Dans ces temps tragiques où l'angoisse de la France est à la hauteur de sa volonté de combattre ce qui croit pouvoir la briser, j'éprouve une mauvaise conscience. Est-il bien sérieux d'écrire un billet sur la francophonie, sur la langue française et sur ce qu'elles représentent ?
Qu'on se rassure : malgré le titre que j'ai choisi, je ne suis pas atteint par le tic national d'évoquer la belle action de résister pour tout et n'importe quoi. J'ai même lu que pour Olivier Py avoir assisté au festival d'Avignon constituait un acte de résistance. Le spectateur comme guerrier, il fallait y penser !
Pourquoi cependant ai-je pris le risque de m'inscrire dans cette lignée dont j'espère ne pas être éclaboussé ?
Parce que je crois en l'honneur d'être français, parce que je suis persuadé que maîtriser la langue française, la porter haut, vouloir la maintenir dans sa pureté et sa force, s'efforcer de la diffuser dans le monde, refuser son délitement est à la fois une mission, une exaltation. Et, je le répète, un honneur.
Je suis d'autant plus sensible à cette cause qu'étant médiocre pour tous les arts sociaux, je me suis accroché, comme à une bouée de sauvetage, à la parole, à la langue, pour moi la plus éclatante démonstration de mon aptitude à être. Comment ne pas m'investir dans ce qui relève de ma propre sauvegarde ?
Depuis le 11 février, le Secrétariat d'Etat au Développement et à la Francophonie a été confié à André Vallini et c'est un bonheur, pour une fois, qu'il n'y ait pas de hiatus entre la compétence et le service.
En plus, et ce n'est pas mince pour ce poste, André Vallini parle un français qui ne tombe dans aucune vulgarité et a l'élégance de son locuteur. Ce n'est pas chez lui qu'on trouvera la moindre complaisance pour l'usage choquant de l'anglais en France et de la part de Français. Il suffit de se rappeler sa dénonciation forte sur ce plan pour le concours de l'Eurovision et l'Euro 2016.
La francophonie est entre de bonnes mains et dans un bon esprit.
Heureusement. Car, si mille professeurs du monde entier se sont réunis au cours de ce mois à Liège pour défendre le français, le constat est que d'ici à 2020, il manquera 180 000 enseignants de français, notamment en Afrique (Le Figaro).
Comme pour beaucoup de causes qui paraissent nous toucher, l'essentiel est d'abord de balayer devant notre porte, d'assumer une responsabilité qui nous revient en priorité.
C'est en France, dans tous les secteurs où la langue, au lieu d'être dégradée, devrait être magnifiée, dans les registres politique, culturel, médiatique, sportif, judiciaire et social, que l'enjeu est capital.
Quand, faute de savoir maîtriser une aptitude, une richesse, une qualité, un vocabulaire qui vous échappent, on préfère accompagner le déclin plutôt qu'y résister, on participe au désastre. Quand la vulgarité des mots semble le comble de l'audace et qu'on s'obstine à rire du grossier parce que le fin, le complexe et le délicat ne sont plus à la portée du français tel qu'on ne l'apprend plus et même qu'on le méprise, on tombe.
L'honneur de parler français est un pavillon qu'on doit dresser haut contre tous ceux qui, sur un mode subtil ou des entreprises terrifiantes, de manière innocente ou perverse, offensent ce que nous sommes, notre identité, notre histoire, la profonde singularité de ce qui fait "France" et qui intègre la beauté de la langue.
André Vallini n'est pas de ceux qui salueront une chute au lieu de s'y opposer.
Je lui souhaite bon courage car cette résistance en est véritablement une. Cela vaut la peine de se battre pour le français et la francophonie.
Avis de décès du 12 octobre 2018 :
La Francophonie est morte. Macron "l'a tuer" !
Rédigé par : Mary Preud'homme | 12 octobre 2018 à 23:27
@ Mary Preud'homme
On dit que le plus dur est la littérature, et dans la littérature, la poésie, mais, et un roman au style poétique comme La recherche du temps perdu ?
Sur quel critère les gens, éditeurs, universitaires, simples particuliers, choisissent-ils les traducteurs ?
