Denis Baupin auquel Le Monde a consacré récemment un portrait assez dévastateur a fait réfléchir sur certaines dérives du monde politique, sur le machisme et l'indélicatesse de quelques-uns, et plus généralement sur les rapports entre les hommes et les femmes.
Dans un premier mouvement on mélange tout et on va au bout d'une dénonciation qui pour compenser trop de silences, de résignations ou d'acceptations contraintes se croit obligée d'être extrême et de ne pas distinguer par exemple la séduction du harcèlement. Pour quelques hommes ne connaissant pas de limites, tous les hommes devraient payer !
Aussi sur ce thème sensible ai-je été heureux de lire la réaction nuancée et tranquille de Barbara Pompili qui entre féminisme exacerbé et lâcheté quotidienne a su trouver le ton juste. Cela est trop rare depuis une semaine pour ne pas être souligné. Il est clair que cette personnalité est "trop bien dans sa peau et dans son apparence" pour avoir des comptes virulents à régler (lepoint.fr).
Denis Baupin et d'autres peu nombreux n'ont pas de limites dans cette voie délicieuse qui constitue une richesse de l'existence et une grâce de l'humanité : celle qui mène de l'indifférence, de la neutralité à l'intérêt puis à la séduction, peut-être au désir, enfin à sa concrétisation s'il y a accord des volontés et des libertés.
Là où la plupart des hommes n'éprouvent aucune difficulté pour à un moment donné s'abstenir parce qu'aller plus loin imposerait un comportement honteux, une minorité, faute de tenue, poursuit obstinément ses avancées en ne tenant aucun compte des oppositions. Et c'est alors, à juste titre, la révolte de femmes qui osent enfin parler et, c'est triste, affronter le ridicule dont des hommes idiots prétendent encore les accabler.
Comme si c'était hilarant, galant, irrésistible, dérisoire et en tout cas tellement français !
Pour admettre la légitimité et le courage de ce combat féminin, je n'en suis que plus à l'aise pour douter de l'utilité de cette guérilla féministe qui cherche partout et sans cesse, calculs à l'appui, des motifs pour nourrir ses aigreurs, son ressentiment. On nous inonde de statistiques, de pourcentages pour nous démontrer à quel point, par exemple, pour la programmation artistique et la présence dans les médias, les femmes seraient trop peu présentes (CSA, Observatoire de l'égalité entre femmes et hommes).
Il me semble excessif d'imputer nécessairement toute inégalité culturelle, médiatique, judiciaire ou politique à une sorte de complot que la société fomenterait contre le sexe prétendu faible, mais jamais à l'inventivité d'une quotidienneté qui en certaines situations et pour tel ou tel destin place les uns sur un pavois et les autres en moindre lumière, tous sexes confondus. Car il serait en effet insupportable que structurellement un déficit accablât les femmes en tant que telles.
Mais cette dernière approche ne pousse-t-elle pas jusqu'à des limites extrêmes ce qui, dans la pâte humaine et professionnelle, ne représente pas un système mais des avancées ou des blocages fortuits que le sexe explique moins que la substance même du poste ou de la fonction ? Il ne faudrait pas tomber dans ce travers si longtemps dénoncé, mais aujourd'hui à rebours, qu'une femme médiocre, parce que femme, soit privilégiée pour une charge importante.
Mon regard est sans doute naïf mais j'ai parfois l'impression que, si les femmes peuvent être moins nombreuses et moins banalement considérées dans des activités politiques ou médiatiques, elles font l'objet, quand elles s'y trouvent, d'éloges et de dithyrambes que des hommes rêveraient de se voir dispenser. J'admets qu'il y a peut-être là, paradoxalement, l'expression d'une infériorité principale qu'on viserait à compenser par de la mousse surabondante et souvent injustifiée sur quelques-unes.
Pourtant je persiste. Etre une femme est trop souvent un bouclier. Claire Chazal hier, Léa Salamé aujourd'hui ont bénéficié et profitent d'une aura dont aucun collègue n'aurait pu se voir créditer tant le travail des hommes, dans tel ou tel secteur, est examiné à la loupe et sévèrement. On n'ose pas en revanche, parce que, paraît-il, ce serait inélégant, s'attacher à la réalité des attitudes et des compétences féminines et on valide l'esprit et les yeux pourtant ouverts des prestations médiocres.
Dans le registre politique, il faut aussi savoir ce que l'on veut. L'égalité revendiquée des hommes et des femmes ne peut plus interdire un traitement intellectuel et des débats pugnaces qui contraindraient les premiers à une sorte de retenue à l'égard des secondes. Tout est permis dans la courtoisie et cette règle est évidemment valable dans le champ de la virilité comme dans celui de la féminité.
Une forme de dolorisme féministe, à à fois vindicatif et geignard, à la longue donne à notre société, au-delà des luttes politiques nécessaires, un tour humainement lassant. Comme si tout était combat, comme si la guerre était fondamentale, comme si on n'avait plus le droit, par idéologie et dogmatisme, de considérer les femmes comme des miracles et les hommes comme des chances.
Comme s'il fallait quantifier et placer sur un plateau de la balance les réalités chiffrées et sur l'autre les évidences trop négligées des supériorités naturelles relevant des deux sexes.
Je respecte les femmes parce que pour moi elles ne sont justement pas des calculs mais de la vie.
De l'imprévisible et de la liberté donc. Rien qu'on mesure.
Tout ça n'est qu'un écran de fumée servant à masquer le principal problème qui est celui de l'inégalité riche/pauvre ! Allez demander à une femme riche si elle envie un homme riche !!
Rédigé par : Tarbn | 15 septembre 2016 à 10:23
@scoubab00
Un jour, une très chère amie me dit :
"Le sexisme, finalement, c'est le racisme de l'entrejambe". Vous illustrez à merveille ses dires, en nous expliquant si élégamment combien l'entrejambe condamne socialement hommes et femmes au choix de leurs jeux, de leurs attitudes et de leurs rôles. Je pense en revanche que cette organisation millénaire voit ses "beaux jours" comptés, car il y a trop longtemps qu'elle oppresse la moitié "non burnée" de l'humanité.
@Alex paulista
Il est vrai que le texte demande de l'haleine, et un certain sens de l'ironie dont pourtant vous ne semblez pas dépourvu. Une seconde lecture, au calme, vous permettra-t-elle (peut-être) de cerner la portée de mon désaccord ? Quant à vos fantasmes de perversité et autre burqa, soyez entièrement rassuré : ils n'appartiennent qu'à vous.
@Carl Roque
Loin de postuler, je considère - ce qui, vous me l'accorderez, est moins péremptoire. Les aspirations des hommes et des femmes sont en effet communes, car elles reposent sur un socle commun : leur humanité. Le conditionnement ultime consiste précisément à tenter de vous faire croire que vous ne pouvez aspirer à telle situation en raison d'un prétendu déterminisme biologique ou culturel. L'être humain vaut mieux que tous les déterminismes. Il réalise d'ailleurs pleinement son humanité en les dépassant.
