On parle beaucoup du général de gendarmerie Bertrand Soubelet ces dernières semaines et de son livre "Tout ce qu'il ne faut pas dire".
Celui-ci a beaucoup de succès et son auteur, dans les médias de droite, en tout cas sensibles aux problèmes de l'insécurité et d'un certain laxisme judiciaire, s'est vu consacrer plusieurs articles élogieux et a eu droit à des portraits qui insistaient sur sa forte personnalité
Celle-ci m'intéresse au plus haut point.
Parce que son ouvrage, en dépit de son titre alléchant et provocateur, n'est pas bouleversant de nouveauté mais rejoint la liste des contributions encore rares mais nécessaires à une société déboussolée aspirant à un humanisme qui saurait aussi être rigoureux et efficace. Une fermeté qui n'aurait pas honte d'elle-même puisqu'elle serait au service de tous.
Son livre, en effet, passionne moins que son auteur.
Si on veut bien s'attacher à un ouvrage qui sur les mêmes thèmes a lumineusement et objectivement tout dit, je recommande celui de Xavier Bébin écrit en 2013, "Quand la justice crée l'insécurité", une somme honteusement occultée par les médias parce qu'il dirigeait alors l'Institut pour la Justice.
Il y a des idées qu'on n'a pas le droit d'avoir et des analyses qu'il est scandaleux de proposer non pas à cause de leur fausseté mais au contraire parce qu'elles sont trop vraies.
Le général de corps d'armée Bertrand Soubelet est sorti de l'ombre inhérente à ses fonctions quand à l'Assemblée nationale, le 18 décembre 2013, en sa qualité de directeur des opérations et de l'emploi, il a eu, devant la commission parlementaire de "lutte contre l'insécurité" présidée par un député socialiste, une intervention à la fois réaliste, décapante et totalement libre. Elle a fait mouche bien au-delà de cet auditoire.
Il a été sanctionné à la manière française insidieuse et lâche : au mois d'août 2014, il doit quitter ses fonctions pour être muté à la tête de la gendarmerie d'outre-mer, poste évidemment qualifié par le gouvernement de "prestigieux" et "de confiance".
A la suite de la publication de son livre le 24 mars 2016, au motif qu'il aurait violé l'obligation de réserve des militaires, il est en passe d'être relevé de son commandement, son successeur est connu et va être nommé sous peu par décret présidentiel (Le Figaro).
Même si Bertrand Soubelet affirme n'avoir pas dérogé à la retenue que son statut lui imposait, il est permis de considérer que dans l'acception classique de l'obligation de réserve, il la met à mal par la manière avec laquelle en particulier il pourfend l'incurie et la médiocre clairvoyance du Pouvoir.
Mais sa position est originale et mérite d'être prise au sérieux. Il considère que durant l'exercice de ses fonctions, l'obligation de réserve n'a pas de sens puisqu'il convient au contraire de dénoncer ce qui doit l'être alors qu'une fois revenu à la vie civile, l'abstention et le silence seraient obligatoires.
J'avoue parfaitement comprendre ce paradoxe apparent, non pas parce que j'aurais moi-même traité durant quarante années avec distance l'obligation de réserve stricte qui nous était imposée et dont la définition opératoire a changé depuis 2007 mais en raison de la logique profonde de cette réflexion. A quoi cela sert-il de ne pas parler quand il le faudrait et de s'exprimer alors que ce sera trop tard ?
Souvenons-nous de ces ministres de Nicolas Sarkozy qui durant son quinquennat n'ont jamais émis la moindre protestation, la plus petite contestation, inconditionnels par force ou par conviction, et qui ensuite, la défaite consommée, se sont réveillés. Pour ma part je juge cette lâcheté puis cette audace facile lamentables.
Je ne ferais pas la même critique à une Cécile Duflot dont on sait que ministre elle n'a pas hésité à s'opposer au président de la République bien avant un livre qui n'a pas mâché ses pages.
Ce que les Français achètent, c'est moins le livre de Bertrand Soubelet qu'une conception retrouvée du courage, de la sincérité et de l'affirmation. C'est la liberté de la pensée, le refus d'une frilosité qui est dévastatrice quand la maison brûle. C'est le rappel brutal d'évidences qui ont besoin d'être martelées quand nos gouvernants, pour justifier leur inaction et leur faiblesse, font semblant de ne pas les entendre.
C'est Bertrand Soubelet que les citoyens font monter sur un pavois. C'est aussi Philippe de Villiers qu'ils ont applaudi, sur un autre registre, au travers de son livre. Notre société est en manque d'estime et d'admiration, elle est privée de colonnes humaines sur lesquelles elle pourrait s'appuyer.
Parce que, où qu'on regarde, les hommes et les caractères sont rares et donc suscitent une adhésion d'autant plus légitime et intense que des personnalités sans relief sont souvent injustement promues et flattées.
Bonjour,
Ils vont le regretter. Très bon Général qui ose révéler les travers et les failles. C'est en disant la vérité que l'on peut avancer et améliorer.
Rédigé par : Ellen | 23 avril 2016 à 17:19
@Robert Marchenoir | 20 avril 2016 à 17:20
Hélas, vous vous trompez. Il y a aussi des militaires de gauche. Et pas si rares qu'on croit.
Rédigé par : Franck Boizard | 21 avril 2016 à 09:53
@Véronique Raffeneau
"Aux commentateurs qui surestiment la qualité - au sens noble - d'une commission parlementaire : en République, il revenait en premier aux députés de la commission parlementaire de défendre publiquement la vérité des observations exprimées par le général Soubelet."
OUI !!
Mais peut-on attendre de gens qui se gobergent des réactions honorables ?
Rédigé par : caroff | 20 avril 2016 à 18:02
On pourrait évoquer également le Conseil économique, social et environnemental. Si, comme certains le disent, ce conseil est inutile, il faut le supprimer. Si, à l'inverse, il est utile et qu'il est censé représenter les «forces vives» de la Nation, il est anormal qu'il n'y ait pas un seul militaire parmi les 233 conseillers.
http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2016/04/19/31003-20160419ARTFIG00183-eviction-du-general-soubelet-le-coup-de-gueule-d-un-general.php
Sauf que le Conseil machin est "social", c'est-à-dire socialiste. De gauche, quoi. Un militaire, c'est de droite, ça va pas ensemble.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 20 avril 2016 à 17:20
@ Véronique Raffeneau, Jean-Dominique Reffait
Certes, le Général devait répondre sincèrement, mais avec nuance.
Son rôle n'est pas d'alimenter des polémiques.
@ Savonarole
Certes, mais en Espagne la maturité démocratique et le respect entre les hommes politiques est quand même d'un autre niveau, au moins dans les formes.
Le speech de Zapatero défendant son prédécesseur et adversaire Aznar devant Hugo Chavez, puis le mémorable "¿Por qué no te callas ?" du roi à Chavez qui insistait, le prouvent.
Rédigé par : Alex paulista | 20 avril 2016 à 15:56
J'apprécie tout particulièrement la rigueur du propos et de la pensée qui sous-tend les commentaires de Véronique Raffeneau que je fais intégralement miens.
Un autre point de vue qui pourra peut-être faire évoluer JDR dans son approche, laquelle me semble effectivement "pécher contre la vérité" dès lors qu'il conviendrait de tenir des propos circonvenus par le souci diplomatico-politicien qui sied aux oreilles de nos responsables politiques trop souvent guère sensibles à la réalité des faits qui pourtant sont têtus, malheureusement :
http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2016/04/19/31003-20160419ARTFIG00183-eviction-du-general-soubelet-le-coup-de-gueule-d-un-general.php
Rédigé par : Robert | 20 avril 2016 à 12:45
@Alex paulista | 19 avril 2016 à 23:30
Merci Alex pour cet éclairage, on nous pardonnera ce hors sujet.
La situation en Espagne est pratiquement identique, corruption, évasion fiscale etc.
