Qu'on se rassure : je ne suis pas devenu soudain passionné par cet humoriste que Michel Drucker invite souvent.
Mais l'une de ses drôleries au Grand journal m'a donné envie de réagir car elle permet de réfléchir sur l'esprit, l'outrance et le rire.
Comment en suis-je venu à regarder ce moment ?
J'avais lu qu'il y avait eu un "grand malaise" entre Edouard Baer et Sandrine kiberlain d'un côté et Maïtena Biraben de l'autre au mois de janvier 2016. Les premiers reprochaient à la seconde une transition maladroite qui semblait mettre dans le même sac les politiques et les people. Edouard Baer, à juste titre, regrettait la dérision et la légèreté avec lesquelles en général on traitait la classe politique. Luc Chatel qui était présent l'approuvait.
Et Mathieu Madénian est arrivé en "se payant" Nicolas Sarkozy et son dernier livre. Cela a beaucoup amusé le public comme il se doit.
Le fait que Nicolas Sarkozy soit sa cible ne m'a pas perturbé.
Mais un élément dérisoire et un autre plus grave.
Est-il indispensable pour satisfaire une démagogie de la grossièreté qui n'est pas loin d'une forme de mépris à l'égard des téléspectateurs - ils ne méritent pas plus ! - de proférer deux fois en très peu de temps "conneries" comme si la langue française ne disposait pas d'un certain nombre de synonymes plus délicats ?
Faut-il surtout mentir délibérément sur le contenu d'un ouvrage ?
Madénian fait s'esclaffer en affirmant que le livre de Nicolas Sarkozy n'est empli que par sa contrition, ses repentances et qu'il attend donc les tomes 2 et 3 pour que l'ancien président puisse être exhaustif sur le plan de la dénonciation du pire qu'il nous a fait subir...
Ce n'est pas tragique mais c'est faux. Il y a très peu de repentance dans l'ouvrage de Sarkozy et il passe vite à autre chose. On peut d'ailleurs le regretter.
Mais le socle, le terreau sur lesquels s'appuie un humoriste ont-ils le droit d'être à ce point caricaturaux, déformés, inexacts qu'en réalité on est conduit à penser qu'il ne parvient à faire rire qu'à cause de cette outrance même et de ce mensonge délibéré sur le contenu ?
Au contraire, le tour de force, à mon sens, est de ne pas déformer la réalité et sa substance pour projeter sur elles, telles qu'elles sont, un regard sarcastique, décalé, polémique ou ironique. Partir de la vérité pour tenter de susciter l'hilarité si on peut, si on en a le talent. Poiret et Serrault, Thierry Le Luron sont si loin !
Je ne peux pas croire qu'il s'agit chez Madénian d'une nostalgie de son premier métier - il était, ai-je entendu, avocat - parce que le conseil de qualité s'arrange avec la vérité mais ne ment jamais.
Il y a ainsi des séquences dérisoires qui ouvrent des perspectives de réflexion aussi stimulantes que beaucoup d'autres. Dès lors que l'analyse du singulier s'accorde avec une pensée sur le pluriel et que le particulier impose en quelque sorte le général, rien n'est insignifiant.
Je regrette que Luc Chatel n'ait pas réagi. Je suis sûr que je l'aurais fait. Aller au secours de Nicolas Sarkozy sur ce point capital, quel délice !
Je suis totalement en phase avec vous, en humour la vulgarité est une béquille qui compense le talent. Raymond Devos n’en a jamais usé, il n’en avait pas besoin tant il était un bel esprit. Chez nos contemporains, Alexandre Astier est, dans un registre différent, très agréable à écouter.
Toutefois, j’avoue apprécier, parfois, la vulgarité bien employée, comme dans les romans de San Antonio.
Pour conclure, dans notre époque où l’actualité se prête, en soi, si souvent à l’ironie, pourquoi mentir.
