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14 janvier 2016

Commentaires

Gavot

@ J.Marques
"Vous demandez où serait la justice ? Elle est dans les attendus du procès suite aux délibérations du jury."

Manifestement vous ne m'avez pas lu.

Quant aux "attendus du procès"... les arrêts de cour d'assises n'étaient pas motivés à l'époque.

J.Marques

Ce froid assassin a eu sa chance.
Il n'a pas su la saisir, qui plus est pour faire du trafic de drogue, tant pis pour lui.
Qu'il finisse sa vie hors la société qu'il a bafouée.
Qu'on l'oublie au fond de son trou.

@ Gavot

Vous demandez où serait la justice ?
Elle est dans les attendus du procès suite aux délibérations du jury.

kalanchoe

@sylvain

C'est bien ce qu'il me semblait, les différences se situent à la marge : de la boisson, de la viande... et le couvre-chef.

Lucile

@Philip_Marlowe

Ne vous taisez pas trop longtemps, vos billets sont toujours intéressants !

Philip_Marlowe

Je m'aperçois d'une horrible erreur de ma part dans la manière que j'ai de formuler que les décisions à son sujet [Patrick Henry] relèvent de la juridiction compétente, pas d'un quelconque café du Commerce.

Cela pourrait donner à penser que c'est ainsi que je qualifie ce blog, ou ce billet de ce blog. Ce n'est absolument pas mon intention. Certains commentaires m'avaient fait réagir, et je préfère ne pas revenir là-dessus. Le mieux quand on commet une telle bévue est de s'excuser et de se taire un certain temps.

Je prie M. Philippe Bilger d'accepter toutes mes excuses à ce sujet.

stephane

La prison n'a pas passé l'envie à Patrick Henry de recommencer ses bêtises... Il faut l'y laisser ou alors lui casser la figure à la sortie !
A moins qu'on ait peur qu'en prison il se radicalise façon Daech...

hameau dans les nuages

@Garry Gaspary

Merci pour cette pointe d'humour.
La vérité si je mens.

Lucile

@sylvain

Je me trompe peut-être mais il me semble que dria n'est pas de votre bord, à moins que vous n'ayez une lecture marxisante de l'histoire, puisqu'il voit l'exploitation de la misère du Tiers-Monde, le capitalisme rapace et une oligarchie de l'argent derrière le conflit qui nous oppose au Moyen-Orient. Il me semble que la culture des pays concernés a aussi sa place dans l'émergence et dans le déroulement d'un conflit.

L'Europe aussi a connu la misère, il y a eu des famines en Irlande et en Europe de l'Est jusqu'au 19ème siècle. Hitler a-t-il mis l'Europe à feu et à sang pour se défendre contre une exploitation ? Laquelle ? À ce compte-là, remontons aux causes des causes, pourquoi les Grecs ont-ils colonisé la Provence, les Romains occupé la Gaule, les Arabes envahi l'Espagne, les Turcs l'Autriche-Hongrie ?

Mais, à supposer que ce soit en effet la colonisation du Moyen-Orient, l'approvisionnement en pétrole "rapace" des énergies occidentales (et la création d'Israël, pourquoi pas) qui alimentent encore maintenant ce qui se passe, une fois qu'on a dit ça, que faire ? Car, dria, vous nous dépeignez un avenir apocalyptique inéluctable, qui nous reviendra en boomerang, en raison des fautes de nos ancêtres et des puissances de l'argent. Croyez-vous que la fin du capitalisme sonnera le glas de la guerre ? Si les investissements nécessaires à notre industrie sont publics au lieu d'être privés, dans nos économies, le Tiers-Monde deviendra-t-il moins pauvre, et Daech cessera-t-il de semer la terreur dans le monde arabe et en Europe ?

Ce conflit est aussi une guerre civile qui s'attaque violemment en priorité, dans un premier temps, au monde musulman modéré pour y faire triompher une idéologie totalitaire. Il est vrai qu'il prospère grâce à la pauvreté, à l'ignorance et au ressentiment. Mais aussi parce qu'il est alimenté par une culture nihiliste, misant sur le malheur, l'intimidation, les tueries, l'arbitraire et le mépris des autres. Il a des visées conquérantes et brutales. Quoi qu'il en soit, nous ne pouvons pas nous laisser terroriser par des tueurs, et si les solutions étaient purement économiques, ce serait une bonne nouvelle, mais c'est une illusion je le crains.

J'ai apprécié hier soir que Philippe Bilger pose l'impératif moral pour chaque individu comme premier. Ce n'était pas superflu. Par ailleurs, cette façon humaniste, honnête et généreuse, de ne pas chercher à coincer le Premier ministre avec ses propres mots m'a plu, c'est peut-être bête, mais il est tellement rare de trouver quelqu'un à la télévision qui cherche d'abord à comprendre plutôt que de s'embarquer en réunion dans un travail facile de sape. Et pourtant Valls n'est pas ma tasse de thé...

Caroff

@dria

L'exploitation des Algériens, enfin de ceux qui acceptent de bosser, est essentiellement le fait des résidus cacochymes du FLN !!
Je connais bien ce pays qui, 54 ans après son indépendance, n'offre à sa jeunesse que le spectacle médiocre de la corruption et de l'incompétence de ses dirigeants !
Alors oui nous allons en prendre de plus en plus chez nous, mais ce n'est pas parce que nous les exploitons mais parce que nous avons eu la funeste idée d'aller faire la police en 1830 à Alger !

Philip_Marlowe

Commentaire revu et corrigé à la suite de la remarque de Philippe Bilger, que le JLD n'a rien à voir avec Patrick Henry.

Comment peut-on tirer profit d'un fait divers abominable ? Certains tentent de le faire, parfois pour des profits eux-mêmes minables. Et l'on peut se poser la question de l'utilité, ou même des motivations, des moralistes patentés.