Rédigé par : Savonarole | 20 avril 2016 à 07:31
@ Jean-Dominique
Je vous donne raison sur le fait que le général Soubelet, lors de son audition à l'Assemblée, a outrepassé le caractère politique de sa fonction et la mission qui lui était confiée devant les députés : ce qui était exigé de lui était de dire qu'en matière de sécurité et de justice tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Après, Jean-Dominique, au-delà de la fonction, il y a la vérité de l'homme et l'impossibilité pour certains de se fondre et se perdre dans une comédie humaine, une comédie tout court. C'est une question de vie et de mort intellectuelle, morale, psychique. C'est entre soi et soi.
Mentir c'est en premier se mentir à soi.
Le général aurait sans doute dû trouver la ressource de dire non et refuser l'audition truquée, masquée et travestie devant l'assemblée que l'exécutif exigeait de lui.
Le numéro 3 n'a simplement pas imaginé que le numéro 1 est irrémédiablement incapable de concevoir, ne serait-ce qu'une fraction de seconde, la force et la puissance d'une vérité indiscutable.
Aux commentateurs qui surestiment la qualité - au sens noble - d'une commission parlementaire : en République, il revenait en premier aux députés de la commission parlementaire de défendre publiquement la vérité des observations exprimées par le général Soubelet.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 20 avril 2016 à 04:18
@Trekker
Je me suis exprimé en effet de façon lapidaire : bien évidemment, une commission parlementaire est là pour entendre la vérité des gens qu'elle interroge et un haut fonctionnaire se doit de répondre avec la plus grande franchise et clarté à la représentation nationale.
Mais il y a fond et forme. Le général Soubelet avait toute latitude pour présenter sa vision de ce qui fonctionnait et de ce qui ne fonctionnait pas dans les politiques de sécurité sans faire ressurgir la guerre entre Intérieur et Justice alors que Valls et Taubira essayaient d'apaiser les dissensions. Quand bien même la mésentente entre Valls et Taubira était réelle, ce n'était pas au général Soubelet de la ressusciter alors que l'enjeu politique était de l'aplanir. D'autant que ça n'était pas un élément technique pertinent. Cette vérité-là pouvait rester de côté sans altérer la force de son argumentation par ailleurs.
Rédigé par : Jean-Dominique @ Trekker | 20 avril 2016 à 01:12
@Savonarole | 18 avril 2016 à 19:15
"Alex paulista devrait avoir droit à un "hors sujet" pour nous raconter ça..."
Oui mais je m'empêche. Allez, pour faire court :
Le président de l'Assemblée (Cunha du PMDB à l'origine allié du PT au pouvoir) a des comptes à son nom en Suisse qui se remplissent automatiquement à millions par des versements de Petrobras. Au Panama aussi. Furieux d'être inquiété, il lance une procédure d'impeachment sur Dilma, sur le prétexte de "cavalerie fiscale", procédé de mauvaise gestion qui consiste à faire sortir artificiellement du déficit des comptes publics en le repassant aux banques publiques. À la décharge de Dilma, tous les présidents depuis vingt ans ont recours à cette pratique, et elle est publiée au Journal officiel, donc ce n'est pas quelque chose de vraiment caché. À sa charge, elle y a eu recours avec une ampleur inégalée, ce qui est désastreux au vu de la crise actuelle.
En parallèle, son mentor Lula est inquiété parce qu'une entreprise lui a offert un triplex à Guarujá, la plage la plus chère proche de São Paulo. Alors qu'il a visité les lieux, il prétend découvrir que c'est à lui et, devant l'ampleur de l'affaire, "abandonne" de manière magnanime la propriété. Ce serait un malentendu, le promoteur lui aurait donné trois étages de l'immeuble sans qu'il s'en aperçoive... Puis on s'aperçoit qu'il a un terrain immense aux origines douteuses (pas forcément luxueux, certes, mais bon pour les churrascos) et qu'une entreprise de BTP lui aurait fait livrer des pédalos pour y agrémenter la mare... Lula se retrouve donc en garde à vue, mais sa meilleure amie Dilma le tire de ce mauvais pas en le nommant ministre en chef (entre Premier ministre et secrétaire de cabinet), ce qui retire le dossier des mains du juge... Mais des écoutes entre les deux amis de trente ans confirment que la manœuvre est purement pour lui éviter la prison préventive, et la passation est mise en suspens, Lula se retrouve entre deux.
Ce qui fait que l'on se retrouve à valider au parlement un impeachment lancé sur un prétexte mais qui est l'occasion de retirer le pouvoir au PT, qui a montré sa corruption et son incompétence. Le problème est que le vice-président Temer (du PMDB) censé recevoir le pouvoir est lui aussi inquiété dans la corruption de Petrobras (un autre impeachment est déjà préparé contre lui), que le numéro trois Cunha est le plus enfoncé dans le dossier Petrobras, que derrière, le président du Sénat semble moins impliqué mais un peu quand même... Quant au chef de l'opposition de droite (PSDB) Neves, il aurait reçu également des fonds de Petrobras.
Il y a donc fort à parier que dès que l'impeachment aura enlevé le PT du pouvoir, tous les dossiers vont faire pschitt.
D'ailleurs, plus de la moitié des parlementaires sont poursuivis pour corruption, certains comme Maluf (ancien maire de São Paulo auteur du légendaire "je vole mais je fais", qui a effectivement fait plein de tunnels pour aller à la plage) sont fichés par Interpol.
En somme, le Brésil n'aura pas gagné grand-chose en termes d'intégrité, mais y aura perdu en stabilité politique.
Mais ça occupe les esprits alors que la récession s'installe.
Rédigé par : Alex paulista | 19 avril 2016 à 23:30
@ Jean-Dominique @ Véronique |e 19 avril 2016 à 15:32
« …C'était sans doute exact mais politiquement maladroit. Rappelons qu'à ce niveau, un haut fonctionnaire n'est pas là pour dire la vérité publiquement mais pour épauler un exécutif dont il est une des charnières directes. »
Vous avez pour le moins une surprenante conception de la démocratie parlementaire, si on vous suit bien les commissions parlementaires ne doivent avoir connaissance que des « vérités » qui conviennent au pouvoir en place. Mentir sciemment quand est un haut fonctionnaire ou un général devant lesdites commissions, c’est un devoir et non un parjure !…
Je vous signale qu’aux USA - pourtant une démocratie à ce que je sache - le fait de mentir devant une commission parlementaire peut vous valoir la prison.
Moi qui croyais naïvement que les loges était un des gardiens vétilleux de la démocratie, je constate qu’elles inclineraient plus vers les méthodes des ex-démocraties populaires… Mais peut-être que la plus grande faute de ce général est de n’être pas un initié ou d’avoir transgressé le devoir de fraternité (un euphémisme masquant bien souvent l’obligation de connivence) ?
Rédigé par : Trekker | 19 avril 2016 à 20:39
Le général Soubelet s'est contenté de décrire devant une commission parlementaire la nature des rapports entre police et gendarmerie et celle des relations entre justice et forces de sécurité. Est-il blâmable d'exposer devant les législateurs que les lois qu'ils votent ne sont pas concrètement appliquées ?
Autrement grave aurait été, de sa part, une tentative de dissimulation de la vérité ou sa minoration !!
Quand on entend tous les jours dans le "service public" des journalistes payés par le produit de la redevance soutenir des positions prônant le "vivre-ensembliste", les bienfaits de l'immigration et autres balivernes et interviewer des "sociologues" du CNRS (chercheurs n'ayant jamais rien trouvé) qui éructent contre les forces réactionnaires, c'est-à-dire tous les ceusses qui ne sont pas de leur avis... on ne peut s'empêcher de plaindre ce militaire !!
Rédigé par : caroff | 19 avril 2016 à 18:03
Parfaite, comme d'habitude, votre réponse à Véronique, JDR...
Et pourtant...
Me titillent les commentaires au bas de la déclaration du général Favier :
http://www.lessor.org/le-general-favier-reagit-a-la-publication-prochaine-du-livre-du-general-soubelet/
...commentaires d'hommes du sérail et qui diminuent quelque peu la portée de votre réponse pourtant bien étayée...
