Renaud ne lui a pas reproché d'en être un mais s'en est vertement pris, cependant, à Jean-Jacques Goldman (JJG)...
Il vaut la peine de citer ses propos dans le détail (L'Express) :
"Jamais on n'a vu JJG qui a un tel pouvoir, un tel talent dénoncer une injustice...Les Restos du coeur, c'est bien, cela a rapporté beaucoup d'argent à la télé et à l'association mais j'ignorais que l'injustice et la misère étaient la serpillière de la charité...C'est pour cette raison que je ne participe plus à l'émission qui en plus s'est ouverte aux sportifs, aux célébrités en tout genre, à Jean d'Ormesson..."
Je l'admets, dès qu'on attaque JJG, je vois rouge si j'ose dire.
Parce que ce chanteur et cette personnalité m'ont toujours inspiré de l'estime, voire de l'admiration. Son talent, l'éclat puis la discrétion, son humanisme modeste et pragmatique m'ont convaincu que nous tenions avec lui un beau spécimen d'humanité. J'ai tenté désespérément de le persuader de se laisser interviewer. Un jour il m'a répondu non ; avec humour et délicatesse, en m'assurant qu'il n'était déjà pas sûr de lui en musique, alors pour le reste !
Le problème, avec Renaud, c'est qu'il n'est pas un imbécile et que sa dénonciation n'est donc pas à prendre à la légère, sans surestimer évidemment l'importance de cette controverse.
En l'occurrence je ne suis pas loin de penser qu'il a raison sur les Restos du coeur et sur le cirque des Enfoirés mais qu'il a totalement tort au sujet de JJG.
Que les Restos aient été pour la télévision et l'association une entreprise profitable ne peut pas être nié. Et alors, pourrait-on rétorquer, dès lors que les effets sociaux et humains en sont bénéfiques... Il n'empêche que dans un monde idéal et avec un Etat exemplaire, la charité ne devrait pas être une voie royale d'assistance mais une aide très subsidiaire...
Les représentations des Enfoirés sont devenues un fourre-tout artistique et médiatique - Eddy Mitchell avait déjà porté le même jugement - où des chanteurs, des people, des célébrités réelles ou en recherche se mêlent pour se donner bonne conscience, amplifier leur visibilité, ajouter à leur panoplie une touche de solidarité et, en définitive, offrir un spectacle qui les sert plus qu'il ne sert la cause belle dans son principe qui est mise en avant.
Ce conglomérat hétérogène et globalement très narcissique tombe parfois davantage dans le ridicule qu'il n'enthousiasme même les plus indulgents. La participation, par exemple, d'Ibrahimovic et de Jean d'Ormesson atteint un comble de démagogie. Certes l'académicien n'est jamais en retard d'un jeunisme et de prestations décalées mais tout de même, trop c'est trop !
Mais, sur JJG, il me semble que Renaud s'égare. Son analyse renvoie d'une part à des conceptions humaines, sociales et politiques très antagonistes chez l'un et chez l'autre et, d'autre part, à la sanctification médiatique de Renaud depuis des années qui le place dans une posture ostensible avec ses dérives tandis que JJG est au contraire d'une superbe et insupportable normalité. Celle-ci décourage tandis que les journalistes raffolent de l'autre.
Je n'aurais jamais abordé cette focalisation obsessionnelle sur Renaud si justement elle ne permettait pas à ce dernier de donner des leçons et de fustiger au nom d'une exemplarité dont il n'a jamais fait preuve. J'entends bien que son immense talent de compositeur et de parolier a fait de lui l'auteur de chansons mythiques qui, dans beaucoup de têtes aussi contradictoires qu'elles aient été sur les plans idéologique et social, a inscrit l'histoire d'une génération, l'enchantement d'une tendresse rude et un stupéfiant mélange de nostalgie, de larmes et de sociologie décapante. L'enfance, l'amour et la politique en quelque sorte.
Mais, il ne faut pas se leurrer, Renaud est devenu un compagnon de route pour les médias fascinés et répétitifs à cause de l'alcool, de ses rédemptions temporaires, de ses rechutes, de cette proximité obscène qui nous constituait comme témoins de ses impuissances et de ses nouveaux départs. Probablement ne suis-je pas le seul à avoir été lassé par cet incessant et paradoxal hommage à Renaud, qu'il se terre ou se montre, avec son bulletin de santé exhibé et scruté ! Je me félicite qu'il soit "Toujours debout" mais cela ne me fait pas me détourner de JJG.
L'opposition entre eux n'est pas anodine car elle met en question deux conceptions du militantisme. Aussi incongrue que puisse apparaître la comparaison, on retrouve cet antagonisme dans beaucoup de secteurs, notamment le journalisme. Je vois en effet des ressemblances entre cette différence de perception et celle qui a suscité le désaccord entre Patrick Cohen et Frédéric Taddéï. Le justicier d'un côté et la neutralité éthique et pluraliste de l'autre.
