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Ce soir je me suis fait un petit cadeau, les petites choses de Monsieur Bouquet, j'ai repris l'interview, l'ai entendu encore plus beau, et même après "mille fois" on est toujours à apprendre... "Polissez-le et le repolissez..."
Tout mis à la découverte avec talent, celui de l'acteur bien sûr, et celui du partenaire d'un moment.
Instant précieux, exceptionnel, plein de souffle et d'espoir.
A consommer pendant et après les fêtes sans modération.
Rédigé par : Giuseppe | 26 décembre 2015 à 23:50
Je m’étais promis de commenter davantage cet entretien.
Je cherche à analyser en quoi j’ai toujours trouvé Michel Bouquet si différent et si au-dessus de la plupart des autres acteurs. Il a offert une piste dans cet entretien, quand il a évoqué cette vieille actrice qui l’avait sidéré lorsqu’il était jeune, par sa sobriété et sa présence conjuguées. Il a raison, le théâtre est toujours à la limite du grotesque et du sublime. Les gesticulations le rendent insupportable et caricaturent les personnages auxquels les acteurs prêtent leur physique. Dans l’enflure il y a comme de l’indécence ou de la bouffonnerie, suffisamment pour que le spectateur, gêné, refuse de se prêter au jeu.
Michel Bouquet c’est le contraire de l’emphase. Il s’efface derrière son personnage, derrière le texte, et par son impénétrabilité discrète, il fait sentir le côté insondable et complexe de toute personne. Il ne fait pas écran à la dimension métaphysique (= au-delà du physique) des êtres à qui il prête vie. Les personnages qu’il joue ont un destin.
Je voudrais mentionner Laurence Olivier dont il parle. J’ai apprécié le passage où Michel Bouquet explique comment la rencontre de Hamlet avec le spectre de son père annonce la suite. Laurence Olivier joue sans doute Shakespeare avec l’excès que Shakespeare impose, mais il a une diction qui ressemble au jeu de certains pianistes qui « jouent toutes les notes de la partition » (quand on demandait à Sviatoslav Richter son secret, c’est paraît-il ce qu’il répondait : moi, je joue les notes de la partition). Les syllabes tombent l’une après l’autre comme des notes de musique, ciselées avec une fidélité au texte et un sens de l’artisanat qui priment sur le reste. Le « to be or not to be » de Hamlet est pour moi resté assez académique jusqu’à ce que je l’entende dit par Laurence Olivier : les silences, les inflexions de voix, un mot auquel je n’avais pas prêté attention jusqu’alors et qui, parlé d’une certaine façon, avec une certaine intonation, me faisait entrer dans le cheminement de pensée de Hamlet, et plus encore dans ses façons de ressentir les événements, avec leur côté décisif pour la suite de la tragédie. Et cette poésie constante de la langue, ses images en cascade, sa musique, qui entendue et non plus lue, agit sur tous les sens, satisfait et bouleverse, et désarme peu à peu. Maintenant, pour moi « to be or not to be », c’est la toccata et les fugues en ré mineur ! La compréhension par la lecture est intellectuelle. Alors que la voix d’autrui, quand elle est sans artifice, nous émeut. Maintenant je regrette de ne pas avoir entendu Michel Bouquet jouer Racine ou Molière.
Je n’ai jamais entendu un acteur parler si bien de ce qu’il appelle « comprendre » un texte, et qui consiste à faire émerger derrière les mots la vie, ce qui permet au spectateur de ne plus compartimenter en lui son intellect, ses sensations et ses sentiments. On saisit ce qui a pu attirer dans le théâtre ce jeune homme qu’il est resté. Cet entretien a complété ce qui me manquait au portrait de Michel Bouquet, la dimension joyeuse de sa personnalité, et son amour du texte.
Rédigé par : Lucile | 26 décembre 2015 à 13:26
Merci M.Bilger de nous avoir donné cette interview avec ce grand acteur.
Il faut attendre la 17ème minute pour sortir des questions convenues, rebattues : et là, oups, comme par hasard, Monsieur Bouquet pétille et répond avec joie à vos questions !
Rédigé par : Sileno | 22 décembre 2015 à 22:04
@ vamonos
"Rien n'a changé depuis que Michel Bouquet à imposé sa volonté à une famille qui n'avait rien demandé. Le fils comprend alors le pouvoir de l'argent."
Tout à l'heure nous évoquions la qualité des films qui sortent en ce moment, Marguerite en est un à voir. Parler cinéma est un immense espace de vie, la vraie comme la rêvée, je reprends la scène évoquée ci-dessus, la scène des chèques qui est d'une cruelle glaciale vérité. Aujourd'hui encore elle perdure sans un brin de poussière, pour de vrai.
Michel Bouquet signe son acte avec le talent subtil du personnage qu'il incarne pour en faire un geste éternel, la preuve on s'en souvient encore.
Toujours dans le détail anonyme du faire tellement juste, et pourtant si banal.
Rédigé par : Giuseppe | 19 décembre 2015 à 22:18
Mis à part le fait que PB a voulu absolument en faire un acteur de droite, avec ses récurrentes questions, Bouquet du haut de ses 90 ans, ne s'est pas laissé faire, une leçon . On n'attrape pas les mouches avec du vinaigre...