Quel intérêt, en effet, pour le politique d'auditionner devant la représentation nationale un militaire de haut rang si ce n'est pour entendre son opinion, comme le souligne avec pertinence l'un d'entre eux ?
Si, dans votre loge, vous demandiez à l'un de vos frères de faire un rapport sur les dysfonctionnements de votre vénérable institution et que ce dernier soit critique, lui demanderez-vous abstinence et l'inscrirez-vous d'office à la loge d'Hazebrouck ?
Bon, je vous l'accorde, c'est tiré par le fil à plomb ma comparaison...
Rédigé par : sbriglia@JDR | 19 avril 2016 à 17:54
@ Jean-Dominique @ Véronique | 19 avril 2016 à 15:32
"Un haut fonctionnaire n'est pas là [lors de son audition à l'Assemblée] pour dire la vérité publiquement mais pour épauler un exécutif"
Donc, selon vous, il aurait dû mentir effrontément aux représentants élus du peuple français !
"C'est donc un poste qui vaut trois étoiles et il a été nommé général de corps d'armée à ce titre"
Trois étoiles, c'est général de division : GCA c'est 4
Et il était déjà GCA lors de l'audition le 18 décembre 2013
Il a été remplacé par un deux étoiles (général de brigade).
Rédigé par : PhD | 19 avril 2016 à 17:29
Véronique,
Un général de corps d'armée est essentiellement un homme politique. Il est non seulement amené à conduire une politique choisie par les gouvernants mais aussi à l'orienter, à proposer. Ce n'est pas un sous-fifre. Son interlocuteur, c'est le ministre.
Un pouvoir politique ou économique choisit ses collaborateurs directs de façon totalement discrétionnaire. Tout comme un membre de cabinet ou un directeur commercial, un général est évidemment sur un siège éjectable. Une faute d'appréciation et ça saute.
Lors de son audition à l'Assemblée en 2013, le général Soubelet a enfoncé le clou sur les dissensions entre police et justice. C'était sans doute exact mais politiquement maladroit. Rappelons qu'à ce niveau, un haut fonctionnaire n'est pas là pour dire la vérité publiquement mais pour épauler un exécutif dont il est une des charnières directes.
Il a donc été éloigné de la sphère politique : on peut considérer qu'il s'agit d'une sanction si l'on considère que la place d'un général est d'être au plus près des gouvernants. Mais il a été promu : le commandement de la gendarmerie d'Outre-Mer est capitale compte tenu des enjeux politiques et sociaux tendus dans certains territoires. Ce n'est pas une mince affaire que de tenir la Réunion, la Guadeloupe ou la Nouvelle-Calédonie. C'est donc un poste qui vaut trois étoiles et il a été nommé général de corps d'armée à ce titre.
Cette mutation avait l'avantage à la fois d'éloigner le général Soubelet du contexte politique parisien et de nommer à un poste opérationnel plus que sensible un spécialiste des questions de sécurité. Un peu comme un DG qui ne s'entend pas avec son PDG est nommé PDG d'une filiale à l'étranger. Rien de choquant dans ce processus très classique dans le management des fonctions dirigeantes.
Son ami, le général Favier, patron de la gendarmerie, l'a soutenu lors de cette audition. Il ne le soutient plus aujourd'hui à propos de son livre : « vendre une polémique, instrumentaliser la Gendarmerie et ceux qui la servent, c’est tout ce qu’il ne faut pas faire »
http://www.lessor.org/le-general-favier-reagit-a-la-publication-prochaine-du-livre-du-general-soubelet/
Je ne me prononce pas sur le fond mais sur la forme : seule la forme conduit à la situation actuelle.
Rédigé par : Jean-Dominique @ Véronique | 19 avril 2016 à 15:32
« Tout ce qu'il ne faut pas dire »
Rappelons tout de même à ceux qui l'auraient oublié ou bien qui l'ignoreraient que nous sommes supposés vivre (même mal) sous un régime qui prétend avoir introduit en France la liberté d'expression, qui a inscrit ce droit (?) dans un document appelé déclaration des droits de l'homme et qui s'en gargarise à temps et à contretemps y compris quand il foule ce droit aux pieds...
Oui en France, il est des choses - même et surtout quand elles ne relèvent pas d'une intention de nuire mais seulement du simple constat - qu'il ne faut pas dire sous peine d'être traîné devant l'Inquisition ou bien de faire l'objet d'une mesure de bannissement.
Il n'y a que la vérité qui blesse.
Rédigé par : Exilé | 19 avril 2016 à 15:03
La CGT vient de retirer piteusement son affiche insultante contre la police publiée sur le site de L'Humanité.
Que ce soit la droite ou la gauche, personne n'a jamais osé couper les vivres à L'Humanité, parution fantomatique.
Unique au monde, notre système de soutien à la presse perpétue la survivance de diplodocus et autres T-Rex qui ont disparu depuis belle lurette.
Apres Rothschild voici Drahi à la tête de Libération, une feuille de chou invendable. Sans compter le trio de milliardaires qui perfuse désespérément Le Monde (Bergé, Niel, Pigasse).
Consultez le site ACPM :
- Marianne a perdu 100 000 lecteurs depuis 2011.
- Libération est en faillite.
- Les Inrockuptibles cherchent des fonds pour survivre.
- L'Obs pour éviter la faillite est devenu centre droit.
- Charlie Hebdo ne communique plus ses ventes, "NC" note ACPM...
La presse de gauche est en faillite. Elle est morte.
En revanche elle a jeté son dévolu sur la télévision et radio, impossible d'écouter ou regarder la TV sans tomber sur Nicolas Domenach, Patrick Cohen, Laurent Neumann, Françoise Degois et ses narines immenses, Pascale Clark et ses oreilles d'éléphant, et j'en passe...
Quand on est vraiment de gauche, il faut se rabattre sur ACRIMED ou Arrêt sur images de Daniel Schneidermann.
Doux Jésus ! Il y a des jours où on voudrait tout quitter et partir traire les chèvres avec Calamité Jane dans les Vosges.
Rédigé par : Savonarole | 19 avril 2016 à 14:33
Devoir de réserve des fonctionnaires : Olivier Besancenot est facteur, Gérard Filoche est inspecteur du travail. Ils sont invités sans cesse par les médias, où ils peuvent librement, depuis des décennies, déverser leur propagande communiste extrémiste et leur rage subversive.
Officiel :
Tout agent public doit faire preuve de réserve et de mesure dans l'expression écrite et orale de ses opinions personnelles.
Cette obligation ne concerne pas le contenu des opinions (la liberté d'opinion est reconnue aux agents publics) mais leur mode d'expression.
Ce devoir s'applique plus ou moins rigoureusement selon : la publicité donnée aux propos, si l'agent s'exprime dans un journal local ou dans un important média national,
et les formes de l'expression, si l'agent a utilisé ou non des termes injurieux ou outranciers. [Je vous laisse retrouver les milliers de termes injurieux ou outranciers employés publiquement par Besancenot, Filoche et les millions de fonctionnaires de gauche qui sont, apparemment, exemptés du devoir de réserve - RM]
Cette obligation impose aussi aux agents publics d'éviter en toutes circonstances les comportements susceptibles de porter atteinte à la considération du service public par les usagers.
Cette obligation continue de s'appliquer aux agents suspendus de leurs fonctions et en disponibilité.
https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F530
Wikipédia :
Ce devoir n'est pas inscrit dans la loi mais est consacré par la jurisprudence.
La notion n'existe pas per se dans les textes législatifs et réglementaires régissant la fonction publique française. Par exemple la loi n° 83-634 du 13 juillet 1983 portant droits et obligations des fonctionnaires (loi Le Pors) ne fait nulle part mention d'un "devoir de réserve", ni d'une "obligation de réserve".