@sbriglia
Un prénom ancien et une tournure de phrase suffisent à vous égarer complètement dans un monde onirique absolument fabuleux, mais infiniment éloigné de ma réalité. En langage contemporain : "Votre diagnostic à mon sujet est un plantage total. C'est à la fois pitoyable et consternant".
@calamity jane
Les étiquettes rassurent les esprits simples. Laissons-les donc s'esbaudir, gratter le sol, et se détendre un peu. Pauvres bichons. Ils ont les nerfs à vif en ce moment, cernés de toutes ces féministes échevelées qui bondissent de partout. Ça leur donne le tournis, la bave aux lèvres, et même des hallucinations. Une certaine Simone B. apparaît d'ailleurs régulièrement dans leurs flash-back post-traumatiques. C'est affreux.
Excellente continuation à tous.
Rédigé par : Victorine de Loiremont | 19 juin 2016 à 14:07
@ Victorine
Très joli pseudo, félicitations. Vous lissez trop votre argumentation pour m'avoir vraiment convaincu. Pour les jouets masculins et féminins, leur différence flagrante, les préjugés et la domination/soumission n'expliquent pas tout. Il y a bien une différence de nature qui rend la femme plus attentive, compréhensive là où son frère sera plus porté sur l'action bête voire méchante. Allez donc voir entre les jambes... étant entendu qu'une femme peut avoir un pôle masculin fort et inversement pour l'homme. Une cousine m'empruntait des petites voitures sans mon accord, sauvagement, ça me révulsait, rrrrrrrrh.
Certaines femmes de pouvoir sont "burnées" comme trois ou quatre mecs, pas uniquement pour assouvir une quelconque revanche du sexe dit faible. Et puis celles furtives infiniment plus nombreuses qui poussent, stimulent leur compagnon dans son activité professionnelle. C'est viril, une femme, comme toutes ces féminités fécondes qui ont précédé l'avènement des trois principales religions monothéistes.
Car Dieu, Allah, Yahvé, honteux ou prudents, cachent leur(s) femme(s). Où ? La dichotomie de la maman et de la putain a encore de beaux jours devant elle, féminisme ou non, Beauvoir ou bavoir, Victorine ou Alfred.
Rédigé par : scoubab00 | 01 juin 2016 à 22:48
@ Victorine de Loiremont | 26 mai 2016 à 14:39
Vous considérez et reconsidérez... mais au final quel est votre désaccord avec le billet ?
Votre vision de l'autre moitié de l'humanité est une burqa que votre homme vous incite à porter en vous faisant réagir ici.
Quelle perversité ! À ce niveau c'est de l'art.
Rédigé par : Alex paulista | 31 mai 2016 à 06:05
SAVOIA sbriglia ! Allé, allé circulation !
Je ne suis pas sûre que vous compreniez par trop pressé êtes-vous !
Rédigé par : calamity jane | 26 mai 2016 à 19:55
@Victorine
Vous nous servez le discours féministe radical sauce "théorie du genre" avec assaisonnement "grand méchant patriarcat, tous des bêtes sauf mon mec". Vous nous dites "Je considère les hommes et les femmes comme des individus, dont les aspirations au respect, à la dignité, à la sécurité, à l’épanouissement professionnel et personnel, au confort matériel, à l’indépendance, à l’autonomie, au pouvoir, sont exactement identiques."
Mais a-t-on le droit de penser que ce postulat est faux, que les hommes et les femmes doivent avoir les mêmes droits et les mêmes chances de réussite mais peuvent avoir des aspirations et des capacités différentes, ce que l'on peut aisément démontrer dès que l'on décolle le nez des œuvres de Simone de Beauvoir ? Simone de Beauvoir était prête à obliger les femmes récalcitrantes à suivre ses préceptes, vous aussi ?
Rédigé par : Carl Roque | 26 mai 2016 à 19:10
@sbriglia | 26 mai 2016 à 17:58
Oui, cette contorsion est tordante !
"Tant cette cruche va à l'eau calanage la brasse" (chant des tirailleurs sénégalais)
Rédigé par : Savonarole | 26 mai 2016 à 18:58
« Les femmes pour lesquelles aucun adjectif ne se présente pour les définir immédiatement, font l'objet de rétorsion que je vous laisse le soin de découvrir »
Il est vrai : par un phénomène de (con)torsion, «calamity jane» est devenu «calanaje»…
Rédigé par : sbriglia | 26 mai 2016 à 17:58
@Victorine de Loiremont
Question : Loiremont, est-ce l'ancienne appellation du Mont Gerbier de Jonc ?
L'appellation des habitants voisins en d'autres siècles ?
Sinon, vous apprécierez que certain commentateur sans vous demander si vous écrivez sous pseudo, vous ait d'ores et déjà mise dans un case précise en vous en faisant précéder vos nom et prénom de Madame !
Les femmes pour lesquelles aucun adjectif ne se présente pour les définir immédiatement, font l'objet de rétorsion que je vous laisse le soin de découvrir.
Mais quel plaisir de lire ce beau prénom Victorine qui me rappelle des personnes courageuses chères.
Rédigé par : calanaje | 26 mai 2016 à 17:17
Madame Victorine de Loiremont,
Le "Madame" déférent m'est venu naturellement sous la plume tant l'alliance surannée, quasi proustienne, de votre prénom et de votre nom fleure bon la belle époque... et je ne pense pas aussitôt à Liane de Pougy ce qui serait d'une insigne vulgarité...
Je subodore, mais je me trompe peut-être, par la dernière incise sur l'homme que vous avez épousé que vous devez être femme au foyer et plutôt Duquesnoy que Groseille…
Puis-je vous suggérer d'arpenter quelques salles d’audience ou de pas perdus de Palais de Justice, de sièges de grandes entreprises à La Défense, des cliniques et hôpitaux divers voire de salles de rédaction de quotidiens de référence ?... Gageons que vous y trouveriez matière à réviser votre jugement qui me semble dater de l'immédiat après-guerre...
Transmettez à votre époux mes félicitations non pas tant pour le choix de ses lectures que pour le foyer harmonieux qu’il a su créer en vous évitant de déplorables courants d’air.
Mes respectueux hommages, chère Madame.
Rédigé par : [email protected] V. de L. | 26 mai 2016 à 15:59
Monsieur Bilger,
Avant de débuter mon propos, je précise d’emblée que je suis une femme équilibrée et heureuse en couple, et dont le sourire n’a rien à envier à celui de Mme Pompili qui semble être une référence à vos yeux. Car, dès lors que l’on défend la cause des femmes, pour être audible dans ce pays, il faut au préalable montrer son certificat de « bien dans sa peau et dans son apparence ». A défaut, tout propos tenu par une femme, pourtant aux premières loges de la condition féminine, ne serait qu’aigreur et pleurnicherie.
L’indélicatesse des hommes ne se limite pas à une frange de malotrus issus du monde politique et pour les crimes desquels une large majorité d’hommes bien sous tous rapports paierait à son grand dam.
