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02 mai 2016

Commentaires

Mary Preud'homme

@Savonarole | 02 mai 2016 à 22:10

Très touchée par votre demande, ainsi que par celle de Noblejoué, mais je ne puis y répondre faute d'intérêt pour ce métier qui n'est pas le mien et d'estime pour cet ex-commissaire qui de mon point de vue aurait déshonoré la police nationale. Des hâbleurs, tricheurs et profiteurs de ce calibre, on en rencontre hélas un peu partout, et sans doute bien davantage en politique que dans la police. Ce qui n'excuse en rien les pratiques et les excès coupables de ceux (ou celles) qui avaient pour mission de faire respecter la loi et de montrer l'exemple et qui ont foulé au pied (par ambition personnelle, mégalomanie, sinon excès de confiance en leur bonne étoile) le b.a.-ba de leur noble métier de policier qui est de servir.

Trekker

@ Jean-Dominique Reffait | 03 mai 2016 à 00:47
"Je ne sais pas si l'argent facile fut le seul moteur de M. Neyret, du moins plus que l'excitation sulfureuse de vivre comme un bandit, d'être dans la tête de l'un d’eux…"

Désolé mais là vous me décevez en donnant dans la psychanalyse de comptoir, Neyret en s’acoquinant avec des escrocs ne cherchait probablement pas l’excitation de vivre comme un bandit : les escrocs et même de haut vol n’ont rien de commun avec les truands, hors le goût de l’argent facile.

Tout simplement Neyret a voulu jouer dans une catégorie qu’il ne maîtrisait pas, des types d’une intelligence retorse autrement supérieure aux malfrats qu’il avait jusqu’alors côtoyés. Monter des escroqueries à l’échelon européen à la taxe carbone, cela demande une surface intellectuelle bien supérieure à celle du braqueur ou dealer ! Ces escrocs ont rapidement détecté sa ou ses failles, qualité inhérente à ce genre type.

Exemple caricatural dans un genre assez proche : Christophe Rocancourt qui après avoir été condamné aux USA a sévi en France auprès de célébrités, cela alors que son passé d’escroc était bien connu. Le point commun à tous les escrocs - du minable aux stars - c’est leur capacité de séduire et de gagner la confiance de leurs dupes.

Robert

Pour porter une appréciation sur ce commissaire failli, il me semble, Monsieur Bilger, que le romantisme de la situation ne doit en aucun cas interférer avec l'analyse des faits ou la sympathie éventuelle pour cet homme.
Quelle qu'ait pu être sa carrière, à partir du moment où "il en a croqué", il a failli comme policier et son comportement peut semer le doute sur l'intégrité de ses pairs.
C'est pourquoi je retiens ce passage de votre billet : "Michel Neyret a été et demeure un "flic" exceptionnel. En tout cas il sera impossible d'oublier qu'il l'a été et tout ce qu'il aura accompli ne sera pas gangrené par l'image négative de ses indélicatesses et de ses malhonnêtetés. Il ne sera pas simple d'affirmer, comme Christian Lothion, directeur de la DCPJ, "il était policier, ce n'est plus un policier ".
Cependant, contrairement à vous, je rejoins entièrement l'analyse de Christian Lothion. Et il me semble que son état de policier dans la commission des faits qui lui sont reprochés, et quelles que soient les qualités professionnelles qu'il ait pu manifester auparavant, est un élément incontestablement aggravant et que sa condamnation doit être bien plus dure que pour le commun des délinquants. Ou alors il serait permis de s'arranger avec la rigueur professionnelle qu'impose l’exercice de la police judiciaire à celles et ceux qui en sont en charge. En l’espèce, le relativisme est de bien mauvais conseil.

Robert Marchenoir

Neyret lui-même n'a pas l'air de se vanter de ses exploits :

http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2016/05/03/01016-20160503ARTFIG00326-michel-neyret-je-me-suis-laisse-manipuler.php

Giuseppe

Ahhh... Le grand flic, l'exceptionnel... "Je me suis fait manipuler."
On va y arriver doucement, bientôt plus responsable, abandonné de sa hiérarchie incapable de le comprendre... Rien de nouveau sous le soleil, si l'IGN a mis un terme c'est que cela devait être sans limites. Les rouages doivent bien être connus dans ces affaires, les mécanismes aussi, alors une nouvelle fois quand tout bouge, rien ne bouge et ne bougera.
Allez, bonne retraite m'sieur et profitez-en bien !

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"Je ne suis pas persuadé qu'avec Michel Neyret, je ne mettrais pas sur un plateau l'actif énorme pour compenser - non pas pour faire pardonner - le passif indiscutable et sa cause essentielle voire exclusive : l'argent pour paraître, l'argent pour frimer, l'argent pour dévier" (PB)

Pas d'accord ! Trop facile, une main ne lave pas l'autre dans son cas justement et à chacun son référentiel.
Le mien est peut-être trop exigeant et ferait sans doute pencher la balance vers le débit lourdement.
Pour ce genre de personnage le délit m devrait être représenté par la fameuse formule e=mc2.
Ils sont quand même les gardiens du troupeau et ce n'est pas pour des broutilles qu'il a été stoppé par l'IGN.

