J'ai très mauvais esprit. Cela doit résulter du fait que pendant plus de vingt ans à la cour d'assises de Paris, j'ai entendu beaucoup plus de coupables contester les crimes qu'ils avaient commis que les reconnaître.
Dès l'origine, quand les deux pilotes du Falcon 50, Pascal Fauret et Bruno Odos, ont été interpellés, avec Alain Castany membre de l'équipage et Nicolas Pisapia passager, par les autorités dominicaines au mois de mars 2013, il était facile de prévoir l'imbroglio qui allait s'ensuivre (Le Monde, Le Parisien, Le Figaro).
L'avion qu'ils s'apprêtaient à faire décoller de l'aéroport de Punta Cana contenait 680 kg de cocaïne.
Le 14 août, ses quatre occupants étaient condamnés pour trafic à 20 ans d'emprisonnement.
Ils interjetaient appel de cette décision. Alors que le ministère public s'opposait à la remise en liberté des deux pilotes qui avaient déjà subi quinze mois de détention provisoire en arguant d'un risque de fuite, le tribunal de Saint-Domingue avait fait droit à leur demande en leur interdisant de quitter le territoire dominicain.
Castany et Pisapia étaient également placés sous contrôle judiciaire et demeurent à la disposition de la justice dominicaine dans l'attente du procès en appel.
Pour, paraît-il, un si piètre état de droit, il était en tout cas capable d'une mansuétude et d'une naïveté dont probablement la justice française n'aurait pas su faire preuve.
Lors de leur condamnation à tous quatre, même si apparemment ils continuent à protester de leur innocence, des éléments ont été portés à notre connaissance par les médias français, notamment sur les circonstances de leur interpellation et l'acheminement, par une voie détournée, des 26 valises contenant la cocaïne dans l'avion. Ils permettaient de considérer qu'il y avait pour le moins matière à enquêter, à soupçonner, voire à condamner, globalement ou en partie.
La fuite des deux pilotes Fauret et Odos prétendant s'en remettre à la justice française me fait songer, toutes proportions gardées puisque Battisti avait commis deux assassinats et était complice de deux autres, au comportement de fuyard de ce dernier qui placé sous contrôle judiciaire par la chambre d'accusation de Paris en avait profité pour disparaître.
Les modalités du retour en France de MM.Fauret et Odos - en bateau puis en avion - ont été maintenant dévoilées par un criminologue français et spécialiste de la sûreté aérienne, Christophe Naudin, qui s'est chargé de la partie "opérationnelle" de l'entreprise pour un coût de 100 000 euros financés par des "donateurs". Le député européen FN Aymeric Chauprade aurait, lui, recueilli la demande des familles pour l'exfiltration des pilotes. Ceux-ci - ancien commandant de la Marine pour Odos et ancien lieutenant de vaisseau pour Fauret - auraient bénéficié de la solidarité active de marins et de militaires de l'Aéronavale. Un Sénateur UDI des Français à l'étranger, Olivier Cadic, n'a cessé d'affirmer l'innocence - à partir de quoi ? - de Fauret et Odos en se permettant de dénoncer l'attitude du pouvoir qui les aurait abandonnés.
Cette sauvegarde collective faisant échapper les deux condamnés à leur procès en appel en République dominicaine qui n'est pas un Etat totalitaire, loin de m'apparaître comme un processus honorable et patriotique, ressemble fort à une soustraction opportune à la justice dominicaine.
Quelle étrange attitude que de profiter, pour échapper à leurs responsabilités, de soutiens fidèles, anciens, prêts à tout en abandonnant Alain Castany qui juge "leur fuite irresponsable et déloyale" et Nicolas Pisapia qui invoque son honneur et sa volonté de se voir innocenté par la justice dominicaine ! Quel singulier et désinvolte propos que celui de Pascal Fauret exprimant qu'il n'était pas "marié avec Castany et Pisapia" ! Cette manière de quasiment se vanter d'avoir fait "justice" à part ne laisse pas d'étonner de la part de personnalités ayant profité au contraire d'une aide discutable mais altruiste...
Outre le sentiment d'une totale indifférence à l'égard des deux qui sont restés et risquent de subir les conséquences judiciaires de cette disparition, je ne peux pas m'empêcher d'éprouver la trouble impression que cette fuite des uns et ce maintien en République dominicaine des autres cachent autre chose que ce qui nous est présenté publiquement mais peut-être la traduction d'une implication inégale dans le trafic de cocaïne concerné.
La procédure dominicaine se poursuivra avec l'appel mais une information avait déjà été ouverte à Marseille, au mois de février 2013, pour des présomptions d'un très vaste trafic de cocaïne dans lesquelles l'interpellation du mois de mars 2013 a ajouté sa pierre.
Bruno Odos a déclaré qu'il n'avait pas "peur" et qu'il n'avait "rien à se reprocher". Pour l'instant, contre lui et Pascal Fauret - celui-ci a choisi un second avocat, Me Dupond-Moretti, il est donc très coupable ou très innocent ! -, n'existe que la condamnation dominicaine.
Pour le procureur général de la République dominicaine, "leur fuite est une preuve supplémentaire de leur culpabilité". C'est un point de vue qui peut se soutenir mais Me Dupond-Moretti qui n'a plus le choix nous dit qu'ils sont innocents. Alors ?
Pour ma part, je refuse de me laisser enfermer dans un patriotisme de mauvais aloi. Je déteste plus les trafiquants de cocaïne que je ne me sens solidaire avec des Français qui en seraient coupables.
Une ultime interrogation : si les pilotes étaient condamnés en France, dans quel pays se rendraient-ils ensuite pour réclamer une justice à leur goût, une justice qui n'aurait le droit que de les croire ?
@ Alex paulista
"Il est illusoire de croire comme vous le faites à une limite d'âge hermétique. On contamine les ados. Il y a aussi le problème du tourisme de la drogue que vous engendrez comme à Amsterdam."
Rien n'est hermétique en ce monde mais on interdit et on surveille, comme pour tout. Sinon, on interdit Internet car pornographie et autres peuvent corrompre la jeunesse... Mais le rôle de frontière, c'est bien aux parents et autres responsables de l'assumer ?
De même pour les films interdits aux mineurs au cinéma, de même que les policiers sont censés régler la circulation et d'autres l'aménager dans l'intérêt des enfants.
Si les adultes compétents n'ont pas un rôle frontière pour les enfants, si on interdit la drogue aux adultes, j'en conclus à une faible responsabilité de la société envers les enfants et d'une infantilisation des adultes par la société.
A mon avis, un tel désordre peut contribuer à expliquer la fuite dans la drogue des uns et des autres.
Rédigé par : Noblejoué | 08 novembre 2015 à 22:03
@ Noblejoué | 07 novembre 2015 à 16:06
Avec certaines drogues, l'accident, c'est quand on en sort. De plus, si on autorise la circulation d'une drogue, il est illusoire de croire comme vous le faites à une limite d'âge hermétique. On contamine les ados. Il y a aussi le problème du tourisme de la drogue que vous engendrez comme à Amsterdam.