Il est clair que JJG a eu, depuis toujours, une très vive répugnance pour le sommaire, le péremptoire, l'affirmation narcissique de ses opinions, de ses convictions, l'exhibition de ses combats, la posture du militant engagé sur tout et pour tout, avec la partialité et l'approximation qui caractérisent forcément les luttes idéologiques même les plus honnêtes.
Renaud, au contraire, se servant de sa notoriété, n'hésitera pas publiquement à se projeter au soutien d'une cause qu'il estimera juste, capitale.
Est-ce à dire que JJG, parce qu'il se tait, n'accomplit rien, parce qu'il vit avec une normalité qui, s'il n'était pas absolument sincère et constant, serait soupçonnée d'affectation, n'exprime pas à sa manière ce qu'il pense du monde, des autres et de son rapport avec eux ? Bien sûr que non.
Ayant lu - livres et articles - tout ce qui a été publié sur son comportement au quotidien à Marseille, l'ayant défendu à la suite de l'absurde polémique née de sa très profonde chanson sur les générations en conflit, je devine bien que son souci prioritaire est de favoriser, autant qu'il peut et à l'évidence il peut beaucoup, un bien empirique, un pragmatisme de la solidarité, d'inscrire la trace concrète et immédiate de sa générosité sur son environnement. Plutôt la modeste et efficace assistance que le militantisme tonitruant et forcément stérile. Ce n'est pas offenser Renaud que de souligner qu'il n'a jamais fait changer quoi que ce soit tandis que JJG ici et maintenant, et depuis des années, y est parvenu sans aucun doute.
Principalement, sans mythifier JJG pour ses vertus comme Renaud l'a été par les médias à cause de (ou grâce à) ses faiblesses, je considère qu'il y a une force, une influence quasiment politiques de l'exemplarité. Il y a heureusement aussi une contagion de la rectitude et de la tenue. Il n'y a pas que l'innommable qui attire et fascine trop souvent !
La certitude que JJG est cet homme "bien", qu'il a été un compositeur et un interprète indépassables, qu'il s'est mué en cette personnalité que, pour une fois, les Français lucides continuent, année après année, à promouvoir, apporte beaucoup au lien social et diffuse une espérance. Ainsi le pire n'est pas toujours sûr et il est possible de demeurer dans l'ombre sans cesser de projeter de la lumière.
Renaud est Toujours debout. Tant mieux.
JJG est tout sauf un Enfoiré ! Evidemment.
@ Trekker | 03 avril 2016 à 17:05
Naïvement j'avais cru comprendre qu'il s'agissait ici d'un blog où l'on pouvait sans animosité écrire sa façon de penser.
Qu'un procureur (caché derrière un anonymat accommodant) intervienne en grandes envolées lyriques sur "l’esprit d’entraide et de solidarité", a ce petit côté émouvant des grands malades ignorants :-D
Rédigé par : breizmabro | 04 avril 2016 à 05:38
@breizmabro |e 03 avril 2016 à 10:20
"Faux ! Je n'ai jamais dit, ni sous-entendu que Jean-Jacques Goldman a une quelconque complicité avec Pierre Goldman, d'autant qu'ils avaient 7 ou 8 ans de différence d’âge…"
Je vous donne acte bien volontiers de mon extrapolation injustifiée sur les graves dérives de son frère. A contrario votre focalisation sur celui-ci n’est qu’une supputation qu’aucun élément connu ne vient étayer. A mon sens ressortir cette affaire à l’occasion d’un sujet n’ayant aucun rapport avec lui est grotesque voire indigne.
Et si J-J Goldman n’était mû, pour son implication constante dans le concert des Enfoirés/Restos du Coeur, que par l’esprit d’entraide et de solidarité, cela ne vous pas effleuré l’esprit ? Laissez donc aux psychanalystes ou prétendus tels le soin d’aller fouiller dans le passé fraternel de cet homme, cela afin de supputer les motivations supposées cachées d’actes généreux.
Que vous n’appréciez pas voire méprisiez l’artiste et l’homme, libre à vous, mais n’allez pas pour ce faire donner dans un procédé digne des staliniens des années 30 à 50 !…
Rédigé par : Trekker | 03 avril 2016 à 17:05
Renaud cherche à faire parler de lui, le pov'chou.
Même ses copains socialistes ne lui ont pas tendu la main.
Si Renaud savait chanter, ça se saurait. Il avait un temps essayé de chanter Brassens pour le faire connaître, un carnage, une honte, un scandale.
