Oser traiter d'un sujet aussi profane, familier et quotidien en détournant, avec ce titre, les hommages rendus depuis deux jours à l'anonyme "lanceur d'alerte" à la source des "Panama papers" est, je le crains, iconoclaste.
Puisqu'il est acquis que cet immense déballage international est l'opportunité, pour les citoyens que nous sommes, de pourfendre l'argent et de nous sentir honnêtes. Et de savoir pourquoi on détestait certaines personnalités en ayant dorénavant la confirmation de leur turpitude.
Tout de même, étrangement, face à cette inondation de transparence et de démocratie, une nausée qui n'est pas due qu'aux sociétés offshore et à leur dévoilement (Le Monde, Le Figaro).
Mais les lanceurs d'ennui, si c'est plus prosaïque, on en a tous connu, on en subit tous et, pour ma part, mon impatience est telle que je manque, face à eux, de la civilité élémentaire : je montre qu'ils m'ennuient mais malheureusement cette catégorie composite et diverse de personnes a ceci de particulier qu'elle ne se rend jamais compte des sinistres qu'elle crée et, en général imperturbable, elle poursuit notre chemin de croix.
Parce que les lanceurs d'ennui sont d'abord très lents, très longs, ils ne vous font grâce de rien.
Il y a ceux qui n'écoutent qu'eux-mêmes sans jamais se contredire.
Il y a ceux qui parlent tellement qu'ils ont pour ambition de bloquer toute parole, toute réponse de l'autre. Alors, il faut laisser passer le temps ou penser à autre chose.
Il y a ceux qui confondent la conversation avec des conférences, les échanges avec des colloques dont ils seraient le seul intervenant. Il y a des dîners qui sont des symposiums à la portion congrue !
Il y a ceux qui épuisent jusqu'à plus soif une plaisanterie éculée.
Il y a ceux qui commentent, paraphrasent l'idée mieux dite par un autre et affectent le moral des autres par la répétition.
Il y a ceux qui, avant d'exprimer leur opinion, vous font tout l'historique de la chose et remontent même à la préhistoire.
Il y a ceux qui, éclaboussant constamment et systématiquement de leur verve et de leur omniprésence, finissent par susciter la lassitude et dégoûter de leur bruit de tambour. Il y a des histrions au quotidien qui valent largement, pour le pire, ceux des médias.
Il y a ceux qui vous accablent durablement avec un air si solennel et pontifiant qu'ils vous font comprendre que toute volonté de les interrompre ou seulement de glisser un mot dans leur flot serait considérée comme un crime de lèse-convivialité.
Il y a ceux qui ne se souviennent pas des neuf fois où ils vous ont épuisés quand ils vous assénent le même récit pour la dixième fois.
Il y a ceux qui prennent toujours au pied de la lettre l'encouragement résigné qu'on leur adresse quand ils entreprennent de raconter une épopée de détails après avoir vite demandé s'ils ne l'avaient pas déjà offerte !
Il y a ceux qui, ne vous regardant jamais dans les yeux, paraissent pourtant vous en vouloir puisqu'ils font travailler vos oreilles pour quatre.
Il y a ceux qui jugent toujours nécessaire de vous informer longuement sur ce qu'on sait déjà et seraient humiliés si on le leur faisait comprendre.
Il y a ceux qui s'obstinent à se croire le centre de l'univers en s'imaginant, profus et interminables, que leur singulier est universel et mérite de nous emplir sans mesure.
Il y a ceux qui manient si mal le langage que malgré la pauvreté du fond, l'expansion d'une forme entrecoupée de euh et d'hésitations, de reculs et d'avancées nous conduit jusqu'à une heure tardive.
Il y a ceux qui, bien sûr, nous préviennent qu'ils seront concis et qui évidemment, de digressions en dérives, nous autorisent un somme les yeux ouverts en attendant la chute.
Il y a probablement d'autres lanceurs d'ennui mais je pense en avoir défini quelques modèles typiques. Ils sont insupportables.
Parce qu'en plus, ils se prennent terriblement au sérieux et que les mots, pour eux, ne sont jamais un jeu, une gratuité, une désinvolte libération mais une occasion de pensum, une aubaine pour ajouter aux déceptions du collectif le désagrément de leur ego exhaustif.
J'espère que je ne tomberai jamais dans ce piège. Et qu'on m'alertera si cela advient.
Les lanceurs d'ennui ne sont pas seulement ceux qui parlent.
Il y a aussi ceux qui, se taisant, cherchent à faire illusion. Comme s'ils avaient beaucoup à penser et à dire alors que tout de suite on devine, de manière anticipée, que leur mutisme est une manière de nous protéger de l'ennui qu'ils dégageraient s'ils s'exprimaient.
Face aux lanceurs d'ennui, j'adorerais que mon épouse m'autorise à être un lanceur d'alerte.
Mais il ne faut pas rêver.
@Giuseppe
Heureusement que le lanceur d'alerte existe, non seulement il permet d'offrir des statistiques détaillées sur des trafics dont personne ne soupçonnait l'ampleur, mais remet un peu la démocratie à l'endroit alors qu'elle aurait tendance à avoir la culotte à l'envers.
Attention, évitons de tomber dans le piège par simplisme.
Oui, le lanceur d'alerte isolé, tenace, courageux, exposant un certain nombre de turpitudes de personnages, organisations voire Etats puissants est à féliciter, dans sa réaction du faible au fort.
Or dans cette affaire panaméenne c'est l'inverse qui se passe : nous sommes en face d'une organisation puissante, probablement une fondation créée par un magnat de la finance internationale qui fait parler de temps à autre de lui par ses manœuvres de déstabilisation de régimes politiques voire d'intérêts privés dans le monde et qui mobilise des moyens considérables pour nuire aux gens qui ne lui reviennent pas.
Et quand Hollande déclare vouloir protéger les lanceurs d'alerte il se moque carrément du monde, ce qu'Edward Snowden lui a rappelé d'une manière cinglante en français : « Vraiment ? ».
Mais ce régime, dont Hollande est le représentant actuel, a-t-il bien réagi à l'époque quand le journaliste d'investigation (et lanceur d'alerte) Jean Montaldo a publié son livre Mitterrand et les quarante voleurs ? Pourquoi n'a-t-il pas été félicité (j'ai une petite idée de la réponse) ?
Quand le même journaliste a apporté les preuves du financement d'un certain parti politique « qui n'est pas à gauche mais à l'est » (selon le mot de Guy Mollet) par une puissance étrangère, que s'est-il passé, alors que ce scandale aurait dû faire l'effet d'un séisme politique et mener à son interdiction pure et simple ? Rien, circulez, il n'y a rien à voir...
Et puis, quand des lanceurs d'alertes dénoncent par exemple preuves scientifiques à l'appui la version officielle de certains attentats spectaculaires, ne sont-ils pas traités tout simplement de complotistes pour les discréditer ?
