"On croyait disparus les bons points à la fin des années 1990, et pourtant ils font un retour en force dans les salles de classe" (Le Parisien).
Cette excellente nouvelle, apparemment, ne fait pas le bonheur de tout le monde.
Pourtant la plupart des professeurs considèrent que les bons points valorisent les élèves et, miracle, la ministre de l'Education nationale les approuve en soulignant que "les enfants sont très attachés à ces marques de récompense, c'est valorisant. Je suis favorable à ce type d'évaluations positives, c'est très bien".
Les bons points sont du bon sens. Et une source légitime de bonheur.
J'ai envie tout de même, pour montrer jusqu'où un certain dogmatisme scolaire a pu aller avec les conséquences ravageuses qu'on devine, de citer l'appréciation délirante d'une agrégée de lettres, Eveline Charmeux, qui fut professeur d'école normale puis dans les instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM) : "Les récompenses individuelles n'ont aucun intérêt...Offrir un cadeau à un enfant parce qu'il a les meilleures notes, c'est scandaleux, c'est de la discrimination par rapport aux autres enfants. Le fait de ne pas donner une récompense devient une punition...Je ne crois pas à la notion de meilleur, de mauvais, de faible...Personne n'est supérieur aux autres...Les enfants qui réussissent bien à l'école ont de la chance..."
Quand j'ai lu cette profession de foi de pédagogie moderniste et d'égalité obligatoire, d'abord je n'ai pas voulu y croire. Mais elle ressemble tellement, au sujet des bons points, à ce que plus gravement on a instillé au collège et au lycée qu'elle est évidemment vraie.
Ce sont des discours de cette sorte et des conceptions aussi absurdement doctrinaires et contradictoires avec les désirs et les attentes de l'enfance qui ont irrigué les formations et cherché à inculquer qu'être le meilleur était une honte parce que cela ferait de la peine au pire. La moyenne homogène mais médiocre qui n'offense personne serait bien mieux que l'imprévisible et naturelle inégalité des talents, des mérites et de l'envie !
Une société accomplit un petit pas dérisoire dans la restauration de son honneur et de sa rectitude en rétablissant les bons points.
Il reste énormément à faire dans l'Education nationale et ailleurs pour que nous puissions reprendre espoir.
Et retrouver le moral.
Je ne trouve pas l'idée d'Eveline Charmeux absurde, et plutôt que de s'offusquer (oui oui, les profs sont des flemmards, Hollande un communiste, etc.), on pourrait y réfléchir. Ce n'est pas parce que les "anciens" ont eu un certain type d'éducation qu'il s'agit du seul qui vaille. L'éducation, ce n'est pas juste une idéologie, mais également une science. Étant donné des objectifs mesurables, on peut comparer objectivement différentes approches. Est-ce que les "bon points" permettent un meilleur apprentissage ? est-ce qu'ils ont un effet néfaste, notamment pour ceux qui n'en recevront jamais ? Toutes ces questions ont des réponses qui ne sont pas idéologiques.
Rédigé par : Philippe | 25 décembre 2015 à 19:56
"Les récompenses individuelles n'ont aucun intérêt... Offrir un cadeau à un enfant parce qu'il a les meilleures notes, c'est scandaleux, c'est de la discrimination par rapport aux autres enfants."
Sans m'offusquer, sans prendre la mouche, par compassion, je peux comprendre les motivations et les conséquences de cet état d'esprit. Le professeur doit environ 20 heures de cours à l'Education nationale, auxquelles s'ajoutent les heures de préparation des cours et de correction des devoirs. Si le professeur est dispensé de gérer des notes qui sont autant de bons et de mauvais points, alors il n'a pas besoin de corriger les devoirs, l'élève s'évalue lui-même à égalité avec les autres.
Le professeur dispose ainsi de plus de temps pour ses loisirs, pour faire des achats et relancer l'économie ce qui devrait faire plaisir à M. Macron. La semaine qui précède les soldes du début de l'année, le professeur va trouver dans sa boîte aux lettres des bons de remises, des chèques cadeaux, des invitations de la part de ses fournisseurs habituels. Tout cela ressemble fort à des bons points, n'est-ce pas ? Le professeur ne trouve rien à redire, le rétropédalage et le salto arrière idéologique étant de rigueur, les bons points vont être utilisés pour "faire des économies" dans les magasins.
Rédigé par : vamonos | 16 décembre 2015 à 11:48
C'est cette même conception ragréante ou bondieusarde de l'Education qui a conduit à l'augmentation du nombre des bacheliers dans la décennie 1990, notamment à l'époque où Lionel Jospin était Premier ministre. Ce sont les mêmes hiérarques et spécialistes de la pédagogie qui mettent leurs enfants dans "le privé" : considéré comme plus sélectif et exigeant envers ces chères têtes blondes rétives.
Pour certains dogmatiques laïcards, politiques ou même pas, il y a donc un double discours : gnangnan pour la multitude, terriblement dur quelquefois pour ses propres filles et fils : Henri-IV ? Cela tombe sous le sens. Janson-de-Sailly ? Cela fait un peu deuxième division, même si l'on y fréquente des gens très comme il faut et qui en connaissent, du monde. Ce qui peut toujours servir.
Rédigé par : scoubab00 | 16 décembre 2015 à 08:14
breizmabro, il est des citations que l'on n'a plus besoin d'attribuer à leur auteur tant elles sont connues. Je n'ai pas imaginé une milliseconde m'emparer d'une formule d'Audiard aussi connue !