L'abject crime originel s'est perpétré à Troyes. Je dis bien abject, Patrick Henry a gagné par cette monstruosité le droit, à perpétuité, de ne plus jamais être considéré comme s'il ne l'avait pas commise. Les décisions à son sujet relèvent de la juridiction compétente, pas d'un quelconque café du Commerce.

Quel était à l'époque le magistrat suprême de cette belle ville de Troyes ? Robert Galley, qui fut ministre de la Défense, un catholique convaincu. Ce qui relevait tout à fait de son libre arbitre et ne peut en aucun cas être retenu contre lui. Ses convictions le rendaient toutefois quelque peu vindicatif parfois dans sa manière de les exprimer. Entre autres actions d'éclat, il avait interrompu un spectacle public de Jacques Martin, scandalisé qu'il fut par des plaisanteries qu'il jugeait déplacées à l'encontre de Jésus Christ. Ceci est fort bénin et a le mérite de susciter le débat public directement au sein du public lui-même.

Quelles enseignes pouvions-nous admirer dans les rues de cette belle ville de Troyes, admirablement dirigée par un maire à la fibre morale irréprochable, à la fin des années soixante-dix ? Entre autres un magasin de vêtements, entre autres de chandails, dont l'enseigne proclamait fièrement à la fois la raison sociale de la boutique et le fait qu'elle ne se situait pas ailleurs qu'à Troyes, où avait eu lieu un événement retentissant. Cette enseigne était Kidnapp'ull. Je ne garantis pas la manière exacte dont c'était écrit, mais on ne pourra pas invoquer l'orthographe.

Une autre enseigne était au nom, si je me souviens bien, du Doux monstre, ou quelque chose d'approchant. Je ne vais pas disserter sur la fascination que suscite, hélas assez souvent, l'abjection, mais je suis frappé par le fait que de telles enseignes n'aient pas été interdites au nom de l'Ordre public, pour éviter la confusion mentale que ce genre de rapprochement entre une pauvre célébrité et le mercantilisme le plus trivial peut produire de manière insidieuse, particulièrement sur les esprits les plus faibles ; surtout avec un maire aux convictions morales si affirmées.

Ces informations sont tirées d'un reportage dessiné du regretté Cabu dans les pages de Charlie Hebdo, vers la fin des années soixante-dix.

sylvain  ksskss

Tournée de nonosses et sussucres pour notre Gaspy :

"Pour le judaïsme, l'argent a toujours été un moyen de vivre pour l'homme, jamais une fin en soi."
Rédigé par : Garry Gaspary | 16 janvier 2016 à 10:37

Je confirme : le judaïsme nous a quand même donné Rabbi Jacob, l´immense Popeck et ses caleçons molletonnés.

Garry Gaspary

@ xc

Je ne crois rien du tout, je mets juste en opposition deux morales dont l'une pose que le Bien est immanent au monde et à la société humaine, et l'autre pose qu'il transcende le monde et la société humaine. Et je dis que la première mène à une société juste alors que l'autre ne peut mener qu'à une société où la justice est impossible. Je dis que prendre l'habitude de s'émouvoir sur un Christ en croix, sur le châtiment d'un homme que l'on pense innocent, mène à la haine féroce du coupable, au plaisir pervers de le voir souffrir, au culte de la punition qui n'ont rien à voir avec la notion de justice. Je dis que le salut par la souffrance et la mort est une perversion à la fois du salut, de la souffrance et de la mort.

Sur le reste, le judaïsme n'est pas le code d'Hammourabi babylonien, et dès l'époque talmudique, l'application de la loi du Talion juive a été définie comme une compensation financière du préjudice.

Pour le judaïsme, l'argent a toujours été un moyen de vivre pour l'homme, jamais une fin en soi.

hameau dans les nuages

@ dria
"Exploitez les Algériens dans leur pays, pour exemple, vous les retrouverez chez vous ghettoïsés deux générations plus tard. Ainsi va le capitalisme exploiteur. Comme disait si bien un communiste : ils nous vendront la corde avec laquelle nous les pendrons..."

Une Algérie soixante ans après son indépendance qui n'arrive même pas à une autosuffisance alimentaire, rongée par ses cadres ex-FLN plaçant l'argent du revenu gazier dans les paradis fiscaux...
Arrêtez avec votre culpabilisation !

Une foule immense était aux funérailles de Hocine Aït Ahmed, messsage indirect adressé aux autorités d'Alger qui va bientôt avoir des comptes à rendre à son peuple.

http://www.bvoltaire.fr/manuelgomez/hocine-ait-ahmed-temps-de-france-lalgerie-cetait-paradis,228197

eileen

sylvain

1- Cesare Bonesana est une sorte d'ancêtre de Monsieur Bilger, juriste, philosophe, écrivain de l'époque des Lumières, ne m'attribuez pas ses propos.

2- J'ai le droit de ne pas vouloir qu'en mon nom (au nom du peuple) un homme vivant soit tué quel qu'ait pu être sa faute, comme celle de l'homme objet du billet qui a commis l'horreur absolue.

3- Ellen suggère un tatouage sur la fesse, je suggère un tatouage (indélébile) sur le front ou sur la joue, mais visible !

4- Pourquoi une fois incarcéré, une fois condamné et reconnu coupable ne pas mettre à disposition tout ce qu'il faut pour que ces monstres terminent leur œuvre de destruction, en se supprimant.

5- Aux USA, les progrès permanents sur l'ADN ont montré que des individus avaient été condamnés, exécutés avant d'être reconnus innocents et d'autres condamnés, d'autres reconnus coupables, puis innocentés avant d'être libérés après des décennies d'incarcération. Certes ça se passe aux USA... mais là-bas ou ici les êtres humains malfaisants sont les mêmes.

6- Ce sont ces criminels en puissance qu'il faudrait pouvoir identifier - mais impossible - avant qu'ils commettent leur méfait. Malgré ce qui vous en coûte d'adhérer à cette ancienne et première argumentation - "la peine capitale n'a jamais détourné les hommes déterminés à outrager la société" !