Ainsi, comme pour l'IVG dans un autre registre, une décision doit peser toutes les conséquences pour l'ordre public et les comparer aux désordres existants.
Sinon on verse dans l'idéologie, qui est aussi une drogue.
Rédigé par : Alex paulista | 08 novembre 2015 à 13:44
@ Alex paulista
"Le principe de garantir les relations amoureuses entre tous adultes consentants aboutit au mariage à quinze, entre père et fils... Le principe de maximiser le nombre de vies sauvées conduit à tuer des malades pour récupérer leurs organes et en sauver d'autres plus jeunes ou un peu moins mal en point"
Mais c'est justement pourquoi les principes que vous citez n'en sont pas !
Je ne suis pas utilitariste, je ne suis pas du genre à maximiser la satisfaction du plus grand nombre aux dépens des droits de certains. Or il est évident pour moi et je n'ai pas à le démontrer puisque vous êtes convaincu, que le dépeçage humain sacrifie des gens... A un degré moindre, je le pense aussi pour les harems. Ceci dit, je suis pour le mariage homosexuel parce que là, il y a (j'ai mauvais esprit mais c'est vrai) parité, et même plus que chez les hétérosexuels.
Si par contre je ne vois pas en quoi on peut être en droit d'interdire les drogues, c'est que je ne vois pas en quoi les autoriser sacrifie des gens. A moins, puisqu'il y aurait des accidents, de le dire au nom de ces derniers, mais il y en a en tout, et c'est donc tout, en somme, qu'il faudrait interdire dans ce cas.
Par contre, au nom du "sens commun" on sacrifie le drogué, on lui dénie l'usage de son corps, on le méprise, on l'enferme.
Et demain, on le tue ? Parce qu'il faut savoir ce qu'on veut. Le seul pays, à ma connaissance, ayant éradiqué une drogue, l'opium en l'occurrence, l'a fait par l'exécution des opiomanes.
Un principe, un vrai, que j'espère, mais ne garantit pas de suivre étant un humain ? Humain donc voué à la mort, souffrant, bête, mimétique donc capable de lynchage... Ne pas faire de victime innocente.
Rédigé par : Noblejoué | 07 novembre 2015 à 16:06
@Noblejoué
"C'est en montrant un principe et son inverse, c'est en faisant un travail comparatif qu'on réfléchit. C'est en allant au bout d'une logique qu'on voit ce qu'elle donne.
Si vous ne le comprenez pas, tant pis pour vous."
Non. Car tous les principes, si on va au bout de leur logique, aboutissent à des monstruosités. Le principe de garantir les relations amoureuses entre tous adultes consentants aboutit au mariage à quinze, entre père et fils... Le principe de maximiser le nombre de vies sauvées conduit à tuer des malades pour récupérer leurs organes et en sauver d'autres plus jeunes ou un peu moins mal en point... Etc. etc.
Rédigé par : Alex paulista | 07 novembre 2015 à 05:30
@ Alex paulista
"Je vous écris que tout principe appliqué de manière absolue aboutit à des situations que le bon sens réprouve, et vous m'opposez à l'application absolue de vos principes, l'application du principe inverse."
C'est en montrant un principe et son inverse, c'est en faisant un travail comparatif qu'on réfléchit. C'est en allant au bout d'une logique qu'on voit ce qu'elle donne.
Si vous ne le comprenez pas, tant pis pour vous.
Votre bon sens c'est juste de ne pas admettre que les causes donnent des conséquences. Le critère du dégoût, l'arbitraire et le conformisme vous guident sans compter que vous croyez enfermer les gens dans ce qui est d'après vous le bon sens en leur interdisant tout travail critique.
Je ne me considère pas d'un camp contre un autre. Par exemple, si j'estime qu'il n'y a pas de raison de principe à interdire la drogue comme je l'ai dit, je n'ai pas prétendu pour autant être pour la légalisation de toutes à cause du pouvoir que cela pourrait donner aux mafias... Aussi d'ailleurs parce que d'aucuns pensent que toute non interdiction revient à encourager la consommation.
En politique, il y a ce qui est possible aujourd'hui, demain, ou bien plus tard, dans telle ou telle condition.
La politique que j'estime, non partisane, est à la conjonction des principes (pas de l'arbitraire !) et de leur mise en oeuvre (art du moindre mal et du temps).
Rédigé par : Noblejoué | 06 novembre 2015 à 19:02
@ sylvain @ Alex paulista | 05 novembre 2015 à 08:25
C'est bien pour cela qu'il ne faut pas agir en bisounours quand on chope les pilotes qui se payent une piscine en un voyage pour nous importer 700kg de cette saloperie.
Rédigé par : Alex paulista | 06 novembre 2015 à 16:00
@ zenblabla | 30 octobre 2015 à 23:26
Qui a oublié sa dernière balise avant mutation ?
Rédigé par : Alex paulista | 06 novembre 2015 à 13:58
@Noblejoué
"Si on voulait vraiment être inattaquable tout en obligeant les gens à un usage de leur corps, la vaccination serait obligatoire même pour les adultes":
Je vous écris que tout principe appliqué de manière absolue aboutit à des situations que le bon sens réprouve, et vous m'opposez à l'application absolue de vos principes, l'application du principe inverse.
Vous souffrez d'une altération du sens logique. Ce n'est pas votre faute mais le résultat de l'enseignement français de la philosophie : pas de logique, mais on se shoote aux grands mots et à l'universel avec des citations, de l'étymologie et des envolées lyriques.
Comment ne rien comprendre à rien mais enfumer avec autorité... Mais si on se réclame du simple bon sens, de l'éthique, on est un tiède, un centriste.
La France n'est pas près de sortir des clivages stériles.
Rédigé par : Alex paulista | 06 novembre 2015 à 13:51
@Alex paulista | 04 novembre 2015 à 19:09
"...sans parler des riverains qui voient ces populations s'installer et réduire à néant tout leur patrimoine, leur sécurité et celle de leurs enfants."
Pas la peine d'aller à Sao Paulo, nous avons les mêmes à la maison. Allez demander à tous les riverains des teucies racaillisées no man's land des zones difficults de notre Ceufran combien coûte leur patrimoine, les humiliations qu'ils subissent de la part des caïds intouchables pour pénétrer dans leur patrimoine squatté par nos chers dealers indéboulonnables et le stress qu'ils subissent quotidiennement en se demandant si leurs enfants vont rentrer sains et saufs de l'école.
Le bisounoursisme gauchiste a encore de beaux jours devant lui.
Rédigé par : sylvain @ Alex paulista | 05 novembre 2015 à 08:25
@ Alex Paulista
"Il faut être totalement irrationnel pour ne pas voir les limites de la rationalité : donnez-moi un principe et je conviens avec vous que son application absolue conduit à la barbarie. Vous-même mettez une limite d'âge."