Marc GHINSBERG

@breizmabro

Il me reste une petite année pour vous convaincre, je ne désespère pas.
Plus sérieusement, un jour je ferai l'éloge des politiques (de tous bords), souvent très injustement maltraités

Deviro

Rédigé par : Marc GHINSBERG | 02 mai 2016 à 23:19
" Il n’est pas rare que je sois sévère avec les commentaires qui accompagnent vos billets. Je dois dire que je suis aujourd'hui agréablement surpris par la tonalité de beaucoup d’entre eux. "

- Donc, on a fait des progrès. Merci m'sieur !

" .../...Michel Neyret n’était pas borderline, il était passé dans l’autre camp, il était devenu l’indic des indics, pour le fric. "

- et ça, c'est pour le " sujet sachant ", tout à fait péremptoire.

Ce blog est une mine d'or...

breizmabro

@ PhD | 03 mai 2016 à 16:05
"Il me paraît impossible qu'elle n'ait pas vu la dérive progressive mais évidente du commissaire Neyret"

Bien évidemment mais quand on veut tuer son "chien" on dit qu'il a la rage.

A un moment donné Neyret aurait eu la rage (pour quelle raison ?)

Résultat : simple, efficace, et qui a fait ses preuves depuis des siècles.

Par contre je ne m'inquiète pas pour sa retraite, la Caisse Bénichou ;) y veillera.

eileen

@adamastor/Alex paulista/breizmabro

Pourquoi ? Mozart n'était pas peintre ?? ahahaha... ce sont les Frères qui vont être surpris en l'apprenant ahaha

scoubab00

@ PhD [16:05]

"Absence de réaction" ? Dans sa première période lyonnaise, on peut penser que ce policier avait au-dessus de lui des gens plus âgés qui n'hésitaient pas à le recadrer quand c'était nécessaire. Lors de sa deuxième période rhodanienne, il a progressé dans la hiérarchie - numéro 2 - et travaillent avec lui des collègues plus jeunes, fascinés par son aura et qui n'ont d'autre choix que de lui laisser la bride sur le cou. Ce n'est qu'une hypothèse...

Et quand son numéro un s'est enfin décidé à ouvrir le parapluie, trop tard :(

breizmabro

@ adamastor et @ Alex paulista

Friedrich a surtout dit "Chaque mot est un préjugé".

Du coup vos citations façon Luchini... :-(

En même temps il faut que vous sachiez que la culture c'est comme la confiture, moins on en a plus on l'étale :-D

Alex paulista

@ adamastor | 03 mai 2016 à 14:01

Que vous répondre sinon un grand rire ?
Puisqu'il faut tout vous expliquer, la question était rhétorique et un clin d’œil à la (sous-)culture pop en lien.

breizmabro

@ genau | 03 mai 2016 à 13:15
"Quant à ceux qui pillent l'Etat et vivent dans le luxe qui appartient aux contribuables, qui se gobergent dans des ministères controuvés......chut... on fait de la politique, c'est sacré"

Eh oui, les voyous en col blanc sont réputés plus purs que la blanche (colombe ;))

En même temps QUI est encore dupe (à part Marc GHINSBERG naturellement) ?

Ceci dit j'aime bien Marc GHINSBERG. Il rame, dans une chaloupe à la dérive, à contre-courant, mais avec un courage sans cesse renouvelé. C'est donc - sans ironie - que je lui dis que je lis ses posts toujours courtois avec intérêt (même si je ne partage pas souvent ses points de vue).

eileen

Après le "burn out" c'est le "bore out" qui vient d'être proposé comme nouvelle maladie professionnelle ; à quand le "slacker out" pour notre pays qui est véritablement bien malade.

PhD

Bonjour

Ce qui m'étonne dans cette affaire, est la passivité ou l'aveuglement total de la hiérarchie policière.

Il me paraît impossible qu'elle n'ait pas vu la dérive progressive mais évidente du commissaire Neyret.

Une réaction immédiate de cette hiérarchie aurait pu arrêter les frais avant le basculement effectif vers le côté obscur, par exemple en le mutant loin et dans un poste moins tentateur.

Sans vouloir excuser l'inexcusable, il me semble qu'on a laissé Neyret s'enfoncer sans réagir.
Cette absence de réaction est-elle le résultat d'une volonté délibérée ou d'une incompétence ?

adamastor

@Alex paulista : Friedrich Nietzsche in "Par delà le bien et le mal.

"Je ne supporte pas les gens qui se la jouent cultivés en parlant du grand Mozart et qui, j'en suis sûr, n'ont jamais vu le moindre de ses tableaux" !

genau

Bien fait. "A trop s'approcher du feu..." "Quand on dîne avec..."
On a aussi connu des juges voire des procureurs qui avaient franchi la ligne. Il y en a même qui l'avaient franchie dans l'autre sens, i.e. que, utilisant des méthodes qui ne faisaient pas partie de l'arsenal de l'affrontement voyou/gendarme, en ont été marris.
Passionnant Neyret ? Sans doute, mais il ne sera pas jugé en tant que tel ; le tribunal s'efforcera de déterminer si les actes qui lui sont reprochés correspondent à une qualification pénale. Point.
Le reste du travail : roman, caractère, fluctuations, chanson de geste, tout cela appartient à des littérateurs, des cinéastes etc.
On a fait de Mesrine un quasi héros, du juge Renaud un shérif, ainsi de suite, et surtout la gooooooche, celle des artistes impénitents qui ont toujours craché dans le potage national et sucré à quia le brouet marxiste saura nous servir une soupe où le capital, dans ses ramifications criminelles sera le principal responsable de tous les maux qui nous accablent.
Quant à ceux qui pillent l'Etat et vivent dans le luxe qui appartient aux contribuables, qui se gobergent dans des ministères controuvés......chut... on fait de la politique, c'est sacré, on sacralise la désacralisation et on invente le nouveau calendrier, lunaire.
Allez Neyret, encore un effort, dis-nous tout.