JJG a au moins le mérite de faire et non de dénoncer, c'est si facile de dénoncer en comptant sur les autres.
Que les Enfoirés rapportent à TF1, et alors ?
JJG ne choisit pas forcément le casting, et les Enfoirés reste une tribune permettant à certains de se montrer, comme le blog à certains de dire leur façon de penser.
Charité bien ordonnée commence par soi-même, mais je ne pense pas que JJG agisse dans cet esprit, au contraire de beaucoup, comme l'école Hulot.
JJG est un exemple, un homme qui respecte les gens et essaye humblement de changer la vie, et vous si vous étiez né en 17 à Leidenstadt, vous auriez fait quoi ?
Rédigé par : stephane | 03 avril 2016 à 15:15
@ Trekker | 02 avril 2016 à 04:40
"...pour vous ce ne peut être que de la complicité tacite et honteuse"
Faux ! Je n'ai jamais dit, ni sous-entendu que Jean-Jacques Goldman a une quelconque complicité avec Pierre Goldman, d'autant qu'ils avaient 7 ou 8 ans de différence d'âge, je dis (suppute) simplement que, en dehors de son activité de parolier-chanteur-guitariste, son occupation quasi messianique dans la reprise des "restos" de Coluche me fait l'effet d'une sorte de rachat des péchés (!) de son frère. C'est tout. Mais troublant...
Pour ma haine des personnages tels que Pierre Goldman, vous avez raison, mais contrairement à ce que vous soutenez je ne la recuis pas, ces gens-là sont assez indigestes comme cela.
Rédigé par : breizmabro | 03 avril 2016 à 10:20
@ Xavier NEBOUT
"J'ose dire que la charité ne peut être acceptée, sans porter atteinte à la dignité, que si elle émane d'un pouvoir spirituel."
Vous "osez dire" une ânerie, et odieuse de surcroît.
La charité qu'en tant que républicain je préfère appeler entraide ou solidarité, procède d'un sentiment humain d'empathie qui n'a strictement aucun rapport avec la croyance.
Certes dans ce domaine la foi n'est pas un frein, mais l'athéisme non plus.
Relisez donc Le Rat qui s'était Retiré Dans un Fromage de Hollande : "je suppose qu'un moine est toujours charitable"...
Que faites-vous donc des innombrables dons et engagements solidaires laïques ?
Vous voudrez bien m'excuser d'employer ce gros mot.
Quant à l'idée que le bénéficiaire de l'acte de "charité" serait atteint dans sa dignité si celui-ci émanait d'un non croyant, elle est cocasse : il faudrait au moins demander aux victimes des accidents de la vie si elles se sentent blessées d'être aidées par un athée.
Réfléchissez donc un peu avant d'éructer.
Rédigé par : Frank THOMAS | 03 avril 2016 à 10:07
L'un cherche à échapper par discrétion à son tonitruant demi-frère, activiste très gauchiste ayant viré, comme les frères Zemmour, grand banditisme. Et mort dans sa trentaine dans des conditions troubles.
L'autre cherche à échapper à son milieu bourge - le bon côté du périph de la capitale - et à son attirance pour la dive bouteille, qui a bu boira. Lui comme le Marseillais a réussi avec sa plume à se tracer des sillons à spirale.
Ce qui nous a donné deux artistes ayant marqué leur génération et bien au-delà. La fuite et la chute d'une chanson sont de magnifiques moyens d'extraire le meilleur de soi. On ne devient pas artiste pour devenir riche, on devient "enfoiré" pour remplir les caisses, fût-ce par du merchandising ou du marketing qui peuvent prêter à confusion.
Et quand l'industriel épouse l'artisanal, les sieurs Goldman et Séchan sont les bienvenus.
Rédigé par : scoubab00 | 02 avril 2016 à 19:49
Au temps de sa splendeur, Renaud a tourné dans une publicité pour de la bière : https://www.youtube.com/watch?v=td7Col0NqQI
A l'époque, c'était légal. Mais pour quelle raison peut-on faire de la pub pour un produit toxique, si ce n'est pour le fric ? Et ça se permet de faire la morale aux autres !
Rédigé par : xc | 02 avril 2016 à 16:06
Au risque d'abaisser le débat, j'ose dire que la charité ne peut être acceptée, sans porter atteinte à la dignité, que si elle émane d'un pouvoir spirituel.
C'est ainsi que tout ce qu'on nomme de nos jours "le social" était, avant notre illustre Révolution, assuré par l'Eglise.
De nos jours, on a réglé le problème, d'ailleurs jamais posé, en remplaçant la charité par un droit : celui de vivre sur le dos de la société en touchant aides et allocations de tous les côtés et en ne payant rien.
