Ces dernières années, si les mères ne sont pas oubliées, les livres sur les pères par leurs enfants se sont multipliés.
En général pour défendre les premiers ou pour faire plaindre les seconds.
Grâce à François Cérésa le fils, on a enfin sur un père, le sien, un hymne atypique, éblouissant, tout d'émotion retenue, d'ironie tendre et de désespoir rageur.
Il est très difficile d'écrire sur ses parents. J'aurais rêvé d'en être capable pour rendre hommage à ma mère, une femme exceptionnelle qui m'a marqué au-delà de tout. Si je sens que ma passion de la parole vient de mon père, ma mère m'a donné tout le reste qui est l'essentiel. Pour ce livre, il aurait fallu que j'aie le talent - la proximité complique la création plus qu'elle ne la facilite à mon sens - et que j'aie de la mémoire, une infinité de souvenirs à raconter. J'ai tout juste des flashs, des trouées dans l'opacité du temps et la chronologie minutieuse avec laquelle certains évoquent leur histoire familiale m'est totalement étrangère. Mon je est désincarné.
Mais François Cérésa disposait, lui, de tout ce dont il avait besoin pour le "tombeau" de son père Jean auquel il adresse, page après page, un véritable chant d'amour.
L'admiration éperdue, l'enchantement d'une complicité qui a tardé mais est devenue absolue quand François a eu 16 ans, le tennis, le ski, les westerns, les voitures multiples et brisées, les soirées chaleureuses et arrosées, les amis, le brassage des genres, les intellectuels découvrant de prétendus simples qui les dépassent, les rires, les morts et la fidélité des vivants, l'obsession du travail, et du travail bien fait, les anecdotes, la sensualité de la vie sous toutes ses facettes, les coeurs à l'unisson, l'élégance de la gaîté contre vents et marées, l'enthousiasme et l'allégresse d'un récit qui, faisant renaître une personne, une nature si formidablement présentes, ne tombe à aucun moment dans la morosité aigre ou la nostalgie fabriquée.
Le ressort fondamental de ces pages souvent magnifiques relève d'une sorte d'élitisme assumé : il y a des seigneurs, des êtres exceptionnels qui ne devraient jamais mourir, avec la nostalgie furieuse et revendiquée des temps bénis où l'allure, le panache, la sincérité, le courage d'être soi, l'épique dans le quotidien avaient du sens. Le père de François Cérésa, pour son fils, reste un héros comme on n'en fait plus, contre la plèbe de la grisaille et de l'interchangeable. On comprend que des sanglots mouillent le sarcasme et que l'auteur ne cesse pas de pleurer la perte d'un père, au fond bien plus qu'un père pour lui : une époque est morte avec lui. La tonalité crépusculaire de ce lamento demeure malgré le rythme et la frénésie du style, l'incroyable inventivité du langage qui faisant son miel et son chagrin de tout ressuscite ce qui n'avait pas sombré. Puisque tout entier protégé par une mémoire.
Le style de François Cérésa, c'est quelque chose ! De la finesse, de la rapidité, de la puissance, du déchirement, un Hussard qui n'aurait pas le coeur sec, des saillies, des traits, des bonheurs d'expression, de l'emporte-pièce, pas une page ne se repose, pas une idée ne reste tranquille, pas une émotion ne s'excuse.
A la fin du livre, il faut retenir l'envie presque physique, tant l'écrit lui redonne chair, sang et lumière, de lui serrer la main, mieux, de l'embrasser. Il est clair que Jean Cérésa était un sacré homme et un père unique. On pense que tous le sont mais certains le sont plus que d'autres.
Le plus touchant pour moi tient à l'éclat que cette tendresse superbement exprimée - qui est aussi de la littérature - projette sur l'auteur François Cérésa.
Roi des calembours, fidélité à toute épreuve, pudeur sans pareille, puissance de travail qui le conduit à vous envoyer ses livres comme d'exquis petits ou gros pains, personnalité à la fois expansive, jamais à court de fraternité, mais avec les secrets enfouis des orgueilleux modestes - François Cérésa, un audacieux, un aventurier, un baroudeur du quotidien mais, surtout, un mystère. Que ce beau livre, plein d'élans, de mélancolie corsetée et de foucades, permet de dissiper.
"Le globule", comme son père le surnommait, se démasque. Révélant son père, il ne pouvait plus se dissimuler, il n'avait pas d'autre ressource que de se livrer, lui, enfin, et c'est une découverte pour moi.