Anicet Le Pors, qui fut ministre de la Fonction Publique de 1981 à 1984 et qui à ce titre fut l'auteur de cette loi de référence [et qui était communiste, mais c'est un hasard... - RM], a publié dans Le Monde du 31 janvier 2008 une tribune où il revient sur les principes qui ont guidé la rédaction de ces textes sur le statut général des fonctionnaires. Il y explique notamment que c'est volontairement que le devoir de réserve n'a pas été intégré aux obligations des fonctionnaires, laissant à la jurisprudence le soin de réguler certaines situations rares et très particulières. [Autrement dit, c'est l'arbitraire qui règne. Comme c'est commode... - RM]
Inversement un mandat syndical autorise des critiques vives. [Et les syndicats sont pour la plupart communistes et au minimum de gauche, sauf rares exceptions. Mais c'est un hasard - RM]
https://fr.wikipedia.org/wiki/Devoir_de_r%C3%A9serve_dans_la_fonction_publique_fran%C3%A7aise
Mais quand un dirigeant de la gendarmerie dit des vérités qui ne cadrent pas avec l'idéologie communiste (l'immigration est une chance pour la France, la prison est l'école du crime...), il est limogé.
A part ça, la France n'est pas un pays communiste.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 19 avril 2016 à 13:57
Pendant que nous discutons gentiment d'un général, certes singulier, mais dans le fond rien de très neuf, l'Opinion sort une affaire sur une partie des parlementaires, laquelle si elle s'avère vraie, va secouer enfin le cocotier.
Malheureusement des révélations d' un général qui vont finir à la trappe et celles sur des parlementaires... Quoique, avec la contestation actuelle cela risque de faire du bruit.
Rédigé par : Giuseppe | 19 avril 2016 à 12:27
@Jabiru
Dans l'équipe actuelle au pouvoir, il y aurait du ménage à faire. Mais ceux-là se tiennent par la barbichette et personne ne bronche.
Et pis encore, que dire de ces anciens porteurs de valises toujours bien en cour, fiers d'avoir trahi, souvent imités par leurs successeurs qui vendent la France en faisant le lit de l'étranger ?
Rédigé par : Exilé | 19 avril 2016 à 10:24
@ Achille [20:55 dimanche]
A propos de la nomination de l'ancien secrétaire général de la CGT Lepaon à la tête d'un "comité Théodule" bricolé par l'Etat. Un travail non bénévole pour ce hiérarque peu scrupuleux. La majorité précédente a priori non soupçonnable de complicité envers un syndicat très à gauche avait procédé de même avec un autre ancien cégétiste influent, Jean-Christophe Le Duigou. Le nommant conservateur des hypothèques. Un poste prestigieux et rémunérateur occupé brièvement et qui lui permet de toucher une retraite rondelette. Avec nos sousous.
Ces obliques passerelles républicaines premium peuvent intriguer vu de chez nous.
Rédigé par : scoubab00 | 19 avril 2016 à 09:51
Parce que, où qu'on regarde, les hommes et les caractères sont rares et donc suscitent une adhésion d'autant plus légitime et intense que des personnalités sans relief sont souvent injustement promues et flattées.
Cette constatation ne peut que nous faire penser à la société du spectacle - qu'il soit politique, médiatique, « artistique » ou sportif - que nous subissons.
Les qualités humaines, les compétences, et même les vertus au sens romain du terme sont ignorées voire parfois vouées aux gémonies, au profit de la seule adulation d'une célébrité à la mode de façon éphémère.
Et bien entendu, les personnes de caractère qui, en plus de leurs qualités exceptionnelles, peuvent être amenées à user de leur don de clairvoyance pour jouer les Cassandre en nous promettant un avenir plus sombre que festif et dans un environnement plus menaçant que sympa font l'objet d'un rejet collectif et haineux.
La guerre de Troie n'aura pas lieu, n'est-ce pas ?
Rédigé par : Exilé | 19 avril 2016 à 09:39
Apparemment l'attitude du général Soubelet suscite admiration et large consensus. Très peu pour moi.
Comme son collègue Piquemal, ce monsieur fait partie de ces nantis de la République qui, à l'orée de la retraite, lorsque leur carrière est arrivée à son sommet, se découvrent un impérieux besoin de parler et de dénoncer ce qu'ils ont tu durant toute leur vie professionnelle.
La mode est à l'écriture de livres (dans cette époque où nos concitoyens n'ont jamais moins lu) ; on ne les lit pas, mais ils occupent les "talk-shows" télévisés et font le buzz. Chacun y va de ses confessions, de ses révélations éventées et de l'étalage de ses révoltes larvées.
La gendarmerie fait partie de l'armée. La jurisprudence Chevènement s'applique à elle en priorité : les militaires devraient décidément se taire ou démissionner.
Rédigé par : Frank THOMAS | 19 avril 2016 à 08:09
@ Jean-Dominique
"Que cela soit vrai ou pas, on ne s'exprime pas ainsi sur son chef en prétendant continuer à être l'un de ses adjoints."
Les observations ayant trait aux questions de délinquance exprimées par le général Soubelet devant la commission parlementaire en décembre 2013 sont-elles vraies ou fauses ?
Le général Soubelet a-t-il été sanctionné suite à cette audition devant la commission parlementaire ?
Voilà à mon sens les questions de fond et prioritaires à poser.
En second plan :
"...on ne s'exprime pas ainsi sur son chef en prétendant continuer à être l'un de ses adjoints."
Des chefs qui s'obstinent à être sourds et aveugles sont-ils seulement estimables et respectables ?
"C'est le rappel brutal d'évidences qui ont besoin d'être martelées quand nos gouvernants, pour justifier leur inaction et leur faiblesse, font semblant de ne pas les entendre." (le billet)
La disqualification générale de la parole politique et publique est telle aujourd'hui qu'une parole libre revêt une singularité et un caractère écrasants.
C'est comme ça.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 19 avril 2016 à 07:22
@ Robert Marchenoir |e 18 avril 2016 à 18:39
"Le choix de ce type de modèle a cependant une conséquence, qui est l'obligation de loyauté des militaires et le fait qu'ils s'obligent à l'obéissance vis-à-vis du pouvoir politique. Le contre-modèle français est à l'inverse : la tentation du coup d'Etat militaire est permanente, chez les officiers comme chez les citoyens…"
Totalement d’accord avec vous, concernant les conséquences perverses de notre contre-modèle français à l’opposé de celui US. Il génère cycliquement depuis près de 150 ans cette tentation du coup d’État salvateur censé sauver notre pays de l’incurie de nos politiques élus démocratiquement...
Fort heureusement cela reste dans la majorité des cas au stade des velléités, mais en période de crise ce n’est pas toujours le cas. Exemples : de Boulanger à 1958 - accès au pouvoir du général de Gaulle sous menace militaire - et 1961, le putsch avorté d’Alger.
De Gaulle, ce qu’on oublie souvent, avait - hormis pour lui - une conception très rigoriste et traditionnelle du devoir de réserve des officiers. Désolé de vexer les inconditionnels du général, mais il n'avait pas la subtilité et l'intelligence politique ainsi que la capacité d'anticipation à L.T. d'un Lyautey. On peut penser - certes cela relève de l’uchronie - qu’avec une conception US permettant aux officiers de s’exprimer plus librement, on aurait pu éviter ou du moins limiter la fin dramatique de la guerre d’Algérie : basculement d’une partie des militaires dans l’OAS, cassure de l’armée en deux camps irréconciliables, et purges peu discriminantes qui s'ensuivirent.
Dans des périodes de crises graves impliquant l’institution militaire, laisser les officiers s’exprimer - évidemment en prohibant et sanctionnant tout appel à la sédition - ne peut être que salutaire. Pouvoir s’exprimer et être, même partiellement, entendu, contribue à calmer les esprits et maintenir l’exigence de loyauté.
