Le problème de Michel Field, directeur de l’information de France Télévisions, est qu’il existe. Que sa personnalité ne s’obstine pas à se cacher sous la table médiatique ou dans un lâche effacement. Il pense, il conçoit, il élabore, il discute, il négocie mais, pour le connaître assez, il déteste le corporatisme et n’est sans doute pas effrayé par le fait que les grandes réformes projetées sont vigoureusement combattues par les journalistes de France 2, France 3 et du site France TV Info.
Il dirait blanc puis noir dix minutes après et il afficherait « un grand mépris et une désinvolture envers les équipes ». Deux reproches qui me semblent contradictoires. Une girouette ou un autocrate sous la coupe de Delphine Ernotte ?
Dans tous les cas la mission qui lui a été confiée, après son passage rapide à la présidence de France 5, appelait naturellement, dans le climat français sous toutes ses latitudes, des oppositions et des résistances. En elles-mêmes elles ne sont pas scandaleuses ni illégitimes. On sait bien que tout le monde aspire au changement – j’ai connu cela dans l’univers de la Justice – mais qu’il faut surtout bien se garder de le mettre en œuvre (Le Figaro).
Pour les médias, c’est encore plus vrai. Le regard assez complaisant et satisfait qu’ils portent sur eux-mêmes ne doit surtout pas être contredit ou au moins amendé par quelqu’un du sérail. De ce dernier, on n’attend au pire qu’une neutralité de bon aloi ou au meilleur que des appréciations hyperboliques à proportion même de la médiocrité de certaines émissions ou de tel ou tel protagoniste abusivement dans la lumière.
Michel Field, dès qu’il a été nommé à ce poste passionnant mais à l’évidence dangereux – une autre personnalité que la sienne n’aurait pas su l’assumer sauf à feindre d’opérer une réforme en cultivant l’immobilisme – a été mis en cause. On l’accusait d’être de gauche comme s’il l’avait jamais caché et comme si globalement le monde auquel il se confronte, trop rudement selon beaucoup, dans son esprit et ses pratiques n’était pas imprégné par cette bonne conscience et ce progressisme banal qui donnent aux émissions politiques et aux reportages, à une ou deux exceptions près, une tonalité identique faite d’une sorte de miséricorde transgressive, d’apitoiement misérabiliste et de partialité soft.
Il serait trop brutal et il devrait signifier plus élégamment que certains ont fait leur temps, qu’Envoyé spécial n’a que trop duré – ces enquêtes faussement objectives avec des commentaires vraiment orientés – et que Des paroles et des actes doit céder la place.
Le 14 avril, nous avons eu droit sur France 2 à Dialogues citoyens où un président de la République au pied du mur n’a pas réussi à le franchir. Parce que sa cause était désespérée, elle l’a conduit maladroitement à proférer d’emblée que « tout allait mieux » et à déclarer légitimes les oppositions qu’il ne pouvait plus étouffer. Nuit debout, faute de l’approuver, avait cependant son aval : il était bien bon de ne pas interdire ce que son autorité et celle de l’Etat n’avaient pas su empêcher !
Mais là n’est pas l’essentiel : si ces Dialogues, sur le plan technique, n’ont pas été bouleversants de nouveauté et ne constitueront pas forcément « une première » suivie d’émissions politiques du même type – j’ai bien aimé les citoyens palliant la dialectique outrancière de l’une et la tiédeur de l’autre et ceux-ci venant au secours aussi de la retenue de tel ou tel du quatuor -, ils ont en tout cas réduit à néant les griefs absurdes faits à Michel Field d’avoir dans la préparation de l’émission, les relations avec l’Elysée et, globalement, la liberté et l’indépendance de la rédaction, porté atteinte à la dignité de ces dernières et, pour tout dire, « servi la soupe » à François Hollande. On a pu constater comme cette accusation était injuste et offensante. On a rarement été témoin d’un président plus malmené.
Je n’aurais pas pu m’empêcher, dans tous les cas, de trouver saumâtre le procès en quelque sorte déontologique intenté de façon partiale et anticipée à Michel Field si on veut bien comparer le journaliste qu’il était avec son questionnement à ceux qui prétendaient lui jeter la première pierre critique et de leur part indécente.
