Je sais, en 2012 j'ai voté en faveur de François Hollande pour échapper à Nicolas Sarkozy mais je ne veux pas davantage du second en 2017 que du premier qui a prouvé qu'il n'était pas fait pour cette charge suprême où la France est ballotée, incertaine, angoissée, dans des temps durs et troublés.
Notre pays va à vau-l'eau.
L'Etat se délite.
La CGT fait la loi.
Nuit debout peut continuer à se couvrir de ridicule et ceux qui la soutiennent avec elle. Quand on n'a que ce type de manifestation pour se convaincre qu'il y a encore des "grands soirs", c'est qu'on est mal.
Le désordre de la violence, la violence du désordre.
L'autorité n'a plus d'avenir. Elle est une nostalgie rien moins que douce.
Nicolas Sarkozy bouge, vend et s'excite comme en 2007 mais le charme est rompu et la magie technique dissipée. Les espérances d'antan sont déguisées en redites. On est passé de la gravité à la farce, pour paraphraser à peu près Karl Marx.
Marine Le Pen et le FN jubilent. On confirme leurs pires pronostics sans qu'ils aient à remuer la plus petite étincelle d'intelligence et de plausibilité. La haine de l'extrémisme le fabrique.
Bernard Cazeneuve garde un imperturbable sérieux dans une mer déchaînée et Jean-Jacques Urvoas ne se contente pas d'avoir succédé à une calamité ministérielle.
Les calculs et les magouilles politiques font florès et les coulisses sont pleines de petites ambitions.
Je songe à ce poète qui s'interrogeait : pourquoi, au fond du trou, se demandait-on comment on était arrivé au bord.
Mais une double embellie, l'une réelle, l'autre honteuse.
Durant deux mois, le chômage a connu une baisse substantielle et c'est une bonne nouvelle pour la France. François Hollande qui avait décidé de se représenter à proportion de ses hésitations de comédie va en profiter mais il n'empêche qu'on ne peut que se réjouir d'une accalmie dans le désastre social (lepoint.fr).
Le président de la République s'est à nouveau abandonné à son péché mignon qui est de blaguer, de faire de l'esprit dans une réunion internationale alors que sa nation est au plus mal. Faire de la dérision sur son "ça va mieux" en le prêtant au président Obama n'est pas la meilleure manière pour démontrer à ses concitoyens qu'il est à la hauteur de sa fonction. La plaisanterie en toutes circonstances n'est plus de la vivacité mais du jeu. Il se cache derrière ses saillies. Elles ne masquent pas l'état du pays (le Figaro).
Je ne doute pas que dans notre quotidien nous aimerions avoir à nos côtés une telle personnalité aimable, affable, souriante, spirituelle. Ce serait un compagnonnage désiré. Mais François Hollande n'est pas notre copain. Il est seulement, si j'ose dire, président de la République.
Je gardais le comble pour la fin.
Une ministre estimable et courageuse a dû être exfiltrée parce que des manifestants contre "sa" loi s'apprêtaient à envahir un studio de télévision et à avoir avec elle un dialogue d'un type particulier, pour ne pas dire plus. L'émission C à vous (France 5) a été arrêtée pour reprendre ensuite avec un autre invité, Gérard Holtz. On voit la chute ! (FranceTVInfo)
On peut considérer que l'autorité de l'Etat et la dignité de la ministre ont été sauvegardées par ce départ en urgence mais aussi, et sans avoir forcément mauvais esprit, qu'elles ont été, au contraire, dégradées. Où est l'allure ? Dans la fuite ou dans l'affrontement ? Qui gagne ou qui perd ?
Quelle image, en effet, pour la République, que cette exfiltration en catastrophe alors que je suis persuadé que cette personnalité, à la fois femme et ministre, aurait eu le cran d'affronter ses opposants aussi virulents qu'ils auraient été ! Il y aurait eu du risque mais il est des moments où une audace extrême et improvisée vaudrait peut-être mieux que les prudences classiques.
Surtout, pour un pouvoir qui demeure dans un déni permanent, on n'aurait pas pu rêver d'une démonstration plus éclatante et plus amère des conséquences de son incurie chronique et laxiste !
Une ministre contrainte de devoir accepter une telle posture et de se livrer à un dialogue "sauvage" pour se défendre et le gouvernement avec elle.
Des citoyens, des militants dévoyés, des syndicalistes égarés se souciant comme d'une guigne des processus démocratiques parce que profondément convaincus qu'ils ont le droit de tout faire, de tout entreprendre, de tout oser !
Le saumâtre est que leur intuition aurait été juste. Ils se permettent tout parce que tout leur a été permis.
Le bon temps de la "Manif pour tous" où l'Etat savait ne pas badiner face à des protestataires tranquilles qui ne cassaient rien !
Aller au bout de ce que je suggère aurait été, en grandeur nature et en paroxysme provocant, la mise en évidence d'une politique du pire. Le gouvernement n'aurait plus pu fermer les yeux sur la réalité, se cacher dans un coin de la République pour ne plus voir !
C'aurait été un comble mais franchement on n'est plus à ça près !
@ Jean le Cauchois | 02 juin 2016 à 01:06
Peut être avez-vous "posé" pour mon mari qui, lui aussi, était photographe à Recouvrance, avec "la bâche" du Richelieu, qui sait... :-D
Rédigé par : breizmabro | 02 juin 2016 à 08:41
@ breizmabro
Pigiste au Télégramme, puis photographe.
Un nouveau regret pour moi = ne pas vous avoir rencontrée, ou ne pas avoir eu l'occasion de poser pour vous, quand je faisais mes classes sur le Richelieu ! C'eut été un bon souvenir, partagé ??
Rédigé par : Jean le Cauchois | 02 juin 2016 à 01:06
@ Jean le Cauchois | 31 mai 2016 à 21:47
Je regrette de vous décevoir mais j'étais pigiste pour le Télégramme de Brest en 83/84 et j'ai "couvert" les grèves du port y compris les manifs de pneus brûlés rue Jean Jaurès et la mairie bloquée par une sculpture nuitamment construite par des grévistes qui étaient les précurseurs des "Nuits debout"...
Ensuite j'ai été photographe pour une compagnie de réassurance maritime. Je suis intervenue notamment pour photographier (constat) un supertanker qui avait éperonné et qui avait une fuite dans ses cales. S'il ne faisait pas 550 000 tonnes il en faisait 500 000 (on ne m'a pas fourni la notice technique).
J'ai aussi photographié (prises de vue aériennes) les plates-formes de forage en haute mer qui venaient à l'entretien et qui ont été "séquestrées" par la CGT.
Souvenirs, souvenirs... Heureusement il y a les photos ! ;-)
PS : C'est vrai que ces petits bateaux ne se déroutaient pas sur Amsterdam mais sur Rotterdam (je pensais trop à J. Brel ;-))
Rédigé par : breizmabro | 01 juin 2016 à 12:23
@ breizmabro hier à 17:05
"...du coup, aucun supertanker n'est plus venu dans le port de Brest, donnant la préférence à Amsterdam..."
Ma chère breizmabro, vous connaissez mal votre Bretagne, du moins la littorale : le marin normand que je fus peut affirmer qu'aucun supertanker (gros bateau contenant du pétrole brut) et surtout de la taille mentionnée (550 000 tonnes à l'époque = dans les années 80 ? - on ne fait pas beaucoup plus gros de nos jours) n'est venu dans le port de Brest, pas plus que dans le port d'Amsterdam : il n'y a jamais eu de raffinerie de pétrole près de ces deux ports, ni même de capacité de stockage ! Les plus voisines étant Saint-Nazaire / Donges d'une part, et Rotterdam d'autre part.
Peut-être que si vous aviez été plus malouine, donc plus marine, vous auriez été une témouine plus crédible.
Rédigé par : Jean le Cauchois | 31 mai 2016 à 21:47
@Robert Marchenoir
Vous allez rire, je vous trouve encore bien modéré au sujet des communistes.