A un certain âge, peut-être devrait-on d'ailleurs la repousser, les connexions neurales n'étant pas tout à fait câblées adulte à 18 ans, chacun est libre et responsable de lui-même.
Assez pour se voir mis à la porte de chez ses parents et se battre pour sa survie. Assez pour voter.
C'est-à-dire engager sa vie et celle de sa collectivité. Bien, et cette personne ne peut pas se servir de son corps dès lors que l'usage en est récréatif ? Cela me paraît, j'ai mauvais esprit, quelque peu puritain.
A propos de limites : je suis contre la vente d'organes parce que là, il y a dégradation irréversible, et grande inégalité entre riches et pauvres.
Je ne vois pas une nécessité vitale de commencer à se droguer et il existe des cures de désintoxication.
Si on voulait vraiment être inattaquable tout en obligeant les gens à un usage de leur corps, la vaccination serait obligatoire même pour les adultes, et pas pour protéger ces derniers malgré eux : pour protéger les très jeunes et les très vieux qui ne peuvent pas le faire puisque trop fragiles. Mais là, curieusement, il n'y a guère de mobilisation. J'en conclus que l'idée n'est pas de sauver des vies, surtout celles de faibles qui n'ont pas le luxe de choisir, non, en s'en prenant au trafic de drogue, on fait deux choses :
1 Tout le monde dépend : de son patron, des aides sociales, de son banquier... Mais face au drogué, tout le monde croit être libre, ce qui légitime de l'emprisonner. Moi je veux bien que la drogue désocialise... Et la prison ? Prison pour avoir usé de moi. La conclusion à en tirer est que le monde qui refuse souvent l'aide que demandent les mendiants mais qui me l'impose à moi, est horrible, et qu'il faut le fuir à toute force, si ce n'est pas drogue illégale, par la drogue légale. Quoi qu'il en soit, on ne peut pas empêcher les gens de fuir un monde trop dur pour eux. Dans la défunte URSS on avait interdit l'alcool et... des gens buvaient de l'alcool à 90, du déapanet.
Mais si on veut punir les gens de ne pas apprécier la réalité qu'ils vivent, ça n'a pas de fin et au fait, pourquoi ne pas interdire les religions ? Les drogués, enfin des drogués, sont désocialisés... Mais à part les assassins au sens propre, ce ne sont pas eux qui s'attaquent à la société. Donc... la société les attaquent. C'est dans l'ordre : on ne s'attaque préférentiellement aux faibles.
2 Le capitalisme ne s'embarrasse guère de morale. Les patrons, très loyaux, délocalisent. Les entreprises, très loyales, trompent les clients comme on l'a vu avec l'histoire de la triche à l'écologie dans l'automobile. Bref, ce n'est pas forcément très aimable... Mais grâce aux trafiquants de drogue, d'un coup, par comparaison, tout le monde paraît très vertueux. Hum... Mais si demain les industries, loin d'être encadrées, réglementées par l'Etat, devenaient illégales, elles n'auraient que la force pour régler leurs différends et adopteraient vite les méthodes des mafias.
Au fait, si je dis que la plupart des problèmes des drogue viennent de l'interdiction, je ne dis pas qu'il serait facile de légaliser... Eh oui ! On a rendu les mafias si puissantes qu'il serait très difficile de leur ôter le contrôle de la drogue et donc de se servir de la légalité pour augmenter le trafic comme de s'étendre et pourrir encore plus le reste de l'économie. D'un autre côté, l'interdiction, aujourd'hui, fait du drogué quelqu'un qui sans 50 millions de consommateurs et autre, ne sait même pas ce qu'il prend et peut être jeté en prison. Qui est une des raisons importantes du nombre de Noirs emprisonnés aux Etats-Unis. Qui augmente le pouvoir et l'arbitraire de la police, pouvoir car on peut avoir un pouvoir d'inquisition sur ce que les gens font chez eux alors qu'ils n'agressent personne, et d'arbitraire puisqu'il y a tant de drogués qu'on ne va pas tous les coffrer mais menacer de le faire pour certains, pour les contraindre à collaborer.
Rédigé par : Noblejoué | 04 novembre 2015 à 22:41
@Alex paulista
Merci pour cette photo : ceux qui s'enrichissent en ajoutant de la misère et du malheur ne méritent aucune indulgence.
Rédigé par : JLM | 04 novembre 2015 à 21:06
Le crack, cocktail à base de cocaïne mélangée à d'autres poisons et distribués en pierres à un euro, ça donne des milliers de gens dans cet état, qui mendient et sentent l'urine :
Il y a un quartier de junkies fluctuant au centre de São Paulo vers Luz, comme si c'était à Châtelet au centre de Paris. La plupart d'entre eux sont gentils, certains sont instruits, issus de familles normales, mais leurs yeux sont tellement vides que tout peut arriver.
Plutôt qu'à vingt ans de prison, je condamnerais les trafiquants à plusieurs années de TIG au milieu de ces zombies.
Sans parler des riverains qui voient ces populations s'installer et réduire à néant tout leur patrimoine, leur sécurité et celle de leurs enfants.
Rédigé par : Alex paulista | 04 novembre 2015 à 19:09
@Noblejoué | 31 octobre 2015 à 16:32
"Et question pour question, où allez-vous mettre le curseur dans le fait de faire le bien des gens malgré eux ?"
Il faut mettre un curseur partout, même dans la médecine ou dans l'application des principes les plus séduisants. Il faut être totalement irrationnel pour ne pas voir les limites de la rationalité : donnez-moi un principe et je conviens avec vous que son application absolue conduit à la barbarie. Vous-même mettez une limite d'âge.
L'absolu envoie toujours au désastre, il n'existe pas d'éthique basée uniquement sur la rationalité, c'est un constat qu'on fait dès l'adolescence dans les cours de philosophie sociale aux US.
En France, au même âge, on croit enseigner et comprendre Spinoza qui nous explique que le temps ne peut être qu'unique par principe (on sait depuis 1905 que c'est raté...). Et on voit émerger de "nouveaux philosophes" qui confondent relativité et relativisme, délirent sur l'axiome du choix ou les univers multiples des états quantiques, dans un bouillon infâme de concepts scientifiques incompris. Une ivresse des mots qui se préoccupe bien peu de la réalité, si ce n'est pour y piocher les exemples qui vont bien. Délirons, la réalité suivra bien quelque part, au pire on changera un peu le thermomètre.
Pour revenir au cas de la drogue, accompagnez-moi à Cracolândia et puis on en reparle.
Rédigé par : Alex paulista | 04 novembre 2015 à 18:43
@Robert
Ce que vous évoquez c'est le problème du centrage et quand ce centrage n'est pas équilibré il y a effectivement risque de décrochage au moment du décollage. Une pareille mésaventure est arrivée il y a une trentaine d'années à Biarritz avec un "sarratoga" et qui a coûté la vie au pilote et à ses deux passagers.