Vous vous plaignez d’être inondé de statistiques dérangeantes, qui troublent votre paisible confort et vos tranquilles certitudes. Il est vrai que les chiffres, dans leur implacable réalité, sont difficiles à retourner, même avec éloquence. A ces chiffres, j’ajouterai, cher Monsieur, quelques dates hélas récentes qui vous rappelleront à quel point le chemin de la liberté et de l’égalité pour les femmes est à peine entamé.
Vous raisonnez comme si les règles du grand jeu social qui mènent à l’accès professionnel, aux responsabilités, au pouvoir, à l’argent, à l’ambition, étaient les mêmes pour les hommes et pour les femmes. Vous oubliez que le conditionnement des filles dès le plus jeune âge les oriente hors de la compétition. Les jeux qu’on leur propose sont dirigés vers les joies du foyer, le soin des poupons, l’essayage de robes roses qui tournent. Les qualités encouragées chez les filles sont des qualités de soumission à un ordre social établi : sourire, plaire, être agréable, être compréhensive, aider les autres. Il est demandé aux filles de vivre à travers le regard et l’approbation d’autrui. Alors que les garçons seront incités à faire preuve de force et de courage physique, à lutter, à dépasser leurs limites, voire à les transgresser. Les garçons apprennent à vivre et à se définir à travers leurs propres actes.
Or, le monde économique, le monde politique, sont des mondes de compétition et d’action pour lesquels les garçons se trouvent ainsi mieux préparés. Une partie importante des filles sera donc détournée vers des projets prétendument plus paisibles qui siéent tant au beau sexe : les métiers de subsistance et les délices de l’enfantement. Celles qui entreront dans le monde de la compétition professionnelle et politique entreront donc dans un monde d’hommes.
Elles y découvriront alors le sexisme. Le sexisme est raffiné, subtil, il fleure bon la moquette épaisse, la chaussette en fil d’Écosse, et le cigare cubain. La lourde patte de M. Baupin est déjà hors sujet (encore que, la nauséabonde « main baladeuse » était socialement tolérée, il n’y a pas si longtemps). Le sexisme est habile, il se diffuse entre les mailles du filet, alors que le harcèlement, ce balourd, est pris la main dans le sac et jeté à la vindicte populaire pour distraire les masses.
Le sexisme consiste à vous faire comprendre, vous femme, au détour d’une phrase, d’un sourire, d’un bon mot, d’une œillade, que le cercle des hommes, ce cercle du pouvoir politique et économique que vous souhaitez intégrer, ne sera jamais le vôtre car vous n’êtes pas comme eux. Que le désir que vous engendrez, du seul fait de votre nature de femme, est purement et simplement incompatible avec toute forme de prise de pouvoir, car celui qui désire veut nécessairement rester le maître de l’objet de son désir. Si, par extraordinaire, vous réussissez à prendre du galon, la rumeur s’empressera de dire que vous avez su faire œuvre déloyale de vos charmes. Ou l’on dira désormais que vous avez bénéficié d’un « bouclier », pour reprendre vos termes, cette forme d’indulgence à la mode qui promeut nécessairement la lie du genre féminin (et exclut les autres, ah les pauvrettes, pourtant si douées). Au fond, rien de ce que la femme conquiert n’est légitime.
Car rien ne doit troubler l’entre-soi masculin, qui s’accorde finalement, tous horizons et toutes classes sociales confondus, sur ce qu’est ou devrait être une femme : un agréable objet de contemplation, un sujet de galanterie, un enjeu de séduction. La domination séculaire des hommes a permis au sein même de ce club masculin un jeu de cooptation qu’il est intéressant d’observer : les affaires et le pouvoir se concluent et se répartissent entre hommes autour de loisirs typiquement masculins.
Je ne considère pas les femmes comme des miracles, l’école laïque de la République m’a fort heureusement affranchie de toute bigoterie. Ni les hommes comme des chances, car la chance est de l’ordre du hasard, et n’a que peu à voir avec la raison qui guide ma pensée.
Je considère les hommes et les femmes comme des individus, dont les aspirations au respect, à la dignité, à la sécurité, à l’épanouissement professionnel et personnel, au confort matériel, à l’indépendance, à l’autonomie, au pouvoir, sont exactement identiques.
Je considère, Monsieur Bilger, que dans la réalisation de ces aspirations proprement humaines, à ce jour, oui, les hommes sont socialement privilégiés au détriment des femmes, et ce depuis des siècles, et que cette injustice, à elle seule, mérite largement un combat.
Dénigrer ce combat en le qualifiant de « guérilla » ne vise qu’à vider de sa substance votre prétendu soutien à la cause des femmes, et à raviver autour de vous ce vieux réflexe viril qui rassemble les hommes autour de ce qu’ils croient percevoir comme un impalpable danger, tapi à l’orée du bois, prêt à bondir.
Il existe heureusement des hommes éclairés qu’un tel discours ne trompe guère, et j’ai la chance d’avoir épousé l’un d’entre eux, celui-là même qui hier m’a informée de votre article, auquel j’ai souhaité, par la présente, répondre.
Rédigé par : Victorine de Loiremont | 26 mai 2016 à 14:39
La poésie ci-après a été écrite vers 1827 par Alexandre Sergueïevitch Pouchkine. Il n'a pas inclus ces strophes dans son roman poétique "Eugène Onéguine", l'un des chapitres est resté incomplet. Je me perds en conjectures.
Pouchkine est mort trop tôt. S'il avait vécu plus longtemps il aurait sans doute exprimé des sentiments complémentaires à l'égard des femmes. Que cette poésie est dure, tendre à la fois et par-dessus tout, si romantique !
Les Femmes
Je fus l'esclave, en ma jeunesse
De ce sexe faible et charmant;
J'obéissais à ses caprices
Et rejetais toute autre loi.
Mon âme découvrait l'ardeur
Et la femme était pour mon cœur
Une pure divinité.
Je lui supposais de l'esprit
Et de la sensibilité.
Je fondais rien que d'y penser.
Son amour était un bonheur
Absolument inaccessible.
Et je n'avais d'autre désir
Que vivre et mourir à ses pieds.
Par moment, je la détestais.
Je tremblais, je versais des larmes.
Avec horreur, avec dégoût,
Je découvrais qu'elle était l'œuvre
D'une puissance maléfique,
Que ses yeux, sa voix, son sourire
Cachaient un poison infernal,
Qu'elle adorait la trahison,
Qu'elle s'abreuvait de mes larmes
Et rêvait de sucer mon sang.
À d'autres moments j'y voyais
Ce marbre froid, marbre insensible,
Qui, à la voix de Pygmalion,
Va s'animer et s'échauffer.
Je me permets de répéter
Ce que dit le sage poète :
"Thémire, Daphné, Liléta,
Vous êtes un rêve oublié."
Il en est une, je l'accorde,
Qui m'a captivé bien longtemps.
