Pour la Primaire des Républicains, s'il n'y a pas de consensus sur les modalités de l'exercice du pouvoir dans les premiers mois pour les candidats sérieux - par exemple référendum ou ordonnances ? -, tous en revanche affichent la volonté de proposer un projet clair et détaillé qui, s'il est validé par le succès présidentiel, leur donnerait un mandat sans équivoque pour agir.
Nicolas Sarkozy "revendique de tout dire avant pour pouvoir tout faire après" (Le Figaro). L'ennui est qu'il avait formulé exactement le même engagement en 2007, et avec quel autre talent. La répétition d'une promesse qui n'a pas été tenue ne peut que faire douter de la suite.
Même si certains, dans leurs interventions ou dans leur livre, ont tenté d'être le plus précis possible en s'efforçant de "couvrir" l'ensemble des matières - je songe notamment à François Fillon et à Hervé Mariton -, ils ont cependant fait la part belle au social, à l'économie et aux finances publiques et ne se sont pas vraiment attardés sur la Justice, la sécurité et l'autorité de l'Etat.
Certes ils sont "forts en gueule", et donc superficiels dans ces derniers domaines mais je ne suis pas persuadé qu'ils aient de quoi rendre demain leur action aussi efficace que leur opposition pourrait le laisser croire. Le premier président de la Cour de cassation le déplore à juste titre. "On a beau chercher dans les différents horizons de l'action politique, la justice, bien qu'institution régalienne, ne suscite pas de projet d'ensemble" (Le Monde).
Songeons par exemple à Alain Juppé qui, dans trois livres, a donné sa vision de l'Education nationale, de l'Etat régalien et son programme économique et social. Les deux premiers, pour intéressants qu'ils soient, ne sont pas à ce point exhaustifs et bouleversants de nouveauté qu'ils puissent d'emblée être traduits en actes et en décisions. Seul le dernier complété par des entretiens substantiels avec le candidat paraît pouvoir servir de base à des réformes concrètes immédiates.
Il est incontestable que la prétention de "tout dire avant" est absurde parce que les candidats malgré les apparences ne s'intéressent pas à tout et n'ont pas, pour les sujets essentiels, de quoi élaborer une stratégie sans incertitude ni décalage.
Par conséquent il serait heureux que les campagnes présidentielles changent de style et accordent la sincérité sinon à la modestie, du moins à une lucidité ne présumant pas trop de l'avenir. On n'aura évidemment jamais une compétition qui avant l'heure cruciale tournera à une retenue prudente, à une estimation honnête de soi et de ses possibilités pratiques mais une tendance qui promettrait moins pour laisser le futur surprendre agréablement serait déjà bienvenue.
Moins de paroles trop sûres d'elles avant pour attirer le chaland mais plus de réalisations efficientes après.
Par exemple, pour ne prendre que cette controverse liée au désordre violent de ces dernières semaines, moins accabler Bernard Cazeneuve mais plus prendre la mesure de ce que pourrait être, à son tour, une certaine impuissance, déjà démontrée hier, de la droite face à l'indigne et à l'innommable. Cette interrogation nécessaire de l'intelligence : ferait-on mieux que lui ?
Tout dire avant pour, paraît-il, tout faire après ?
Cette présomption sur l'action présidentielle n'est pas moins insensée que l'arrogance qui la précède.
Le président de la République n'est pas un bon exemple. Il n'a tenu véritablement qu'une seule promesse du candidat : le mariage pour tous, et avec quels déchirements collectifs ! Pour le reste, son changement de casaque a surpris ses partisans et déstabilisé un temps ses adversaires qui n'en espéraient pas tant. Tout ce qu'il a trahi résultait plus de son libre choix que de la pesanteur de situations qu'il aurait ignorées lors de son élection. Ce hiatus est apparu intolérable parce que rien ne le laissait prévoir et ne l'imposait.
Mais, pour une présidence honnête et responsable, qui peut dénier l'obligation d'être au plus près des fluctuations d'un réel national et international, des crises fortuites, des équilibres rompus et de l'infinie diversité des malheurs ou des avancées du monde ?
Il me semble donc qu'un président de la République a pour mission à la fois de respecter son mandat, pour peu que celui-ci soit composé d'orientations simples et sans équivoque, et d'adapter sa stratégie et sa vision à l'inventivité de ce que sa charge l'oblige à subir et à maîtriser. Un gouffre entre le candidat et le président : c'est un mensonge. Une totale adhésion aux engagements passés et dépassés : c'est une stagnation, une bêtise. Une part de fidélité et une part d'empirisme : c'est une intelligence.
Face à ce risque constant, pour un président, de favoriser un pragmatisme purement opportuniste ou de s'arc-bouter sur un socle désaccordé avec aujourd'hui, une idée de Bruno Le Maire mériterait d'être examinée avec intérêt. Il souhaiterait la mise en place, au côté du président de la République, "d'une équipe dont la seule vocation sera de vérifier l'application stricte et rigoureuse de ce contrat de mandat" (Journal du Dimanche). Cette présence serait opportune dans tous les cas. Comme un observatoire attentif et objectif. Le bilan serait vite fait à l'issue du quinquennat.
Il ne faut pas, on ne peut pas, tout dire avant.
Tout faire après ?
Ce serait déjà bien de restaurer l'autorité de l'Etat, de maintenir l'indépendance de la Justice, de faire baisser le chômage et de véritablement rassembler le pays. Pas une mince affaire !
@ Achille | 27 mai 2016 à 11:5
Le succès d'un livre est parfois bien complexe. Un sujet du type emploi, chômage, reconversion, a été labouré dans tous les sens, un de plus je ne crois pas qu'il ferait vitrine.
Il est bien évident que la personnalité médiatique d'un auteur assure un minimum de ventes, vous faites allusion à certains de nos politiques qui écrivent mais qui ne vendent pas, mais là on est dans un domaine bien typé et seuls ceux qui ont fait l'actualité ont des chances de réussite. On le voit bien avec NS, ou la plume de FM.
Après il existe la curiosité malsaine, voyeurisme et tutti quanti, V. Trierweiler en est l'exemple parfait, peu connue elle a suscité une curiosité amplifiée par des médias avides de vendre du papier, qui connaissaient parfaitement le côté rondouillard et croustillant de notre Réjoui national.
Alliance de la carpe et du lapin, j'allais dire, la curiosité s'est trouvée au rendez-vous. Rédigé comme un journal intime, agrémenté de quelques bons mots du type sans dents qui n'étaient pas sans rappeler quelques romans ou films réalistes italiens.
Vous vous enflammez Achille, vous vous enflammez... Certes il est des écrivains très prolixes, mais je me souviens du faussaire peintre qui peignait à la manière de, qui dans une nuit sous contrôle judiciaire, était capable de reproduire les plus beaux tableaux au prix des plus grands.
Aujourd'hui sans la signature il ne vend plus... Complexe, Achille.