Rédigé par : Jabiru | 03 novembre 2015 à 16:24
La Justice fait actuellement son travail dans des conditions de publicité tout aussi surprenantes que celles données à l'arrivée des deux pilotes en France.
Personne ne connaît l'état actuel du dossier du juge d'instruction et la mise à exécution d'un mandat d'amener a été préférée à une convocation avec en conclusion la mise en détention provisoire des deux pilotes :
http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2015/11/02/air-cocaine-les-deux-pilotes-ecroues-apres-avoir-ete-entendus-par-la-justice_4801477_1653578.html
Cela ne permet nullement de présumer des charges qui pèsent sur eux, les risques qu'ils quittent le territoire national étant quasi nuls du fait du mandat international délivré par la Justice dominicaine.
L'avenir dira ce qu'il en est de cette situation plutôt ubuesque de quelque côté que l'on se tourne.
Dernier point : pour qui connaît les techniques aéronautiques, il est évident que 680 kilos de charge placée en vrac dans la queue d'un avion de ce type compromettent nécessairement la sécurité d'un vol, notamment au décollage. Pour le reste, la Justice devra définir les charges qui pèsent sur chacun des protagonistes.
Rédigé par : Robert | 02 novembre 2015 à 17:44
Enfin, l'explication, l'équation... Condamné coupable et... pas responsable... En République dominicaine... Puis, non coupable mais responsable, en République française... Donc Dupond-Moretti... Aquittator... Génie du doute... Force sera à la loi... Des doutes singuliers... Noyés dans leur fuite innocente... Abracadabra... Innocents-coupables... À quand, cette notion farfelue dans notre code pénal ? Qui souffre tant des fantaisies du temps politique...
Rédigé par : Rose | 02 novembre 2015 à 16:13
Que représentent 680 kg de cocaïne ?
En tout premier lieu, cela provoque la dislocation de familles à commencer par celle du propriétaire des valises. Même s'il a fait appel, même s'il affirme qu'il ignorait ce que contenaient les valises, son épouse a coupé toute relation, son enfant ne voit plus son père. Une fois revendue et consommée, la drogue est un fléau qui disloque les familles. Les proches se détournent du toxicomane, les parents renient leurs enfants, les frères et soeurs ferment leurs portes, déménagent, disparaissent sans laisser d'adresse.
Ensuite, le toxicomane se retrouve pris dans un engrenage, une spirale infernale, s'il veut se soustraire au manque, il faut qu'il vende tout ce qu'il possède. Cette phase est plus ou moins rapide selon le niveau de vie et la fortune personnelle. L'étape suivante est la délinquance, la criminalité et la prostitution. Le trafiquant connaît aussi les risques du "métier", les godillots en béton et le joli collier d'algue autour du cou.
Face à ce tableau nihiliste, le sevrage et la répression sont les seules solutions envisageables.
Sur ce blog, j'ai lu qu'il faudrait libéraliser, dépénaliser la drogue et que le problème serait ainsi résolu. Les familles se recomposeraient, les crimes, les vols et les passes sordides disparaîtraient comme par enchantement ? Cela ne résoudrait rien du tout. Ce genre de raisonnement est complètement farfelu ! Croyez vous que vous empêcheriez les viols en décrétant que le viol n'est plus pénalisé ? Etes-vous persuadé que les vols de vélo cesseraient à partir du moment où serait abrogée la loi organique sur la propriété ? Restons sérieux tout de même et faisons face à nos responsabilités.
Rédigé par : vamonos | 02 novembre 2015 à 12:02
Chère Lucie
"Leur reprocher de s'abriter derrière leur statut pour ne pas vérifier les bagages, me paraît vraiment étrange."
Etrange ? Non.
Il ne s'agit pas de reproches, mais du constat qu'un statut et son caractère surprotecteur peut dissoudre le sens des responsabilités, je dirais élémentaires.
Ajoutez à cela le clinquant et l'extravagance du monde interlope chic et surfriqué de l'aviation d'affaires qui peut très vite faire perdre le sens des réalités et des obligations. Ajoutez à cela la crainte de compromettre et/ou de perdre un travail. Tout cela ensemble peut faire dérailler les esprits les plus solides.
Mon propos est juste de dire qu'entre les images de télé, les récits lénifiants et vantards des organisateurs de l'expédition, genre j'étais l'opérationnel n°1, j'étais l'opérationnel n° 2 et la réalité, il y a les faiblesses, les lâchetés et les irresponsabilités humaines, bref un envers sans gloire. Banal. Humain.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 02 novembre 2015 à 05:56
J'ai une pensée ce soir pour le docteur Nicolas Bonnemaison.
Rédigé par : Laurent Dingli | 31 octobre 2015 à 19:43
On ne peut pas attendre des pilotes me semble-t-il, qu'ils fassent à chaque voyage le travail des douaniers, de peur d'être soupçonnés de complicité, ni qu'ils vérifient eux-mêmes l'identité des passagers tant qu'on y est. Dans un aéroport et dans un avion, les tâches sont réparties, ce qui paraît normal. Ca ne peut pas fonctionner autrement. Si les pilotes se mettent à remplir des fonctions qui ne leur sont pas dévolues, pour lesquelles ils n'ont pas été formés, et qu'ils n'ont aucun mandat pour assurer alors qu'il y a des spécialistes pour ça, on leur demandera à juste titre de quoi ils se mêlent, surtout que dans 99 % des cas à mon avis, la cargaison ne pose aucun problème. Leur reprocher de s'abriter derrière leur statut pour ne pas vérifier les bagages, me paraît vraiment étrange. De même que leur reprocher la manière dont les media se sont emparés de leur histoire. Personnellement, je leur trouve l'air fatigué et choqué, certainement pas triomphant. Ce qui prouve seulement que tout est dans le regard que l'on porte sur eux. Je suppose aussi que s'ils l'avaient pu, ils auraient peut-être aimé aider les autres condamnés (à moins qu'ils ne les soupçonnent d'avoir eux, participé au trafic -pure conjecture de ma part, je ne connais rien à l'affaire).
S'ils sont coupables, c'est d'autre chose ; du reste ils ont été considérés comme organisateurs du trafic lors de leur condamnation. Si la justice dominicaine a des preuves dans ce sens, alors là, oui, ils sont coupables. Je suppose que ces preuves, si elles existent, seront transmises à la justice française, et on pourra alors discuter sur des éléments plus substantiels que leur look, leur avocat, et le fait qu'ils n'aient pas refusé les bagages, pour se prononcer sur leur innocence ou sur leur culpabilité.
Enfin, je dois lire trop de polars, mais je me demande si la République dominicaine ne les a pas laissés filer exprès, avant le procès en cassation.