Les traducteurs sont-ils fascinés par la traduction au point de se désintéresser du fond du livre (idées, intrigues, faits...) ou sont-ils comme tout lecteur intéressés par tout cela ? Au contraire, arrive-t-il que le traducteur laisse tomber un livre qui le rebute ? A qui le traducteur est-il le plus lié, celui qui le paie, l'écrivain, l'éditeur, ou ne se sent-il lié qu'au texte ? L'éditeur ou l'agent littéraire informent-ils l'auteur de la progression de la traduction ?
Et qu'en est-il dans les pays anglo-saxons ?
Je pose beaucoup de questions, mais je m'intéresse à tant de choses... Je profite de ces mots pour dire merci à tous ceux qui m'informent voire parfois m'encouragent.
Rédigé par : Noblejoué | 03 août 2016 à 21:10
@Mary Preud'homme
Vous avez raison j'étais en dessous de la réalité mais j'avais utilisé le conditionnel par prudence. Je voulais simplement donner un ordre d'idée mais effectivement il faut prévoir plus de temps. Enfin vous êtes une pro alors nous sommes sauvés !
Rédigé par : jlm | 03 août 2016 à 18:29
@ jlm | 03 août 2016 à 10:34
Vous commencez à revoir votre copie mais feriez bien de ne pas ironiser avant de vous adresser à de vrais professionnels avec lesquels j'ai collaboré un temps pas si reculé que cela (soit 2002). Juste une précision, j'ai la chance d'écrire avec un stylo aussi vite que je tape à dix doigts sur mon ordi (soit 50 mots minute).
Rédigé par : Mary Preud'homme | 03 août 2016 à 16:31
@ jlm | 03 août 2016 à 07:14
125 pages en une journée ???!!!
Du jamais vu... Même pour un texte de généralités. La double lecture attentive nécessitant déjà près de quatre heures. Ensuite la traduction, la frappe, la relecture et correction.
Quant à traduire de la poésie, c'est ce qu'il y a de plus ardu.
A noter qu'un traducteur indépendant facture entre 20 et 25 euros la page (soit environ 300 mots) pour un texte de difficulté moyenne.
Rédigé par : Mary Preud'homme | 03 août 2016 à 12:42
@ jlm et Mary Preud'homme
Merci.
Rédigé par : Noblejoué | 03 août 2016 à 11:53
@Noblejoué (suite)
J'ai été un peu juste, une journée pour 125 pages (avec l'aide d'un outil numérique) cela ne prévoit pas la révision qui s'ensuit et le temps de réflexion donc au moins une ou deux journées seront nécessaire pour la révision.
@Mary Preud'homme
Si je puis me permettre c'était au temps de la plume et de l'encrier qu'il fallait autant de temps, aujourd'hui des outils permettent une saisie-correction plus rapide ; ceci dit donc une journée comme je l'avais dit dans un premier temps est erronée, c'est seulement le temps nécessaire pour lire les 125 pages.
Rédigé par : jlm | 03 août 2016 à 10:34
@ Alex paulista
Oui et d'un coup me prend un vertige terrible ! Où l'on voit que traduction = passion !
Rédigé par : jlm | 03 août 2016 à 09:33
@Noblejoué
Je dirais une journée maximum (l'unité de mesure est le nombre de mots à traduire).
https://www.sft.fr/trouveruntraducteur.html#.V6F9g-hE1Dg
Un autre critère à prendre en compte : un traducteur travaille dans sa langue maternelle ; dans le sens français vers anglais il faudrait choisir un Anglais ou une personne parfaitement bilingue.
https://www.sft.fr/clients/sft/telechargements/file_front/30266_SFT_TRANS_GIR_Screen.pdf.pdf
Rédigé par : jlm | 03 août 2016 à 07:14
@ Noblejoué | 02 août 2016 à 21:55
Il faut compter 10 pages par jour pour un très bon traducteur, c'est-à-dire maîtrisant à la fois les deux langues et la littérature s'il s'agit d'une œuvre de l'esprit. Pour la traduction de contrats, c'est un peu plus facile à l'inverse de la traduction technique qui requiert la connaissance pointue et précise de beaucoup de termes.
Rédigé par : Mary Preud'homme | 03 août 2016 à 00:31
@ jlm | 01 août 2016 à 14:51
Ah Georges Perec. Et de la poésie en plus !
Ses romans sont presque traduisibles, encore faut-il être assez féru de culture française pour y reconnaître toutes les allusions à Flaubert.