A la question du journaliste de savoir s'il y avait de ses anciens tableaux dans les musées "à la manière de", il s'est réparti d'un sourire qui en disait long sur le sujet et sur le nombre de tableaux qui restaient sans doute accrochés dans ces lieux.
Si mes souvenirs sont fidèles il avait exercé son talent pour le marchand Legros, et cela avait fait grand bruit à l'époque.
Dans l'art les réussites sont parfois bizarres et nombreuses et souvent ne sont pas celle que l'on croit. Qui connaissait P. Modiano sorti d'un contexte d'initiés ou d'un cercle ténu ?
Rédigé par : Giuseppe | 29 mai 2016 à 15:20
@Mary Preud'homme
@Jabiru
Avouez que passer de Project Director, puis Service Delivery Manager pour deux des plus grandes compagnies de services informatiques au monde, IBM puis CSC, à chauffeur/livreur pour remplacer les tapis de sol sales par des propres dans les magasins et supermarchés, est une aventure professionnelle qui ferait un excellent sujet de livre.
Bien plus intéressant que les bouquins de nos politiques qui encombrent en ce moment les rayons des kiosques de quai de gare et dont certains se vendent à quelques centaines d’exemplaires.
Ce sujet est d’ailleurs terriblement d’actualité quand on sait le sort réservé aujourd’hui à nombre de seniors qui une fois passé l’âge fatidique de 50 ans se voient conduits vers la sortie de certaines entreprises, à commencer par celles qui traitent des domaines de haute technicité.
Trouver un autre travail passé cinquante ans, même avec une haute qualification, relève du parcours du combattant. La solution est souvent comme nous le montre Jean-Christophe Jouffrey d’accepter un emploi sous-qualifié et bien sûr bien moins rémunérateur.
Le sujet a certes déjà été traité dans quelques films. Je pense notamment à "De gré ou de force" de Fabrice Cazeneuve qui est certes un peu caricatural, mais malgré tout assez révélateur du côté impitoyable du management dans certaines grandes entreprises. La direction des ressources humaines ne traite absolument pas des relations humaines avec le personnel. Ce dernier est bel est bien une ressource au même titre que l’ordinateur de bureau ou la photocopieuse.
Aussi avec sa prolixité, Jean-Christophe Jouffrey est capable de nous sortir un pavé de 600 pages sur son vécu qui sera d’autant mieux vendu que son exemple est devenu un sujet de société.
Rédigé par : Achille | 27 mai 2016 à 23:21
@Achille
Extralucide, je vous découvre !
Une consultation à prix d'ami ça vaut combien ?
Rédigé par : Jabiru | 27 mai 2016 à 19:45
"Vu votre talent pour l’écriture je suis sûr que vous trouverez un éditeur qui sera intéressé. Je lui prédis même un avenir de best-seller.
Rédigé par : Achille | 27 mai 2016 à 11:52"
Voyance virtuelle, cartomancie et numérologie à distance ! C'était la minute de l'extra-lucide Achille !
Rédigé par : Mary Preud'homme (Achille quel talon !) | 27 mai 2016 à 16:48
Si on en est venu à ce "Tout dire avant", c'est parce que la confiance en nos hommes politiques est perdue.
"Tout dire avant" sonne dans leur bouche comme un aveu de leurs mensonges passés.
Sauf que quand la confiance est perdue, elle est perdue. Ils peuvent toujours nous dire qu'ils "diront tout avant", ils peuvent aussi se mettre une plume dans le derrière, la confiance est perdue.
Rédigé par : Florence | 27 mai 2016 à 15:26
Pour dire avant ce qu'il faut faire, encore faut-il le savoir, et en tout état de cause, si on dit qu'il faut d'urgence une Thatcher, on n'est pas élu par pays des plus c... de la planète.
Le déficit de la balance commerciale dont il ne faut jamais parler creuse chaque jour un peu plus notre dette, et le jour où les taux remonteront, on confisquera une partie des comptes en banque des couillons pour la payer, les impôts fonciers rejoindront les loyers, et on ira vers les achats de franchises d'impôt pour revenir aux alleux.
Alors, le cycle entamé en 1789 sera accompli.
Allez parler de cela aux professeurs d'économie de m.... qui encombrent nos universités et les médias.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 27 mai 2016 à 15:22
@Jean-Christophe Jouffrey | 26 mai 2016 à 07:45
« C’est parce que je suis à la recherche d’un autre de ces emplois que j’ai, pour le moment, tant de temps à consacrer à commenter ce blog (ceux que j’indispose peuvent donc se rassurer, je ne suis ici que temporairement). J’en profite donc, en tentant d’exprimer le plus clairement possible ce qui est une ébauche de pensée multiple et complexe (d’où, parfois, la débauche de moyens mis en œuvre). »
Votre vie professionnelle ressemble à un roman moderne. Je pense que vous devriez utiliser le temps dont vous disposez actuellement pour écrire un livre.
Vu votre talent pour l’écriture je suis sûr que vous trouverez un éditeur qui sera intéressé. Je lui prédis même un avenir de best-seller.
Rédigé par : Achille | 27 mai 2016 à 11:52
@Jean-Christophe Jouffrey 27 mai 2016 à 00:47
"Si l’on n’a pas la prétention ridicule de convaincre tout le monde, n’est-ce pas là le véritable fruit de la discussion ?"
Vous avez raison JC. Dommage que Valls et Martinez ne vous lisent pas...
@Claggart | 26 mai 2016 à 22:54
C'est comme vous préférez ;-)
Adeo.
Rédigé par : breizmabro | 27 mai 2016 à 11:45
@breizmabro | 26 mai 2016 à 21:59
« Là... franchement... vous faites dans le Gaspary :-( »
Peut-être vous méprenez-vous sur le sens profond de ma boutade à plusieurs calembours que les personnes choisissent d’interpréter au premier degré selon leurs humeurs du moment. Et s’il y a méprise de votre part, j’en prends la responsabilité pour n’avoir pas été plus clair — peut-être par ce que j’étais trop court ? :-)
Mais il y a un sens très sérieux qui est, qu’il faut avoir la modestie, l’honnêteté et la précision d’expliciter les sources de ses pensées, pour bien montrer qu’elles ne sont pas « originales » (et j’abhorre la recherche et la prétention de l’originalité), et qu’il faut en même temps ne dédaigner aucune aide substantielle (ce qui n’est pas le cas de celui que vous citez), qu’elle soit exprimée positivement ou négativement.
En clair, nous échangeons nos vues et des plaisanteries, mais nous trouvons néanmoins le moyen d’écouter et d’interpréter ce qui se dit, et d’essayer de clarifier notre propre pensée quand nous nous pensons incompris. Si l’on n’a pas la prétention ridicule de convaincre tout le monde, n’est-ce pas là le véritable fruit de la discussion ?
Mais comme je viens de « disserter » longuement sur cette question dans une réponse à Mary Preud’homme, je m’abstiendrai d’en rajouter une couche.