Rédigé par : Jean-Dominique @ breizmabro | 14 décembre 2015 à 13:16
@ Jean-Dominique le 14 décembre 2015 à 01:23
"...il existe des poissons volants mais ça ne constitue pas la majorité du genre"
Pour une personne se voulant scrupuleuse vous auriez pu rendre à Michel ce que vous attribuez à Jean-Dominique..! :-(
@ Deviro | 13 décembre 2015 à 22:33
Ce n'était bien sûr pas un reproche, ni à M. Bilger ni à son billet, c'était juste un constat (humoristique) de la capacité que nous avons à polémiquer sur tout et... sur tout ;-))
Quant à votre photon qui a une masse nulle alors que je suis en plein régime préfestif, je vous le dis tout net je voterai pour lui, avec ou sans front républicain ;-)
Rédigé par : breizmabro | 14 décembre 2015 à 09:23
Je vais me faire l'avocat de la diablesse Eveline Charmeux.
Quand elle dit "Offrir un cadeau à un enfant parce qu'il a les meilleures notes, c'est scandaleux", elle me rappelle ce que m'expliquait ma mère quand j'étais au collège. Quand je lui indiquais qu'un ami qui avait eu une note bonne mais inférieure à la mienne avait reçu un bonus d'argent de poche, elle me disait que c'était pour moi que je devais travailler, pas pour une carotte d'argent de poche, et que de toute façon c'était d'un autre ordre, pas de nature à être payé par des biens achetés au supermarché.
Si c'est ça son idée, elle n'a pas tout à fait tort, au moins pour des ados en âge de comprendre.
Rédigé par : Alex paulista | 14 décembre 2015 à 05:15
@calamity jane
Je crois que c'est le bon sens même de constater qu'un enfant dont les parents sont enseignants, disponibles en fin de journée et pendant les vacances avec une bibliothèque minimale à la maison a évidemment plus de chances de réussite que celui qui ne peut profiter de ces avantages. Les statistiques sont écrasantes à ce sujet. Ce qui, c'est entendu, n'interdit nullement la réussite de l'enfant d'une femme de ménage mais la rend plus compliquée à obtenir. De même qu'un enfant d'enseignant peut devenir un cancre. Dans un cas comme dans l'autre, il existe des poissons volants mais ça ne constitue pas la majorité du genre.
@Xavier Nebout
J'ai quelques raisons de penser que je suis un peu mieux au fait que vous de ce qu'est la gauche. Être de gauche ne signifie aucunement, surtout lorsqu'on est Français, être marxiste et collectiviste, je ne l'ai jamais été. La philosophie politique de la gauche française, avant l'OPA du marxisme, résidait principalement dans la responsabilité individuelle, dans un principe d'anarchie qui suggère que tous les hommes sont à ce point responsables individuellement qu'un pouvoir supérieur n'est plus nécessaire. Utopie certes mais qui illustre que la responsabilité individuelle est au coeur de la tradition française de la gauche, dans laquelle j'ai toujours eu du mal à classer les conservatismes moraux du communisme. Que les individus s'organisent collectivement pour mutualiser les moyens et équipements afin de garantir à tous la protection, l'instruction et la prospérité, c'est juste le premier degré de la civilisation.
Rédigé par : Jean-Dominique @ calamity jane & Xavier Nebout | 14 décembre 2015 à 01:23
@breizmabro | 13 décembre 2015 à 16:13
D'un sujet ridiculement enfantin M. Bilger a fait développer sur son blog une polémique.
C'est lui, et seulement lui, vraiment ?
Si PB lançait sur la table un sujet tel que "le photon a une masse nulle", il y aurait du :
Le photon est une invention des gôchistesle photon est un concept juif ou mieux Le photon a détruit notre culture etc.
...On joue ?
Rédigé par : Deviro | 13 décembre 2015 à 22:33
Déçue, déçue, déçue... Mais rien ne sert de courir, il fallait partir à point. Nous avons trop tardé.
Rédigé par : anne-marie marson | 13 décembre 2015 à 21:52
@Marc Ghisnberg
Vous confondez socialisme et libéralisme.
Le libéralisme prône la liberté et donc la libération des héritages et castes, et la responsabilité individuelle. Le socialisme s'oppose au libéralisme en prônant le remplacement de l'initiative et par là-même la responsabilité individuelle, par l'initiative collective.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 13 décembre 2015 à 19:20
La mesure des bons points est la mesure de notre pusillanimité. Nous sommes des byzantins et là comme autrefois les hordes sont sous nos murailles.
La décomposition française s'inscrit dans celle de l'Europe, sauf que les autres pays européens savent faire marcher l'économie et la France non. Les erreurs colossales commises depuis des décennies tapissées d'une bonne haine trempée dans le soviétisme nous conduisent à être le ventre mou, la prostituée rêvée pour servir de houri dans les jardins d'Allah.
L'école, bien sûr, n'a pas échappé à ce phénomène. Des pédagos barbus et attachés aux basques de Staline jusqu'aux intellectuels décidant dans l'abstrait sans avoir aucune idée de ce qu'est un enfant, jusqu'aux prêtres qui prêchaient que l'état de grâce est en raison inverse du compte en banque, tout a été mélangé, l'esprit de débat s'est éteint au profit de l'invective, et l'heureuse exactitude au profit de l'emballage unique dont on tire qelques ismes dès qu'une opinion un tant soit peu originale se fait jour.
Ce soir, sans doute, les partis traditionnels sortiront vainqueurs de ces élections ridicules et se gargariseront de la "défaite" de Mme Le Pen. Tout ça reste grotesque, car les nuages s'amoncelant, l'orage finira par éclater, sous la bannière verte et noire. Alors il faudra tuer, une idée ou des gens ou les deux.
Pas de bon point dans cette ballade. Seulement une volonté affirmée, cruelle, irréaliste, de violer les consciences avec des récompenses, made in china, comme y sont peut-être imprimés les bons points qui ont l'heur de ne pas déplaire à Belkacem parce qu'ils sont précisément dérisoires.
La chance qui demeure c'est le fiscalisme démesuré des gouvernants qui pourrait pousser à la jacquerie. Et je crois savoir qu'il y a là-dessus de bonnes idées en cours à Bercy.
Rédigé par : genau | 13 décembre 2015 à 17:52
Et la Légion d'honneur, même bradée de manière curieuse à des gens qui donnent des coups de pieds à une baudruche caoutchoutée qui ne leur a rien fait, n'est-ce point l'équivalent d'un bon point (Napo aurait dit un hochet) ?