Sur le fond idéologique, le communisme, c'est la haine de tout ce qui grandit l'homme, la haine du patron n'est que la haine de ce qui est noble, la haine du beau et de la transcendance. Il n'est pas anodin que la CGT règne sur ceux qui ont les métiers les plus bas en leur origine, ramasseurs de poubelles et dockers. Là, c'est le parti qui exacerbe dans l'humiliation ceux qui ne peuvent assumer la modestie de leur fonction dans l'humilité.
Les entreprises sont effectivement terrorisées à l'idée d'avoir la CGT sur le dos, car elles sont à la merci de piquets de grève formés de délégués syndicaux et permanents des quatre coins du département pour un oui ou un non - les professionnels du piquet de grève et des manifestations.
Gouvernements et collectivités sont rackettés - subventions ou grèves.
Les communistes et la CGT, c'est ceux qui ont saboté nos armements en 39-40 comme en 52-54 et envoyé les plans du Concorde.
C'est le CNRS et ses Boudarel - les docteurs en sciences sociales chargés de recherches sur le FN, le nazisme, et autres professionnels de l'indignation historique.
Il y a certes des gens sincères, dévoués et intègres.
J'en ai bien connu un. Il n'aurait pas fait de mal à une mouche ni volé un centime, mais pour lui, les millions de morts de Staline se justifiaient par l'espoir d'une humanité meilleure.
De nos jours la CGT, après avoir coulé le France, nos ports, comme une bonne part de notre industrie, est prête à ruiner notre pays pour que celui-ci soit le modèle social du monde.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 31 mai 2016 à 17:47
@ Robert Marchenoir | 30 mai 2016 à 19:39
Je limite mes interventions sur le blog de Monsieur Bilger en évitant de relancer inutilement les polémiques entre commentateurs.
Je ne vous surprendrai pas en vous disant que je ne suis guère surpris du contenu de votre réplique à mon précédent commentaire.
N'étant ni russophile, ni américanophile, je me contente d'être un européen héritier d'une certaine culture gréco-latine et classique, par ailleurs adepte des principes que j'estime fondamentaux que nous ont légués les Lumières.
Quant au système dans lequel nos élites (ou prétendues élites) prétendent nous contraindre à vivre en en acceptant la forme de totalitarisme "soft" qu'il représente, je me permets de vous inviter à lire ce long billet de Marc Rameaux :
http://le-troisieme-homme.blogspot.fr/2016/05/un-monde-vide-de-sens-vraiment.html
dont je partage, et cela ne devrait guère vous surprendre, une grande part des thèses.
Rédigé par : Robert | 31 mai 2016 à 16:33
C'est la presse, et le MEDEF, qui, pour des raisons de communication et d'intérêts, font de la CGT une organisation stalinienne.
Il n'y a pas que l'article 2 dans la loi "Travail", il y a aussi la suppression de la visite médicale semestrielle pour les personnes travaillant de nuit, ainsi que la suppression de la visite médicale d'embauche, suite au manque de médecins du travail.
Marisol Touraine en sous-marin de la loi Travail, ministre qui n'a semble-t-il de comptes à rendre à personne.
La blague de F.Hollande à propos de "ça va mieux" était indécente. On imagine la scène avec B.Obama "Hé oh, Barack, j'en ai une bien bonne, pour les chômeurs et les sans-dents "ça va mieux", tu peux rigoler".
Il n'est pas sûr que F.Hollande puisse se resservir un jour de cette sorte de communication.
Rédigé par : anne-marie marson | 31 mai 2016 à 14:30
@Robert Marchenoir
J'ai bien aimé lire votre mise au point qui me fait penser à Confucius instruisant ses disciples.
PS : je vous autorise à vous plaindre de mon orthographe. :)
Bien à vous.
Rédigé par : daniel CICCIA | 31 mai 2016 à 08:31
Robert | 30 mai 2016 à 12:17
Pour répondre à l’interpellation de Robert Marchenoir | 28 mai 2016 à 20:14, je constate que son anticommunisme primaire tend à lui constituer des œillères qui trop souvent portent préjudice à son argumentation.
Vous avez raison : je suis anticommuniste primaire, secondaire et tertiaire. Merci de bien vouloir nous indiquer en quoi l'anticommunisme devrait être modéré.
Cette religion de la tiédasserie commence à devenir groteque : reprocheriez-vous à quelqu'un d'être un antinazi primaire ? De ne pas mettre suffisamment de nuances à sa critique du nazisme ? De ne pas reconnaître les bonnes intentions de Hitler, les circonstances difficiles dans lesquelles il s'est trouvé après la crise de 1929 ? Après tout, il ne cherchait que le bonheur du peuple allemand, n'est-ce pas ? Ce n'est tout de même pas sa faute si l'Allemagne avait été humiliée par l'inique traité de Versailles, si les ploutocrates anglo-américains cherchaient sa perte !
Je pense que votre horloge politiquement correcte retarde sérieusement. C'est dans les années cinquante qu'il était de bon ton d'affirmer que tout anticommuniste était un chien. C'est dans les années soixante-dix qu'il était admissible, certes, de porter quelques critiques de détail au communisme, à l'instar du rapport attribué au camarade Khrouchtchev, mais que Georges Marchais pouvait faire honte aux personnes bien élevées d'être anticommunistes primaires, de même qu'il serait inconvenant de péter à la soirée de l'ambassadeur Ferrero.
Nous sommes au XXIe siècle, et fort heureusement, avec un retard considérable, ce sont les défenseurs du communisme qui ont fini par ramper sous le tapis, et par ne plus oser intimider le monde avec leur idéologie répugnante et criminelle qui a fait cent millions de morts, sans compter tout le reste.
Maintenant, il tentent de se dissimuler sous des appellations plus anodines : forces de progrès, gauche de la gauche, républicains, citoyens et j'en passe.
De quel placard poussiéreux sortez-vous, pour oser nous resservir ce misérable clicheton de l'anticommunisme primaire ?
D’une part, la Russie actuelle n’est plus marxiste...
Sans blague ? Sur quels faits précis vous appuyez-vous pour dire cela ? Sur le renouveau du culte de Staline, et l'érection de nouvelles statues du petit père des peuples un peu partout en Russie ? Sur le fait que ce sont les siloviki qui tiennent les postes de commande, c'est à dire les chefs de l'ex-KGB ?
Sur le fait que Vladimir Poutine se déclare fièrement "tchékiste", un peu comme si Angela Merkel se proclamait "gestapiste" ? Sur le fait que la Russie fête chaque année l'anniversaire de la création de la Tchéka, l'ancêtre de la Guépéou, du NKVD, du KGB et du FSB, l'une des organisations politico-criminelles les plus odieuses de l'histoire de l'humanité, l'exécutant de la Grande Terreur des années 1937 et 1938, où les soviétiques ont torturé et massacré un million de personnes au nom des idéaux marxistes ? Exactement comme si l'Allemagne avait un jour férié en l'honneur de la Gestapo ?
Sur le fait que Vladimir Poutine a réhabilité l'alliance entre l'URSS et Hitler, chose qu'aucun dirigeant soviétique n'avait osé faire avant lui ? Sur le fait qu'on peut être condamné à cinq ans de prison, en Russie, simplement pour avoir critiqué l'invasion de l'Ukraine sur Internet, exactement comme on était envoyé au Goulag pour opposition politique ?
Sur le fait que le pouvoir d'Etat est intimement lié au banditisme organisé, exactement comme aux débuts du bolchevisme, puis plus tard lorsque les délinquants de droit commun étaient qualifiés de "socialement proches", et donc choyés par le régime communiste ?
Sur le fait que l'Etat russe kidnappe, torture et assassine ses opposants politiques à l'étranger et notamment en France, exactement comme du temps du marxisme triomphant en URSS ?