Quant à la « cantonade », je me contenterai d’une constatation de type sociologique (et là, ce n’est que de l’humour) : les Grands-Bretons lorsqu’ils entrent ou sortent d’une pièce commune ne s’adressent presque jamais à la cantonade ; ce qui prouve que les Petits-Bretons (si vous me passez l’expression) sont bien plus civilisés que leurs lointains cousins. :-)
Rédigé par : Jean-Christophe Jouffrey | 27 mai 2016 à 00:47
@Mary Preud'homme | 26 mai 2016 à 21:02
Vous avez raison, et c’est précisément pour cela que je m’entraîne ici à m’exprimer et que je reçois les critiques positives et négatives (mais qui ont une substance) avec le plus grand intérêt.
Mais dans ce cas particulier, je me permets d’attirer votre attention sur ce paragraphe qui était composé de trois phrases dont la complication était grandissante en fonction de leur signification (auto-illustration stylistique du propos) et que la dernière phrase était volontairement contournée, avec une pointe d’humour, appuyée par le paragraphe suivant.
Derrière tout ce que je dis, il y a cette pensée qui est quasiment une idée fixe : nous sommes en démocratie ; le droit de vote est à 18 ans ; est-ce que l’éducation qui est fournie par l’Éducation nationale permet aux personnes qui sont armées du seul bagage du cycle secondaire de décrypter les messages des politiciens et des médias de tout bord, et d’identifier les « faux prophètes » et les charlatans ? (Cette question par ailleurs n’est pas que politique)
Pour donner un exemple non politique, comment montrer au public, tout à fait respectable, lecteur des livres des Bogdanov, que ce sont des charlatans ? Je récuse la manière de considérer comme des veaux et des imbéciles les personnes qui se trompent (à notre avis) dans leurs choix, il ne faut que s’efforcer de s’assurer qu’ils ont l’appareil critique qui leur a permis de faire un véritable choix (et de n’être pas des dupes), et ensuite de l’accepter qu’il nous plaise ou non.
C’est extrêmement difficile d’essayer de saisir soi-même et de faire saisir aux autres la complexité simplement, et il faut s’entraîner à cela, et ne pas se décourager lorsque l’on ne réussit pas immédiatement.
Quant aux citations et références que je donne, je m’efforce de ne fournir que des auteurs que l’on trouve gratuitement ou à un très petit coût sur Internet. Depuis que cette somme de livres est disponible sur de très nombreux sites, il n’y a plus aucun élitisme (culturel ou financier) à faire ces références, car elles sont accessibles à tous, quel que soit l’état de leurs finances.
La question que je me pose est, comment le public qui est sorti du cycle secondaire se munit pour émettre un jugement sur des opinions et exprimer un véritable choix démocratique. Ou est-il juste paresseux pour expliquer son ignorance ? voir Pierre Bayle, Pensées sur la Comète, in Œuvres Diverses, 1737, tome 3, p. 12 :-) Le texte est à Jean-Christophe Jouffrey | 24 mai 2016 à 20:11.
Cette constatation de Bayle est en réalité la différence qui existe entre démocratie et démagogie. Je ne continue pas plus loin, car j’ai malheureusement des volumes d’incontinence à déverser sur la question. :-)
Comme toujours, Mary, c’est un plaisir d’échanger avec vous, et vos commentaires, qu’ils me soient adressés ou non, sont toujours très instructifs.
Rédigé par : Jean-Christophe Jouffrey | 27 mai 2016 à 00:25
@breizmabro 17h59 "kenavo" vs "adeo"
Je prends encore la liberté de corriger les remarques de ma compatriote sur ces deux expressions :
1- kenavo, qui signifie littéralement "jusqu'à ce soir" (ken a vo) ne veut strictement rien dire employé seul ; on dira par exemple :
kenavo tuchant (à tout à l'heure)
kenavo ur weh arall (à une autre fois)
kenavo distro (à la prochaine)
etc.
2- adeo veut simplement dire "Adieu"
Rédigé par : Claggart | 26 mai 2016 à 22:54
@ Jean-Christophe Jouffrey | 26 mai 2016 à 20:15
"D’aucuns affirment que l’on n’est jamais trop pédant, d’autres prétendent que l’on n’est jamais trop aidé"
Là... franchement... vous faites dans le Gaspary :-(
Mais pour VOTRE version latine de "cantonade", vous le fin latiniste, pas quinze lignes ?
Je suis déçue.
Rédigé par : breizmabro | 26 mai 2016 à 21:59
@Mythomane | 26 mai 2016 à 19:23
Cher Mythomane,
Qui donc manque de confiance en soi et qui profère des mensonges ? Celui qui s’avance à découvert, sous son vrai nom, sans masque, et qui cite des circonstances qui sont vérifiables, ou celui qui s’abrite dans l’anonymat ?
Signé : Jean-Christophe Jouffrey
Rédigé par : Jean-Christophe Jouffrey | 26 mai 2016 à 21:51
@Mary Preud'homme | 25 mai 2016 à 18:50
Ce que vous dites est l’illustration de la raison pour laquelle je dis qu’il n’y a pas de lois universelles, mais des règles dont l’application dépend des circonstances (des cas) et donc, que je me revendique casuiste.
Une même action peut avoir des causes et des effets différents pour les protagonistes, et être jugée différemment par les tiers, ainsi qu’au cours du temps.
Deux petits exemples sur des glissements de sens au cours du temps : au XVIIe siècle, deux mots ont une valeur positive : la « condescendance » est de la bienveillance, et la « suffisance » indique la compétence, c’est-à-dire que l’on suffit à la tâche. On sait ce qu’ils veulent dire maintenant. On jugera des vraies valeurs d’une société où de tels mots transforment leur sens ainsi. Mais le résultat de ce jugement est sujet aussi à la règle donnée au paragraphe précédent. Et l’on pourra juger soit les personnes qui sont condescendantes, mais ne savent le faire qu’avec mépris, soit le jugement méprisant qui est porté sur des personnes réellement bienveillantes...
Voyez, de la même manière, les glissements du sens de « paternalisme », et la cocasserie de voir la ministre de l’Éducation nationale en faire l’hommage en politique, puisque dans une voix de gauche ce terme n’avait jamais été autre chose que négatif.
Mais, soit je m’étais mal exprimé, soit je vous comprends mal maintenant. Dans le premier commentaire auquel vous faisiez allusion, mon intention était de maintenir l’opposition sous l’eau, à moins qu’il y ait de sa part une intervention avec une réelle substance (ce qui n’est pas arrivé).