Rédigé par : Exilé | 10 avril 2016 à 17:41
Merci aux lanceurs d'alerte.
A supposer que ce soit, comme on le prétend, les Etats-Unis, dans leur intérêt : et alors ? Qu'est-ce qui empêche d'autres gouvernements de leur rendre la monnaie de leur pièce ? Que chacun dénonce les abus de l'autre est une forme comme une autre, mais plus civilisée, de rivalité, une forme, aussi, de limitation de pouvoir par le pouvoir... Pour le plus grand intérêt des citoyens.
"Puisqu'il est acquis que cet immense déballage international est l'opportunité, pour les citoyens que nous sommes, de pourfendre l'argent et de nous sentir honnêtes."
Se sentir honnête ? L'occasion fait le larron, il faut espérer être honnête quand on est intouchable, digne quand on est faible... Enfin, espérer ? Je pense que se préparer mentalement serait mieux, l'espoir n'est pas exactement ma tasse de thé, et d'ailleurs, je n'aime pas le thé. Pourfendre l'argent ? On le fait, en général, quand on le désire, et ce désir disqualifie de se croire au-dessus de l'intérêt pour lui. La question n'est pas de pourfendre ou se sentir contre l'argent, elle n'est pas non plus de l'admirer et d'envier-idolâtrer les riches... La question est de limiter les abus.
Pourquoi ? Le poisson pourrit par la tête : impossible de demander le moindre effort à qui que ce soit quand les élites ne montrent pas l'exemple. Question, aussi, de financement de l'Etat, question de... Je ne vais pas énumérer, ça m'ennuie rien que d'y penser.
"Et de savoir pourquoi on détestait certaines personnalités en ayant dorénavant la confirmation de leur turpitude."
Evitons de trop nous attacher aux personnalités, en bien et en mal, nous éviterons de trop tomber dans les préjugés et la joie mauvaise de prendre un "ennemi" en faute. En arriver à souhaiter le mal, est-ce être bien ? Non.
Les lanceurs d'alerte font que le monde n'est pas aussi fangeux qu'il pourrait l'être.
Et les lanceurs d'ennui ?
Nous le sommes tous les uns des autres. Heu, heu, heu, à part les ténors de la parole, qui peut se retenir, heu-heu, de dire heu quand il est... timide, sur la sellette, béotien du verbe ? Plus quelqu'un est faible, plus il sera méprisé, c'est justice. La personne, le sachant, redoublera de heu. "Pourquoi ne sortez-vous jamais ? Moi ? Je suis sous la malédiction du heu !".
Chouette, après la peur d'être le con du dîner, on peut sortir la liste de notre hôte pour se défiler.
"Il y a ceux qui s'obstinent à se croire le centre de l'univers en s'imaginant, profus et interminables, que leur singulier est universel et mérite de nous emplir sans mesure."
Les étrangers le disent de nous.
Bon, j'avoue, je trouve aussi que bien des gens sont des fâcheux...
"Il y a aussi ceux qui, se taisant, cherchent à faire illusion. Comme s'ils avaient beaucoup à penser et à dire alors que tout de suite on devine, de manière anticipée, que leur mutisme est une manière de nous protéger de l'ennui qu'ils dégageraient s'ils s'exprimaient"
Comment leur en vouloir ? Ils sauvent leur face et nous sauvent de l'ennui, c'est du gagnant-gagnant !
"J'espère que je ne tomberai jamais dans ce piège. Et qu'on m'alertera si cela advient"
Les amis n'osent rien dire, souvent, de peur, on les comprend, de faire mal, de se fâcher. Faire du mal à un proche ? C'est se molester, se fâcher, se mettre en deuil de la présence d'une part de soi. Les ennemis de notre hôte ? Ils auraient peur de ses répliques.
En somme, il faut avoir des amis comme des ennemis courageux. Diplomates pour les amis ? On n'est pas obligé de traumatiser quelqu'un pour un défaut. Sinon, on serait dans le cas de quelqu'un qui veut corriger un défaut, par exemple au tennis, et détourne l'autre d'y jouer.
Rédigé par : Noblejoué | 09 avril 2016 à 20:36
@ aliocha |e 09 avril 2016 à 08:55
Mais cela était connu - certes avec beaucoup moins de détails et précisions - depuis au moins quinze ans et ceci au travers de livres et articles de presse. Exemple : Denis Robert avec Clearstream dont Le Monde se désintéressa lors du harcèlement judiciaire dont il fut l’objet pendant dix ans !…
Les pratiquants de ces méthodes - seul un nombre restreint sont dénoncées avec précision (flux financier et dates de ceux-ci) * - c'est certain, devront face au scandale rendre des comptes à la justice de leur pays… quand ceux-ci condamnent explicitement ces méthodes. Rassurez-vous je ne vais pas pleurer sur leur sort.
* Mais le fait que pour les politiques d’envergure, il ne soit fait allusion qu’à leur entourage et sans grandes précisions peut très bien être une forme de chantage et d'intimidation.
Certes tout cela est fort bien, mais au final semble un peu court et partial.
Rédigé par : Trekker | 09 avril 2016 à 17:28
L'affaire révèle au grand public des pratiques que partagent mafias, réseaux terroristes, milieux financiers et fraudeurs fiscaux :
http://www.rts.ch/info/economie/7631921-bernard-bertossa-la-societe-offshore-c-est-la-burqa-de-la-finance-.html
Et même si la manipulation semble évidente, tous les pratiquants risquent de devoir se passer de leur burqa.
Rédigé par : aliocha | 09 avril 2016 à 08:55
@ Robert |e 08 avril 2016 à 18:51
"Les interrogations sont nombreuses sur l'origine de la fuite organisée qui ne provient que de l'une d'entre elles. Sur ce point, il n'est pas inintéressant de lire ce qu'en pense J-P Chevènement"
Je partage l’avis de J-P Chevènement et plus exactement ses interrogations sur cette affaire :
Bien improbable que des hackeurs aient pu pirater une telle masse de données, cela demande des moyens informatiques qui ne sont pas à leur portée. A priori seuls des services spéciaux de grands pays sont outillés pour cela. Ou alors ce serait le fait bien improbable de la direction de Mossack Fonseka, car vu le volume des informations cela ne peut être un ou des « lanceurs d’alerte ».
Pourquoi seules les données du cabinet panaméen Mossack Fonseka ont fuité, certes il est un acteur majeur dans ce genre « d’optimisation fiscale » mais loin d’être le seul !…
Étrangement quasi pas d’entreprises US, et très peu de citoyens US sont cités dans cette affaire. Le Monde à ma connaissance n’a pas mis en cause l’état du Delaware - en matière de de sociétés de domiciliation offshore, sa législation est proche de Panama - seule Elise Lucet s’est appesantie sur lui dans son émission.