 Achille

@ eileen | 03 mai 2016 à 10:41

La dernière chanson de Renaud « J’ai embrassé un flic » me paraît complètement décalée avec le comportement des "Nuit Debout". Il est vrai qu’elle fait référence aux attentats de janvier 2015.

Comme quoi en l’espace de quelques mois l’état d’esprit a bien changé de la part de ceux qui se revendiquaient de l’esprit Charlie. Par contre leur bêtise (pour rester poli) est restée intacte.

eileen

Sur le blog de Monsieur Bilger il y a bien des socialistes purs et durs : je m'étonne qu'aucun n'ait encore osé proférer ce qu'est, pour les socialistes (générique), pour eux, ceux de la jeunesse des Camba, Weber, Kouchner, Cohn-Bendit, etc., un bon flic : "c'est un flic mort" ; c'était me dit-on le slogan de leur fameux Mai 68, le pendant à CRS, SS... pas très glorieux, mais je ne me sens ni responsable ni coupable, trop éloignée de la gauche ahaha
La haine de certains Français pour les policiers ne date donc pas d'hier !

breizmabro

@ Jean-Dominique Reffait | 03 mai 2016 à 00:47

Je suis assez d'accord avec vous, avant de juger, comprendre.

Neyret aurait-il lu Epicure lorsqu'il était à Nice ? "dépêchons-nous de succomber à la tentation avant qu'elle s'éloigne" ;-)

Ou alors s'est-il fait "retourner" par ceux-là même qu'il voulait manipuler. Dans ce monde interlope où le bien et le mal sont inséparables, qui pourra le dire...

J'ai vu un jour un film sur ce monde équivoque : "Une nuit" avec Roschdy Zem dans le rôle d'un flic de la Mondaine. Instructif.

Et il n'y a pas si longtemps un avocat célèbre qui défend parfois de célèbre voyous, et à qui on reprochait de se faire payer ses honoraires avec de l'argent sale, a répondu "Je paye mes impôts avec, et ça ne dérange pas l’Etat".

Allez comprendre :-D

Savonarole

@calanaje | 03 mai 2016 à 06:14

Calamité Jane, vous avez changé de pseudo ?
Se lever à 6h14 en pensant à moi me réjouit.

calanaje

Un mec dont la vie professionnelle est fascinante pour les retardés de la civilisation genre Salieri (alias Savonarole) qui comprend que l'on se fasse offrir une Chopard pour être à l'heure chez La Dame Patronesse de l'hôtel des trois passages obligés.
Avec ses citations littéraires de référence entre-deux-guerres dont on sait où elles ont parfois mené et son petit grade de Caporal des trois huit dans le collimateur, il saoule en se donnant le genre : je choisis les femmes qui font autre chose que la cuisine.
Son appel au secours à Madame La Mère du Commissaire Divisionnaire est absolument poignant ! Allé, allé, circulation le calamiteux !

Jean-Dominique Reffait

Un ami jadis inspecteur de l'ancien anti-gang avait publié il y a de longues années maintenant "La tentation de l'ombre" : le flic qui est attiré moins par les bandits que par le mystère du banditisme, comment il fonctionne sans qu'on le devine, ses bravades et sa crasse. Parce que c'est cradingue, ça sent mauvais la chambre sale ou le cadavre éventré mais on voudrait avoir assisté à toutes les circonstances qu'on ne fait qu'entrevoir par une enquête. Cette tentation de l'ombre fait sans doute partie de la vocation même de ces flics de la lutte contre le banditisme.

Je ne sais pas si l'argent facile fut le seul moteur de M. Neyret, du moins plus que l'excitation sulfureuse de vivre comme un bandit, d'être dans la tête de l'un d'eux. Tout cela est bien mystérieux et une telle personnalité est nécessairement passionnante. Où ai-je lu récemment sous quelle plume que juger, c'était s'abstenir de comprendre et comprendre c'était s'interdire de juger ? Je préfère tenter de comprendre, décidément.

Noblejoué

@ Trekker
"Quand comme certains ici le font, minimiser les faits qui lui sont reprochés au motif que des politiques et autres en commettent de bien pire. A ce compte tous les délinquants n’ayant pas de sang sur les mains devraient être absous à commencer par les dealers : des petites mains aux chefs de réseau."

Exact mais les gens, souvent, n'aiment pas la loi... Ils aiment qu'on réprime ceux qu'ils n'aiment pas.
Les conservateurs qui se servent de la loi, du système judicaire qu'ils prétendent servir mais ne détestent en fait que les gens dont le style de vie leur déplaît, comme les drogués, ou les progressistes qui se servent des pauvres qu'ils prétendent servir quand en fait ils détestent les riches d'envier leur vie, sont des obstacles aux objectifs, dans un cas d'ordre, dans l'autre cas de réformes, qu'ils prétendent atteindre.
De toute façons, en fait ont-ils envie, ou du moins intérêt à les atteindre, leurs buts présumés ? Non, ils n'auraient plus personne à condamner, savoir être supérieurs et agresser, soit des sensations on ne peut plus agréables.