François Cérésa a une manière non pas de fuir mais de laisser ses outrances, ses paradoxes, ses plaisanteries ou ses fulgurances s'exprimer à sa place de telle sorte que je me suis senti parfois frustré. Derrière sa lucidité, sa dent dure et pertinente, son écoute, son art de la conversation, je le cherchais et je percevais qu'il y avait un autre François Cérésa que seul un miracle libérerait.
Il a eu lieu et c'est ce livre.
"Poupe", c'est son titre et c'est son père.
Grâce à ce livre, un tour de force, il a fait aimer, ce qu'il désirait, et s'est fait aimer encore davantage, ce qui, j'en suis sûr, n'était pas prévu dans son programme d'homme et de fils de qualité.
Qui a écrit ?
"Le culte du père ou de la mère est un signe de mal-être, une fuite dans un passé toujours idéalisé par rejet du présent et du réel. Seule la génération qui nous suit fait de nous des adultes en nous confrontant effectivement au monde..."
Cliquez : "psychopathie psychopathe psychiatrie adulte pathologie..." cherchez bien mais ne vous attardez pas trop sinon je vous conseille de prendre un rendez-vous chez un exorciste.
C'est fou le nombre de timbrés paranos schizos générés par ce monde d'assistés sociaux.
Rédigé par : sylvain | 11 août 2016 à 09:56
Alors que le grand-père est déjà mort, quand le père s'en va et pour toujours, de l'autre côté de l'horizon du monde des vivants, il reste encore quelque chose qui pourtant n'est pas quantifiable, il reste un grand vide qui suffoque, il reste aussi la certitude d'être le prochain sur la ligne de départ. A ma connaissance, il n'existe pas de mot pour désigner cette notion de certitude et ce néant intérieur.
Un écrivain a la chance de pouvoir canaliser l'énergie, d'engloutir de la matière avec des mots pour tenter de combler le vide.
Rédigé par : vamonos | 11 août 2016 à 09:23
@ Valerie | 10 août 2016 à 18:25
J'ai suggéré Barbara pour montrer qu'il y a toujours pire, comme relation paternelle, mais que malgré tout les chansons que vous citez disent "je t'aime" après la mort.
Rédigé par : Alex paulista | 11 août 2016 à 02:06
Rédigé par le Sieur Garry Gaspary le 10 août 2016 à 10:45 :
"...Aucun roman de gare à deux sous ne doit vous convaincre qu'un père aurait pu vous apporter plus que cela.
Le culte du père ou de la mère est un signe de mal-être, une fuite dans un passé toujours idéalisé par rejet du présent et du réel. Seule la génération qui nous suit fait de nous des adultes en nous confrontant effectivement au monde..."
Bien trouve... plutot juste !! J'aurais aime etre l'auteur de ces trois phrases !!
C'etait "aussi moche avant" !!
Il fut un temps ou l'on parlait de "Pere" et "Mere" et ou l'emploi de "Papa/Maman" etait reserve a l'intimite de la cellule familiale. Il semblerait que jusqu'a la fin du 18eme siecle, on voussoyait ses parents :
https://lesvendredisintellos.com/2011/10/14/vouvoiement-enfants-parents-une-tradition-qui-se-perd/
Je n'aime pas cette epoque de promiscuite vulgaire qui engendre toutes sortes de violence. Reprenons nos distances. La prochaine fois, on discutera de la fetichisation des enfants et du desastre que cela cause a nos societes occidentales.
"...Pour vous consoler, écoutez Barbara..."
Rédigé par le Sieur paulista le 10 août 2016 à 05:12
Je ne comprends pas ce qu'il y a de "consolant" a ecouter "l'Aigle Noir" de Barbara... ni meme "Nantes" ?!?!
Pour l'oeuvre de cet auteur, j'attendrai les premieres critiques paraissant sur Babelio, je ne depenserai pas un centime... en visitant ma bibliotheque locale d'ici quelques annees. L'editeur ne m'inspire pas grand-chose et je me fie a l'avis d'un maitre cultive... a savoir le Sieur Savonarole !!
Rédigé par : Valerie | 10 août 2016 à 18:25
@vamonos
La médaille d'or olympique aux couleurs de la France, pas de problème !
Mais je vais devoir me déguiser en bellefaitgore pour cause d'anonymat... en allant la récupérer !