Loin de la France, je respire encore avec Les Choses et Propos d'un Normand. Alain, en voilà un autre difficile à traduire...
Rédigé par : Alex paulista | 03 août 2016 à 00:09
@ jlm
En combien de temps traduit-on, par exemple, en moyenne, 125 pages d'une langue à l'autre, par exemple, français/anglais ?
Rédigé par : Noblejoué | 02 août 2016 à 21:55
@Noblejoué (suite)
A propos du temps, Jean d'Ormesson écrit dans "Un jour je m'en irai sans en avoir tout dit" :
"Le temps, dans la vie de tous les jours, ne nous pose aucune question. Il semble aller de soi. Il n'est rien de plus simple ni de plus évident. Et il est invraisemblable et d'une complication cruelle qui le rapproche de la pensée et du mal. Il est composé de trois parties familières même aux enfants de sept ans (...) le passé, le présent, l'avenir."
Trois plus un, qu'est le "UN" selon vous ? le bien ? le mal ? les deux ensemble ?
Rédigé par : jlm | 02 août 2016 à 11:05
@Noblejoué
Je ne comprends pas votre question (si c'en est une) !
Rédigé par : jlm | 02 août 2016 à 08:09
@ jlm
Oui, la lenteur semble une garantie de qualité, en tout cas en littérature. En somme, un auteur, vivant bien sûr, devrait peut-être, malgré l'impatience de trouver des lecteurs, réclamer la lenteur d'un traducteur !
Tiens, à votre avis, voyons d'anglais à français ou en sens inverse, pour un texte, mettons de 125 pages, chiffre symbolique, l'unité, la dualité, le quatre qui est la totalité plus un, comme les 1001 nuits, le minimum, à votre avis, serait de combien ?
Rédigé par : Noblejoué | 01 août 2016 à 19:34
@Diogène
C'est pour quand les camps de rééducation pour ces gens ? Ça vous ferait peut-être un boulot de capo. Petit stalinien.
Pourquoi tant de haine ?
Par exemple, pour prendre un exemple trivial, quelqu'un qui se désolerait de voir les gens se gaver de « malbouffe » dans des gargotes de restauration rapide, serait-il assimilable à un « stalinien » ?
N'est-ce point au contraire quelqu'un de soucieux de la santé des autres et de la santé publique en général ?
Je ne veux obliger personne à lire les bons auteurs, qui sont justement censurés comme par hasard par notre système d'enseignement qui est lui stalinien, par ses méthodes, par ses objectifs, par ses bases et par ses collaborateurs.
La fabrique de crétins, cela vous dit-il quelque chose ?
Voyez-vous, contrairement à ce que vous exposez de façon quelque peu aventureuse, je ne suis qu'un défenseur de la liberté...
Rédigé par : Exilé | 01 août 2016 à 15:18
@eileen | 30 juillet 2016 à 10:54
La plus belle sentence économique que j'ai lue sous la plume de Bernard Maris (Oncle Bernard), la voilà :
"Tous les ennuis de la Bundesbank ne changeront pas la couleur des yeux de ta copine"
Rédigé par : protagoras | 01 août 2016 à 15:01
@eileen
Oui il nous manque (et sa sagesse aussi) ; concernant le livre, Bernard Maris évoque Madame Sylvie Genevoix à plusieurs reprises dès le début de ce livre avec beaucoup de respect, évitant de tirer la couverture à lui, comme ont souvent tendance à le faire nos mâles auteurs ou chercheurs.
@Noblejoué
Traduction trahison : l'une des raisons de cette trahison est celle de l'exigence posée par le lectorat : donner à lire "Poétique" d'Aristote dans une traduction proche du texte, c'est-à-dire avec un texte "pauvre" à nos yeux, est impossible, d'abord parce que la personne qui a réalisé la traduction passerait pour analphabète et ensuite parce que personne ne le lirait ce qui contribuerait à ruiner la maison d'édition, etc. Mais du coup traduire selon notre goût efface le monde d'Aristote pour nous livrer un monde passé par tous nos âges littéraires (latins successifs, français Renaissant, classique, moderne, contemporain) et l'on peut dire qu'il y a trahison car son texte est isolé du monde dans lequel il a vécu pour être réinterprété pour nous lecteurs qui aimons que la langue "sonne" bien. C'est pourquoi la traduction est influencée par avance par le lectorat auquel elle est destinée. Elle est le résultat de choix opérés en amont par les traducteurs, par les éditeurs, par les lectorats destinataires.