Marc GHINSBERG

Il n’est pas rare que je sois sévère avec les commentaires qui accompagnent vos billets. Je dois dire que je suis aujourd'hui agréablement surpris par la tonalité de beaucoup d’entre eux. Votre billet m’a paru très indulgent à l’égard de ce policier-voyou, je pensais que la grande majorité des commentateurs vous suivraient, excusant un policier, alors qu’un politique ayant fauté, tel Jérôme Cahuzac, ne trouve pas le moindre défenseur. Ce n'est pas le cas.
Comment cher Philippe pouvez-vous terminer votre texte par cette citation : « Un collègue dit tout. "On parle de banditisme, de grosses affaires. Mais tout ça c'est pas du papier millimétré. C'est forcément borderline. Si on n'accepte pas ça, on reste à la maison et on fait du repassage".»
Michel Neyret n’était pas borderline, il était passé dans l’autre camp, il était devenu l’indic des indics, pour le fric.
Seriez-vous à votre tour victime d’un corporatisme élargi ?

Lucile

Dans les films ou dans les romans, on peut avoir de petites faiblesses pour des enrichissements discutables sur le plan de la morale. Je pense par exemple au film "Jackie Brown" de Tarantino ou à "Rum Punch", le roman d'Elmore Leonard d'où le film a été tiré. Je défie quiconque de ne pas se réjouir de la fin.

Mais nous ne sommes pas dans un roman. Dans la vie, la corruption n'est pas tolérable. Sauf que, quand la police corrompt pour lutter contre la corruption, ça se complique. De même que quand les Autorités incarcèrent préventivement et pour une durée indéterminée un sous-fifre pour faire tomber le patron, la justice avec un grand J n'y trouve pas son compte à 100%. Les États trouvent des accommodements avec la loi, au nom de la loi, c'est un secret sans en être un ; qui va accepter de s'en charger, sinon des gens qui n'ont pas trop froid aux yeux ? On peut se demander s'ils ne sont pas insuffisamment contrôlés, puis abandonnés à leur sort quand ça chauffe pour eux. Le jugement de ce flic permettra peut-être d'en savoir plus sur la manière dont tout ça fonctionne, quoique j'en doute.

Savonarole

Qu'en pense Mary Preud'homme ?
Allez, rien qu'un petit commentaire, hein, ce serait plus instructif que ceux de nos dames patronesses de la Ligue de Vertu du siècle dernier, qui feraient mieux de nous concocter un petit boeuf mironton en cuisine au lieu d'encombrer ce blog.

breizmabro

@Savonarole | 02 mai 2016 à 17:51

"...ensuite elle lui dit : Prouve ton innocence."— (Eugène Pelletan, Les droits de l’homme, 1858, p.107)

Comme quoi même les droits de l'homme évoluent puisque maintenant il appartient à celui qui désigne un coupable de prouver qu'il l'est.

Et ce n'est que justice.

scoubab00

@ Marc Fievet

Vous ne saviez pas ? L'Etat n'a jamais été le meilleur employeur qui soit. J'ai connu une femme qui a enchaîné des dizaines de CDD - oui des dizaines - avec l'administration. Totalement hors la loi bien sûr, elle a mis des années à obtenir réparation et un contrat en CDI, sans le statut de fonctionnaire, faut pas pousser. Tout comme un ami à moi, à l'époque des CD2I reconnus postérieurement illégaux. Beaucoup plus lourd, les "supplétifs" algériens abandonnés par l'armée française quand vous étiez jeune homme. Charasse n'a pas dû vous trouver assez auvergnat, vous auriez eu la voix suave de Claire Chazal, vous couleriez vos vieux jours dans une hacienda, avec Gloria bloquée pour la sieste. Hé, à quoi tient un destin...

Trekker

M. Philippe Bilger, je ne vous suis pas dans votre grande bienveillance à l’encontre de l’ex-commissaire Neyret, et de même nombre de commentateurs qui abondent dans votre sens.

Cette affaire est hélas sans ambiguïté, jusqu’en 2005 / 2007 Michel Neyret était ce qu’il est convenu d’appeler un grand flic et cela personne ne le nie. Mais par la suite il s’est plus que compromis - sept chefs d’inculpation graves - avec des escrocs notoires et d’envergure européenne.

Soit par naïveté ou par appât du gain facile, et si la première hypothèse est la bonne on peut alors s’interroger sur ses limites professionnelles. Avoir cru qu’il manipulerait comme des classiques caïds du milieu des délinquants financiers chevronnés, d’envergure internationale, cela traduit soit un ego surdimensionné soit de la naïveté. Je préfère de pas évoquer la deuxième hypothèse, car là alors il n’a pas de circonstances atténuantes ni la moindre excuse.

Ce n’est quand même pas la première fois qu’un commissaire dérive gravement - heureusement c’est rare mais cela existe - son passé prestigieux peut alors lui valoir une certaine mansuétude de la justice. Mais de là a lui trouver de multiples excuses, il ne faut pas exagérer !

Quand comme certains ici le font, minimiser les faits qui lui sont reprochés au motif que des politiques et autres en commettent de bien pire. A ce compte tous les délinquants n’ayant pas de sang sur les mains devraient être absous à commencer par les dealers : des petites mains aux chefs de réseau.

