J'ai envie de sortir, de prendre l'air, de quitter les sentiers battus de la politique et de la justice pour raconter ma journée du 30 janvier au Mémorial de Caen.
J'ai été invité, je suis venu, j'ai parlé, j'ai beaucoup écouté, j'ai présidé, nous avons délibéré et choisi les trois meilleurs élèves-avocats.
Et le soir je suis reparti pour Paris. Dans le train j'étais bercé par une nostalgie qui s'expliquait par l'intensité des heures et la qualité des échanges.
Par le fait, d'abord, que j'avais découvert la personnalité exceptionnelle, ironique, intelligente, distanciée du directeur du Mémorial, Stéphane Grimaldi. Grâce à lui la vie, la culture, l'humanité, les tragédies multiples du monde n'étaient plus vues seulement au travers de l'obligatoire devoir de mémoire, injonction totalitaire adressée à tous, mais composaient une Histoire qui était davantage aspirée par l'avenir et les espérances d'un univers meilleur que par l'obsession stérile du passé.
Les élèves-avocats, chacun représentant une école de formation du barreau et choisi par ses pairs, ont proposé au jury que je présidais et à un public particulièrement attentif onze interventions ayant trait aux droits de l'homme, avec une infinie variété dans la sélection des sujets même si, pour l'essentiel, ils avaient une tonalité plus judiciaire que politique.
Certains des jeunes orateurs ont dépassé les dix minutes qui étaient prescrites mais je retiens surtout qu'ils ont tous tenté, et parfois réussi, de se détacher de leur texte en parvenant à ne jamais ennuyer ceux qui les écoutaient durant la matinée et l'après-midi.
J'ai dû me livrer à l'exercice délicat de bien distinguer le fond du propos, souvent aux antipodes de mes convictions judiciaires et de ma philosophie pénale, et la qualité de la forme, du style et de l'argumentation. Il m'est arrivé de souffrir mais le rôle qui m'avait été imparti me rendait trop attentif à ma mission pour que je succombe à des préjugés. Nous avons tous été conquis par les prestations de ces jeunes gens et de ces jeunes filles avec l'inquiétude délicieuse d'avoir bientôt à les départager.
Notre délibération nous a permis de dégager rapidement les trois ou quatre plaidoiries qui sortaient sensiblement du lot et j'ai succombé avec bonheur à une inévitable modestie découlant de la loi de la majorité. Il n'est pas évident d'admettre que présider n'est pas dominer, surtout pas, mais au contraire éveiller, stimuler, partager, quelquefois perdre.
Apparemment quand nous sommes revenus et que les trois prix ont été remis, nulle fronde ni chahut. Des applaudissements nourris, chaque champion avait ses amis et ses soutiens.
On m'a fait l'honneur de me convier à clôturer cette exceptionnelle journée.
J'ai emprunté la parole buissonnière. Comme nous étions à Caen, j'ai pensé à mon ami Michel Onfray et regretté son absence comme s'il avait été à un quelconque moment question qu'il puisse venir.
Je ne sais pourquoi, la gravité, l'émotion, le beau langage, l'élévation de la pensée, l'intensité de l'humanisme et la passion de transmettre m'ont renvoyé au contre-exemple qui était la légèreté, le badinage et la dérision télévisuels. J'avais été plongé dans un bain d'excellence et de jouvence et j'en ressortais purifié, métamorphosé.
Je me suis promis d'arrêter de proférer ces banalités déclinistes sur la jeunesse décevante, sur le fait que c'était mieux avant et qu'à leur âge nous avions plus de culture, de savoir et et de talent.
Comme si nous avions été uniques alors que l'irrésistible flot de l'existence nous emporte, ridiculise nos prétentions et nos vanités.Il faut se rendre à l'évidence : il y a des présidences qui remettent d'aplomb et à niveau.
Merci au Mémorial de Caen et à cette jeunesse d'avenir.
Le futur existe : je l'ai rencontré.
