On a toujours besoin d'un homme qu'on aime détester et Patrick Buisson joue parfaitement ce rôle.
Pour l'opinion publique, il incarne le traître même si l'accusation de traîtrise formulée par Nicolas Sarkozy contre lui à la télévision, au mois de mars 2014, est ce qui l'a fait sortir de ses gonds et incité à écrire son livre "La cause du peuple".
Pour la classe politique, elle a trouvé son repoussoir qui la fait apparaître, par contraste, vertueuse.
Dans l'univers médiatique, sans doute quelle revanche pour la plupart des journalistes qu'il dominait dans les analyses et débats sauf quand il avait affaire à quelqu'un comme Michel Field qui, dans l'excellent Politiquement Show, était capable de lui tenir la dragée haute sur le plan intellectuel !
Alors, qu'on juge Patrick Buisson déplaisant et antipathique est sans doute inévitable, au-delà de la subjectivité de chacun, puisqu'on lui impute l'innommable comportement d'avoir trompé Nicolas Sarkozy en enregistrant ses propos, puis en les répétant aujourd'hui.
Force est de considérer que je n'ai pas été convaincu par son argumentation, sur France 2, expliquant que c'était "pour mieux le servir qu'il l'avait enregistré" et que d'ailleurs des portables traînaient sur la table et que des notes étaient prises. Il a été décontenancé - une seconde où il a perdu de sa superbe intellectuelle - quand David Pujadas lui a demandé pourquoi alors il avait dissimulé son appareil si sa démarche ne visait qu'à être assuré, pour les entretiens ultérieurs, de l'intégralité des propos de Nicolas Sarkozy.
Une fois cela admis et condamné, convient-il de jeter aux chiens les enseignements que grâce à Patrick Buisson on a recueilli sur le quinquennat de Nicolas Sarkozy et sur sa personnalité ? Je ne crois pas, et ce, pour plusieurs raisons.
D'abord, au risque de surprendre, il me semble que l'intimité, surtout de nature politique, d'un chef d'Etat ne peut pas être comparé à notre monde privé où il serait insupportable de savoir qu'on écoute à nos portes et qu'on nous oppose ce qui n'était destiné qu'à ceux, choisis, auxquels on faisait confiance. On a le droit de tirer des leçons des révélations même les plus indécentes au regard de leur processus.
Qu'on se rappelle à quel point l'image de Richard Nixon a été plus qu'écornée par les enregistrements, lors du Watergate, qui ont fait apparaître son extrême vulgarité lors des échanges qu'il avait avec ses plus proches collaborateurs...
Ensuite, il convient de se débarrasser de ce qui pèse en permanence sur notre débat public et médiatique : l'idée que certains seraient discrédités de toutes manières parce qu'ils viendraient de l'extrême droite ou auraient dirigé Minute.
Avoir pactisé avec l'extrême gauche ou continuer à cultiver de dangereuses obsessions révolutionnaires n'a pas forcément une incidence négative sur l'intelligence et la dialectique de ceux qu'irriguent encore ce courant.
Ainsi il faut accomplir un effort qui pour quelques-uns sera méritoire : on peut dénoncer autant qu'on voudra les origines de Patrick Buisson, il n'en demeurera pas moins qu'aujourd'hui son livre, sa prestation médiatique sur France 2, sa très longue et percutante interview dans Valeurs actuelles représentent un incomparable et lucide apport pour la connaissance et la compréhension d'un quinquennat au sujet duquel le citoyen a pu deviner et soupçonner beaucoup sans être au fait de tout.
Que Patrick Buisson ait inspiré et servi longtemps Nicolas Sarkozy, à la demande de ce dernier, et qu'un gouffre existe entre eux désormais ne rend pas moins passionnante ni insincère la vision de son conseiller. Qu'il y ait du ressentiment de sa part n'atténue pas la puissance dévastatrice de certains des propos enregistrés si la perfidie concernant le choix du moment.