Rédigé par : nils | 16 avril 2016 à 19:24
Mais le socle, le terreau sur lesquels s'appuie un humoriste ont-ils le droit d'être à ce point caricaturaux, déformés, inexacts qu'en réalité on est conduit à penser qu'il ne parvient à faire rire qu'à cause de cette outrance même et de ce mensonge délibéré sur le contenu ?
Il y a des jours où je me demande si dans son obstination à vouloir suivre tout ce qui défile sur le petit écran Philippe Bilger ne serait pas un peu masochiste malgré lui.
Il y a longtemps que les journalistes et les animateurs n'ont plus la gentillesse et la correction d'un Georges de Caunes ou bien d'un Pierre Tchernia, ils ont laissé la place à des butors et à des malotrus, de plus fiers de l'être.
L'information (qui n'a il est vrai jamais été très bien été traitée sur ce média) s'est muée en désinformation voire en propagande d’État, la politique en spectacle vide de sens, la culture en anti-culture, le sport en jeux du cirque etc.
Bref, la télévision nous impose une image d'un univers plutôt faisandé.
Serait-il représentatif de l'image donnée par la France actuelle ?
Rédigé par : Exilé | 16 avril 2016 à 18:00
Pour avoir quelque chose à dire il faudrait avoir le bouquin de Sarko.
Je l'ai lu.
Même si je pense que ce ne sera pas lui/ne devrait pas être lui le candidat, ce qu'il écrit devra être mis en œuvre. Je suis pour cette politique.
Est-ce possible ? Beau sujet de réflexion. Quand je vois que "les motards en colère" - rien que le titre m'amuse - sont contre les contrôles techniques avant la revente, alors que dans une grande partie de l'EU les contrôles sont tout le temps et pour tous - manif ou pas ! (Autriche une fois par an pour les voitures)
Et s’il n'y avait que les motards !
En tout cas bonne chance au prochain président (ou au même d’ailleurs. Je le vois bien se faire réélire. Je ne crois pas à la mousse médiatique sur le déclin de FH).
Madénian, j'aime bien. Quand je le vois… mais je ne cours pas après. Il faut un certain talent pour en arriver là. Il veut être burlesque donc dramatique, il a le droit de s’autoriser des mensonges. C’est la loi du genre. A nous de le corriger derrière. Ce n’est qu’un humoriste, pas un politique (où est la différence dira Savonarole, que je salue).
PS : Après François et le bilan, c'est François au Liban.
Bon voyage.
Rédigé par : Jean-Paul Ledun | 16 avril 2016 à 12:15
Il n'est hélas pas le seul à agir ainsi. La vulgarité et l'insulte sont la base de la plupart de ces ''nouveaux humoristes'' apparus depuis peu.
Des émissions entières sont vouées à l'acharnement mensonger. Surtout (à part D8), hélas, sur le service ''dit'' public.
Rédigé par : Pierre Meignan | 16 avril 2016 à 08:04
@Yvonne Sanchez
""...parce que le conseil de qualité s'arrange avec la vérité mais ne ment jamais (PB)..."
J'ai du mal à saisir la nuance."
C'est ce qui sépare l'avocat civiliste de l'avocat pénaliste, Dame Yvonne !
Rédigé par : sbriglia | 15 avril 2016 à 18:30
"...Parce que le conseil de qualité s'arrange avec la vérité mais ne ment jamais..."
J'ai du mal à saisir la nuance.
Rédigé par : Sanchez Yvonne | 15 avril 2016 à 14:20
@Savonarole
Je crains qu'il n'y ait deux revues Hérodote : une d'histoire, assez pointue en général mais surtout une de géographie et de géopolitique, dans la tradition d'Elisée Reclus. Je confesse être abonné à cette dernière. Mais c'est une idée, pourquoi pas les deux ? Ca éviterait tous les papelards de magazines que, peu ou prou, on est tenté de consulter, juste histoire de corrompre ses humeurs.