Sur le fait que les services d'espionnage russe pillent systématiquement l'industrie et la recherche française et occidentales, exactement comme du temps du communisme ? Sur le fait qu'ils inondent la France et l'Occident de fausses nouvelles et de faux documents destinés à démoraliser, déstabiliser et subvertir sociétés et gouvernements, exactement comme ils le faisaient du temps du KGB, selon la doctrine dite des "mesures actives" plus que jamais en vigueur ?
Sur le fait que la Russie n'a jamais organisé son procès de Nuremberg, n'a jamais solennellement renié son passé communiste, n'a jamais demandé pardon à ses millions de victimes en Russie et dans le monde, n'a jamais procédé à l'épuration des responsables et des organisations communistes en son sein ?
Sur le fait que Stanislav Chouchkievitch, l'ancien président du Soviet suprême de la Biélorussie, qui a personnellement orchestré le démantèlement de l'URSS en négociant avec Boris Eltsine l'indépendance de la Biélorussie et de l'Ukraine en 1991, a déclaré l'année dernière : "L'Union soviétique n'est pas morte, elle n'a pas cessé d'exister une seule minute" ?
Le régime politique actuel de la Russie s’inscrit dans une tradition qui le précède, tant de l’URSS que du système tsariste antérieur, en n’oubliant pas que ce pays n’a jamais connu de vrai régime démocratique.
C'est parfaitement exact.
Et donc... vous en concluez que... puisque la Russie est un régime tyrannique, que les Russes n'ont jamais connu la liberté, qu'ils ne l'ont même jamais aimée, qu'ils ont toujours vécu dans une atmosphère paranoïaque où ils s'imaginaient en butte aux menaces du reste du monde, et qu'ils ont toujours compensé leur misère, leur sous-développement et leur amour de la servitude par un impérialisme agressif et militariste, alors... nous devons, nous qui vivons dans une civilisation démocratique et libérale, nous abstenir de les critiquer, ne pas les considérer comme une menace pour notre civilisation, notre mode de vie et tout simplement pour notre sûreté nationale, nous devons nous allier avec eux, et même les considérer comme un modèle civilisationnel et nous placer politiquement sous leur égide ?
Est-ce que vous ne seriez pas en train de vous payer un tout petit peu notre fiole, par hasard ?
En ce qui concerne Jacques Sapir et son site, l’intitulé de ce dernier ne cache aucunement ses affinités...
Il ne s'agit nullement d'affinités. Il s'agit d'être un agent d'influence piloté et payé par une puissance étrangère pour influer sur la politique du gouvernement français, dans un sens conforme aux intérêts de cette puissance et contraire aux intérêts de la France.
En bon français, un espion. Vous comprenez la différence ?
...et le lecteur que je suis de ses écrits s’intéresse au fond de l’analyse et à leurs qualités techniques et juridiques.
Le lecteur que vous êtes ne nous a toujours pas précisé quels seraient les mérites de "l'analyse" de Jacques Sapir et ses "qualités techniques et juridiques". Il ne nous a pas davantage expliqué par quel miracle il serait possible de trouver la moindre "qualité" aux "analyses" d'un homme dont la subordination est celle que j'ai décrite.
En revanche, je n’ai jamais lu chez Robert Marchenoir le moindre esprit critique quant à la stratégie d’influence des États-Unis sur l’élite politique européenne, et singulièrement française.
Il est extrêmement flatteur, pour moi, de me voir érigé au même niveau qu'un Vladimir Poutine ou même qu'un Jacques Sapir, dont je n'ai ni le pouvoir ni la renommée.
Cependant, je vous ferais remarquer que vous employez ici la fraude rhétorique bien connue sans cesse pratiquée par les poutinistes, et, avant eux, par les communistes, à savoir le whataboutisme.
En bon français : le changement de sujet, lorsqu'on n'a aucun argument pour répondre aux objections.
Les trolls professionnels payés par le Kremlin ont sans cesse recours à cette tactique sur Internet. A chaque fois que vous mettez en cause le régime de Poutine pour telle ou telle raison, ils vous répondent : peut-être, mais what about les Américains ? Qu'en est-il des Américains, qui ont fait ceci et cela ?
Raison pour laquelle les Américains (et le monde libre en général) ont fini par baptiser cette malhonnêteté intellectuelle de whataboutism.
J'ai lu les articles que vous indiquez, et du point de vue scientifique, ils constituent l'équivalent d'un tas de bouse fumante.
Mais admettons. Admettons, cinq minutes, pour la beauté de la conversation, que vous ayez raison. Admettons que les Américains soient de gros cochons qui ne cessent de semer le désordre, la misère et la mort à travers le monde.
Et alors ? Quel est le rapport ? Ce n'est pas le sujet. Je parle de la Russie, et vous me répondez : Amérique. Ne détournez pas la conversation. N'éludez pas votre responsabilité.
Vous nous avez fait l'éloge de Jacques Sapir. Je vous ai démontré qu'il n'était nullement un savant, un expert indépendant, mais un propagandiste au service de la Russie, qui nous expliquerait que Poutine défend le mariage homosexuel si le Kremlin le lui demandait.
Si vous souhaitez répondre, répondez donc sur Jacques Sapir et la Russie. Pas sur la sexualité des koalas ou la vilenie supposée des Américains.
L'argumentation des whataboutistes est tout de même extraordinaire.
On leur explique, par A + B, les méfaits perpétrés par la Russie et la menace qu'elle représente, afin de justifier les critiques qui lui sont adressées et les mesures défensives prises à son encontre. Et ils vous répondent : oui, mais, les Américains, François Hollande et la soeur de ma belle-mère se livrent aux vilenies suivantes, qu'ils s'empressent de vous énumérer.
En d'autres termes : les Américains et la soeur de ma belle-mère commettent des actes moralement répugnants, par conséquent les actes moralement répugnants commis par les Russes deviennent soudain moralement acceptables.
J'aimerais bien qu'on m'explique.
Au demeurant, messieurs les poutinistes devraient se méfier, car leur argument est réversible. Si on va par là et qu'on adopte leur morale pervertie, puisque Poutine fait assassiner la journaliste Anna Politkovskaïa, qu'il menace militairement la Suède et qu'il envahit l'Ukraine, alors les Américains ont bien le droit de "faire tuer par leur police des Noirs désarmés", de "déchaîner les crises financières à travers le monde" et "d'asservir la France au moyen de leurs laquais de l'Union européenne".
Rédigé par : Robert Marchenoir | 30 mai 2016 à 19:39
@ eileen | 30 mai 2016 à 09:58
"Quant aux commentaires re. la CGT et son secrétaire général, manifestement certains n'ont jamais eu affaire à leurs délégués dans l'industrie, ils se comportent comme des trolls, chaque délégué est un coût non productif pour l'entreprise"
Alors là j'applaudis des DEUX mains.
J'ai travaillé dans une usine de chaussures dans le Choletais, la CGT faisait la loi via ses délégué(e)s.
Résultat ? Toute la branche industrielle de la chaussure s'est délocalisée, dans les années 85/90, dans les pays du Maghreb ou en Chine, non pour échapper au fisc mais à ces dictateurs soviets.
Curieusement, quelques années auparavant j'avais eu l'occasion de travailler pour le port de commerce de Brest et son aménagement colossal pour recevoir les supertankers (550 000 tonnes d'alors) qui devaient fournir du travail tant aux dockers qu'aux commerçants du port et de la ville.
La CGT a bloqué le port durant plusieurs semaines, immobilisant les tankers dont les affréteurs payaient des milliers de francs/jour pour leur ancrage.
Il n'y avait pas de tweets ni autres réseaux sociaux mais fort heureusement les bateaux ont toujours pu/su communiquer entre eux, du coup aucun supertanker n'est plus venu dans le port de Brest durant des années, donnant la préférence à Amsterdam, moins conflictuel.
La CGT a tué la ville de Brest. Je l'affirme. J'en ai été témouine (féminin de témoin..;-))
Aujourd'hui ce qui est grave c'est que cette secte sévit toujours.