Rédigé par : Trekker | 19 avril 2016 à 01:50
Cher PB,
"Souvenons-nous de ces ministres de Nicolas Sarkozy..." Mon dépaysement actuel m'a permis de suivre à l'instant le Hardtalk de la BBC, avec David Sanger interviewant Christine Lagarde devant un large auditoire d'étudiants... Je n'ai pas regretté l'absence de chaînes françaises : c'est tellement différent !... Des questions lui ont été posées vers la fin, sur sa participation au gouvernement français sous la présidence de Nicolas Sarkozy et ses réponses ont été claires (pour moi). Je suis quand même repassé en France, sur votre blog "où il y a toujours un mot sur Sarko !". Alors chiche , la prochaine personnalité féminine après NKM, pour vos Entretiens YouTube, pourrait être madame Lagarde : il y aurait sûrement beaucoup à apprendre ...ou à désapprendre, ce qui est parfois plus indispensable !
Rédigé par : Jean le Cauchois | 18 avril 2016 à 22:40
@ Robert Marchenoir | 18 avril 2016 à 02:16
Tout à fait d'accord avec vous : Soubelet a été sanctionné pour avoir dit la vérité à des parlementaires, des élus de la nation.
Il aurait dû mentir, ce qui aurait été une forfaiture, mais il n'aurait pas été inquiété.
D'ailleurs, il aurait eu des facilités à le faire, la culture du mensonge étant particulièrement enracinée dans l'armée, puisqu'il est hors de question de soumettre aux chefs des problèmes créés par leurs décisions.
C'est ainsi que les bases de défense fonctionnaient presque parfaitement, avec quelques menues difficultés liées à la nouveauté du concept, alors que c'était un boxon innommable et que tout le monde le savait.
Certains estiment que l'ouvrir quand on est près de la retraite, c'est facile, et que c'est la peur de perdre solde, logement, voiture, etc. qui retient les "courageux".
Une autre raison empêche aussi certains officiers de grande valeur de l'ouvrir de façon trop forte : la crainte qu'il ne reste en place que les incompétents et les nuisibles ; ces personnes accomplissent un gros travail avec une pression énorme, tout en essayant de limiter les dégâts et en avalant aussi quelques couleuvres.
(Au passage, tous les gendarmes sont logés NAS - par nécessité absolue de service - avec leur famille, avec obligation d'occuper le logement et il y a encore peu de temps, certains habitaient des "logements" qu'on n'oserait même pas proposer à des migrants)
Rédigé par : PhD | 18 avril 2016 à 21:37
@ Genau |e 18 avril 2016 à 17:29
"…Aussaresses...les pires appréciations sont venues du trotskiste Jospin, jamais en peine d'une trahison morale"
Désolé mais le pire en matière d’hypocrisie politicienne - lorsque Aussaresses reconnut publiquement ses actes pendant la bataille dite d’Alger - fut le fait de Chirac alors président de la République. Il osa déclarer avoir été scandalisé et horrifié par la lecture de son livre, quand on pense que le même Chirac fut s/lt en 1957 en Algérie.
Même si lui-même n’a pas pratiqué la torture, il ne pouvait pas ne pas savoir les méthodes utilisées par les services à qui il remettait les prisonniers : tous les officiers dont les EOR savaient cela !… Chirac dans les années 60 adressait des colis et correspondances aux officiers supérieurs emprisonnés à Tulle, cela suite entre autres au putsch de 1961. Encore une raison pour laquelle il ne pouvait ignorer ce qui s’était passé en matière de torture en Algérie.
C’est quand même Chirac Président qui fit retirer la Légion d’honneur - gagnée au feu - à Aussaresses. Jospin certes ne fut pas glorieux dans cette affaire, mais il resta bien en deçà des ignominies de Chirac !…
A contrario totalement d’accord avec vous sur les appréciations que vous portez sur Aussaresses comme sur Bollardière. Pour conclure sur ce sujet, Aussaresses avait probablement une conception rigide de son devoir, il fut satisfait lors de ces événements d’être sous les ordres de Massu et non de Bollardière.
De plus un événement quasi jamais évoqué explique en partie sa froideur dans ses actes : son séjour forcé de mai à juillet 45 chez les soviétiques à Berlin - entre la vision des atrocités de l’Armée rouge sur les civils(es) - et tous les chantages fait par le NKVD sur lui et son commando. Aux dires de certains de ses proches, l’homme de retour de Berlin n’était plus le même qu’avant cette mission.
Rédigé par : Trekker | 18 avril 2016 à 20:53
sbriglia@Savonarole | 18 avril 2016 à 16:24
Superbe chanson des Frères Jacques ! Merci, je ne connaissais pas.
Puisqu'on évoque ces temps-là, voyez l'étrange ressemblance entre Boris Vian et Emmanuel Macron, sur Google Images c'est flagrant. Mais je ne me souviens plus lequel des deux a écrit "Le déserteur"...
Rédigé par : Savonarole@sbriglia | 18 avril 2016 à 19:36
Une curieuse démocratie tropicale est en train de défenestrer son dirigeant.
Alex paulista devrait avoir droit à un "hors sujet" pour nous raconter ça...
Mais, oyez, il n'y a aucun "hors sujet", voilà un immense peuple à qui on a fait le coup de "la Gauche", souvenez-vous de " Lula", le journal Libération et toute la gauche française en pleurait de bonheur lors de son élection...
Aujourd'hui ils vont finir en taule.
Rédigé par : Savonarole | 18 avril 2016 à 19:15
@sbriglia
Évoquant une réunion avec Jean-Marc Ayrault, alors Premier ministre, le général Soubelet écrit :
"Ce jour-là, on pouvait percevoir ce que j'ai interprété au mieux comme étant du détachement, au pire comme de l'ignorance, dans les réactions du Premier ministre concernant les questions de sécurité"
Plus des mises en cause de la classe politique, citant l'affaire Leonarda, bref la décrédibilisation de la hiérarchie directe. Défaut de loyauté, oui. Sanction, oui. Que cela soit vrai ou pas, on ne s'exprime pas ainsi sur son chef en prétendant continuer à être l'un de ses adjoints.
Rédigé par : Jean-Dominique @ sbriglia | 18 avril 2016 à 18:57
Trekker | 18 avril 2016 à 15:39
Je maintiens mes affirmations sur le KGB. Il ne s'agissait pas seulement, pour les dirigeants communistes, de négliger les informations qui ne correspondaient pas à leurs préjugés. Ce sont les cadres du KGB eux-mêmes qui disaient à leurs officiers et à leur agents : arrêtez de nous fournir ce genre de renseignements, nous n'en voulons pas.
C'est d'ailleurs ce qui se produit dans tous les régimes autoritaires : les subordonnés ont tellement peur de déplaire à leurs chefs, qu'ils finissent par leur dire uniquement ce qu'ils veulent entendre. La même chose se passe dans la Russie d'aujourd'hui, où Poutine gouverne avec un nombre incroyablement réduit de personnes, et où les décisions, par conséquent, sont prises sans être confrontées à la réalité.
Concernant l'expression publique des officiers, vous avez raison de signaler l'intérêt du modèle américain, où foisonnent les tribunes, analyses et points de vue de professionnels de la chose militaire, qui sont loin d'être tous d'accord entre eux.
Le choix de ce type de modèle a cependant une conséquence, qui est l'obligation de loyauté des militaires et le fait qu'ils s'obligent à l'obéissance vis-à-vis du pouvoir politique.
Le contre-modèle français est à l'inverse : la tentation du coup d'Etat militaire est permanente, chez les officiers comme chez les citoyens. C'est très frappant ces temps-ci, où surgissent de partout des généraux ou des colonels, souvent en semi-retraite, qui se mêlent de faire de la politique à la place des responsables démocratiquement élus. De façon symétrique, on entend partout cet appel populaire à des généraux rêvés "qui viendraient enfin mettre de l'ordre dans tout ça à la place de ces abrutis de politiciens".