Par contre, je veux bien que l'on me présente comme vous le proposez ! Curieuse de tâter des yeux la tête des Yankees...
Rédigé par : calamity jane | 10 août 2016 à 17:46
@ sylvain
Votre message @ Caroline n'a rien à voir avec ce que j'ai écrit.
Vous vouliez sans doute dire autre chose dans votre message codé, dans ce cas n'écrivez pas @ Caroline ou faites silence. Les douleurs et traumatismes d'enfant, c'est sérieux.
Rédigé par : Caroline | 10 août 2016 à 14:58
@Caroline
Vous voudriez mettre en doute tout le bon travail eugéniste de nos socialopes plus enclins à renifler les dessous des ceintures des citoyens avec leurs nouvelles lois sur les moeurs sexuelles que s'occuper de l'économie, du chômage et de la sécurité ?
Allons mettez-vous aux normes sans broncher ! C'est très poétique et romantique d'entendre des gamins aux sorties des écoles s'interroger sur le couple de parents homos en se demandant si c'est le barbu poilu qui fait office de femme ou si c'est celle qui de gros seins qui fait l'homme.
Des couples hétéros ?? quelle horreur ! c'est d'un ringard !
Rédigé par : sylvain | 10 août 2016 à 13:37
@Caroline
Je comprends parfaitement ce que vous avez voulu dire même si je n'ai pas vécu le non-amour, désamour de la part de mon géniteur. La distance dans le respect a été plus équilibrante pour moi que d'autres situations.
C'est heureux que vos filles ait pu sentir l'idée de la différence - complémentaire, si je puis écrire -, pour bien appréhender leur chemin de vie.
@Garry Gaspary
"...seule la génération qui suit fait de nous des adultes"...?!
Caroline a justement expliqué le contraire.
Mais l'amour ne se décrète pas même dans les relations parents-enfants et réciproquement. Dans cette configuration certaines mères disent "avoir
fait leur devoir". L'aveu donc.
Rédigé par : calamity jane | 10 août 2016 à 13:18
@Caroline
Votre mari a fait de vous une femme. Vos filles ont fait de vous une mère.
Aucun roman de gare à deux sous ne doit vous convaincre qu'un père aurait pu vous apporter plus que cela.
Le culte du père ou de la mère est un signe de mal-être, une fuite dans un passé toujours idéalisé par rejet du présent et du réel. Seule la génération qui nous suit fait de nous des adultes en nous confrontant effectivement au monde. Ce qui ne veut pas dire que nous devrions aussi l'idolâtrer mais que l'art ne nous apprend rien sur le monde tel qu'il est.
Rédigé par : Garry Gaspary | 10 août 2016 à 10:45
@ Caroline | 09 août 2016 à 22:21
L'époque a changé, il ne faut pas juger la relation paternelle d'antan à l'aune des représentations actuelles.
Mais je suis au fond d'accord avec vous, la paternité a évolué dans le bon sens, et en particulier le rapport père-fille.
Pour vous consoler, écoutez Barbara.
Rédigé par : Alex paulista | 10 août 2016 à 05:12
Quand j'étais une jeune maman avec trois filles qui adoraient leur papa, j'avais trouvé un très beau livre illustré sur la place que prenait un père. Je l'ai lu et j'ai pleuré trois jours tant il n'y avait rien, mais rien de ce que j'avais vécu avec mon père.
Mes filles ont été ravies, retrouvant dans ce livre tout l'amour qu'elles portaient et recevaient de leur papa.
Je me suis soignée mais il me reste des séquelles. Il est mort et je n'ai pas été à son enterrement.
Il m'est impossible de goûter un livre comme "Poupe".
Rédigé par : Caroline | 09 août 2016 à 22:21
@ breizmabro
Philippe Bilger a écrit :
"...l'enchantement d'une complicité qui a tardé mais est devenue absolue quand François a eu 16 ans..."
N'ayant pas lu ce livre, je m'en suis tenue à ce que PB avait écrit, à savoir que "la complicité a tardé" entre le père et le fils. Ce qui ne signifie nullement que le dénommé Poupe se soit désintéressé de son fils durant ses seize premières années.
Rédigé par : Mary Preud'homme | 09 août 2016 à 18:57
@ breizmabro | 09 août 2016 à 08:52
Vous n'êtes pas très gentille avec l'auteur.