Rédigé par : breizmabro | 30 mai 2016 à 17:05
@ Claggart | 28 mai 2016 à 19:34
Il y a quelques jours, j'ai relu ceci :
http://www.msn.com/fr-fr/actualite/france/exclusif-temps-de-travail-des-fonctionnaires-le-rapport-que-valls-veut-cacher/ar-BBtsmLY?ocid=spartandhp
Je me suis souvent posé la question de savoir si la "discrimination" public/privé, dans ce domaine du travail, n'était pas établie.
Rédigé par : fugace | 30 mai 2016 à 14:27
Le 29 mai 2016, pour commémorer le centenaire de la bataille de Verdun, le Président français Hollande et la Chancelière germanique Merkel ont assisté à un spectacle mis en scène par le cinéaste allemand Volker Schlöndorff. A Douaumont, environ 4000 jeunes français et allemands ont traversé le cimetière militaire en courant sur les 16 000 tombes de leurs ancêtres.
Mon éducation semble désormais obsolète, mes parents et mes instituteurs m'ont appris qu'il ne faut pas marcher sur une tombe au motif que cela ne se fait pas, par respect pour le défunt.
Jeune adulte, j'avais lu le roman de Boris Vian "J'irai cracher sur vos tombes", j'avais alors considéré que la provocation du titre avait une dimension arrogante et indécente.
Aujourd'hui, je ne me résous pas à me dire "On n'est plus à ça près !"
Rédigé par : vamonos | 30 mai 2016 à 13:38
J'apprécie tout particulièrement les interventions de Jean-Dominique Reffait | 29 mai 2016 à 00:39 et de Trekker | 29 mai 2016 à 16:13 qui sortent du cadre étroit des analyses à caractère immédiat pour replacer les événements dans une vision plus large et moins idéologue.
Le bras de fer entre la CGT et Messieurs Valls et Hollande reste pour moi une forme d'épiphénomène qui ne montre que l'absence d'autorité morale et formelle de ceux qui nous gouvernent. De fait, si l’on se réfère aux déclarations du Premier ministre, le projet de loi amendé un week-end avec la CFDT ne serait plus négociable et donc justifie l’appel à la procédure extraordinaire de l’article 49-3 de la Constitution. Encore que depuis ce dernier week-end, il semblerait que des discussions pourraient encore être menées…
De fait, c’est bien la gouvernance du tandem président de la République/Premier ministre et leur gestion de ce projet de loi qui me paraît devoir être principalement mise en cause, d’autres syndicats que la CGT n’étant pas d’accord avec le texte retenu par le gouvernement.
Pour répondre à l’interpellation de Robert Marchenoir | 28 mai 2016 à 20:14, je constate que son anticommunisme primaire tend à lui constituer des œillères qui trop souvent portent préjudice à son argumentation.
D’une part, la Russie actuelle n’est plus marxiste et son régime politique actuel s’inscrit dans une tradition qui le précède, tant de l’URSS que du système tsariste antérieur, en n’oubliant pas que ce pays n’a jamais connu de vrai régime démocratique.
En ce qui concerne Jacques Sapir et son site, l’intitulé de ce dernier ne cache aucunement ses affinités et le lecteur que je suis de ses écrits s’intéresse au fond de l’analyse et à leurs qualités techniques et juridiques.
En revanche, je n’ai jamais lu chez Robert Marchenoir le moindre esprit critique quant à la stratégie d’influence des États-Unis sur l’élite politique européenne, et singulièrement française.
Je ne puis que le renvoyer à ce site dont nombre d’articles permettent de très approximativement l’estimer tout comme l’inféodation intellectuelle de la quasi-totalité de nos dirigeants politiques de droite comme de gauche :
http://www.lecanardrépublicain.net/spip.php?article338
http://www.lecanardrépublicain.net/spip.php?article92
http://www.lecanardrépublicain.net/spip.php?article710
L’élite européenne serait-elle devenue incapable de penser par elle-même les problèmes de l'Europe et du monde comme leurs solutions dans la tradition de la pensée et de la culture européennes ?
Rédigé par : Robert | 30 mai 2016 à 12:17
Myriam El Khomri est très certainement une jeune femme estimable, de là à dire qu'elle est courageuse !! Certes elle a peut-être une forme de charisme dû à sa tessiture et elle a probablement des qualités mais dans l'exercice qui lui a été confié, elle devait s'en tenir à ce qui lui avait été demandé, dire ce qui lui avait été demandé, le scander encore et encore en avalant des couleuvres... mais surtout que risquait-elle ? rien, elle ne mettait aucunement son avenir professionnel en danger !
Quant aux commentaires re. la CGT et son secrétaire général, manifestement certains n'ont jamais eu affaire à leurs délégués dans l'industrie, ils se comportent comme des trolls, chaque délégué est un coût non productif pour l'entreprise.
Rédigé par : eileen | 30 mai 2016 à 09:58
@semtob 29 mai 2016
"Nous soutenons qu'il est préférable de négocier avec des structures construites"
Vous avez raison, il est préférable de négocier avec des structures construites, mais de "structure construite" il n'y a pas que la CGT, il y a la CFDT (et d'autres), aussi construite et qui, elle, a le mérite d'assister aux discussions avec le gouvernement, de négocier les points "sensibles" dans l'intérêt des salariés, et qui n'a pas comme seule formulation celle de Khrouchtchev : NIET !
Martinez-de-la-CGT en perte de vitesse avec la disparition des vieux syndiqués (“Plus on ira, moins il y aura de centenaires qui auront connu Napoléon 1er” disait Alphonse Allais ;)) veut montrer à Laurent Berger (CFDT) qu'il est brave. Une dernière fois.
...Et après lui le déluge...
Rédigé par : breizmabro | 30 mai 2016 à 09:52
@semtob
La CGT(...)un syndicat qui a son histoire, son honneur, ses valeurs, celles du travail, de la non violence, du courage.
???!!!
Il serait temps que vous changiez de lunettes...
Rédigé par : Exilé | 30 mai 2016 à 09:51
Et si la grosse moustache du N°1 de la CGT avait les mêmes vertus que la tignasse de Samson ! Il suffit de la lui couper pour que le roi soit nu.
On peut toujours rêver.
@semtob
Manifestement vous ne connaissez pas le fonctionnement et les méthodes de ce syndicat vis-à-vis de ses militants.
Rédigé par : Jabiru | 30 mai 2016 à 09:26
semtob | 29 mai 2016 à 23:41
Nous avons écouté Monsieur Martinez ce jour avec attention. C'est un homme d'autorité et les gouvernements de droite comme de gauche ont terriblement tort d'humilier un syndicat qui a son histoire, son honneur, ses valeurs, celles du travail, de la non violence, du courage.
Dites-moi que c'est un gag ? Vous travaillez pour La Caméra cachée ? C'est un essai pour Le Gorafi ? Ou bien c'est une provocation ?
La CGT a des valeurs ? Les valeurs de la non-violence ? du travail ? du courage ? La CGT a de l'honneur ?
Mais vous avez vu jouer ça où ? Dans Pif le Chien ? Dans Martine va à la fête de l'Huma ?
Sur quels faits vous appuyez-vous pour étayer des assertions aussi extravagantes ?
Si je comprends bien votre plaidoyer, vous défendez la morale des voyous et des mafieux : il faut céder à la CGT, parce que sinon elle exercera des violences encore plus graves.
C'est exactement pour cela qu'il ne faut pas lui céder : parce que si on le fait, elle ira encore plus loin, et il sera encore plus difficile de mettre fin à son racket séculaire contre la nation.
Evidemment qu'il faut humilier la CGT ! Non seulement il faut l'humilier, mais il faut l'éradiquer, la détruire, l'écraser comme un insecte venimeux.
La seule façon de mettre fin aux exactions des bandits qui ne comprennent que la force, c'est précisément de les humilier.
L'honneur de la CGT ! Qu'est-ce qu'il ne faut pas entendre... Vous avez les cartes du PCF n°12 et 13, pour oser sortir des énormités pareilles ?