Alex paulista

"Celui qui lutte contre les monstres doit veiller à ne pas le devenir lui-même. Et quand ton regard pénètre longtemps au fond d’un abîme, l’abîme, lui aussi, pénètre en toi."
C'est de Nietzsche, Twain ou Savonarole, je ne sais plus.

Noblejoué

@ Mary Preud'homme

Si vous voulez revenir pour commenter, il me semble que le sujet s'y prête. Avec "l'excuse", s'il en est besoin, de moi, et je l'espère, d'autres commentateurs. J'espère, sans évidemment pouvoir le garantir que plus personne ne vous dégoûtera de ce blog.

@ Robert Marchenoir
"Il y a, en France, cette sale petite idée qui flotte partout, et qui veut que lorsqu'on est meilleur que les autres dans sa partie, eh bien on a droit à commettre sa dose de saloperies en contrepartie. En quoi cela serait une contrepartie, j'ai du mal à le comprendre, mais c'est ainsi"

C'est la passion du privilège des Français. Chacun veut imposer l'égalité à défaut de s'imposer comme supérieur.
Pour notre cas les Français :
- s'identifient aux politiciens-flics-ou autres transgresseurs au moins autant qu'ils les condamnent. L'idée : qu'est-ce que j'aimerais en faire autant !
- La supériorité trop grande de quelqu'un dans un domaine insulte les Français, qui y voient une rupture d'égalité exagérée avec eux. Si un supérieur en un domaine est inférieur en morale, ce supérieur ne leur est pas supérieur, ou pas trop, et ainsi, les gens ne perdent pas la face.

Aussi l'ambition de se dépasser est rare, et quand elle existe, moquée voire sabotée... Mais une fois arrivé à quelque chose, l'indulgence de la masse, et plus encore des réseaux, est large. Cependant, je crois que grâce à l'influence anglo-saxonne et dans une moindre mesure nordique, cette mentalité passe de mode.

Michelle D-LEROY

Je n'ai personne de mes proches dans la police et je ne connais pas M. Neyret, sauf à travers quelques articles de presse ou par Olivier Marchal, mais je crois pouvoir dire que ce métier doit être usant, parfois exaspérant, souvent frustrant.

Car, sans vouloir défendre Michel Neyret, connaissant d'ailleurs mal les faits qui lui sont reprochés et restant persuadée que la justice doit faire son travail, j'imagine plutôt à travers de bonnes séries télé (Engrenages par exemple) qui se servent de faits réels pour romancer des histoires sordides, les dilemmes de ces policiers.
Ils arrêtent (pour parler comme eux) des petites frappes qui ne sont que des exécutants mais veulent à tout prix coincer les gros bonnets, les commanditaires, les instigateurs de réseaux parfois internationaux. Pour cela ils doivent fatalement infiltrer ces réseaux, croiser et se servir des indics peu recommandables sans lesquels ils ne peuvent rien, ou être soudoyés pour laisser tomber une affaire et donc devenir borderline ou pire dans un moment où ils ont besoin d'argent, se laisser prendre au piège. Sans parler des jalousies internes et des inimitiés entre services de police.
Les hommes restent des hommes avec leurs tentations, leurs ambitions, leur ras-le-bol passager.

Olivier Marchal, justement, dit de lui qu'il était un policier réglo et comme j'aime bien cet acteur ancien flic, resté simple et bougon, mais aussi sans doute droit, j'ai envie de le croire.

GLW

C'est plutôt cocasse, un "grand flic" qui se fait choper comme un voleur à l'étalage. Au final pas si grand que cela puisqu'il va finir comme ses petits camarades de jeu. Pour le reste, Robert Marchenoir a tout dit...

eileen

@Marc Fievet 16.17

Je me souviens de votre affaire et du reportage qui vous avait été consacré. Ce dont je me souviens c'est combien ceux qui vous avaient envoyé au casse-pipe vous avaient abandonné. Honte absolue à l'Etat français qui peut être d'une réelle médiocrité, d'une grande lâcheté. Pas de quoi pavoiser, pas de quoi fanfaronner !

breizmabro

@ Robert Marchenoir | 02 mai 2016 à 17:07
"...puisque Cahuzac (ministre, "bourgeois") a des millions en Suisse, alors Neyret (policier, "prolétaire") a bien raison de se faire corrompre par les malfaiteurs que la nation le paie pour éradiquer"

Pas bon chronologiquement Bobi, puisque Neyret a été alpagué AVANT que l'on sache que le ministre du Budget avait planqué ses pépètes (son flouze, son artiche, sa monnaie ;-)) dans des paradis créés à cet effet pour ne pas participer aux charges de l'Etat (routes, écoles, transports etc.)

Et si Neyret était payé pour éradiquer les malfaiteurs, le ministre Cahuzac ne l'était pas moins pour, comme il l'avait promis, éradiquer les évadés fiscaux.

Balle au centre !

Savonarole

@ Robert Marchenoir
"Si j'étais à sa place, j'en ferais autant.
Et d'ailleurs, à la mienne, faut pas venir voir de trop près ce que je fais"...

Comme Poutine ?

Savonarole

Certains ici déplorent l'abolition de la peine de mort, ce que ne mérite pas notre petit maquereau de commissaire, certes.
Toutefois on peut se lamenter sur l'abolition de la bastonnade ou bâtonnade, j'y verrais bien notre homme, à poil, recevoir une volée.