Merci pour votre message tout à fait singulier.
Rédigé par : genau | 15 avril 2016 à 12:22
Vous reprochez donc à Madénian ce que vous vous refusiez, en son temps, de reprocher à l'antisémite Dieudonné en prétextant alors la liberté d'expression pour les humoristes.
Rédigé par : Garry Gaspary | 15 avril 2016 à 08:06
Cher Philippe,
La première fois où nous avons entendu parler de Madénian, c'était après le massacre de Charlie.
Aucun sketch connu de lui.
S'il doit agresser Nicolas Sarkozy pour se mettre en valeur, libre à lui.
Par contre nous avons raté le rendez-vous télé avec le plus gros pitre de la planète dans l'émission de "Hollande, ça va mieux".
Nous ne savions pas qu'il était malade.
Cela chauffait dur en France aujourd'hui et nous sommes impatientes de rêver au départ du bouffon ou de bouffeur de jupon masqué.
françoise et karell Semtob
Rédigé par : semtob | 15 avril 2016 à 01:02
@ Jean-Dominique Reffait | 14 avril 2016 à 16:23
Pour vous aider lire mon post' de 15h21 :-D
adeo ;-)
Rédigé par : breizmabro | 14 avril 2016 à 23:00
Bonjour,
C’est faire beaucoup d’honneur à ce monsieur Madénian, humoriste de son état que manifestement personne sur ce blog ne connaît, que de lui consacrer un billet.
Je pense qu’il ne manquera pas de s’en glorifier.
Ceci étant la caricature est une forme d’humour qui consiste à déformer la réalité, à exagérer les défauts. Dans ce cas, la vérité importe peu, ce qui compte c’est faire rire le public qui est venu pour ça.
Cette fois, il s’en est pris à Nicolas Sarkozy, demain il se paiera le portrait de François Hollande avec la même outrance. Et les gens riront parce qu’aujourd’hui les gens aiment bien rire des politiques. C’est un peu de bonne guerre quand on voit la façon dont les politiques se paient la tête des Français.
Rédigé par : Achille | 14 avril 2016 à 22:28
@ Frank THOMAS
"Quant à la phrase que je cite, je ne comprends pas comment "socle" et "terreau" peuvent avoir des droits. Ne serait-ce pas plutôt les humoristes qui les auraient ?"
Le socle et le terreau doivent être les gens caricaturés... Doit-on viser le rire en ne faisant pas attention à ce qu'est l'individu caricaturé ou le déformer en restant dans son esprit ?
Je dirais que tout dépend de l'esprit dans lequel c'est fait et le résultat atteint, ce dernier piteux le plus souvent, pour rire vive "l'odieux connard" !
Et dans "Le blog d'un odieux connard", la mauvaise foi est assumée... Mais le pire est sans doute qu'odieux n'a pas à beaucoup déformer des films qui insultent toute cohérence dans leur récit.
Rédigé par : Noblejoué | 14 avril 2016 à 22:10
C'était en janvier. Pourquoi une telle réaction à retardement ?
Mais oui, Édouard Baer épingle une transition épique de Biraben.
Un moment de tombée des masques comme il en a le secret.
Il prend la dérision à la volée et en profite pour rappeler qu'il est hautement malsain de refuser par principe à nos politiques d'avoir des envies pour la France. Fût-ce à Sarkozy.
C'est qu'il connaît l'humour Canal, en a exploré les limites avant de se tourner vers des loufoqueries plus poétiques et personnelles.
Rédigé par : Alex paulista | 14 avril 2016 à 21:49
Un gros lourdingue sous amphétamines qui singe les comiques du stand up US.
Rédigé par : SR | 14 avril 2016 à 21:17
@genau
"Mais qui va enfin relever le gant ? Exemple : une revue, "Hérodote", de géopolitique..."