Napoléon, Boulanger, de Gaulle, Salan... il est increvable, le fantasme français de l'officier pur et courageux face au politicien lâche et corrompu. Vous n'aurez jamais cette tentation aux Etats-Unis, où les militaires se contentent d'exprimer leur avis sur les questions militaires, celles qui relèvent de leur compétence, mais se soumettent toujours à leur commandant en chef qui est le président des Etats-Unis, même lorsqu'ils sont du bord politique opposé.
En France, nous assistons à ce spectacle surréaliste d'officiers supérieurs venant prêter leur concours à une opération de sabotage de la politique étrangère et de défense nationale de leur pays, consistant à défendre les intérêts d'une puissance étrangère qui nous a officiellement désignés comme ses ennemis, et qui nous livre une guerre hybride et par intermédiaires.
Vous allez me dire qu'ils auraient tort de se gêner, puisque des députés et des députés européens en font autant, sans être immédiatement destitués ni traduits en justice pour haute trahison, comme il le faudrait : Marine LevPen à Moscou, Philippe de Villiers en Crimée occupée, Thierry Mariani chez le boucher de Damas auquel nous devons l'invasion migratoire de notre pays...
Votre acrimonie à l'égard du général Piquemal est déplacée. Peu importe que vous estimiez que c'est un planqué ou un ancien socialiste. La question porte sur les principes. Je remarque que Piquemal a été sanctionné parce qu'il a manifesté des opinions réputées d'extrême droite, exactement comme Soubelet.
En revanche, les généraux ou amiraux qui ont prêté leur concours à une opération de légitimation de l'extrême gauche, eux, n'ont pas été sanctionnés. Et leur action n'est pas symétrique de celle de Soubelet, puisque ce faisant, ils ont porté assistance aux agents d'une puissance étrangère hostile.
De façon générale, je serais curieux de connaître des sanctions qui auraient frappé des officiers pour avoir exprimé des opinions de gauche.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 18 avril 2016 à 18:39
Ce que je retiens de votre billet, Monsieur Bilger, est le passage suivant :
"Ce que les Français achètent, c'est moins le livre de Bertrand Soubelet qu'une conception retrouvée du courage, de la sincérité et de l'affirmation. C'est la liberté de la pensée, le refus d'une frilosité qui est dévastatrice quand la maison brûle. C'est le rappel brutal d'évidences qui ont besoin d'être martelées quand nos gouvernants, pour justifier leur inaction et leur faiblesse, font semblant de ne pas les entendre".
Vos propos, mesurés et frappés au coin de la réflexion logique, contrebattent ceux de Savonarole | 18 avril 2016 à 15:26 qui se laisse aller à la démagogie facile. De fait, la France n'ayant pas connu de guerre sur son territoire national depuis 1962, les militaires professionnels n'ont que rarement connu le feu (Tchad, Koweit en 1991, Afghanistan et à présent Mali). On ne saurait le leur reprocher comme une tare qui les rendrait inaptes à exprimer des avis.
Pour ce qui concerne le général Soubelet, je rejoins en très grande partie les propos de Trekker | 17 avril 2016 à 17:19 et 18 avril 2016 à 00:59
En revanche, Solon | 18 avril 2016 à 10:44 semble méconnaître la réalité d'un témoignage devant une commission parlementaire. Il est évident que l'essentiel des réponses apportées par le général Soubelet avait nécessairement été travaillé en amont et avec l'accord du directeur général de la gendarmerie. Toutefois, la polémique est née de réponses faites à brûle-pourpoint à des questions insistantes posées par des membres de la commission exigeant de fournir des exemples ou cas concrets, éléments qui ne pouvaient pas tous avoir été préparés. Réponses alors nécessairement faites en faisant appel à la mémoire, qui ont déplu au Premier ministre parce que montrant les limites de la communication gouvernementale en matière d'efficacité de la réponse pénale.
Le déplacement du général Soubelet du poste qu'il occupait alors a été l'erreur du gouvernement car il s'est agi d'une sanction déguisée, ce qui a relancé la mécanique médiatique et conduit l'intéressé à écrire son livre, convaincu de ne pas avoir été déloyal envers son institution, ni envers la commission parlementaire.
Alors qu'il aurait suffi de le maintenir dans son poste un ou deux ans puis de le placer en deuxième section.
Ce qui laisse un étrange sentiment c'est bien de voir nombre de responsables de l’État ou de la haute administration autres que militaires s'exprimer devant les médias, souvent sans respecter leur devoir de réserve et sans conséquence pour leur carrière.
Alors qu'il conviendrait de condamner les responsables militaires, non seulement au devoir de réserve, mais surtout au silence le plus absolu, surtout à une période où les capacités militaires de la France ont été réduites à portions plus que congrues, voire à une inefficacité liée à une réduction budgétaire qui ne permet plus à la France de remplir les missions qu'elle confie à ses forces armées avec les moyens qui conviendraient.
Sans doute faut-il se rappeler la chanson de Guy Béart, La vérité :
https://www.bing.com/videos/search?q=chanson+celui+qui+dit+la+v%C3%A9rit%C3%A9&view=detail&mid=D0A93F2F32E4962D2FF0D0A93F2F32E4962D2FF0&FORM=VIRE
Rédigé par : Robert | 18 avril 2016 à 18:34
Mais enfin de quoi parle-t-on ? J'ai visionné la prestation du général Soubelet devant la commission parlementaire, j'ai lu son livre et je n'ai rien trouvé qui soit faux. On peut à la rigueur critiquer la forme mais le fond reflète une réalité que nos élus commencent à reconnaître tant la situation de notre sécurité et de notre justice s'est dégradée au fil des ans par le laxisme et les renoncements successifs de la droite comme de la gauche. Le général Soubelet est un de ces "lanceurs d'alarme" qui réveillent les esprits. La limite au "devoir de réserve" c'est le devoir de vérité lorsqu'il est urgent de prendre les mesures qui s'imposent.
JLD
Rédigé par : DREVON | 18 avril 2016 à 18:24
Et si on poussait vers la porte tous les politiques qui ont été condamnés par les tribunaux pour des raisons diverses et notamment pour avoir profité de l'argent public et fraudé ?Dans l'équipe actuelle au pouvoir, il y aurait du ménage à faire. Mais ceux-là se tiennent par la barbichette et personne ne bronche.
Et parmi ceux-là, on en trouve quelques-uns qui ont demandé la tête de cet officier général.
C'est une honte !
Rédigé par : Jabiru | 18 avril 2016 à 18:05
Partagée, l'opinion. Soubelet avait été annoncé limogé ; point, il était directeur de la gendarmerie outre-mer. Poste plutôt fastueux, mais enfin, pourquoi pas ?
Le devoir de réserve consisterait, pour les gens de pouvoir et leurs serviteurs à ne pas cracher dans la soupe, qui est bonne, paraît-il. En relisant la rubrique chez les grands auteurs de droit interne, j'y lis que c'est la garantie de la loyauté, et de la cohésion de l'appareil de commandement.
Dont acte, mais, horresco referens, il y a un cas qui a dépassé le cadre du devoir de réserve et heurté justement l'exercice du pouvoir : Aussaresses.
Lui, a expliqué ce qu'on lui demandait et il l'a fait. Au passage, il a le plus grand respect pour Bollardière et reconnaît les scrupules de Hautmont. Mais lui, il a agi, et il l'a dit, après. Il n'a pas compromis les tenants du pouvoir lors de son exercice et il est loisible de constater que les pires appréciations sont venues du trotskiste Jospin, jamais en peine d'une trahison morale, toujours en quête d'un reniement bénéfique et toujours autour de l'assiette au beurre.
Entre ces deux termes, il est préférable de ne pas choisir. Je n'aurais pas eu le courage de faire ce qu'a fait Aussaresses, mais je crois aussi que jamais je n'aurais osé risquer ce qu'a risqué Bollardière, être récupéré par des gens de gauche qui ont su travestir sa pensée et surtout son personnage.
