Il y a eu de multiples traîtrises en politique.
Nicolas Sarkozy abandonnant Jacques Chirac pour Edouard Balladur, Jacques Chirac faisant battre Valéry Giscard d'Estaing au second tour de l'élection présidentielle en 1981, Eric Besson offensé par Ségolène Royal rejoignant en urgence l'équipe de Nicolas Sarkozy en 2007, Emmanuelle Cosse devenant ministre sans prévenir EELV, Jacques Chirac prenant le parti de Valéry Giscard d'Estaing contre Jacques Chaban-Delmas, et ainsi de suite. L'Histoire serait longue de ces glissements, de ces ruptures ou de ces reniements.
Ils nous choquent la plupart du temps car sous l'apparence des idées et la force prétendue des convictions, les intérêts personnels dominent. Il nous est insupportable de deviner la vérité nue et l'ambition éclatante derrière les beaux discours et les postures éthiques.
Pour les exemples que j'ai cités, nous connaissons tous les justifications que ces transfuges ou ces tacticiens ont invoquées pour que la vie publique ne les retienne pas exclusivement pour des traîtres, des manoeuvriers vulgaires et égoïstes mais surtout comme des personnalités lucides ayant su choisir, pour la France, la cause qui convenait, l'homme qu'il fallait.
Aujourd'hui, du temps a passé et plus personne n'est réellement dupe : sous la politique, il y avait d'abord soi.
Depuis que nous suivons de près le parcours d'un François Baroin qui, après un long silence, est devenu le président de l'Association des Maires de France (AMF), on se trouve face à un itinéraire, une volonté et une personnalité sans équivoque : il faut faire battre Alain Juppé.
Il est en effet certain que François Baroin va officiellement déclarer son adhésion à Nicolas Sarkozy pour la primaire LR (Le Monde, Le Figaro).
Il y a quelques mois il avait eu le culot d'affirmer que les Français attendaient impatiemment en 2017 un nouveau duel entre François Hollande et Nicolas Sarkozy. Cette absurdité de pure complaisance a été vite balayée.
Pourquoi le maire de Troyes n'entre-t-il cependant pas dans la catégorie des caricatures auxquelles j'ai fait allusion et qui tentaient de faire passer pour des concepts ce que leur subjectivité impérieuse leur conseillait ?
Parce que François Baron n'a jamais dissimulé, hier comme aujourd'hui, ce qui sur le fond le séparait de Nicolas Sarkozy et qui n'est pas mince.
Parce que François Baroin n'a jamais cherché à démentir l'information selon laquelle Nicolas Sarkozy le nommerait Premier ministre en échange de son important soutien et de son influence que le second juge déterminante.
Parce que François Baroin s'est ouvertement expliqué à plusieurs reprises sur le fait que Juppé lui inspirait une hostilité inexpiable depuis qu'il l'avait limogé du gouvernement en 1995 et qu'il ne l'avait pas appuyé pour Bercy en 2011.
Parce que François Baroin, depuis le début, joue franc-jeu et que loin de déguiser ce qui le meut, il l'explicite. Au lieu d'occulter ses ressorts intimes, il les met en évidence presque avec fierté, tant le cynisme disparaît dès lors que le double langage du noble affiché mais du sordide occulté s'efface au profit de considérations transparentes fondées sur le seul ressentiment et le profit escompté.
Cette démarche de François Baroin, éclatante, est d'autant plus surprenante de sa part - donc irrésistiblement poussée par son for intérieur - qu'elle le met en contradiction avec Jacques Chirac qui a été pour lui, à la suite de la mort de son père, une sorte d'autorité bienveillante, chaleureuse et efficace. François Baroin d'ailleurs n'a jamais caché ni sous-estimé ce lien.
Quand on sait ce que Nicolas Sarkozy a fait subir à son mentor, presque son père spirituel, il faut admettre que sa haine de Juppé compte davantage que sa fidélité à Jacques Chirac.
François Baroin va, dans le camp de Nicolas Sarkozy, se retrouver aux côtés d'ambitieux de haute volée comme Laurent Wauquiez. Ils n'auront pas l'impudeur tranquille de François Baroin pour nous communiquer leurs motivations profondes. Ils se réfugieront derrière la droite contre la gauche.