Mais ai-je été aimé ? Par qui ?
En quel lieu ? Pour combien de temps ?
Vous n'avez pas à le savoir.
Le passé n'est plus que cendre.
Simplement, depuis ce temps-là,
Mon cœur a cessé de brûler.
Il n'a plus battu pour l'amour.
En lui, tout est froid, tout est vide.
Lorsque les dames elles-mêmes
Trahissent leurs petits secrets,
Elle disent tranquillement
Que les hommes sont stupéfiants.
Elles savent ce qu'elles valent.
Nos enthousiasmes leur paraissent
Merveilleusement ridicules.
Oui. Nous sommes impardonnables.
Nous nous livrons pieds et poings liés;
Et nous voulons en récompense
Être aimés, dans notre folie,
Est-il possible d'exiger
Des roses et des papillons
Un sentiment un peu profond ?
Rédigé par : vamonos | 23 mai 2016 à 22:55
Si les femmes étaient reconnues comme égales des hommes, ce qu'elles sont, on n'aurait pas à se demander s'il faut les aider, comme des handicapées, par des mesures spécifiques.
Les femmes ne sont pas plus nulles que les hommes... Pour sortir de la masse femmes et hommes médiocres, citons, notre hôte nous a bien parlé de citation, Lou Andreas-Salomé, citons donc son ode à la vie :
http://francais.agonia.net/index.php/poetry/1793420/Pri%c3%a8re_%c3%a0_la_Vie
Vivons, rendons justice à tous... et à la vie !
Rédigé par : Noblejoué | 23 mai 2016 à 21:19
En ces temps de paquets neutres et de sexe(s) triste(s) jusque dans l'Assemblée, cette vieille chanson de Biolay m'est revenue en tête.
Je soupçonne la petite voix de femme à 1mn 13s d'être celle de notre première dame.
Aimer tue dès la première seconde
Aimer nuit déjà gravement à tout le monde
(...)
Sachez qu'aimer nuit à votre entourage
Être amoureux fou est un vilain présage
Aimer nous tuera qu'on soit soumise ou pute
Et plus dure sera la rechute
Puisqu'aimer tue, aimer tue...
https://www.youtube.com/watch?v=5R-P6Vv74O8
Rédigé par : Alex paulista | 23 mai 2016 à 17:15
@Carl Roque | 21 mai 2016 à 20:13
« La relative faiblesse physique des femmes est, bien évidemment, le résultat de la domination masculine, qui les aurait privées de nourriture pendant des millénaires... »
Il a quelques années je demandais sur le ton de la plaisanterie à un paysan ghanéen (où j’ai résidé et travaillé quelque temps), pourquoi au Ghana, les hommes tendaient à être maigres, alors que les femmes affichent un embonpoint marqué. Il m’a répondu en rigolant que c’était parce qu’eux « ils travaillaient dur toute la journée, et qu’elles passaient leurs journées à la maison en mangeant tout le temps ». Tout ceci est dit « cum grano salis ».
@Carl Roque | 21 mai 2016 à 22:24
« Le nombre de viols sur les campus américains, tellement surévalué et tellement faible... »
On en revient à la question du nombrable et du mesurable, et de la valeur démonstrative et interprétative des chiffres :-)
Je me permets de vous renvoyer aux derniers paragraphes de la dernière réponse que je viens de faire à Mary Preud'homme, au cas où vous penseriez que je suis absolument opposé à ce que vous dites.
@Mary Preud'homme | 21 mai 2016 à 20:37
Merci de cette clarification, comme je l’ai dit, je ne la connaissais que par ses maladresses diplomatiques, et je ne connaissais que la brièveté de son passage à Matignon. De là à préjuger de son incompétence générale, le pas était facile à faire, et donc comme souvent pour la facilité, était un faux pas.
Votre réponse rend la question subsidiaire d’autant plus intéressante : pourquoi lorsqu’il est question de la place des femmes dans la politique en France, n’entend-on pratiquement jamais le nom d’Edith Cresson, comme si elle n’avait jamais été Premier ministre ?
Par exemple s’il y a un plafond de verre en politique en France, il est placé très haut, car il n’y a pas d’autres étages hiérarchiques entre le président de la République et le Premier ministre.
On ne peut alors s’empêcher de recevoir comme partiellement valides certains commentaires ici et ailleurs, qui prétendent que certaines féministes se plaignent un peu facilement, et qu’il y a une « professionnalisation » de la position de victime.
Je crois, pour ma part, et je l’ai indiqué ici et là, dans les longues « dissertations » de mes interventions du billet précédent, qu’il y a souvent des individus (masculins, féminin ou autres) qui se constituent « représentants » de victimes et en font un « métier ». Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas de victimes...
La difficulté, c’est que pour parler de telles questions, il faut distinguer les cas, et les regarder non seulement individuellement, mais sous différents points de vue, d’où la difficulté d’être bref (certainement dans mon cas), si l’on ne veut pas se contenter de « lois » simplistes et universelles, mais de règles qui dépendent des cas, demandent que l’on distingue, et qui font que selon le point de vue des propositions en apparence contradictoires sont vraies sur le même sujet...
Mais je recommence à m’étendre... :-)
Rédigé par : Jean-Christophe Jouffrey | 22 mai 2016 à 01:49
Lucile, vous respirez trop tôt, cela vous permet de couper ma phrase, et d'en manipuler le sens quand vous écrivez :
""Ce ne sont pas les femmes qui sont critiquées, ni même le féminisme"
Ouf, je respire."
Vous auriez dû écrire:
"Ce ne sont pas les femmes qui sont critiquées, ni même le féminisme, c'est le féminisme "de pointe" qui a déraillé et fournit un alibi "inattaquable" à quelques arrivistes agressives."
Rédigé par : Carl Roque | 21 mai 2016 à 22:49
"Le nombre de viols sur les campus américains" tellement surévalué et tellement faible, mais l'activisme féministe est surreprésenté dans ces campus. Cela a permis de rendre obligatoires des cours de bonne tenue pour tous les garçons, afin qu'ils ne violent pas les filles. Avec les résultats qu'on peut en attendre : former tout le monde pour contrer les tendances perverses d'une infime minorité qui sera de toutes façons totalement imperméable à ces discours. L'intérêt : la mainmise des militantes sur la pensée correcte et son pouvoir toujours plus grand. L'intérêt des femmes est tout à fait secondaire dans ces démarches.
Rédigé par : Carl Roque | 21 mai 2016 à 22:24
@ breizmabro
"Pour la galanterie, effectivement celle-là, elle peut faire tintin..."
Pas seulement pour la galanterie. Pour se faire "féconder le ventre" comme dit aliocha (sans doute plus poète que gynécologue), elle repassera, ou alors il faudra qu'elle consente à ôter ses bigoudis.
@ Carl Roque
"Ce ne sont pas les femmes qui sont critiquées, ni même le féminisme"
Ouf, je respire.
@ Achille
"Sors de ce corps Savonarole !"
