas chez Mohed Altrad, un homme de l'intérieur lointain. Le sien.

Mary Preud'homme

A l'évidence un homme de conviction et d'engagement. Mais aussi un chef d'entreprise exigeant tant avec son personnel qu'avec lui-même ou ses homologues qu'il semble trouver trop frileux. Quant à ses valeurs, elles me paraissent récapitulées dans cette assertion : "le respect est l'élégance de l'âme".

Savonarole

Si Philippe Bilger prend goût à inviter des capitaines d'industrie, on ne saurait trop lui recommander d'inviter Vincent Bolloré, de nationalité bretonne...
Il fait mes beaux jours en ce moment en virant à grands coups de pompes dans le derrière tout ce que la gauche a installé sur ses antennes. Un vrai plaisir.
- Le Grand Journal, dont la blémitude boboïque nous afflige depuis 20 ans.
- Les Guignols, qui ne font plus rire que ma belle-mère socialiste.
- iTélé et sa Céline Pigalle, qui elle-même a viré Eric Zemmour de la chaîne. Juste retour de bâton.

Une oeuvre immense attend notre vénéré Vincent Bolloré.
Que je sache sa maman n'a pas été violée dès l'âge de 15 ans, non, il a tout simplement réussi dans les affaires et représente tout ce que la France déteste, ça me le rend sympathique.

dosimi

Très bel entretien avec un homme honorable. Son parcours est digne d’un conte de fée mais ce n’est pas une fiction.
Comme Giuseppe je pense que cette vidéo ferait une heure de cous très enrichissante dans les fonderies politiciennes.

Giuseppe

@Robert Marchenoir

À propos de Bpifrance...
Bpifrance, filiale de la Caisse des Dépôts et de l’État, partenaire de confiance des entrepreneurs,
accompagne les entreprises, de l’amorçage jusqu’à la cotation en bourse, en crédit, en garantie et en
fonds propres. Bpifrance assure, en outre, des services d’accompagnement et de soutien renforcé à
l’innovation, à la croissance externe et à l’export, en partenariat avec Business France et Coface.
Bpifrance propose aux entreprises un continuum de financements à chaque étape clé de leur
développement et une offre adaptée aux spécificités régionales. Fort de 42 implantations régionales
(90 % des décisions prises en région), Bpifrance constitue un outil de compétitivité économique au
service des entrepreneurs.
Bpifrance agit en appui des politiques publiques conduites par l’État et par les Régions. (Extrait de ses missions.)

Bref, pour répondre à votre interrogation, pour une fois que l'on possède une industrie, certes peut-être moins prestigieuse que celle des voitures, quoique (les plus hautes tours du monde utilisent l'échafaudage), au moins je sais que notre argent est bien investi, et non perdu dans des chimères du type avions renifleurs qui avaient fait rire la France des bâtisseurs de l'époque.

Regardez bien chez vous je suis sûr que vous possédez une brouette, et dans le cas contraire courez en acheter une, c'est quand même 20% de son activité, la France. Et puis c'est du bon matériel.

C'était la minute loisir, bricolage. Et si le cœur vous en dit, plutôt que de repeindre en hauteur au péril de vous rompre les os, investissez dans un échafaudage en toute sécurité. Minute détente.

Savonarole

C'est le moment de lire ou relire "Orientalisme" d'Edward Said ou comment l'Occident a créé de toutes pièces une espèce d'abandon lascif envers une civilisation très séduisante. Des tableaux d'Ingres, "Le bain turc" dans un harem, qui au Louvre m'émouvait fortement dès l'âge de quinze ans, jusqu'au chamelier du Club Med d'Agadir qui fait de vous un pro-palestinien en moins d'une semaine, on en a soupé des Sardanapale pleins de charme.
Ayant passé plus de quinze ans dans ces merveilleuses contrées j'en reste à Lawrence, qui certes a raté son coup suite aux accords Sykes-Picot. Lui les avait compris et aimés.
Tout ceci n'a rien à voir avec Monsieur Altrad, qui est certainement un homme remarquable et à qui je tire mon chapeau.
Ce qui est exaspérant c'est "l'orientalisme de barbecue du dimanche, merguez et Boulaouane" de nos concitoyens.

Paul Duret

@Robert Marchenoir
"Comment se fait-il que l'Etat possède 10 % du numéro 1 européen de la brouette ?"