Rédigé par : Lucile | 31 octobre 2015 à 17:37
Dans la logique, tout avion qui décolle doit bien atterrir à un moment donné, même chargé de 680 kg de cocaïne. D'après le plan de vol, il devait se rendre à Marseille. Alors ! Comment décharger d'un Falcon, arrivant d'un pays étranger, 680 kg de cocaïne à l'aéroport de Marseille sans aucun contrôle de douane ? Dommage que cette enquête n'ait pas pu se poursuivre en France.
Rédigé par : GLW | 31 octobre 2015 à 17:20
@ Alex paulista
"Ne généralisez pas trop. L'art de vivre en dégustant du crack est assez court.
Autant votre argument a du sens pour le cannabis, autant il y aura toujours un curseur à mettre quelque part pour interdire certaines drogues."
En fait... l'art de vivre concernant les drogues existe ou a existé à coup sûr pour :
- Le vin et autres alcools
- L'opium (voir l'opium une passion chinoise). J'aimerais savoir s'il y a des gens en consommant comme dans l'empire du Milieu à l'époque où on en offrait à ses hôtes, où on en fabriquait des pipes ornées de toute beauté.
- D'autres chez les peuples premiers pour avoir des visions, ce qui était essentiel dans leur religion. Si les Indiens buvaient alors qu'ils ne le supportaient pas, c'est parce que la conquête les a déculturés et qu'ils ne pouvaient entrer dans un état second selon leurs rites ancestraux.
- L'immensité de ce que je ne connais pas.
Cet art de vivre est, à mon avis, possible pour toutes les drogues.
Produit, métabolisme, usage.
C'est la conjonction intelligente des trois qui fait l'usage non destructeur des drogues.
Cela plus l'invention, la tradition, le raffinement, donne l'usage civilisé des drogues.
Il y a des gens, qui, c'est vrai, feraient mieux de s'abstenir de certaines drogues, Indiens et certains Blancs d'alcool, par exemple. Mais de quel droit décider à leur place ? Si certains ne peuvent poursuive leur culture que d'une manière qui les détruit, n'ont-ils pas le droit de choisir entre une destruction corporelle et une destruction culturelle ? Si, parmi les Blancs, certains prennent de l'alcool qu'ils ne supportent pas face à une vie pour eux insupportable pour telle ou telle raison, n'est-ce pas aussi leur droit ?
A moins qu'on estime avoir le droit de faire le bien des autres malgré eux, à part l'interdiction pour les mineurs, il n'y a pas de curseur à mettre pour les drogues.
Et question pour question, où allez-vous mettre le curseur dans le fait de faire le bien des gens malgré eux ?
@ herman @ zenblabla
Merci.
Rédigé par : Noblejoué | 31 octobre 2015 à 16:32
@ Jabiru | 31 octobre 2015 à 11:40
"D'après vous, certains se seraient donc mis à fumer de la moquette ?
Va falloir sévir..."
Sincèrement parfois je m'interroge. Mais c'est ce qui fait le charme de ce blog.
On y trouve des personnages pittoresques depuis le baroudeur qui a roulé sa bosse dans nombre de pays exotiques, au rat de bibliothèque qui voit le monde à travers ses lectures. Sans oublier, bien sûr, les besogneux qui nous pondent des commentaires savants interminables pour au final nous dire toujours la même chose.
Au début c'est un peu rebutant mais à la fin on finit par s'y faire.
Rédigé par : Achille | 31 octobre 2015 à 16:24
Tout d'abord, ne connaissant pas bien ce dossier il est difficile de savoir si ces accusés sont ou non coupables.
Toutefois, si la République dominicaine n'est pas un pays totalitaire, chacun sait qu'il y règne une corruption indéniable parmi la police et la justice et que ces pilotes ont pu être des proies bien faciles pour couvrir les réels trafiquants, y compris, peut-être, dans les rangs des accusateurs.
Me mettant à la place des accusés, je peux comprendre leur fuite car en supposant qu'ils ne soient pas coupables, je peux imaginer leur état d'esprit pendant cette attente insupportable... Et pourquoi auraient-ils pris le risque de ne pas réussir cette fuite pour attendre deux autres accusés, des passagers qu'ils ne connaissaient pas auparavant et dont ils doutaient peut-être. Des passagers qu'ils soupçonnaient peut-être de les avoir mis dans cette galère. Des hommes qui ne sont ni héros ni salauds mais se retrouvent dans une sale situation par négligence ou excès de confiance. Leur grand tort et le seul, impardonnable, pour nos autorités, est avant tout d'avoir été aidé par un député européen FN. Ils en paraissent aussitôt plus louches ou coupables.
Par contre, je m'interroge sur les autorités françaises et la diplomatie qui s'emballent et se démènent pour le retour en France, comités de soutien à l'appui, lorsque certains Français sont détenus dans des pays étrangers pour soupçons de trafics ou de crimes tandis que d'autres semblent laissés à leur propre sort. Là, je pense à Florence Cassez ou à Serge Atlaoui pour lesquels le battage médiatique a battu son plein, personnalités en tête. Pourquoi tant de compassion pour les uns et pas du tout pour d'autres ?
Et, dans toutes ces affaires, c'est ce qui me dérange le plus, que nos belles âmes si promptes à se draper sous la bannière des droits de l'homme n'agissent qu'avec parcimonie, c'est-à-dire uniquement pour ceux qui peuvent redorer leur blason.
Rédigé par : Michelle D-LEROY | 31 octobre 2015 à 16:07
@Véronique Raffeneau | 31 octobre 2015 à 07:45
Totalement d’accord sur votre commentaire, les pilotes pratiquant sciemment des vols de stupéfiants sont quasi toujours des types au passé douteux : ex-militaires révoqués de leur arme pour manquements graves, civils objets de suspension voire révocation de leur licence de vol. Donc rien à voir avec le profil et le passé des deux pilotes en question.
Ma phrase sur les consignes usuelles données aux pilotes dans les compagnies pratiquant ce type d’affrètement, « être aux petit soins avec leurs passagers », est probablement maladroite. Imaginez qu’un équipage ayant de doutes sur la licité du fret embarqué par ses passages en fasse part à la douane ou police alors que cela ne relève pas de ses attributions. Et qu’au final après contrôles de ce fret, durant plusieurs heures, il s’avère qu’il n’a rien d’illicite.
Le client de la compagnie sera furieux car il devra payer les heures d’immobilisation du jet dû au contrôle, et en outre son plan de vol sera décalé d’autant voire au lendemain. La compagnie sera probablement obligée de faire un geste commercial, paiement de tout ou partie des heures d’immobilisation : les clients pour ce type de vol privé transatlantique sont moins nombreux que ceux pour les charters de Ryan Air et cie.
Au final l’équipage aura droit à une « sérieuse remontée de bretelles » par son employeur, pour son initiative intempestive, et les pilotes de ces compagnies sont souvent employés à la vacation. Le monde de l’aviation d’affaires en France est petit et tout le monde se connaît, alors nos deux pilotes risquent d'avoir des difficultés à trouver de nouvelles vacations.