J'ai dit assez d'horreurs comme ça pour aujourd'hui, aussi je résiste à la tentation de commenter l'entrée et la sortie d'un corps par Savonarole...
Rédigé par : Lucile | 21 mai 2016 à 20:45
@Jean-Christophe Jouffrey | 21 mai 2016 à 19:23
Bien que ne partageant pas les idées des socialistes, il ne me semble pas qu'Edith Cresson ait dû démissionner - après seulement dix mois et demi d'exercice - eu égard à son incompétence mais plutôt du fait de certaines maladresses dans sa politique extérieure dont prirent prétexte les misogynes du gouvernement pour lui savonner la planche et la faire partir. EC m'apparaît au contraire comme une femme courageuse au langage certes peu diplomatique mais qui avait une très grande clairvoyance en matière de politique industrielle, une qualité d'autant plus remarquable qu'elle est rare chez les socialistes.
Rédigé par : Mary Preud'homme | 21 mai 2016 à 20:37
La parité des sexes et des races en politique est une catastrophe !
Le problème est là et pas ailleurs !
La personne qu'il faut à la place qu'il lui faut, mais nous avons franchi la ligne jaune depuis longtemps avec des Présidents qui n'en sont pas, dans un pays qui ne devrait avoir que des êtres dignes et compétents lorsqu'ils occupent la magistrature suprême.
En remplacement nous avons des fumistes (féminin et masculin) aux postes de responsabilités gouvernementales... alors la femme dans tout cela est l'égale de l'homme !
Rédigé par : SERAYE Yves | 21 mai 2016 à 20:25
@semtob
"Dans un sport de compétition, ce discours est entendu de tous. Les hommes n'ont pas les mêmes chronos que les femmes"...
Vous croyez vraiment ? Dans certains sites féministes, on vous explique qu'"on ne naît pas femme on le devient" à tel point que la relative faiblesse physique des femmes est, bien évidemment, le résultat de la domination masculine, qui les aurait privées de nourriture pendant des millénaires... Bref les femmes sont exactement comme les hommes au départ mais ces gros vilains ont toujours tout fait pour les em....
Rédigé par : Carl Roque | 21 mai 2016 à 20:13
@Lucile | 21 mai 2016 à 16:25
Pour abonder en votre sens :
« Pour la galanterie, elles peuvent faire tintin. »
La galanterie c’est l’art de sous-entendre (et non pas de clamer tout haut) que si les circonstances étaient différentes, alors certaines potentialités pourraient éventuellement s’ouvrir, mais qu’il n’y a surtout aucune nécessité de répondre au sous-entendu : c’est aux femmes et à elles seules qu’il appartient de faire savoir si les circonstances ont ou non une telle importance. C’est un non-dit qui ne permet pas de malentendu...
Sur le lieu de travail entre personnes qui ont une relation hiérarchique, il n’y a qu’une réponse : non.
« ...c’est bien fait pour elles, elles écoutent les féministes, qui sont sous influence américaine, encore un coup des puritains »
Les féministes américaines ont alors bien peu d’influence aux USA : voir la série de scandales au Congrès impliquant des membres (?) masculins qui font des avances non sollicitées à leur staff (même dans un cas à des hommes, comme quoi les femmes ne devraient pas se plaindre, il y a égalité...), ou à des inconnues par les réseaux sociaux (y compris envoi de photos explicites sur les réseaux sociaux), sans compter les scandales impliquant les garçons (16 à 17 ans) travaillant comme pages au Congrès (au début des années 80 et il y a quelques années). Parlerais-je du nombre de viols sur les campus américains ? Parlerais-je, toujours au Congrès, des scandales qui impliquent les membres féminines du staff, mais cette fois-là, consentantes ?
Les puritains et la prétendue spécificité de la gauloiserie française ont bon dos...
Rédigé par : Jean-Christophe Jouffrey | 21 mai 2016 à 20:12
@Mary Preud'homme | 21 mai 2016 à 02:49
« Moins de cinquante ans plus tard... »
Je parle de ce que je ne connais pas (ce qui ne m’a que rarement arrêté), puisque la personne que je vais citer n’était connue à l’étranger que pour ses propos sur les Anglais et les Japonais, ce qui signifie que sa compétence diplomatique y était très fortement mise en doute. Mais mon ignorance explique ce qui est peut-être la naïveté de ma question : je rappelle que j’ai quitté la France dans les années 80 et que je ne me tiens au courant de ce qui se passe dans ce beau pays que depuis quelques années.
Peut-être Edith Cresson était-elle autrement compétente en tant que Premier ministre ? Ou alors il faut ôter quelques décades aux cinquante ans que vous mentionnez.
Question subsidiaire, pourquoi lorsqu’il est question de la place des femmes dans la politique en France, n’entend-on pratiquement jamais le nom d’Edith Cresson, comme si elle n’avait jamais été Premier ministre ?
Rédigé par : Jean-Christophe Jouffrey | 21 mai 2016 à 19:23
@ GLW
Votre réaction montre à quel point il est difficile de parler sereinement d'une telle question.
Ma femme, mes sœurs, mes cousines, mes filles, mes amies... ont toutes eu à faire face, ont et auront à faire face... à de tels grossiers personnages. Croyez-vous vraiment que la loi, que la justice, que la dénonciation systématique, les feront disparaître ?
S'il existait un remède contre la bêtise, ça se saurait...
Mais l'éducation, l'exemple, le rappel des usages... peuvent faire beaucoup.
Rédigé par : Denis Monod-Broca | 21 mai 2016 à 18:49
@Lucile | 21 mai 2016 à 16:25
Sors de ce corps Savonarole ! :-)
Rédigé par : Achille | 21 mai 2016 à 18:27
@ Lucile | 21 mai 2016 à 16:25
J'aime beaucoup, aussi, le second degré surtout :
"Ce sont des enquiquineuses et des frustrées, surtout les moches, on en a par-dessus la tête de leurs histoires de bonnes femmes, et c'est bien fait pour elles."
Et toc !
Ca me fait penser à la chanson d'Aznavour
"Ah! tu es belle à regarder
Tes bas tombant sur tes chaussures
Et ton vieux peignoir mal fermé
Et tes bigoudis quelle allure
Je me demande chaque jour
Comment as-tu fait pour me plaire
Comment ai-je pu te faire la cour
Et t'aliéner ma vie entière
Comm'ça tu ressembles à ta mère
Qu'a rien pour inspirer l'amour"
Pour la galanterie, effectivement celle-là, elle peut faire tintin...
Par contre Barbara Pompili, cette personnalité "trop bien dans sa peau et dans son apparence", pour la galanterie il doit y avoir, comment dire, file d'attente ? :-D
Rédigé par : breizmabro | 21 mai 2016 à 18:25
De plus en plus les commentaires reviennent sur le fait qu'elles se sont tues pendant des années... Bizarre. En plus c'est vrai elles ne font pas partie des plus canons. Là je risque la volée de bois vert, bon, il y a la beauté intérieure, en fait c'est toujours pareil, quand c'est "flou c'est qu'il y a un loup."