S'il est possible de lire avant de vitupérer dans l'ignorance, si sortant du cercle étroit et obtus du noyau dur de LR on a la curiosité de s'informer, si la passion de l'analyse est plus forte que la détestation de Patrick Buisson, je serai rassuré. Je défie quiconque est obsédé par la chose publique et les mandats de nos présidents de ne pas être ébloui par la justesse et la décapante et féroce cruauté avec lesquelles Buisson propose un regard pas neuf mais supérieurement exprimé sur Nicolas Sarkozy, sa personne, sa psychologie, ses faiblesses, son humanité.
Qu'on relève, par exemple, "Nicolas Sarkozy était un trader de la politique, un court-termiste qui avait le goût des aller-retour spéculatifs" ou "L'homme public... fut contraint par l'homme privé, ses passions, ses désordres, ses coupables faiblesses pour l'air du temps" et on acceptera d'identifier dans cette double constatation les causes à la fois personnelle et politique de sa défaite de 2012 dont il ne faudrait pas oublier qu'elle n'est pas née de rien même si la médiocrité présidentielle de François Hollande permet de relativiser (L'Express).
Sur le plan politique, NKM qui est très éloignée de Patrick Buisson n'hésite pas cependant à souligner ceci : "...Il reste un problème. C'est que l'évolution du débat politique soit telle que les déclarations de M.Buisson ne paraissent pas insensées. Il évoque un rapprochement avec le Front national..." (Le Monde).
Pour les appréciations injurieuses qu'il formule à l'encontre de ses ministres ou de ses plus proches collaborateurs - Patrick Buisson a en plus "expurgé ses révélations des propos diffamatoires" - qu'il s'agisse de Jacques Chirac, François Fillon, François Baroin, Christian Estrosi, Brice Hortefeux, Xavier Bertrand ou Gérard Larcher entre autres, sont-elles véritablement surprenantes de la part de quelqu'un que le mépris d'autrui et l'exacerbation de son moi n'ont pas cessé de gangrener ? Que ses victimes s'en amusent ou fassent semblant de s'en accommoder est leur problème. Chacun a sa manière de panser ou de minimiser ses plaies. Mais, pour le citoyen, quel déprimant et vulgaire tableau ! Comme on était tombé bas !
Elles ne font même pas tomber de saisissement ceux qui, mêlant les lumières médiatique, psychologique et politique, avaient déjà leur idée sur le tempérament de Nicolas Sarkozy.
On voudra bien me pardonner alors si dans l'arbitrage à faire entre Patrick Buisson et la nécessité politique et démocratique de sa mise à nu, je n'hésite pas une seconde à choisir la seconde.
Les hypocrites qui sablaient le champagne lors des "révélations" de Patrick Buisson doivent avoir la gueule de bois ce matin avec les prouesses littéraires de Hollande... J'en ris encore.
Rédigé par : Savonarole | 13 octobre 2016 à 05:50
@ Patrice Charoulet
J. Attali a fait lire ses Verbatim à F. Mitterrand avant leur publication afin que ce dernier puisse y apporter les corrections qu'il souhaitait. Et il n'en a apporté aucune.
Il ne vous sert donc à rien de tenter d'éclabousser la gauche avec la fange de votre camp en invoquant le "Tous pourris !". On arrivera toujours à distinguer la droite et la gauche françaises juste à l'odeur : la droite la plus bête du monde ne peut pas sentir la rose...
Rédigé par : Garry Gaspary | 04 octobre 2016 à 08:10
Saint-Simon, qui a tout noté, trône en Pléiade, pour l'éternité, dans la belle compagnie de Proust.
M. Attali, qui a tout noté dans l'antre mitterrandien ("Verbatim", en trois gros volumes), a été gratifié par le monarque de ce laconique commentaire : "Attali a les guillemets faciles".