Il y a des décisions qu’il a prises que le citoyen que je suis ne comprend pas, mais cela n’affecte en rien l’évaluation, partagée par beaucoup, de l’exemplarité professionnelle et humaine de cet homme et de ce directeur. On peut discuter ses choix pour les journalistes, y compris pour la soirée du 14 avril, mais de quoi pèsent ces divergences face à l’aura d’un professionnel nommé à un poste de pouvoir, contesté et jalousé à hauteur même de l’intuition et de l’intelligence qu’on ne saurait lui dénier. Et de sa résistance.
Sur le plan technique, personne ne peut se dire suffisamment au fait, à l’extérieur de la sphère qui argumente et se déchire, pour oser porter un jugement lucide et éclairé sur elle. En revanche ce qui est sûr tient à la certitude que si on avait désiré un ectoplasme pour mettre au jour cette réforme, il aurait fallu choisir quelqu’un d’autre que Michel Field.
Il a été brillant et caustique au Supplément de Canal Plus. Et alors ? Il a même eu la délicatesse de s’excuser auprès de ceux que ses saillies ont offensés comme si sa liberté d’expression était négociable !
On nous annonçait une motion de défiance et il l’a eue à une large majorité ! Immédiatement Delphine Ernotte l’a confirmé dans ses fonctions. Cette solidarité est précieuse et rare : un chef qui ne succombe pas sous la première tempête, une chance !
J’éprouve de loin une défiance à l’égard de cette motion. Les conservatismes, les droits acquis, les conforts, les compétences jamais discutées, les réputations jamais passées au crible ont fait front commun et présenté de Michel Field une image désaccordée avec l’authenticité de la sienne. Mais quand quelque chose est nécessaire et que les esprits renâclent et traînent, on ne peut pas éviter de marcher un peu sur les pieds !
Ce qui se déroule depuis plusieurs semaines concerne une fronde qui vaut largement celle des contestataires socialistes dont on se demande, par quelle mouche démagogique Jean-Louis Debré a éprouvé le besoin de leur faire la leçon. Ces avancées et ces blocages concernent d’abord un univers qui a besoin, plus que tout autre, d’intelligence, d’objectivité et de liberté.
Et, au-delà de lui, une France qui meurt d’aspirer à des réformes que dans ses tréfonds elle refuse d’accomplir.
Si Michel Field, en définitive, ne l’emporte pas, si on a en quelque sorte, plus tard, sa peau médiatique, on aura démontré ce qu’on craint de savoir depuis longtemps : le futur, aussi lumineusement appréhendé qu'il soit, pèse peu face à l’évidence confortable et frileuse du présent.
Aux dernières nouvelles, la liste des programmes qui passent à la trappe à France Télévisions (depuis l'arrivée de D.Ernotte et M.Field) : Comment ça va bien (Stéphane Bern), On n'est pas que des cobayes !, On n'est plus des pigeons !, le jeu Mot de passe, Médias le Mag sur la 5, Yves Calvi qui quitte France 5... et j'en oublie.
Je regarde de temps en temps CCVB, avec S.Bern et ses chroniqueurs. On y apprend des choses sur la mode, la décoration, même si c'est quelquefois un peu tiré par les cheveux. C'est drôle et sans prétention.
On n'est pas que des cobayes était un programme ludique mais exigeant.
De même, j'aimais bien le jeu Mot de passe.
Je regrette que ces programmes disparaissent.
Finalement le ludique va être remplacé par l'idéologie ?
Rédigé par : anne-marie marson | 08 juin 2016 à 15:13
65% de journalistes ont voté la défiance contre Field, et c'est ce qui pourrait arriver à Fanch (François, en breton ;)) en mai prochain, MAIS est-ce que Delphine Ernotte pourra sauver le soldat Hollande, là est la question... ;-)
Rédigé par : breizmabro | 23 avril 2016 à 18:52
Bonjour,
Quand il n'y a plus rien à ronger autour de l'os, les loups s'en vont !
Les mauvaises langues finiront par se rendre compte que Michel Field c'est l'homme qu'il faut.
Rédigé par : Ellen | 23 avril 2016 à 17:15
Il était important de mettre en place, à moins d'un an d'une échéance électorale importante, un homme à la solde de la gauche et aux ordres du château.
Tout est dit.
Rédigé par : Pierre | 22 avril 2016 à 09:34
Le problème de Michel Field, directeur de l’information de France Télévisions, est qu’il existe.