La solution : la Légion d'honneur à points, accordée à tous à la naissance avec le baccalauréat et la nationalité française, et susceptible d'être grignotée jusqu'à disparaître au fil des infractions, incivilités, crimes ou délits accomplis au cours de l'existence...
Rédigé par : Exilé | 13 décembre 2015 à 17:26
D'un sujet ridiculement enfantin M. Bilger a fait développer sur son blog une polémique.
Comme quoi ya pas que "nienienien... la race blanche" pour faire polémique, chez nous on peut polémiquer sur TOUT, y compris avec "Les bons points sont mauvais !"
On est les meilleurs, on est les meilleurs, on est, on est, on est les meilleurs !! :-D
Rédigé par : breizmabro | 13 décembre 2015 à 16:13
Une certaine gauche nivelle par le bas.
Tous également pauvres et incultes, en voilà un bel idéal (regardez nos ministres qui à défaut d'être pauvres sont souvent incultes) !
Comment croire que nous puissions être "égaux" alors que nous sommes tous très différents.
Ceci étant dit, un bon point doit aussi pouvoir récompenser un bon comportement (attention aux autres, service, sourire) et pas seulement une aptitude aux mathématiques. Mais alors ce serait donc à la tête du client ? Horreur.
Rédigé par : Paul Duret | 13 décembre 2015 à 14:24
@Xavier Nebout
Être de gauche ce n'est pas nier l'individu ni sa responsabilité. Bien au contraire, c'est oeuvrer pour le libérer de ses déterminismes, notamment sociaux. Que cela puisse passer par une lutte collective est une chose, l'objectif est bien que chaque individu soit pleinement libre et responsable.
Être de droite, selon moi et en schématisant c'est penser que l'individu est pleinement libre et responsable de façon en quelque sorte innée.
Rédigé par : Marc Ghinsberg | 13 décembre 2015 à 14:22
@Jean-Dominique Reffait
Lorsque vous dites "Je ne comprends tout simplement pas qu'on puisse être de gauche et s'opposer à cette reconnaissance du mérite", c'est que vous n'avez tout simplement rien compris à la gauche car la gauche, c'est l'irresponsabilité de l'individu et la responsabilité collective.
Dès lors, il n'y a de mérite que collectif.
Cette idéologie généreuse qui a trouvé son aboutissement avec Pol Pot, repose sur une erreur fondamentale car l'irresponsabilité anéantit l'homme en anéantissant l'individu.
Heureux pour vous que vous soyez un faux esprit de gauche.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 13 décembre 2015 à 11:02
Les bons points pour mézigue !
Les casseurs gauchistes de Sivens ont gagné ; le barrage sera annulé. Par peur de représailles électorales, sur ordre de ce pouvoir impuissant, le fait divers est passé presque inaperçu. Les patapoufs socialos se sont couchés comme des vermisseaux, les entreprises locales, les commerçants, les sous-traitants et autres acteurs économiques vont baisser le rideau ; le seul gagnant sera Pôle Emploi qui battra des records d'inscriptions dès lundi.
Qui avait dit que c'étaient les casseurs d'extrême gauche qui géraient l'économie de la France ?? C'est bibi ! Faut reconnaître que j'ai eu raison sur tous les sujets de société bien avant tout le monde, n'est-ce pas chers gauchistes ??
Rédigé par : sylvain | 13 décembre 2015 à 10:49
Mais c'est bien sûr ! l'origine sociale ! Jean-Dominique Reffait nous donne pour chaque sujet d'inégalités de bonnes raisons de croire que tel milieu a plus de chances qu'un autre. Et hop ! en selle "l'enfant d'un milieu modeste".
Qui vous dit que les milieux modestes sont ignares et ne s'intéressent à rien ?
Les exemples de fils de femme de ménage connus de tous (voir la chaîne Youtube de Philippe Bilger) sont des enfants qui ont vu les mères dans la rigueur de leur travail tenir tête parce qu'elles savaient les qualités de leur enfant avant même qu'ils ne fréquentent l'ENMammouth !
Vous semblez traiter les familles modestes comme étant "hors champ" du temps social mais "chanceuses", bien sûr !
Quelqu'un ici cite Coluche. Il pouvait sans doute dire "ça vient tout seul" l'art de pointer les travers de tous... et ce serait donc anormal parce qu'un "fils de" ne l'aurait pas fait, montré, avant lui ?
C'est ce que vous vouliez dire Jean-Dominique Reffait ?
Le désespoir aussi peut être créatif.
AH ! LES CODES ! Dans la société de laquelle je suis une contemporaine c'est simple. Si j'en connais un, je devine tous les autres puisque c'est le même moule qui les fabrique...
Sinon, les aînés racontaient que les bons points ne récompensaient pas uniquement les efforts du travail d'étude proprement dit mais également certains comportements fraternels ou des qualités humaines remarquables dans une situation scolaire donnée.
Ils m'auraient menti les aînés ?
Rédigé par : calamity jane | 13 décembre 2015 à 10:08
Mais, ciel, tu es déjà pardonné, car Dieu ne se venge pas, il laisse celui qui ne l'a pas choisi s'autodétruire, le malheureux. Dis-lui, à celui-là, et puis à toi, aussi, ciel : c'est quand tu veux que tu reviens, au royaume de celui qui ne juge pas, tous les deux vous partagerez le veau gras, le pardon et la joie.
Rédigé par : aliocha | 13 décembre 2015 à 09:02
Supprimer les bons points aux élèves... mais les Palmes académiques qui sont les bons points décernés aux professeurs dont on a reconnu le mérite d'avoir été de très bon ambassadeurs dans le développement des savoirs ordonnés par les instructions officielles, même si ces instructions furent source d'erreurs grossières ?!