Si je fais un sort à François Baroin, cela tient d'abord au constat qu'en général, derrière l'idéologie et les options politiques, une personnalité, ses humeurs, ses forces ou ses faiblesses veille et inspire. François Baroin met cartes sur table et refuse tout simulacre. Sa détestation de Juppé, ses blessures de 1995 et de 2011 sont présentes, exacerbées. Elles prennent encore toute la place.
Je crois aussi qu'une forme d'immaturité politique pourrait m'être reprochée précisément parce que j'ai sans doute toujours surestimé les tendances intimes, la psychologie, les élans personnels au détriment de la superstructure des idées et des programmes. En même temps, de plus en plus, l'électeur choisit un homme ou une femme davantage qu'un président : le statut de celui-ci ne dissimule plus sa réalité humaine. Pour le meilleur comme pour le pire.
Alain Juppé et son équipe disent ne pas avoir peur de François Baroin. Au moins ils ne pourront pas lui reprocher, dans un monde qui cultive l'hypocrisie comme une obligation tactique, une franchise quasiment suicidaire si l'avenir tourne mal pour son champion élu non pas pour lui mais contre un autre.
Mais battre Juppé, ce n'est Baroin !
Il faut être bien naïf pour croire au ralliement de Baroin à Sarkozy, au motif que ce dernier, fin renard, lui aurait réservé en cas de victoire le poste de Premier ministre. Mon œil ! Ce serait sans compter sur Wauquiez et quelques autres beaucoup plus proches idéologiquement de l'ancien président et qui ont l'avantage de la fidélité, eux. En outre, contrairement à Baroin, ceux qui sont sur la ligne de Wauquiez n'auraient pas automatiquement le Front national dans les pattes ! Ce que Sarkozy habile tacticien ne saurait perdre de vue en cas de victoire aux prochaines présidentielles... On le verrait mal alors amorcer son mandat en se mettant un tel boulet que FB au pied...
Les François par ci et les François par là, y'en a ras la casquette !
On imagine plutôt un Baroin opportuniste monnayant son ralliement par dépit, quitte à revenir à Juppé si jamais ce dernier lui promettait monts et merveilles, encore mieux que Nico...
Perso, le ticket Sarkozy/Wauquiez me paraît beaucoup plus plausible et jouable que celui avancé par les médias qui, à partir d'une simple rumeur au conditionnel échafaudent tout une stratégie, bien souvent sans queue ni tête et en pure perte !
Rédigé par : Mary Preud'homme | 07 juin 2016 à 16:08
@Friedrich | 06 juin 2016 à 21:52
"Baroin, droit dans ses bottes, discret, sincère, qui commence aussi à gêner"
Voilà deux nouvelles qualités qui vous font un bon Premier ministre, c'est l'évidence même. J'ignorais... je croyais jusqu'ici que c'était le portrait d'un gendre idéal.
Face à Madame Merkel, ou face à Monsieur Poutine, nous aurons donc quelqu'un de discret, sincère, c'est rassurant.
Je suis très impressionné par la sincérité que vous avez décelée chez Baroin ; comment faites-vous pour être aussi perspicace ?
Selon vous, il commence aussi à gêner. Mais qui ? Ses adversaires politiques ou ceux de sa propre famille politique ? Vous pourriez préciser ?
Rédigé par : Deviro | 06 juin 2016 à 22:42
@ Prudhomes
"Un homme politique doit-il à ce point ne rien prouver dans sa carrière pour exister ?"
Il y a des gens, chanteurs, acteurs de téléréalité et politiciens, célèbres pour leur célébrité. J'aimerais, en cela je suis réactionnaire quand ce n'est pas le cas dans beaucoup de domaines, qu'aspirants à la gloire comme public ne veuillent reconnaître que les arbres ayant porté quelque fruit.
Amusant dans un monde où il y a si peu de nouveaux entrants que les élites ne soient souvent les élites que par et pour leur renommée indue, comme les financiers dont trop ne produisent que de la spéculation monétaire en parallèle à cette spéculation de publicité.
Rédigé par : Noblejoué | 06 juin 2016 à 22:12
A tous ceux qui disent que Baroin a choisi le mauvais cheval...
Il est tout simplement sincère ! Pour la France !
Ça recommence !
Il nous a sauvé en 2008 (lire le livre de C. Nay) et Juppé qui se lie avec Bayrou !