Même si ce n'est pas vrai, il faut croire à l'histoire ancienne.
Rédigé par : Alex paulista | 09 août 2016 à 15:59
@ calamity jane | 09 août 2016 à 12:40
Ces excellents jeux de mots nous permettent de remporter une nouvelle médaille d'or, golden medal, representing France, calamity jane.
Rédigé par : vamonos | 09 août 2016 à 15:40
@Achille
Bien d'accord avec vous ! Les libraires sont de plus en plus rares ; le libre-service les ayant phagocytés quand ceux et/ou celles qui voudraient s'y improviser ne leur arrivent pas à la cheville... Mais bon.
Perso, j'ai retenu du billet que Philippe Bilger devrait écrire sur sa mère pour que nous puissions entrevoir son père et le deviner plus à fond lui-même au-delà du premier paragraphe de votre commentaire.
@hameau dans les nuages
Cela ne gêne pas d'adjoindre "kini" de monokini et/ou bikini à leur bur !
Détaillons :
bure : grossière étoffe de laine (robe de bure),
kini : -mono ou bi- maillot de bain formé d'un slip très petit et d'un soutien-gorge,
Une robe de burekini pour aller au bain ! Du haut de ces phares quinze siècles de retard vous contemplent !
Après, l'appellation "belphégor" pour toute couverture excessive de l'apparence participe de l'ancien français pour "gore" (qui a été abandonné au bénéfice de truie) qui deviendrait "belle fait gore" si l'on y ajoute la signification anglo-saxonne actuelle...
Je plagie le billet de P. Bilger : traduire en français, c'est résister.
Avec bure qui nie, tout est dit.
Il nous reste les occasions et l'envie d'en rire et je vous remercie de l'avoir titillée.
Rédigé par : calamity jane | 09 août 2016 à 12:40
@semtob | 09 août 2016 à 01:44
Ben dites donc les siamoises vous avez bouffé du lion ?
Tout à fait d'accord, sauf que moi je ne suis pas LGTB...
Rédigé par : Savonarole | 09 août 2016 à 12:29
@ Mary Preud'homme | 09 août 2016 à 01:00
Pas tout faux mais pour parler de Pagnol notamment, je n'ai pas souvenir que son père ait découvert son existence à son adolescence. Il ne se vante pas d'avoir "cassé de la voiture" ni partagé "des soirées chaleureuses et arrosées" avec son père qui vient de se souvenir au bout de seize ans qu'il a un fils...
C'est le côté "youpi j'ai un fils avec qui je vais pouvoir sortir "entre potes" !" qui m'indispose, et vendre cette "révélation" filiale tardive est tout de même un brin mercantile.
Mais l'argent n'a pas de pudeur...
Rédigé par : breizmabro | 09 août 2016 à 08:52
Bonjour,
J’aime les envolées lyriques de Philippe Bilger quand il a un coup de cœur, que ce soit pour un bouquin, comme c’est le cas ici, ou encore pour louer les qualités d’une personnalité du monde du sport, des médias ou de la politique.
Il force toujours un peu le trait, mais on le sent sincère. Dans ce billet, il va même jusqu’à nous mettre le lien pour aller sur Amazon où l’on n’a plus qu’à passer commande de l’œuvre qui l’a fait vibrer.
Dans la même veine j’ai adoré La gloire de mon père de Marcel Pagnol. Mais tout est bon dans Marcel Pagnol, que ce soit les livres ou les films.
François Cérésa, je ne connais pas. J’ai parcouru sa fiche Wikipédia et vu qu’il avait remporté quelques prix littéraires secondaires (que je ne connaissais pas non plus). Cela dénote sans doute une bonne plume. Il a même voulu continuer l’œuvre de Victor Hugo avec deux livres sur la vie de Cosette (à la demande de son éditeur) ce qui lui a valu un procès de la part des descendants de l’auguste écrivain. Vouloir poursuivre l’histoire d’un des personnages du chef-d’œuvre d’un des géants de la littérature française me paraît quand même un peu présomptueux.
Vais-je passer commande chez Amazon ? Je ne sais pas encore.
D’une façon générale j’aime bien acheter mes livres dans une librairie. De nos jours c’est un peu ringard, je sais. D’autant qu’il n’existe plus de vrais libraires dignes de ce nom avec qui on pouvait discuter, demander conseil et qui étaient capables de nous donner un avis éclairé. Maintenant il n’y a plus que des vendeurs, souvent très jeunes, qui savent sur quel rayonnage se trouve le livre que l’on cherche et il ne faut pas leur en demander davantage. Tout fout l’camp vous dis-je !