Rédigé par : Trekker | 31 octobre 2015 à 14:42
"Nous sommes revenus à Tarbes en hélicoptère pour reprendre notre Falcon pour Paris. Luxe, calme et volupté ! J'ai mieux compris les tentations des politiques et le bonheur d'aller..." (Notre hôte)
Certainement pas les mêmes valeurs, d'un côté des valises, de l'autre "calme et volupté", le public n'est pas le même, les intentions non plus.
Quel effet si on avait mis ces bagages, quasi une tonne, avec les passagers, "ne vous inquiétez pas c'est le stock de rustines, en cas de crevaisons !"
Rédigé par : Giuseppe | 31 octobre 2015 à 13:47
Gavot : ne jurez plus et contribuez plus souvent - c'était vif et iodé - encore !
Rédigé par : Olivier Durand | 31 octobre 2015 à 12:15
@Achille
D'après vous, certains se seraient donc mis à fumer de la moquette ?
Va falloir sévir...
Rédigé par : Jabiru | 31 octobre 2015 à 11:40
Drogue et propagande, c'est tout uniment la même chose.
Alors, il me vient une idée, au sujet du billet précédent. Il me semble me souvenir que Mein Kampf a été retiré de la vente en France, par le gouvernement de l'époque, à la demande de... Adolf Hitler qui craignait que la haine qu'il y affichait de la France ne fût un motif de méfiance à son égard.
Comme le Duc de Bordeaux, j'en déduis que ceux qui demandent aujourd'hui son interdiction ressemblent à Hitler comme deux gouttes d'eau.
Rédigé par : genau | 31 octobre 2015 à 11:09
@ Robert Marchenoir | 31 octobre 2015 à 01:42
Ma tirelire vient de s'enrichir de 2€ ! Les records sont faits pour être battus, vous m'y avez aidé.
2€ c'est la règle, au bout on se paye l'apéro. Nous avons mis en place une progression géométrique (cela fait monter la caisse plus vite).
Merci à vous et bien à vous.
Rédigé par : Giuseppe | 31 octobre 2015 à 10:15
@ Achille 31 octobre 2015 à 09:02
On est deux :-D
Rédigé par : breizmabro | 31 octobre 2015 à 09:27
@ herman | 31 octobre 2015 à 04:03
"Comme je vous comprends zenblabla. Pour moi c'est alcool et vapoteuse, mais je n'en parle jamais à mon médecin, ça ne le regarde pas !"
Je comprends mieux maintenant les commentaires surréalistes de certains intervenants. :-)
Rédigé par : Achille | 31 octobre 2015 à 09:02
@zenblabla
"La prohibition tue rapidement entre truands, voire forces de l'ordre qui s'en occupent, voire politiciens qui s'en défaussent."
Madame Bilger a laissé passer ce mot inapproprié. En fait vous vouliez dire "qui s'en défoncent".
Il suffit de voir leur nombre se caressant la cloison nasale avec insistance. Je ne crois pas que cela soit dû aux mensonges qu'ils professent.
Enfin pas que.
Rédigé par : hameau dans les nuages | 31 octobre 2015 à 08:51
Que dire des médias (France 2 notamment) qui les transforment en héros... Ce qui en dit autant sur le fonctionnement des médias que sur l'affaire elle-même.
Rédigé par : Guzet | 31 octobre 2015 à 08:11
@Trekker
"Un équipage qui informe la police ou la douane de ses soupçons sur les bagages de ses passagers, alors que légalement rien ne l’oblige à cela, c’est pour le moins très mal vu de la société affréteuse de cet avion."
Mais enfin, Trekker, on nous présente ces pilotes comme d'anciens officiers-héros militaires, qui n'ont nullement besoin matériellement de tremper dans des trafics vu qu'ils gagnent très bien leur vie. Et nos deux officiers au passé militaire prestigieux, qui n’ont rien à gagner et tout à perdre dans ce type de convoyage, trembleraient à l'idée d'incommoder leur employeur par leurs questions...
Je pense plausible l'hypothèse selon laquelle les pilotes au fond ne se sont pas souciés le moins du monde de ce que l'avion transportait, leur sens des responsabilités étant disons immunisé et comme anesthésié par leur statut de pilote.
De la même façon, je pense que pas une seconde il n'a été envisagé d'organiser la fuite de leurs deux co-accusés restés sur place : l'absence de protection statutaire, des réseaux et des soutiens qui vont avec, les excluant de fait de l'expédition retour en France.
Tout cela est au fond d'une triste, morne et grande banalité humaine. Pas glorieux.
Très loin en tous cas des images de prestige et d'aventure que les télés n'ont pas cessé de nous asséner en début de semaine.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 31 octobre 2015 à 07:45
@ Robert
"...alors même que tous les Dominicains, ne serait-ce que ceux qui ont permis l'accès des valises sur le tarmac, puis les ont transportées et ont chargé l'avion (douanes, employés de l'aéroport, services de sécurité, etc.) ont été relaxés et blanchis..."
Non.
"Air Cocaïne : quatre Français condamnés à vingt ans de prison" - Le Monde 15.08.2015 - Jean-Michel Caroit
"Six des dix Dominicains poursuivis dans cette affaire ont été acquittés. Les quatre autres, anciens fonctionnaires de la Direction nationale de contrôle des drogues (DNCD) en poste à l’aéroport de Punta Cana, dans l’est de la République dominicaine, au moment des faits, ont été condamnés à des peines allant de cinq à dix ans de prison."
Par ailleurs, le billet de Philippe ne dit pas que les pilotes sont coupables ; il parle de fuite des responsabilités.
Quand bien même leur responsabilité serait périphérique - genre: moi pilote je n'ai aucune question à me poser et à poser quand mon Falcon transporte 680 kg de bagages pour un passager ; la preuve: je suis totalement protégé par la réglementation internationale qui encadre les vols commerciaux et qui dit que ce que je transporte je m’en fiche, ce n'est pas mon affaire -, il n'empêche que cette sorte d'impunité statutaire revendiquée sans la moindre distance choque le sens commun.
Et puis, cher Robert, les mines réjouies des députés Aymeric Chauprade, du sénateur Olivier Cadic et du correspondant BFMTV Christophe Naudin, l'allégresse à peine voilée des médias survoltés, tout cela met mal à l'aise.
Et aussi, Eric Dupond-Moretti - et Dieu sait si j'aime l'homme et l'avocat - qui dit sans rire en conférence de presse : regardez notre bonne foi, on attend juste le coup de fil du juge français qui, bien entendu, toutes affaires cessantes doit évidemment se mettre à la disposition de mes accusés vedettes estampillées BFMTV !
Là, franchement, trop c'est trop !
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 31 octobre 2015 à 04:09
Comme je vous comprends zenblabla. Pour moi c'est alcool et vapoteuse, mais je n'en parle jamais à mon médecin, ça ne le regarde pas !
Alex, ne faites pas le malin, ce n'est pas parce que monsieur sait se tenir qu'il doit poser des limites pour les autres.