Chargée par l'empereur de tout noter, Catherine Pégard a... tout gardé (provisoirement ?) dans ses tiroirs, et a reçu ce menu cadeau : le château de Versailles.
Oracle en chef, et terriblement sollicité pour délivrer ses avis sans second, a dû enregistrer tout, dans le dessein d'écrire plus tard, sur ces brisées. D'où ce premier ouvrage chez Perrin.
Il a écopé d'un procès, perdu, de cris d'orfraie plumée vive et d'une haine inextinguible.
Rédigé par : Patrice Charoulet | 04 octobre 2016 à 07:40
@ Patrice Charoulet | 03 octobre 2016 à 12:01
Si Jaquattali avait trouvé la moindre pépite cela se saurait.
Surnommé "La photocopieuse", il a été la caution scientifique de Mitterrand à ses débuts.
Après tous les projets pondus pour tous les gouvernements successifs, nous en sommes encore à des dettes abyssales, ne me dites pas qu'il est inaudible, rien ne se fait sans qu'il ramène sa science universelle : un avis sur tout et surtout des avis de rien du tout, par contre un vrai garimpeiro des plateaux.
Avec lui sous sommes sauvés, il suffit de le croire aurait peut-être dit le Palmipède.
Rédigé par : Giuseppe | 03 octobre 2016 à 19:42
Il faut toujours se méfier des personnages qui parlent des deux mains, le pouce et l'index en forme de cercle ; le cercle digital qui préfigure le manque total de confiance en soi, alors que l'on pourrait penser le contraire. D'où les écoutes des faibles, des mesquins, pas pour écrire un livre poubelle et une litanie de noms d'oiseaux, de cela on se serait douté, mais de peur de prendre des baffes comme dans les cours de récré.
Que voulez-vous que recèlent d'autre ces heures d'écoutes où le puéril devait s'afficher en grande partie, et tout ce que l'on peut imaginer de culottes sales à l'envi ressassées, pour se croire encore meilleur que ce que l'on pense être dans un entre-soi de lessiveuse et d'auto-satisfaction, les autres c'est bien connu sont tous des nuls.
Tristes personnages, d'ailleurs la photo est triste, le crâne dégarni et lisse où les idées lumineuses doivent glisser sans s'arrêter, un regard sans lumière, que du vide, point d'étincelles.
Etre payé autant pour un tel résultat, c'est de l'escroquerie mon bon monsieur, pour bien moins cher n'importe quel bistrot aurait fourni des conseils sans doute plus judicieux et en guise de magnétophone il aurait eu droit en prime à "il est des nôôôtres, il a bu..."
Rédigé par : Giuseppe | 03 octobre 2016 à 14:42
Laissons de côté les mille défauts et les positions politiques de M.Buisson. Simple constat "technique" : le dictaphone incriminé et voué à la vindicte populaire est-il si éloigné des trois mille pages de notes (publiées) par M.Attali sur ce qui se disait sous les lambris nationaux, et qui constitue une mine encore de nos jours, dans l'irremplaçable ouvrage intitulé "Verbatim" ?
Rédigé par : Patrice Charoulet | 03 octobre 2016 à 12:01
@ Trekker
Je ne déplorais pas la vulgarité sarkozienne dans mes dires, mais la lente destruction de la vie privée à laquelle nous assistons aujourd'hui. Plus précisément : que ceux qui jettent la leur à la poubelle embarquent celle des malheureux croisant leur route par la même occasion.
Prétexte politique, prétexte technologique, prétexte d'honnêteté, il y a de tout.
Pour le style, trop de politiques sont dans la langue de bois ou dans la vulgarité, voire parfois, cela semble impossible, mais si, cumulent.
Pour la question de la popularité... En effet, il faut plonger dans l'impopularité pour le bien du peuple, si nécessaire.