Traduction Rapidité : Le temps est essentiel et la rapidité n'est pas possible, ni permise, dans le domaine de la traduction littéraire : le temps est nécessaire aux traducteurs pour découvrir les éléments qui entourent le texte (sous-texte, intertexte etc.), l'auteur (sa vie son oeuvre), l'époque (celle des auteurs et celle des traducteurs ne sont pas toujours les mêmes), les thématiques abordées (plus ou moins cruciales selon le contexte). Mais il faut aussi aux traducteurs le temps consacré à la recherche lexico-grammaticale : comment par exemple restituer dans une langue étrangère, non romane notamment, l'effet obtenu par l'emploi de plusieurs verbes se terminant en "er" tout au long du poème clôturé par un verbe "ir" dans le poème de Georges Perec "Déménager" ?)
Concernant la traduction rapide elle est surtout recherchée par les agences de traduction professionnelles qui imposent plus ou moins directement l'utilisation de logiciels de traduction automatique aux traducteurs qu'elles emploient. Ces logiciels peuvent être d'une aide certaine et s'utilisent dans les traductions techniques et scientifiques notamment parce qu'ils permettent de stocker des lexiques spécifiques réemployés régulièrement.
Les traducteurs sont des passeurs, comme on le disait autrefois des conteurs, ils nous font visiter des mondes auxquels sans eux nous n'aurions pas accès.
Rédigé par : jlm | 01 août 2016 à 14:51
Et au fait, perché sur la défense de notre langue ou parlant des autres, nous avons oublié de parler des traductions.
Quelqu'un a-t-il quelque chose à en dire ? Par exemple, dans un monde de plus en plus rapide, la rapidité des traductions ?
Sont-elles très différentes selon les pays ? Le style, les délais ? Par exemple, le cas américain ? Ce style est-il imité ailleurs ou existe-il (encore ?) des styles de traductions très différents entre les pays ?
Les langues différentes dresseraient des murs infranchissables entre les nations sans les traducteurs. A l'encontre de ceux qui disent que traduire c'est trahir, j'ai envie de mentionner le positif, en disant que trahir, c'est relier.
Rédigé par : Noblejoué | 31 juillet 2016 à 23:16
1/Je ne lirai pas ce Monsieur Alain Boring" afin de m'epargner la lecture d'inepties deja entendues :
"Spelling sentences concentrating on the grapheme, -ough and its myriads pronunciations."
The language teacher roughly recalled a very good explanation: "English is weird," she smiled. "It can be understood through tough thorough thought, though".
https://www.grammarly.com/blog/words-that-are-not-pronounced-how-they-are-spelled/
2/ "Logoisation" ?!?! ... Plutot une utilisation accrue d'acronymes, qui eux ne sont pas nouveaux. Un phenomene amplifie sans doute du a l'univers numerique dans lequel nous evoluerons chaque jour davantage
Rédigé par : Valerie... en direct du Worcestershire... ou du Gloucestershire !! | 31 juillet 2016 à 15:58
@Tipaza | 29 juillet 2016 à 21:20
"Vous avez vu le film ?"
Ya un film sur le cri du homard !? Je le crois pas ;)
Par contre sur les huuuuuuum, suuuuuuper bon ton homard grillé, chanté par mes potesses et mes potes, j'ai super bien entendu :-D
Adeo Tipaza
Rédigé par : breizmabro | 30 juillet 2016 à 19:45
Pour ceux qui veulent éviter d'employer des termes techniques en langue anglaise ou connaître les définitions de mots nouveaux apparus par l'évolution des techniques ou par le biais des découvertes scientifiques, il existe un site animé par le ministère de la Culture qui publie les termes dont les définitions sont suggérées par des collèges d'experts présents dans chaque ministère (je rassure tout de suite : ce sont des retraités travaillant bénévolement qui apportent leur contribution) et, in fine, validées par l'Académie française :
http://www.culture.fr/franceterme
Rédigé par : caroff | 30 juillet 2016 à 19:01
@Denis Monod-Broca
Croyez-moi, il n'y aurait pas que lui pour tomber sous le coup de ces vers du Misanthrope .
Rédigé par : Diogène | 30 juillet 2016 à 17:41
aux insultes !