J'ignore tout de ce personnage, sauf qu'il a été gauchiste, ce qui peut faire tiquer compte tenu de ce que nous savons des comportements voire des crimes commis au nom des « idées » de gauche en France et dans le monde, mais admettons qu'il possède un certain nombre de qualités personnelles à en croire Philippe Bilger.
Ceci dit, la fonction de directeur de l’information de France Télévisions qu'il occupe ne se traduit-elle pas en français par directeur de la propagande audiovisuelle du Régime?
Rédigé par : Exilé | 22 avril 2016 à 09:01
Je dirais que Field a le syndrome Elkabbach, quand on voit ce que sa présidence a donné.
Contrats en or avec Delarue, siège social...
Field est de ces gens de gauche, il a des solutions pour tout, mais quand vient le moment de boire la soupe des capitalistes, il est le premier à aller se servir.
On verra ce que ça donne, mais c'est vrai qu'à Canal Plus, dans son interview, il se la jouait bien. On aurait dit Sarkozy avec Poivre d'Arvor.
Rédigé par : stephane | 21 avril 2016 à 19:40
@ Lev |e 21 avril 2016 à 10:58
"...être un journaliste remarquable est une chose, savoir diriger une équipe en est une autre..."
Totalement d’accord avec vous, cela s’est vérifié dans le passé dans divers médias, et entre autres avec Laure Adler pour ne citer qu’elle.
Rédigé par : Trekker | 21 avril 2016 à 17:14
@ Guzet | 21 avril 2016 à 08:40
"...après avoir fait carrière dans la contestation, se trouver à leur tour contestées car on trouve toujours plus à gauche que soi"
Bien vu, bien dit. Etre le pote de Cambadélis (le fraudeur condamné) et faire accroire à ses confrères de l'entreprise publique qu'est France 2 qu'il est "a"politique est tout de même une gageure..;)
Je suis plutôt d'accord avec Achille (20 avril 18:48) lorsqu'il dit "Si l’on se réfère au principe de Peter, en prenant le poste de directeur de l’information de France Télévisions, il a atteint son niveau d’incompétence". C'est tout. Point !
C'est pas grave pour nous, pas besoin d'en faire quinze paragraphes ; on.s'en.fiche ! Qu'il vaque... Nous, notre truc c'est de savoir si Hollande va finir par tenir UNE promesse du "Moi Je" ou pas. Exemple, "je ne me représenterai pas si je n'ai pas réussi à inverser la courbe du chômage". C'est tout.
@ Lev | 21 avril 2016 à 10:58
"J.L. Debré est intelligent et libre"
Ben voyons... Fils de...
"Assistant à la faculté de droit de Paris. Conseiller technique au cabinet du ministre de l’Agriculture et du Développement rural en 1973, il est fait conseiller technique au cabinet du ministre de l’Intérieur (en la personne de Jacques Chirac) en 1974" (son bâton de "maréchal me voilà" !)
Juge d'instruction sans être passé par l'ENM (?!)
Ministre de l'Intérieur, il a laissé s'organiser la conférence de presse des militants clandestins corses armés à Tralunca.
Il ordonne l'expulsion de 300 étrangers en situation irrégulière occupant l'église Saint-Bernard à Paris, le 23 août 1996.
Vous avez raison, il est libre (je soupçonne que vous aimez, surtout, sa liberté médiatique anti-Sarkozy ;-))
Rédigé par : breizmabro | 21 avril 2016 à 15:57
L'arroseur arrosé. Le cas de Michel Fied est exemplaire de ce que vivent un certain nombre de vedettes médiatiques : après avoir fait carrière dans la contestation, se trouver à leur tour contestées car on trouve toujours plus à gauche que soi... Dans le genre, noter le regard lucide sur Nuit Debout jeté par Romain Goupil dans Le Monde à partir de son expérience soixante-huitarde...
Rédigé par : Guzet | 21 avril 2016 à 08:40
"Une girouette ou un autocrate" ?
Je ne vois pas bien en quoi l'un exclurait l'autre. Sans rappeler les grands tyrans de l'histoire qui étaient à la fois autoritaristes et fluctuants, l'actualité nous en offre de consternants exemples.
Dans le monde de plus en plus inculte des médias, monsieur Field passe pour un phénix ; cela juge plus l'époque que lui-même.