Rédigé par : Giuseppe | 21 mai 2016 à 18:08
@Lucile
Vous avez juste raté un épisode, ce ne sont pas les femmes qui sont critiquées, ni même le féminisme, c'est le féminisme "de pointe" qui a déraillé et fournit un alibi "inattaquable" à quelques arrivistes agressives.
Par ailleurs je ne pense pas que les femmes promues à haut niveau aient besoin de coucher si elle n'ont pas le niveau, la religion féministe d'Etat et la politique des quotas leur font la courte échelle, et même souvent leur offrent la grande échelle et les pompiers pour monter plus vite. Les critères prioritaires actuels semblent être : femme, militante féministe, et si possible issue de la "diversité".
Rédigé par : Carl Roque | 21 mai 2016 à 17:58
Je résume : de quoi se plaignent ces femmes assommantes qui n'ont même pas été harcelées, le type est juste un peu lourd, ce sont des enquiquineuses et des frustrées, surtout les moches, on en a par-dessus la tête de leurs histoires de bonnes femmes, et c'est bien fait pour elles, elles écoutent les féministes, qui sont sous influence américaine, encore un coup des puritains ; ce sont des enfants gâtées des beaux quartiers, elles feraient mieux de s'occuper de ce qui se passe en banlieue, ça leur ferait du bien. Et puis comment se fait-il qu'elles n'aient rien dit jusqu'ici, et ça veut faire de la politique. Et elles sont geignardes. Pendant la révolution il y avait des femmes qui venaient assister aux exécutions avec leur tricot, et Anne Lauvergeon qui a eu son poste grâce à la promotion canapé, elle a foutu Areva en l'air. Elles sont cruelles, dès qu'on leur laisse des responsabilités, elles font des dégâts à n'en plus finir, les Afghanes sont encore plus féroces que les autres. On est trop gentil avec les femmes, il faudrait être un peu plus sévères avec elles, elles veulent l'égalité, eh bien elles l'auront, et elles y perdront. Pour la galanterie, elles peuvent faire tintin.
Rédigé par : Lucile | 21 mai 2016 à 16:25
@ Denis Monod-Broca le 21/05/16 à 09h25
J'ignore si vous êtes marié ou même en couple. Dans tous les cas, j'espère pour elle ou lui que votre conjoint ne travaille pas avec un énervé de la braguette. Je dis cela bien évidemment pour vous éviter de passer par la case "délation" ou de paraître trop "puritain".
Rédigé par : GLW | 21 mai 2016 à 10:46
Si on admet que la femme est l'autre côté de l'homme, et donc que l'inverse est également valable, ce n'est pas de calcul et de femme dont on parle ici, mais de pouvoir, donc de guerre et de vengeance, qui inévitablement efface toute différence, même sexuelle.
Et le corps de l'homme qui féconde le ventre de la femme qui enfante, réalité charnelle première, reste le fondement de tous les délires du désir, croire que nous puissions y échapper est encore une illusion romantique, où soumettre l'autre est vaine tentative d'affirmer sa toute puissance, pauvres mortels que nous sommes !
Rédigé par : aliocha | 21 mai 2016 à 10:35
Tout ce qu'on écrira sur les femmes sera la répétition de choses déjà et mieux dites. Du coup, disons aussi n'importe quoi.
Beaucoup ici se sont joliment exercés et c'était charmant de lire des lignes pleines de subtilité, de tendresse, voire de vacherie pas méchante, ou même de virulence retenue.
Mais, éloignons-nous de la Belle Cordière d'Olympe de Gouges, d'Eponine, de Mme de Pompadour, laissons les Phyllis, Artemisia Gentileschi, Sophosnibe et Claudel, continuer leur rêve d'éternité.
Les tricoteuses laissaient bien le sang pisser sur leurs chaussures, la bourrelle lettonne de Kessel est bien une femme, la férocité de femmes afghanes ne nous est pas inconnue, les assassins diaboliques ; remarquons que pour assassin, les femmes n'ont pas réclamé la féminisation, et c'est là que se cache le sens de la revendication aujourd'hui des femmes qui ne participent pas des catégories exceptionnelles. Restons des assassins, elles ne seront que des criminelles.
Rien n'empêchera de garder un regard attendri sur celles qui savaient ruiner les rois, désemparer les femmes en les aimant ou sur celle qui passa les derniers jours de sa vie à rédiger les faire-part de son propre décès.
L'égalité ? Dans une épreuve de concours, une jeune fille demande de l'eau à son voisin, il lui en donne. Elle est admise, lui non. Et s'il l'avait refusée et que le résultat fût inverse ? Désormais, au restaurant, je ferai passer les dames les premières, on ne sait jamais.
Rédigé par : genau | 21 mai 2016 à 10:33
Il ne faudrait surtout pas confondre les femmes, leur vie, leurs intérêts, avec le féminisme moderne. Ce dernier est devenu un outil d'auto-promotion de certaines militantes, pas plus.
Ecoutez les grandes féministes du passé, celles qui ont travaillé dur pour des causes justes, elles ne se reconnaissent plus (c'est peu de le dire) dans un mouvement vindicatif et victimaire qui sert avant tout les intérêts personnels d'une minorité.
Voyez ce que pensent Evelyne Sullerot, Elisabeth Badinter, Erin Pizzey, c'est édifiant. On comprend vite pourquoi elles sont rejetées avec tant de violence par les militantes du 21ème siècle.
Voyez par contre Anne Lauvergeon, phare d'un certain féminisme : "à compétence égale on prendra tout sauf un mâle blanc", et le fiasco économique d'Areva (on la tient notre femme incompétente promue grace à son sexe à un poste de très haute responsabilité), voyez Laurence Rossignol et Najat Vallaud, à fond dans la théorie du genre la déconstruction de "stéréotypes", plus sexiste qu'elles tu meurs. Leur principale compétence : leur engagement féministe sans faile. Je ne parle pas de Caroline Fourest, Caroline Haas, des femens, Fadela Amara etc.
Pour en revenir à l'affaire Baupin, comme l'indique madame Pompili, un dragueur même lourd qui se calme aussitôt qu'on lui dit clairement non, n'est pas un monstre qu'il faut clouer au pilori, ni un représentant de l'oppression patriarcale.
Ce genre de personne est un lourdaud d'une espèce statistiquement relativement moins répandue que les hommes corrects, et à ne surtout pas confondre avec les vrais prédateurs que peuvent être les agresseurs (sexuels ou non) et ceux qui utilisent leur pouvoir hiérarchique pour écraser ou "séduire" leurs subordonnés, ceux (et celles)-là sont effectivement des ordures.