@Exilé | 30 juillet 2016 à 10:39
- Diogène a déjà été traité de troll et de psychopathe par Robert Marchenoir. Il va vous falloir trouver autre chose...
- Deviro a eu droit aussi - par le même - à troll, mais encore à :
"Vous ne valez pas la poussière qu'il y a sous mes chaussures".
C'est créatif, il y a du style...
- Denis Monod-Broca ? : là, le champ est ouvert, feu !
-------------------
"Les gens dont l'intelligence a été subvertie par de mauvais maîtres et par de mauvaises lectures"
Il me semble avoir déjà lu cette phrase chez Pol Pot, au Goulag et en Chine, mais je ne suis pas certain...
On attend ce que va dire Recep Tayyip Erdoğan.
Rédigé par : Deviro | 30 juillet 2016 à 17:14
@Yves 30/7/16 - 12.34
Ce que je retiens de votre anecdote c'est qu'un "conférencier, sommité venue de Paris*" n'avait pas su captiver son auditoire francophone et qu'il avait dû le solliciter pour le faire réagir.
*Une "sommité" ne pouvait venir que de Paris bien évidemment ahaha, mais quelque 50 heures d'avion AR et un billet coûteux plus les frais dits de "gîte et de couvert", peut-être aux frais des contribuables pour un tel flop... pas de quoi se réjouir !
Quant au "Je" le seul peut-être qui a eu le courage de tenter de sauver le flop du conférencier ahaha !!
Pourquoi incriminer l'Alliance française locale et l'en rendre responsable !!
Rédigé par : eileen | 30 juillet 2016 à 17:01
@eileen
Je l'attendais celle-là, mais pas venant de vous !
En fait, c'était un subtil mélange entre : le mois d'août arrive et l'expression que vous oubliâtes !
Comme répète le voisin : "vous et votre concentré avec lequel il faut réfléchir trois mois minimum..."
Voilà pour la minute récréative et bonne fin de semaine à vous.
Rédigé par : calamity jane | 30 juillet 2016 à 16:13
@ Diogène
Je me demande si on ne pourrait pas dire d'Exilé ce que Celimène dit d'Alceste :
"L’honneur de contredire a pour lui tant de charmes,
Qu’il prend contre lui-même assez souvent les armes ;
Et ses vrais sentiments sont combattus par lui,
Aussitôt qu’il les voit dans la bouche d’autrui."
Rédigé par : Denis Monod-Broca | 30 juillet 2016 à 14:53
@Exilé
Il n'y a pas plus d'honneur à naître en France ou dans une grotte de la Nouvelle-Guinée.
Ni aucune confusion entre le bien et le mal dans ce que dit votre contradicteur. C'est vous qui le dites.
Si on peut le dire ainsi, Denis Monod-Broca rend à l'essence ce qui appartient à l'essence, et au hasard ce qui appartient au hasard. Mais pour ça, il faut avoir appris à penser.
Je n'ai pas à tirer orgueil ou honneur de ce qui relève du hasard de la géographie et de la biologie. Même si je peux considérer que par bonheur, ce hasard me place en un endroit qui rend accessible pour moi le plein accomplissement des potentialités humaines.
En quoi est-ce considérer que tout se vaut ?
"Les gens dont l'intelligence a été subvertie par de mauvais maîtres et par de mauvaises lectures"
C'est pour quand les camps de rééducation pour ces gens ?
Ça vous ferait peut-être un boulot de capo. Petit stalinien.
Rédigé par : Diogène | 30 juillet 2016 à 13:44
@eileen 11:18
On ne parle pas assez des résultats de l'Alliance française.
Une sommité venue de Paris donne une conférence, un jour, dans une grande ville d'Australie.
À la fin, le conférencier a du mal à faire réagir l'assistance. Il insiste :
- Nous sommes entre francophones, je vous en prie, qui veut me poser une question ?
Après un long silence, un homme se lève :
- Je.
Rédigé par : Yves | 30 juillet 2016 à 12:34
@Claude Luçon 28.7.16 - 13.18
Tout à fait d'accord sur votre commentaire re la qualité des cours donnés aux Alliances françaises dans le monde.
Permettez toutefois un bémol : les Alliances françaises dépendent du ministère des Affaires étrangères tout comme le sont les écoles/lycées établis à l'étranger, pourquoi l'Education nationale qui ne sait déjà pas gérer son propre budget aurait-elle des velléités d'accompagnement financier des Alliances françaises ?!!