L'Etat va bientôt doter chaque Français d'une brouette, charge à chacun d'emporter un morceau de la dette publique et de l'enterrer ou de la disperser.

Trêve de plaisanterie : ce monsieur Altrad a vraiment un destin hors du commun. Il y a sûrement d'autres Altrad parmi les réfugiés syriens. Ne pourrions-nous pas en accueillir quelques-uns ?

Savonarole

@ Alex paulista | 06 septembre 2015 à 01:15

Exact ! J'ai passé dix jours à East Village NYC, on passe sous des tunnels d'échafaudages... on ne voit plus le ciel, le fameux New York Skyline.
Tout ça souvent parce qu'une pizzeria succède à une nouvelle pizzeria...

lucile

Une grande sagacité chez cet interviewé qui effectivement ne doit pas être tendre en affaires, mais qui y met les formes. Je me méfie toujours un peu des professions de foi lyriques et morales, mais c'est sans doute moi qui vois des arrière-plans complexes derrière ce qui me paraît trop simple. En tout cas, la fierté qu'il montre de son œuvre me semble appropriée. Et le plaisir qu'il éprouve à faire la leçon aux patrons qui l'invitent, comme à s'en vanter, me fait sourire.

Ce que j'ai trouvé le moins sous contrôle et le plus intéressant, ce sont les questions qu'il se pose sur le juste milieu entre la crainte d'un Dieu inique, omnipotent et punitif, et d'autre part l'absence du Dieu discret et charitable. Et aussi sa réflexion sur le destin. Il dit l'avoir renversé, mais ça reste discutable, et énigmatique. Est-ce que cette conjonction de dons, de motivation et de hasards, et cette capacité qu'il a eue d'utiliser au mieux son potentiel, ne le destinaient pas à évoluer comme il l'a fait ?

Ce n'est pas une des moindres des réussites de cette interview de se prolonger par des questions...

Giuseppe

Au contraire de l'argent d'Etat, notre bien commun donc, les dépenses avec l'argent des autres sont incommensurables. Le bien-être des citoyens passe par une saine gestion, au club de Montpellier il a rappelé les exigences qui sont les siennes, pour pérenniser il faut trouver le juste équilibre entre les recettes et les dépenses, toujours avec les hommes compétents, les sachants.

Il faut trancher, parfois dans le vif, la démocratie participative a la limite de la décision, et donc après le débat sans enlisement, le choix. Et quand on paye de sa poche et de son énergie sans compter, je peux vous dire que vous acquérez vite la lucidité qui fait défaut à nos personnels politiques qui nous gouvernent.

Que voulez-vous qu'entreprennent, j'allais dire des gamines comme notre ministre de l'Education nationale, quand on n'a connu que l'école et les couloirs des partis politiques. Aucune expérience de la vraie vie qui vous fait tordre le fer sur l'enclume, remettre sur le métier sans cesse l'ouvrage, point de cumul de mandats, que du concret, du bénéfique pour l'ensemble de la société.

Leçon de vie, de courage, les hommes sont là mais aux élections ne se présentent jamais les bons, malheureusement ils ont rarement le temps.
Ecoutez le passage sur le MEDEF et vous aurez tout compris sur le personnage exceptionnel qu' il est, de la trempe du "Rebelle" écrit par J.Lacouture, et non de ces mièvres dirigeant à l'image des Cahuzac et autres Thévenoud soucieux de leur misérables revenus et éloignés de toute préoccupation de leurs concitoyens.

Et dire que l'on est obligé d'écouter un ministre SVP ! Obligé de se justifier d'un appartement qu'il avait sous-estimé parce qu'il était à l'ombre, M. Le Guen en l'occurrence, vous parlez d'un destin national et d'une grandeur d'âme pour un dirigeant qui est censé nous montrer le chemin ! A pleurer de désespoir. Heureusement il en existe d'autres.

Giuseppe

Vint aussi le moment de la vision de la politique et de la religion, renvoyant dos à dos la gauche et la droite, et Dieu ne serait-il pas l'homme lui-même ? Peu de mots, pas de phrase grandiloquente, du lucide comme l'est ce citoyen.

Au cours de ma vie professionnelle l'activité de ce bâtisseur recouvrait en partie mon périmètre d'intervention. J'ai croisé dans ce milieu bon nombre de personnes qui vous faisaient grandir et reculer vos propres limites, je leur dois beaucoup.
Rien à voir avec ces "gonfleurs d'hélices" que sont les Tapie et consorts, qui n'apportent que des misères et des embrouilles.