@ Trekker et Savonarole
C'est cela : "je bats ma femme tous les matins sans savoir pourquoi, car elle, elle le sait".
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 05 février 2016 à 17:31
@ jlm | 04 février 2016 à 10:56
"Les jeunes sont fantastiques(...)ils montrent une capacité de résistance à l'adversité que l'on peut prendre/donner pour exemple"
LOL en effet de sacrés résistants iPhonisés squatteurs de salles d'attente de Pôle Emploi, réfractaires aux emplois qui ne trouvent pas preneurs, le travail c'est du boulot, ça use, subir un patron facho ah ça non jamais, ma conscience de gauche me l'interdit, vaut mieux glander en touchant des dizaines d'allocs, profiter de l'assistanat généreux et râler après les riches, les patrons, les banquiers, bref la routine en socialie.
Rédigé par : sylvain @ jlm | 04 février 2016 à 14:21
"Je me suis promis d'arrêter de proférer ces banalités déclinistes sur la jeunesse décevante, sur le fait que c'était mieux avant et qu'à leur âge nous avions plus de culture, de savoir et de talent."
Les jeunes sont fantastiques, mis à part les ultra-violents que la société ne prend pas suffisamment en charge avant les passages à l'acte. Avec tout ce qui leur est tombé dessus, depuis le S.I.D.A. jusqu'à la pénurie de travail, la cherté des logements et de la nourriture, la pollution majeure aux pesticides et le terrorisme, ils montrent une capacité de résistance à l'adversité que l'on peut prendre/donner pour exemple.
Rédigé par : jlm | 04 février 2016 à 10:56
@Mary Preud'homme
Je crains que les tours tronquées de Saint-Eustache ne soient un fâcheux symbole de castration pour quelqu'un qui possède des attributs aussi exceptionnels que GG - selon ce qu'il nous en dit. Sans parler du vitrail dédié à la confrérie des charcutiers...
Rédigé par : Lucile | 04 février 2016 à 10:14
Le remplaçant de M. Urvoas est un ancien avocat, je trouve que cela fait beaucoup de cette corporation au sein de l'AN. Je ne suis pas sûr que la démocratie y gagne beaucoup.
Je n'ai pas fait le compte mais le nombre de juristes ou assimilés doit être assez impressionnant. Il est temps de repenser la façon de siéger, il manque quand même quelques boulangers.
Rédigé par : Giuseppe | 03 février 2016 à 22:50
"Mère Nature m'a doté d'un attribut exceptionnel".
Rédigé par : Garry Gaspary | 03 février 2016 à 09:27
Je commence à comprendre votre obsession. J'ai connu des gars comme vous qui faute d'avoir sailli à toute heure du jour, avaient les dents du fond qui baignaient dans le liquide séminal et qui se rongeaient les ongles jusqu'au sang. Plus aucune discussion était possible sauf à revenir comme une rengaine sur l'objet de leur malheur. Vous êtes subordonné au sujet de votre attribut.
Vous devriez écrire salafiste en détachant les syllabes.
Rédigé par : hameau dans les nuages | 03 février 2016 à 18:18
@Xavier NEBOUT le 02 février 2016 à 17:08
Votre christianisme des plus rigoureux voire rigide, semble ô paradoxe être compatible pour la condition féminine avec celui du wahhabisme saoudien. Seriez-vous un adepte du syncrétisme du moins en ce domaine ?
Rédigé par : Trekker | 03 février 2016 à 16:21
Gaspy en majesté sur le pignon sud de Saint Eustache ou presque...
(cf le cerf crucifère rappelle la vision de saint Eustache)
Une magnifique paire de bois (andouillers et surandouillers) coiffée d'un crucifix en ce lieu hautement christianisé ! Mais sans les attributs doux Jésus !
Taïaut taïaut ! C'est Gaspy répondit l'écho !
Rédigé par : Mary Preud'homme (la chasse au Gaspy est ouverte !) | 03 février 2016 à 16:07
Erratum ! sylvain ne prend pas de vacances...