Nombre d’accusations portés sur des politiques importants, (Cahuzac et Balkany ne sont que la « roupie de sansonnet ») sont quand même vagues : entre autres aucun montant précis des sommes ayant transité par Mossack Fonseka. Je me répète aucun politique ou entreprise US n’est mis en cause, ils sont probablement tous vertueux.
Que Le Monde et autre publications gardent leur ou leurs sources sécrètes, rien d’anormal. Mais ces informations ont dû au minimum leur être compilés par un ou des tiers, car même si pendant un an environ 110 / 120 journalistes ont travaillé à plein temps sur ces données - 11 millions et demi de documents - ils ne pouvaient aux mieux que les vérifier et non les analyser.
Si la source de cette affaire vient d’un service de renseignement type NSA, il plus que probable qu’il l'ait transmis non officiellement, mais via des tiers permettant de difficilement l’identifier.
Quand on voit entre autres un George Soros (bien connu pour ne pas se mêler de politique internationale !...) , un organisme dépendant du congrès US, etc. être les bailleurs de fonds de cette association de journalistes, cela laisse quand même dubitatif !….
Ok je suis parano, et probablement adepte des théories complotistes !…
Rédigé par : Trekker | 08 avril 2016 à 21:55
Heureusement que le lanceur d'alerte existe, non seulement il permet d'offrir des statistiques détaillées sur des trafics dont personne ne soupçonnait l'ampleur, mais remet un peu la démocratie à l'endroit alors qu'elle aurait tendance à avoir la culotte à l'envers.
Ne pas confondre lanceur d'alerte et délation, le premier apporte les preuves de ce qu'il dénonce, le second joue sur la rumeur.
Personne, et encore moins ce patron de la Société Générale ne supposait être un jour démasqué, la façon dont il a déclaré sous serment sa probité aurait fait pleurer un crocodile affichant une transparence indiscutable pour tous les roturiers naïfs que nous pouvons être.
Imaginons un monde sans lanceurs d'alertes, uniquement des lanceurs d'ennuis, nous serions spoliés car chez tous ces évadés fiscaux leur seul dieu est le pognon, le pognon, le pognon, cher à Nanard.
Le méchant argent qui arrive à tout corrompre, au plus haut niveau de l'Etat, même Cameron a beau se débattre mais comment a-t-il pu avoir si peu confiance en son pays, en ses concitoyens, pour planquer à l'autre bout du monde, à un moment donné, comme un vulgaire trafiquant, sur le champ il devrait être excommunié.
J'entends des voix encore dire que pour partie ces montages peuvent être légaux, certes, mais alors a-t-on besoin d'aller à l'autre bout de la planète pour porter ce que l'on trouve devant sa porte. Avec des prête-nom qui pour une poignée de pistaches couvrent des milliers de clients.
"Quand c'est flou, c'est qu'il y a un loup", et dire que l'on y trouve ceux qui sont censés porter le pays au plus haut, nos propres représentants qui pratiquent ce sport et nous tirent toujours au plus bas dans cet entre-soi où ils n'acceptent en fait que leurs semblables.
Alors merci aux lanceurs d'alertes qui font découvrir un milieu souterrain fait pour des initiés en mal de toujours plus.
Rédigé par : Giuseppe | 08 avril 2016 à 21:36
@Robert
J'ai suivi votre lien vers l'intervention de M. Chevènement sur les révélations dites de #panamapapers.
Initialement, c'est-à-dire au moment où, dimanche à 20h, le monde et les décodeurs ont dévoilé sur internet le teasing, un certain nombre de voyants rouges se sont allumés dans mon esprit.
Il ne faut pas supputer de complots en toute chose, n'est-ce pas ?
Cependant, j'observe que la théorie du complot prospère très largement. Vladimir Poutine a au cours d'une conférence de presse dit que cette opération était signée par les Américains, les Américains étant épargnés dans le listing et les cercles du pouvoir autour du maître du Kremlin étant à l'évidence la cible de ce "scandale".
Je pense que s'il y a complot, il y a nécessairement une intelligence et la première des intelligences serait évidemment de construire une défense appropriée. Quelle défense est la plus efficace que celle qui consisterait à s'offrir aux accusations comme un des objets du scandale ?
La presse, à mes yeux, est en dessous de tout.
L'ancien petit localier que j'étais en vient, paradoxalement, à s'interroger sur l'encadrement de la liberté de la presse en période d'état d'urgence.
Seule raison d'optimisme, j'ai lu qu'un sondage limiterait à un tiers les Français intéressés par cette affaire, contre deux tiers indifférents.
Seraient-ils dotés d'un sixième sens ?
https://enattendantlarenaissance.wordpress.com/2016/04/08/faut-il-un-droit-de-la-presse-particulier-en-etat-durgence/
Rédigé par : daniel CICCIA | 08 avril 2016 à 20:53
"Face aux lanceurs d'ennui, j'adorerais que mon épouse m'autorise à être un lanceur d'alerte"
Belle pirouette humoristique, Monsieur Bilger. De fait, vous vous en êtes tenu à l’expression "faiseur d’ennui" au singulier. Ceux qui usent et abusent d'anaphores, ce que vous faites assez fréquemment depuis leur mise à la mode en 2012 par le président Hollande, ne le sont-ils pas plus ou moins, l’ennui au singulier pouvant naître du caractère fastidieux et répétitif d'une telle lecture ! Au détriment parfois de l'essentiel ou de l'intérêt d'un billet.
Quant à être lanceur d'alerte, je crains fort que ce ne soit le début des ennuis (cette fois au pluriel), non seulement pour vous, mais aussi pour elle qui me semble devoir en être protégée... Madame Bilger.
@ Giuseppe | 08 avril 2016 à 14:47
Je pense que vous avez oublié le corporatisme absolument protecteur à l’œuvre entre les inspecteurs des finances issus de la botte de l'ENA. Le renvoi d'ascenseur est la règle vis-à-vis de ceux à qui certains doivent leur carrière. Il suffit de se rappeler de la déconfiture du Crédit lyonnais...
En outre, les mêmes vont pantoufler dans les entreprises du CAC 40 avant de revenir à Bercy ou dans les instances diverses de contrôle ou de décision.
Comment donc s'étonner de la mansuétude de la haute administration pour les siens, ou des élus nationaux à leur profit dans le vote des lois.
@ Alec-Jasper Elliot | 08 avril 2016 à 15:14
Votre réponse sémantique à Trekker m'est l'occasion de revenir au fameux inconnu lanceur d'alerte panaméen.
Apparemment, il y aurait à Panama une centaine de sociétés-écrans comme celle épinglée dans cette affaire ultra-médiatisée au bénéfice des organes de presse qui travaillent sur ces fichiers.