Le problème de la dignité est aussi posé autrement : les travaux pénibles sont assurés par les immigrés ou enfants d'immigrés. Se crever pour un patron, non !
Mieux : les métiers les mieux payés ont trait au "commercial" - un commercial de maisons individuelles sans aucun diplôme gagne souvent plus qu'un ministre ; les entreprises cherchent des commerciaux, mais le Français ne veut que des places de fonctionnaires même au sein des entreprises. Aller au charbon pour un patron, non !
Quant à être auto-entrepreneur plutôt que chômeur quitte à commencer par laver des vitres, plutôt crever !
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 02 avril 2016 à 10:03
Je vais développer - brièvement pour un sujet si léger - les prétendues "méchancetés" que j'ai postées à propos de Goldman "compositeur".
Le mot compositeur, employé à propos d'un auteur de chansonnettes, quels que soient leur qualité et le succès qu'elles remportent, est inadapté.
Trenet refusait qu'on l'assimilât par ce mot aux Beethoven, Wagner, Ravel, Saint-Saëns ou Bartók, et il avait raison ; tout comme Gainsbourg qui, dans une polémique avec Béart, lui dénia le droit d'appeler "poésie" les petites strophes à chanter qu'ils écrivaient.
La mode est à tout confondre, à pratiquer l'inflation verbale et à décorer les femmes de ménage du titre de "techniciennes de surface".
On n'est pas forcé d'y céder.
Rédigé par : Frank THOMAS | 02 avril 2016 à 08:56
Très bons messages d'Emmanuelle et Sandra :
"Je pense que JJG est trop pudique et trop droit pour se faire de l'argent et se faire connaître grâce à la pauvreté et à la misère. Renaud lui qui n'a ni connu la vie en HLM, ni souffert de la faim a gagné de l'argent en la chantant et non en la dénonçant."
Rédigé par : Emmanuelle | 01 avril 2016 à 23:24
"Dénoncer les injustices c'est facile. Agir pour améliorer les choses ça demande plus d'efforts. Il me semble que JJG est plus dans l'action que dans le bla bla..."
Rédigé par : Sandra | 01 avril 2016 à 22:36
.........................................................................
Deux messages courts, efficaces et tellement vrais que je les mets à l'honneur ; pour faire plus court et ôter la nuance du doute, je supprimerais le "je pense que" d'Emmanuelle et le "il me semble que" de Sandra.
- "JJG est trop pudique et trop droit pour se faire de l'argent et se faire connaître grâce à la pauvreté et à la misère. Renaud lui qui n'a ni connu la vie en HLM, ni souffert de la faim a gagné de l'argent en la chantant et non en la dénonçant."
- "JJG est plus dans l'action que dans le bla bla"
A l' heure du tweet, il faudra bien que tout le monde s'y mette, nos neurones ne supporteront plus bien longtemps les interminables messages has been que certains ne lisent plus ici et qui parlent dans le vide.
Rédigé par : sylvain | 02 avril 2016 à 08:56
@breizmabro |e 01 avril 2016 à 15:53
"Je sais que ce que je vais écrire va vous sembler débile mais j'ai toujours l'impression qu'il est dans le rachat des exactions de son demi-frère militant d'extrême gauche, celui qui a donné naissance à Rouillan. Je sais, je sais, on ne choisit pas sa famille"
Pour parodier le Canard enchaîné vous avez franchi allègrement, avec cette partie de votre commentaire, le mur du çon. Ce n’est au mieux que de la psychologie de comptoir, au pire que de la haine recuite depuis plus de trente ans à l’encontre de son frère. Frère sur lequel il ne s’est jamais exprimé, mais vous le lui reprochez certainement car pour vous ce ne peut être que de la complicité tacite et honteuse.
Dans un autre pays et à une autre époque, vous auriez fait un parfait procureur du nom de Vychinski !…
Rédigé par : Trekker | 02 avril 2016 à 04:40
Le retour de Renaud est pathétique comme le contenu de sa chronique dans Charlie Hebdo dont j'ai lu un échantillon la semaine dernière (creux, sans style, trivial, dévoyé…). Charlie Hebdo s'est d'ailleurs fendu cette semaine d'une Une honteuse de Riss sur les attentats de Bruxelles, insultant le peuple belge à travers le chanteur Stromae.
http://www.europe1.fr/emissions/le-fait-medias-du-jour/charlie-hebdo-la-une-qui-choque-la-belgique-2707504
On a beau être anti-système, ennemi déclaré du bon goût et de la bienséance, il y a des limites à ne pas franchir dans la transgression. Surtout lorsqu'elle s'en prend à une nation meurtrie. Les deux vont de pair pour ce journal qui s'égare et se vautre.