Cependant, ce n'est pas si simple. Il s'agit de ne pas diviser le pays ou de mépriser ses concitoyens. Il me semble qu'un langage pour le moins correct, surtout dans un pays où la langue tient une si grande place dans la définition de l'identité nationale, est un minimum.
PS : Quand on se compare à un acteur de porno, c'est-à-dire qu'on paraît envisager des prestations sexuelles tarifées sans y mettre rien d'immoral, on aurait le devoir d'établir un régime de liberté et pour les prostitué(e)s et pour les clients quand le législateur français ne sait que réprimer, et en plus avec arbitraire, soit un côté de la transaction, soit l'autre.
PS 2 : Sarkozy ne peut que diviser les Français, tant par sa politique que par son style. Avec des Français déjà divisés avant lui, on n'a vraiment pas besoin de ce plus... Peut-être pour compenser, sentant les divisions, il stigmatise tel ou tel groupe pour unir autour de lui.
Tout cela, entre autres, commande de ne pas voter pour lui... Mais il peut toujours se dire voire s'imaginer en grand homme incompris.
Cependant, l'essentiel est de s'opposer à la destruction de la possibilité, pour ceux qui le désirent, de conserver leur vie privée ! "Celui qui n'a pas de secret n'a pas d'âme" Pascal Quignard.
Rédigé par : Noblejoué | 03 octobre 2016 à 11:00
Ne riez pas, c'est du Sarkozy tout feu tout flamme. L'indomptable fauve en communication et expert pour tirer les ficelles offre 26 000 euros de salaire mensuel à son collaborateur P. Buisson pour se faire enregistrer. Puis pour le remercier, le décore de la médaille de la Légion d'honneur pour être ensuite déshonoré. Elle est pas belle la vie ?
Rédigé par : Ellen | 03 octobre 2016 à 09:48
Ne mérite plus que l’opprobre le Juste qui va puiser dans le carquois du félon les flèches à décocher sur l’ancien Prince du félon, Prince que le Juste acclama un temps pour le renier par la suite, comme il renie le successeur du Prince banni, comme il reniera, au troisième chant du coq, le Prince d’Aquitaine, dernier en date de ses amours enfantines.
Rédigé par : sbriglia | 03 octobre 2016 à 09:08
http://www.sudouest.fr/2016/10/01/la-directrice-agressee-2519907-2780.php
La violence morale qui régit les relations de certaines personnalités au sommet de l'Etat ou dans les entreprises a son pendant dans la société civile, aujourd'hui, une jeune femme de 24 ans est capable de jeter à terre et rouer de coups une femme de 64 ans.
Rédigé par : jlm | 03 octobre 2016 à 06:30
@ Noblejoué | 02 octobre 2016 à 22:15
Désolé si certains verbiages de N. Sarkozy vous choquent, je n’ai fait que reprendre une des citations - l’intéressé s’est bien gardé de la démentir - de Patrick Buisson et honnêtement ce n’est pas la pire !
D’ailleurs je constate à sa lecture en avoir donné une version tronquée, l’intégralité était : "Ils s'en moquent, les Français, que je sois sympathique ! Ils veulent que je fasse le job. Est-ce qu'on demande à Rocco Siffredi d'avoir des sentiments ?"
Rédigé par : Trekker | 03 octobre 2016 à 00:31
@ Trekker
"Pour conclure je citerais une des saillies, certes dont le porno le dispute au trivial, de Patrick Buisson : on ne demande pas à Rocco Siffredi d’être amoureux de ses partenaires."
Les films pornos ont leur public, les acteurs leur technique, mais qui voudrait être filmé sans l'avoir demandé ?
Sauf pour des cas graves, j'aimerais qu'on cesse d'espionner et divulguer des choses sur les gens.
A force d'étendre les exceptions, c'est le respect de la vie privée qui va finir par être l'exception.
Rédigé par : Noblejoué | 02 octobre 2016 à 22:15
Elles ne font même pas tomber de saisissement ceux qui, mêlant les lumières médiatique, psychologique et politique, avaient déjà leur idée sur le tempérament de Nicolas Sarkozy.