Cet homme profond comme la mare a des choses à nous apprendre, ne négligeons rien...
Celui-ci aurait pu ajouter quelques cercles à l'enfer !
Rédigé par : Duvent | 03 février 2016 à 16:00
"Si cela intéresse votre dame, Mère Nature m'a doté d'un attribut exceptionnel qui me permet de métamorphoser les pitoyables moutons, qui se contentent d'être d'adorables époux, en de superbes cerfs..."
Rédigé par : Garry Gaspary | 03 février 2016 à 09:27
MDR Dommage qu'il lui manque le cerveau pour commander ses attributs de cervidé.
@duvent in the wind
Rédigé par : duvent | 03 février 2016 à 10:10
Ah oui quand même, doit y avoir des formations pour brasser du vent.
Le devoir de mémoire c'est comme celui de l'eau : se rappeler que quand il pleut, faut amener un parapluie.
Vous faites un concours avec Gaspy ?
Rédigé par : sylvain | 03 février 2016 à 11:41
@semtob
Le Mémorial de Caen n'est pas un cimetière. Le parcours du musée est certes là pour appeler au respect des morts et rappeler leur histoire, mais sur leur histoire se construit une réflexion. Les morts témoignent, pour la construction d'un monde nouveau. Colloques, expositions, concours -regardez les thèmes traités - font partie de ce travail qui s'appuie sur une mémoire non figée.
Rédigé par : Isa | 03 février 2016 à 11:39
Conférence Berryer des avocats au barreau de Paris, 2012 :
« Nous aurons l'honneur de recevoir le jeudi 22 mars 2012 à 21 heures, en Salle des criées (Conférence Berryer des avocats au barreau de Paris), Philippe Bilger, ancien magistrat, écrivain, blogueur.
Les sujets proposés aux valeureux candidats sont les suivants :
1. Si Bill gère les finances, Boule doit-il monter la garde ?
2. Cent tristes valent-ils mieux qu'un con plaisant ? »
On espère, pour notre hôte, que les sujets donnés au Mémorial de Caen ressortaient moins de l’almanach Vermot...
Rédigé par : sbriglia | 03 février 2016 à 10:44
La société a donc besoin d’incantation, de thaumaturgie, de délire péremptoire ?
Où donc l’homme doit-il se retrancher pour trouver un silence paisible, sans culpabilité, sans sommation, sans ordre des uns et des autres ?
Qu’est-ce que ce devoir de mémoire ? Où se trouve le remède ?
Pourquoi les vivants d’aujourd’hui devraient quelque chose ? La faute d’Adam et Eve pèsera pour l’éternité sur leurs descendants…
Mais le monde ne tourne pas uniquement autour de ce coin, qui n’en est qu’une partie.
D’autres hommes ailleurs existent, d’autres devoirs à l’égard des vivants incombent à l’humanité.
Et pourquoi donc ce péché mortel de vivre comme le premier homme vierge de tout acte barbare ?
Non décidément cette sommation n’est pas conforme à la sauvegarde de l’homme, qui n’a de divin que son imagination, son rêve, son illusion, et sa force dans cette folle injonction à vivre en connaissant la fin de l’histoire.
Il serait bon de considérer non pas le devoir de mémoire, mais le respect de l’humanité tout entière dans ce que certains n’admettent pas… C’est l’Homme qui est grand par son esprit, son corps qui est le temple et la terre son refuge ! Alors, prenez pitié de lui ! Dans la jeunesse se trouve la graine…
Rédigé par : duvent | 03 février 2016 à 10:10
@ Savonarole
Si cela intéresse votre dame, Mère Nature m'a doté d'un attribut exceptionnel qui me permet de métamorphoser les pitoyables moutons, qui se contentent d'être d'adorables époux, en de superbes cerfs...
Rédigé par : Garry Gaspary | 03 février 2016 à 09:27
@Savonarole | 02 février 2016 à 21:01
"Gaspary et Nebout doivent certainement être d'adorables époux".