Philippe Bilger aime certains profils de personnalités : J.J. Goldman dans la musique, B. Cazeneuve dans la politique. On se demande bien pourquoi il s'intéresse plus à la forme qu'au fond des individus puisque le premier ne peut prétendre sérieusement avoir été au firmament de la chanson française (c'est un chanteur de variété) tandis que le second s'intègre bien dans ce gouvernement fantoche socialiste (ou prétendu tel : #fausse gauche) de fin de règne, qui espère que cela va tenir jusqu'en 2017. Belle ambition pour une incompétence pleutre.
Philippe Bilger déteste la vulgarité tant dans l'emploi des mots que dans la façon de vivre. Il n'est dès lors pas étonnant que les habitudes délétères de Renaud ne retiennent pas son assentiment alors que le profil lisse, pondéré et sans esclandre de J.J. Goldman suscite sa préférence. Rien de bien neuf au soleil, en somme.
Les remontrances distillées par Renaud sur J.J. Goldman ?… Je pense que Renaud, un peu rouillé par ses années d'errance, s'est laissé mal embringuer dans une interview et qu'il a tout simplement dérapé sans vouloir nuire à son collègue.
On ne sort jamais indemne d'un alcoolisme avéré, surtout si l'on est de surcroît junkie. La rechute guette, sans que s'y implique nécessairement un amour déçu (comme c'était le cas il y a dix ans). Un retour réussi se doit d'être doux, progressif et réfléchi. Nous ne sommes pas, à l'évidence, dans cette configuration avec la personnalité du chanteur.
Enfin, on verra bien…
Rédigé par : finch | 02 avril 2016 à 04:14
Cher Philippe,
C'est pas parc'que vous êtes Vous,
Que we are you,
We are you,
Nous décidâmes to intervenir,
For a une stupid story of battle,
Because c'est du plaisir,
C'est du paddle,
If ça se brouille,
C'est qui se débrouillent,
Let Renard in peace,
And Goldman en piste.
Phil, le goupil,
Phil "à croc" des news,
Phil "à cran" d'arrêt,
Paul au gnon*,
"Laisse béton".
Tu lui as dit perpète,
T'as filé une patate,
Tu lui as dit tu t'entêtes,
Tu parles d'un casse tête,
Pauvre enfoiré,
Tu vas pas te marrer,
Change de timbre,
Et marche à l'ombre.
Il t'as pris au colback,
A grands coups de ceinturon,
Tu l'as remis au cloaque,
Pour pas lui filer une claque.
T'y piges que dalle au mystique,
T'as que le sens de la critique,
J'vais te filer le sens de l'éthique,
Avant que j'te prenne pour un moustique.
Tu vas pas m'apprendre à bosser,
C'est pas toi qui sais,
Sombre tocard,
Je suis renard,
Pauvre lascar.
Philou, Renard,
Et Carambar,
Car dans l'embarras,
Phil lui eut bien envoyé un coquard,
A ce Gaspard ou à ce rat.
La peine de mort, je l'ai pas dans la peau,
Mais je pourrais te filer une beigne,
Si tu me chauffes le chapeau,
J'suis pas une teigne.
Peace à l'arrêt, mais pas d'arrêt de peine.
Phil plaida : Justice pour la vie, c'est mon karma.
Et soupira avec Renaud : "Et regarder la vie tant qu'y en a".
Et s'en alla du plateau en maugréant "Nos mains ne mentiront pas" Goldman.
*Paul au gnon signifie Polonium par facilité.
françoise et karell Semtob
Rédigé par : semtob | 02 avril 2016 à 02:36
Je pense que JJG est trop pudique et trop droit pour se faire de l'argent et se faire connaître grâce à la pauvreté et à la misère. Renaud lui qui n'a ni connu la vie en HLM, ni souffert de la faim a gagné de l'argent en la chantant et non en la dénonçant.
Rédigé par : Emmanuelle | 01 avril 2016 à 23:24
Dénoncer les injustices c'est facile. Agir pour améliorer les choses ça demande plus d'efforts. Il me semble que JJG est plus dans l'action que dans le bla bla...
Rédigé par : Sandra | 01 avril 2016 à 22:36
"Jamais on n'a vu JJG qui a un tel pouvoir, un tel talent dénoncer une injustice..." (Renaud)
Est-ce une obligation que de dénoncer les injustices ? Les combattre ? Les combattre, est-ce les dénoncer ? Doit-on tous dénoncer... les mêmes ?
Prenons l'exemple de ce blog. Il arrive qu'on ne dise rien même si on n'est pas d'accord avec quelqu'un, il arrive que ce soit, au contraire, parce que l'autre a dit ce qu'on n'aura pas besoin d'exprimer puisqu'il vient de le faire.