Rédigé par : Robert Marchenoir | 30 mai 2016 à 01:04
Cher Philippe,
Nous avons écouté Monsieur Martinez ce jour avec attention.
C'est un homme d'autorité et les gouvernements de droite comme de gauche ont terriblement tort d'humilier un syndicat qui a son histoire, son honneur, ses valeurs, celles du travail, de la non violence, du courage.
Au risque de rester incomprises, nous soutenons qu'il est préférable de négocier avec des structures construites qu'avec des individus qui pourraient ressembler à quelques hébertistes.
La violence s'impose dans l'histoire de nos sociétés envers les politiques comme envers les syndicalistes.
Les accusations ou diffamations qui ont été autorisées sur le plateau de BFMTV ce soir ne sont pas à l'honneur des médias et des politiques.
Nous appelons les responsables à une réflexion posée.
Veut-on un pays de libre expression, de dialogue social, de débat parlementaire, de construction d'ensemble ou un pays dans lequel les maladresses et les manœuvres machiavéliques sont à l'oeuvre pour diviser et cliver les Français ?
La France n'est pas un cœur à déchirer dans un but électoral.
Pour nous chaque individu est à respecter, à écouter et doit apporter le meilleur de lui-même.
Dans certaines actions qui sont débordées par des individus plutôt dangereux, il existe des menaces de tout faire exploser, de générer des pollutions irréversibles - versement de toxiques d'acide nitrique dans des fleuves - et dans ces moments il est souhaitable d'avoir des interlocuteurs qui respectent les individus et la nature. La CGT est un interlocuteur possible lors de ces débordements.
La politique n'est pas un jeu, une mesure de rapport de force et il ne faudrait pas l'oublier.
Hollande, Valls et les autres gouvernent contre le pays et son avenir car ils ne mesurent pas les détresses et les souffrances du milieu du travail et les risques de chômage qui vont s'amplifiant avec la numérisation et la robotisation.
Valls devrait se désolidariser de Hollande car il est le seul à effectuer ses missions avec Le Drian.
La rigolade de ce gouvernement annonce une tragédie.
Si Hollande a réussi à casser le parti socialiste en frondeurs et réformateurs, à étouffer les écologistes, il ne fera jamais disparaître les syndicats.
Une trahison cesse quand le traître a rendu gorge et nous ne savons quels terribles dégâts laissera ce bras de fer irresponsable et dangereux.
Quelle pitoyable présidence !
françoise et karell Semtob
Rédigé par : semtob | 29 mai 2016 à 23:41
@Jean-Dominique Reffait
Au Danemark, on considère que le chef d'entreprise est le mieux placé pour savoir s'il est de l'intérêt de l'entreprise et donc de l'économie du pays de garder ou non un salarié. Partant, il peut se défaire d'un salarié sans avoir à justifier de quoi que ce soit sauf exception.
Ensuite, il y a deux options : selon le libéralisme à l'américaine, le salarié se débrouille ; selon une notion de solidarité et non de socialisme, la nation prend le salarié en charge.
Alors, la sociologie, l'angoisse existentielle pour ne pas vouloir voir les choses simplement, c'est du hollandisme, c'est-à-dire du vent.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 29 mai 2016 à 22:17
@Mary Preud´homme
Merci de votre témoignage.
Cependant aimant vous lire avant votre départ, j'ai été très surpris de votre virulence, notamment envers certains contributeurs de ce blog.
Pascale Bilger ne me fera pas l'honneur de me demander de revenir car il faudrait que je parte.
Reconnaissez que si Hollande ou Jospin avait eu le même comportement que vous dans le verbe, vous n'auriez pas été la dernière à les dézinguer.
Merci à Philippe BIlger de laisser la vérité faire jour sur ce blog.
La comparaison avec le départ irrévocable de Noël Mamère de la candidature à la présidentielle et son retour, ont été expliqués de la même manière.
Les mêmes qui ont jugé mon propos de l'époque désagréable sont cois devant ma lucidité. Je serais tenté de dire à certains "tu fais moins le malin maintenant".
Ceci étant, j'aime votre contribution aux débats et je rends hommage au fait que vous vous soyez ravisée.
Philippe Bilger ne nous donne-t-il pas quotidiennement un exemple qu'il faut savoir être tolérant ?
Rédigé par : stephane | 29 mai 2016 à 22:06
@Michel Deluré
Dans l'exemple que j'ai cité, la société pour être conforme à la loi aurait dû augmenter tous les salaires incriminés jusqu'au PMSS.
Elle a préféré concocter une modalité "maison" (accord d'entreprise) permettant d'embaucher à moindre coût, pour des raisons financières et pour les actionnaires, en évitant évidemment de payer les heures supplémentaires.
Cet accord a été signé par les syndicats "réformistes", certains les appelant syndicats "jaunes", la CFDT et la CFE/CGC (il fallait 50%). Je ne vois pas en quoi cela améliore la condition salariale.
En fait il faut prendre les deux phrases qui se suivent dans le post de Ph.Bilger : "L'état se délite", "La CGT fait la loi".
Rédigé par : anne-marie marson | 29 mai 2016 à 21:53
Cher PB,
"La CGT fait la loi". En fait, elle est censée faire ce que les médias disent qu'elle va faire, ce qu'elle doit faire. Résumé des derniers jours :
Mardi = la CGT a organisé le blocage des livraisons des produits pétroliers... Plus une goutte d'essence ne doit sortir ?
Mercredi = les automobilistes font la queue... c'est grave... Le figaro.fr publie une carte de l'ouest de la France avec plein de points rouges... Les huit raffineries françaises sont en grève...
Jeudi = la carte du Figaro est rouge partout...
Vendredi = je fais un plein de E10 comme chaque semaine, à la station-service habituelle !
Samedi = la carte du Figaro est verte partout.
Dimanche = la carte du Figaro est redevenue rouge partout et France 2 annonce que seulement six raffineries sont à l'arrêt (six rouges vs deux vertes).
Alors quoi : la CGT fait la loi ou les médias racontent n'importe quoi ??
Dans le même domaine des médias, hier soir se jouait un match Real vs Atlético, ou Zizou vs Diego... Un but partout en 120 minutes mais la chance pour le Real-Zizou, à la loterie des tirs au but. Depuis, que des images positives des vainqueurs, rien sur les vaincus, les malchanceux, les Colchoneros, les matelassiers... et pourtant, l'Atlético de Diego Simeone, avec ses moyens modestes, méritait le titre. Le Real fait la loi, la CGT fait la loi... c'est si facile pour ces médias n'importe quoi !!
Rédigé par : Jean le Cauchois | 29 mai 2016 à 21:22
@ stephane
Mary Preud'homme a bien fait de revenir. Elle n'aurait pas eu tort de partir puisque des gens ont été désagréables avec elle et qu'elle ne nous doit pas sa présence. Mais je préfère qu'elle soit revenue. Je pense qu'il est bien que finalement elle n'ait pas été obligée de partir trop longtemps d'ici et, j'imagine, parce qu'elle aime y être et parce que des gens, moi entre autres, lui ont demandé de revenir. Merci à elle. Les politiques me semblent, eux, ne pas partir souvent parce qu'on les a offensés, et faire, eux, du théâtre sur leur départ et leur retour... Seul point commun : des politiques reviennent entre autres parce qu'on le leur demande, et à mon avis, avec leurs idées éventuelles à inscrire dans le réel, et pour leurs soutiens. C'est sans doute leurs meilleures motivations.
Rédigé par : Noblejoué | 29 mai 2016 à 20:16
Croire ou faire croire que le chômage a baissé d'une façon significative en ces deux derniers mois relève de la naïveté si l'on est simple citoyen, ou du mensonge organisé quand "on est aux responsabilités", comme on dit. A coups de radiations sauvages soudainement urgentes, avec des placements en stages par milliers qui ne débouchent sur rien (le stage vous raye des fichiers de chômeurs), on manipule les statistiques dans le sens voulu par Celui (génuflexion svp) qui a créé quelque 600 000 chômeurs de plus depuis qu'il a été élu président.