Soubelet commet un ouvrage qui s'ajoute à la longue liste de ceux qui décrivent la perte de la France sous le regard outré des crétins de la Place de la République pour qui "l'autre" est l'ennemi, attitude typique de l'ultra gauche dissimulée derrière des slogans d'un autre âge et des jeunes femmes à lunettes, sentencieuses et incultes. Au fait, avez-vous rencontré un seul scientifique dans ces manifestants ? Tous sociologues, psychologues, lettreux, plasticiens ou philosophes. Pas d'ingénieur, d'X, de Ponts ou d'ENSI, enfin, à ma connaissance.
Il va falloir aussi éditer en France cette étude allemande du très officiel Bundesministerium für Bildung und Forschung, le ministère fédéral allemand à la Formation et à la Recherche, une information relayée par les médias allemands établissant, chiffres à l'appui, que l'immigration des Turcs musulmans n'est pas une chance pour l'Allemagne, au contraire, un poids à traîner.
Là, il y a un véritable devoir de réserve applicable à toute la France, sinon, gare, les associations commerciales veillent et les juges grincent déjà. Ca s'appelle la censure médiatique. Tout, plutôt que la France. Tout, même Jospin au Conseil constitutionnel.
Rédigé par : genau | 18 avril 2016 à 17:29
@Achille
La perte de la solde c'est une chose mais il y a aussi la résidence, l'ordonnance, le chauffeur, etc.
Et quand tout cela fait défaut on se retrouve quelque peu démuni.
Quant à ceux qui ont demandé sa tête, ils ne méritent que notre mépris. Faire prendre la porte de la Gendarmerie à un grand serviteur c'est le traiter comme un valet de pied et c'est indigne d'une démocratie.
Rédigé par : Jabiru | 18 avril 2016 à 17:03
@ Savonarole | 18 avril 2016 à 15:26
100%, même 120 % d'accord ! (j'ai bon en longueur de texte ? ;-))
Rédigé par : breizmabro | 18 avril 2016 à 16:36
Savo, vous êtes dur avec le Général soupe au lait...
Pour une fois qu'on fait mentir de Gaulle : « Il est vrai que parfois les militaires, s'exagérant l'impuissance relative de l'intelligence, négligent de s'en servir ».
Réécoutons les frères Jacques : bientôt il y aura un général à vendre sur le marché...
https://www.youtube.com/watch?v=-a6jSciXd3M
Rédigé par : sbriglia@Savonarole | 18 avril 2016 à 16:24
Son livre, en effet, passionne moins que son auteur.
(…) Ce que les Français achètent, c'est moins le livre de Bertrand Soubelet qu'une conception retrouvée du courage, de la sincérité et de l'affirmation.
Pardon, Philippe Bilger, mais vous avez une sérieuse tendance à l'exagérée généralisation. Ce qui est valable pour vous, ne l'est pas forcément pour le commun des Français. Peu de Français, en effet, peuvent se prévaloir - comme vous - d'être ancien magistrat et donc de connaître particulièrement bien le sujet abordé dans le livre (en témoigne votre propre prose sur le thème…). La justice n'est-elle pas la seconde charnière de la sécurité après la police ?
J'ai acheté le livre de Bertrand Soubelet parce qu'effectivement il a été l'objet d'un battage médiatique mettant en cause la gestion de la sécurité par la gouvernance Hollande. Sa personnalité est d'autant plus intéressante qu'il parle franc, brut de décoffrage, avec courage et une certaine abnégation. Lorsqu'il s'est lâché devant la commission parlementaire, il était vulnérable parce qu'encore en poste et menacé de représailles. Du reste, cela n'a pas raté : il a fait l'objet d'une rétorsion (masquée) en remerciement de sa "loyale" franchise dévergondée et dérangeante.
MAIS… J'ai aussi acheté le livre pour SON CONTENU parce qu'à l'inverse de vous, je ne suis pas censé le connaître. Ou mal…
D'ailleurs, cette façon de choisir les livres est - pour ainsi dire - universelle, ne se limitant pas au cas cité. Tel un papillon de nuit, on est attiré par la lumière d'un livre, encore faut-il - pour que l'on franchise le pas de l'acquisition - que fleure bon la substance derrière l'offre alléchante.
Vous ne parlez donc pas en l'occurrence, Philippe Bilger, au nom des Français. Votre singularité vous l'interdit. Vous parlez en votre nom, connaisseur avéré de la chose sécuritaire, peu suspect d'en être surpris.
Ce que les Français (et plus généralement, les citoyens du monde…) recherchent en achetant un livre, c'est le contact du contenu d'un auteur. Sa personnalité ou l'originalité de sa situation, finalement, importent peu et n'en deviennent inévitablement qu'ersatz.
Un livre est fait pour être lu. Pas affiché ostentatoirement en rayon de bibliothèque. C'est, du moins, le principe.
Rédigé par : Roger L | 18 avril 2016 à 16:11
@ Robert Marchenoir | 18 avril 2016 à 02:16
"...principales raisons des dysfonctionnements de la politique étrangère soviétique, c'est que les officiers du KGB (et de ses prédécesseurs) étaient fortement dissuadés, par leur hiérarchie, de fournir des informations qui ne cadraient pas avec ce qu'attendait le parti communiste. Le gouvernement russe a ainsi fait des erreurs spectaculaires entièrement dues au politiquement correct de l'époque, alors qu'il bénéficiait d'un réseau d'espionnage qui a souvent été excellent sur le plan technique. L'une des plus connues est le refus répété de Staline de croire à l'invasion nazie..."
Exact, mais j’apporte une précision d’importance. Les services soviétiques KGB et GRU ne censuraient pas leurs rapports à destination unique du pouvoir, mais celui-ci n’en tenait compte que s'ils validaient sa politique étrangère du moment. Ce fut le cas non seulement sous Staline et pour l’invasion nazie, mais aussi sous Brejnev avec l’invasion de l’Afghanistan : le KGB avait mis en garde sur une telle aventure.
"Pour le livre, on peut en discuter, mais il n'est pas sûr qu'interdir aux officiers supérieurs toute intervention dans le débat public, concernant les sujets de leur compétence, soit de nature à améliorer la stratégie de défense…"
Entièrement d’accord avec vous, c’est pour cela que je citais l’exemple des USA. L’expression publique des généraux n’obère nullement leur loyauté, et il est à noter qu’aucun putsch, ou tentative, n’a eu lieu à l’instigation de l’armée américaine, et cela même lors de décisions du pouvoir politique loin de faire l’unanimité en son sein : retrait du Vietnam.
"Le général Piquemal a été mis à la retraite pour avoir manifesté contre l'immigration illégale à Calais…"
Désolé mais l’exemple que vous citez est le pire, notamment celui caricatural du devoir de réserve imposé et que s’imposent les généraux. Ce général - cas type du carriériste - quand il était en activité, gagna ses étoiles en collaborant dans les cabinets de trois Premiers ministres socialistes et jamais il ne manifesta alors la moindre critique vis-à-vis de la politique de défense. Ce n’est que quinze ans après son passage en 2° section - de fait une forme de retraite - qu’il manifesta de manière tonitruante et maladroite son opposition à un aspect de la politique du gouvernement. C’est bien le plus grand risque qu’il prit pendant toute sa carrière, car il sera radié de cette 2° section et mis en retraite : en pratique il ne perdra que son quart de place SNCF !…
@ Savonarole | 18 avril 2016 à 15:26
"Voilà des gars qui n'ont jamais entendu un coup de fusil, sauf à blanc aux manoeuvres, et qui aujourd'hui bombent le torse avec des médailles acquises en temps de paix depuis 70 ans..."
Votre propos, que je partage entièrement, n'est que l'illustration du "courage" de Piquemal et qui hélas est fréquent chez ses semblables.
Rédigé par : Trekker | 18 avril 2016 à 15:39
Il suffit donc d'être général à deux doigts de la retraite pour s'insurger et pondre un livre ? Mais à quoi pensait-il lorsqu'on lui disait "Garde à vous ! Repos ! Fixe ! Rompez !"...
On a connu des sergents ou capitaines plus courageux.
Voir Jules Bobillot, sergent décapité par les Pavillons noirs au Tonkin.