Mon incommensurable modestie m'amène à vous avouer que je suis abonné à Hérodote, ils sont un tantinet de gauche, mais ma foi, ça ne fait pas de mal à l'esprit. Emmanuel Todd leur donne parfois des interviews.
On y apprend le principe du carré d'infanterie à la bataille des Pyramides en 1802, et la fameuse phrase de Kléber à l'arrivée des Mamelouks : "les savants et les ânes au milieu !"...
Rédigé par : Savonarole | 14 avril 2016 à 21:14
Je ne sais pas qui est ce Madénian, je n'avais jamais entendu parler de lui, mais s'il passe à la télévision, et qu'il mente, entre nous, ce n'est pas vraiment un scoop. Si vous en connaissez qui ne mentent pas, ce serait intéressant de nous dire leurs noms. Au fait, dans quelques minutes c'est le tour du Président...
Rédigé par : Lucile | 14 avril 2016 à 20:52
A ceux qui ne regardent plus la télévision, moi c'est pareil ; je vois encore ce qu'ils passaient hier et les commentaires du foot, Pascal Praud, sans parler d'Audrey Pulvar, et ce qu'il y a en ce moment, on n'en parle même pas. Non franchement, je suis comme vous, la télé, très peu pour moi...
Rédigé par : stephane | 14 avril 2016 à 20:48
La caricature fait partie de l'humour.
Et si nous devons citer des ancêtres : Pauson, peintre grec caricaturiste du Ve siècle avant JC.
Rédigé par : charles | 14 avril 2016 à 16:58
L'explication à tout cela est simple : "l'humoriste Madénian" est un oxymore, c'est aussi bête que cela.
Il ne faut pas chercher plus loin.
Rédigé par : Malghorn | 14 avril 2016 à 16:29
Oh bon sang ! Philippe est parti sur Madénian maintenant ! Je fais comment si je ne connais pas ce garçon ? Wikipédia ? Je me tape un, deux articles sur Madénian ? Plus des vidéos YouTube de Madénian ? J'ai la vague intuition que si je n'ai jusques ici pas reçu d'écho assourdissant du talent de ce jeune homme, c'est qu'il y aurait éventuellement une bonne raison à cela et qu'il n'est peut-être pas indispensable que je sacrifie trois neurones au comblement hypothétique de cette lacune.
Qui plus est lorsque le sujet contesté des gags de Madénian est Sarkozy ! Je conçois qu'une telle association porte l'intellect à l'incandescence mais je passe mon tour. Rien à dire, sec, rarement été aussi sec, rien de rien, mais vraiment rien...
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 14 avril 2016 à 16:23
"Mais le socle, le terreau sur lesquels s'appuie un humoriste ont-ils le droit d'être à ce point caricaturaux, déformés, inexacts"
D'une façon générale, je trouve l'expression de ce billet un peu alambiquée et, partant, peu claire. Cela doit tenir à la difficulté de parler avec profondeur d'un sujet aussi superficiel et ténu.
Il y faudrait Proust ou Nathalie Sarraute.
Quant à la phrase que je cite, je ne comprends pas comment "socle" et "terreau" peuvent avoir des droits. Ne serait-ce pas plutôt les humoristes qui les auraient ?
Rédigé par : Frank THOMAS | 14 avril 2016 à 15:38
Non mais franchement, Madénian c'est qui, une espèce de trublion mal rasé sponsorisé par Drucker pour faire le mariole dans une émission ringarde, ou celui qui se veut à la hauteur de S. Guillon, celui qui a disparu des radars du divertissement en même temps que son fonds de commerce Sarkozy ?