Certes, il s'est montré animateur capable et pertinent. Mais il aurait dû en rester là sans se fourvoyer dans des responsabilités pour lesquelles il n'est manifestement pas taillé.
Rédigé par : Frank THOMAS | 21 avril 2016 à 07:45
Le positif de la télévision.
- National Géographic. Quelques films. La BBC, quelques fictions françaises en cherchant bien.
Le positif du négatif de la télévision.
- Incite à la lecture, le débat sur Internet...
Le positif d'apprécier la télévision.
- Voir les mêmes choses que les autres, en parler, consensus, lien social.
Le positif d'exiger mieux.
- L'obtenir ?
Par contre, je n'ai rien pour ou contre Field, et d'ailleurs comme bien des gens, il ne m'intéresse pas.
Rédigé par : Noblejoué | 20 avril 2016 à 22:47
Cherchant à lire un article sur un sujet précis, j'en trouvai un dans un hebdomadaire que je ne pus lire jusques au bout, celui-ci étant réservé aux abonnés. Je décidai donc d'aller voir ailleurs... et le même sujet était traité sans aucune préférence cad abonnement ou occasionnel. J'ai pouffé de rire...
Le présent billet me fait penser un peu à cette petite aventure.
M. Field devrait avoir le sens de l'Etat-télévisuel pour paraphraser J.-L. Debré qui disait que sarkoTchev ne l'avait pas !
Des types sympas qui vous la racontent il y en a des boulevards pleins !
Après, en responsabilité, c'est autre chose.
Surtout parce que je ne comprends pas le besoin d'agir avec violence et/ou brutalité quand la fermeté suffirait.
Et ce n'est pas parce que les choses sont dites gentiment qu'elles ne sont pas dites...
Rédigé par : calamity jane | 20 avril 2016 à 19:12
Bonjour,
Michel Field est indiscutablement un homme brillant. Je me souviens avoir regardé quelques émissions qu’il animait traitant notamment de sujets d’ordre littéraire ou historique et j’avais été assez impressionné par la qualité de ses interventions.
Le problème, en France, c’est que l’évolution d’une carrière conduit systématiquement à occuper des fonctions de manager.
Un bon journaliste, comme Michel Field, ne devient pas forcément un bon directeur. Les qualités requises ne sont pas les mêmes. Plus que les compétences, la personnalité joue un rôle fondamental dès qu’il s’agit de diriger une équipe. Et manifestement bien qu’excellent journaliste et animateur d’émissions de haute tenue, Michel Field n’a pas les qualités requises pour être un bon manager.
Si l’on se réfère au principe de Peter, en prenant le poste de directeur de l’information de France Télévisions, il a atteint son niveau d’incompétence.
Le cas est très fréquent en entreprise. A noter que ça arrive même à des présidents de la République.
Rédigé par : Achille | 20 avril 2016 à 18:48
Trotskiste devenu patron, maoïste devenu mandarin... pour être conformiste de nos jours il faut être, pardon, il faut paraître non-conformiste... ah ! la com' fait de ces miracles... l'ennui c'est qu'on ne sait plus ce qu'on dit.
À propos de télévision, j'ai entendu ce matin à la radio qu'il n'y avait plus que les vieux qui la regardaient. Et comme parmi les vieux il y a de plus en plus de ronchons comme moi qui ne la regardent pas, elle a du souci à se faire. D'où des tensions sans doute et cette motion de défiance à l'égard de Field...
Rédigé par : Denis Monod-Broca | 20 avril 2016 à 17:58
@breizmabro
Pour ce qui me concerne, sur ce plan, mon cas est désespéré.
Rédigé par : Marc GHINSBERG | 20 avril 2016 à 17:51
Peut être convient-il de prendre en compte le fait qu'un excellent professionnel tel que Field n'est pas nécessairement un bon manager. Son langage cru en est un indice parmi d'autres. La volonté réformatrice n'exclut pas le respect, le doigté.
Pour ma part, je regrette le journaliste Field de LCI.
S'agissant de la nouvelle chaîne d'infos en continu, c'est la "danseuse de la présidente" Ernotte. Il y a déjà surabondance de chaînes de ce type. Je ne vois pas ce qu'elle peut apporter de plus, à part un nouveau centre de coûts. 'Delphine, touche pas à ma redevance'.
Petite sollicitation : la chaîne d'info en anglais ne pourrait-elle pas être sous-titrée ? Ceci pour la pédagogie en faveur de ceux qui 'want to improve their english'.