Il me semble que F.Hollande ne vaut pas mieux que N.Sarkozy.
Je n'ai pas lu le livre de P.Buisson, mais je pense qu'il sera intéressant à lire.
Ceci dit, bien que F.Hollande ait dit "qu'il n'avait pas eu de bol", il a eu du bol au moins lors de sa candidature à la présidence de la République :
1/ d'avoir bénéficié de "l'échauffement" des primaires à gauche,
2/ d'avoir tablé sur la détestation de N.Sarkozy,
3/ d'avoir bénéficié d'une erreur stratégique de N.Sarkozy, qui est parti trop tard dans la course à la présidence, et qui n'a pas pu refaire complètement son retard.
Rédigé par : anne-marie marson | 02 octobre 2016 à 19:21
@genau
Loin de moi l'intention de comparer si peu que ce soit Céline et Buisson ! Je réponds, par l'exemple de Céline, à ceux qui considèrent que les révélations d'un salaud ne doivent pas être prises en compte. Qui mieux qu'un salaud pour décrire ses pairs ?
Là s'arrête la comparaison. D'un Château l'autre est un récit bouleversant, épouvantablement drôle, lucide et cruel. On ne peut s'interdire d'éprouver de l'empathie pour Céline car il ne triche pas, malgré les monstruosités commises.
Rédigé par : Jean-Dominique @ genau | 02 octobre 2016 à 19:09
Sur cette affaire Patrick Buisson, je partage globalement les propos de notre hôte et ceux de Jean-Dominique Reffait du 01 octobre 2016 à 15:15. Beaucoup mélangent allègrement les positions idéologiques de Patrick Buisson, la méthode - tromperie et duplicité - dont il a usé pour faire ce livre et le fond de celui-ci.
Pour ce qui est des premières, une conception maurassienne de la France pour faire court, il ne les a jamais cachées et toujours assumées publiquement. On peut fort bien les condamner mais quant à le discréditer à vie pour cela, c’est un quasi procès en sorcellerie. A ce compte les ex-gauchistes et ex-staliniens qui fleurissent à gauche, souvent repentis en surface seulement, devraient l’être autant. Exemple un Mélenchon qui encense Robespierre et la Terreur, approuve sans réserve l’occupation militaire du Tibet et son acculturation par la Chine, et a les yeux de Chimère pour les tyrans tropicaux style Fidel Castro et feu Chavez, devrait être l’objet du même discrédit à vie.
Buisson ce n’est pas Faurisson et ses délires sur les chambres à gaz, il n’est pas nostalgique du nazisme ni idéalisateur de la collaboration. C’est avant tout un historien, je rappelle que son ouvrage "1940-1945 Années érotiques" fut loué par L’Express et L'Obs qui sont loin d’être des suppôts de l’extrême droite. Quant à sa création de la chaine télévisée « Histoire » qu’il dirigeait encore récemment, elle était souvent considérée comme une référence en la matière. Toujours en télévision il co-anima avec Michel Field, pas spécialement de droite ou pire d’extrême droite, l’émission "Questions qui fâchent" entre 2005 et 2007. Quant à son passage comme directeur de Minute, il fut bref, de 1985 à début 87, juste après il exercera les mêmes fonction à Valeurs actuelles, certes clairement à droite et marqué par un certain nationalisme-souverainiste.
Nicolas Sarkozy, loin d’être un naïf et un débutant en politique, quand il fit en 2005 de Patrick Buisson son principal conseiller politique, savait parfaitement quelles étaient ses orientations idéologiques. En outre il ne pouvait ignorer ses pratiques au quotidien relevant d’une forme de parano complotiste, il était connu depuis son passage à la direction de Minute pour enregistrer clandestinement quasi systématiquement tous ses interlocuteurs. Quand Nicolas Sarkozy joue maintenant à la confiance trahie, il se moque du monde : en faisant du diable Buisson son conseiller privilégié, il savait à quoi pouvoir s’attendre en matière d’enregistrement. Il pouvait aisément via les services techniques spécialisés faire brouiller ceux-ci, mais certainement tellement persuadé de son aura et autorité il n’imaginait pas que Buisson se risquerait à pareille infamie !