Dans le second cas, j’avoue que je ne voyais pas qu’il y a eu de mon côté une opposition systématique à ce que disait Savonarole, avec lequel, contrairement à Gaspary, il y a des points d’accord (avec des nuances dans l’application et l’expression) : opinion sur les Grosses têtes et la culture, ce qu’il dit aussi par exemple, pour rejoindre le sujet de cet article, à Savonarole | 25 mai 2016 à 17:50, est vrai dans un sens. Mais j’ajouterais que, dans la notion d’un contrat qui doit tout exprimer avant d’être signé (élection ou mariage), le détail des conditions et des modalités d’application des devoirs conjugaux n’est pas indiqué dans le contrat de mariage, ce qui d’une manière interne aux contractants (sans même impliquer un tiers parti) peut créer de nombreux malentendus, car il peut y avoir des imprévus, des velléités et des transformations du goût et des attentes, de part et d’autre. J’essaie de dire ses choses sans entrer dans ces mêmes détails :-). Mais encore une fois, cela veut dire que les circonstances changent, et que cela dépend des cas... Il faut donc là encore savoir s’adapter.
J’ai donc été surpris par sa réponse, et j’ai choisi d’utiliser l’humour pour répliquer. Il est vrai que l’humour peut se révéler plus tranchant et caustique qu’on ne le voudrait.
Un autre mot dont la signification change : dans une discussion, la « critique » ne se conçoit qu’au sens de critère de la recherche de la vérité, non pas comme jugement moral du bien ou du mal. Ce dernier type de critique n’est que trop présent, par exemple dans le mariage et les familles, mais aussi dans la politique, qui explique que ce deuxième sens supplante trop souvent, à tort, le premier et suscite des tempêtes dans un verre d’eau.
Rédigé par : Jean-Christophe Jouffrey | 26 mai 2016 à 21:15
@J-C Jouffrey
"Enfin, il arrive que la nature de ce dont on parle soit telle qu’on doit user de termes plus conceptuels pour décrire une réalité complexe qui devient évanescente lorsque l’on est trop abstrait, et qui s’effrite lorsque l’on se cantonne dans une vision simpliste d’un concret trop étroit"
Quelle phrase obscure !
Il me semble au contraire que plus le problème est compliqué, plus il faut s'efforcer de l'expliquer ou l'exposer simplement pour être compris. Ce que savent faire d'ailleurs les meilleurs praticiens, pour ne retenir que cet exemple.
Rédigé par : Mary Preud'homme | 26 mai 2016 à 21:02
@breizmabro | 26 mai 2016 à 17:59
Vous voyez qu’à force de nous entraider en nous corrigeant mutuellement nous faisons des progrès. ;-)
Ce qui me permet de me citer, une nouvelle fois, pour indiquer le vrai sens de cette maxime sur les vertus d’une discussion ouverte (qu’il faut savoir être à la fois pédant et aidé) :
« D’aucuns affirment que l’on n’est jamais trop pédant,
D’autres prétendent que l’on n’est jamais trop aidé. »
Rédigé par : Jean-Christophe Jouffrey | 26 mai 2016 à 20:15
@Jean-Christophe
Ce trouble, peut-être dû à différents traumatismes affectifs, pousse le mythomane à fuir inconsciemment la réalité à travers ses mensonges. Cela traduit un manque de maturité affective et de confiance en soi.
Rédigé par : Mythomane | 26 mai 2016 à 19:23
Juppé se serait trompé de 179 millions ?
Qu'est-ce que ça représente en comparaison de tout ce qu'il nous a déjà coûté, de ce qu'il nous coûte aujourd'hui et des gouffres financiers faramineux qu'il va coûter à la France si par malheur il accédait au pouvoir ?
Ces 179 millions ne sont qu'un petit acompte, un pillage de tronc d'église.
Rédigé par : sylvain | 26 mai 2016 à 19:14
@ Jean-Christophe Jouffrey | 26 mai 2016 à 14:01
"Je me contenterai de vous rappeler qu’"adeo" n’est pas du celte, c’est du latin"
Ce n'était pas le sujet. Je voulais juste vous dire que "adeo" (en breton) est un "au revoir" plus amical/familial que "kenavo" qui est un au revoir à la cantonade(*) (et sans doute pas latin ;))
En même temps je n'ai pas oublié mes années de latin dans mon internat catholique, ce qui, contrairement à vous, ne m'autorise pas à corriger le vulgum pecus.
(*) Définition, par vous, de cantonade (sur le fondement de "ce qui se qui se conçoit bien etc., etc.")
A+
Rédigé par : breizmabro | 26 mai 2016 à 17:59
Tout dire avant ?
Juppé avait annoncé une facture de 183 millions€ pour le nouveau stade de Bordeaux sans mentionner une subvention de la ville de 17 millions€.
Les Bordelais vont être heureux d'apprendre que leur maire s'est trompé de 179 millions€ puisqu'il leur en coûtera plus de deux fois plus...
On a souvent vanté les mérites d'un édile qui avait su redonner du lustre à sa ville... mais au prix de dépenses qui plombent les impôts locaux !!
Avant de s'enflammer pour ce vieux cheval de retour, il convient de garder en mémoire ses turpitudes et ses incohérences...
http://www.lequipe.fr/Football/Actualites/Alain-juppe-se-serait-trompe-sur-le-cout-du-nouveau-stade-de-bordeaux/681954
Rédigé par : caroff | 26 mai 2016 à 17:05
@scoubab00 |e 26 mai 2016 à 11:17
« …De Gaulle revenu au pouvoir en 1958, estimée condisciple, a longtemps hésité à propos de l'Algérie. Dire que le retraité aux deux étoiles a "menti" est sujet à caution. Il a pensé au statut d'autonomie et puis, voyant peu à peu que les succès militaires indiscutables ne calmaient pas les civils, bien au contraire, il s'est résolu à l'indépendance.… »
Totalement d’accord avec vous, car son origine sociale - formation et culture - ne le prédisposait nullement à consentir à l’indépendance de l’Algérie. Mais face à une situation sans issue tant militaire - on gagnait des batailles mais pas la guerre - que politique (il tenta bien entre autres diverses formes qui n’aboutirent pas), il dut se résoudre par pragmatisme et lucidité - ce à quoi on reconnaît un chef d’État digne de ce nom - à faire fi de ses sentiments personnels. Tous les témoignages de ceux qui l’ont côtoyé longuement à cette époque, vont dans ce sens.
Parler de mensonge calculé sciemment est erroné, voire injurieux à son égard. Cela car on oublie de dire que quasi tous les ultras de l’Algérie française ne retenaient de ses propos que ce qui les confortait quitte à leur donner un sens qu’ils n’avaient pas. Son célèbre « je vous ai compris » prononcé a Alger ne signifiait nullement « je suis pour l’Algérie française », certes il était ambigu et pouvait prêter à toutes les interprétations mais utiliser ce propos pour démonter - tel que le firent et le font encore tous les ultras de l’Algérie française - le mensonge et la turpitude du général, cela relève de l’aveuglement partisan et de la mauvaise foi.
Un pointe est à souligner chez les militaires qui entrèrent en dissidence, ils étaient obsédés par la guerre d’Indochine. Pour eux nationalisme algérien et FLN = communisme, ce qui était faux et cette erreur d’appréciation politique flagrante les conduisit à une position sans issue politique viable.