Et c'est justement pour éviter des dérives comme le crack qu'une politique sérieuse sur les drogues aurait une utilité publique.
Rédigé par : herman | 31 octobre 2015 à 04:03
Je ne sais et personne ici ne peut savoir, si ces deux pilotes avaient partie liée avec les trafiquants de cocaïne. Leur exfiltration ne préjuge ni de leur culpabilité ni de leur innocence, et avancer la thèse d’une opération des services spéciaux ou barbouzes relève du roman. Si elle avait été montée par ces derniers, elle aurait été autrement plus discrète... CQFD...
Certes la République dominicaine n’est pas une dictature, mais dire que c’est un état de droit avec une justice telle la nôtre, je ne me risquerais pas à une telle affirmation. Dans ce pays et d’autres de la région, la corruption est quand même fort présente. Alors même si ces deux pilotes étaient innocents, on peut comprendre qu’ils ne voulaient pas prendre le risque de passer quelques décennies dans les geôles locales.
A priori un chargement en soute d’un tel nombre de valises est anormal, mais le contrôle du fret embarqué n’est pas de la responsabilité des pilotes : les règles internationales en matière d’aviation sont très strictes. Certes deux passagers emportant autant de valises et dans un pays connu pour servir de relais pour le trafic de drogue, devait éveiller les soupçons des pilotes. Mais que pouvaient-ils faire ?
Faire part à la douane ou la police locale de leurs soupçons, mais outre que celles-ci pouvaient très bien être de mèche avec les trafiquants cela posait un autre problème vis-à-vis de leur employeur. Un équipage qui informe la police ou la douane de ses soupçons sur les bagages de ses passagers, alors que légalement rien ne l’oblige à cela, c’est pour le moins très mal vu de la société affréteuse de cet avion. Des clients qui sont capables de se payer la location d’un jet d’affaires sur une telle distance, il est plus que conseillé à l’équipage d’être aux petits soins avec eux !…
Certes des pilotes liés à des réseaux de trafiquants cela existe, voir l’avion provenant d’Amérique du Sud qui s’est crashé en se posant dans le désert malien il y a quelques années. Mais on les trouve en grande majorité dans des vols clandestins, et guère dans des sociétés ayant pignon sur rue, ou alors dans des entreprises plus que douteuses : voir certains exploitants d’hélicoptères en Guyane semblant jouir d’une certaine mansuétude des autorités.
Pour conclure je partage totalement le commentaire de Robert le 30 octobre à 15:51.
Rédigé par : Trekker | 31 octobre 2015 à 03:16
Giuseppe | 30 octobre 2015 à 20:49
Je ne sais si vous avez voyagé en Falcon...
Celle-là est délicieuse. Les commentaires de ce blog sont remplis de fines allusions de ce genre, mais là je dois avouer qu'on atteint une espèce de record.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 31 octobre 2015 à 01:42
@ Noblejoué | 30 octobre 2015 à 20:39
Ne généralisez pas trop. L'art de vivre en dégustant du crack est assez court.
Autant votre argument a du sens pour le cannabis, autant il y aura toujours un curseur à mettre quelque part pour interdire certaines drogues.
Sur la cocaïne... Même s'il existe un usage récréatif occasionnel, ça finit mal pour beaucoup de gens qui en prennent.
Bref, l'idéologie est une drogue à consommer avec modération.
Rédigé par : Alex paulista | 30 octobre 2015 à 23:47
@herman, Noblejoué
Merci de dériver en ce débat.
"C'est quoi la drogue ?"
La prohibition tue rapidement entre truands, voire forces de l'ordre qui s'en occupent, voire politiciens qui s'en défaussent.
Elle fait abondance de procédures et de procès, ce qui n'est pas négligeable mais ce qui n'est pas, il faut le constater, dédommageable à coup sûr.
Elle entend éviter de tuer surtout les consommateurs...
Le délit d'addiction viendra par les assurances tandis que Kafka écrirait parfaitement clean comme on imagine... s'inscrira dans les Lois puisqu'un détecteur de fumée nous sera rendu obligatoire à implanter sous la peau, tandis que les assureurs auront saisi l'avantage de cette technique pas encore opportune mais d'avance possible.
Il n'y aura aucun problème pour recycler nos assureurs, puisqu'ils instigueront l'écriture de nos Lois comme par la démonstration de l'avance, dont se saisira ensuite la Justice.
Kafka a bien démontré se recycler d'avance en bavassant !
Mais comment recycler nos dealers ?
Je suis bien d'accord avec vous, il faut d'urgence légaliser la dope et recycler les dealers, même si tout un chacun n'est pas Kafka !
De mon côté, je pratique le tabac et l'alcool, suis écœuré par les drogues usuelles et les médicaments en général, suis accro à la nourriture cuisinée, voire la viande rouge, et depuis toujours étant né j'ai entendu le docteur Knock :
"Vous aimez tout ce qui est bon ?... c'est très mauvais !"
Rédigé par : zenblabla | 30 octobre 2015 à 23:26
@duvent | 30 octobre 2015 à 17:17
"Me Dupond-Moretti compte, parce qu'il est intelligent, sur la manipulation que fera la presse de l'opinion, pour d'une certaine manière avancer son dossier favorablement, ce n'est pas très brillant ni d'un grand style du point de vue de la plaidoirie..."
Je crois que Me Dupond-Moretti se fiche complètement de savoir si ce qu'il fait "est très brillant ou d'un grand style du point de vue de la plaidoirie".
Je le soupçonne de n'être motivé que par l'efficacité (ou non), selon lui, de son action.
C'est critiquable ? Il me semble que cette motivation est assez appréciable chez un avocat...
"La manipulation que fera la presse de l'opinion"
Hélas... Mais ce n'est pas lui qui a inventé ça !!
Rédigé par : Deviro | 30 octobre 2015 à 23:09
Vu la quantité de drogue, passer par une compagnie low cost aurait coûté un maximum de supplément bagage.
Rédigé par : stephane | 30 octobre 2015 à 22:47
@Noblejoué
"Je pense que la drogue répond à beaucoup de besoins humains et qu'on ne va pas la supprimer."
Exactement ! Vous me faites plaisir en disant cela.
Je pense qu'à très long terme nous y reviendrons. J'aurais vraiment souhaité que la gauche au pouvoir se charge d'une avancée dans ce domaine, ne serait-ce qu'en dépénalisant le cannabis, mais ce gouvernement n'a rien dans le ventre et n'a su persévérer que dans le consensuel comme le mariage gay.
La pénalisation des drogues est une déshumanisation.
Comme vous le dites "ce genre de réduction de la liberté est illégitime".
Rédigé par : herman | 30 octobre 2015 à 22:24
J'ignore tout de la culpabilité éventuelle de ces pilotes. Mais je remarque que les faiseurs d'opinion, en France, ont une curieuse tendance à considérer systématiquement qu'un Français poursuivi en justice à l'étranger est forcément innocent, et les tribunaux étrangers forcément iniques et animés par la haine anti-française.