Rédigé par : Achille | 09 août 2016 à 06:02
Cher Philippe,
C'est "Pretty man" qui veut refourguer son "pretty book" à "la mords-moi le nœud".
T'as qu'à croire qu'on n'a que ça à faire que de s'user les mirettes à reluquer les c.. des bouquins. Toutes ces histoires de father, c'est plus dans le coup aurait dit Sheila. Tous les goûts sont dans la nature et nous n'en avons rien à cirer.
D'après une lecture intensive de l'argot préféré du scribouillard ou du combinard.
A la revoyure comme d'hab et bonne lecture.
C'est tout de même un peu dur à jacqueter, mais il fallait le sortir.
Bien respectueusement à vous.
françoise et karell Semtob
Rédigé par : semtob | 09 août 2016 à 01:44
A lire certains commentaires, il faudrait envoyer au pilon tout roman où l'auteur évoque des souvenirs d'enfance.
Exit donc "Mémoires d'outre-tombe" de Chateaubriand, "David Copperfield" de Charles Dickens, "la Gloire de mon père" de Marcel Pagnol pour ne citer que quelques titres...
De quel droit brider la libre création et l'inspiration d'un auteur que nul n'est obligé de lire.
Rédigé par : Mary Preud'homme | 09 août 2016 à 01:00
@ Savonarole | 08 août 2016 à 22:08
"Depuis Torreton et Angot on ne compte plus le nombre de nécrophiles écervelés qui radotent sur leur enfance"
...et qui s'en font du blé ! Ya pas de petit profit ;)
Qu'ils arrêtent tous ces bobos, blablateurs de leur enfance qu'ils revendent cinq sous la ligne, sans aucune pudeur.
Pitoyable.
En plus P. Bilger a choisi LA photo du beau bobo. Du poseur écrit-vain. La plus ringarde (on dirait DSK jeune :-D)
Ce billet de Ph. Bilger a failli me faire mourir de rire, mais comme je ne suis pas trop pressée j'attends les autres ;)
Adeo
Rédigé par : breizmabro | 08 août 2016 à 23:25
Finalement la littérature c'est comme Facebook, on y admire la vie rêvée des autres.
Viver é melhor que sonhar
https://www.vagalume.com.br/elis-regina/como-nossos-pais.html
Rédigé par : Alex paulista | 08 août 2016 à 22:25
@breizmabro | 08 août 2016 à 16:38
Excellent ! Le bonheur bourgeois, le "cul bordé de nouilles", la photo de Cérésa en atteste, il doit être dans le Luberon sous les frondaisons dans une chaumière à deux millions d'euros, qu'il est beau, belle chemise, sauf qu'il cache sa montre Vacheron Constantin et ses Tod's aux pieds.
"Papa ! Maman ! Mamie !" Depuis Torreton et Angot on ne compte plus le nombre de nécrophiles écervelés qui radotent sur leur enfance.
Rédigé par : Savonarole | 08 août 2016 à 22:08
Je ne voudrais pas dire mais n'est pas Hugo qui veut ("mon père ce héros...").
Bref le Jean Cérésa a découvert un fils de 16 ans qui avait été torché, vacciné et biberonné par sa mère, sans lui. Waououaahh !
Du coup "l'admiration éperdue, l'enchantement d'une complicité qui a tardé mais est devenue absolue quand François a eu 16 ans, le tennis, le ski, les westerns, les voitures multiples et brisées, les soirées chaleureuses et arrosées, les amis, le brassage des genres, les intellectuels découvrant de prétendus simples qui les dépassent, les rires, les morts et la fidélité des vivants, l'obsession du travail, et du travail bien fait, les anecdotes, la sensualité de la vie sous toutes ses facettes, les coeurs à l'unisson, l'élégance de la gaîté contre vents et marées"...
ben voyons...
En même temps vendre tout cela pour 18,90€ :-(
Rédigé par : breizmabro | 08 août 2016 à 16:38
@ Mary Preud'homme
Moi pareil. Difficile de croire à la complémentarité entre un père et une mère.
Et pourtant j'aurais tellement aimé. Il est parti droit et taiseux il y a vingt ans. Elle a 101 ans et n'a pas changé d'un iota.