Les interrogations sont nombreuses sur l'origine de la fuite organisée qui ne provient que de l'une d'entre elles. Sur ce point, il n'est pas inintéressant de lire ce qu'en pense J-P Chevènement :
http://www.chevenement.fr/Panama-papers-pour-Chevenement-documents-collectes-par-des-services-specialises_a1828.html?utm_source=feedburner&utm_medium=feed&utm_campaign=Feed%3A+chevenement+%28Chevenement.fr+|+le+blog+de+Jean-Pierre+Chev%C3%A8nement%29
Rédigé par : Robert | 08 avril 2016 à 18:51
On n'a que les lanceurs d'ennui qu'on mérite. Mais pourquoi ne pas éviter le préalable de leur vis-à-vis ? Les lanceurs d'ennui sont tout sauf des "beaufs" bavards. Philippe Bilger s'en plaint mais reste étonnamment circonspect et planté sans fin devant eux à écouter imperturbablement leurs salamalecs. Philippe Bilger devrait fuir les présences qui l'indisposent. Pourquoi se plaint-il après d'en être la victime ?
Philippe Bilger critique mais aussi méprise ceux qu'il voit en crétins ("Il y a ceux qui manient si mal le langage que malgré la pauvreté du fond, l'expansion d'une forme entrecoupée de euh et d'hésitations, de reculs et d'avancées nous conduit jusqu'à une heure tardive.") qui n'ont pas le droit de l'être ni même de respirer l'air riverain.
Philippe Bilger tombe dans les mêmes travers d'auto-satisfaction et de nombrilisme que ceux qu'il dénonce et dont il se moque. Quand Philippe Bilger se contemple, il se désole peut-être, mais quand il se compare aux niais et autres fadaises qu'il affronte, il s'émerveille (ce billet en est la preuve…). Assurance éhontée ?
Philippe Bilger soutient que le discours environnant dominant est lassant par essence mais oublie qu'au sein du troupeau existent des alchimistes qui, au lieu de changer le plomb en or, se contentent de transformer le monde en mots.
Philippe Bilger néglige qu'au sein de ces indigestes falots existent de belles âmes qui, par la faute des chasseurs de François Pignon tels que Philippe Bilger, s'isolent :
Délaisser tous les usages. Renoncer à être publié ou écouté. Écrire pour soi seul et s'en délecter.
Philippe Bilger écharpe le fatras du commun vulgaire mais encourage peut-être, en dispensant sa hautaine suffisance, certaines vocations d'écriture ("…vous comprenez, il ne m'écoute pas, ne me comprend pas, tout focalisé qu'il est sur sa personne…). Car les mauvais diseurs sont parfois de beaux "écriveurs". Encore faut-il se donner la peine, avec humilité, de les découvrir.
Rédigé par : finch | 08 avril 2016 à 18:28
Pour les amateurs de cinéma sur la guerre froide, voyez "Tinker Tailor Soldier Spy" de 1979, avec le sublissime Alec Guinness. C'était l'époque ou les lanceurs d'alerte n'avaient que des ennuis...
On les retrouvait généralement noyés dans une baignoire.
Rédigé par : Savonarole | 08 avril 2016 à 18:25
@ Trekker & Alec-Jasper Elliot | 08 avril 2016 à 15:14
La guerre froide serait-elle de retour ? Je n'ai pas très bien compris votre querelle.
Toutefois, j'observe que la mise en cause de David Cameron dans l'affaire du Panama intervient deux semaines après qu'Obama se soit plaint de sa défection alors que l'Amérique comptait sur le Royaume-Uni pour fournir du sang british, encore une fois, pour aller guerroyer chez les enturbannés.
On se pince un peu, tout de même...
Rédigé par : Savonarole | 08 avril 2016 à 18:03
@Paul Duret
"On va lui refiler l'homo de service, ça lui fera les pieds"
Il faut plutôt y voir la main, sinon les pieds, de la compagne de Laurent Fabius qui au Quai d'Orsay nommait les ambassadeurs. C'est elle qui "portait la culotte au Quai d'Orsay", nous révèle un livre qui vient de paraître sur cette institution vénérable mais rongée par une sorte de consanguinité des cols amidonnés.
Rédigé par : Savonarole | 08 avril 2016 à 17:25
@Paul Duret 14 h 29
Pour ceux qui auraient encore une once d'estime pour la Bécassine du Poitou je recommande la vision sur YouTube de la séance du conseil régional du 26 février 2008 où on voit notre mégère nationale diriger les débats d'une manière stalinienne, refusant obstinément la parole à un des vice-présidents.
Un homme comme FH qui l'a supportée tant d'années a droit à notre commisération.
Rédigé par : Claggart | 08 avril 2016 à 17:24
D'après ce qu'ont pu capter - du billet de PB - mes petits neurones, j'ai cru comprendre qu'il y était dressé un superbe portrait du cuistre.
Les journalistes du "Consortium des journalistes d'investigation" sont-ils des cuistres ? ou alors je n'ai rien compris, ce qui n'étonnera personne...
En outre :
le commentaire de françoise et karell Semtob | 08 avril 2016 à 01:16
me laisse pantois.
" Nous préférons les lanceurs de boulettes de papier et les danseurs de nuit puisque
le grand déballage aléatoire et grossièrement orchestré n'est que l'oeuvre du journaliste imaginaire. "
Ben oui, tout ça, c'est un complot et du baratin, je l'ignorais, et ces journalistes de la presse française et internationale sont des menteurs et des calomniateurs...
Cela étant dit, je pense que les gens qui pensent comme ci-dessus doivent être faciles à gouverner.
Rédigé par : Deviro | 08 avril 2016 à 16:26
Monsieur Bilger, votre blog et vos billets de très grande qualité ouvrent le débat. Et les internautes qui viennent y apporter la contradiction ne sont sans doute pas à la hauteur de ce que vous attendez, votre droit est de les trouver ennuyeux. Chacun ayant sa personnalité, son parcours, son ressenti, les débats qui s'animent à chaque fois en sont d'autant plus ouverts, variés et intéressants... ou plats, ou répétitifs. Parfois on croit, en lisant les familiers, trouver par avance leurs arguments. Parfois nous sommes surpris par les réactions inattendues selon le sujet, c'est bien ce qui fait l'intérêt de l'ensemble du blog.
Toutefois le débat poli et argumenté reflète la grande liberté d'expression de ce blog, mais lorsque certains intervenants deviennent grossiers envers leur hôte, lorsque les insultes apparaissent faute d'arguments ainsi que l'irrespect et l'agressivité débordante qui se déverse lors d'un commentaire, c'est assez insupportable non seulement pour Philippe Bilger mais aussi pour les autres commentateurs qui se sentent presque gênés. On peut ne pas être d'accord avec le billet mais de la à user de l'insulte il y a une grande marge.