C'est aussi caricatural que ce qu'on entend partout à propos de la viande importée de l'étranger, et plus généralement des produits alimentaires. A en croire la sagesse populaire, le monde entier se nourrit de produits frelatés ; il n'y a qu'en France qu'on trouve de la viande non avariée.
Pour le coup, voilà ce qu'on appelle de la xénophobie. Un xénophobe n'est pas celui qui refuse l'invasion de son pays par l'immigration de masse. En revanche, celui qui croit malin d'inscrire sur ses menus "viande française", comme si l'agneau néo-zélandais et le porc espagnol n'existaient pas, celui-là en est un.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 30 octobre 2015 à 22:18
Bonjour,
Cela me rappelle Noiret dans les Ripoux racontant "à l'aéroport on a pincé un Colombien avec 50 sachets de cocaïne dans le ventre, et vous savez ce qu'il a dit ? C'est pas à moi"...
Je trouve qu'on fait de ces deux pilotes un peu trop des héros.
De la poudre pour Canadair était-ce peut-être ?
Quant au fait qu'ils soient défendus par Dupond-Moretti... encore lui !!
Une bonne occasion pour les magistrats de se le payer.
Je salue le courage de P. Bilger de briser le consensus complaisant.
Une sorte de Morano de la magistrature en quelque sorte.
Rédigé par : stephane | 30 octobre 2015 à 22:05
Une affaire facilement stupéfiante ?
Je me demande pourquoi cette affaire est apparue en média.
Le goût du trouble et le fond de la Seine à la une ?
Je pensais que les histoires de barbouzes avaient sombré dans l'oubli, avec le retrait de la colonisation et depuis l'avènement du couteau suisse spécial multiterrorisme vendu hors la Suisse.
(Plantigradinox aurait même été transféré via la technologie de la Chine, et rétrogradé en Pandaïnox...)
680 kg cela nous fait 170 kg par protagoniste embarqué !
Ainsi irait la Justice avec des sapiteurs...
On apprendra un jugement dont on doutera à coup sûr de la validité, snif !
Du côté de la Justice, on voit bien à quel point elle est sommée de se rendre.
Faut qu'elle fabrique une décolleteuse !
Du côté des médias, on voit des bonhommes tellement caricaturaux et enflés que l'on se demande à quoi bon les présenter, puisqu'ils sont par les médias condamnés hors tout processus judiciaire.
A moins que...
A moins que les médias scrutent encore et toujours plus profond dans la Seine, et que cela fasse leur plat du jour comme il remonterait à la surface !
Du côté de la Saône faut rester en surface parce qu'au fond, en Saône, ce qui remonte à la surface est toujours une surprise.
Dans cette affaire présentée iséroise, rien ne pourra nous surprendre...
Tristes médias !
Aux faits, ils disent quoi les médias tropicaux ?
Rédigé par : zenblabla | 30 octobre 2015 à 21:38
@ duvent | 30 octobre 2015 à 17:17
"Le rôle de l'avocat est certes de défendre ses clients, et je ne crois pas que tenir une conférence de presse rentre dans ce cadre."
Il se trouve que c'est parce qu'il y a eu une "fuite" que les deux fugitifs se sont retrouvés face aux journalistes à leur arrivée. Reste à savoir qui a organisé la fuite en question. L'avocat, Christophe Naudin ? Un autre des participants à la rocambolesque entreprise, ou cela est-il parti de la République dominicaine pour qu'ils soient interpellés à leur arrivée en France ? Nous ne le saurons sans doute jamais.
Rédigé par : breizmabro | 30 octobre 2015 à 20:58
"...des éléments ont été portés à notre connaissance par les médias français, notamment sur les circonstances de leur interpellation et l'acheminement, par une voie détournée, des 26 valises contenant la cocaïne dans l'avion."
Je ne sais si vous avez voyagé en Falcon, mais 26 valises (rien que le fait de les compter je transpire), sans compter celles des passagers, cela me fait penser brutalement à un cendrier qui déborde de mégots... Bon, vu d'ici loin de tout, on peut imaginer un mauvais polar mais fichtre six cents et quelques kilos de cocaïne, arrivés par une voie détournée ce ne sont quand même pas des pistaches.
Cela m'aura toujours fait sourire, de même l'argumentation des époux infernaux, pauvres victimes d'un système qui leur en veut, d'un complot qui cherche systématiquement à les abattre.
Toujours le même refrain, innocents jusqu'au bout des ongles, parfaitement monsieur, dans le fond ils ont raison, la justice semble si imparfaite que de bons avocats, un peu d'argent et beaucoup de rouerie en sauveront toujours plus d'un.
Rédigé par : Giuseppe | 30 octobre 2015 à 20:49
@herman
"Concernant le trafic de drogue mon avis personnel c'est qu'il faudrait de toute urgence légaliser toutes les drogues. Pour stopper le trafic, mais aussi pour arrêter d'em... les consommateurs."
Je pense aussi que permettre la drogue serait bien. Arrêter de persécuter les drogués et d'enrichir encore les mafieux... Par contre, je pense que la drogue répond à beaucoup de besoins humains et qu'on ne va pas la supprimer. Il faudrait plutôt, je pense, en civiliser l'usage. Le vin est évidemment l'exemple indépassable d'une drogue et d'un art de vivre.
Enfin, drogue ! Dans drogue il y a le produit, la personne (métabolisme et passé) et l'usage.
Le vin peut être une drogue, un produit dont on n'arrive pas à se passer et qui vous détruit pour l'un, un acte de dégustation pour l'autre.
Un produit peut être considéré comme drogue par certains, pas par d'autres, être prohibé puis permis, permis puis prohibé.
A mon avis, le vrai problème de santé est l'addiction, qu'elle soit à telle ou telle drogue ou comportement.
Le problème est d'accompagner cela de mesures de protection, interdiction pour les enfants, information du consommateur, et de mesures de remplacement de l'enrichissement des talibans ou gens du même genre par des producteurs locaux payant taxe.
Le difficile sera de permettre sans sembler approuver, montrer que l'Etat ne joue plus les directeurs de conscience.
Pour moi, la prohibition de la drogue est exactement le même problème que la censure.
1 - Ce genre de réduction de la liberté est illégitime.
2 - Ces réductions de liberté s'étendent sans cesse : nouveaux produits interdits ou nouveaux tabous institués, élargissement de la responsabilité non seulement aux auteurs de propos incriminés mais par exemple des possesseurs de blog ou incrimination de pilotes, passagers, gens dont on ne peut pas savoir s'ils ont enfreint la loi ou ont été chargés de produits interdits sans le savoir.
Il faut raison... garder ? Plutôt trouver, en permettant à chacun d'être libre du moment qu'il ne nuit pas à la liberté d'autrui.
Qu'on en est loin !
Rédigé par : Noblejoué | 30 octobre 2015 à 20:39