"La Justice appelle le délinquant à son tribunal ; elle commence par lui administrer la bâtonnade pour lui rafraîchir la mémoire, et ensuite elle lui dit : Prouve ton innocence."— (Eugène Pelletan, Les droits de l’homme, 1858, p.107)

breizmabro

@ Robert Marchenoir | 02 mai 2016 à 17:07
"Je vous ferai remarquer qu'il est beaucoup moins grave de frauder le fisc (qui, vu le niveau de ses prélèvements, vole carrément les Français avec les moyens dictatoriaux de l'Etat) que d'accepter des cadeaux de la part de voleurs, de trafiquants de drogue ou d'assassins"

Ah bon, bravo la morale civique !

breizmabro

@ eileen | 02 mai 2016 à 16:35

Une ode certainement pas mais j'aimerais que l'on applique la même sanction aux fraudeurs fiscaux qui volent l'Etat (nous), aux ministres, députés et autres corrupteurs étatisés.
Je suis pour une justice IMPARTIALE.

breizmabro

@Marc Fievet - NS 55 DNRED | 02 mai 2016 à 16:17

Ouf ! votre commentaire me rassure.

Savonarole

Marcel Aymé après avoir écrit "La tête des autres" avait l'intention de s'atteler à une nouvelle sur un procureur, ou avocat général, qui tombait systématiquement sous le charme de tous les assassins qui passaient devant lui, un peu dans l'esprit de Georges Fourest ("Ah qu'il est joli garçon l'assassin de papa !").
Hélas, Marcel Aymé est mort avant d'en avoir écrit la première ligne.
Mais la relève est là !
"Une bonne photo dans Closer ou Voici et je vous innocente un homme !" C'est de Spinoza je crois, celui qui causait des "passions tristes", ou alors c'est de moi, je ne sais plus.

Robert Marchenoir

breizmabro | 02 mai 2016 à 16:15
"Perso je dis MERCI ! à ce Monsieur. Après... deux trois montres, le prêt d'une Ferrari, deux ou trois séjours au Maroc, qu'est-ce que cela représente à côté des multinationales qui évaporent leurs bénéfices dans des paradis pas artificiels, ou un Cahuzac, MINISTRE de l'Etat (!), qui planque ses millions dans les paradis fiscaux, ou des Balkany ou autres phobistes administratifs ?"

Qu'est-ce que je disais, déjà, il n'y a pas deux heures, avant même d'avoir lu ces lignes ineffables ? Je disais ceci :

Il y a, en France, cette sale petite idée qui flotte partout, et qui veut que lorsqu'on est meilleur que les autres dans sa partie, eh bien on a droit à commettre sa dose de saloperies en contrepartie.
Et après, les Français hurlent à la mort face à leurs dirigeants, en chouinant qu'ils sont pourris, etc. Mais les politiciens français sont pourris parce que les Français sont pourris.

S'ajoute, ici, le délicieux fumet du ressentiment communiste : puisque Cahuzac (ministre, "bourgeois") a des millions en Suisse, alors Neyret (policier, "prolétaire") a bien raison de se faire corrompre par les malfaiteurs que la nation le paie pour éradiquer.

Il semble vous échapper que votre logique de voleur fonctionne dans les deux sens : puisque même des dirigeants policiers se laissent corrompre par l'argent du crime, alors un ministre a bien le droit de cacher à l'abri du fisc, en Suisse, un peu de l'argent qu'il a honnêtement gagné comme médecin.

Après tout, si vous tenez à vous livrer à ce genre de comptabilité, je vous ferai remarquer qu'il est beaucoup moins grave de frauder le fisc (qui, vu le niveau de ses prélèvements, vole carrément les Français avec les moyens dictatoriaux de l'Etat) que d'accepter des cadeaux de la part de voleurs, de trafiquants de drogue ou d'assassins.

Mais toutes ces considérations ne font que mettre en lumière le fond de l'affaire : à partir du moment où l'on estime que la loi est facultative, à partir du moment où l'on trouve des excuses à tel ou tel pour violer la loi, par romantisme, par communisme ou pour tout autre motif, eh bien il ne faut pas venir se plaindre que personne ne la respecte, cette loi.

Toujours prévaut, en France, le "moi aussi j'y ai droit". Machin se comporte comme un voyou, donc moi aussi j'ai bien le droit de frauder un peu, c'est pas bien grave au milieu du reste.

Trucmolle, qui est mon ennemi politique, a été pris la main dans le pot de confiture, donc Machinchose, qui a mes sympathies, a bien raison de s'en fourrer jusque-là.

Si j'étais à sa place, j'en ferais autant.

Et d'ailleurs, à la mienne, faut pas venir voir de trop près ce que je fais.

Voulez-vous que je vous dise ? Cela s'appelle une mentalité d'esclave.

Soit vous faites régner la règle de la loi (pas de "si" ni de "mais"), soit vous acceptez d'être dirigé par des tyrans et des mafieux.

Puisque l'Irak, alors la Crimée. Whataboutisme. Pas étonnant que la propagande du Kremlin rentre comme dans du beurre en France, et au sein du peuple, et parmi les hommes politiques (Sarkozy, Fillion, Mariani, Le Pen...).