7- Remember, remember (Deviro ahaha la formule exacte est "remember, remember last september"), le système que vous appelez de vos vœux peut un jour se retourner contre vous (générique et non de majesté) : ceux qui avaient imaginé/appliqué la mort collective de millions d'hommes, de femmes et d'enfants n'avaient sans doute jamais imaginé qu'ils seraient un jour condamnés et pendus !

Même contre la peine capitale, tous et toutes pensent - à chaud - sans aucun doute que seule la peine capitale pourrait effacer l'horreur commise, la peine capitale n'efface rien, pour s'en convaincre il faut écouter les avocats qui y ont assisté en parler, quant aux bourreaux ils se cachaient et vivaient en reclus !

Etre contre la peine de mort ne signifie pas être en empathie avec ces monstres, ou celui du billet de Monsieur Bilger !

Il y a des systèmes, des comportements à manipuler avec une extrême prudence, les fous, les malfaisants ne sont pas toujours les mêmes, la aussi la roue tourne.

Un autre intellectuel du siècle des Lumières Jeremy Bentham disait "Toute punition revêt de la méchanceté, toute punition en soi participe au mal !"

breizmabro

@ Deviro | 15 janvier 2016 à 22:50

"Ya quelqu'un qui m'a dit..." :-D

sylvain

@kalanchoe | 15 janvier 2016 à 22:45
"Veuillez m'excuser pour cette provocation mais vous avez l'âme d'un chef religieux saoudien."

Chère kalanchoe juste un petit rectif : d'après mon entourage et la circonférence de mon béret, j'aurais plutôt l'air d'un prince basquo-béarnais saucisson pinard, mes dernières analyses de sang le confirment.

@ dria | 16 janvier 2016 à 00:27

Voilà, tout est dit, bien dit et analysé. Mais ça ne fera pas le poids face aux padamalgamistes bêlants qui, même sur l'échafaud islamiste, continueront à faire leur mea culpa repentiste ; vous méritez 20 / 20 .

dria

Lors du débat chez Taddéï dont le sujet est "la culture de l'excuse" la position de M.Bilger est radicale : il n'y a pas de cause sociale, idéologique ou politique au djihadisme.
Il est dans son costume de procureur tel un prompteur tenant du discours de l'oligarchie menant la guerre de civilisation.

Il a donc beaucoup de souci à se faire...

Avec la mort lente du capitalisme financier rapace, l'explosion de la misère dans le monde et de son corollaire l'explosion démographique, et donc par voie de conséquence le recrutement aisé de nouveaux terroristes...

Un seul exemple. Le Nigeria désormais première économie de l'Afrique (entendez par là au service des multinationales occidentales) a une population de 180 millions d'habitants. Celle-ci aura doublé dans trente ans avec une majorité de moins de 20 ans dans la misère.
Boko Haram recrute actuellement d'autant plus allègrement que la prise en charge sociale est permanente.

Des centaines de cellules terroristes autonomes sont ainsi opérantes partout dans le monde.

Quid de la destruction de l'hydre Daech...

Il est plus que temps que M.Bilger révise ses classiques de l'intelligence et du simple bon sens humain.

A défaut, nos économies finiront dans deux générations paralysées, minées par un FLN interne à la France.

La misère du monde, celle que vous avez mis sous le tapis des décennies durant à atteint son point de rupture.
Les groupes terroristes savent donc où recruter.
Continuez à dissimuler les vraies causes au nom de l'oligarchie de l'argent pillarde du tiers monde et vous serez le premier à en subir les conséquences.

Ici, en France, des centaines de jeunes sont prêts à agir...

Imaginez ce qu'il en sera dans deux générations avec la ghétoisation croissante, la misère qui explose, les trafics d'armes et de drogue...

Toutes les banlieues de Marseille, en passant par Toulouse, Lyon et jusque Paris sont contaminées par les crimes de caïds et soumises aux pires violences.

Quand ce n'est pas la police qui n'ose même plus s'y rendre.

Bonne chance à vous car il va vous en falloir.

Exploitez les Algériens dans leur pays, pour exemple, vous les retrouverez chez vous ghettoïsés deux générations plus tard. Ainsi va le capitalisme exploiteur.
Comme disait si bien un communiste : ils nous vendront la corde avec laquelle nous les pendrons...

Vous y êtes ...

Xavier NEBOUT

@Noblejoué, Trekker

J'espère pour Trekker qu'il a conscience du caractère pour le moins sommaire de ce qu'il dit à ce sujet.

Il y a lieu d'être nostalgique de la justice des civilisations archaïques que nous avons connues avec les Indiens d'Amérique, où le sorcier lisant l'aura du justiciable éclairait le chef-juge sur les tourments de son âme.
Les ordalies sont significatives d'une dégénerescence de la justice archaïque.
L'Eglise a eu grand tort de couper le "surnaturel" du bon peuple pour asseoir son autorité, mais Saint Louis rendait justice au pied d'un chêne pour en puiser la puissance vibratoire (selon l'orientation) et ainsi mieux voir les auras.
L'humanisme et les francs-maçons ont par la suite eu beau jeu d'en nier l'existence même.
Le spectacle des suplices a probablement eu plus souvent pour objet de terrifier le criminel en puissance que le salut de son âme, mais le principe en demeure.
L'Inquisition a été extrêment scrupuleuse, et au Moyen Âge, la justice écclésiastique était plébiscitée.
Le procès de Jeanne d'Arc a été lui aussi scrupuleux, et elle n'a pas été condamnée pour sorcellerie mais pour avoir été relaps.

Tout cela serait simple si on voulait savoir, mais si on jugeait selon les auras, je ne donne pas cher de la plus grande partie de nos élites judiciaires, surtout lorsqu'elles sont passées devant la couverture grise du cabinet de réception sans que personne sache à quoi elle est censée servir...
Alors, que le bon peuple ignore, la pègre intellectuelle y veille.