Il est sans doute préférable que l'Education nationale continue à ne pas s'en occuper !
Rédigé par : eileen | 30 juillet 2016 à 11:18
@jlm 30.7.16 - 6.30
En effet Bernard Maris est lui aussi une belle personne, assassiné le 7 janvier 2015 lors de l'attentat de Charlie Hebdo, époux de Sylvie Genevoix elle aussi décédée.
La parole iconoclaste de Bernard Maris manque à l'univers économique.
Rédigé par : eileen | 30 juillet 2016 à 10:54
@Diogène
Le "Il n'y a là ni bien ni mal, ni honneur ni honte, c'est comme ça" de Denis Monod-Broca se comprend d'autant plus facilement qu'il est expliqué en amont.
Vous pouvez toujours comprendre ce qui vous arrange, mais le contexte montre que Denis Monod-Broca se défie du sens de l'honneur, en général, quel que soit le contexte, par exemple celui consistant à être né en France.
Cette attitude consistant à prétendre que tout se vaut, dans une confusion généralisée entre le bien et le mal, le vrai et le faux etc. s'appelle le relativisme.
Il s'agit là d'un mal rongeant les gens dont l'intelligence a été subvertie par de mauvais maîtres et par de mauvaises lectures.
Désolé aussi pour vous si jamais vous avez subi le même conditionnement.
Rédigé par : Exilé | 30 juillet 2016 à 10:39
A propos du commentaire de Grain de poivre du 29 juillet :
L'article 4 de la loi Toubon impose aux institutions publiques et aux sociétés privées chargées d'une mission de service public, de traduire leurs informations en au moins DEUX langues étrangères, s'il y a nécessité de traduction pour le public non-francophone. Cet article, comme d'ailleurs le reste de la loi, est le plus souvent superbement ignoré et/ou bafoué, l'anglais étant presque toujours la seule langue, et parfois écrite en plus gros que le français. L'arabe, seule traduction, c'est anormal et même illégal, mais pas plus que lorsque c'est l'anglais !
Rédigé par : Berthet Lucien | 30 juillet 2016 à 10:37
@ Diogène
C'est ça, merci.
Rédigé par : Denis Monod-Broca | 30 juillet 2016 à 09:08
Ils se cuisent des homards en édictant des anathèmes, arrosant leurs ricanements de vins fins.
L'Occident gavé de sa domination se perd et échappe à l'impôt, la droite se cirrhose et les faucons néo-cons se "socialistent".
Mais c'est pas grave, on est entre soi, on pourra toujours, en attendant l'apéro, se détendre en tapant sur l'un ou l'autre, vous savez, un de ceux qui citent les grands auteurs de la langue française, de toutes façons, c'est la faute aux arabes.
Rédigé par : Aliocha | 30 juillet 2016 à 08:50
"Parler français, c'est résister", dit Monsieur Bilger... je crains que ce ne soit perdu d'avance. Un nouveau mot vient d'apparaître, le "stop stick", qui est une herse mobile légère, pliable/portable, dont disposent les douaniers français pour la jeter sous les roues des "go-fast" qui s'arrêtent/ne s'arrêtent pas aux péages des autoroutes. Son utilisation est simple : le go-fast repéré, un douanier se poste derrière le péage et jette le "stop stick" - qui se présente sous la forme d'un long bâton de plus de trois mètres environ - sous les roues du véhicule dont les pneus sont littéralement arrachés, ce qui stoppe/stoppera le véhicule plus ou moins rapidement, les go-fasters n'hésitent pas à rouler les pneus arrachés ou sur les jantes durant de nombreux kilomètres.
Rédigé par : eileen | 30 juillet 2016 à 07:32
@Savonarole
Quel intérêt de posséder un large registre lexical si c'est pour rabâcher toujours la même chose ?
@tous
Une proposition de lecture : "L'homme dans la guerre - Maurice Genevoix face à Ernst Jünger" (ed Grasset) de Bernard Maris, un lettré sans orgueil démesuré, un passionné qui n'insulte pas ceux qui ne pensent pas comme lui, un homme intelligent qui ne vous balance pas son savoir au visage comme un crachat.