Ensuite il y a peut-être de l'ennui à lire la prose des uns et des autres, mais pour moi, l'ennui du moment, c'est d'abord la situation politique actuelle en écoutant les discours pauvres, convenus et sans relief d'un Président sans convictions, usant du (e) entre les mots, découpant ou hachant les phrases n'importe comment : un très bon somnifère.... sans compter avec la pauvreté des idées où seule règne la politique politicienne et ses coups.
L'usure, l'ennui et la pétaudière où nous nous trouvons, après quarante ans de laxisme avec un système à bout de souffle, dans un monde déboussolé, où chacun essaie de manoeuvrer pour tirer le meilleur profit au détriment des petites gens tout en clamant son humanisme. Personne n'a anticipé la révolution technologique et la mondialisation, la fuite de nos savoir-faire, personne n'a voulu voir le malaise provoqué par le multiculturalisme et la communautarisme. Pour pallier le trop grand bon sens de la rue, on a inventé des slogans vides de sens, des phrases creuses où on a traité les Français de populistes. Les vrais lanceurs d'alerte de ces dernières années, ce sont pourtant bien eux, ces Français réalistes qui ont supputé, alerté et qui voient le déclin et l'effondrement de leur civilisation, parce que chaque jour ils sont dans la vraie vie et ne se contentent pas de ce qu'on leur dit.
Quant aux lanceurs d'alerte encensés ces derniers temps, là, je reste plus que dubitative en voyant ce concert de délation, cette chasse aux sorcières comme une nouvelle épuration, la sortie de fichiers sans enquête sérieuse avant de jeter Pierre ou Paul en pâture. Comment aussi s'étonner que des gens, qu'ils soient politiques, sportifs, artistes ou à la tête d'empires commerciaux, plein d'argent, ne cherchent pas à "planquer" leur argent dans des paradis fiscaux quand on sait les impôts presque confiscatoires qui sont mis en place par les gouvernements. Et nous nous souvenons tous de nos vertueux socialistes à leur arrivée au pouvoir en 2012 et de leur taxe à 75 %. La fuite des fonds assurée.
Et, puis, implicitement, nous savons que cela existe. Mais on voudrait nous faire croire qu'il y a un camp du bien et un camp des méchants tricheurs. Certains élus socialistes sont depuis longtemps dans le collimateur de la justice sans que les médias ou les humoristes n'en parlent tandis que régulièrement ce sont des élus de droite qui sont montrés du doigt.
Les comptes des ex-régions viennent d'être publiés, laissant voir des dépenses somptuaires avec l'argent des contribuables, des dépenses non seulement inutiles mais presque personnelles de certains élus... est-ce moins grave que de camoufler ses sous et pourtant les médias sont bien peu diserts sur le sujet, toujours sans doute parce que ces mêmes régions étaient gérées par les socialistes.
Nous savons aussi que des entreprises, des Français lambda oublient de déclarer des revenus ou cherchent à les minorer plus ou moins légalement. Quelle que soit l'échelle de grandeur, c'est la même faute citoyenne. Ou bien on dénonce l'ensemble des malversations ou bien on ne dit rien car le deux poids deux mesures, c'est fatiguant. Avant tout, il faudrait une grande réforme fiscale.
Et puis, nos belles âmes se pâment devant l'internationalisme, la mondialisation et ensuite elles font semblant de s'offusquer de voir les "riches" se servir de ces opportunités pour leur business douteux. Restons sérieux et lucides.
La précampagne électorale a bel et bien débuté et les révélations de journalistes tombent à pic pour désigner les bêtes noires en France d'abord, pratiquement toutes à droite mais aussi à l'étranger, toutes des mal aimées de la si vertueuse gauche : il faut bien le constater. Bizarre non ?
Une semaine plus tôt nous avions droit à l'affaire Barbarin, un déchaînement contre cet évêque à abattre, sans doute pour son franc-parler et ses prises de positions car, pour ces procureurs, bouffeurs de riches et de curés, pas d'interrogations sur des personnalités du PS ou sympathisants qui, au su de tous, ont été déviants avec des enfants.
On a vraiment le sentiment d'une nouvelle épuration, à sens unique, par des gens qui répètent en boucle : "il faut rassembler les Français, nous voulons le bien vivre ensemble, etc.", alors qu'ils ne cesse de diviser.
Plus que de l'ennui, un climat délétère qui met mal à l'aise et donne des envie de fuite, loin du monde.
Rédigé par : Michelle D-LEROY | 08 avril 2016 à 16:21
@ Trekker
"L'opportunité ferait-elle le larron ?"
Vous aussi, comme notre hôte, n’osez pas révéler le fond de votre pensée : un super complot relayé par l’imMonde et France 2, exécuté par la CIA-NSA (dont les deux précédents ne sont que les succursales), avec l’appui financier de George Soros, à l’initiative de Obama et qui vise à torpiller tous nos fleurons nationaux !…
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Mmmmm Trekker vous vous perdez. Je faisais une remarque linguistique sur l'usage du mot "opportunité" dérivé de son usage dans ma langue natale.
Rédigé par : Alec-Jasper Elliot | 08 avril 2016 à 15:14
Les lanceurs d'ennui sont en somme l'Etat au sens large.
L'Etat complice (?) des paradis fiscaux : rendons-nous compte, le patron de la Société Générale, sous serment s'il vous plaît !, envoie droit dans les yeux de sénateurs qu'il n'existait plus de lien de sa banque avec les paradis fiscaux.
A quoi servent donc toutes ces commissions d'enquête, pas un seul de lever le doigt et de dire à ce patron s'il ne se moquait pas d'eux.
Que vaut un tel mensonge pénalement, on peut se le demander, aux USA ce dernier aurait eu droit sans doute à une peine de cent ans de prison (je plaisante à peine).
Chez nous, pléthore de bidules, de commissions, de rapports, de machins et le moindre citoyen s'en va ouvrir son compte offshore.
L'Etat si intransigeant avec le vulgum pecum et si laxiste avec les faiseurs de rêve.
Nous devons bien aimer les Cahuzac et autres Balkany, pour les laisser en place, que fait l'Etat roulé dans la farine par un patron de banque sous serment, panpan cucul et n' y revenez pas.
Triste constat pour nos élites qui donnent des leçons de démocratie à la terre entière, le tonneau des Danaïdes de l'irresponsabilité avérée. Ce patron aurait dû être débarqué sans frais, le pied aux fesses pour s'être moqué avec une telle désinvolture d'une des représentations suprême de notre pays, le peuple de France, nous tous en résumé. Je me suis senti insulté d'un tel parjure.
Tous les moulinets et paroles n'y feront rien et c'est là le plus désespérant. Une sanction si elle n'a pas de valeur d'exemplarité pour celui qui la reçoit c'est bien une punition pour celui qui la reçoit et c'est aussi l'essentiel.