On ne peut pas faire confiance à cette girouette qui nous a fait perdre la France en 2012 !
Arrêtez le Sarkobashing !
D'ailleurs, sur TF1, on a eu droit à une simple mention d'une vingtaine de secondes sur la même tonalité que cet article.
M. Baroin soutiendrait NS pour de mauvaises raisons, CQFD...
On aurait peut-être pu passer un extrait de sa déclaration plutôt que de déformer délibérément sa pensée.
C'est d'ailleurs ce qui fait toute la différence entre l'information et un commentaire partial.
Rédigé par : Friedrich | 06 juin 2016 à 21:56
J'ai remarqué que tous ceux qui se rapprochent de N. Sarkozy ont leur lot d'ironie et d'humiliations de la part des anti-Sarko qui n'acceptent pas que l'ex-Président soit apprécié et soutenu soit par des citoyens lambda, soit par des politiques, parce qu'ils ne veulent qu'une seule chose :
le voir juger coupable de toutes les affaires qui lui collent au dos, qui s'avèrent sans preuves mais qui lui permettent le respect de la présomption d'innocence.
Même cela les dérange.
J'ai parcouru tous les commentaires et dans tout ce qui est écrit contre N. Sarkozy et maintenant M. Baroin, il y en a deux particulièrement qui reviennent sans cesse et quotidiennement pour salir et détruire le Président des LR, leur cible préférée, alors que le reste du temps ils restent muets et défendent leur petit Président "banal" qui met doucement mais sûrement en faillite le pays avant de quitter l'Elysée en 2017.
Personnellement, je pense que si N. Sarkozy se représente aux primaires et les gagne, il a bien raison de choisir Baroin, droit dans ses bottes, discret, sincère, qui commence aussi à gêner.
Le chemin semble encore loin et rien ne dit que la droite gagnerait en 2017.
Rédigé par : Friedrich | 06 juin 2016 à 21:52
Ce titre au puissant jeu de mots me rappelle une vieille blague : Monsieur et Madame Binfuffer ont un fils...
Rédigé par : Alex paulista | 06 juin 2016 à 21:13
Nous caquetons tous sur le bateau qui coule, sans apporter de solutions radicales et nous ne songeons qu'à planter des chrysanthèmes sur sa partie encore apparente.
Que font nos généraux, eux à qui l'on a inculqué l'amour de la patrie, mais qui ne doivent plus croire qu'à l'amour de la promotion ?
La patrie, quelle drôle de chose ! A quoi sert-elle ? Prélever des impôts et taxes pour nourrir les fonctionnaires et les maudits élus ?
Eh bien oui, notre patrie n'est plus qu'un pot de chrysanthèmes qui permet à des Hollande-Sarkozy de profiter des finances publiques.
Rédigé par : Seraye Yves | 06 juin 2016 à 20:06
Cher PB,
A la lecture de la vingtaine de commentaires déjà disponibles, où ce qui est exprimé en général n'élève pas le débat car abondant dans le sens proposé du XXL-bashing de n'importe qui, membres permanents ou occasionnels de la Pipoleland, j'aspire à un retour à des sujets plus conviviaux, plus porteurs d'estime réciproque mais pas nécessairement de consensus artificiels.
Et puisque vous vous êtes déclaré un supporteur d'Alain Juppé , je vous renvoie à son mot d'ordre actuel, cité par un commentateur : "Apaiser, Rassembler, Réformer"...
En d'autres termes, essayez de Calmels le jeu !
Rédigé par : Jean le Cauchois | 06 juin 2016 à 19:26
Baroin et Juppé ne jouent pas dans la même catégorie !
Rédigé par : Paul Duret | 06 juin 2016 à 18:09
"Quand Baroin baragouine, ça fait du foin dans la chaumine" (proverbe troyen).
Rédigé par : Mitsahne | 06 juin 2016 à 17:28
Quel est le point commun entre ces personnalités que sont Sarközy, Chirac, Balladur, Baroin, Juppé & Cie ? Si ce n'est une même forme d'escroquerie politique (nous ne nous prononcerons pas sur les autres variantes de l'escroquerie), à savoir celle consistant à se faire passer pour des hommes de droite, rassemblés dans une mouvance prétendant afficher la même couleur, pour en réalité se comporter en sociaux-démocrates dans le moins pire des cas voire carrément en hommes de la gauche la plus méphitique qui soit ?