Rédigé par : Trekker | 26 mai 2016 à 16:20
@Achille
Il faudrait que tous ces « bavards » aillent passer quelque temps sur Twitter. On y apprend à exprimer l’essentiel de sa pensée en 140 caractères.
Vous passez d'un extrême à l'autre.
Je ne suis pas un adepte de Twitter, mais d'après ce que je crois savoir, ces 140 caractères sont la source obligée de nombre de « petites phrases » plus que contestables.
Cette manie de rechercher la « petite phrase » est lamentable, surtout dans le monde de la politique, la concision portant obligatoirement à l'exagération en interdisant l'expression d'une nuance.
Que monsieur Juppé ou madame Michu expriment leur pensée -ou plutôt leur opinion en 140 caractères ne nous intéresse pas dans la mesure où l'essentiel réside dans l'argumentation qui normalement donne une consistance à cette pensée, à supposer qu'elle existe.
Enfin, que les gens qui sont incapables de lire et de comprendre un texte de plus de vingt lignes - je crois que c'est une des définitions de l’analphabétisme - lisent des bandes dessinées.
Rédigé par : Exilé | 26 mai 2016 à 15:25
@breizmabro | 26 mai 2016 à 08:40
« Second degré ou pas le fait est là : c'est plus fluide ;-) »
Vous oubliez que je m’étais ensuite contredit, en parlant du « fait » juridique. On peut différencier, l’« événement » qui n’a pas d’agent identifiable, au « fait » qui demande un agent, et à la fabrication pour qui il faut en plus une matière.
Vus avez donc raison (comme d’habitude) de parler de fait : car il y a à la fois des agents (les grévistes bloqueurs), et un manque d’agents (de police) pour débloquer. ;-)
@breizmabro | 25 mai 2016 à 16:25
« Ne perdez pas votre temps en quinze paragraphes cher JC Jouffrey, pour me donner un cours sur l’étymologie du mot “credo” »
Je me contenterai de vous rappeler qu’« adeo » n’est pas du celte, c’est du latin.
Mais faut-il vraiment nous dire Adieu (A Deo) ? :-)
Rédigé par : Jean-Christophe Jouffrey | 26 mai 2016 à 14:01
@Achille 26 mai 08:59
Bonjour,
Je serai très brève.
Coluche a compris et a vu juste avant 1986. Depuis, trente ans se sont écoulés et aujourd'hui on est en plein dedans.
- La démocratie, c'est cause toujours :
(Aujourd'hui, l'art. 49.3 est devenu à la mode ?)
- La dictature, c'est ferme ta gueule :
(Un Ministre ou un Général ça ferme sa gueule ou ça s'en va).
En France, la vérité n'est donc pas bonne à dire avant ?
J. Chirac a dit deux choses contradictoires :
Si je devais dire la vérité, je ne serais jamais élu Président.
Quelques mois plus tard le même déclare :
Je voudrais dire que les Français aspirent à plus de vérité.
Allons donc, et ça continue ! Les technocrates et les politiques ont plus d'un tour de passe-passe dans leur tête et trouveront toujours le moyen de détourner les vérités derrière leurs mots et chiffres très savants tant ils ont été conditionnés à l'ENA (École nationale des ânes) pour nous faire tourner en bourrique.
A qui faire confiance en 2017 ? Il n'y a pas d'homme providentiel. Il ne nous faut compter que sur nous-mêmes.
Bonne journée à tous.
Rédigé par : ellen | 26 mai 2016 à 11:17
@ Lucile [19:44]
De Gaulle revenu au pouvoir en 1958, estimée condisciple, a longtemps hésité à propos de l'Algérie. Dire que le retraité aux deux étoiles a "menti" est sujet à caution. Il a pensé au statut d'autonomie et puis, voyant peu à peu que les succès militaires indiscutables ne calmaient pas les civils, bien au contraire, il s'est résolu à l'indépendance. Pragmatiquement vôtre.
"Teflon" Tony a peut-être menti, lui, à propos de l'Irak mais étant donné qu'un politique de haut niveau britannique, au contraire de ce qui se passe en France, reste à la retraite, sa "réputation" ne va pas beaucoup en souffrir. De toute façon, si l'Algérie a longtemps eu partie liée avec la France, que dire du Royaume-Uni vis-à-vis des Etats-Unis ? Atlantiquement vôtre.
Rédigé par : scoubab00 | 26 mai 2016 à 11:17
@ Jérôme | 26 mai 2016 à 08:02
Vous ne pouvez discuter qu'avec des gens qui sont prêts à... discuter, c'est-à-dire à faire des concessions pour aller vers le bien commun.
Il est par exemple impossible de discuter avec des syndicalistes professionnels dont la seule réponse est et sera "NIET".
J'estime que, dans le système actuel, un gars qui a été élu a la légitimité pour appliquer son programme.
Dans une démocratie normale, l'opposition peut faire des propositions constructives pour amender et modifier certains points du programme, au lieu de systématiquement tout rejeter en bloc.
Mais nous sommes là au coeur de l'idéologie degôche :
- la gauche est le camp du bien,
- les autres représentent le mal
- on ne discute pas avec le mal, on le combat et on l'élimine.
Rédigé par : PhD | 26 mai 2016 à 10:48
« Faut-il tout dire avant » ?
Question que l’on pourrait faire suivre par une autre.
Un gouvernement a-t-il une obligation de résultats ou de moyens ?
Lorsqu’on rend visite à un médecin, on sait très bien que celui-ci n’a pas obligation de résultats, tant le corps ou le mental sont complexes et largement inconnus. Mais on peut quand même lui demander de ne pas faire des promesses de guérison inconsidérées, et de ne pas prescrire l’amputation de la jambe droite après avoir tenté de soigner un rhumatisme à l’épaule gauche pendant quatre ans.
Métaphoriquement c’est un peu le comportement du docteur Hollande.
Le dilemme entre l’obligation de résultats ou de moyens se retrouve en politique, la complexité du corps social et de l’économie dépassant non seulement les moyens dont disposent ou pas les politiciens mais aussi leurs compétences.
Reste évidemment que les promesses de guérison du corps social, qui ne justifient que le dépassement d’honoraires sous forme d’impôts, sont rarement réalisées.
Un médecin dont les moyens donnent peu de résultats perd ses patients, au propre et au figuré.
Un politicien dont les résultats ne correspondent pas aux promesse et encore moins aux espérances perd ses électeurs, qui restent en vie malgré leur désespoir, et c’est ce qui arrive à F. Hollande.
Poursuivant la métaphore médicale, dans les cas désespérés il arrive qu’on s’adresse à des guérisseurs qui n’ont pas beaucoup de moyens, mais parfois des résultats qui relèvent du miracle.