Denis Monod-Broca

@ sylvain-pro-peine-capitale

Celui-ci est un tueur donc il est légitime de le tuer : c'est le raisonnement d'un chef de gang, ça, pas le raisonnement d'une justice digne de ce nom dans un pays qui se veut rationnel et civilisé.

Ellen

@sylvain

Mais qu'est-ce qu'il vous arrive ? Vous me semblez en vouloir à tous ceux, ici, qui tentent d'émettre leur avis, leurs pensés, leurs façons de voir la justice autrement. Est-ce un mal que d'apporter quelques idées dans ce monde qui se cherche ? Permettez-moi une remarque : rabaisser certaines personnes, comme vous le faites, plus bas que terre ne s'appelle pas argumenter, partager ou débattre, mais insulter gratuitement juste pour vous défouler derrière votre écran. Mais où est la courtoisie ?

Bonne nuit

Jean-Paul Ledun@sylvain

Un dessin ! un dessin !

Deviro

@breizmabro | 15 janvier 2016 à 18:44
Vous n'avez pas dû assister beaucoup à des procès d'assises pour confondre des échanges sur un blog et sous pseudonyme, avec une cour d'assises...

Et vous, oui ?

Vous ne confondez pas un procès (public) avec un délibéré de jurés APRES l'audience (secret) ?

Pour mémoire, dans mon commentaire :
3 "J'ai fait lire votre billet et les commentaires par un ami qui a été requis comme juré, et pour lui, une délibération de jurés n'est rien d'autre qu'un forum de discussion à thème unique, in vivo et en temps réel..."

Et j'ajoute hardiment qu'un juré se fiche complètement du nom des autres jurés (mon ami juré dixit, après avoir lu votre remarque sur les pseudonymes)...
Une tentative de diagnostic :
- Vous mâchez trop peu, votre estomac digère mal.
- Vous lisez trop vite, votre cerveau digère mal aussi...

kalanchoe

@sylvain

Effectivement, si on applique la peine de mort, on est sûr qu'il ne recommencera plus.
Si c'est votre principal argument pour la peine de mort, en toute cohérence vous êtes alors pour couper les mains des voleurs, parce qu'au moins vous serez sûr qu'ils ne recommenceront plus.
Veuillez m'excuser pour cette provocation mais vous avez l'âme d'un chef religieux saoudien.

sylvain  pro-peine capitale

@ eileen | 15 janvier 2016 à 19:04
...et pour les pro-peine capitale :
"La peine capitale n'a jamais détourné les hommes déterminés à outrager la société"

Décidément vous êtes tous plus têtus que des mules ; on ne demande pas si la peine de mort dissuaderait mais ce qui est sûr c'est qu'une fois l'assassin raccourci, il ne recommencera plus, point barre.
Et ce qui est sûr c'est qu'on n'est même pas sûr que votre PH ne recommencera plus ; si on l'avait expédié ad patres à l'époque, on aurait fait beaucoup d'économies en études récentes toutes plus débiles les unes que les autres.
Capito ou faut un dessin ?

Jean-Jacques Duval

D'accord avec vous quant au dernier paragraphe. Plus haut, "ailleurs qu'à Troyes..." donc la plaidoirie de R. Badinter, unanimement saluée, n'y est pour rien !
A force de pierres dans son jardin, ce doit être maintenant une cour pavée.
Avec mon respect cordial.
Gigi

PS : Il y a plusieurs années, à la suite d'un commentaire similaire, vous m'aviez expliqué...

Ellen

Bonsoir,

Qui dit que nous sommes sur ce blog comme au tribunal ? On essaie de comprendre.
Je viens d'avoir une idée, un petit + pour les identifier : Tout criminel d'enfant condamné à perpétuité pour viol et/ou assassinat devrait pouvoir être tatoué (c'est à la mode) à la flétrissure sur la fesse gauche à encre rouge indélébile. Qu'en pense Christiane Taubira ?

Violeur d'enfants : VE
Tueur d'enfants : TE

S'agissant de Patrick Henry, je pense qu'il ne sera pas condamné pour les 76 euros de bricolage volé et le fait d'avoir transporté de la drogue, mais pour avoir trahi la confiance des juges.

Michelle D-LEROY

Lorsque ce crime horrible a eu lieu, j'étais jeune maman et la "vraie" perpétuité pour Patrick Henry, qui a échappé de peu, pour les raisons que l'on sait, à la peine de mort, me semblait totalement justifiée.

Sans vouloir minimiser ce crime horrible, car il faut rappeler aussi que Patrick Henry était un proche de la famille Bertrand, qu'il a mûri son projet d'enlèvement lors d'une fête de famille en regardant cet enfant rire, bouger, jouer sous ses yeux, ce qui ajoutait à l'horreur, il faut comparer la justice de 2016 et celle de l'époque.
Car, lorsqu'on voit aujourd'hui la politique pénale de Mme Taubira, les peines allégées qui sont appliquées aux petits délinquants et les peines infligées aux criminels, allant de fausses perpétuités à des condamnations qui permettent de sortir de prison seulement quelques années plus tard. (j'en veux pour preuve la plupart des terroristes de janvier ou de novembre sortis de prison seulement après quelques années d'emprisonnement pour des faits graves, du moins pour certains), l'affaire Patrick Henry qui est resté quarante ans en prison paraît presqu'injuste.

Toutefois des questions se posent. Lorsque ce prisonnier sortira, quels seront ses moyens de subsistance ? N'ayant jamais travaillé, il ne pourra à son âge être embauché où que ce soit, il vivra donc d'une indemnité minime pour un individu, qui visiblement a cherché les grands moyens : en 1976, il enlève cet enfant pour une belle rançon, en 2002, il commence par voler ou transporter du cannabis... toujours l'appât du gain facile. Le délit de 2002 est relativement minime ; quand on voit la société actuelle et la délinquance en augmentation, cela paraît dérisoire. Il n'a commis aucune violence envers quelqu'un.

Qu'il soit remis en liberté en lui donnant une chance ne me choque pas, mais sous surveillance bien entendu.