N'est-ce point là une forme de tromperie sur la marchandise ?
Aux gens qui considèrent qu'il s'agit là d'une simple opinion, donc contestable, je suggère de prendre le temps de faire la liste de quelques valeurs typiquement de droite comme par exemple l'amour de la France, de sa civilisation particulière et de sa langue, le respect des traditions, le respect de la personne, de la famille et de la vie, la liberté scolaire et religieuse, la liberté d'entreprendre, le respect de la propriété, l'exigence que l’État s'en tienne à ses fonctions régaliennes en faisant son travail pour ce qui le concerne au lieu de tout faire mal, etc.
Ensuite, il suffira de remplir par exemple un tableur comportant les divers points, les plus importants étant affectés de coefficients élevés, puis de voir si chaque homme politique est autant de droite qu'il le prétend, idem pour le parti dont il est membre. Surprises garanties.
Et que le fait que le Pire d'entre nous, penchant autant à droite qu'un vieux Radsoc noueux, soit supporté par les grands médias et par quelques officines louches ne suffit-il pas à susciter en nous la suspicion ?
Rédigé par : Exilé | 06 juin 2016 à 16:37
Baroin devrait réfléchir à deux fois. On ne va pas nous servir du réchauffé. On a vu Hollande et Sarko à l'oeuvre. Rien de neuf à attendre de ces deux personnages dont on connaît les grosses ficelles, les travers... l'histoire ne va pas repasser les plats.
Rédigé par : jack | 06 juin 2016 à 16:18
Les photos affichées sur ce billet font froid dans le dos, que des recuits. Usés par le pouvoir, connus, poussifs aussi, qu'ont-ils fait de plus pour améliorer le talent de la France ? Manque plus que l'inénarrable Raffarin et la boucle est bouclée.
Ils étaient de la dette publique abyssale, des chômeurs en nombre exponentiel et ils voudraient nous faire croire qu'ils sont le recours... Manque plus que Fillon pour incarner la ressource et l'avenir.
On a beau touiller, touiller la soupe politique, elle est de plus en plus indigeste et "piquée", bonne à jeter en somme.
Notre Réjoui est au plus bas, heureusement qu'il y a un parterre il ne peut pas aller plus bas.
Bref, la triste vision d'un sombre avenir qui va être livré une nouvelle fois à des usés jusqu'à la corde, avenir qui va finir par craquer comme une vieille coque de bateau et partir à nouveau à la dérive.
Hé ho du bateau ! N'y a-t-il point de capitaine ?
Rédigé par : Giuseppe | 06 juin 2016 à 15:53
@finch
Bien envoyé.
Du temps où Baroin était le ministre du Budget de Sarkozy, ses convictions étaient bien différentes !!
Il s'agit donc d'un échange de bons procédés dans la ligne classique de ce qu'on appelle la politicaillerie.
Pas sûr que Sarko en bénéficie même si, dans son esprit, il peut s'agir de montrer qu'il n'est pas si à droite que ça pour concurrencer Juppé.
Rédigé par : caroff | 06 juin 2016 à 15:21
Juppé aurait sans doute fait un président acceptable vingt ans plus tôt. Mais il fut arrêté dans sa progression vers la magistrature suprême par les affaires que l'on sait. Aujourd'hui, alors qu'il s'est refait une réputation de sagesse et de modération, l'on est cependant en droit de s'interroger, non seulement sur sa sincérité, mais aussi sur sa capacité à gouverner, eu égard à son âge, un pays en grave crise et au bord du déclin. Et si c'est avec des minets du style Baroin, on n'est pas sorti de l'auberge...
On se demande notamment ce qu'en pensent les "jupettes" qui elles aussi furent choisies pour la galerie de photos et ont bien vieilli ?
Rédigé par : Mary Preud'homme (Baroin en pot de fleurs !) | 06 juin 2016 à 15:04
Excellente analyse... comme souvent !
Toutefois, j'aurai été curieux de connaître votre opinion sur la valeur, au sens des compétences, de Baroin, qui à mon sens ne s'est jamais particulièrement illustré par ses compétences.
J'ai même le souvenir qu'il n'a été qu'un ministre du Budget effacé et dépassé.