Que penserait-on si un commentateur allait en prendre un autre à témoin pour "l'obliger" à intervenir sur tel ou tel sujet ?
Après l'obligation de la B.A., l'obligation de "s'engager", celle de dénoncer les injustices et, j'imagine, les mêmes que celles de Renaud... Mes oeuvres, elles sont mieux que tes œuvres, que les petits chefs sont fastidieux !
Et contre-productifs. Qui a envie de dénoncer les injustices, dans ces conditions ? Ca ressemble à une sorte de corvée collective déguisée en engagement individuel.
Rédigé par : Noblejoué | 01 avril 2016 à 22:23
Dommage que Renaud, à peine de retour, mette des coups de hache au fond du bateau qui, nous l'espérions, le remettrait à flot. Ses excès transparaissent dans ces discours car s'il ouvrait les yeux, il verrait la réalité, donc les vrais et les faux dans la troupe des Enfoirés.
Dommage aussi pour les jeunes qui ne comprirent pas le message de JJG, et se sont (excusez-moi du terme) ridiculisés tout en montrant qu'une fois de plus, JJG avait raison en dénonçant leur manque de volonté de bouger et de vouloir faire changer le monde.
Que de déceptions pour l'avenir de notre monde que pourtant nous devrons leur laisser.
Rédigé par : Erwan Kolkirian | 01 avril 2016 à 21:54
Bonsoir
Nul n'est parfait en ce bas monde, ni moi, ni Renaud, ni JJG. Nous avons tous nos défauts, nos qualités, Renaud et JJG.
Alors pourquoi ne pas simplement laisser à leur place ces polémiques stupides et continuer à écouter les chansons de ces deux artistes, telles qu'elles sont et telles que vous les appréciez ?
JJG a fait quelques refrains vaguement entraînants pour soirées étudiants avec 2,5 grammes dans chaque poche (j'avais 21 ans lors de la sortie de "Quand la musique est bonne") : le bruitage de fond m'empêche d'entendre les paroles.
Renaud a composé des chansons sublimes : j'ai réécouté récemment un vieux vinyle de lui, malgré ses opinions politiques à l'opposé des miennes.
Rédigé par : PhD | 01 avril 2016 à 21:52
Monsieur Philippe Bilger, je partage l’intégralité de vos propos sur le différend et les différences entre J-J Goldman et Renaud : aussi bien sur le spectacle des Enfoirés que sur la personnalité des deux hommes.
Je n’en dirai pas plus car vous avez tout dit et fort bien dit, de plus les commentaires des intervenants de votre blog ont suffisamment décortiqué tout cela.
Rédigé par : Trekker | 01 avril 2016 à 20:54
@ Jabiru | 01 avril 2016 à 13:05
« Triste fin de règne et bon courage à ceux qui vont devoir reprendre le flambeau d'une France en perdition. »
Le plus curieux c’est que ça se bouscule au portillon pour reprendre le flambeau de la France en perdition.
Déjà dix candidats déclarés à la primaire LR, sans compter Nicolas Sarkozy. Le dernier à s'inscrire sur la liste étant Geoffroy Didier avec son sourire carnassier qui en dit long sur ses ambitions.
A gauche chacun y va en ordre dispersé. Mélenchon est déjà sur les rangs. Le PC, LO et le NPA vont essayer de convaincre les quelques « travailleurs » qui n’ont pas déjà rejoint les rangs du FN.
Le PS ne sait pas trop s’il doit laisser François Hollande se représenter, vu sa cote de popularité désastreuse qui, d’après les sondages, ne lui permettrait pas de passer le premier tour ou bien ouvrir une primaire. Auquel cas on peut s’attendre à un retour de Martine Aubry, Arnaud Montebourg et pourquoi pas Christian Paul le chef des frondeurs en embuscade.
Chez les Verts, comme d'habitude, c’est le bazar complet. Noël Mamère, fort de son bon score de 2007 est tenté de remettre le couvert. Antoine Waechter et sa moumoute que tout le monde avait déjà oublié, se rappelle à notre bon souvenir. Quant à Cécile Duflot elle voudra sûrement être de la fête.
Quand, dans un parti, il n’y a pas de chef reconnu et respecté, les second couteaux se sentent pousser des ailes.
Comme le dit un vieux proverbe africain : Quand le lion est mort, les chacals se disputent l'empire.
Rédigé par : Achille | 01 avril 2016 à 20:04
J'aime bien le travail de ces deux artistes, excellents chanteurs compositeurs faisant partie du patrimoine de la chanson française.
Leur fonds de commerce : parler des pauvres en se remplissant les poches, parler de ce qui va mal sans beaucoup de solutions, révoltés aux poches et au ventre plein.
Parler des états d’âme de Renaud, nous avons beaucoup mieux à faire !