Il était officier colonial. Elle était femme d'officier ayant construit sa carrière à lui ! (Elle le disait et le redisait)
Même s'il n'en a pas cru un mot, il l'a laissé croire à sa famille.
A défaut d'offrir ce livre à ma mère que je vais voir toutes les semaines, je lirai tout seul François Cėrėsa.
Rédigé par : Dans mon fauteuil roulant | 08 août 2016 à 15:49
Tiens on redécouvre que "parent 2" peut apporter quelque chose d'important et que peut-être l'indifférenciation des "genres" est un peu jusqu'au boutiste...
Oui, je sais quand, on supprime les mots on supprime le problème n'est-ce pas ?
Rédigé par : carl roque | 08 août 2016 à 14:37
Dans un documentaire récent sur la Thaïlande, nous avons pu voir une femme "normale" pleurer à la seule idée de prononcer le nom du roi, tant il est aimé pour être le père de tous.
On devine ici la tête du crétin, du c.. parfait, en somme du "bon français", en rire.
Alors, parler de son père ; mais en l'appelant "mon père", ou "papa" ?
Lorsque dans son coeur, "papa" tend à l'universalité du père, on tend à comprendre pourquoi l'amour est le corps de l'Esprit, mais aussi à voir ce en quoi nous ne sommes pas en communion avec Lui...
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 08 août 2016 à 13:56
@genau
En restant dans le même hors sujet : Arthez de Béarn, 2000 habitants, au fond à droite en regardant de Paris. A l'opposé de Marseille.
http://www.sudouest.fr/2016/08/05/polemique-du-burkini-la-colere-du-maire-d-arthez-de-bearn-2458650-4344.php
Le maire s'oppose, les gendarmes accompagnent ces dames qui reçoivent l'autorisation de se baigner...
Un pas en arrière, deux pas en avant.
Démission, lâcheté, trahison. Il va falloir leur tailler un short. Hé bisté !
Rédigé par : hameau dans les nuages | 08 août 2016 à 08:33
"Le globule, comme son père le surnommait se démasque. Révélant son père, il ne pouvait plus se dissimuler, il n'avait pas d'autre ressource que de se livrer, lui, enfin, et c'est une découverte pour moi".
Comment cela ? Vous ignoriez qu'en parlant des autres on parlerait de soi ?
Un mot qui échappe à notre moment c'est le mot "amour". Cela doit être ringard...
Pourtant rien ne peut être fait sans lui. Vous-même dans un autre billet sur J. Hallyday reconnaissiez la patience de votre mère lorsque vous lui imposiez "façon scie" certaines de ses rengaines et celles d'autres, je présume.
Un couple de voisins qui ayant perdu pour l'un sa mère et l'une sa belle-mère et ensuite son propre père, me disait "voilà, nous sommes devenus orphelins".
Rédigé par : calamity jane | 08 août 2016 à 07:38
Comme c'est bon de chanter le père. Quand on se penche vers ce qui ne sera plus rien qu'une chose sans nom, et qu'on murmure regrets et protestations de sourire, c'est le souffle de vie qui renaît du grabataire comme un sourire espiègle.
Comme Pascal voyait mal les choses dans l'homme milieu entre rien et tout, mais comme il avait soigneusement pressenti la double nature, capacité de percevoir son caractère infinitésimal et de chercher tout de même à comprendre pourquoi.
Perdre son père, c'est remettre en cause son futur antérieur. C'est le voile qui se déchire ; dès lors, la solitude est au présent.
Rédigé par : genau | 07 août 2016 à 23:34
Oh, juste un petit mot obsessionnel. Le livre de Hamed Abdel-Samad "Le fascisme islamique" ne sera pas traduit en français ; les éditions Piranha ont reculé devant la menace d'attentat. Déroute en bon ordre, expliquée et justifiée, mais aucun écho dans la presse française, à ma connaissance.
Voilà pourtant un sujet intéressant dont il sera instructif de savoir comment les politiques français et la gauche vont justifier le défaut de parution, de la même façon que le livre de Thilo Sarrazin "Europa non ha bisogno dell'euro".
A noter qu'ici le pouvoir n'a aucune responsabilité, si ce n'est d'avoir contribué à créer le climat de couardise en déclarant une guerre juridique à l'Islam radical.