Plus personne ne lit sans rire les communiqués ou les déclarations officielles du genre "la France va mieux" qui n'arrivent pas à couvrir le bruit des vitrines que l'on pille et des policiers que l'on veut casser. La chienlit est revenue, la racaille manifeste, la CGT paralyse, mais président et Premier ministre en sont encore à pavoiser dans le style de "nous vaincrons parce que nous sommes les plus forts" (1939 !).
Nous sommes dans l'absurde position de gens qui avons élu les gouvernants les plus incompétents qu'on ait jamais vus et qui, ayant semé une effroyable pagaille, sont contrés énergiquement par ceux-là même qui leur ont apporté leur soutien (toute la gauche et assimilés) et accentuent un peu plus le désordre ! Et tout cela en période de "situation d'urgence". L'ennemi n'est plus aux portes de Rome, il EST DANS ROME, et l'on délibère sur un article 2 qui est plein de bon sens, sous la menace de priver le pays d'énergies de toutes sortes.
C'est Guignol qui cogne chez Ubu, 55, rue du Faubourg de la Pétaudière.
Rédigé par : Mitsahne | 29 mai 2016 à 19:40
Comment se fait-il que l'état d'esprit dominant soit si frileux, si peureux... in fine si petit ?
Comment la jeunesse (mais pas uniquement) peut-elle geindre constamment sur notre situation lorsque l'on regarde le monde avec humilité et ambition ?
Nos jeunes ont peur... d'eux-mêmes, probablement conscient de leur lâcheté. Ils n'osent pas entreprendre et vous parlent de retraite et d'avantages acquis alors même qu'ils n'ont pas fini leurs études... de qualité médiocre.
A moins de faire une école élitiste (HEC, Sciences Po etc.) ou des universités qui sélectionnent (Paris II, Dauphine etc.), le niveau de la majorité des jeunes diplômés est insuffisant pour justifier leurs prétentions financières et sociales.
Les Français sont devenus à l'image de leurs politiques (l'inverse est vrai également), ce qui devrait nous conduire plus tôt que l'on ne le croit à des lendemains qui déchanteront brutalement.
Le dire aujourd'hui n'est pas être décliniste mais être hélas réaliste.
Rédigé par : SASSI | 29 mai 2016 à 19:22
Eh oui je suis revenue, cédant à la prière de quelques-uns de mes proches ou amis ; selon eux, en abandonnant la place sur un coup de colère, je laissais le champ libre aux mauvais esprits. J'ai par ailleurs été très sensible aux commentaires, regrets ou même demandes pressantes de revenir sur ma décision émanant de quelques contributeurs de ce blog. Plus celle de Pascale Bilger, laquelle, je l'espère, ne m'en voudra pas de l'avoir nommée.
Rédigé par : Mary Preud'homme | 29 mai 2016 à 17:29
@Trekker
Sauf erreur de ma part, le sigle FO qui est communément cité n'est que la contraction de CGT-FO c'est-à-dire la Confédération Générale des Travailleurs Force Ouvrière. En général évoquer ce sigle CGT-FO, ça en fait grimacer quelques-uns et j'en connais.
Rédigé par : Jabiru | 29 mai 2016 à 16:50
@SERAYE Yves
J'avais le 31 mars 2016 à 18h39.
A sa décharge, combien de politiques n'ont-ils pas annoncé abandonner définitivement la politique ?
Je crois qu'on a là une belle illustration du respect des engagements.
On ne demande rien, ça promet, ça ne respecte pas, et ça donne des leçons.
Il reste des places pour la primaire UMP.
Vous avez raison sur Sarkozy et Hollande. Si seulement le talent suivait.
Rédigé par : stephane | 29 mai 2016 à 16:23
@Paul Duret
S'agissant du chômage de quels chiffres parle-t-on ?
Bonne question dont la réponse n'est pas simple.
Nos politiques ne présentent que des chiffres qui ne concernent que les allocataires du chômage donc ne tenant pas compte de ceux sans emplois et sans droits autres que RSA et RMI. Curieusement personne n'évoque le nombre de postes créés dans les entreprises. En croisant les déclarations d'embauche avec les documents de sortie, il devrait être possible de quantifier le solde des véritables actifs, sachant qu'une baisse des allocataires du chômage ne correspond pas automatiquement à un accroissement des actifs.
Rédigé par : Jabiru | 29 mai 2016 à 16:15
@ anne-marie marson | 28 mai 2016 à 22:47
Vous omettez qu’une forte minorité de militants et cadres de FO sont des militants trotskistes, ce qui explique sa collusion de temps à autre avec la CGT. Cette minorité est contrebalancée souvent par les anticommunistes viscéraux, qui eux sont globalement majoritaires. Mais au gré des événements depuis toujours, ces tendances antinomiques généralement se neutralisent, mais il arrive que cette faction trotskiste fasse aligner les positions de ce syndicat sur celles de la CGT.
Historiquement FO provient en 1947 d’une scission de la CGT, ses militants non communistes en furent les initiateurs et ce qui est bien illustré par ses deux premiers secrétaires généraux successifs : Léon Jouhaux et André Bergeron. Ce qui valu à FO les foudres du PCF et de la CGT pendant des décennies, plus exactement jusqu’à l’effondrement du bloc soviétique et donc la perte d’influence conséquente du PCF.
Les trotskistes dès la création de FO adhérèrent systématiquement et ceci pour deux raisons : opposition farouche au PCF, et pourchassés par ce dernier dans toutes les organisations qu’ils contrôlaient. Longtemps très minoritaires au sein de FO progressivement les trotskistes infiltrèrent, et influencèrent une partie de ses instances dirigeantes : cas type en 1989 de Marc Blondel élu secrétaire général, qui avait longuement milité dans diverses chapelles trotskistes. Pendant les quinze ans de son mandat ces derniers jouèrent un rôle non négligeable dans les orientations de ce syndicat, entre autres le rapprochement ponctuel avec la CGT qui s’engageait à pas comptés sur une voie réformiste : son secrétaire général Bernard Thibault tentait se sauver les meubles après l’effondrement du PCF.
En 2004 l’élection de Jean-Claude Mailly à la succession de Marc Blondel ne fera que confirmer ce mariage de raison au sein de FO : anticommunistes et réformateurs avec les radicaux trotskistes.
Ce bref rappel historique n’est pas inutile pour comprendre l’attitude actuelle de FO, sa direction voudrait bien trouver une issue au conflit « future loi travail » mais sans se désavouer - surtout vis-à-vis de ses militants et sympathisants trotskistes - car elle espère devenir la deuxième force syndicale avec la CFDT. En conséquence être intransigeante sur la forme pour des raisons internes - satisfaire ses militants trotskistes - et externes - contrebalancer une CGT en pleine dérive radicale - mais conciliante sur le fond : être le syndicat incontournable pour des solutions de compromis.
Ce numéro d’équilibriste lui est facilité par l’appartenance de nombre de ses dirigeants à la FM (obédience Grand Orient en très grande majorité), cette dernière étant fort prégnante chez les élus et ministre socialistes !… CQFD.
Rédigé par : Trekker | 29 mai 2016 à 16:13
Les espérances d'antan sont déguisées en redites. On est passé de la gravité à la farce, pour paraphraser à peu près Karl Marx.
« La politique, c’est l’art de chercher les problèmes, de les trouver, de les sous-évaluer et ensuite d’appliquer de manière inadéquate les mauvais remèdes. »
Groucho Marx
Ça tousse du côté de Bordeaux...
Rédigé par : Exilé | 29 mai 2016 à 15:26
@ Michel Deluré | 29 mai 2016 à 10:34
Tout à fait d'accord.
@ JD Reffait
"La France en crise de civilisation"
Très certainement mais quelles en sont les causes et comment y remédier ? Ce pourrait être un sujet pour notre hôte.