C'est sûrement votre christianisation qui vous fait écrire des choses pareilles.
J'aime bien faire mon petit Gaspy de temps en temps.
Rédigé par : sylvain | 03 février 2016 à 09:17
Cher Philippe,
Un mémorial est un lieu de recueillement. Un lieu de silence et de mise en valeur des personnes qui ont donné leur vie.
Nous, vivants de ce monde, sommes les porteurs des âmes.
Un mémorial n'est pas un théâtre où l'on se fait voir en société, où l'on se distribue des prix d'éloquence dans un lieu où l'éloge se veut funèbre.
Votre jeunesse d'avenir se fait un nom sur nos morts.
C'est aussi déplacé que de se promener en maillot de bain dans un cimetière !
Halte à la mise en scène, à la récupération corporatiste.
Et respect aux morts.
L'éloquence se veut parfois silence.
Nous attribuons à cette journée le prix de l'absurde présent et prétendons que la mémoire est un devoir présent à ne jamais considérer comme le passé.
françoise et karell Semtob
Rédigé par : semtob | 03 février 2016 à 00:13
@Savonarole | 02 février 2016 à 21:01
"Une bonne paire de claques, un ramponneau dans les ratiches, y a que ça pour les faire taire. Et puis, ma foi, le soir venu, une affectueuse claque sonore sur la croupe qui s'affaire devant le boeuf mironton, histoire de se faire pardonner.
Gaspary et Nebout doivent certainement être d'adorables époux."
J'adore ! un bon coup de pied au c.. mais understatement comme dirait eileen...
Rédigé par : Deviro | 03 février 2016 à 00:07
@ Xavier NEBOUT | 02 février 2016 à 17:08
"De fait, les violences physiques faites aux femmes répondent souvent à leurs violences verbales".
C'est exact.
Une bonne paire de claques, un ramponneau dans les ratiches, y a que ça pour les faire taire.
Et puis, ma foi, le soir venu, une affectueuse claque sonore sur la croupe qui s'affaire devant le boeuf mironton, histoire de se faire pardonner.
Gaspary et Nebout doivent certainement être d'adorables époux.
Rédigé par : Savonarole | 02 février 2016 à 21:01
@ Michelle D-LEROY | 02 février 2016 à 18:50
"Beaucoup de nos jeunes pleins de ressources et d'entrain ont envie de faire bouger les choses "
LOL ! que de naïveté ; c'est pathétique et prête gentillement à sourire tant les exemples sont nombreux de tous ces djeuns qui veulent faire bouger les choses pour postuler à ces postes de vieux et qui ne voudront plus faire bouger ces mêmes choses une fois bien confortablement installés à la place de ces vieux.
Ah la la serais-je le seul intelligent ici ? Je vais finir par le croire.
Rédigé par : sylvain | 02 février 2016 à 20:45
"J'avais été plongé dans un bain d'excellence et de jouvence..."
Cher PB, j'ai compris que ce bain était constitué d'élèves-avocats, des jeunes gens s'apprêtant à gagner leur vie tout au long de leur existence professionnelle en plaidant pour des clients-accusés-payeurs, ce qui les conduit à cette recherche précoce d'excellence. Peut-on rencontrer un tel bain d'excellence avec des élèves-magistrats, mis dans une situation analogue ? Est-ce pour eux une nécessité professionnelle ? Peut-être un jour nous ferez-vous des confidences sur ce monde de la magistrature française, tellement française !
Rédigé par : Jean le Cauchois | 02 février 2016 à 20:23
@ Claude Luçn
Oui vous avez raison, beaucoup de nos jeunes pleins de ressources et d'entrain ont envie de faire bouger les choses et c'est souvent triste de voir qu'on ne leur fait pas assez de place.
Que l'expérience des aînés soit pleine d'enseignement, c'est certain mais l'entrain et le renouveau apportés par la jeunesse sont complémentaires. Et comme vous je pense que de jeunes politiques plus nombreux seraient bienvenus.