C’est peut-être le statut des partis dit populistes, qui portant l’espoir d’une guérison sans moyens sont l’ultime recours de ceux qui ne voient pas leur condition s’améliorer.
Rédigé par : Tipaza | 26 mai 2016 à 10:40
Merci, Jean-Dominique... je partage votre analyse : rien de tel qu'un retour au cul des vaches pour prendre conscience de la vanité de beaucoup de choses... y compris de se prendre un râteau par une actrice...
Rédigé par : sbriglia@JDR | 26 mai 2016 à 09:48
@Jean-Christophe Jouffrey
Je viens de vous lire et je suis convaincu.
Je vous lirai avec plus d'attention maintenant !
P.S. : « Demandez et on vous donnera ; cherchez, et vous trouverez ; frappez, et on vous ouvrira, car quiconque demande reçoit, qui cherche trouve, et à qui frappe, on ouvrira. »
Rédigé par : Popeye | 26 mai 2016 à 09:37
"S'approprier cette consignation est inadéquat voire inapproprié"
Eh bien moi je m'"approprie" (sic) les "consignations" (resic) pour, avec le produit, m'acheter des carambars...
Quant aux "consignes" elles sont fermées depuis longtemps...
Rédigé par : sbriglia | 26 mai 2016 à 09:35
Caroff a dit, à juste titre :
"Juppé est plus enclin à s'en prendre au FN qu'aux socialistes ou aux frontières de gauche : c'est juste un constat !"
On l'a dit et redit, Juppé est un caméléon, une girouette collabo du système gauchislamiste fachocialiste ; il cire les babouches de imams et préfère condamner les gendarmes de Sivens sans jamais dire un mot contre les casseurs gauchistes. Ce triste sire risque de nous reconcocter un programme Hollande bis s'il est élu ; ça prouve encore et encore que ces gens-là n'ont qu'un seul but : s'accaparer la bonne gamelle du pouvoir, sachant que s'ils en sont chassés ils toucheront à vie de bonnes retraites dorées ; peuple crétin qui mérite ses malheurs, son chômage, sa justice pourrie complice des casseurs et tueurs de flics, sa longue descente aux enfers et ses "Juppé".
Antifas, No Borders, Black Blocs, Zadistes, CGT, SUD, valets européistes, justice gauchiste, même combat : mettre le chaos en France !
Ils ont de la chance nos chers nazillons gauchistes antifas, avoir de tels alliés de poids, aussi solides :
- Le tribunal administratif qui a ordonné de relâcher les casseurs l'autre semaine.
- Et maintenant la justice qui relâche les présumés innocents tueurs de policiers présumés incendiaires de voiture de police avec pour présumé-but de cramer les deux flics.
Avec "ça" comme complices ils ont une autoroute devant eux pour détruire le pays.
Rédigé par : sylvain | 26 mai 2016 à 09:11
M. Valls a privilégié l'autoritarisme à la pédagogie. Mon petit doigt me dit qu'il va devoir, dans les prochains jours, s'inscrire à Pôle Emploi.
Et dans son cas les prud'hommes ne peuvent rien pour lui.
Rédigé par : Jabiru | 26 mai 2016 à 09:05
@eileen | 26 mai 2016 à 05:34
« Il y a deux ou trois ans Monsieur Bilger a fait une recommandation, celle de veiller à ne pas poster des commentaires longs.
S'approprier cette consignation est inadéquat voire inapproprié. »
Il faudrait que tous ces « bavards » aillent passer quelque temps sur Twitter. On y apprend à exprimer l’essentiel de sa pensée en 140 caractères.
Excellent exercice pour être concis.
Rédigé par : Achille | 26 mai 2016 à 08:59
@ Marc GHINSBERG | 25 mai 2016 à 17:04
Second degré ou pas le fait est là : c'est plus fluide ;-)
"Je crois que l’utilisation abusive de "fait", pour dire "événement", provient de ce que "fac" a été utilisé pour indiquer les résultats d’une expérimentation scientifique".
Bon, ça c'est dit ;-)
Rédigé par : breizmabro | 26 mai 2016 à 08:40
Bonjour Philippe,
Bonjour Marc Ghinsberg et Jean-Christophe Jouffrey
Je rebondis sur vos propos concernant les pourcentages obtenus lors des élections par les candidats.
Si l'on considère un candidat ayant obtenu au premier tour 25% de voix sur un pourcentage de votants de 70%, c'est déjà peu.
Si l'on considère par ailleurs que ces pourcentages sont donnés sur la base des votes non nuls et non blancs, cela fait encore moins. Imaginons que 20% des bulletins soient nuls ou blancs, nous descendons à 80% de 70% soit, corrigez-moi si je me trompe, un petit 56% de votants effectifs. Ca va nous faire un petit, un petit, je ne suis pas fort en calcul, 14% de votes "pour".
Et sur ce pourcentage, combien votent par réflexe plus que par adhésion ?
C'est pourquoi les rodomontades liées à la légitimité me font toujours sourire.
Et c'est aussi ce qui, à mes yeux, valide la propos de M. Sorman répondant à M. Gollnisch, ce dernier lui assénant qu'un vote gagné donnait tout pouvoir à l'élu de réaliser son programme, que le propre d'un démocrate est de savoir continuer à discuter même après une "victoire" électorale.
De la discussion doit sortir l'action, ce n'est pas facile, c'est un euphémisme, quand personne n'est d'accord. Nous sommes quelques millions à tous posséder un point de vue infiniment plus pertinent que celui de notre voisin, et je reconnais que la tâche pour nos politiques, même si je n'ai pas grande estime pour eux, n'est pas aisée.
Ce blog est un excellent exemple de cette difficulté, les uns pratiquant l'humour, le badinage, quand d'autres le sérieux, la gravité, d'autres l'agressivité, la méchanceté, quelques-uns la réflexion et le dialogue, chacun s'échangeant parfois les rôles avec plaisir.
Et tout ça, bien sûr, pour des idées, les nôtres, dont la pertinence nous semble plus évidente que celle du co-blogueur.
Il est donc plutôt sain d'avoir un programme intelligent et clairement exprimé, qui sera une base de travail et de discussion si victoire il y a, le tout étant d'avoir conscience qu'un programme ne peut être qu'une base de discussion et pas un catalogue de commandes livrées à réception du chèque en blanc électoral.
Rédigé par : Jérôme | 26 mai 2016 à 08:02
@ popeye | 25 mai 2016 à 18:34
« Seulement il faut que vous sachiez que vos pensées ne sont pas toujours claires et s’égarent à tel point que l’on ne comprend plus rien ! »
Je ne le sais que trop, et je vous remercie de me le rappeler. C’est bien pour cela que je tente de m’exprimer ici en essayant d’avoir des dialogues d’échanges, en lisant aussi attentivement que possible ce qui se dit, y compris les critiques.