Habitués que nous sommes à subir les médias qui nous ressassent en boucle des personnages sans saveur, pusillanimes ; par la discrétion - et ils sont nombreux -, d'autres sont plus utiles à notre pays que tous ces bonimenteurs de plateau ce qui n'en est que plus remarquable.

Il souhaiterait que la France retrouve un "éclat", les hommes existent, en somme c'est à nous électeurs d'aller les chercher ou du moins éliminer sans états d'âme les mauvais, les parasites et de puiser dans les vrais, les résistants, pas dans le clinquant. Ce n'est pas gagné !

Giuseppe

M. Altrad est venu, il a honoré un engagement d'une heure, ce n'est pas rien, mais en homme plein de rectitude il savait à qui il avait affaire.
Entre lutteurs l'issue est toujours lumineuse.

Rien à voir avec une gourgandine actrice qui a snobé un entretien toujours plein d'enseignement.

Marc GHINSBERG

Bravo, tout à fait remarquable. Un exemple d'humilité, de simplicité, de volonté. Alliance exceptionnelle de la réflexion et de l'action, de la bienveillance et de l'exigence. La passion de la liberté et de l'égalité. L'humanisme à son plus haut.

Achille

Je ne connaissais absolument pas ce monsieur Mohed Altrad, mais je suis assez admiratif de son parcours hors du commun. Il arrive parfois que la vraie vie dépasse l'imagination des auteurs les plus fertiles.

Lui qui est un admirateur de Victor Hugo, son destin est plus fort que celui de Jean Valjean.

Jean-Dominique Reffait

Personnage très attachant que je ne connaissais pas. Bien sûr, on ne construit pas une entreprise telle que la sienne sans quelque dureté et l'homme cache le chef d'entreprise, sans que cela soit volontaire de sa part. Les difficultés sociales du club de Montpellier ont montré des méthodes plutôt expéditives. Ce sont les affaires mais il y a souvent, lorsqu'on écoute un entretien de chef d'entreprise dans un contexte plus intime, comme c'est le cas ici, un décalage entre l'homme et la réalité de son comportement, comme s'il nous présentait l'homme qu'il souhaiterait être mais qu'il n'est pas nécessairement dans toutes les circonstances. On ne peut que s'incliner devant la persévérance de l'homme à vaincre tous les obstacles d'un début de vie calamiteux, à force d'un travail acharné tout azimut.
Il y a, dans le visage de cet homme, une douleur visible : vous l'avez justement interrogé sur le bonheur qui lui semble inaccessible, parce qu'il a en tête sa mère, pas vraiment une mère, une gamine.

Alex paulista

Les échafaudages sont un sacré business. À New York, les bars et les quartiers à la mode changent tous les trois ans, la seule constante, c'est les échafaudages.
Ce monsieur semble un honnête homme, mais que dire de plus ?

Il ne faudrait pas instrumentaliser sa réussite de bédouin orphelin pour nier les difficultés réelles des français typés.

Trekker

Émouvant ; victoire contre le déterminisme, humilité non feinte, mariage réussi de deux cultures et religions, éloge de l’intégration, réussite sociale qui ne se limite pas aux dividendes, etc.
Merci monsieur Philippe Bilger de nous avoir fait découvrir cet homme d’une épaisseur peu commune.

@ Giuseppe | 05 septembre 2015 à 23:22

Rien a ajouter à votre commentaire judicieux, et vous m’avez devancé avec votre phrase "Quant au sens moral et responsable de ce personnage, aucun étonnement de ses références à de Gaulle et à Victor Hugo." 

Giuseppe

Quand je pense que l'on nous vend DSK notre meilleur-économiste-du-monde et d'autres encore, comme des redresseurs de pays, alors que ce sont de tout petits garçons incapables de planter une pointe.

J'espère qu'à l'ENA et ailleurs - d'ailleurs on devrait se cotiser pour leur fournir -, ils visionneront en boucle la cassette de cet entretien.
Et en guise de bon de sortie pour la validation du diplôme, éliminatoire bien sûr, édification d'un échafaudage. Un certain ministre de l'Education ne savait pas faire une simple opération d'arithmétique, là j'imagine le résultat de la construction demandée... avec un peu de chance, avec leur bon sens coutumier on aura droit sans doute à des sarbacanes.