Rédigé par : Giuseppe | 08 avril 2016 à 14:47
Ah ! la France qui regagne décennie après décennie le rang qui est le sien dans la hiérarchie mondiale... et qui n'arrive pas à l'accepter. Ah ! les Français , des êtres... que dis-je... des veaux qui se regroupent en troupeaux d'incultes, de fainéants et de geignards qui sitôt qu'ils atteignent l'âge adulte font leur les tares de leurs aïeux et s'en enorgueillissent !
Ah l la France des moisis je vous salue bien bas !
Rédigé par : pibeste | 08 avril 2016 à 14:31
Après le lanceur d'ennuis en chef, voici la gestionnaire calamiteuse en chef, à savoir son ex, Ségolène.
Sa région Poitou-Charentes, heureusement fusionnée avec l'Aquitaine et Le Limousin, vient de ce fait d'être sauvée de la faillite.
Un beau cadeau de mariage pour les Limousins et les Aquitains, mais on ne leur a pas demandé leur avis.
C'est vrai que FH avait également laissé la Corrèze dans un état financier déplorable et que DSK, le meilleur économiste du monde que la terre entière nous envie, jouait dans l'offshore avec l'argent que des nigauds lui avaient confié.
Rédigé par : Paul Duret | 08 avril 2016 à 14:29
Le lanceur d'ennui N°1 en France, à savoir François Hollande, vient encore de reculer, devant le Pape François cette fois-ci.
Voulant embarrasser l'Eglise en nommant une personne homosexuelle comme ambassadeur au Vatican, FH a été obligé de faire marche arrière et de nommer M. Stefanini à l'Unesco.
J'imagine ce qu'avait pu dire FH à l'époque, dans le même style que ses conseils à Fleur Pellerin :
"On va lui refiler l'homo de service, ça lui fera les pieds"
Ceci étant dit, il se trouve que M. Stefanini est un très bon diplomate et qu'il travaillait auparavant à l'ambassade de France près le Saint-Siège. Donc, ni son homosexualité ni ses compétences n'ont jamais été mises en cause.
Rédigé par : Paul Duret | 08 avril 2016 à 14:21
Pibeste, à la différence de Platon, Monsieur Bilger dresse les tables pour le Banquet de cons.
Rédigé par : daniel CICCIA | 08 avril 2016 à 14:00
@ pibeste | 08 avril 2016 à 10:36 ¬
« Seriez-vous CE lanceur d'ennui ? »
Voilà la phrase qui a ouvert mes chakras.
Merci !
Je m’étais endormi à la lecture de ce qui précédait !!
Rédigé par : Tipaza | 08 avril 2016 à 12:04
@ Tipaza | 06 avril 2016 à 19:17
Cette "logique" dont vous pensez pouvoir débattre est une recherche en quatre propositions apparentée aux quatre koti du Madhyamika où l'on rejette successivement tout comme inadéquat, jusqu'à la recherche elle-même pour autant qu'elle implique encore l'idée de ce qui est cherché.
On peut rattacher cette logique au fana al fana du soufisme. Mais cette "logique" est aussi à l'oeuvre dans nombre de traditions mystiques notamment le 重玄chinois.
La valeur méthodologique du procédé doit être entendue comme une opération de l'esprit et du coeur liée au dépassement des quatre propositions. Il faut surtout comprendre l'intention spirituelle qui est visée et non se contenter de "dialectique" ou de "spéculations" ou même de seule "logique" ; non que cela soit faux mais cela serait par trop réducteur.
Mon but était de me servir des quatre koti et de la finesse de la langue française pour induire la compréhension de l'intention spirituelle... excusez du peu !
Seriez-vous CE lanceur d'ennui ?
Rédigé par : pibeste | 08 avril 2016 à 10:36
« Puisqu'il est acquis que cet immense déballage international est l'opportunité, pour les citoyens que nous sommes, de pourfendre l'argent et de nous sentir honnêtes. Et de savoir pourquoi on détestait certaines personnalités en ayant dorénavant la confirmation de leur turpitude. »
On connaissait déjà "Ma cabane au Canada", désormais il y a "Ma cagnotte au Panama".
Cette affaire de "Panama papers" aura au moins le mérite de mettre le nez dans leur caca à ceux qui se croyaient intouchables parce qu’occupant des postes de haut rang dans le monde feutré de la politique et des affaires, les deux étant depuis toujours intimement liés.
Maintenant tout finit par se savoir. Le Canard enchaîné, Mediapart, les tabloïds anglo-saxons se trouvent concurrencés par ces fameux lanceurs d’alerte, chevaliers blancs de la moralité.
Le secret de l’instruction est régulièrement bafoué, les secrets d’Etat également, l’affaire Edward Snowden en est la meilleure démonstration. Alors les secrets bancaires ne sauraient échapper à la règle.
Si les deux premiers cas posent problème, il ne saurait en être de même pour le dernier. Un peu de moralité dans le monde de l’argent pas toujours très propre me paraît très sain.
Rédigé par : Achille | 08 avril 2016 à 08:40
Mai 68. Dans son édition du 15 mars 1968, Le Monde publie un article de Pierre Viansson-Ponté dans lequel le journaliste constate que dans toutes les couches de la société française, "on s'ennuie". Quels événements vont rallumer le feu ?
Rédigé par : mariane | 08 avril 2016 à 07:50
Cher Philippe,
Nous préférons les lanceurs de boulettes de papier et les danseurs de nuit puisque le grand déballage aléatoire et grossièrement orchestré n'est que l'oeuvre du journaliste imaginaire.
Panorama poppers, cela gonfle tout le monde, vous avez absolument raison.
françoise et karell Semtob
Rédigé par : semtob | 08 avril 2016 à 01:16
@ Alec-Jasper Elliot |e 07 avril 2016 à 21:53
"L'opportunité ferait-elle le larron ?"
Vous aussi, comme notre hôte, n’osez pas révéler le fond de votre pensée : un super complot relayé par l’imMonde et France 2, exécuté par la CIA-NSA (dont les deux précédents ne sont que les succursales), avec l’appui financier de George Soros, à l’initiative de Obama et qui vise à torpiller tous nos fleurons nationaux !…
Vous avez bien raison mon bon Marchenoir, tout cela est le résultat délétère du noyautage à l’échelon mondial du communisme…
Rédigé par : Trekker | 08 avril 2016 à 00:58
Ah là là !
Vous aussi alors ?
"Puisqu'il est acquis que cet immense déballage international est l'opportunité, pour les citoyens que nous sommes"
L'opportunité ferait-elle le larron ?
Je continuerais ainsi :
Puisqu'il est acquis que cet immense déballage international est l'opportunité, pour les citoyens que nous sommes, d'adresser l'issue (de secours) de l'évasion fiscale, qui impacte tant notre budget national, abordons le topic ! Dire que l'évasion est un challenge, cela fait sens, il faut sans délai initier l'implémentation des process qui permettront de la contenir.