Le thème de cet article est de savoir s’il faut détailler son programme, avant de passer à l’action, qu’on le suive ou non par la suite : je vais donc une fois de plus m’étendre plus qu’il n’est besoin. :-)
J’essaie de faire passer mon expérience de la complexité que j’ai eu la possibilité d’observer, en m’enrichissant ici aussi de ce que j’y trouve, et en prenant acte de mes tentatives infructueuses.
Parfois il est possible de faire bref. D’autres fois, il faut faire plus long pour tenter de saisir des nuances. Enfin, il arrive que la nature de ce dont on parle soit telle qu’on doit user de termes plus conceptuels pour décrire une réalité complexe qui devient évanescente lorsque l’on est trop abstrait, et qui s’effrite lorsque l’on se cantonne dans une vision simpliste d’un concret trop étroit. Voilà que je recommence ! :-)
C’était un autre début d’explication de cette phrase de notre hôte : « Dès lors que l’analyse du singulier s’accorde avec une pensée sur le pluriel et que le particulier impose en quelque sorte le général, rien n’est insignifiant. »
Si je semble parler parfois comme si je savais tout (et comme je suis très sûr de l’ignorance profonde que j’ai de la plupart des choses, ce n’est certes pas mon intention), c’est que j’ai eu la chance de recommencer plusieurs fois ma vie, et de travailler sur presque tous les continents, et avec des équipes de tous les continents. Pour illustrer cette variété, aussi rapidement que possible, mais avec suffisamment de détails pour faire saisir mon propos, je décrirai deux des dernières sources de mon expérience.
Dans mon avant-dernière « incarnation » (la plus longue, environ une vingtaine d’années), j’étais Project Director, puis Service Delivery Manager pour deux des plus grandes compagnies de services informatiques au monde, IBM puis CSC, avec comme clients de grands groupes internationaux. Pour mon dernier client, une des divisions européennes d’Arcelor Mittal, j’avais la responsabilité du parc informatique dans plus d’une vingtaine de sites (oui, oui, Gandrange en faisait partie, j’y allais après Sarkozy et Hollande, mais mon passage n’a pas fait plus d’effet !) à travers de nombreux pays européens, de l’Espagne à la Pologne (mon bureau principal étant au Luxembourg), avec une centaine de personnes travaillant pour moi.
Puis la mondialisation m’a rejoint, et de vagabond que j’étais, m’a laissé « planté » à Copenhague (mais toujours sans racines), lorsque mon employeur décida que quelqu’un d’autre dans les Pays baltes, ou en Inde, pouvait faire mon travail, avec trois fois moins d’expérience, en étant payé une fraction de mon ancien salaire :-)
J’ai alors découvert que, passé cinquante ans, pas un des nombreux CV que j’envoyais n’a reçu de réponses, et je suis devenu un nouveau prolétaire, avec la précarité des emplois temporaires manuels les moins qualifiés : le dernier de ses emplois était chauffeur/livreur pour remplacer les tapis de sol sales par des propres, dans les magasins, supermarchés, entreprises, etc. Ce qui est l’équivalent masculin de femme de ménage.
Mon intention n’est pas de faire pleurer dans les chaumières, car je n’ai pas de rancune, et je considère ce qui m’arrive (et qui est arrivé à bien d’autres plus méritants que moi) comme une expérience sociologique des plus passionnantes. D’autant plus qu’une autre de mes maximes est : « Il n’y a pas de sots métiers, il n’y a que des personnes qui les pratiquent sottement. » :-)
Je ne raconte cela que pour faire comprendre, je l’espère, que je ne regarde personne de haut : le seul genre de fierté que j’ai, est de faire de mon mieux tout travail dont j’ai la responsabilité, quelle que soit sa nature.
C’est parce que je suis à la recherche d’un autre de ces emplois que j’ai, pour le moment, tant de temps à consacrer à commenter ce blog (ceux que j’indispose peuvent donc se rassurer, je ne suis ici que temporairement). J’en profite donc, en tentant d’exprimer le plus clairement possible ce qui est une ébauche de pensée multiple et complexe (d’où, parfois, la débauche de moyens mis en œuvre).
Si je n’y arrive pas toujours (et c’est pourquoi j’apprécie toutes les critiques), je ne me décourage pas, et je me remets au travail : « c’est en bûchant qu’on devient bûcheron ». Ou, pour reprendre une plaisanterie bien connue de la Grande Guerre : « Le détroit des Dardanelles ? Pour y passer, on y bosse fort. »
Rédigé par : Jean-Christophe Jouffrey | 26 mai 2016 à 07:45
Il y a deux ou trois ans Monsieur Bilger a fait une recommandation, celle de veiller à ne pas poster des commentaires longs.
S'approprier cette consignation est inadéquat voire inapproprié.
Rédigé par : eileen | 26 mai 2016 à 05:34
Sbriglia, je ne sais trop si je vais à Canossa, ni si c'est à gauche ou à droite mais j'ai toujours pensé ainsi. Par période, j'ai porté des lunettes, non pour y voir mieux, ni moins bien, juste différemment, puis je les ai enlevées, puis remises. En ce moment, vous le devinez, je les ai ôtées mais je ne jure pas de ne pas les reprendre un jour.
J'ai toujours pensé que la politique est envahissante et qu'elle l'est d'autant plus aisément qu'elle est addictive. A certaines périodes où j'avais l'oreille de quelques politiques, il m'est arrivé plus que fréquemment de m'insurger contre ce prurit de vouloir tout résoudre. Certains parcours en voiture étaient cauchemardesques, telle situation, tel panneau publicitaire, telle gêne pour un passant : "Ah, il faudrait résoudre ça quand même !" Et moi de supplier : "Fous-leur la paix, laisse-les se débrouiller, pas besoin d'un arrêté/décret/loi". Je n'ai jamais vu de gens aussi indignés du quotidien que les responsables politiques ! Ils sursautent du matin au soir, bondissent sur les téléphones pour interpeller le collègue ministre sur ce qu'ils viennent d'entr'apercevoir dans le rétroviseur.
Mais en même temps, j'ai bien entendu des électeurs, soit pour faire les marioles, soit parce qu'ils étaient démunis, revendiquer du politique une action de portée générale pour une situation particulière. Un accident de vélo, ça se règle avec un feu rouge me disait le maire d'une grande ville, "10 000 euros, pas cher pour avoir la paix avec les mères du quartier !"
Les gens réclament de la politique, ils en veulent matin, midi et soir, au coin de la rue et à la télé. C'est un véritable frein au progrès d'une société.
Rédigé par : Jean-Dominique@sbriglia | 26 mai 2016 à 02:21
@Alex paulista
Juppé est plus enclin à s'en prendre au FN qu'aux socialistes ou aux frontières de gauche : c'est juste un constat !
Il pactise en effet avec l'imam Oubrou à Bordeaux et se prononce souvent sur une religion qu'il ne connaît pas, comme l'immense majorité des élus!
Sans décoder, je suis suffisamment clair !!