Rédigé par : marie | 13 décembre 2015 à 08:23
On ne peut pas rétablir une école de qualité quand cette école a à sa tête quelqu'un d'aussi flasque que NVB, qui navigue au gré du vent , ou au gré des flots, entre deux eaux.
Comme Donald Trump, qui est tout sauf médiocre, et qu'on menace du bûcher parce qu'il veut interdire l'entrée des USA aux musulmans. Yes, Donald, juste do it.
Enfin, maintenant que la Bretagne est plus célèbre par l'imam de Brest que par les galettes de Pont-Aven, j'ai été amusée de voir dans la vidéo qui tourne en boucle au sujet de la musique, à la fin, après une longue série de menaces d'être changé en porc ou de finir dans les feux de l'enfer, l'imam demande : "Est-ce que quelqu'un aime encore la musique ?"
On voir un enfant lever le doigt. Celui-là n'a rien compris au plan de l'imam, mais il sera sauvé. Mais un sur cent, c'est peu.
Rédigé par : anne-marie marson | 12 décembre 2015 à 22:53
@ ciel
La façon de le dire est osée. Mais le constat est juste. Nous, nous la France, ne savons pas ce que nous faisons. Et je crains que la prophétie ne se révèle juste.
"Non, ils ne sont pas de plus grands pécheurs que les autres, mais si vous ne vous repentez pas, vous périrez comme eux".
Rédigé par : Denis Monod-Broca | 12 décembre 2015 à 22:20
Cher Philippe,
Tout, tout, tout, nous saurons tout sur le bon point.
Depuis celui qu'il ne faut pas mettre à la fin d'un tweet pour ne pas perdre un caractère sans doute jusqu'à cette marque d'encouragement qu'il est.
Après avoir griffonné ces quelques remarques sans relief, il nous serait possible de disserter sur la méthode active, la globale, d'interroger Madame Charmeux sur son hostilité au complément d'objet direct et indirect, mais nous ne ferons que remercier les yeux patients qui font disparaître à notre grand soulagement coquilles et coquillettes.
L'une de nous dans la volonté de sauver les mots a osé signaler une boulette inscrite à la craie blanche à voix haute. La directrice de la petite école, les joues rouge sang l'a ignorée une année entière.
Rouge sang. Où est passé le Grévisse ?
Polony et Cazeneuve auront un bon point lorsqu'ils auront révisé l'accord du nombre avec le nom. Cela nous évitera d'entendre cent trente zarmes et cent zarmes à l'Assemblée.
Certains s'attribuent les bons points en s'applaudissant fort de la réussite d'un accord de la COP21 qui n'aura la qualité d'un accord que lorsqu'il aura été validé par les votes des parlementaires de chaque pays. Que de grands sourires pour eux-mêmes.
Voyez-vous, l'autosatisfaction est déjà un bon point.
Pour revenir sur l'émission "Polonium" et pour en reprendre les termes odieux si vous avez plus de cinquante ans de sexe masculin, si vous êtes dépigmenté ou albinos, bourgeois ou devenu bourgeois, tous les malheurs de ce monde sont de votre faute et vous êtes bon pour aller au coin.
Il faut être tout amour, tout nounours, tout "calinou" pour être au premier rang de l'avenir.
Et surtout revoir de A à Z la notion de héros. Un héros zen, pas trop viril, qui ramasse de l'argent pour une cause, qui cause bien et qui ne cherche pas des noises.
"Tu vas voir ta gueule à la récré" n'est plus d'actualité !
françoise et karell Semtob
Rédigé par : semtob | 12 décembre 2015 à 21:27
Etrange sentiment qui se dégage de la lecture rapide des commentaires, d'un côté l'Education nationale des années 50 aurait produit des Folcoche, de l'autre "il vaut mieux être riche et faire des envieux que pauvre et inspirer de la pitié".
En France l'éducation est basée sur l'effort, la difficulté, pour apprendre il faut souffrir, en totale opposition avec ce qui se passe aux USA où l'on apprend dans la joie, en jouant, sans jamais rien dramatiser, selon l'adage il faut faire les choses avec sérieux, sans jamais se prendre au sérieux !
Rédigé par : eileen | 12 décembre 2015 à 21:12
@xc 12.12.15 - 18.31
Merci Monsieur l'Inspecteur du Lycée Pa du Lycée Papillon ; je n'avais pas oublié l'auteur, je ne le savais pas... merci pour ces 3.18 de pur réalisme que j'ai fait écouter à ma grand-mère (94 ans) émue d'entendre Georgius.
Rédigé par : eileen | 12 décembre 2015 à 20:00
Le cas de cette Eveline Charmeux n’est hélas pas unique, dans feu les IUFM ce type d’enseignants était fréquent et notamment leurs discours pédagogiques.
A titre anecdotique j’avais dans la fin des années 90 pour voisin un professeur d’économie de lycée, qui faisait des vacations en sociologie dans l’IUFM de ma ville : le bougre exhibait fièrement un niveau de bac + 12. Il m’a montré ses cours à l’IUFM, et ceux-ci étaient dans sa spécialité du même genre que la dame que vous citez. J’ai rencontré chez lui plusieurs de ses collègues faisant des vacations dans cet IUFM, leurs discours étaient identiques et cela quelle que soit leur spécialité : un jargon égalitariste délirant, mêlé à un marxisme ultra-orthodoxe.
J’ose espérer que leurs étudiants futurs enseignants avaient un certain recul, vis-à-vis de leurs « brillants » pédagogues.
Rédigé par : Trekker | 12 décembre 2015 à 19:58
Rédigé par : breizmabro | 12 décembre 2015 à 17:40
Votre message sent le vécu.
Quant à cette histoire de bons points, comme je l'insinuais plus tôt, mais peut-être cela a-t-il échappé à certains, on ne peut avoir le beurre et l'argent du beurre et le Q de la etc.
Et si le rôle de l'éducation est certes de savoir récompenser à juste titre, il consiste aussi à sanctionner les partisans du moindre effort.