Il n'y a pas d'Etat de droit en France parce que les Français ne veulent pas d'Etat de droit.

breizmabro

@ Robert Marchenoir | 02 mai 2016 à 14:52
"Eh bien, aux Etats-Unis, un dirigeant policier qui aurait commis de tels actes serait unanimement condamné par tout le monde : à droite, à gauche, chez les policiers, chez les juges, chez les journalistes, chez les politiciens, partout"

Je n'ai pas souvenir que les banquiers qui ont institué les subprimes aient été particulièrement inquiétés par leurs Etats...

Mais admettons. Alors, que l'on réserve le même sort à Cahuzac, Balkany et autres fraudeurs fiscaux, ces gens qui, eux, ne nous protègent en rien. Qu'ils viennent s'expliquer sur leurs "dérives phobiques" ;-) devant un tribunal correctionnel. Rien qu'une fois... Pour voir :-D

Tous ces "trafiquants" d'influence sont-ils plus respectables que Monsieur Neyret ? Tous ces lobbyistes qui fourmillent dans les allées de l'Assemblée, du Sénat et à Bruxelles, pour placer leurs labos ou leurs petites entreprises, sont-il plus vertueux que Monsieur Neyret ?

Monsieur Neyret aurait profité des largesses de quelques voleurs. Bon d'accord c'est pas bien. Mais les paradis fiscaux non plus c'est pas bien, depuis longtemps, sur tous les continents, et pourtant...

Il a dû être bien triste Neyret en promenant son chien, sachant comment les terroristes se baladaient sur le territoire avec voitures de location et planques, sans que personne n'en sache rien.

De toute façon il paiera. Pour l'exemple. Parce que "en exemple" en France on est les meilleurs.

Marc Fievet - NS 55 DNRED

Lorsqu'un ministre se lâchait un peu....

Michel Charasse, invité de Pièces à conviction.
Elise Lucet :
Vous êtes l'ancien ministre du Budget de 1988 à 1992 et sénateur du Puy de Dôme, c'est la raison pour laquelle nous sommes exceptionnellement au Sénat pour réaliser cet interview...Euh, vous ne souhaitez pas parler de l'affaire Marc Fievet... Est-ce que je peux vous demander quels étaient vos rapports, lorsque vous étiez ministre du Budget, avec ces aviseurs, je crois que vous avez souhaité les rencontrer, pourquoi ?
Michel Charasse : Lorsque je suis arrivé au ministère du Budget en mai/juin 88, l'administration des douanes dont l'une des fonctions importantes est de lutter contre tous les trafics, de drogue, d'argent, contre-façon, etc. prenait par an à peu près 5 tonnes de drogue. Lorsque j'ai quitté le ministère le 2 octobre 1992, nous étions à 35 tonnes par an. C'est-à-dire multiplié par 5, par 7 pardon... en un peu plus de quatre ans... Vous pensez bien que tout ceci a nécessité une organisation ou une réorganisation... Bien entendu ce n'est pas moi qui ai tout inventé, mais j'ai donné à la douane beaucoup de moyens... avec l'argent du contribuable, pour en faire une véritable arme contre les trafiquants et notamment les trafiquants de drogues...
Elise Lucet : Et parmi ces armes, il y avait les aviseurs
Michel Charasse : Et parmi ces armes il y avait la collecte de renseignement et dans l'ensemble des renseignements, il y avait bien entendu les renseignements fournis par les aviseurs...
Elise Lucet : Beaucoup ?
Michel Charasse : Des aviseurs plus nombreux, mieux organisés, des relais mieux organisés par l'intermédiaire des correspondants que la douane pouvait avoir à l'étranger sous couverture planquée ou officielle, attachés douaniers dans les ambassades etc. etc. Donc bien entendu, on a dû beaucoup, enfin beaucoup a été dû aux renseignements... Et c'est d'ailleurs parce que l'affaire a pris une ampleur importante pendant le temps où j'étais au ministère, en particulier avec la technique de ce que l'on appelle les livraisons contrôlées, c'est-à-dire l'infiltration de nos aviseurs ou quelquefois de douaniers d'ailleurs, dans les réseaux de drogue... ce qui a conduit à... justement un incident grave entre 90 et 92, qui s'est retrouvé devant le tribunal de Dijon, puisqu'à l'époque la législation française n'autorisait pas la livraison contrôlée.
Elise Lucet : Vous parlez des quatre douaniers qui ont été incarcérés.
Michel Charasse : Voilà, donc il y a eu l'affaire de Dijon et ces douaniers ont failli être condamnés et ils ne l'ont pas été que parce que j'ai fait voter la légalisation des livraisons contrôlées... Comme je l'ai déclaré un jour, on n'attrape pas les mouches avec du vinaigre. Quand on fait la guerre on fait la guerre... On ne fait pas la guerre avec le code pénal dans la poche ou avec des prières ou la bible ou le portrait de Mahomet.
Elise Lucet : Donc si on veut coincer des trafiquants, il faut utiliser leurs méthodes !
Miche Charasse : Donc il faut utiliser leurs méthodes, il faut aller les chercher là où ils sont. Vous savez ce sont des tueurs, je parle pas du petit, du petit merdeux, du petit dealer, du pauvre gamin...
Elise Lucet : Non, non, on parle des Locatelli, des gens comme ceux qu'on a vus dans le reportage.
Michel Charasse : Je parle des gros. Ce sont des tueurs ! Par conséquent, on ne va pas attraper les tueurs en leur récitant des cantiques. On tire d'abord et on discute après... J'ai sur ce plan-là, quand on a affaire à des tueurs, une notion de l'Etat de droit qui est assez flexible...
Elise Lucet : Michel Charasse, pour terminer, on a bien compris que vous ne vouliez pas parler du dossier de Fievet, mais est-ce qu'il y a en France des aviseurs de la douane et là je parle pas forcément du moment où vous, vous y étiez, qu'on a laissé tomber...
Michel Charasse : A mon époque, je n'ai pas entendu dire qu'on avait laissé tomber qui que ce soit...
Elise Lucet : Donc, on ne laisse pas tomber les aviseurs ?
Michel Charasse : Mais on ne laisse tomber personne... Il ne faut laisser tomber personne. Lorsque vous êtes engagé dans une bataille, vous faites le nécessaire pour sauver tous vos soldats...
Elise Lucet : Ce n'est pas ce que Fievet a l'air de penser...
Michel Charasse : (6 secondes de silence) Chacun pense ce qu'il veut, moi je vous dis simplement que quand on voit les résultats qu'on voit, il faut bien que l'administration des douanes soit soutenue par son ministre et qu'elle soutienne tous ceux qui collaborent, fonctionnaires ou non, à ses activités.