Mais aucunement ce livre n’est une atteinte à la vie privée de N. Sarkozy, Buisson n’a pas enregistré à ce que je sache dans la chambre à coucher de ce dernier ! Il s’est contenté de retranscrire ses propos tenus dans un cadre politique, certes sa méthode est immorale voire répugnante, mais pas plus que celle du majordome de Liliane Bettencourt. L’histoire politique de ces trente à quarante dernières années est riche de faits de ce genre ; dans un autre style plus "intimiste", un ex-Président se repaissait des écoutes d’actrices effectuées par sa cellule élyséenne. Certes il n’en faisait pas un livre, mais était-ce plus moral ou immoral ?
Même du strict point de vue moral, quand N. Sarkozy tonitrue sur l’incroyable trahison de Buisson, cela prête pour le moins à sourire car sa carrière en politique est riche de trahisons : élection à la mairie de Neuilly en dupant son mentor d’alors Pasqua, ralliement à Balladur au détriment de Chirac, ses coups tordus à l’encontre de son rival potentiel Dominique de Villepin (affaire Clearstream dans laquelle il réussit à se faire passer pour la victime et Villepin l’instigateur, alors que c’était probablement l’inverse ; manifestations contre le CPE instrumentalisées par ses soins), sa campagne électorale de 2007 qui une fois au pouvoir sera l’inverse de ses promesses, faire tuer de manière ignominieuse Kadhafi peu de temps après l’avoir reçu de manière fastueuse à l’Elysée, et cette liste n’est hélas pas limitative ! Lorsqu’il joue le scandalisé par la date de sortie de ce livre, c’est digne de l’arroseur arrosé, car en matière de coups bas récurrents il bat allègrement Patrick Buisson : voir ci-avant.
Sur le fond, le livre de Patrick Buisson, dont on peut certes ne pas apprécier les saillies brutales limite triviales sur notre ex-Président, n’apporte guère de révélations majeures sur ce que fut ce quinquennat : hormis l’incommensurable cynisme, le mépris de ses fidèles et le langage peu châtié - un euphémisme - à leur encontre de Nicolas Sarkozy. Tout cela les observateurs attentifs du quinquennat passé s’en doutaient peu ou prou et ça ne fait que confirmer leurs supputations. Bien évidemment le dernier carré indéfectible de ses groupes(ies) est scandalisé par une telle attitude : Buisson leur montre « le roi nu », ce qu’ils / elles ne supportent pas de voir.
Pour conclure je citerai une des saillies, certes dont le porno le dispute au trivial, de Patrick Buisson : on ne demande pas à Rocco Siffredi d’être amoureux de ses partenaires.
Rédigé par : Trekker | 02 octobre 2016 à 18:20
@ Catherine JACOB | 02 octobre 2016 à 12:41
Bon c'est bien votre tirade sur les écoutes mais en même temps Cahuzac s'est fait gauler juste par UNE touche rappel :-(
Comme quoi pas toujours besoin des méthodes James Bond au service du Buisson d'hier ou autres à venir ;-))
Rédigé par : breizmabro | 02 octobre 2016 à 17:36
A la lecture des commentaires de ce blog, je trouve que les "dames" sont plus évoluées et plus patriotes que les "messieurs". Quant à ceux qui ont une tendance socialiste, quelle mauvaise foi permanente !
Il y en a d'autres qui ne font que critiquer Philippe Bilger et qui me font penser au comble du culot (histoire d'adolescents) :
Comble du culot :
"déféquer devant une porte, puis sonner et demander du papier pour s'essuyer".