Quant à ceux qui ont hérité de talents particuliers, ou supérieurs au commun des mortels ou qui, en vertu de leur naissance, bénéficieraient d'un avantage notoire, ils ont plus de devoirs que d'autres, ayant d'abord à se montrer dignes de ce qu'ils ont reçu, plutôt qu'en faire étalage ou tenir pour acquis ce qu'ils ont eu sans mal.
Rédigé par : Mary Preud'homme | 12 décembre 2015 à 19:29
La vie est une lutte permanente et c'est sur les bancs de l'école de la République que l'on doit s'y former.
Oui, quels que soient les bons ou mauvais points distribués - ou plus du tout - par l'école (qu'elle soit l'école de la République ou tout simplement l'école de toujours, ce qui aurait dû rester le cas) la vie distribuera aussi ses mauvais points de son côté, en se contrefichant particulièrement des inégalités ou des classes sociales : même des gens plus égaux que d'autres pourront être sanctionnés par elle...
Rédigé par : Exilé | 12 décembre 2015 à 19:01
@eileen | 12 décembre 2015 à 17:50
"A l'adresse de - certains - de la classe politique française actuelle et des très jeunes tire-au-flanc, une citation dont j'ai oublié l'auteur...
"Oui je suis le dernier, je passe pour fainéant, mais je m'en fous, je suis près du radiateur et comme plus tard je veux devenir ministre moins je serai calé plus j'aurai de valeur ! !"
C'est tiré d'une célèbre chanson (à la fin) :
https://www.youtube.com/watch?v=u9MWiG15JN4
Rédigé par : xc | 12 décembre 2015 à 18:31
France, tu renies le Dieu qui t’a donné la puissance et la gloire.
Seigneur, pardonne-moi personnellement. Et pardonne-moi en tant que Française : devant toi j’ai honte des décisions prises, tant par le gouvernement (je suis Charlie) que par les instances judiciaires. La Cour de cassation a validé un mariage gay franco-marocain, au mépris du Maroc qui ne le reconnaît pas. La France signe, oui… et provoque. Pardonne-lui «elle» ne sait pas ce qu’elle fait ! Envoie sur nous ton Esprit Saint pour que les consciences se réveillent… Pardon !
France, mets tes drapeaux en berne et prépare-toi pour la vengeance de Dieu. Tu seras abattue, humiliée, ravalée au rang de plus pauvre des pauvres, car tu n’as su saisir la main que je t’ai tendue.
Fière, arrogante, odieuse, tu proclames devant ma face tes ignominies avec un aplomb que tu ne peux puiser que dans les puissances infernales ! Comment oses-tu «défendre les juifs» en faisant mémoire de l’holocauste alors qu’aujourd’hui en tous tes centres de santé l’on s’acharne à tuer l’enfant qui n’est pas né et à exterminer avec méthode les malades que l’on y a confinés à force de tranquillisants.
France, tu renies le Dieu qui t’a donné la puissance et la gloire tandis que tu t’attachais à défendre sa loi divine… Où cours-tu sans élan, disais-je il y a quelque temps ! Maintenant, loin, oh loin de revenir vers moi, tu ne cours pas mais tu te précipites avec frénésie vers l’abîme, entraînant à ta suite tous ceux qui sont venus vers toi : terre de liberté et de respect de chacun !
Hypocrite, ton jeu macabre se dévoile et sous ton fard paraît ton teint blafard et ton cœur empli de peur et de haine. Tu n’existes plus, tu as vendu ton âme au diable.
Désormais, je te délaisserai et tu vivras le sort que je réserve à ceux qui, non contents de me trahir, semblent s’en glorifier. Il te faudra descendre jusqu’à toucher le fond de la misère… et jusqu’à reconnaître ton péché si tu veux un jour te relever. Je te retire tes hautes protections et te livre à toi-même et à tes desseins mauvais.
Rédigé par : ciel | 12 décembre 2015 à 18:20
Les cerveaux ont été tellement lessivés depuis quarante ans que les sorties telles que celles de Mme Charmeux sont devenues habituelles. Le mérite ? une notion abstraite et subjective, une antithèse de la gauche égalitariste.
Plus le temps passe, plus on en voit les conséquences absurdes.
Lorsqu'une société trouve que tout se vaut et qu'une majorité des gens n'ont plus le sens de la compétition, cette société se meurt de mélancolie faute d'espoir... et c'est ce qui arrive à la société française. Cela commence à l'école et continue dans le milieu professionnel ou politique, une espèce de bovarysme qui gagne du terrain.
Un mal-être profond et diffus.
Rédigé par : Michelle D-LEROY | 12 décembre 2015 à 18:18
"Après de brillantes études primaires (ô combien !) qui me conduisirent à chuter au certificat d'études (CEP), je décidai de ne pas retourner à l'école afin de ne pas connaître l'horreur de l'échec" - "Les hommes naissent libres et égaux, mais certains sont plus égaux que d'autres", ainsi s'exprimait Coluche !
J'ai aimé tout au long de l'année les croix d'honneur etc. et en fin d'année la remise des prix et sa cérémonie très cérémonieuse ahaha, coincée dirait-on maintenant, les prix d'honneur, les prix d'excellence etc. des gros livres et leur ruban rouge... grande fierté... même pour ceux ou celles qui avaient un accessit de gymnastique ahaha
Dommage que l'Education nationale qui fait tant de cas du bac n'ait jamais eu l'idée de l'assortir d'une cérémonie comme aux USA... Que vaut un résultat affiché sur la grille d'un groupe scolaire, dont le diplôme sera envoyé par La Poste... plus tard !
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A l'adresse de - certains - de la classe politique française actuelle et des très jeunes tire-au-flanc, une citation dont j'ai oublié l'auteur ...
"Oui je suis le dernier, je passe pour fainéant, mais je m'en fous, je suis près du radiateur et comme plus tard je veux devenir ministre moins je serai calé plus j'aurai de valeur ! !"