C'est curieux ce vent de révolte qui souffle chez nos sexagénaires ou septuagénaires quand on est assuré d'avoir le c.. bordé de nouilles dans une retraite paisible.
Surtout chez les "révoltés" de la fonction publique.
Voilà des gars qui n'ont jamais entendu un coup de fusil, sauf à blanc aux manoeuvres, et qui aujourd'hui bombent le torse avec des médailles acquises en temps de paix depuis 70 ans...
Rédigé par : Savonarole | 18 avril 2016 à 15:26
@ Achille | 18 avril 2016 à 11:51
"On a beau avoir des convictions, ce ne sont pas elles qui font bouillir la marmite. Faut bien continuer à vivre avec ses idées, si possible avec un minimum de confort."
Eh oui cher Achille je suis bien d'accord avec vous, l'abnégation a pour limite celle du portefeuille, rien de nouveau en somme sous le soleil.
Rédigé par : Giuseppe | 18 avril 2016 à 14:40
Le « devoir de réserve » s’impose-t-il lorsqu’un pays est commandé par son ennemi ?
Je crois que « le devoir de désobéissance » devient alors nécessaire !
Rédigé par : Seraye Yves | 18 avril 2016 à 14:19
Il suffit de lire régulièrement la Lettre de l'Association de Soutien à l'Armée Française pour mesurer un glissement sensible, voire une désinhibition, de certaines élites militaires.
http://www.asafrance.fr/item/grande-muette-les-grades-ouvrent-la-boite-des-pandores.html
Je pense qu'il est possible de se faire d'un officier supérieur une autre définition, faite de loyauté, de discernement et d'humilité par rapport au réel.
Je le postule d'autant plus aisément qu'il y a, dans les cercles de l'Armée française, une tentation géopolitique qui n'est pas neutre vis-à-vis du politique et de la souveraineté nationale.
Je me suis alerté, il y a plusieurs mois, d'une analyse prospective publiée sous le titre "Entre Etats-Unis, Chine et Russie, l'enjeu eurasien" dans le magazine de l'ASAF (http://www.asafrance.fr/images/15-3.pdf) co-signée par Par René Cagnat / Colonel (e.r.), docteur en sciences politiques, chercheur associé à l’IRIS et Serghieï Massaoulov / Docteur en philosophie, directeur du Centre de recherches prospectives (Kyrgyzstan).
Ce travail m'a paru fort édifiant, car ce qu'il brosse peut bien sûr être le reflet objectif des tendances comme des options, mais cela peut se lire, et c'est ainsi que je le fis, comme un canevas.
«L’espoir persiste, est-il écrit, au Kremlin qu’une crise européenne, en particulier un effondrement de l’euro, pourrait rapprocher certains de ces pays d’une Russie qui serait pour eux, dans cette situation, un marché providentiel… voire un modèle étatique car l’ordre règne en Russie… Quant à la Grande-Bretagne, européenne par opportunisme, elle est tout naturellement prête à prendre le large en direction, bien sûr, des États-Unis ! En résumé, si l’Eurasie a de bonnes possibilités d’extension en Asie centrale, en revanche, du côté de l’Europe occidentale, ses capacités d’émergence demeurent limitées. Mais l’avenir peut modifier du tout au tout cette approche actuelle.».
Pour que ce cours des choses puisse être modifié, les deux chercheurs évoquent l'émergence des crises, notamment liées à l'immigration, aux conflits confessionnels.
C'est presque un plan stratégique, avec tenants et aboutissants, qui est livré là.
Alors les généraux, de Gaulle en a parlé parfois et je crois qu'il avait une légitimité indiscutable ce qui n'est pas le cas du général Soubelet ou encore du général Piquemal qui s'est constitué en étrange figure de proue à Calais.
Je crois qu'ils perdent leur calme, mésestiment finalement leurs pairs et l'intégrité des commandements, et se laissent dépasser par les événements et leurs émotions.
Si cela est sincère, pourquoi pas ? Mais il est naturel et indispensable qu'ils puissent répondre de leurs manquements.
Une option demeure aussi, plus cynique, moins héroïque aussi, c'est qu'ils participent sciemment à peser sur une orientation géopolitique en cristallisant autour et sur eux la colère et la frustration populaires, en espérant que ce qui gronde foudroie.
Bien à vous.
Rédigé par : Daniel Ciccia | 18 avril 2016 à 13:38
Composition de français :
"Vous comparerez Mme Trucmachin-Morizet et le général Soubelet. Vous mettrez en avant leurs points communs et leurs différences. Vous en tirerez des conclusions générales. Vous avez deux heures."
Rédigé par : Franck Boizard | 18 avril 2016 à 12:56
@Jean-Dominique Reffait | 17 avril 2016 à 22:31
« Les militaires disposent d'une facilité qu'aurait pu choisir le général Soubelet : s'engager dans le débat politique et se mettre en position de détachement durant une période donnée, au moins jusqu'à l'élection de 2017.
Je ne connais pas le montant de la solde d’un général 4 étoiles. Elle doit être assez conséquente, ce qui serait normal au regard de ses responsabilités. Toutefois prendre un congé sans solde d’une année, voire deux serait faire preuve d’une abnégation assez rare.
Même chez les politiques on n’a jamais vu un tel désintéressement. J’en veux pour preuve Xavier Bertrand qui après avoir renoncé à ses mandats de maire de Saint-Quentin et de député s’est octroyé une augmentation de 4000€, considérant que ses indemnités de président de Région sont insuffisantes.
On a beau avoir des convictions, ce ne sont pas elles qui font bouillir la marmite. Faut bien continuer à vivre avec ses idées, si possible avec un minimum de confort.
Rédigé par : Achille | 18 avril 2016 à 11:51
En fait, il s'agit d'une erreur de commandement. De la tête de la hiérarchie militaire. Car il ne fallait pas laisser au Général Soubelet la liberté de témoigner. Plus exactement, ou bien on ne le laissait pas se présenter devant la Commission ou bien on lui commandait de se taire. Dès lors qu'on le laissait parler sans directives, comment s'étonner qu'il ait dit ce qu'il considère comme la vérité. Et qui doit être la vérité tellement ça défrise...
Les réactions outragées des autorités ne sont qu'un éloge du mensonge.
Rédigé par : Solon | 18 avril 2016 à 10:44
@Jean-Marc
Dans la dictature socialiste il n'est pas bon de dire la vérité.
"Absolument dé-bor-dée !" de Zoé Shepard : sanctionnée.
Clément Weill-Raynal qui dénonce le mur des cons : sanctionné (etc.)
Et avec ça, le Conducator a osé déclarer sans rire récemment qu'il fallait protéger les lanceurs d'alerte, lui qui a aussi refusé de protéger Edward Snowden...
Comment pouvons-nous encore croire un tel personnage ?
Rédigé par : Exilé | 18 avril 2016 à 09:54
Je viens de lire avec beaucoup d'intérêt le livre du Général Courage, un réquisitoire argumenté qui s'adresse à tous ces politiques ne roulant que pour eux et à tous ces hauts personnages dont les décisions sont polluées par leurs sensibilités politiques au détriment de l'intérêt général. Je ne vois pas en quoi dire la vérité à une commission parlementaire constitue le viol d'un devoir de réserve qui n'a d'ailleurs aucune base juridique. J'apporte mon entier soutien à ce Général qui a osé briser les tabous au risque de se voir sanctionné. Un autre Général, en son temps, est entré en résistance au motif que lui aussi se faisait une certaine idée de la France, il a permis à la France de se doter d'une Constitution qui a permis à notre pays de tenir le choc. Merci Général Soubelet, d'avoir lancé une alerte et merci aux 100 000 gendarmes qui veillent sur notre sécurité au péril de leurs vies. Je ne doute pas un instant qu'il vous apportent un soutien qui doit vous faire chaud au coeur alors que vous traversez un moment difficile.
Rédigé par : Jabiru | 18 avril 2016 à 09:53