Rédigé par : Gandon | 01 avril 2016 à 17:05
@ sylvain | 01 avril 2016 à 11:08
Pour votre couplet sur Renaud, je suis assez d'accord. Son côté rebelle pour les révolté(e)s du XVIe devient pitoyable, ceci dit, quand même avec l'aide de la presse UNANIME puisque Renaud = THE porte-parole de la gauche (un peu avec la gueule de bois comme lui mais c'est ce qui doit les rapprocher).
Pour Goldman je suis plus sur la réserve, voire en roue libre. J'aime beaucoup le guitariste, beaucoup le parolier, beaucoup le chanteur de mes années pas si lointaines, MAIS, je ne sais pourquoi, le côté Restos du coeur d'aujourd'hui, s'il ne m'exaspère pas, ne me convainc pas. Mon grand âge peut-être, qui a trop vu de tours de pistes... :-(
Je sais que ce que je vais écrire va vous sembler débile mais j'ai toujours l'impression qu'il est dans le rachat des exactions de son demi-frère militant d'extrême gauche, celui qui a donné naissance à Rouillan. Tout ce que j'exècre.
"Ses protestations d'innocence et le soutien d'une partie de l'intelligentsia de gauche aboutissent à la révision de son procès. Le premier jugement cassé, sa culpabilité d'assassinat n'est plus retenue lors du second procès, mais il est condamné pour ses trois premiers braquages"
Comme Abdeslam, lui aussi visiblement a eu un bon avocat
Je sais, je sais, on ne choisit pas sa famille...
(Mais quand même...)
Rédigé par : breizmabro | 01 avril 2016 à 15:53
Il y a peut-être beaucoup à dire sur le cirque des Enfoirés mais venant de Renaud, un ex-chanteur à la colère people bien orchestrée, ça me fait marrer.
Voilà un mec qui a été un chanteur populaire, qui a sombré dans l'alcool, la came et je ne sais quoi d'autre, qui essaie de faire un retour et qui vient cracher dans la soupe et donner des leçons à un vrai chanteur et un vrai musicien.
En fait il recommence comme avant.
Jouer l'écorché vif quand on a le c.. au chaud me dégoûte assez.
Après, revenir sur ses propos, dire qu'il sont sortis du contexte, qu'il a pas dit ça, qu'il aime tout le monde, c'est ne pas assumer, ne pas avoir le courage de ses dires.
Il regrette que Goldman ne s'engage pas plus... il n'a qu'à le lui dire en privé et ne pas en faire état sur la place publique pour ouvrir un buzz et faire parler de lui.
Et puis qui est-il pour juger du comportement d'une personne ?
Et comme il ne sait pas s'empêcher d'insulter, il en remet une couche avec Mimi Mathy.
Arrache-toi d'là t'es pas d'ma bande...
Rédigé par : J.Marques | 01 avril 2016 à 15:44
@ sylvain
" Goldman est au zénith de son génie"
...Et encore, en notant vache !
Rédigé par : Frank THOMAS | 01 avril 2016 à 15:25
Ce que vous écrivez du grand cirque des "enfoirés" suffisait. Malheureusement il y a aussi "le compositeur" - comment dites-vous déjà ? - ah oui ! "indépassable".
Rédigé par : Frank THOMAS | 01 avril 2016 à 15:20
@Achille
Ce que vous décrivez est bien le reflet d'un malaise qui affecte l'ensemble de nos concitoyens. Même ceux qui ne sont pas concernés par la loi Travail se mobilisent pour exprimer leurs craintes du lendemain.
L'Etat providence a vécu, il y a de moins en moins de ressources du fait de cette crise qui perdure avec une croissance en berne incapable de faciliter la création de nouveaux emplois. Le chef de l'Etat qui avait promis à nos jeunes qu'ils vivraient mieux à la fin de son quinquennat s'est complétement déconsidéré, les laissant dans l'angoisse d'un devenir plus difficile que celui que nous avons connu. Triste fin de règne et bon courage à ceux qui vont devoir reprendre le flambeau d'une France en perdition.
Rédigé par : Jabiru | 01 avril 2016 à 13:05
A la demande de la municipalité, deux acteurs, à Saint-Gély-du-Fesc, ont joué dans une cour d'école, à l'installation d'une famille de migrants, qui a surpris les élèves, vraiment, et les enseignants, faussement, pour sensibiliser les enfants à la cause des migrants.
La chose est par deux fois révoltante :
- d'une part, en prenant les enfants dans leur incapacité à établir les distinctions politiques et humaines, et à connaître le sujet autrement que par leur sensibilité.
- d'autre part, en donnant de l'immigration une vision fausse, puisqu'on sait que celle-ci est essentiellement économique et n'a rien à voir avec l'ignoble expulsion des Sudètes, perpétrée dans le silence vengeur du noble Occident.