Rédigé par : Caroff | 25 mai 2016 à 23:46
S'il y a un qualificatif qui messied à ce blog, c'est bien celui de familial. Ce n'est nullement une critique, juste une constatation.
Tous les genres ont leur intérêt, y compris celui du blog familial (au sens figuré, j'entends bien). Mais celui-ci appartient à un autre.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 25 mai 2016 à 22:49
@ Yves SERAYE, Jean-Christophe Jouffrey
On a tous été nouveau un jour et notre style passé au crible, difficile de plaire à tout le monde. Nous nous en sommes remis. Nous sommes sans doute nombreux à apprécier votre arrivée. La plupart d'entre nous sommes capables et désireux de lire au-delà de cinq lignes et de nous adapter à des styles différents.
Rédigé par : Lucile | 25 mai 2016 à 21:07
@ Paul Duret | 25 mai 2016 à 17:30
"Serait-ce trop demander que de le voir accompagné pour chacune des grandes fonctions de l'Etat par une personne qui serait responsable d'un domaine, pourrait s'engager et qui de facto, deviendrait ministre ?"
Il me semble que c'est peu ou prou ce que propose François Fillon
Rédigé par : PhD | 25 mai 2016 à 20:48
@caroff | 25 mai 2016 à 18:35
"Au moins tous ceux qui voteront pour lui (s'il advenait qu'il fût au second tour) ne pourront pas se plaindre qu'ils ne savaient pas : lutter contre le FN, pactiser avec l'islam conquérant et suivre les directives de Bruxelles, de Washington et de Berlin..."
Je décode :
"Pactiser avec l'islam conquérant" et "lutter contre le FN" c'est pour vous la même chose. D'ailleurs "islam conquérant" est pour vous une tautologie.
L'islam des autorités officielles d'Alger, à vous comprendre, serait le pire !
Vous êtes un tract vivant pour Alain Juppé.
Rédigé par : Alex paulista | 25 mai 2016 à 20:42
La plus vénérée des pensées est celle des nombreux bouddhas, le plus connu demeure le fondateur du bouddhisme, Siddhārtha Gautama.
Qui après de nombreuses années de recherches et d'abstinences découvrit l'illumination et voyant de simples pêcheurs sur un fleuve (peut-être rivière), comprit que tout était lié à :
"la voie du milieu"
C'est-à-dire ne rien voir, ne rien entendre, ne rien dire et accepter toutes les misères imposées pour ne plus avoir à les subir à nouveau !
Nos esprits ne sont pas adaptés à cela nous préférons dire et souffrir et attendre que demain illumine nos esprits !
La sagesse est contraire à la violence et nous sommes les esclaves de cette violence sans pouvoir nous en libérer !
Peuple condamné, accepte ta déchéance ou révolte-toi.
Rédigé par : Siddhārtha | 25 mai 2016 à 20:13
@Exilé | 25 mai 2016 à 19:14
Excellent mon brave, continuez.
Rédigé par : Savonarole | 25 mai 2016 à 19:51
Certains menteurs seront pardonnés, d'autres pas. De Gaulle a beaucoup menti pour se faire élire, en faisant croire qu'il garderait l'Algérie française, alors qu'il savait déjà qu'il lui donnerait son indépendance. En revanche, Tony Blair qui a menti au peuple anglais pour faire entrer son pays en guerre aux côtés des Américains verra sa réputation définitivement grillée dès que le rapport Chilcot sera rendu public. Maintenant, les Anglais sont indignés, et disent "il nous a menti". Mais pourquoi n'ont-ils écouté que lui, à l'époque ? Il y avait bien des voix discordantes.
Quand on a vu Hollande faire sa campagne en copiant Mitterrand servilement, jusqu'à reproduire ses gestes et ses mimiques, on ne pouvait ignorer que c'était d'une certaine façon un "copy-cat", un illusionniste. Mais à l'époque, les media le trouvaient attendrissant !!
Nous sommes aujourd'hui dans une telle situation que cette question ne me paraît pas centrale. Nous avons besoin de gens qui sachent manœuvrer au milieu des problèmes et qui puissent enrayer la descente aux enfers dans laquelle nous sommes happés. Certes il est nécessaire qu'il soit fiable, mais nous pouvons comprendre qu'il est parfois utile pour un dirigeant de doser les informations qu'il donne.
(Un détail qui n'a rien à voir : je me demande si je suis la seule à avoir mal aux oreilles quand j'entends Valls dire "aujourd'hui". À tous les coups il prononce "au-jor-d'hui").
Rédigé par : Lucile | 25 mai 2016 à 19:44
@Jean-Christophe Jouffrey | 25 mai 2016 à 17:56
Cher internaute de ce blog dont le père bien-aimé est Philippe.
Certainement le meilleur lieu de rencontre des pensées grâce à la fée Internet.
En petit dernier, je vous assure que je suis ravi de participer sans en avoir peut-être les qualités et si mon ego devait être pris au piège des critiques cela m'enthousiasmerait à dire peut-être ce que je ne pense pas !
Allez courage et bonne nuit Jean-Christophe.
Rédigé par : Seraye Yves | 25 mai 2016 à 19:38
@Savonarole
C'est un blog d'humeur, presque familial, les pisse-copie sont malvenus.
Et je le répète, plus de cinq lignes, cauchemar assuré.
Soyez simples. Vous serez lus.
Juppé & Cazeneuve pas terribles. Stop. Politiquement répulsifs et genre charlatans. Stop. Ne puis développer. Stop. Merci à CGT bloquer singeries fouteballistiques. Stop. Enfin plus de circulation. Stop. Pouvoir dormir tranquille. Stop. Ça va mieux. Stop. Vous satisfait ? Stop.
Rédigé par : Exilé | 25 mai 2016 à 19:14
@Jean-Christophe Jouffrey | 25 mai 2016 à 17:56
Vous semblez avoir compris à l'inverse de mon propos l'allusion au maître nageur sauveteur, qui faisait suite (ironiquement j'en conviens) à votre affirmation selon laquelle vous vous abaissiez volontairement pour rehausser votre interlocuteur... (sous-entendu qui n'est pas à la hauteur et risque de se noyer !) - jouant en quelque sorte les sauveteurs...
Rédigé par : Mary Preud'homme | 25 mai 2016 à 18:50
Hors sujet : ce matin à 5 heures, j'ai fait le plein chez BP sur la nationale 104, pour m'élancer vers ma chère Catalogne, cela m'a pris 15 minutes, pas plus.
CGT ou pas, les Français ont besoin d'un immense coup de pied au derrière.
À cette heure glauque, on n'y voit que des noirs, arabes, pakis, qui font le plein pour rejoindre leurs chantiers en Kangoo Peugeot, aucune BMW, aucune Porsche. J'en menais pas large avec ma Mazda MX5 cabriolet.
La CGT se tire une balle dans le pied.
Fâcher le bourgeois et le prolo, c'est un comble.
Rédigé par : Savonarole | 25 mai 2016 à 18:39