Quant au sens moral et responsable de ce personnage, aucun étonnement de ses références à de Gaulle et à Victor Hugo.
Entre les pompes que se faisait cirer un petit marquis, les escapades nocturnes en scoot d'un certain autre, et toutes les mesquineries vécues de tous bords, tout cela mesuré à l'aune de trente années d'entreprenariat et de labeur, M. Altrad vous méritez bien le respect que beaucoup de gens vous attribuent.

Savonarole

Attendons de voir.
Je vous donnerai mon opinion dans dix ans.
J'aime les contes de fées, mais j'attends de voir si cette belle histoire ne se terminera pas en brouette moldave pour la France.
Peut-il nous expliquer pourquoi l'autoroute A6 entre Fontainebleau et Porte d'Orléans est en travaux depuis 35 ans ?
J'arrive de Madrid à Barcelone, près de 600 km, pas une signalisation de travaux, ligne droite, un bonheur. Pas une brouette, pas un fonctionnaire déguisé en camisole fluo jaune sur les bas-côtés.
Faudra un jour faire un billet sur les marchés publics.

Giuseppe

J'attendais cet entretien avec impatience. Beauté de la personne morale, Mohed Altrad, beauté de l'interview qui a porté la discussion sur des cimes, petit à petit, patiemment comme Louis Lachenal dans son ascension sublime.

Enfin un personnage comme il convient, guerrier s'est-il défini lui-même, dans le sens le plus honorable et noble de l'humain et de l'humaniste, dans le sens le plus vertueux aussi. Merci à tous les deux pour ce moment exceptionnel, où l'humilité et la simplicité rare d'une telle personne, n'en était que plus précieuse à ressentir.

JLM

Une belle destinée. Ci-dessous un poème de Victor Hugo qu'il évoque dans le fil de l'interview.

Stella
Je m'étais endormi la nuit près de la grève.
Un vent frais m'éveilla, je sortis de mon rêve,
J'ouvris les yeux, je vis l'étoile du matin.
Elle resplendissait au fond du ciel lointain
Dans une blancheur molle, infinie et charmante.
Aquilon s'enfuyait emportant la tourmente.
L'astre éclatant changeait la nuée en duvet.
C'était une clarté qui pensait, qui vivait ;
Elle apaisait l'écueil où la vague déferle ;
On croyait voir une âme à travers une perle.
Il faisait nuit encor, l'ombre régnait en vain,
Le ciel s'illuminait d'un sourire divin.
La lueur argentait le haut du mât qui penche ;
Le navire était noir, mais la voile était blanche ;
Des goélands debout sur un escarpement,
Attentifs, contemplaient l'étoile gravement
Comme un oiseau céleste et fait d'une étincelle ;
L'océan, qui ressemble au peuple, allait vers elle,
Et, rugissant tout bas, la regardait briller,
Et semblait avoir peur de la faire envoler.
Un ineffable amour emplissait l'étendue.
L'herbe verte à mes pieds frissonnait éperdue,
Les oiseaux se parlaient dans les nids ; une fleur
Qui s'éveillait me dit : c'est l'étoile ma soeur.
Et pendant qu'à longs plis l'ombre levait son voile,
J'entendis une voix qui venait de l'étoile
Et qui disait : - Je suis l'astre qui vient d'abord.
Je suis celle qu'on croit dans la tombe et qui sort.
J'ai lui sur le Sina, j'ai lui sur le Taygète ;
Je suis le caillou d'or et de feu que Dieu jette,
Comme avec une fronde, au front noir de la nuit.
Je suis ce qui renaît quand un monde est détruit.
Ô nations ! je suis la poésie ardente.
J'ai brillé sur Moïse et j'ai brillé sur Dante.
Le lion océan est amoureux de moi.
J'arrive. Levez-vous, vertu, courage, foi !
Penseurs, esprits, montez sur la tour, sentinelles !
Paupières, ouvrez-vous, allumez-vous, prunelles,
Terre, émeus le sillon, vie, éveille le bruit,
Debout, vous qui dormez ! - car celui qui me suit,
Car celui qui m'envoie en avant la première,
C'est l'ange Liberté, c'est le géant Lumière !

Robert Marchenoir

Comment se fait-il que l'Etat possède 10 % du numéro 1 européen de la brouette et de l'échafaudage, et numéro 1 mondial de la bétonnière ?

Le contrôle des brouettes françaises serait-il un élément fondamental de la souveraineté de la France ? La stratégie de l'échafaudage ferait-elle partie des missions régaliennes de l'Etat ?

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