Un homme politique doit-il à ce point ne rien prouver dans sa carrière pour exister ?
Son existence et son destin politique doivent-ils se résumer à des postures à géométrie variable et des petites phrases ?
Barion n'a-t-il pas souvent affirmé qu'il existait un fossé entre lui et l'ancien Président ?
A vous lire.
Bien à vous.
Rédigé par : Prudhomes | 06 juin 2016 à 13:11
Toujours dans la posture, fût-elle dans la "franchise quasiment suicidaire". Il est à craindre que, demain encore, nous ayons seulement à nous mettre sous la dent quelques guignols et autres agités du bocal comme bien souvent la France nous en réserve. "Les Français sont des veaux". Aux Français eux-mêmes à rendre obsolète cette citation de Charles de Gaulle, hélas j'ai bien peur qu'elle reste d'actualité pour quelques années encore. Nous sommes loin des trois mots d'Alain Juppé : apaiser, rassembler, réformer. La politique est un bien vilain rôle que l’homme se donne quand il en fait un métier, avec ses stratégies, ses mensonges, ses trahisons, ses reniements et ses contradictions !
Rédigé par : Jean-Pierre CASSAGNE | 06 juin 2016 à 10:08
Le ralliement de Baroin à Sarkozy est un non-événement. Comme Wauquiez, les convictions politiques de Baroin s'arrêtent là où surgit l'intérêt personnel et où perdure la haineuse rancune. Lourdement humilié d'avoir été viré en 1995 en même temps que les "jupettes", il n'a pas digéré l'affront subi et en garde une rancoeur indélébile à l'égard d'Alain Juppé. Filloniste comme Wauquiez avant que Sarkozy ne revienne en piste, il a, opportunément, tourné casaque - comme le premier - pour supporter le retour de l'ex.
Distancé dans les sondages par Juppé, Sarkozy continue de faire du Sarkozy : des ralliements moyennant prébendes : une région pour Wauquiez, l'association des Maires de France pour Baroin. Promesse de Matignon, peut-être.
Rallier Sarkozy pour qu'il batte Juppé aux primaires, ce n'est Baroin, ce n'est pas rien, mais c'est bien rien. Baroin ne mourra jamais pour des idées, car elles ne sont pas son moteur. Son moteur est moins glorieux. Il tient en son sort personnel, pas en l'intérêt général du pays. On n'est plus dans le dévouement d'État mais dans la décomposition de compostat.
Trahison ? Pourquoi ? Pour qu'il y ait trahison, il faut qu'il y ait eu adhésion préalable. Cela n'a pas été le cas.
Dans une interview récente, Baroin annonce - dans un contexte de règlement de compte - qu'il n'y a jamais eu partage de confiance entre lui et Juppé. La déclaration est imprécise : il aurait dû dire que Juppé ne lui a jamais fait confiance et l'a viré pour cela. La considération miroir n'a donc jamais eu raison d'être…
Baroin n'a jamais trahi Juppé, même via leur mentor commun, Jacques Chirac.
Le ralliement de Baroin à Sarkozy était écrit. Peu importe le manque de panache du geste : Baroin n'est rien sur l'échiquier de France, contrairement à ce que pense Sarkozy. À peine plus qu'un incompétent persistant pour Alain Juppé.
Rédigé par : finch | 06 juin 2016 à 10:08
@breizmabro | 05 juin 2016 à 12:24
"Je suis d'accord avec vous, le ticket Sarkozy-Baroin est un bon ticket, meilleur que Sarkozy-Wauquiez car Baroin, bon communicant, pas provocateur et plutôt cash lorsqu'il parle, est apprécié de la plupart des journalistes qui sont les courroies de transmission dans la dernière ligne droite."
Je croyais que les qualités d'un Premier ministre était la compétence, son programme, une stratégie et une efficacité. Et pas ce que vous mettez en avant...!
Ce poste est donc promis à Baroin comme récompense pour son soutien et c'est la seule qualité, le seul argument avancé jusqu'ici.
Ce sera donc un futur bon "collaborateur" comme Fillon.
Rédigé par : Deviro | 06 juin 2016 à 09:40
"C’est le premier bas qui goutte." "Battre Juppé ce n'est Baroin".
Hmmmm !