Rédigé par : Michelle D-LEROY | 02 février 2016 à 18:50
"...Comme si nous avions été uniques alors que l'irrésistible flot de l'existence nous emporte, ridiculise nos prétentions et nos vanités..."
Monsieur Bilger, au risque d'être très réducteur, je retiens de votre article votre très belle et pertinente phrase ci-dessus.
Rédigé par : Trekker | 02 février 2016 à 18:47
De Marc Aurèle à Montesquieu, autant dire de tout temps du moins avant 1968, la femme devait être éduquée à faire preuve de réserve, notamment à maîtriser sa propension à laisser fuser insultes et quatre vérités sous le coup de l'émotion.
De fait, les violences physiques faites aux femmes répondent souvent à leurs violences verbales.
Or l'injure ne donne pas lieu à poursuites si elle est provoquée, et il ferait beau voir un juif condamné pour avoir filé une baffe à celui qui l'aurait traité de "sale juif".
Un musulman nous dirait comme le Français moyen d'il n'y a pas si longtemps, qu'il vaudrait mieux que les femmes sachent se taire, plutôt que provoquer les divorces qui brisent les enfants, et les violences conjugales qui font des centaines de morts par an.
Il ne s'agit évidemment pas de dédouaner toutes les violences faites aux femmes, mais de mettre le gros bémol qui manque au débat.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 02 février 2016 à 17:08
Bonjour,
« Apparemment quand nous sommes revenus et que les trois prix ont été remis, nulle fronde ni chahut. Des applaudissements nourris, chaque champion avait ses amis et ses soutiens. »
Combien de ces jeunes avocats vont devenir des Robert Badinter ou des Eric Dupond-Moretti qui font vibrer les prétoires par leur éloquence et leurs effets de manche ? 10, 20% tout au plus.
Les autres iront rejoindre le service juridique d’une grande multinationale à New York ou à Londres, ou créeront leur cabinet de conseil spécialisé en droit des affaires, beaucoup enfin se lanceront dans la politique et deviendront députés voire ministres et plus s’ils parviennent à jouer des coudes et s’imposer dans le monde impitoyable des appareils de parti.
De nos jours si le silence est d’or, la parole, quand elle est bien maîtrisée, n’a pas de prix.
Rédigé par : Achille | 02 février 2016 à 17:07
Mais cette jeunesse d'avenir, on peut PB la rencontrer aussi en beaucoup d'autres endroits en France ! Il suffirait simplement que l'on veuille bien braquer les projecteurs sur elle, montrer en exemple les valeurs qu'elle porte, récompenser ses mérites, lui donner les moyens de son épanouissement et de sa réussite. Mais cette jeunesse-là, on ne la montre pas, on n'en parle pas. Au nom du principe d'égalité et pour ne traumatiser personne, surtout ne pas étaler la réussite et les qualités de certains ! Et c'est ainsi qu'au lieu de tendre vers l'excellence on se rapproche de la médiocrité.
Rédigé par : Michel Deluré | 02 février 2016 à 16:27
Vous avez raison Monsieur Bilger, il est des moments où nous avons besoin de nous retrouver dans un milieu rafraîchissant, car lorsqu'on écoute en boucle et regarde le monde politique glauque de pré-campagne électorale, la politique internationale sur fond de terrorisme, sans oublier les débats très discourtois, il y a comme un impératif besoin de gaieté, de jeunesse, de beauté. Cela est rassurant sur la nature humaine.
Je suis allée il y a déjà plusieurs années au Mémorial de Caen et déjà à l'époque j'avais apprécié même si la visite n'avait pas eu la même dimension que celle d'hier au milieu d'élèves avocats.