Noblejoué

@ Xavier NEBOUT
"Il y a maintenant eu suffisamment de témoignages et vérifications faites sur les EMI par des scientifiques"

Je ne sais pas. D'une part, je n'ai ni connaissance directe ni tellement livresque de ce phénomène, d'autre part le témoignage est chose fragile...
Tenez, même dans des cas où il n'existe pas d'enjeu idéologique, on ne veut pas croire tout ce qui sort de l'habituel, sans doute par réaction d'avoir cru n'importe quoi à une époque, je ne vais pas donner d'exemple, ce serait trop méchant... Ainsi, à l'inverse, on n'a longtemps pas cru aux vagues scélérates, des vagues énormes capables de renverser même des navires énormes et hypermodernes. Bon, mais on en a filmé, et on les étudie à présent vu de satellites. On n'a pas cru au sprite, sorte de foudre au-dessus de la foudre et, pardon j'ai la flemme de chercher le nom, à de l'électricité de forme sphérique un peu au-dessus du sol... Là aussi, tout cela a été filmé.

Et si on prend l'évolution, la théorie de Darwin, malgré d'innombrables preuves, n'est pas admise par bien des gens, parce qu'allant contre, paraît-il, la religion. Ce n'est pas mon avis mais si des religieux se tirent une balle dans le pied, ce n'est pas mon problème.
Pas le mien non plus si des humanistes n'ont rien trouvé de mieux à faire que de se construire contre la religion. En effet, si l'âme était prouvée, ce serait bien embêtant pour eux.
Tandis que Daech leur rend, c'est triste à dire, d'une certaine façon service en assassinant les gens pour cause de désaccord philosophique, montrant que décidément les gens religieux ne sont pas des gens bien. Méchants et plutôt dingues d'où le cas qu'on peut faire de leur témoignage. Les marins pas crus pour les vagues, les pilotes moqués pour les sprite, les simples passants moqués pour des éclairs ressemblant à ceux des Sept boules de cristal de Hergé n'ont pas disjoncté pour cela... Si encore on peut les créditer d'avoir des visées aussi élevées. Du ressentiment qui se pare de religion comme à une époque d'idéologie totalitaire, berk, moi je les pense plus malhonnêtes intellectuellement que la moyenne, qui n'est déjà pas très élevée.

Par contre, je crois que la science et sa diffusion avancent. Dommage, vraiment, que Benjamin Libet soit mort, il avait des idées d'expérience intéressantes pour les mourants et personnels soignants volontaires... Il a prouvé l'existence de l'inconscient, simple idée de romantique allemand assénée sans preuve par Freud, et montré assez bien dans quelle mesure nous sommes libres ou pas. Dommage, vraiment, mais d'une part quelqu'un reprendra peut-être ses recherches, d'autre part, il y a et il y aura peut-être d'autres gens de son niveau.

semtob

Cher Philippe,

Nous avons la chance de ne pas avoir l'obligation de répondre à cette question.

Nous avons écouté une émission sur France Culture avec Geoffroy de Lagasnerie dont le livre "Juger - l'Etat pénal face à la sociologie" veut démontrer que la justice pénale serait un outil pour renforcer un pouvoir de l'Etat qui n'existerait plus.

Où allons-nous ?

Vers une justice complice du criminel ?
Vers une justice politique ?
Vers une société hyper-judiciarisée ?
Vers une justice manipulable par des criminels ?

Une réforme en profondeur de cette institution en complète décomposition, en perte de repères, détachée de la réalité, s'avère nécessaire.
Une institution qui ne se remet pas en cause disparaît.

Qui va s'attaquer au problème pour de bon ?

Revoir la formation de A à Z.
Sortir de la justice spectacle.
Responsabiliser les acteurs de la justice.
Introduire la numérisation.
Faire un audit complet.

Il n'y a que 5% des dossiers qui suivent un cours normal et ces cinq pour cent sont des os pour la presse, des exemples.
Les premières années du métier de magistrat consistent à clore, à classer des dossiers. Les autres années à passer au suivant, les dernières années à attendre la retraite.
Plus le public observe la justice, plus il est possible de mesurer la médiocrité des moyens donnés aux personnels tant dans leur formation que dans leur pratique.

Il faut plus d'hommes dans la justice et rapidement parce que la justice en talons aiguille et en robes a terminé son temps.
Il faut plus d'intelligence, de l'anticipation, de la neutralité.

Arrêtons-là parce que depuis Hollande nous radotons.
Quelle différence entre Colbert et Taubira ?
Hollande et Louis XIV ?
Henri Guaino et d'Artagnan ?
Vive le Fouquet's, Vive Nicolas et Vive les chouquettes !
Et Vive Jean d'Ormesson.
françoise et karell Semtob

xc

@Garry Gaspary | 15 janvier 2016 à 13:03

Vous pensez les sociétés babylonienne ou juive antiques parfaitement justes ? Pourtant, la loi du talion s'y appliquait.

Elle s'applique là où il n'y a pas de pouvoir central fort capable de se substituer aux individus pour la répression des crimes et délits. Elle leur reconnaît le droit de faire eux-mêmes justice, mais à condition de ne pas excéder les limites au-delà desquelles cela deviendrait préjudiciable au corps social (si quelqu'un a tué une personne de votre famille, vous avez le droit de le tuer, mais vous devenez vous-même un criminel si vous tuez aussi un de ses proches). Travers dans lequel un juge impartial ne tombe, normalement, pas.

eileen

@sylvain 15.1.16 - 16.35

2038... bien sûr que nous serons tous encore là, mais dans quel état ahaha

eileen

@Deviro 15.1.16 - 15.20

N'en faites cependant pas une fixette, ça n'en vaut pas la peine, je vous le garantis, je m'efforce simplement de faire ce qui m'a été enseigné et qui m'est rappelé en permanence, rien de plus :
"Un peuple qui n'ose plus défendre sa langue est mûr pour l'esclavage" ainsi s'exprimait Rémy de Gourmont déjà au XIX siècle.