Rédigé par : Frank THOMAS | 06 juin 2016 à 09:03
Je ne connaissais pas M. Baroin jusqu'à ce billet et je ne comprends pas le jeu de mot.
Je passe.
Rédigé par : vamonos | 06 juin 2016 à 08:33
L'intérêt, personnel ou collectif, domine tout, donc fausse les perceptions. Il serait bon d'interroger là-dessus comme sur le reste, le faiseur de roi par deux fois, la plume, le poète de la droite sociale, Henri Guaino.
Rédigé par : Aliocha | 06 juin 2016 à 00:37
C'est le vice appuyé sur l'épaule du crime.
La France en a tellement connu de ces crapules séduisantes... tellement de boue, de sang, de pleurs, et malgré tout, une nation qui va son train, améliore ses performances.
C'est à cela qu'on reconnaît la force de la démocratie, même si elle n'est qu'une p..., le pain y est meilleur.
Citoyens de France, ce qui nous détruit de l'intérieur, c'est la meute affamée des fonctionnaires qui ont besoin d'une telle division du travail, surtout dans les collectivités, que la tâche de chacun y est microscopique.
Avez-vous vu les ouvriers de la Fonderie Gillet à Albi ? de beaux mecs, vraiment, de chouettes bonshommes. Douze heures par jour et ils aiment leur métier, alors même que la fange cégétiste fait de la grève de luxe en réclamant 32 heures. Ignoble, répugnant.
Alors, cher M.Bilger, ces petits arrangements c'est de la bibine, l'important c'est le poison que leur réussite a instillé dans l'esprit des Français et c'est pour cela qu'ils commencent eux aussi à pourrir.
Bon vent. Le dernier Français sera un agent du fisc désespéré de n'avoir plus personne à taxer.
Et pourtant, il y a tellement de gens bien dans ce pays, fonctionnaires comme vagabonds et qui vont mourir pour rien.
Rédigé par : genau | 05 juin 2016 à 23:48
Pourquoi écrire des inepties qui ne font pas avancer le "Schmilblic" ?
Les informations des journaux sont à l'image de leur pensée politique : si cela était vrai pourquoi attendre si longtemps pour divulguer ces infos ? Ah oui il y a bientôt des élections et il faut encore salir sans argumentaire ; à mon avis bien sûr.
Il ne faut pas s'étonner si la désinformation bat son plein de sottises grossières.
Après cela on dira que les Français se désintéressent de la politique.
Je pense, peut-être à tort, qu'il serait bon d'arrêter ces sottises et de ne parler que d'avenir et des moyens pour sauver notre pays la France, et elle en a grand besoin.
Les écrits restent et font du mal. C'est un avis argumenté.
Baroin est courageux il aurait tellement été plus simple de hurler avec la meute. Bravo monsieur c'est aussi cela la politique.
Les détracteurs voient la revanche partout.
Revanche de Sarkozy, revanche de Baroin…
“Les grandes œuvres sont toutes des vengeances, les chefs-d'œuvre sont tous des revanches" Paul Morand
Rédigé par : Friedrich | 05 juin 2016 à 22:43
Cher PB,
"Battre Juppé, ce n'est Baroin" et aussitôt "Il y a eu de multiples traîtrises en politique" = ça commence mal pour Baroin ! Mais au milieu de la supplique "Parce que François Baroin, depuis le début, joue franc-jeu, et que loin de déguiser ce qui le meut, il l'explicite" = plutôt correct le Baroin, pas tellement traître, et traître à qui ? J'ai bien compris que vous trouviez plus de qualités à Alain Juppé qu'à Nicolas Sarkozy : ça se discute et c'est tout l'intérêt du blog. Personnellement, si l'on me garantissait, dans douze mois, un remplacement du couple actuel Hollande + Valls par le couple Sarkozy + Baroin, je passerais ces douze mois en toute tranquillité pour ce qui me concerne, sans chercher à "optimiser" par d'autres "couples de rencontre" que les médias vont essayer d'imaginer, de nous proposer, pour s'occuper et nous préoccuper.
Rédigé par : Jean le Cauchois | 05 juin 2016 à 20:52
Rien de nouveau sous le soleil...
"Bon appétit, messieurs ! –
Ô ministres intègres !
Conseillers vertueux ! Voilà votre façon
De servir, serviteurs qui pillez la maison !