Personnellement je trouve le devoir de mémoire indispensable et le mémorial de Caen comme d'autres musées ou autres monuments à la mémoire de héros pour rappeler notre Histoire, en particulier aux jeunes générations, restent nécessaires. Toutefois et trop souvent par le passé, ces lieux historiques ainsi que des ouvrages sur le sujet donnaient une vision trop manichéenne des faits. Je pense, du moins, en ce qui concerne la dernière guerre, que les choses tellement ambiguës et complexes sont enfin expliquées de façon plus mitigée, plus réaliste.
Et c'est tant mieux.
Souvent aussi, les jeunes ne sont pas pollués par la repentance qui agit comme une chape et empêche le raisonnement avec le camp du bien et le camp du mal sans nuances.
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Je regarde rarement "C à Vous", il se trouve qu'hier soir je vous ai vu donner ou du moins essayer de donner la contradiction à Mme Darlan. Là encore et sans vouloir "fayoter" merci de ce moment de calme et de comportement poli... trop rare et donc reposant face à l'emportement et au manque de dialogue.
Rédigé par : Michelle D-LEROY | 02 février 2016 à 15:30
@sylvain
"Allez un petit effort Gaspy, fais-nous rire et remets-nous en transe tous les niais Nebout, caroff, eileen"
Il y a des "niais" qui aiment la dialectique (jusqu'à un certain point néanmoins !!)... et des "intelligents" qui se délectent de leur balourdise !!
Rédigé par : caroff | 02 février 2016 à 15:04
Ayant passé toute une carrière et observé mon pays de l'étranger, l'inquiétude me gagnait sur son futur surtout après Mai 68 et le genre Cohn-Bendit.
De retour "at home" une bonne surprise m'attendait, nos jeunes français, la très grande majorité, ceux dont ne parle jamais, sont une rare qualité d'individus et un grand espoir pour ce pays. Il est temps qu'avec notre aide, nous les grands seniors (ceux d'avant les retraités de 68), nos jeunes prennent le contrôle du gouvernement de ce pays et le projettent dans le XXIe siècle.
Ayant passé toute une vie professionnelle dans la Technologie, membre de l'IESF, je peux confirmer que ce que dit Philippe Bilger des jeunes étudiants en droit est également vrai de nos jeunes ingénieurs et scientifiques.
Rédigé par : Claude Luçn | 02 février 2016 à 14:32
Eho Gaspary !!
Vite une dissert sur le Mémorial de Caen qui doit être à coup sûr encore un pur produit de la christianisation des beaufs christianisés, droitisés, FNisés...
Allez un petit effort Gaspy, fais-nous rire et remets-nous en transe tous les niais Nebout, caroff, eileen, etc., que tu es seul à savoir mener par le bout du nez et qui démarrent au quart de tour à tes gasparinades.
Sussucre nonosse !
Rédigé par : sylvain kss kss | 02 février 2016 à 13:21
@ Gavot | 02 février 2016 à 11:53
Vous avez bien fait de rectifier les propos insensés du sieur "lefort", et l'inviter à aller de temps à autre assister à des audiences d'assises pour comprendre que les jurés ne sont pas tous lobotomisés et que parfois ils "osent" poser des questions durant les débats publics pour obtenir des précisions sur le déroulement des faits, ne serait pas déraisonnable...
M. "lefort" a quelques siècles de retard, ainsi que les Zola de la pétition ignorants de l'intégralité des faits.
Rédigé par : breizmabro | 02 février 2016 à 12:36
@lefort
"Mais que vaut un système où les jurés répondent à des questions et les magistrats décident de la peine après avoir parfois terrorisé les jurés pas toujours conscients de la conséquence de leurs réponses ?"
Mais que racontez-vous ? Où avez-vous vu des jurés terrorisés ? Où avez-vous pris que les magistrats décident seuls de la peine (aux assises) ? Que savez-vous de la conscience avec laquelle les jurés sont attentifs aux débats, posent des questions aux parties et témoins - parfois même sans le filtre du président -, interrogent leur cœur et leur raison sur la culpabilité et sur la peine, se renseignent sur les possibilités d'aménagement de cette peine... Manifestement vous n'en savez rien.