Rédigé par : eileen | 12 décembre 2015 à 17:50
@ Mary Preud'homme | 12 décembre 2015 à 15:16
Moi, interne à dix ans chez les "bonnes" soeurs, quand nous avions une mauvaise note de discipline c'était : apprendre au pied du lit du dortoir les évangiles selon Saint Truc ou Saint Much (faut souligner quand même que Jésus, né en Palestine, n'avait que des potes qui s'appelaient Luc, Jean, ou Pierre sur qui... etc. (C'est assez troublant)
Ou, si faute grave du genre : plusieurs fois le lit pas fait au carré + n'avoir pas été à l'heure aux vêpres = privé de sortie (vu qu'on ne sortait qu'une fois par mois chez nos parents ça c'était THE sanction).
Côté bons points ? aucun souvenir. Pourtant, cinq ans d'internat... Ah si, l'évêque venait une fois par an (vers 15h) en fin d'année, pour distribuer les prix pour les trois du podium, devant des familles fébriles.
Une fois j'ai eu un prix en je ne sais plus trop quoi. Sport ? Bref on m'a remis un bouquin improbable.
Mais depuis j'ai eu des enfants et des petits-enfants, et ma boîte de bons points se remplit et/ou se vide selon des critères délicats car, comme pour le bon vin, y'a de bonnes et de moins bonnes années ;-))
Rédigé par : breizmabro | 12 décembre 2015 à 17:40
C'est dans les collèges populaires que ce système de récompense au quotidien donne les meilleurs résultats (bon point, mot positif, etc.). C'est dans les collèges populaires que l'apprentissage du latin accélère la réussite des élèves. La négation de cet élitisme républicain est à l'inverse des objectifs de promotion sociale. Je ne comprends tout simplement pas qu'on puisse être de gauche et s'opposer à cette reconnaissance du mérite : si l'on voulait, sous couvert d'une modernité abstraite, maintenir le statu quo social à l'école, on ne s'y prendrait pas autrement.
Cette perversion de l'égalité en égalitarisme est parfaitement illustrée par le parcours de Mme Chartreux dont la biographie sur son blog révèle qu'elle est fille de deux enseignants et qu'elle est le produit standard de la reproduction des élites. Elle n'a pas eu besoin, elle, de bons points pour stimuler son travail : papa et maman avaient l'esprit et le temps de lui apporter ce qui manquait à ses camarades enfants d'ouvriers. Elle a grandi dans et par l'école ; sitôt ses études finies, elle y est retournée professionnellement, elle en connaît tous les codes, elle ne connaît que ces codes. Elle a eu de la chance, mais est-ce le cas de tous les enfants ?
Casser le déterminisme social à l'école exige de considérer chaque élève comme un individu sans le rendre solidaire des résultats du groupe. Les enseignants savent qu'il faut récompenser à la fois le haut niveau d'un élève et l'effort soutenu d'un autre qui serait d'un niveau plus faible. Un enfant issu d'un milieu modeste et qui ne dispose pas à la maison de parents pour le stimuler (faute d'instruction, de temps, d'argent) a besoin de cet espace privilégié qu'est l'école pour avoir le sentiment d'être reconnu : l'égalité républicaine, c'est cela, c'est corriger l'inégalité de naissance qui permet à l'un de trouver à l'école la récompense que l'autre retrouve chez lui. Il n'y a pas de véritable égalité sans distinction du mérite individuel.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 12 décembre 2015 à 17:04
L'essentiel est de récompenser le mérite et de sanctionner les habitués du moindre effort.
La vie est une lutte permanente et c'est sur les bancs de l'école de la République que l'on doit s'y former. Nos maîtres en blouse grise savaient s'y prendre pour amener leurs élèves au meilleur d'eux-mêmes en fonction de leurs possibilités. Rien n'est à inventer, par contre tout peut être amélioré.
Rédigé par : Jabiru | 12 décembre 2015 à 16:25
Pour que madame Evelyne Charmeux trouve louable le principe de la récompense il faudrait qu'au bout de 10 bons points l’élève puisse avoir une image du guide suprême :
http://www.ndf.fr/files/2015/05/Hollande-Mao.jpg
Rédigé par : hameau dans les nuages | 12 décembre 2015 à 15:18
Ne pas oublier qu'à l'époque des bons points pour les élèves méritants, il y avait aussi toutes sortes de châtiments pour les mauvais, sinon les cancres : coups de règles sur les doigts, gifles, retenues, jusqu'au fouet pour mater les fortes têtes ! Et même pince à linge à la langue pour les bavard(e)s invétéré(e)s... Si si ! Sans compter les inévitables centaines de lignes qu'il convenait de recopier à la plume et sans faire de taches, s'il vous plaît ! Plus l'accueil (souvent musclé) qui vous attendait à la maison quand vous aviez fait l'objet d'un blâme ou même de simples mauvaise notes ! La double peine quoi ! Toute une époque que les moins de soixante ans ne peuvent pas connaître !
Alors rétablir les bons points pourquoi pas ? Mais avec tout le reste ? Chiche !
Rédigé par : Mary Preud'homme (cap ou pas cap !) | 12 décembre 2015 à 15:16
Je fais partie de l'ancienne génération, celle de Philippe Bilger, qui n'a jamais été choquée de la rétribution symbolique que certains établissements proposaient aux écoliers !
Dans l'école libre où je me trouvais, le premier de classe avait la "croix rouge" et les deux suivants héritaient de la "croix verte".
Je n'y prêtais pas plus d'attention jusqu'au jour où mon institutrice m'a décerné la croix verte !
Malgré ma paresse, je n'ai eu de cesse de vouloir décrocher la rouge…
C'est à ce moment que j'ai compris que l'émulation en toute chose constituait le ressort du progrès !
Pour le reste, c'est-à-dire ce qu'est devenue l'EN : RIP !!