Rédigé par : jlm | 30 juillet 2016 à 06:30
@Exilé
Ce n'est pas par la grâce d'un quelconque Dessein intelligent, ou pour vos mérites personnels que vous êtes locuteur français d'un pays qui s'appelle la France.
Le "Il n'y a là ni bien ni mal, ni honneur ni honte, c'est comme ça" de Denis Monod-Broca se comprend d'autant plus facilement qu'il est expliqué en amont.
Rien ne vous oblige à être d'accord, mais c'est réfléchi et ça tient parfaitement la route.
Désolé pour vous.
Rédigé par : Diogène | 29 juillet 2016 à 23:23
@ Grain de poivre
Je n'ai rien contre l'anglais, tout pour les Anglo-Saxons, notamment les Américains... Mais vouloir se promouvoir, est-ce être contre l'autre ? Au contraire, affirmons-nous comme ils savent le faire. Quel meilleur hommage que de tenter de les égaler ? Si d'aventure nous les dépassions, alors, ce serait eux, un jour, qui devraient s'inspirer de nous. Comme en amicale compétition, nous échangerions les rôles de modèle et d'imitateurs, de champions et de challengers.
Enfin, nous en sommes loin... Il faudrait que nous aimions la liberté, que nous nous aimions.
Et donc, à part qu'il faut défendre nos intérêts, matériels et culturels, aujourd'hui je considère encore les Américains comme ceux qui devraient être nos inspirateurs. Reconnaissance éternelle, d'ailleurs, pour tout ce qu'ils ont déjà fait pour nous.
A propos de reconnaissance, comme l'ont dit d'autres, madame Bilger mérite toute la reconnaissance des commentateurs pour son aide. Grâce à elle, il y a sans doute autant de différences entre les commentaires bruts et affinés qu'entre la pierre taillée et la pierre polie !
Rédigé par : Noblejoué | 29 juillet 2016 à 22:23
@ breizmabro
Ah, "le cri du homard", qui dira quel déchirement il provoque chez ceux qui l'entendent !
Vous avez vu le film ?
Rédigé par : Tipaza | 29 juillet 2016 à 21:20
@ Ellen
"Je tiens à remercier tout particulièrement Mme Pascale Bilger, investie à 100% pendant cette période estivale à corriger les fautes de tant de commentateurs, affluant depuis quelques jours en un nombre record"
Je me joins à vous.
Rédigé par : Lucile | 29 juillet 2016 à 20:53
@Grain de poivre
C’est d’autant plus insensé qu’il y a peu de chances que les Arabes à qui ces avis sont destinés et qui ont en bon Français de naissance appris à lire et à écrire en français sachent lire l’arabe.
Vous semblez ignorer que certains viennent se faire soigner chez nous aux frais de la princesse...
Rédigé par : Exilé | 29 juillet 2016 à 20:44
Mais qu’est-ce que vous avez tous contre l’anglais ? Personnellement je trouve qu’il est très commode de disposer d’un sabir quasi-universel.
J’ai en revanche été très choquée de voir à l’hôpital Purpan de Toulouse des avis aux « patients » (vous aurez remarqué qu’il n’y a plus de malades) rédigés en français et en arabe. Si on avait les versions espagnole, anglaise, italienne, cela ne m’aurait pas troublée. Mais en arabe uniquement !
Sommes-nous déjà soumis ? C’est d’autant plus insensé qu’il y a peu de chances que les Arabes à qui ces avis sont destinés et qui ont en bon Français de naissance appris à lire et à écrire en français sachent lire l’arabe.
Rédigé par : Grain de poivre | 29 juillet 2016 à 20:17
Au début de sa carrière Thierry Lepaon maîtrisait mal le français, il disait "nombe" au lieu de "nombre" quand il alignait ses millions de manifestants... Voyez les archives de l'INA.
Tout bon communiste n'a que 200 mots de vocabulaire.
Rédigé par : Savonarole | 29 juillet 2016 à 18:47
Je tiens à remercier tout particulièrement Mme Pascale Bilger, investie à 100% pendant cette période estivale à corriger les fautes de tant de commentateurs, affluant depuis quelques jours en un nombre record.
Merci également à Philippe Bilger de nous avoir soumis les sujets les plus passionnants sur lesquels chacun de nous a eu une entière liberté de s'exprimer, d'apporter ses propres sentiments, ses idées et ses connaissances.