Rédigé par : Gavot | 02 février 2016 à 11:53
Le concours de plaidoiries au Mémorial de Caen est un concours qui devrait s'internationaliser, s'ouvrir davantage à tous les élèves avocats de tous les pays francophones, mais d'ores et déjà, il incarne - même auréolé d'un certain académisme - la quintessence d'une réflexion, je dirais même, de réflexes, au sens propre, ceux de prôner les Droits de l'Homme malheureusement plus idéalisés qu'exprimant une idéologie dans un monde cerné par la barbarie. Le sens de l'écoute de Philippe Bilger, indispensable dans une pluralité de savoirs judiciaires, est opportun et salvateur. En un mot, indispensable.
Rédigé par : VINCENT RICOULEAU | 02 février 2016 à 11:46
"Sub quadam specie aeternitatis" !
Rédigé par : duvent | 02 février 2016 à 11:11
"...Descendu du train, encore tout à mon ivresse, je courus pour me rendre à l'enregistrement de "C à vous" où, confronté à Eva Darlan, force est de constater que seule ma bonne éducation évita le crêpage de chignon vers lequel une force intérieur me poussait pourtant furieusement... Sorti des studios, je m'interrogeai : où cette fureur de vivre me conduirait-elle ? Assis sur le banc de la station, épuisé, je laissai passer trois métros : il me restait une trentaine de commentaires à modérer"
Rédigé par : sbriglia | 02 février 2016 à 11:10
Tout cela est bien gentil mais inutile, car ce n'est pas le talent des avocats qui fait la justice courante, mais l'arbitraire des juges qui violent le droit au quotidien en fonction de leur idéologie.
Un exemple classique : de "bons Français" doublent un agent immobilier en passant en direct (pour parler simple).
Le TGI donne raison à l'agence de A à Z. La cour de même en appel, mais elle réduit la condamnation au motif non soulevé aux débats qu'il n'est pas établi que la vente aurait pu avoir lieu s'il y avait eu la commission à payer ! C'est pas beau, ça ? Pourquoi se gêner ? Et après, on s'indigne que les tribunaux soient encombrés !
Pour ceux que le droit intéresse, le problème de procédure a été soulevé il y a quelques années dans un avis donné par M. de Gouttes, Premier avocat général à la Cour de cassation dont voici un extrait :
"S’agissant du principe de "l’impartialité du juge", on a pu également se demander si ce principe était bien respecté en laissant au juge la faculté de procéder à des requalifications ou d’appliquer la règle appropriée même lorsqu’elle n’a pas été invoquée.
De l’avis de M. Raymond Martin (8), "si le juge a une simple faculté de relever d’office un moyen de droit, son pouvoir côtoie l’arbitraire. Il peut, à sa volonté, faire pencher ou non la balance du côté de l’un des plaideurs. S’il a l’obligation de relever d’office le moyen adéquat, l’arbitraire disparaît en théorie", à la condition que les parties aient été préalablement informées du nouveau moyen de droit soulevé.
Toutefois, ajoute-t-il, l’égalité de traitement entre les parties n’est encore rétablie qu’idéalement, puisque le moyen relevé d’office par le juge contribuera au succès de l’une des parties au détriment de l’autre, l’une ayant le juge dans son camp, l’autre devant combattre le moyen relevé d’office."
Voilà le coeur du binz qui provoque l'encombrement de la justice mais pour le plus grand bonheur de ceux qui en profitent, à commencer par les magistrats qui y ont intérêt pour leur carrière.
Comment en effet monter en grade, si personne ne fait appel parce que la justice est fiable ?
Quant aux avocats, plus il y a de binz, plus il y a de chiffre d'affaires.
Alors, payez, soyez bafoués, ruinés, couillons de justiciables. "Faites confiance à la justice de votre pays".
Pour vous distraire et vous amuser, on organise des concours de plaideurs.