Enfin les 17 femmes d'Etat qui proclament qu'elles ne se tairont plus etc. Mais comment peut-on accéder aux plus hautes responsabilités de l'Etat tout en étant incapable de dire toute la souffrance et l'horreur qu'elles subiraient avec toutes les femmes... on ne peut pas décemment se proclamer responsable de la destinée d'un pays et en même temps se taire sur la "priorité des priorités". Pour moi ces femmes prennent la direction du vent et enfourchent une cause facile et porteuse, c'est de l'opportunisme politique.
Rédigé par : Carl Roque | 21 mai 2016 à 10:23
"Une forme de dolorisme féministe, à à fois vindicatif et geignard, à la longue donne à notre société, au-delà des luttes politiques nécessaires, un tour humainement lassant."
Exactement mon sentiment.
J'en ai ras la casquette des outrances et des complaintes féministes. Elles me les brisent menues.
Qu'elles aillent donc s'occuper de la condition féminine dans les banlieues plutôt que dans le 7ème arrondissement, ça nous fera des vacances.
Rédigé par : Franck Boizard | 21 mai 2016 à 10:04
Quoi dire à propos de cette "affaire Baupin" ?
Les comportements de malotru reprochés à Denis Baupin sont inqualifiables,
La mise au pilori que leur révélation a provoquée est inqualifiable aussi.
Les malotrus de cette espèce courent les rues malheureusement. Il n'y a pas de raison de s'en faire une raison, pas de raison non plus de mettre toute la faute sur un seul.
Qu'il soit jugé, lui, comme il se doit, et puis voilà. Mais tous les autres ?
Mettre fin à l'omerta, comme on dit, n'est-ce pas inviter à la délation ? N'est-ce pas inciter à un nouveau puritanisme ?
Au risque de scandaliser les féministes, je suis pour la réhabilitation de la galanterie.
Nature ou culture ? je ne sais, mais il y a, de fait, entre homme et femme, dissymétrie du désir. Des siècles et des siècles avaient institué usages, discours, institutions... sublimant cette irréductible difficulté. Nous avons, au nom du modernisme, balayé tout ça. Ne nous plaignons pas des conséquences.
Vive la galanterie !
Rédigé par : Denis Monod-Broca | 21 mai 2016 à 09:25
"...elles font l'objet, quand elles s'y trouvent, d'éloges et de dithyrambes que des hommes rêveraient de se voir dispenser"
J'imagine qu'en écrivant cette phrase vous ne pensiez pas à Marine Le Pen :-D
Rédigé par : breizmabro | 21 mai 2016 à 09:12
@Alex paulista | 21 mai 2016 à 00:02
«D'ailleurs les femmes le sentent bien et évitent les hommes de rang social inférieur. »
La position sociale, le compte en banque, le niveau intellectuel, certes tout cela est important surtout si la femme peut le trouver en un seul homme.
Mais enfin, si la femme est vraiment l’égale de l’homme, alors elle doit avoir, elle a d’ailleurs les mêmes envies, les mêmes instincts que l’homme parce que ce sont des instincts de vie que les règles religieuses ou sociétales tendent à dissimuler hypocritement.
Lisez ou relisez ce dimanche un livre qui fit scandale parce qu’il énonçait cette vérité : "L’amant de Lady Chatterley".
Des Lady Chatterley on en trouve partout et pas seulement dans la gentry britannique.
Rédigé par : Tipaza | 21 mai 2016 à 08:14
Mais les femmes peuvent être, sur les banquettes du métro ou du train, de merveilleux cale culs, même les plus calculatrices, même celles qui vous font souffrir dans votre jeunesse aussi douloureusement que des petits calculs...
Rédigé par : sbriglia | 21 mai 2016 à 07:03
@Barbe bleue | 20 mai 2016 à 20:17
"La femme serait vraiment l'égale de l'homme le jour où, à un poste important, on désignerait une femme incompétente" (Françoise Giroud)
Quand FG a lancé cette célèbre réplique les femmes n'étaient capables juridiquement que depuis 30 ans, n'avaient le droit de vote que depuis 25 ans, ne pouvaient travailler ou ouvrir un compte chèque sans l'autorisation de leur mari que depuis 5 ans. Tandis que de nombreux emplois étaient encore strictement réservés aux hommes. Idem pour l'accès à certaines grandes écoles interdites aux femmes jusque dans les années 1970/72. Sans oublier l'autorité parentale (puissance paternelle) dévolue aux hommes jusqu'en 1970 etc.
Moins de cinquante ans plus tard cette célèbre prédiction d'une féministe de poids et de caractère s'est accomplie... Un accomplissement qui sonne plutôt comme une régression pour beaucoup de femmes qui ne font en fait, par désir de reconnaissance ou de pouvoir, que copier et reproduire servilement les tares de l'homme.
Rédigé par : Mary Preud'homme | 21 mai 2016 à 02:49
@Lucile | 20 mai 2016 à 18:04
"Pardon Alex, mais c'était trop tentant de parler des hommes comme vous parlez des femmes."
Pas de quoi, car vous avez probablement raison, l'argument fonctionne avec les hommes qui sont complexés. D'ailleurs les femmes le sentent bien et évitent les hommes de rang social inférieur.
@ Caroline | 20 mai 2016 à 22:08
C'est surtout que c'est moche.
C'est comme le string des années 80, dans dix ans c'est ringard.
Rédigé par : Alex paulista | 21 mai 2016 à 00:02
Je suis entièrement d'accord avec le combat de certaines femmes victimes du sexisme des hommes. Mais parallèlement, peut-on demander à certaines femmes de garder plus de réserve quant à leurs tenues provocatrices ? Certaines présentatrices de télé où on aperçoit leur nombril, à Cannes, c'est celle qui aura la robe la plus dénudée en haut en bas...
Et les médias relaient ces photos abondamment. J'aime la juste mesure en tout.
Rédigé par : Caroline | 20 mai 2016 à 22:08
"Où sont les femmes"... dans les commentaires de ce billet, j'entends...
Cordialement
Rédigé par : Patrick Juvé | 20 mai 2016 à 21:57
"...ou des prétextes pour l'homme à des coups de rein, rapport à "calculs"."
Il me semble qu'une partie de votre argumentation date un peu Philippe. A cause de la loi du nombre, rapport à "calculs" idem. Il y a de plus en plus de femmes qui se forment à la justice, à la médecine, aux médias, à la politique... Dans le lot, il y a forcément des représentantes qui s'avèreront redoutablement compétentes ; qui le sont déjà. La promotion canapé existera toujours mais elle ne s'applique pas qu'aux femmes, aux hétéros. Telle ou telle s'imposera plus grâce au glamour, à la psychologie qu'à ses compétences techniciennes mais cela est valable aussi chez les mâles à bagout. Des études prétendent par ailleurs qu'un homme qui mesure plus d'un mètre 80 a davantage de chances de progresser à des postes de responsabilité qu'un autre qui culmine à un et 65 centimètres. Une donnée aussi basique que la taille nous ramène encore au monde animal, à sa capacité de reproduction supposée, même revêtu(e)s de plusieurs milliers d'euros de parure ou de fragrance ! Je n'ai pas souvenir d'étude analogue pour le genre démographiquement en majorité mais souvent plus petit. Il y en a sans doute.