Très bonnes vacances et soyez tous vigilants.
Rédigé par : Ellen | 29 juillet 2016 à 18:23
@Denis Monod-Broca
Quelle malhonnêteté ! Quelle mauvaise foi ! Quel pauvre commentaire !
Reprenons votre propre logique, si vous le voulez bien, sur le mode il n'y a ni bien ni mal :
Il n'y a ni malhonnêteté ni honnêteté.
Il n'y a ni mauvaise foi ni bonne foi.
Il n'y a ni pauvre commentaire ni riche commentaire.
Bonne soirée quand même !
Ah, j'oubliais, il n'y a pas plus de bonne soirée que de mauvaise soirée...
Votre vie doit être étrangement compliquée.
Rédigé par : Exilé | 29 juillet 2016 à 18:02
"Qu’est-ce que la Francophonie ?" écrit un blogueur,
"Une Francophonie qui défendrait la langue, sans diffuser aussi la culture deviendrait vite une association d’anciens combattants, ce qu’elle est déjà un peu" se répond-il ;-))
"Quand je parle de culture française (...) j’entends la défense et l’illustration de tout ce que la France a créé dans les domaines de l‘art, de la philosophie, de la science, depuis les cathédrales jusqu’aux apports récents dans les domaines de la physique, des mathématiques et de la biologie, en évitant soigneusement de propager ce qui constitue les fondements des "valeurs républicaines", c’est-à-dire l’art du déni de la réalité et j’entends la défense et l’illustration de tout ce que la France a créé dans les domaines de l‘art, de la philosophie, de la science, depuis les cathédrales jusqu’aux apports récents dans les domaines de la physique, des mathématiques et de la biologie, en évitant soigneusement de propager ce qui constitue les fondements des « valeurs républicaines », c’est-à-dire l’art du déni de la réalité et une formidable capacité d’inventer des impôts dont les plus emblématiques sont la TVA que le monde entier nous envie, et surtout la CSG, taxe sur laquelle on paye un impôt !" explique t-il.
Après nous avoir gavés avec ses réflexions, il nous quitte subitement pour partir "se cultiver dans le langage pictural chinois" :-(
La francophonie ne serait-elle donc que "l’art du déni de la réalité et une formidable capacité d’inventer des impôts dont les plus emblématiques sont la TVA que le monde entier nous envie, et surtout la CSG, taxe sur laquelle on paye un impôt !" ?
Je n'ose le croire.
En même temps j'ai une excuse. Je vie actuellement sur une île qui se nomme Sein et notre préoccupation première est : COMMENT cuisiner le homard : poilé et flambé ? ou grillé ? (en français dans le texte ;))
Rédigé par : breizmabro | 29 juillet 2016 à 17:31
@ Exilé
Quelle malhonnêteté ! Quelle mauvaise foi ! Quel pauvre commentaire !
Rédigé par : Denis Monod-Broca | 29 juillet 2016 à 16:57
@calamity jane 29/7/16 - 11.36
LOL LOL... il y a peut-être un souci de régionalisme ? de prononciation ?, chez moi/dans ma région on ne prononce pas le huitième mois de l'année "a-oût" mais "out" LOL LOL... ce qui - je le reconnais bien volontiers - ne simplifie pas votre question ahahaha LOL MDR
Rédigé par : eileen | 29 juillet 2016 à 15:36
Extrait de la presse :
"L'ex-leader de la CGT Thierry Lepaon a été missionné par Manuel Valls pour «préfigurer» la future Agence de la langue française pour la cohésion sociale".
Considérant la formation et le passé professionnel de Thierry Lepaon, Manuel Valls semble confondre "cohésion" et "soudure", curieux choix pour «préfigurer» la future Agence de la langue française.
Sauf si, après avoir nommé Najat Vallaud-Belkacem à l'Education nationale et Myriam El Khomri au Travail, Manuel Valls cherchait à rectifier ses erreurs en confiant le Secrétariat d'Etat au Développement et à la Francophonie à André Vallini et la cohésion sociale à Thierry Lepaon.
Dans le cas du deuxième outre la future Agence de la langue française Manuel Valls pensait sans doute aussi à Philippe Martinez et la CGT, leur promesse de célébrer la rentrée à leur façon et leur conception de la cohésion sociale ?
Rédigé par : Claude Luçon | 29 juillet 2016 à 15:25