Donc vous n'avez pas honte et vous choisissez l'heure,
L'heure sombre où l'Espagne agonisante pleure !
Donc vous n'avez ici pas d'autres intérêts
Que remplir votre poche et vous enfuir après !
Soyez flétris, devant votre pays qui tombe,
Fossoyeurs qui venez le voler dans sa tombe !
Mais voyez, regardez, ayez quelque pudeur."
Rédigé par : Denis Monod-Broca | 05 juin 2016 à 19:59
Quelles que soient les qualités de F.Baroin, compétent, charmeur... il reste pour moi le président de l'AMF, qui croyant surfer sur une vague laïcarde, a demandé l'interdiction des crèches de Noël dans l'espace public en 2015.
On le lui rappellera le moment venu et à mon avis N.Sarkozy est mal parti avec le joker Baroin.
Rédigé par : anne-marie marson | 05 juin 2016 à 18:49
@ stephane
Eh oui, cher Stéphane, ils appartiennent tous à une secte ou à une autre et leur seul objectif c'est le pouvoir à tout prix, pour ses avantages monstrueux au détriment naturellement des Français qui les nourrissent !
A un an des élections nous revoilà partis pour un tour qui n'apportera aucun changement... les mêmes... toujours les mêmes !
Et les sacrifiés, toujours les mêmes en attendant 2022 !
Rédigé par : Seraye Yves | 05 juin 2016 à 18:11
Comment attendre de gens qui trahissent leur mentor qu'ils ne trahissent pas leurs mendants ?
On parle de lien social en général sans mentionner la loyauté, ou on débat sur le supposé groupe fondamental ou plus important, que ce soit le couple, la famille, l'entreprise, l'Eglise... Non ! Ce qui compte n'est pas la nature mais la force du lien, la loyauté, valeur à faire revivre absolument.
Rédigé par : Noblejoué | 05 juin 2016 à 18:03
Battre Juppé ce n'est pas Baroin !
Jeu de mots aurait dit Me Capelo.
Notre Harry Potter est comme les autres, il vise les bonnes places car la soupe y est excellente. C'est notre Chichi qui doit être bien navré car entre son fils spirituel et le meilleur d'entre nous, la météo est au grand froid depuis des lustres. La bagarre s'annonce rude.
Rédigé par : Jabiru | 05 juin 2016 à 12:29
@ Achille | 05 juin 2016 à 08:39
Je suis d'accord avec vous, le ticket Sarkozy-Baroin est un bon ticket, meilleur que Sarkozy-Wauquiez car Baroin, bon communicant, pas provocateur et plutôt cash lorsqu'il parle, est apprécié de la plupart des journalistes qui sont les courroies de transmission dans la dernière ligne droite.
Juppé devra monter d'un cran son jeu s'il ne veut pas se faire "étendre" par Sarko (après rinçage et essorage ;-))
Rédigé par : breizmabro | 05 juin 2016 à 12:24
La facétie du titre mise à part, je serais tenté de résumer votre billet par ce seul alinéa :
"Ils nous choquent la plupart du temps car sous l'apparence des idées et la force prétendue des convictions, les intérêts personnels dominent. Il nous est insupportable de deviner la vérité nue et l'ambition éclatante derrière les beaux discours et les postures éthiques".
Vous avez, Monsieur Bilger, dressé là le portrait de l'homme, voire de la femme politique de France dont la seule préoccupation est la carrière, et non les conditions de vie et le futur des Français. Ce n'est qu'une forme de cynisme dont la plupart, si ce n'est tous, font montre. Doit-on s'en étonner ?
Le reste de votre billet n'est que la description de votre déception de constater que François Baroin n'échappe pas à cette règle et se comporte comme les autres, notamment en trahissant éhontément son ou ses précédents mentors.
Peut-être sera-t-il remercié comme Philippe Séguin en 1995 par Jacques Chirac : le strapontin glorieux et la sinécure de la présidence de l'Assemblée nationale en lieu et place de Matignon...
Rédigé par : Robert | 05 juin 2016 à 11:46
Baroin...
Encore un franc-maçon, non ?
Premier ministre d'une cohabitation ?
Rédigé par : stephane | 05 juin 2016 à 10:29
Nous crèverons de ces querelles agitant nos "élites".