Y aura-t-il encore dans quelque futur du mauvais genre voire un beau sexe ?
Rédigé par : scoubab00 | 20 mai 2016 à 20:34
@charles
Effectivement !
Mais plus les femmes progressent en politique plus les hommes sont castrés et pourtant à chacun son rôle et ses capacités !
Certes, certaines ont l'envergure mais ce ne sont pas celles-là qui deviennent des ministres, ni des parlementaires !
La femme comme celles des photos, a traversé les handicaps de la notoriété grâce à son petit minois et au reste !
La femme "en général" est une catastrophe en politique :
- la Bravitude,
- la Dati,
- la Taubira,
- la Duflot,
- la Bachelot,
- la Boutin,
- la NKM,
- la Bougrab,
et bien d'autres qui une fois élues se vengent de leur misérable condition de femme et profitent comme les hommes des circonstances !
La femme sera toujours l'avenir de l'homme si elle assume son rôle principal et primordial. Lorsqu'elle échappe à cela elle nous propulse dans l'erreur !
Rédigé par : Barbe bleue | 20 mai 2016 à 20:17
D'abord, j'ai cru que le but de cet article était de faire une contrepèterie dans le titre.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 20 mai 2016 à 20:01
@ protagoras
Vous dites que la femme américaine est souvent entre deux divorces. Alors en France n'en parlons pas...
"Le pays ayant le taux de divorce le plus élevé est la France, où il était supérieur à 52 % en 2013, selon l’Insee. Ce taux est de 41 % aux États-Unis - loin du mythe des 50 % -, de 42 % en Angleterre, de 38 % au Qatar, de 30 % en Italie et… de 15 % au Mexique".
(http://www.ndf.fr/nos-breves/18-06-2015/on-divorce-plus-en-france-quaux-etats-unis-en-angleterre-ou-en-italie#.Vz9LiauTyb8)
On assiste aux USA à une baisse du taux des divorces : "If numbers continue to go down, roughly two-thirds of marriages will never involve divorce, according to data from Wolfers" (Si les chiffres continuent de baisser, deux mariages sur trois ne se termineront jamais par un divorce").
L'article du Huffington Post renvoie à un article du NY Times http://www.huffingtonpost.com/2014/12/02/divorce-rate-declining-_n_6256956.html
Il date de décembre 2014.
Et, tenez-vous bien, l'article attribue la réussite grandissante des mariages au... féminisme. Ce sont les femmes qui demandent à 75% le divorce, or elles sont de plus en plus heureuses en ménage, ne se marient plus pour de mauvaises raisons, et les responsabilités sont partagées plus équitablement entre époux, ce qui rend le partenariat plus solide. Tout ça aux USA.
Rédigé par : Lucile | 20 mai 2016 à 19:58
C'est celle qui dit qui y est : grand-mère et grande en âge.
Mais vous êtes épatante à reprocher aux policiers de ne pas écouter les femmes (voir votre grand commentaire "Moi braise de marbre") mais demander à Turenne d'intercéder pour me faire taire.
C'est votre espace ? Ici ? Vous modérez, corrigez et veillez ?
Rédigé par : calanaje | 20 mai 2016 à 19:18
Cher Philippe,
Pourquoi ne dites-vous pas que parfois les femmes ont ce petit plus assez troublant ?
Pour prouver que les femmes ne sont pas si calculatrices que ça, nous pourrions dire qu'à revendiquer la parité les femmes ont beaucoup perdu.
Prenons l'exemple d'un travail qui exerce la motricité fine, l'assemblage électronique, la femme a une performance facilitée par son développement psychomoteur.
Par contre dans certains exercices très physiques, la taille de la pierre, le déplacement de matériaux, la femme doit fournir beaucoup plus d'énergie.
Pour suivre cette idée, les femmes auraient dû demander des avantages en salaire ou en temps. Mais non, elles ne demandent que la parité.
Un réel défaut de logique.
Une société qui respecterait la femme permettrait une adaptation souple et un choix pour la femme d'organiser sa vie professionnelle et l'éducation de ses enfants.
Il est conseillé à la femme de repousser ses maternités dans certaines entreprises, de préserver ses ovocytes pour ne pas limiter sa carrière professionnelle.
La femme est devenue un poids pour cette société. L'enfant un fardeau.
Les combats féministes se sont trompés de combat. Ils devraient reprendre le libre choix pour la femme d'organiser sa vie.
Les féministes d'aujourd'hui sont à contre-courant de la réalité. Ce sont des combats dépassés, vieillots, qui œuvrent contre les femmes elles-mêmes.
La compétence a cédé devant la parité.
Dans un sport de compétition, ce discours est entendu de tous. Les hommes n'ont pas les mêmes chronos que les femmes.
Dans la vie quotidienne, il faudra certainement attendre le déluge pour que les femmes puissent s'épanouir, se former et exprimer leurs compétences.
Le droit d'avoir un enfant seul ou seule n'a jamais effleuré le législateur alors qu'une majorité d'individus ne souhaitent plus se rabougrir en compromis dans un mariage éphémère.
Les histoires de prince et de princesse charmants sont de vieilles histoires socialistes bourgeoises pour les enfants et encore.
françoise et karell Semtob
Rédigé par : semtob | 20 mai 2016 à 18:43
@charles et Marc Ghinsberg
Je ne peux pas vous dire à quel point je suis sensible à la justesse de vos propos dans ce concert outragé et railleur, contre les femmes qui osent se rebeller contre le harcèlement sexuel. Toute mon admiration pour votre objectivité paisible.
Ce que certains disent de Barbara Pompili, selon quoi elle est bien dans baskets, contente de son physique et du coup sans acrimonie contre les hommes, eh bien j'en dis autant des hommes qui sont sans acrimonie contre les femmes. "Les autres vont font payer, un jour ou l'autre, leur problème", dixit Alex paulista. Pardon Alex, mais c'était trop tentant de parler des hommes comme vous parlez des femmes.
Rédigé par : Lucile | 20 mai 2016 à 18:04
@Alex paulista | 20 mai 2016 à 16:49
C'est vrai. Comme disait Coluche, "tous les boudins ont une chance"...
Curieuse photo de Claire Chazal, on se croirait dans les sixties, c'est Julie Christie dans le film Darling. Rien n'a changé.
La perpétuation des années Pompidou, la France heureuse et les gendarmes à Saint-Tropez pour surveiller les nudistes.
Pas étonnant que Claire ait fait une si longue carrière, nostalgie dès 20 heures, on se moque du Bengladesh et de ses 300 000 morts, pourvu qu'elle en soupire, on était pendu à ses lèvres. Avec elle Hiroshima serait passé inaperçue et je vous cause pas de Nagasaki.
J'imagine Claire Chazal à Nuremberg dans le box, "non, je n'ai rien vu, je ne savais pas".
Rédigé par : Savonarole | 20 mai 2016 à 17:37