Et pour preuve de mon esprit non belliqueux :
"Aucune paix n'est éternelle mais toute journée qui prolonge la paix est une bénédiction acquise" c'est ce que prétendait Kaj Munk aussi au XIXe.

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...et pour les pro-peine capitale :
"La peine capitale n'a jamais détourné les hommes déterminés à outrager la société" selon Cesare Bonesana au XVIIIe siècle et toujours et malheureusement d'actualité comme le prouvent les études les plus récentes sur le sujet.

breizmabro

@ Deviro | 15 janvier 2016 à 15:20
"Nous ne sommes alors plus dans un blog ou un forum de discussion dont le menu à l'ordre du jour serait "libération conditionnelle pour PH, pour ou contre ?
...mais bien dans un tribunal"

Vous n'avez pas dû assister beaucoup à des procès d'assises pour confondre des échanges sur un blog et sous pseudonyme, avec une cour d'assises...

Jabiru

@eileen

Vaste débat s'il en est !
Les assassins potentiels ou en puissance sont-ils prêts à abolir leur funeste geste sinon se l'appliquer en se faisant justice à eux-mêmes ?
La justice des hommes est ce qu'elle est, c'est pour cela qu'elle ne sera jamais parfaite.

Trekker

@breizmabro le 15 janvier 2016 à 10:12
"…Dans l'affaire Flactif (Grand-Bornand) un seul des auteurs de ce crime cupide, atroce, a été condamné à perpétuité, en 2006, avec 22 ans de sûreté.Cet homme qui a tué des enfants à coup de batte de baseball, leurs parents par arme à feu, a brûlé leurs cadavres (aidé par des complices), tout cela pour récupérer un chalet, est-il plus ou moins criminel que Patrick Henry sur l'échelle de l'horreur ?" 

J’avais oublié de mettre en parallèle cette affaire Flactif avec celle de la tuerie d’Auriol, qui la vaut question horreur et dont les motivations sont aussi basses (le terme est même en dessous de la réalité). Comme vous je doute qu’au plus tard en 2028 la libération de son assassin soit l’objet de polémiques, et elle ne sera probablement même pas évoqué par les médias... elle relèvera de la même discrétion que l’équipe des tueurs d’Auriol.

Je n’ai pas d’opinion tranchée sur la remise ou non en liberté de Patrick Henry, n’ayant comme tout un chacun ici sur ce blog aucun des éléments concernant son attitude en détention ni les avis d'experts sur lesquels se sont appuyés les magistrats. Mais je pense que Patrick Henry est surtout « victime » de la médiatisation de son crime, plus précisément du fait qu’il échappa à la peine de mort grâce à M° Badinter (il se battait contre celle-ci et non pas spécialement pour son client), et ceci intervient au moment où un crime semblable eut lieu (affaire Ranucci).

Comme quoi il est bien difficile pour la justice, quelles que soient les qualités des hommes, de faire abstraction de la pression médiatique - politique - publique dans une affaire de ce genre.

Bien sûr on peut gloser à loisir sur la justice, la peine de mort, la perpétuité (à laquelle sont profondément hostiles les fonctionnaires pénitentiaires), délais ou non au bout duquel on libère un condamné, etc. Ces débats sont récurrents depuis plus d’un siècle, ce sont toujours les mêmes arguments qui sont échangés et personne n’a trouvé (hormis en paroles ou écrits) la solution idoine. Certes certains rêvent d’une justice made in USA, avec entre autres ses exécutions de condamnés après dix, quinze ans voire plus de détention, ses pénitenciers dignes de Cayenne, etc. Mais son exemple est loin d’être probant en pratique, cela quand on constate seulement le taux de meurtres par habitants.

@Xavier NEBOUT le 14 janvier 2016 à 12:03
"Jadis, on assortissait la mort des pires souffrances selon la nature de la faute pour donner une chance au criminel d'expier sa faute avant de comparaître devant le tribunal de Dieu pour le salut de son âme. Ne plus rien y comprendre, en se prévalant des pseudo-Lumières est le plus facile…" 

Votre propos transpire votre nostalgie de ces méthodes, une époque ou les jugements étaient rendus au nom de Dieu. Plus exactement une certaine conception de la foi proche de l’abbé de Cîteaux, certes la justice à cette époque bénie par vous avait peu de moyens pour confondre les criminels et délinquants, alors quand elle en tenait un elle se devait d’effrayer le bon peuple par des sentences barbares.

Vous devez certainement regretter le traitement fort humain (fusillés) infligés dans les années 45 / début 50 aux criminels patentés de la collaboration, tels Bonny-Lafont et consorts ?

Mary Preud'homme

La vie n'est pas un roman Alex paulista et PH n'était pas un petit voleur de pommes. Et s'il avait eu quelque remord et un restant d'humanité il n'aurait eu de cesse de se faire oublier et non l'inverse - et d'en rajouter dans l'indécence et la manipulation. Point barre.
Gardez donc vos références "policières" stupides pour vous. Il était ici question d'une décision prise par le juge d'application des peines.
Mauvais joueur en plus !

sylvain

J'anticipe les futurs articles de Philippe :

En 2038 par exemple, pour notre symbole de l'acharnement judiciaire :

"Une quatrième chance pour Patrick Henry ?"

Ceux qui seront encore là, levez le doigt !

eileen

@Jabiru 15/1/16 13:46

- La peine de mort est indivisible, on est pour ou on est contre, on ne l'est donc pas avec des exceptions.

- Dans le cadre de l'UE la France est signataire de traités qui obligent ses membres à abolir la peine de mort, ce qu'a fait Mitterrand une fois élu. Si la peine de mort a été abolie en France c'est parce que l'UE l'exigeait et que Mitterrand avait près de lui l'un de ses plus prestigieux/fervents abolitionnistes, Robert Badinter. Mitterrand en conservera tout le mérite pour l'Histoire de France* : la peine de mort a été abolie sous sa présidence. C'est mon point de vue basé sur l'attitude de Mitterrand lorsqu'en Algérie il a refusé la grâce à au moins huit personnes, qui ont donc été guillotinées, bien sûr la France était en guerre, une guerre qui n'a jamais dit son nom.