A chacun sa petite épicerie ouverte avec la tirelire de nos impôts appelés aussi "redevance". Ce n'est que ça, rien de plus... ;-)
Rédigé par : breizmabro | 14 avril 2016 à 15:21
Pour l'expatrié que j'ai longtemps été pour cause de pétrole, resté patriote et chauvin en dépit, mais surtout à cause de contacts presque permanents avec des anglophones, plusieurs choses m'ont surpris à la télévision à mon retour "at home", en particulier la vulgarité et la grossièreté des Madénian, Bedos père et fils et autres. J'étais resté sur le genre Pierre Dac, Francis Blanche, Fernand Raynaud et autres, puis Poiret et Serrault et Thierry Le Luron qui savaient faire passer les mêmes messages avec élégance, sans vulgarité et en nous faisant tout autant rire sinon plus.
Une soirée aux Deux Anes en ces temps-là valait infiniment mieux que ce qu'on nous propose aujourd'hui sur le petit écran. Il ne nous reste guère que Jacques Mailhot et Anne Roumanoff dans le genre.
Le comique, le sarcasme et l'ironie restaient confinés au-dessus de la ceinture, pas seulement en dessous et plus précisément entre les jambes comme aujourd'hui.
Rédigé par : Claude Luçon | 14 avril 2016 à 15:10
@Denis Monod-Broca
Merci, merci, merci de ne pas regarder la télévision, je me sens moins seul.
Toutefois, gloser sur les dérapages verbaux et intellectuels, si on peut dire, d'un clown stipendié, me consterne.
Nous avons un besoin énorme de culture pragmatique, de connaissances dépassionnées, passées au crible de la vérification. Nous avons besoin de savoir pour contredire et de réserver notre passion à la gloire de l'effort humain et mystique (i.e. caché pour les contempteurs de la langue classique).
L'enthousiasme, la passion de la liberté par la connaissance sont nos enseignes (pas commerciales, vexillaires).
Mais qui va enfin relever le gant ? Exemple : une revue, "Hérodote", de géopolitique, exigeante au-delà du raisonnable, analyse les phénomènes politiques, vérifie la moindre affirmation, le moindre événement politique, les raccorde au terrain. Savez-vous qu'elle n'a que 900 abonnés en France ? sur 65.000.000 de consommateurs télévisiopathes ?
Où êtes-vous Jaurès, de Maistre, Lamennais, Fénelon, Gabrielle Suchon, Vidal de La Blache, les hussards gris de la République, la belle Cordière, Sofonisba Anguissola, Giordano Bruno, Vincent de Paul, Artemisia Gentileschi, Maria Montessori ?
De grâce, répondez-nous.
Rédigé par : genau | 14 avril 2016 à 14:29
"Lorsque par un décret des puissances suprêmes", comme disait Baudelaire, on nous contraint à approuver que Madénian, Edouard Baer, Antoine de Caunes, Nicolas Bedos, Chantal Lauby et autres Alain Chabat sont des humoristes irrésistibles, on s'interroge.
Mais qui donc décide pour nous de l'humour supposé de ces stars millionnaires ?
Le rire est un mystère, Henri Bergson nous le dit.
Qui sont donc ces "puissances suprêmes", qui rajoutent des rires enregistrés ou faussement provoqués pour nous inciter à nous esclaffer ?
On nage dans "La fabrication du consentement" de Noam Chomsky. Lisez ce livre, vous ne rigolerez plus du tout.
Rédigé par : Savonarole | 14 avril 2016 à 14:13
Dans les années 50, un enfant et même un adolescent de milieu modeste se prenait une baffe s'il prononçait des mots tels que "conneries".
De nos jours, on doit admettre que ce mot est tellement ancré dans l'inconscient collectif qu'il devient difficilement remplaçable. Une sottise, une bêtise, une billevesée, font en effet bien pâle figure à côté de "connerie" pour désigner les émissions de Drucker et plus encore le fait de les regarder !
Peut-être : "coquecigrue"...
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 14 avril 2016 à 12:07
Aller au secours, quel délice ?
Alors, Monsieur Bilger, il vous reste à questionner Laurent Ruquier dans une de vos émissions pour le mettre en valeur de toutes les manières.
Dites du bien de Laurent Ruquier ! Quel magnifique revers, ce serait... Le coup favori de Philippe Bilger.