http://marcfievet55.skyrock.com/2.html

eileen

@breizmabro 16.15

Votre dernier paragraphe est une ode hallucinante à la corruption... vive les voyous, vive la corruption... au diable la morale ! Beau programme !

eileen

Neyret, rien que de très banal, lui aussi voulait en croquer, il ne supportait plus de devoir interpeller des individus qui dépensaient en une journée, voire une demi-journée, ce qu'il gagnait en un mois ! Rien que de très classique.

Madame Neyret serait elle aussi dans le box des accusés, avec sept autres compères.

Pour une brebis galeuse chopée, combien continuent leurs petits trafics ?

Je trouve que Neyret a une tête parfaite de voyou qui se la pète !!

Giuseppe

Huit chefs d'inculpation, une paille ! Il s'en sortira pour le "pas de vague", il touche sa retraite, on aurait pu la lui supprimer avec les actes qu'il a commis, il a été payé pour le reste.

On lui trouvera toutes les excuses du monde, mais dans le fond il ne vaut pas grand-chose. Il a été pris la main dans le sac, mais on nous expliquera que c'était pour la bonne cause, que voulez-vous "il en faut des comme lui", là je suis moins sûr, de l'autre côté de la barrière ils sont suffisamment nombreux.

Que l'on fasse un bilan passif/actif de ses actions, je suppose que l'IGN qui l'a "croqué" a dû le faire et sans doute effrayée de son passif a préféré arrêter les frais.

J'entends "il dérangeait, c'est un bon flic etc.", comme Cahuzac était un excellent ministre du Budget en somme.
Allez passons à autre chose le procès accouchera d'une souris on dévoilera qu'il se promenait en Ferrari prêtée sur la Riviera, de l'écume... La partie immergée de l'iceberg sera pour les intimes hors de la vue des pékins moyens qui pourraient s'insurger une fois de plus.

Marc Fievet - NS 55 DNRED

Merci Philippe pour ce billet qui ne jette pas l’anathème sur Michel Neyret. Fasse que les juges en charge de ce "dossier" ajoutent à la lecture du code pénal le sens du discernement, trop souvent absent. En ce qui me concerne, ex-agent infiltré pour la DNRED dans le monde du narcotrafic mondial, ayant eu une production hors norme et ayant été blanchi après plus de dix ans de "galère", je n'ai qu'un seul souhait à formuler : "Dans ce grand show médiatico-judiciaire qui démarre, où la "tartufferie" permettra aux innombrables faux culs et autres vierges effarouchées de s'exprimer, que nos chers "dalloziens" ne restent pas coincés dans une lecture trop rigide du CPP et ne jouent pas les vertueux indignés."

breizmabro

S'il y avait eu plus de Neyret il y aurait sans doute eu moins d'attentats meurtriers en 2016, car ce bonhomme qui avait fait le nécessaire (avec la bénédiction des ministres de l'Intérieur successifs) pour avoir ses entrées chez les voyous, savait tout ce qui s'y passait. C'est du reste comme cela qu'il a "serré" Khaled Kelkal et arrêté Karim Koussa en 95 (déjà !)

"En 1995, c’est son équipe qui localisé Khaled Kelkal, un terroriste algérien membre du GIA soupçonné d’une série d’attentats cet été-là en France. L’homme le plus traqué de France sera abattu à Vaugneray le 29 septembre.
En 2003, le patron de l’antigang parvient, après une traque épuisante, à mettre la main sur les évadés de Luynes, des hommes fichés au grand banditisme qui s’étaient fait la belle de la prison des Bouches-du-Rhône en hélicoptère" (Le Parisien)

Perso je dis MERCI ! à ce Monsieur. Après... deux trois montres, le prêt d'une Ferrari, deux ou trois séjours au Maroc, qu'est-ce que cela représente à côté des multinationales qui évaporent leurs bénéfices dans des paradis pas artificiels, ou un Cahuzac, MINISTRE de l'Etat (!), qui planque ses millions dans les paradis fiscaux, ou des Balkany ou autres phobistes administratifs ?

Franchement, ces voyous, fraudeurs étatisés, qu'ont-ils fait pour nous protéger, eux ?

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