- Seule l'arrivée du FN au pouvoir pourrait rétablir la peine de mort... mais là c'est une tout autre histoire, seule une Madame Soleil pourrait le prédire ahaha

*L'Histoire aura beaucoup "prêté" au Président Mitterrand, comme "donner le temps au temps" formule plus ancienne, celle de Cervantès, peut-être pour faire oublier Bousquet, la Francisque, l'Observatoire etc. pour les plus connus !

caroff

Je me souviens, j'avais une vingtaine d'années quand PH a commis ce crime.
J'avais trouvé sa duplicité particulièrement ignoble...
Peu importe qu'il ait passé une licence ou réussi l'agrégation de lettres classiques, ce type est un monstre en ce sens qu'il est sorti de l'humanité, comme Fofana le meurtrier d'Ilan Halimi...
Et pour ceux qui auraient eu l'idée de le plaindre, sa récidive, certes légère en comparaison du meurtre, témoigne de sa dangerosité.
Donc, le boucler jusqu'à ce que mort s'ensuive ne m'affecte pas. Pire, je pense que la mort aurait été trop douce !

Alex paulista

@ sylvain @ fugace | 15 janvier 2016 à 12:03

Non, il va plutôt le déchoir de sa nationalité.
Ça fera plaisir aux durs du groin.

Deviro

@Philippe Bilger

1 - J'ai parfaitement saisi que l'objet du billet était la libération conditionnelle de PH (la LC de PH : pour ou contre ?).
2 - J'ai cependant l'impression diffuse que les commentaires, les opinions, les avis des commentateurs de votre blog ressemblent fort à un délibéré post-audience de jurés d'une cour d'assises en train de débattre (intelligemment orientés par un président de cour...) sur un rejet - ou non - de cette LC.
- On mettra à part les éructations névrotiques amusantes de sylvain et l'aimable plaisanterie de Gary Gaspary sur la charia...
3 - J'ai fait lire votre billet et les commentaires par un ami qui a été requis comme juré, et pour lui, une délibération de jurés n'est rien d'autre qu'un forum de discussion à thème unique, in vivo et en temps réel... (pour faire plaisir à eileen, live et real-time...)
4 - Et c'est là que, à leur corps défendant, les commentateurs transforment, par un subtil glissement sémantique, un rejet de la LC - de par les arguments à charge contre PH - en une "condamnation".
Nous ne sommes alors plus dans un blog ou un forum de discussion dont le menu à l'ordre du jour serait "libération conditionnelle pour PH, pour ou contre ?"

...mais bien dans un tribunal.

Denis Monod-Broca

@ Marcel Patoulatchi

J'exprime un principe et vous me reprochez de m'en croire le détenteur. C'est un peu fort, ça !

Vous me dites que "mon propos est un peu daté". Et là, vous me faites un grand plaisir ! Même si le "un peu" est de trop...
Car enfin, s'il y a quelque chose qui devrait à tout prix échapper à la mode (à la mode idéologique du moment), c'est bien la justice.
Mon propos est daté, banal, rebattu... et si c'était là sa pertinence?

Alex paulista

@ Mary Preud'homme | 14 janvier 2016 à 21:24

Certes.
Dans Les Misérables, votre héros devait s'appeler Javert.

fugace

@ breizmabro | 15 janvier 2016 à 10:12
"Patrick Henry s'est montré un détenu exemplaire, il a poursuivi des études et obtenu une licence de mathématiques et un DUT en informatique"

La démonstration est donc faite que PH est un "excellent" calculateur.

Pour ma part je pense que PH n'est pas un assassin "comme" ceux que vous citez en exemple. Il est fort probable qu'un "bug" demeure présent dans son cerveau.
Je doute même qu'en faisant un "reset" pour réinitialiser ramener (son cerveau) tel que construit, ceci n'éliminerait même pas les risques de revoir réapparaître aléatoirement les effets que l'on sait.
Dans le doute donc, il doit donc rester séparé de la société qui n'en veut pas parmi elle. Elle a déjà tellement à faire avec les autres franges (avec un r) qui lui causent tant de soucis en cours et à venir.

Les droits de l'Homme sont une chose, les droits de l'Autre (ce n'est pas de moi) en sont une autre.

Jabiru

@sylvain

Restez zen, je vous laisse bien volontiers la place sur le podium.
Je ne suis ni réac ni facho mais je fais partie de ceux qui sont pour le rétablissement de la peine de mort pour certains cas et notamment le meurtre d'enfants et de policiers.

Garry Gaspary

@ caroff

Pour paraphraser M. Foucault, je dirai que si l'on avait demandé à P. Henry de choisir entre la punition "musulmane" d'avoir la tête tranchée ou celle plus "chrétienne" de finir ses jours en prison, il aurait sûrement répondu qu'il préfèrerait ne pas être puni.

Et il aurait eu raison.

Mon propos n'est pas de trouver une bonne alternative à la prison. Mon propos est l'affirmation de l'inutilité de toute peine à l'encontre d'un criminel lorsqu'on laisse les causes de son crime perdurer dans la société.

La seule justice qui aurait pu être rendue à la famille Bertrand, c'est de faire en sorte que les circonstances qui ont amené P. Henry à assassiner leur enfant ne puissent plus se reproduire pour n'importe qui d'autre après lui. Et ceci ne peut être défini comme du laxisme qui est tolérance du crime sans rien changer à ce qui le produit.

Laissons de côté le cas le meurtre d'un enfant, trop complexe pour un simple exposé, et intéressons-nous à la deuxième infraction de P. Henry, un vol de biens pour 76 euros. Il semble évident que celui qui vole pour 76 euros n'a pas 76 euros à mettre dans des biens dont il a pourtant besoin. Pour éviter le vol, nous devrions donc construire une société où chacun puisse vivre selon ses besoins. Mais le problème, c'est que notre esprit est encore trop pourri par une christianisation qui vient nous dire que même si on vit en dessous de ses besoins, on peut ne pas voler, et donc on ne doit pas voler. Crever dans sa propre misère, cela, oui, la christianisation l'autorise voire le conseille fortement, mais surtout ne pas voler...