Sur la baisse du chômage, c'est une bonne nouvelle mais de quels chiffres triturés parle-t-on ?
Rédigé par : Paul Duret | 29 mai 2016 à 14:52
Bonjour "stephane"
Vous me conseillez :
"Gardez votre énergie pour ce qui en vaut la peine."
Merci
P.S. : Effectivement, elle avait quitté ce blog avec cérémonial le 13 décembre 2014. Mais aujourd'hui elle avait probablement envie de "griffer" quelqu'un.
Rédigé par : SERAYE Yves | 29 mai 2016 à 14:36
"Durant deux mois, le chômage a connu une baisse substantielle et c'est une bonne nouvelle pour la France."
Ouais, enfin grâce à l'explosion des radiations et des stages parking, mais passons.
M.Bilger comme des millions de Français a beau rouspéter - et je reste poli - et critiquer la classe politique française après chaque élection, tout cela en fin de compte ne l'empêchera pas, comme des millions d'autres, de voter pour le même système UMPS et ses gamellards qui ont mis ce pays dans l'état dans lequel il est et qui continueront à la faire après 2017 avec Juppé ou un autre, peu importe. Et le même cinéma recommencera.
Ah, c'est sûr Juppé le président condamné pour magouilles, après DSK l'obsédé sexuel, Lagarde et ses magouilles avec Tapie, Hollande sur son scooter rue du cirque et j'en passe, ça va encore donner une belle image de la France !
On a la classe politique qu'on mérite.
"Les Français sont des veaux" (de Gaulle)
Rédigé par : Wil | 29 mai 2016 à 13:19
@ Claggart | 28 mai 2016 à 19:34
"Mais où étaient ceux qui triment ?"
Au turbin ! Pour ceux qui peuvent... :-(
Ken ar wech all ;-)
Rédigé par : breizmabro | 29 mai 2016 à 12:20
@ SERAYE Yves
Votre contradicteur Mary Preud´homme, n'est-ce pas elle dont la décision de quitter le blog était mûrement réfléchie et que ça y est on ne l'y reprendrait plus ? Occasionnant pleurs et hommages en tout genre... et il fallait être dans le rang.
Un peu comme Sarkozy, non ?
Gardez vote énergie pour ce qui en vaut la peine.
Comme l'a dit Stirbois il y a trente ans, "la France a besoin d'un guide et non de suiveurs ni de voyeurs", Stirbois qui ne voulait pas laisser la France "s'arabiser".
Voilà ce qu'il faut au pays, un meneur, un visionnaire, hélas, ce ne sera pas au FN, alors qui ?
Quant à la CGT, elle roule pour le FN, car tout ce qui affaiblit l'ancienne gauche est bon pour Hollande et peut le mener au deuxième tour.
Je le verrais plutôt laisser la patate chaude, mais personne n'en veut dans son camp car ce serait signer l'absence en 2022.
Hollande aura essayé, il l'aura fait, mais pas acide avec les anciens strauss-kahniens.
La dissolution ? Nommer un candidat aux primaires comme Premier ministre ? Si ce dernier refuse, il est cuit, s'il accepte, il est cuit.
Renommer Fillon comme Premier ministre, pas chiche ?
Rédigé par : stephane | 29 mai 2016 à 12:10
"La CGT fait la loi"
Rappelons pour les jeunes générations que durant la guerre d'Indochine, la CGT organisait le sabotage des armements destinés à nos soldats, par exemple mettre du sable dans les caisses à la place des grenades.
Rappelons aussi qu'a leur arrivée à Marseille des blessés de guerre se virent renversés de leurs civières par des militants CGT.
Rappelons enfin que "L'Humanité", bastion de la CGT, implora en 1940 à l'occupant nazi le droit de reparaître.
Rédigé par : Claggart | 29 mai 2016 à 12:04
Des citoyens, des militants dévoyés, des syndicalistes égarés se souciant comme d'une guigne des processus démocratiques parce que profondément convaincus qu'ils ont le droit de tout faire, de tout entreprendre, de tout oser !
Tiens, au fait, et si nous passions le comportement de ces personnages au crible d'une certaine devise (qui est parfois évoquée ici par certains intervenants) ?
La liberté ? Celle de travailler, de se déplacer etc. : annulée.
L'égalité ? Ils sont plus égaux que les autres.
La fraternité ? Avec des frères comme ça, il aurait mieux valu rester enfant unique.
Encore une illusion qui tombe.
Rédigé par : Exilé | 29 mai 2016 à 11:50
@Jean-Dominique Reffait
Excellent commentaire qui fait plaisir à lire.
Rédigé par : SERAYE Yves | 29 mai 2016 à 10:52
@ anne-marie marson
Je me garderai bien de porter un jugement de valeur sur les compétences comparées des différents syndicats en matière de droit du travail.
Mais ne mélangez pas les choses. Etre spécialiste du code du travail, de son analyse, de son interprétation, ne garantit pas que l'on soit clairvoyant sur les défauts, les lacunes de ce code et donc les corrections, les évolutions qu'il conviendrait de lui apporter pour l'adapter à son temps et le mettre au service des entreprises et donc des salariés eux-mêmes.
Une loi n'est pas immuable, à jamais gravée dans le marbre. Elle doit s'adapter à l'évolution de son environnement dans l'intérêt de ceux qui y sont soumis. Par son action actuelle, la CGT offre l'image du syndicalisme le plus conservateur, le plus rétrograde qui soit et qui sacrifie en fait l'avenir de ceux qu'elle est normalement chargée de défendre, à son propre intérêt immédiat.
Rédigé par : Michel Deluré | 29 mai 2016 à 10:34
Nous avons vu dans un débat apparaître une magistrate nommée Béatrice Brugère, vice-procureur dans un TGI, patronne de FO magistrats, chargée de cours ici et là, et membre du Conseil économique et social.
Voilà un bel exemple de la nomenklatura socialiste qui touche un salaire de magistrat en toute probabilité pour ne jamais exercer ou quasiment jamais, des salaires d'enseignant, et celui de membre du palais des sinécures.
Voyoucratie et magistrature sont toujours la main dans la main dans les régimes totalitaires.
Le pouvoir de la CGT est issu du choix fait par de Gaulle entre le Maréchal et une salutaire repression musclée des communistes avec l'aide des Américains d'un côté et des communistes de l'autre.
Ce choix crapuleux au service des ambitions personnelles a été catastrophique sur tous les plans et nous n'en sortons pas encore aujourd'hui, car comme les Français lisent l'histoire que leur donnent Staline et ses héritiers, ils ne comprennent rien à rien.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 29 mai 2016 à 10:13
Je ne sais pas si le député Jean Lassalle, grand marcheur et confesseur de ses compatriotes, a fait breveter sa méthode car il vient d'être copié en loucedé par un jeunot aux dents longues et au sourire carnassier, ci-devant ami de trente ans du Premier ministre, qui vient d'engager une vaste démarche destinée à sonder le cœur des Français et leur proposer une autre soupe absente de grimaces. Dans l'hypothèse où la méthode Lassalle lui donnerait d'autres idées, restent deux actions fondamentales à mener. Chanter dans l'Hémicycle un air de sa province et assurer de son soutien le moustachu de la CGT qui, je viens de l'entendre, ne serait pas vraiment apprécié du bon peuple. Les costards il en pleut par les temps qui courent, reste à savoir s'il y a encore de bons faiseurs.
Affaires à suivre !
Rédigé par : Jabiru | 29 mai 2016 à 09:07
@ Mary Preud'homme
Vous avez dû mal chausser vos lunettes en me lisant.
Hollande mon chouchou ?
Quant au reste je vous retourne la pareille !
Rédigé par : SERAYE Yves | 29 mai 2016 à 08:31
Avec une lunette à courte vue et champ de vision rétréci, on peut se lamenter sur la goutte de pluie qu'on prend sur le museau et incriminer le porteur de parapluie inconséquent sans comprendre que l'orage ravage toute l'Europe.