Rédigé par : caroff | 12 décembre 2015 à 14:28
@ Xavier NEBOUT | 12 décembre 2015 à 11:34
"...les bons devraient être pénalisés au profit des mauvais, puisqu'ils sont privilégiés au départ" :-D
Ce n'est pas tout à fait faux et parfois ça existe.
Ma petite-fille a été en 5ème avec un élève autiste Asperger. Il avait 10 ans, il s'ennuyait beaucoup en français mais il adorait les maths et la physique, genre c'était ses jeux télé à lui. Il avait tout le temps toutes les bonnes réponses.
Au bout d'un trimestre les autres élèves, dont ma petite-fille, et les profs qui devaient se bouger le c.. pour être à la hauteur de cet insolent, ont assigné ce perturbateur au fond de la classe. Rien n'y faisait, lui était toujours dans "Qui veut gagner des millions" il levait le doigt tout le temps. Du coup les profs l'ont ignoré. Zappé. 0 bon point.
Comme en dehors de sa classe il était trop jeune et trop introverti pour jouer avec les grands ils était tenu à l'écart pendant les récrés, et même à la cantine.
Bref après les vacances de Pâques personne ne l'a plus revu au bahut. Grand ouf de soulagement pour tout le monde y compris pour ma petite-fille qui, elle, ramait comme une esclave dans sa galère de maths (faut dire que ce petit c.o.n lui avait proposé de l'aider en maths. 10 ans ! la honte !)
Maintenant ma petite-fille a 21 ans, elle prépare un métier qui lui fait une démonstration chaque jour de ce qu'est l'injustice, et pas simplement celle décrite par notre célèbre fabuliste, mais aussi celle réservée aux différences.
A lui on a volé sa boîte de bons points et personne n'a été puni.
J'ose croire que de temps en temps elle repense et repensera à son année de 5ème dans son futur métier.
Rédigé par : breizmabro | 12 décembre 2015 à 13:51
Et pourquoi ne pas distribuer les bons points discrètement par La Poste ?
Ainsi l'effet positif du dispositif n'entraîne pas avec lui le négatif dénoncé par ses contempteurs...
Rédigé par : herman | 12 décembre 2015 à 13:46
La Bible ne dit-elle pas que les premiers seront les derniers et les derniers seront les premiers ?
Je rajouterai que pénaliser les premiers pour qu'ils deviennent derniers et avantager les derniers pour qu'ils deviennent premiers permettra de placer en dernier les premiers, mais comme les derniers redeviennent les premiers et inversement, au final en étant placés en dernier sans récompense, les premiers redeviennent premiers et les derniers retrouvent leur dernière place, non ?
Il est assez simple de complimenter non les résultats, mais les efforts fournis.
Je crois que la chance pour un élève est d'avoir un enseignant qui a eu des difficultés scolaires.
A titre personnel, entre une classe de travailleurs et une de branleurs qui n'écoutent rien, je ne crois pas que ce soit une question de récompense.
La saveur marginale de la récompense pour le mauvais élève aux yeux des notes est cependant plus grande.
Mais si le mauvais élève est en fait mauvais car surdoué, il comprend qu'il n'a pas droit à une récompense.
Sa lucidité face à l'absence de lucidité de ses enseignants est son lot de consolation,
Aux enseignants de se remettre en cause. Ils ont le temps, ils ont plein de congés.
Rédigé par : stephane | 12 décembre 2015 à 13:42
@Achille
Comme quoi, dans la vie, il vaut mieux avoir la tête bien faite que la tête bien pleine. Je connais des cerveaux qui n'ont pas une once de jugeote et qui se plantent lamentablement dans tout ce qu'ils entreprennent. Moralité, quand on a les pieds à plat, en général on voit juste. C'était ma pensée du jour !
Rédigé par : Jabiru | 12 décembre 2015 à 13:39
Offrir un cadeau à un enfant parce qu'il a les meilleures notes, c'est scandaleux, c'est de la discrimination par rapport aux autres enfants. Le fait de ne pas donner une récompense devient une punition...Je ne crois pas à la notion de meilleur, de mauvais, de faible...Personne n'est supérieur aux autres...Les enfants qui réussissent bien à l'école ont de la chance...
Mais de quoi je me mêle ?
Voilà encore une réaction d'apparatchik qui se prend pour Dieu le Père et veut refaire la création sous le prétexte qu'il y régnerait trop d'inégalités au lieu de faire le travail pour lequel il est censé être payé...
Et tout cela venant d'une personne appartenant à un organisme prétendant enseigner aux autres alors qu'elle ignore la distinction existant entre l'égalité en droit et l'égalité en nature.
Oui, les hommes sont différents, et alors ?
Une société de clones parfaits serait-elle encore vivable ?
Et au fait, n'est-il pas étrange de constater que ceux qui s'acharnent à pratiquer un nivellement par le bas digne de Procuste dans le domaine du savoir sont souvent les mêmes qui se pâment devant le spectacle (scandaleux si l'on se base sur leurs principes) représenté par des manifestations sportives, comme les Jeux Olympiques par exemple, véritable apologie de l'élitisme inégalitaire et de la sélection par l'effort ?
Mais de manière générale, le comportement de ces gens qui usent de leur position administrative pour se croire tout permis est de plus en plus intolérable.
Voilà des gens qui ne représentent qu'eux-mêmes, qui ne sont pas élus et qui prétendent régenter au nom de leurs théories fumeuses la vie de millions de personnes qui ne leur ont rien demandé, en leur imposant leurs caprices ou bien leurs lubies aberrantes, comme cela a été aussi le cas pour cette théorie-du-genre-qui-n-existe-pas mais qui fait tout de même l'objet de colloques universitaires (?) au frais du cochon de payant...
Bien entendu, ces comportements de nuisibles destructeurs se rencontrent également dans d'autres domaines, comme dans celui de la justice avec les effets désastreux que l'on sait.
Et la démocratie dans tout cela ?
Rédigé par : Exilé | 12 décembre 2015 à 13:25
S'améliorer, c'est améliorer les autres.
Bien à vous.