En vérité, je vous le dis : dans une société christianisée, le voleur est plus humain que l'honnête homme qui se laisse mourir dans sa misère au nom du Christ. Mais plus humain encore que ces deux-là est celui qui cherche à déchristianiser une société pour que toute misère humaine, qui n'est que le fonds de commerce du christianisme, puisse enfin disparaître.

@ Paul Duret

C'est vous qui oubliez que le judaïsme est une religion de l'immanence, que le peuple juif fait concrètement un avec son dieu, et que le Dieu d'Israël ayant pour nom Justice ne peut résider au sein d'une société où l'injustice ne fait que perdurer.

C'est donc uniquement à l'intérieur d'une société parfaitement juste que la loi du Talion est applicable, c'est donc dans une société qui n'offre plus aucune raison de voler ou de tuer que le voleur et l'assassin seront punis. Parce que l'origine du crime ne peut plus alors être définie comme sociale.

Mais, dans le christianisme transcendant, dans un monde christianisé où l'homme est nécessairement mauvais et sauvé du mal par sa mort, où aucune richesse humaine n'est concrètement reconnue, où l'humanité est à jamais condamnée pour ce qu'elle est et où l'on doit se réjouir de la voir punie, de la voir souffrir, de la voir agoniser, aucune justice n'est possible, seul le crime a toutes les raisons de perdurer.

Nous vivons dans une société qui cherche à rejeter à la mer l'homme qui devrait être pourtant reconnu comme la seule richesse sociale. Et pourquoi ? Parce que, malgré sa détresse, il croit encore à la vie, et que c'est cette croyance qui est insupportable pour le christianisé. Et c'est cette même christianisation qui a fait de la monnaie non pas un moyen pour profiter de la vie, mais une fin en soi.

Autrement dit, le rejet chrétien du monde ne peut mener concrètement qu'à un seul amour qui n'est ni l'amour de l'homme, ni l'amour de la vie, ni l'amour de la justice, mais l'amour de l'argent. Et ceci malgré tous les beaux discours idéalisés des chrétiens à ce sujet...

eileen

Il est vain de tenter une sorte de hiérarchie de l'horreur.

Chaque horreur commise est une tragédie. Si l'on pouvait apprécier chaque horreur commise, il suffirait alors d'établir la liste correspondante d'évaluation, sous forme d'un catalogue : tel acte = telle peine, on pourrait aussi envisager l'informatisation totale de la justice ce qui désencombrerait les tribunaux ! Ce serait alors une justice rapide !

La Justice pourrait alors se consacrer entièrement à la prévention... comme si on pouvait prévenir tous les actes crapuleux, tous les crimes !

La justice me semble-t-il c'est autre chose de plus complexe, c'est punir un être humain qui a commis une horreur en tenant compte de tout son environnement, celui de la victime et celui de l'auteur, les circonstances, les facultés propres etc. etc.

C'est sans doute pour cela que beaucoup d'entre nous considérons comme injustes certains verdicts comparés à d'autres qui apparaissent semblables sous le prétexte que tuer un être humain quel qu'il soit c'est ôter la vie à un autre être humain, oubliant l'essentiel c'est que chaque cas est unique, chaque individu quel qu'il soit est unique, chaque procès est unique...

sylvain @ fugace

@ fugace | 15 janvier 2016 à 02:28
"Je n'ai pour ma part aucune inquiétude, PH ne sortira pas prochainement ; présidentielles oblige".

Bémol, Hollande a tout intérêt à le libérer et ainsi faire monter le FN qui sera avec lui au deuxième tour ; un petit coup de clairon : "la République est en danger", stop à la bête immonde "heures sombres" et le deuxième tour sera joué : 90 % pour Hollande réélu haut les mains et les pieds par le troupeau crétin mené par le bout du groin.

Pastel

"...se sentir de la fraternité pour les désastres intimes" Philippe Bilger (2016)

Marcel Patoulatchi

@Denis Monod-Broca

N'est-il pas trop facile de se dire détenteur du « principe même d'une justice rationnelle, d'une justice conforme aux principes qui la fondent » ? La Justice ne serait pas faite pour mettre les criminels hors d'état de nuire ? Et pourquoi pas ? Comment pouvez-vous justifier une peine privative de liberté si justement elle n'a pas pour objet de mettre hors d'état de nuire le criminel ? S'agirait-il juste de châtier comme vous le suggerez ? Pour le coup, c'est votre propos qui est un peu daté.

@Antoine Duval

Vous écrivez « Cette incapacité, ou absence de volonté de notre pays de mettre définitivement hors d'état de nuire ses pires criminels alimente la défiance de nos concitoyens vis-à-vis de leur justice ».

Sans même parler des citoyens, lorsqu'une peine n'est jamais effective, c'est la Justice qui se défie elle-même.
La peine prononcée ne se rapproche que très rarement de la peine encourue - sauf peut-être dans le cas des crimes les plus odieux. La peine exécutée ne se rapproche que très rarement de la peine prononcée - y compris pour les crimes plus odieux.
Dans les cours d'assises, les présidents apprennent aux jurés les calculs savants qui permettent de se faire une idée de la peine effective qu'ils vont prononcer.
C'est tout de même une farce.

C'est une farce d'avoir cru que la personnalisation d'une peine, dans un le cas où la culpabilité est certaine, justifie de donner au juge le pouvoir exorbitant de décider entre tout et rien.
De cette farce découle le fonctionnement d'une exécution des peines qui ne fait que défaire le sens des peines, où l'on apprend qu'une peine d'emprisonnement ferme n'en est pas une réellement sans dépasser un certain nombre de mois, qu'une remise de peine est automatique, etc.

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