Rédigé par : Alec-Jasper Elliot | 07 avril 2016 à 21:53
L'ennui qui conduit à la mort. Un gérontologue m'expliquait que bien souvent un patient très âgé, privé de contact avec ses proches, muré dans la lancinance de sa torpeur, n'arrivait plus à nourrir sa pulsion de vie et décédait d'ennui. La grande douleur, sa transcendance ne seraient donc réservées qu'à une minorité d'entre nous en phase terminale. L'ennui à tous les étages d'une maison de retraite, quand l'oeil peine à suivre le mouvement sur l'écran de la télé.
L'ennui qui conduit à la vie. Je me souviens d'un responsable entouré de ses employés, anciens et nouveaux : "bon, juste ces quelques mots". Deux heures après, il causait toujours. Largement le temps pour moi de piquer du nez, tout le monde n'a pas le souffle de Fidel Castro. Ce crime de lèse-autorité ne m'a pas été reproché ou pas longtemps. Quelle sensation de liberté le jour où j'ai quitté ce job ! Du rarement ressenti, l'ennui à tous les étages puis le vent du large dès le portail franchi pour toujours.
Au sujet des listes panaméennes dévoilées, du beau linge, entre autres : le président argentin, celui de l'Ukraine, le roi séoudien Salmane, le père de David Cameron, Sarah Ferguson, les frères Almodóvar, Stanley Kubrick. Jackie Chan ! Les habituels Cahuzac, Balkany, Le Pen, Platini, Leo Messi, Gaby Heinze, un ancien du Paris Saint-Germain... Et dire qu'au cours de son quinquennat, Sarko avait glorieusement songé à l'abolition des paradis fiscaux. Faut bien rire un peu, ennui trompé ou assumé.
Rédigé par : scoubab00 | 07 avril 2016 à 21:42
« Parce qu'en plus, ils se prennent terriblement au sérieux et que les mots, pour eux, ne sont jamais un jeu, une gratuité, une désinvolte libération mais une occasion de pensum, une aubaine pour ajouter aux déceptions du collectif le désagrément de leur ego exhaustif. »
Se prendre au sérieux est la première manifestation de la vieillesse. A ce sujet j’ai connu des vieux qui n’avaient pas quarante ans.
Rédigé par : Achille | 07 avril 2016 à 21:31
Comme champion du monde du lancer d'ennui Christian Eckert se pose un peu là !
Lénifiant dans sa réponse à Elise Lucet, que fait-il donc du parjure du patron de la SG, triste constat d'un élu qui nous expliquait que tout était sous contrôle alors que pour 5000€ les journalistes le faisaient passer pour un incompétent.
Rédigé par : Giuseppe | 07 avril 2016 à 20:13
Un grand philosophe a dit que "parler pour ne rien dire et ne rien dire pour parler sont les deux principes majeurs et rigoureux de tous ceux qui feraient mieux de la fermer avant de l'ouvrir".
Cependant, un autre plus grand encore a dit que si on a des choses à dire qu'on peut ne pas dire, on dira que "ce n'est parce qu'on n'a rien à dire qu'il faut fermer sa gueule".
Le phénoménologue heideggerien est déjà en peine pour faire face à la contradiction, mais si on y ajoute l'assimilation par le plus grand philosophe français, la métaphysique est dépassée, et P. Bilger lui-même n'en viendrait peut-être pas à bout.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 07 avril 2016 à 19:27
Il y en a qui cumulent tous ces défauts ? Ca serait bien de les connaître, juste pour passer un bon moment.
Et puis, en toute sincérité, je n'ai pas vraiment tout lu ; j'ai eu peur de me reconnaître à un détour de critère.
Rédigé par : genau | 07 avril 2016 à 18:18
@ eileen | 07 avril 2016 à 11:38
"...comme d'ailleurs désormais la majorité des émissions télé, un vaste vacarme inaudible pour le téléspectateur !"
Bien d'accord avec vous.
Ceci dit, lorsqu'un animateur/journaliste est nommé pour animer une émission quelle qu'elle soit, s'il n'est pas capable de faire la police sur les temps de parole de ses chroniqueurs (payés à la pige) et de ses invités c'est qu'il ne fait pas le travail pour lequel il a été recruté.
En même temps... perso, quand ça me gonfle je zappe.
Rédigé par : breizmabro | 07 avril 2016 à 17:22
"...j'adorerais que mon épouse m'autorise à être un lanceur d'alerte.
Mais il ne faut pas rêver."
Ah, vous aussi vous avez besoin de l'autorisation de votre épouse ? Et vous rêvez d'en être dispensé ?
Faites comme moi, du bénévolat chez les pompiers, vous n'aurez pas besoin de son autorisation pour actionner la sirène.
Rédigé par : sbriglia | 07 avril 2016 à 17:05
Le prélèvement à la source devrait faire apparaître des lanceurs d'alerte qui seront autant de lanceurs d'ennuis : le ministre Sapin qui est sans doute un brave homme ne se rend pas compte de ses propos. Quasiment partout en Europe et ailleurs, le prélèvement à la source ne pose aucun problème, les situations familiales et personnelles sont les mêmes, tout autant complexes et différentes partout dans le monde. En France, la complexité ne réside pas dans les situations personnelles particulières mais dans la fiscalité à la française la plus compliquée au monde. Il aurait fallu faire la réforme fiscale avant de lancer le prélèvement à la source...
Bel exemple du pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué !
Rédigé par : eileen | 07 avril 2016 à 16:58
Les lanceurs d'ennui, après une célébrité passagère, retournent en général à leur anonymat.
Parmi le personnel politique, il y a également beaucoup de lanceurs d'ennui, plus que des lanceurs d'alerte, sinon cela se saurait.
Cependant quelque chose m'étonne. En écoutant Laurence Rossignol ce matin sur France Inter, j'ai trouvé qu'elle avait la même voix que Myriam El Khomri, cette voix de tête qui semble séparer le cerveau réel du cerveau communicant.
Elles doivent suivre les mêmes cours dans le même cabinet de communication, avec le même robot qui leur communique les mêmes éléments de langage.
Rédigé par : anne-marie marson | 07 avril 2016 à 14:29
Je ne saisissais pas le ton du billet et puis j'ai pensé à une chanson de Patricia Kaas :
"Et y'en a même qui font du cinéma, qu'on appelle Marilyn
Mais Marilyn Dubois s'ra jamais Norma Jean"
Dans ce billet, tous ces gens ennuyeux, pourvoyeurs de spleen, ont quelques défauts en communs, mais surtout l'égoïsme et la vanité.