Notre régime occidental ne recule plus devant aucune laideur intellectuelle ou morale. Tout, pour un but que personne ne connaît vraiment.
Dans le même temps, une femme était battue à mort car les fidèles pensaient qu'elle avait brûlé un Coran. Et ce n'était pas vrai. En diffusant la fausseté, le mensonge et l'a priori dans l'esprit des jeunes gens, on peut en arriver là. Et qu'importe le pays, puisque nous sommes tous égaux, même dans l'ignominie.
Le rapport avec le sujet ? Renaud fait dans le calcul rhétorique du mensonge, Goldman fait de l'art populaire essentiel. Et ce n'est pas une question de droite ou de gauche, car la servilité des médias, leur jubilation dans la construction d'un monde dont ils briguent la maîtrise font le lit de toutes les tendances.
Il reste cependant de magnifiques vecteurs d'information.......dans les publications scientifiques et..... dans les revues vinicoles.
Rédigé par : genau | 01 avril 2016 à 11:55
Ce que dit Jean-Jacques Goldman à propos des Enfoirés :
http://www.europe1.fr/culture/critiques-sur-les-enfoires-la-reponse-de-jean-jacques-goldman-2693599
La mise au point de Renaud :
http://www.lefigaro.fr/musique/2016/03/31/03006-20160331ARTFIG00245-tout-compte-fait-renaud-respecte-enormement-jean-jacques-goldman.php
Conclusion :
Much Ado About Nothing.
Rédigé par : Marc GHINSBERG | 01 avril 2016 à 11:31
Fastoche de vivre comme Renaud, insulter tout le monde, se remplir les poches sur le dos des losers qui vont l'écouter en bons crétins exploités, répandre la haine, être fier d'afficher son image d'alcoolo drogué, en effet faut bien se boucher les narines pour être fan de lui mais le monde est plein d'individus qui se shootent aux effluves malodorantes.
Comparer cette loque à l'immense artiste et star charismatique Goldman, c'est comme comparer le facho rouge Bedos-la-haine et son humour de fosse septique avec de grands compositeurs et chanteurs hors pair qui respectent leur public et ne font pas de prosélytisme politique de gauche haineux.
Goldman est au zénith et au firmament de son génie, Renaud continue à patauger dans le caniveau du showbiz gauchiste.
Rédigé par : sylvain | 01 avril 2016 à 11:08
Bonjour,
J’aime bien ces deux chanteurs qui, bien que n’occupant pas le même registre, écrivent l’un et l’autre d’excellentes chansons.
Aussi je trouve regrettable que Renaud s’en prenne à J-J Goldman avec une violence qui, même si elle n’est pas comparable à celle qu’il a utilisée à l’encontre de madame Thatcher, est quand même parfaitement injuste.
Il semble qu’un mouvement de fronde gronde sur les Enfoirés depuis quelque temps, en fait, depuis le single des Enfoirés de l’année dernière « Toute la vie » qui mettaient en opposition le jeunes et leurs aînés. Les premiers reprochant aux seconds de leur avoir laissé une société dans laquelle ils n’avaient aucun avenir. Sentiment qui se manifeste aujourd’hui avec les manifestations des lycéens et étudiants contre la loi El Khomri.
Paroles manifestement mal interprétées de la part d’une jeunesse à la susceptibilité à fleur de peau, plongée dans un mal-être destructeur. Ajoutons à cela une sorte de paranoïa qui pousse les jeunes à voir un « coup fourré » destiné à les plonger dans la précarité dans le projet El Khomri, alors qu’au contraire elle a pour objectif de débloquer une situation de l’emploi qui s’enlise depuis des années car aucun président n’a vraiment rien fait de constructif pour la résoudre. Sans doute parce que toute réforme se traduit inévitablement par des manifs et des grèves soigneusement entretenues par le CGT qui verrouille depuis des décennies toute tentative de réforme, comptant encore et toujours sur un Etat providence et des patrons paternalistes qui prennent le destin des travailleurs en main.
Cette situation confortable socialement et économiquement a cessé d’exister depuis au moins un demi-siècle. Le monde a changé. Mais il semble que la gauche « authentique » ne l’ait toujours pas compris. Les jeunes dans la rue hier nous sortaient des slogans identiques, aux mots près, à ceux que leurs grands-pères qui défilaient en Mai 68. C’est assez consternant.
Et si Renaud en remet une couche en crachant dans la soupe des bourgeois, lui qui finalement a connu une jeunesse et pour finir une vie pas particulièrement malheureuse, ça devient carrément pathétique.
Rédigé par : Achille | 01 avril 2016 à 09:54