Rédigé par : jack | 20 avril 2016 à 17:34
@ Marc GHINSBERG | 20 avril 2016 à 12:42
"Si j’avais modestement un conseil à lui donner : qu’il conserve sa simplicité et qu’il prenne garde à ne pas tomber dans le syndrome du « melon »..."
Vous parlez pour vous ou c'est juste de l'humour ? :-D
Rédigé par : breizmabro | 20 avril 2016 à 17:19
"Le regard assez complaisant et satisfait qu’ils portent sur eux-mêmes ne doit surtout pas être contredit ou au moins amendé par quelqu’un du sérail"
Un peu comme chez les politiques en somme.
Field, bon, assez sympa, qui n'a jamais cassé quatre pattes à un canard mais qui doit sans doute sa nomination à France 2 à son ami Camba (délices), son pote trotskiste, avant, curieusement, les prochaines élections.
Bref tout cela donne ce p'tit goût particulier d'une arrière-cuisine qui recycle ses produits. En douce...
Curieusement j'ai du mal à m'intéresser au cas Field.
"Et, au-delà de lui, une France qui meurt d’aspirer à des réformes que dans ses tréfonds elle refuse d’accomplir"
Ouaaah ! C'est un tacle au gouvernement ou c'est juste pour phraser ?
Rédigé par : breizmabro | 20 avril 2016 à 16:23
Cette manière de sauter les échelons hiérarchiques et de penser qu'une entreprise fonctionne comme une démocratie est détestable.
Réveillez-vous messieurs les journalistes, dans aucune entreprise on ne peut laisser les collaborateurs penser une seconde qu'ils peuvent faire sauter leur chef à tout moment.
France Télévisions c'est encore moins organisé que Nuit Debout, après on va s'étonner que la chaîne fasse appel - avec notre redevance - à des sociétés de production qui, elles, fonctionnent au contraire dans l'excès ultralibéral permis par le statut incroyable des intermittents.
Rédigé par : Alex paulista | 20 avril 2016 à 14:45
La "motion de défiance" des journalistes à l'égard de leur directeur est une spécialité française qui est probablement une exclusivité mondiale. Encore une chose que "le monde entier nous envie".
Dans les métiers normaux (dépendeur d'andouilles, compteur de moutons le soir avant de s'endormir...), personne n'a le loisir de voter une "motion de défiance" envers son chef.
D'après un intervenant de BFM, Michel Field aurait traité les journalistes de son site Web de "petits br..." et de "têtes de n...", appréciation que je suppute équitable, modérée et pertinente.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 20 avril 2016 à 14:40
Les reformes et le fond ne sont pas en cause. Il est evident qu'Envoye special et Des paroles et des actes sont depasses.
Le probleme c'est la forme.
Si M.Field revendique sa liberte d'expression, cela n'empeche pas celle des autres.
Le personnel de France 2, France 3, France Info n'acceptera pas la dictature ideologique de M.Field.
Les reformes oui, le mepris non.
Rédigé par : anne-marie marson | 20 avril 2016 à 14:12
J’aime bien Michel Field. Je ne peux m’empêcher d’avoir du respect pour un agrégé de philo, sans doute parce que j’aurais moi-même rêvé d’en être un. J’éprouve aussi une certaine tendresse pour ces gauchistes repentis de Mai 68 : Alain Finkielkraut maoïste membre actif de l'Union des jeunesses communistes marxistes-léninistes, Michel Field trotskiste responsable lycéen de la Ligue communiste révolutionnaire d’Alain Krivine, qui aujourd'hui se scandalisent, à juste titre, d’être parfois victimes de l’intolérance. L’histoire a de ces ironies...
Michel Field a été un grand animateur d’émissions de radio et de télévision, sera-t-il un grand manager ? Ce ne sont pas nécessairement les mêmes qualités qui sont requises. Sa prestation au Supplément de Canal Plus, inutilement caustique, fut de ce point de vue calamiteuse. Il s’en est excusé. Michel Field se trouve confronté à la difficulté d’entreprendre des réformes dans un pays ultra conservateur. Si j’avais modestement un conseil à lui donner : qu’il conserve sa simplicité et qu’il prenne garde à ne pas tomber dans le syndrome du « melon »...
Rédigé par : Marc GHINSBERG | 20 avril 2016 à 12:42