Ils n'ont plus d'idées pour la France, plus d'idées pour l'Europe, plus d'idées pour le monde, il leur reste ça.
Ils se fichent de nous.
Aucun intérêt.
Rédigé par : Denis Monod-Broca | 05 juin 2016 à 10:08
"Eric Besson blessé par Ségolène Royal"
Pov' chou ! C'était quoi comme arme ?
Rédigé par : calamity jane | 05 juin 2016 à 09:45
Comme dit le proverbe alsacien, c’est le premier bas qui goutte. Pas Rien, pardon Baroin, vient de le franchir. Les supporters de François Hollande (il en reste quelques-uns) lui souhaitent plein succès dans son entreprise.
Rédigé par : Marc GHINSBERG | 05 juin 2016 à 09:32
Bonjour Monsieur Bilger
Dans votre liste de traîtres, il y a deux fois Chirac.
"Etonnant, non ?" comme disait le regretté Pierre Desproges.
Baroin, président de l'association des maires de France, auquel on doit cet ahurissant vade macum sur la laïcité (du moins, il ne s'en est pas démarqué)...
"Nicolas Sarkozy le [Baroin] nommerait Premier ministre"
Une excellente raison de ne pas voter Sarko...
"il faut faire battre Alain Juppé"
Sur ce point, je suis d'accord avec Baroin.
Mais si c'est pour avoir à la place lui, Baroin, qui est un clone idéologique de Juppé, je ne vois pas trop l'intérêt ; si tant est que l'on puisse parler d'idéologie à propos de l'infâme brouet qui leur sert de réservoir à idées.
Wauquiez, dont les dents rayent le parquet ; je l'avais vu un soir à la télé, il était secrétaire d'Etat chargé de l'Emploi et pleurait toutes les larmes de son corps sur les pauvres ouvriers de chez Total, obligés de déménager suite à une restructuration du pôle raffinage. Mais il oubliait que l'Etat mute chaque année des dizaines de milliers de personnes d'un bout à l'autre de la France. Je me suis dit : "plus jamais ce clown".
Bref, les pitreries de l'UMP ; ils ne se rendent même pas compte qu'ils sont grotesques.
Rédigé par : PhD | 05 juin 2016 à 09:02
Bonjour,
François Baroin a pour lui son look de « beau gosse », sa voix chaude, son côté faussement flegmatique qui rassure. Les femmes l’aiment bien et elles ont un poids de plus en plus déterminant lors des élections.
Par sa personnalité apaisée il compense le comportement agité de Nicolas Sarkozy qui ne peut résister au plaisir de railler ses adversaires, qu’ils soient dans son propre camp ou dans l’autre. Cela a surtout pour effet de lui faire perdre des voix, mais il n’en a cure, le besoin de tacler ceux qui lui barrent la route est le plus fort. Simple question de tempérament, la stratégie, c’est de l’intendance, il laisse cela à ses collaborateurs qui lui préparent ses discours.
Alors oui, le tandem Sarkozy-Baroin ça peut marcher un peu comme ces mets délicats des grands chefs qui mêlent le sucré avec le salé, le chaud avec le froid.
Je crains qu’Alain Juppé, dans cette affaire, ne se fasse lentement « balladuriser » et qu’après avoir été en tête des sondages pendant toute la course, il ne se fasse coiffer au poteau par celui que plus personne n’attendait et qui est revenu du diable vauvert.
Tout ça pour dire que je crains fort que l’élection de 2017 ne soit un remake de celle de 2012.
On prend les mêmes et on recommence. Eh oui, ça ce passe comme ça dans notre bonne vieille France où les politiques sont d’abord des professionnels de la communication.
Rédigé par : Achille | 05 juin 2016 à 08:39
Je crois que le padawan Baroin a, comme Sarkozy, appris beaucoup du shidoshi Chirac.
Le destin à tous les trois étant de trahir leur camp.
Sarkozy a soutenu Balladur car Balladur en avait fait son porte-parole et son ministre. C'est assez fidèle comme approche et ce n'est pas à ce niveau que Sarkozy est le plus condamnable.
Baroin lâche Juppé car ce dernier l'avait liquidé de son poste.
C'est assez cohérent dans l'approche chiraquienne.
Quel est celui qui a le mieux dépassé son maître ?
Rédigé par : stephane | 05 juin 2016 à 08:25