Rédigé par : agecanonix | 02 octobre 2016 à 17:22
@ Mary Preud'homme | 02 octobre 2016 à 14:36
"...simplement collaboratrice reconnue digne de confiance."
N'est-ce pas là l'essentiel !
Rédigé par : Catherine JACOB | 02 octobre 2016 à 17:12
Jean-Dominique @ Xavier Nebout | 02 octobre 2016 à 12:57
Jouer du fleuret ou de la gâchette (fictive évidemment) pour se montrer !
Désopilant, sinon totalement décalé l'humour de JDR jouant les chevaliers blancs offensés pour une vague histoire de poubelle sélective !
Rédigé par : Mary Preud'homme | 02 octobre 2016 à 17:08
Cher Philippe,
Un buisson peut être ardent.
Jamais puant.
Se référer aux écrits d'un "rat d'égout", car les rats des champs gardent l'honneur de leur liberté ou se servir des poubelles servies par de tels individus est le marqueur d'un rétrécissement d'idées des politiques.
Un débat est une joute argumentaire, pas un règlement de comptes haineux et pervers. Utiliser de telles sources, c'est non seulement illégal mais détestable et immoral.
Il devait y avoir une mouche verte dans ce buisson ou une pyrale et ceux qui marchent ou s'y frottent auront à terme les semelles collantes.
françoise et karell Semtob
Rédigé par : semtob | 02 octobre 2016 à 16:03
Rectification inutile parce que non lue, mais je m'en contrebalance : Gringoire a cessé de paraître en 44, au temps pour moi mais n'a jamais été suspecté, si ce n'est par les communistes qui s'y connaissent en s... de collaboration.
En revanche, l'avis de JD Reffait sur Céline me paraît injustifié : D'un château à l'autre est une effroyable plaie par où s'écoule toute la rage d'un homme de coeur qui ne trouve plus où s'épancher. Bagatelles est de la même eau : l'insulte y est si épouvantable qu'elle suscite plus la curiosité que le dégoût. Céline est un homme broyé, il a abdiqué du lieutenant Destouches et ne soigne que les scrofules des gens pauvres. Sa mort est à crédit, souvenez-vous de ce tableau terrible de sa mère claudiquant dans la boue des banlieues pour vendre ses "frivolités", sous la page de littérature, les pleurs de rage ruissellent. Et dans le voyage, ne dit-il pas : "le mouton qui sait qu'il va mourir se couche sur le côté et broute encore", alors que ce grand menteur de Malraux héroïse et poétise la chose : "Car il est beau que l'homme qui sait qu'il va mourir arrache encore à l'ironie des constellations le chant des constellations et qu'il les jette au travers des siècles auxquels il murmurera des paroles inconnues."
Alors, pitié pour Céline, cher Jean-Dominique, l'éructation n'a rien mis dans sa poche et ce visage torturé de chagrin n'en finit pas de hanter les "hommes pervers de l'Antiquité".
Rédigé par : genau | 02 octobre 2016 à 15:12
Merci à Catherine Jacob pour ces quelques rappels de la loi.
Que nulle personne ayant travaillé aux côtés d'un homme politique n'ignore. De même en est-il des personnels civils ou militaires accrédités confidentiel ou secret défense. Ce qui fut doublement mon cas, bien que n'étant ni bardée de diplôme, ni historienne, ni militaire, mais simplement collaboratrice reconnue digne de confiance.
Rédigé par : Mary Preud'homme | 02 octobre 2016 à 14:36
"...l'intimité surtout de nature politique, d'un chef d'Etat ne peut pas être comparé à notre monde privé où il serait insupportable de savoir..." (PB).
VT ex-compagne de notre Réjoui n'a rien fait d'autre que de débiner Tartemolle, elle en a subi les pires calomnies. A partir de là on peut accepter les vilenies de P. Buisson, sauf que là il y avait préméditation c'est quand même d'un autre niveau de bassesse.