Rédigé par : Pastel | 14 avril 2016 à 11:16
"Mais le socle"... jusqu'à "mensonge délibéré du contenu" déjà noté par @ duvent, c'est donc pour certains commentateurs sur cet espace... qui font s'esclaffer les autres...
Vanitas, vanitatum et omnia vanitas !
Rédigé par : calamity jane | 14 avril 2016 à 10:26
"Dès lors que l'analyse du singulier s'accorde avec une pensée sur le pluriel et que le particulier impose en quelque sorte le général, rien n'est insignifiant."
Philippe, imaginez Madénian faire un sketch avec cette phrase, le regretté Pieplu la débiter dans un sketch des Shadocks ou Roland Barthes la nasiller au Collège de France...
Rédigé par : sbriglia | 14 avril 2016 à 09:42
M. Bilger,
Vous posez cette question :
"Mais le socle, le terreau sur lesquels s'appuie un humoriste ont-ils le droit d'être à ce point caricaturaux, déformés, inexacts qu'en réalité on est conduit à penser qu'il ne parvient à faire rire qu'à cause de cette outrance même et de ce mensonge délibéré sur le contenu ?"
Est-elle rhétorique ?
Si ce n'est pas le cas, je vous répondrai : oui !
L'humour doit-il aussi répondre à toutes sortes de règles qui combleront les humeurs des uns et des autres, les penchants idéologiques de ceux-ci ou de ceux-là ?
Voulez-vous une loi nouvelle, qui vienne régir et régler le rire ?
Doit-on considérer comme urgent de réparer les cerveaux vides qui hilares ne s'inquiètent pas de savoir si l'humoriste vient de mentir ?
Enfin, mais que se passe-t-il donc ? Où tentez-vous de nous conduire ? L'humoriste que vous décrivez offense moins que le politique que vous épargnez...
Est-ce par salubrité publique que votre irritation décide de nous alerter ?
Vous ajoutez :
"Au contraire, le tour de force, à mon sens, est de ne pas déformer la réalité et sa substance pour projeter sur elles, telles qu'elles sont, un regard sarcastique, décalé, polémique ou ironique. Partir de la vérité pour tenter de susciter l'hilarité si on peut, si on en a le talent. Poiret et Serrault, Thierry Le Luron sont si loin !"
Etes-vous sérieux ? Vous pensiez sans doute à Voltaire en écoutant Madénian...
Quant aux humoristes disparus que vous citez, je suis désolé de vous dire que le temps décide de celui qui amusera le sien !
Beaucoup trop de questions dans mon commentaire, d'où je déduis que je n'ai pas compris votre propos...
Mais le rire étant le propre de l'homme, disons que l'humour doit être un vecteur aléatoirement hasardeux et inversement...
Rédigé par : duvent | 14 avril 2016 à 09:24
Tout ça est bien dans l'air du temps. Tant d'énergie dépensée pour rappeler à vos lecteurs, qui en sont depuis longtemps persuadés, que la télé en général à 80% est un ramassis de vulgarité, sauf quand vous et quelques autres êtes invités dans quelques rares bonnes émissions. Aucun sujet de réflexion n'est tabou mais je me demande si ce débat-là en vaut bien la peine.
Rédigé par : mariane | 14 avril 2016 à 08:37
Je ne regarde pas la télévision, M. Bilger, comme vous savez, et je ne connais aucune des personnes dont vous parlez dans votre billet, sauf Luc Chatel.
Ce que vous décrivez c'est le consternant et sidérant conformisme de nos soi-disant humoristes.
L'humour consiste à se moquer, directement ou indirectement, au moins un peu, de soi-même.
Se moquer des autres, ou d'un autre, qui plus est devant une foule toute acquise, qui rira comme un seul homme, ce n'est pas de l'humour, c'est du pilori.
Rédigé par : Denis Monod-Broca | 14 avril 2016 à 08:32