PS : Les amateurs consulteront cet avis sur le site de la Cour de cassation ; il n'y dénonce pas que les possibilités d'arbitraire sur les moyens de droit, mais sur tous moyens.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 02 février 2016 à 10:47
Caen : une jeunesse d'avenir qui en a dans les "tripes" ! C'est bon je me retire.
Rédigé par : sylvain | 02 février 2016 à 10:44
Oui je sais, c'est facile :
https://www.youtube.com/watch?v=tpWBq8tIDFg
Rédigé par : hameau dans les nuages | 02 février 2016 à 10:23
Billet bon enfant qui vous aura sûrement donné moins de sueurs froides que votre intervention dans "C à vous" face (à côté ;)) à la pasionaria Eva Darlan dont j'ai découvert avec surprise la mauvaise foi théâtralement exploitée, ne sachant s'exprimer que par invectives, le texte étant écrit par elle.
Je crains que la cause des femmes ait beaucoup perdu en l'écoutant.
J'espère que vous avez informé les futurs défenseurs, ou accusateurs, que désormais la justice n'aura plus besoin de leurs services puisque leurs consoeurs, devenues célèbres pour avoir perdu par deux fois, gravement, devant des juridictions d'assises, ont été repêchées par pétition médiatique, et que dorénavant le sigle de la justice sera JPP pour "Justice Par Pétition"
(et non pour : "Jean-Pierre Papin" comme certains ricaneurs l'ont imaginé ;))
Je sens que l'on va vers des économies budgétaires énormes..:-D
Rédigé par : breizmabro | 02 février 2016 à 10:15
M. Bilger, comment vous, homme si sage et pondéré, avez pu dans Le Figaro développer à propos de Mme Sauvage et de la grâce de tels arguments !
Voyons-les :
« D’autres ont été condamnés avec autant de rigueur ! », voilà bien un argument d’une telle faiblesse que je ne le commenterai pas.
Mme Sauvage « pas toujours un pauvre être désarmé », sans doute une femme faible « qui n’a même pas dénoncé les viols »... mais sous la terreur peut-on encore agir raisonnablement ?
Erreur des avocats quant aux arguments de légitime défense… peut-être mais là vous vous tirez une balle dans le pied car alors des avocats plus subtils auraient-ils pu obtenir l’acquittement et la justice rendue ?
Position de Hollande sans doute électoraliste qu’importe, on connaît le personnage, le problème n'est pas là.
Reste les faits « la mise à bas d’une institution ? »
La réunion de magistrats et de jurés a été instituée pour éviter une « vindicte populaire » ou bien une révoltante mansuétude des jurés - comme au siècle dernier l’acquittement de maris offensés par l’adultère de leur épouse et les trucidant avec la bénédiction populaire ou bien une lourde peine infligée par l'antisémitisme des jurés.
Mais que vaut un système où les jurés répondent à des questions et les magistrats décident de la peine après avoir parfois terrorisé les jurés pas toujours conscients de la conséquence de leurs réponses ?
La grâce sans doute inégalitaire et la décision d’un seul homme ? alors supprimons cette institution pour la remplacer par une grâce (ou non) prononcée pour tout condamné qui la demande, par des sages… et surtout pas par des magistrats empêtrés dans leurs certitudes car
bien sûr l'assassinat reste détestable mais le code pénal n'est pas la bible.
Rédigé par : lefort | 02 février 2016 à 10:13
@Alex paulista
"Oui, mais l'avenir, c'est Caen ?"
Quand la mer sera démontée (cf Raymond Devos).
Pour Quand, quelle heure ?
Rédigé par : calamity jane | 02 février 2016 à 10:02
Belle, très belle expérience. Faites-la vite partager par Alain Finkielkraut, Eric Zemmour, Natacha Polony, etc.
À quand un pèlerinage à Caen ?
Rédigé par : Marc Ghinsberg | 02 février 2016 à 08:15
Oui, mais l'avenir, c'est Caen ?
Rédigé par : Alex paulista | 02 février 2016 à 08:11