Quand j'ai la mer devant moi et que je la compare à la somme de tous les écrits de l'humanité, je me dis que je n'ai déchiffré qu'une goutte d'eau. Dans de telles conditions, je ne peux pas m'ennuyer, il me suffit d'ouvrir un livre ou une liseuse, ou bien tout simplement de me réciter quelques vers, de me rappeler une anecdote d'un ouvrage d'un de mes écrivains préférés. Et puis, dans les cas extrêmes, alors qu'il serait inconvenant de sortir un livre ou un téléphone (certains ne se gênent pas pour le faire), quand le raseur s'écoute parler et que l'ennui pourrait s'installer, je me récite une prière en français ou dans une autre langue. Le temps passe si vite quand on est un rêveur.
Rédigé par : vamonos | 07 avril 2016 à 13:43
@ eileen | 07 avril 2016 à 11:38
« ...mauvaise diction de tous, chacun poursuivant ce qu'il avait à dire sans souci pour l'autre… »
Tout le problème vient d’une erreur de la nature, qui a donné des paupières aux yeux, mais hélas, pas aux oreilles, ce qui nous oblige bien souvent, trop souvent, à entendre ce que nous ne saurions voir, si je puis dire.
Toutefois si la nature m’a refusé les paupières qu’elle aurait dû me donner, elle m’a en revanche donné un cerveau dont la capacité de filtrage m’étonne toujours et qui faisait le désespoir de ma belle-mère.
Finalement je ne m’en porte pas plus mal, si je n’entends pas moins.
Rédigé par : Tipaza | 07 avril 2016 à 13:23
Comment ne pas devenir misanthrope après cette liste de fâcheux...
Pour ma part, et votre énumération m'y fait penser, je me délecte de cette devise latine :
A bove ante, ab asino retro, a stulto undique caveto !
Prends garde au bœuf par devant, à l'âne par derrière, à l'imbécile par tous les côtés...
Rédigé par : caroff | 07 avril 2016 à 13:03
Bonjour,
Je vois qu’on connaît les mêmes...
Les pires étant pour moi « ceux qui ne se souviennent pas des neuf fois où ils vous ont épuisés quand ils vous assènent le même récit pour la dixième fois. »
Les forçats de la battologie, les damnés de la certitude avec qui tout échange est voué à l’échec.
A noter qu’il y en a quelques-uns sur votre blog qui correspondent à votre description exhaustive. Ils sont ennuyeux comme un jour de pluie de novembre.
Heureusement, après je lis un petit coup de Savonarole et ça repart !
Rédigé par : Achille | 07 avril 2016 à 11:39
Polonium mercredi soir sous la "baguette" de Natacha Polony, quatre célébrités du monde judiciaire discutaient dans une très grande cacophonie : MM. Bilger, Goldnadel, Bourdon et Rizet...
A chacun de classer cette rubrique dans "lanceur d'alerte" ou "lanceur d'ennui"... ou une autre... : mauvaise diction de tous, chacun poursuivant ce qu'il avait à dire sans souci pour l'autre et pour la compréhension du téléspectateur... comme d'ailleurs désormais la majorité des émissions télé, un vaste vacarme inaudible pour le téléspectateur !
Rédigé par : eileen | 07 avril 2016 à 11:38
Oser traiter d'un sujet aussi profane, familier et quotidien (...) est, je le crains, iconoclaste"
Certes, mais amusant. Alors pourquoi s'en priver.
Déjà sur votre blog entre les digressions préliminaires, les citations en appui de l'affirmation indiscutable et l'inacceptation péremptoire d'une contradiction courtoise, il y a votre titre. Par chance c'est muet et on peut, sans être dénoncé, ne lire le texte que par distraction.
Par contre comme je vous comprends lorsque les mêmes ont la parole, car il est difficile de prêter une oreille distraite à un interlocuteur à qui vous allez devoir répliquer avec enthousiasme...
Serions-nous en train de devenir misanthrope ;-)
Rédigé par : breizmabro | 07 avril 2016 à 10:24
Vous avez tort de détourner l'attention sur les raseurs, vos lanceurs d'ennui. Il est juste de les clouer au pilori, mais le problème, il me semble, est la faveur extravagante dont bénéficient les lanceurs d'alerte : ils ne sont que des délateurs, trop souvent anonymes pour mieux cacher leur courage ; ils ne sont que des voleurs de secrets, de confidences, de dossiers, trop souvent monnayés. Sous un terme élégant s'abritent des traîtres vénaux.
Rédigé par : olivier seutet | 07 avril 2016 à 09:57
"J'espère n'être jamais tombé dans ce piège, que je n'y tomberai jamais. Et qu'on m'alertera si cela advient."
Puisque vous le demandez, et si vous le permettez, je vous alerte !
"Face aux lanceurs d'ennui, j'adorerais que mon épouse m'autorise à être un lanceur d'alerte."
A la suite de cette phrase, je vous alerte de nouveau...
Pourquoi, me direz-vous ? Parce que ce n'est pas un beau de lui confier cette corvée, et parce que s'agissant ici d'une plaisanterie (j'imagine) elle est usée...
"...face à cette inondation de transparence et de démocratie..."
Il ne s'agit ni de démocratie, ni de transparence, M. Bilger !
Je crois comprendre que la fatigue vous gagne, et que les logorrhées verbales sont venues à bout de votre patience.
Il existe un contre-poison, qui est facile et peu dispendieux, choisir sa compagnie avec attention, n'en faire usage qu'avec modération, pratiquer l'art de la conversation qui est celui de l'écoute, être parcimonieux dans ses discours, châtier son langage et de surcroît respecter son interlocuteur.
Sur la répétition, elle est un signe particulièrement vif de l'imbécillité des propos, de la soumission aux conventions, et de la lâcheté du rhéteur. Elle a pour effet d'anesthésier le contradicteur et d'aller chercher son renoncement soit parce qu'il se décourage, soit parce qu'il est frappé de nausées...
Il y a d'ailleurs des intervenants ici, qui sont fabuleusement doués, et dont la médaille doit être réservée sans nul doute possible à ce sylvain...
Rédigé par : duvent | 07 avril 2016 à 09:24
...et il y a ceux qui articulent si bien la profondeur de la pensée avec la concision du langage qu'ils vous incitent à aller rencontrer le rire chez les piliers de bar.
Mais reconnaissons qu'on doit aux uns comme aux autres le bonheur de savoir de quoi on parle.
Amicalement et discrètement.
Rédigé par : Denis Ducroz | 07 avril 2016 à 09:11
Ou de l'urgente nécessité de refuser tout dîner en ville, exerçant sa capacité d'être dans le monde, sans en être.
Tous mes hommages aux rêves de votre épouse.
Rédigé par : aliocha | 07 avril 2016 à 09:02
Après lecture attentive de ce billet, j’en conclus qu’aucun commentateur du blog n’est un lanceur d’ennui !?
« Mais il ne faut pas rêver » !
Rédigé par : Tipaza | 07 avril 2016 à 08:36