A noter, cependant que le livre, en anglais et en allemand est aujourd'hui chez Amazon, le N° 1 des ventes. Les ringards énarchiques auraient intérêt à ouvrir de temps en temps leur ordinateur sur les préoccupations des Français.
Si ce commentaire d'actualité ne vous convient pas, supprimez-le, il est sans rapport avec votre billet, sauf que la lecture intimiste, familiale, peut paraître aujourd'hui un peu décalée par rapport au danger qui nous guette : la capitulation en rase campagne au bénéfice de la religion, de la part d'un régime qui se dit laïc. La menace de soumission revendiquée de la science à la religion, dans le pays dit des "Lumières", l'abolition du progrès gagné sur l'horreur du siècle dernier par la généralisation d'initiatives lamentables comme à Lille et ailleurs montrent, soit la réalité d'un danger plus grand qu'on ne le dit, soit la dégénérescence d'une population déjà vaincue.
Viennent les temps de la guerre et des trahisons. L'amour s'en est allé, sur les ailes d'un prêtre qu'on nomme aussi "père".
Rédigé par : genau | 07 août 2016 à 19:22
"J'ai tout juste des flashs, des trouées dans l'opacité du temps et la chronologie minutieuse avec laquelle certains évoquent leur histoire familiale m'est totalement étrangère. Mon je est désincarné."
Etre hanté, au bon ou au mauvais sens du terme, par le passé, ou désincarné se sentir un fantôme dans le présent ?
Proust et d'autres peuvent compenser la désincarnation. La substituer dans l'imaginaire pour les heureux qui se rappelent mal de leur bonheur ou pour les malheureux qui n'ont même guère eu de bons souvenirs à perdre mais se traînent dans le futur d'un passé dont ce qu'il a eu de mieux, c'est le bon goût de tomber aux oubliettes... Contrairement à d'autres, je pense que refouler est, en général, une bonne chose mais je ne vais pas épiloguer.
Quelle manière élégante de rendre hommage à ses parents que de le faire dans ce billet signalant un livre d'un auteur évoquant favorablemenent les siens !
Rédigé par : Noblejoué | 07 août 2016 à 18:07
Une occasion de découvrir un auteur dont je n'ai lu à ce jour aucune œuvre.
Sans transition :
Père et mère sont complémentaires et non concurrents. On ne le répétera jamais assez !
Personnellement, je n'ai pas eu cette chance d'avoir un père et une mère à égalité, tant la seconde, omniprésente et royale occupait toute la place réduisant de ce fait papa à un rôle secondaire et ingrat de reproducteur doublé d'un père Fouettard... Et ce n'est qu'en sa fin de vie que j'ai découvert les qualités de mon père, tout l'amour qu'il nous avait donné à mes frères et à moi, sans jamais rien exiger en échange ni nous culpabiliser eu égard à notre ingratitude et à la préférence sinon l'adulation que nous portions tous les cinq à notre mère.
Papa, homme des bois si différent de maman, aristocrate jusqu'au bout des ongles dans tous les sens du terme et restée fidèle malgré son mariage de raison avec mon père à son premier amour disparu... Ce que je retiens de mon père, la droiture... Et ce qu'il m'a légué, le franc-parler ! Sans doute pourquoi la chanson "Mon vieux" de Daniel Guichard me fait tellement vibrer et penser à lui.
Rédigé par : Mary Preud'homme | 07 août 2016 à 16:45
François Cérésa né à Cannes en 1953, un soixante-huitard qui célèbre son père voilà qui est nouveau.
Bravo !
Toute sa génération n'a donc pas été affectée ?
Enfin un père issu des années trente et de WW2 qui n'était pas un bourreau d'enfants et coupable de toutes leurs erreurs.
Rédigé par : Claude Luçon | 07 août 2016 à 13:25
« Poupe » septembre 2016 - de Cérésa François – Broché EUR 18,90 - À paraître - commandez-le dès aujourd'hui. Cet article sera disponible le 1er septembre 2016, peut-on lire dans le lien que vous indiquez.
Ainsi vous appartenez à ce cercle d’heureux mortels qui ont la primeur des ouvrages, et j’imagine pas que, avant leur parution officielle.
Sans doute « Poupe » signifie-t-il « Papa » mais peut-être aussi ce qui nous pousse, comme quand on dit « avoir le vent en poupe ».
Rédigé par : Catherine JACOB | 07 août 2016 à 10:50