Rédigé par : Daniel Ciccia | 12 décembre 2015 à 12:01
Mais elle a raison, Eveline Charmeux.
De même qu'un bon élève est tout simplement un enfant chanceux et qu'un mauvais est peut-être plus méritant qu'un bon de ne pas être plus mauvais encore, un voyou n'a pas à être puni pour ne pas avoir eu la chance d'être bien élevé. Tout au plus doit-il être mis quelque temps à l'écart de la société.
On peut même dire que les bons devraient être pénalisés au profit des mauvais, puisqu'ils sont privilégiés au départ. C'est la discrimination positive.
La hiérarchie sociale est très représentative de ce principe.
Pour réussir en affaires et en quoi que ce soit :
- il ne faut pas tant être méritant qu'être fils de franc-maçon ou maçon soi-même pour être pistonné aux entrées des grandes écoles ou au CNRS dont tous les concours sont magouillés depuis longtemps.
- pour voir toutes les obstructions administratives se lever comme par miracle, pour avoir son permis de construire sans entraves voire borderline, ne pas être victime de contrôles fiscaux zélés sur la forme, etc. etc., il faut d'abord être franc-maçon.
Mais pire : l'homme honnête, et pire encore : l'homme d'honneur, est considéré comme un psychorigide qui n'a pas sa place dans la collectivité, c'est un fasciste au moins en puissance, un ennemi de l'humanité.
Toujours pire encore : c'est l'homme d'honneur qui en plus est compétent, c'est-à-dire invulnérable. Alors celui-là, c'est un danger public capable de s'en prendre aux représentants de la démocratie et de la justice. Il faut le fusiller.
En somme, seule la voyoucratie peut être qualifiée d"humaniste.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 12 décembre 2015 à 11:34
La chance est une escroquerie. C'est l'argument massue de la médiocrité interdisant de s'interroger sur les compétences et l'investissement individuels.
L'éducation a besoin d'autre chose que de professions de foi. Ce serait presque drôle si ce n'était pas tant en décalage avec la problématique de l'éducation en France en 2015.
Car, dans le fond, le problème principal n'est pas celui de l'éducation des fils d'enseignants, de notables ; d'une manière générale des fils de ceux qui font ou décident l'éducation scolaire. Le problème est celui de l'éducation dans les zones où la violence et l'économie interlope est la règle. Et dire par là que la chance est maîtresse, dire par là qu'il n'y ni faible ni meilleur, c'est insulter la poignée de gamins qui résistent à la pression de la conformité et à l'argent facile, et qui font le choix d'être studieux.
Rédigé par : Marcel Patoulatchi | 12 décembre 2015 à 11:00
"Une société accomplit un petit pas dérisoire dans la restauration de son honneur et de sa rectitude en rétablissant les bons points."
Oui.
Rédigé par : Franck Boizard | 12 décembre 2015 à 10:32
Bonjour,
Je ne suis pas élitiste, loin s'en faut. Les premiers de la classe qui sont sortis majors de promo de grandes écoles et sont devenus les sherpas, spin doctors et autres visiteurs du soir de nos quatre derniers présidents m'ont suffisamment convaincus que ces forts en thème bardés de diplômes prestigieux étaient loin d'être des visionnaires inspirés.
Mais je pense que la récompense a toujours agi comme un vecteur facilitant l'épanouissement de l'élève. Elle dope sa motivation et le conduit à vouloir progresser.
Elle doit simplement être distribuée avec discernement. Non pas forcément pour un travail impeccable, mais aussi et même surtout pour encourager un élève qui a fourni un travail moyen qui laisse apparaître une réelle progression.
L'effort d'un élève moyen voire pas très doué, est bien plus louable que les résultats d'un élève qui survole les cours sans la moindre difficulté.
L'erreur pédagogique serait, bien sûr, ce nivellement par le bas que prônent certains éducateurs au motif qu'il ne faut surtout pas traumatiser les élèves qui ont des difficultés scolaires.
Ce n'est certainement pas leur rendre service car dans la vie active ils seront inévitablement confrontés à la compétition avec leurs collègues de travail et dans la vraie vie c'est toujours le meilleur qui l'emporte.
Rédigé par : Achille | 12 décembre 2015 à 10:26
Il aurait fallu ajouter dans votre billet que les bon points se transforment pour les adultes en remise de médailles avec rubans de couleurs différentes.
Nous avons les bons points de M. Nobel dans presque toutes les disciplines. Les bons points du ministère de l'Agriculture et ceux de la Culture. Les bons points des arts divers et variés et, ceux célèbres de la Légion d'honneur avec toutes ses gradations, délivrés sous forme de croix (hummm) pour la porter sur les vêtements d'apparat et en réduction pour les porter sur les revers de veste pour que tout le monde sache quel bon élève, sage, on a été.
Evidemment je ne peux oublier toutes les ficelles, étoiles et décorations diverses des différentes armées, délivrées elles aussi sous forme de croix enrubannées, y compris à titre posthume.
"Une société accomplit un petit pas dérisoire dans la restauration de son honneur et de sa rectitude en rétablissant les bons points."
Vous auriez dû ajouter "à l'école", car pour ce qui est des "bons points" pour adultes il n'y a pas "restauration" mais inflation...
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Y'en a un qui vient de voir sa boîte de bons points renflouée, c'est l'ami Plenel, notre trotskiste subventionné par les gouvernements successifs.
Pensez donc : "Après un débat houleux et un vote debout dans un hémicycle déserté, les députés ont adopté par 11 voix contre 10 l'effacement de l'ardoise fiscale de 4,2 millions de TVA due par Mediapart, dirigé par Edwy Plenel"
Enfin un petit patron satisfait qui ne votera pas FN :-D
Rédigé par : breizmabro | 12 décembre 2015 à 09:53
Je propose d'attribuer un bon point à Philippe Bilger pour ce billet.
Rédigé par : Marc Ghinsberg | 12 décembre 2015 à 09:29