Un rapport de force momentané, une ministre exfiltrée sous le chahut de quelques-uns, une contestation déséquilibrée d'une loi déséquilibrée votée de façon déséquilibrée, tout cela n'est qu'épiphénomène, fadaises médiatiques, excitations qui procurent à chacun, pro, anti et contempteurs des uns ou des autres, un rengorgement d'importance.
La France est en crise profonde, à l'unisson de l'Europe, une crise de civilisation dont la plus déchirante illustration est l'assèchement de la pensée innovatrice, le désert idéologique, l'incapacité où notre civilisation est de penser autre chose que ce qu'elle a sous les yeux.
Le bazar ambiant est anecdotique, il a déjà eu lieu maintes fois dans l'histoire de ce pays et, après tout, notre République est issue elle-même d'une belle succession de désordres parfois nécessaires. Si l'enjeu n'était que politique, comme il le fut dans le passé, ce ne serait qu'un mauvais moment à passer. La France ne sort pas affaiblie d'une jacquerie. Si l'instant nous apparaît grave ou pénible, l'histoire n'en retient qu'une demi-ligne.
Mais cette agitation, tant réformatrice qu'anti-réformatrice, ne repose plus sur aucun socle de civilisation, gouvernants et opposants sont des poules sans tête. Qu'est-ce que la France ? Dans quelle civilisation européenne ? Face à un monde de migrations qui ira en s'accentuant ? Quel modèle social inventer plutôt que détruire ou conserver un ancien modèle rouillé ? Rien.
L'exemple de la loi Travail est éclairant. Prenons cet article 2, sur l'inversion de la hiérarchie entre accord de branche et accord d'entreprise. Le gouvernement considère que l'accord de branche pénalise la spécificité des entreprises, c'est un obstacle. Les opposants considèrent que l'accord d'entreprise fragilise les salariés bien plus qu'un accord de branche. Et ils ont raison tous deux à 100%. Que font-ils ? Au lieu de repenser la notion de branche, puisque c'est l'obstacle, le gouvernement contourne l'obstacle plutôt que le surmonter et, du coup, on fait pire. Au lieu de penser un nouveau rapport au travail et à l'entreprise, avec la contrepartie d'un droit de regard sur la gestion en échange d'une plus grande flexibilité, les opposants s'arc-boutent sur un modèle ancien de lutte des classes.
Tout cela n'est pas pensé. Les travaux universitaires sur ces sujets sont ignorés car, autre symptôme de la crise de civilisation, les universitaires sont devenus inaccessibles à la perception des responsables, ils sont devenus plus hermétiques tandis que les responsables sont devenus plus incultes. Il n'y a pas eu de mise à jour des modèles intellectuels, dans le domaine socio-politique comme ailleurs, et nous regardons le monde d'aujourd'hui avec des lunettes d'hier.
Non, la France ne va pas à vau-l'eau du fait de quelques cégétistes. Elle ne sait pas où elle va, comme chacun de nos voisins européens. Elle ne se pense plus, pas plus que l'Europe ne se pense. La déconvenue de Mme El Khomry ne pèse pas lourd à cette aune.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 29 mai 2016 à 00:39
La CGT fait la loi.
Je ne suis pas d'accord avec cette affirmation, ni avec les analyses faites par d'autres intervenants de ce blog contre la CGT.
Il est vrai que parmi les responsables de la CGT, beaucoup font aussi partie du PCF, mais pas tous.
D'autre part, avec FO, les responsables et adhérents de la CGT sont parmi les meilleurs spécialistes du droit du travail. Exemple :
http://www.ugict.cgt.fr/ugict/presse/altran-nov2015
ou:
http://www.lavoixdunord.fr/economie/heures-sup-la-cour-de-cassation-enterine-la-condamnation-ia0b0n3144727
Cela a été une grande victoire, dont les autres syndicats ne se sont pas encore remis.
La CFDT et la CFE/CGC, syndicats dits "réformistes", ne sont là que pour permettre aux entreprises de détourner la loi, en signant... des accords d'entreprise.
Ce n'est pas la CGT qui fait la loi, c'est ce gouvernement d'ignares et d'idéologues sans foi ni loi.
Rédigé par : anne-marie marson | 28 mai 2016 à 22:47
@SERAYE Yves | 28 mai 2016 à 19:44
C'est de bonne guerre quand on s'est trompé comme vous, bien que très malhonnête, de renvoyer dos à dos, le moment de la déception venu, votre poulain Hollande descendu de son piédestal et l'objet de votre haine compulsive et irraisonnée, Sarkozy. Alors que ces deux présidents sont à l'opposé tant par leur personnalité que par leur cursus ou leurs actions. Sans parler de ce que l'histoire en retiendra et qui ne sera certes pas en faveur de Hollande.
Bon, la psychologie n'est pas votre fort mais quand même, renseignez-vous, y compris sur le mimétisme des jumeaux, avant d'écrire de telles âneries !
Rédigé par : Mary Preud'homme | 28 mai 2016 à 22:40
"Quelle image, en effet, pour la République, que cette exfiltration en catastrophe alors que je suis persuadé que cette personnalité, à la fois femme et ministre, aurait eu le cran d'affronter ses opposants..."
Voilà encore un bel exemple de là où nous mène le principe de précaution ?
Rédigé par : Bebop76 | 28 mai 2016 à 21:43
Hollande est encore le maître du jeu. Il va user Valls jusqu'à la corde et éventuellement le lâcher en donnant un coup de barre à gauche et en abandonnant la loi El Khomri.
Et comme l'extrême gauche est divisée, il s'imposera comme le seul capable de battre le candidat de droite.
Rédigé par : Paul Duret | 28 mai 2016 à 21:03
Ce ne sont plus des grèves ordinaires que la France connaît mais un état de semi-insurrection. L'exfiltration en catastrophe de la ministre du Travail n'est pas sans rappeler la traque de Marie-Antoinette à Versailles.
Inutile de revenir sur le laxisme et l'incohérence du Président et de son équipe gouvernementale, sur ses aller-retour entre l'extrême gauche et le centre. Ils semblent pris dans une nasse sans issue.
Après quatre ans de tergiversations pour éviter les réformes qui fâchent et de rustinage sociétal, de distributions inconsidérées, d'impôts et taxes arrivés à un niveau insupportables, à un an de l'élection présidentielle les voilà à faire du forcing pour faire passer une loi Travail, qui paraît-il devrait faire baisser le chômage. Un chômage qui aurait déjà baissé, sauf qu'en y regardant de près les chiffres entre formation de chômeurs sortis des effectifs et radiations, les résultats n'apparaissent pas aussi fiables que cela. De quoi donner un motif de parader à M. Hollande. Mais aussi un motif de doute à beaucoup.
Pas si simple la situation, car, même en restant farouchement contre les violences et les blocages radicaux je reste persuadée d'y voir la main de Bruxelles, plus que celle de nos dirigeants habituellement si couards.
Je conseille l'analyse de Natacha Polony dans Le Figaro avec laquelle je suis entièrement d'accord.
En effet, si une majorité de Français condamne le jusqu'auboutisme de la CGT, une grande partie des Français doute par contre du bien-fondé de cette loi.
Et puis comment faire accepter des baisses de salaire par la baisse du taux des heures supplémentaires par exemple quand on octroie parallèlement des avantages aux fonctionnaires. Comment faire accepter des dégressivités sur l'allocation chômage quand on vient de signer un accord intéressant avec les intermittents du spectacle ou de voter en catimini une loi sur les indemnités qui passeront de six mois à un an aux élus non reconduits dans leur mandat ?
Où est l'égalité entre Français ?
Les Français sentent toutes ces incongruités et dans leur for intérieur, ils restent méfiants sinon contre des changements qui se retourneront contre eux, ils sentent l'entourloupe.
Rédigé par : Michelle D-LEROY | 28 mai 2016 à 20:22