Rédigé par : Savonarole | 19 décembre 2015 à 12:19
Dans les années 70, au sommet de ses capacités physiques, Michel Bouquet faisait sensation vêtu de son costume bleu avec une cravate assortie. Son maintien, sa prestance imposaient le respect et le silence, tout pliait devant lui. Ma mémoire me joue des tours et je ne me rappelle pas le titre du film dans lequel il donnait une leçon à son fils au sujet du pouvoir que confère l'argent. Dans ce film, Michel Bouquet arrête sa voiture devant une maison choisie au hasard, sonne à la porte et annonce qu'il va acheter la maison et tout ce qu'elle contient à l'exception de ses habitants qui sont sommés de quitter les lieux sans rien emporter du tout. La famille attablée devant la soupe du soir commence par ricaner en expliquant que la maison n'est pas à vendre. Michel Bouquet ouvre son attaché-case, sort un chéquier et rédige une somme importante puis une deuxième pour les meubles et autres souvenirs. Le silence tombe, les convives se lèvent et quittent la maison pour toujours, sans rien emporter. Dans le film, trente ans plus tard, le fils hérite de la maison, ouvre la porte d'entrée, retourne dans la salle à manger, voit les assiettes couvertes de poussière, rien n'a changé depuis que Michel Bouquet à imposé sa volonté à une famille qui n'avait rien demandé. Le fils comprend alors le pouvoir de l'argent.
Rédigé par : vamonos | 19 décembre 2015 à 09:28
@Giuseppe - 17 décembre 2015 à 20h38
Magnifique témoignage de reconnaissance fait à ce grand acteur Michel Bouquet que j'aime beaucoup. C'est si joliment dit que je ne saurais faire plus beau. C'est très agréable de l'écouter. Sa douce voix et sa noble modestie sont très apaisantes. Il faut dire que M. Bilger brille aussi par son côté calme de superbe interviewer et permet à son invité avec patience et finesse d'exprimer le fond de ses pensées.
Bonne nuit
Rédigé par : Ellen | 17 décembre 2015 à 22:24
@ sbriglia 17 décembre 2015 à 09:40
Hum, hum je ne vois pas où j'ai dit que M. Bouquet jouait dans Parfum de femme, c'était un parallèle d'acteurs et de thème... Hum, hum les bulles seraient-elles déjà de sortie ? Il n'est pas encore minuit.
Rédigé par : Giuseppe | 17 décembre 2015 à 21:44
L'image d'en-tête avant lecture de l'entretien est magnifique, les yeux rieurs d'un enfant, la bouche et les pommettes relevées comme celles d'un clown amusé mais sans fard ni maquillage, la gaîté de vivre illumine ce visage.
Une vraie rencontre mise en lumière comme à l'accoutumée par un hôte perspicace et à la hauteur. Deux grands interprètes, dans deux registres différents, j'ai beaucoup apprécié le duo avec Mohed Altrad, celui-ci est de la même tenue, les acteurs sont différents, le registre pas si éloigné que l'on pourrait penser. Le talent est universel, vraie bouffée d'air et de jeunesse ! On en redemande !
Rédigé par : Giuseppe | 17 décembre 2015 à 20:38
Merci Monsieur Bouquet, un seigneur, sa modestie, son humilité, sa courtoisie, celles des très grands hommes, il a tout fait au cinéma, au théâtre, à la télévision, et aussi quelquefois il a prêté sa voix à quelques post-synchronisations, cette voix envoûtante, incomparable... Belle très belle carrière, merci !
Merci Monsieur Bilger pour ce joli cadeau de l'Avent ! :-D)
Rédigé par : eileen | 17 décembre 2015 à 17:04
Allons bon ! C'est le bouquet ! Giuseppe confond "Parfum de femme" où Bouquet ne joue pas, et "Le tigre se parfume à la dynamite"...
Question d'odorat, sans doute...
Curieux de ne voir chez ce prodigieux bonhomme que sa filmographie, détail de sa carrière vouée aussi et surtout au théâtre...
Rédigé par : sbriglia@Giuseppe | 17 décembre 2015 à 09:40
Un si grand bonheur que cet échange avec Michel Bouquet.
J'adore chez cet immense acteur ce mélange de l'intransigeance et de la douceur, l'humilité, l'orgueil, la subtilité, l'acuité. Et sa voix incomparable.
Merci !
Avec l'entretien avec Michel Erman, ma vidéo préférée.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 17 décembre 2015 à 07:44
Il est génial.
Dans beaucoup de ses personnages il joue avec son air enfantin, on voit dans cet entretien que c'est inhérent à sa personne.
Rédigé par : Alex paulista | 17 décembre 2015 à 03:17
La femme infidèle de Claude Chabrol - son meilleur sans doute pour le second - ou Parfum de femme de Dino Risi avec Vittorio Gassman...
Inoubliables tous les deux, hommes et femmes.
Merci monsieur Bouquet pour tout le plaisir rencontré à travers vos films et votre belle personne.
Rédigé par : Giuseppe | 16 décembre 2015 à 20:47
D'où me vient ce sentiment étrange de voir en quelque sorte un fils parler avec son père ?...
Rédigé par : sbriglia | 16 décembre 2015 à 15:47
Délicieux. Merci Michel Bouquet, merci Philippe Bilger !
Rédigé par : Lucile | 16 décembre 2015 à 15:43
Immense acteur. Nul mieux que lui ne pouvait interpréter le rôle de François Mitterrand dans le film "Le promeneur du Champ de Mars". Il était véritablement "habité".
A 90 ans son intelligence est intacte, sa culture impressionnante, ce qui ne l'empêche pas d'être d'une grande modestie.
Un exemple pour beaucoup de personnalités publiques particulièrement imbues d'elles-mêmes.
Un maître !
Rédigé par : Achille | 16 décembre 2015 à 10:43