NS emporté par sa fougue aurait dû procéder à la fouille au corps mais il est vrai que l'on ne se soucie jamais des vrais faux amis intéressés, surtout après dix années de vie commune. Comme ils devaient s'aimer ! On n'est jamais mieux trahi que par les siens, le baiser bien sûr sur la bouche.
En fait cela traduit toujours un amateurisme profond de ceux qui nous gouvernent, tant dans les choix politiques que dans les hommes.
Chacun de se déverser dans des livres, sans honneur, cracher dans la soupe.
Comment maintenir une démocratie alors que la confiance n'existe pas entre eux. Notre Réjoui a bien écharpé Ayrault dans un entretien débonnaire, triste sort, pour l'un et pour l'autre qui est revenu sur le devant de la scène pour occuper le Quai d'Orsay : dans le fond il n'a eu que ce qu'il mérite, une humiliation mesquine pour un personnage bien servile. Ayrault doit bien aimer la douleur morale, et avoir peu d'estime de soi, comme beaucoup d'autres ; pauvres personnages, accepter la répudiation et s'accrocher aux basques, à vomir.
Rédigé par : Giuseppe | 02 octobre 2016 à 14:09
Pour des mois et des mois d'enregistrement nous n'apprenons rien du tout à part des insultes ou des humiliations, rien de nouveau sous le soleil.
Dans nos contrées roturières, il est évident que toutes les palabres du monde pour expliquer un tel comportement s'arrêteraient à un seul mot, raclure.
Tout le reste est digression inutile, qui ne vaut pas un pet de lapin. Il est sans doute des débats plus importants que la petite personne citée dans le billet.
Et si on parlait de chômage, d'emploi, de dette, d'impôt et de gabegie plutôt que de parler de magnétophone ?
Rédigé par : Giuseppe | 02 octobre 2016 à 13:41
Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelques choses ! disait Voltaire (qui en connaissait un rayon en calomnies ;-))
Du coup, fort de cette pensée voltairienne d'un goût exquis, les JF.Kahn (vous savez, celui qui a dit que Strauss-Kahn n'était qu'un trousseur de domestique) et son voyou de la République ;
Ph. Bilger et sa sentence "quand on a autant de présomption d'innocence on est présumé coupable" ;
ou Buisson qui il y a quelques années était vilipendé par la presse pour ses idées et ses méthodes mais qui est aujourd'hui ovationné pour son courage d'avoir écrit pis que pendre sur son ancien employeur,
et d'autres comme Bayrou, Copé ou Hollande, tous mettent en application cette maxime : "calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose".
De même qu'au coeur de l'été tout le monde était "haro sur les salauds" qui avaient expulsé des femmes en burkini de la plage de Villeneuve-Loubet.
Pour rire un peu, lire cet extrait de l'article publié par Nice-Matin le 20 septembre dernier qui titrait : "Femme en burkini chassée d'une plage à Villeneuve-Loubet, un coup monté ?"
"Zeynab Alshelh, une étudiante de 23 ans, aurait été forcée de quitter une plage de Villeneuve-Loubet où elle s'était installée. En cause ? Son burkini, jugé provocateur par d'autres baigneurs."
L'histoire a été reprise par tous les médias et notamment par l'AFP.
"On voyait que c'était scénarisé, c'était trop gros pour être vrai et ça puait le coup monté", raconte Stéphane. Ce père de famille était dans l'eau avec ses enfants, au niveau de la plage privée Corto Maltese, quand il a vu débarquer la petite équipe sur la plage.
"L'homme et les deux femmes sont arrivés presque en courant pour s'installer. En dix secondes, ils avaient déplié leurs serviettes et planté leur parasol. Ils se sont mis en plein milieu du couloir à jet-ski de la plage privée. Comme ils gênaient, le propriétaire de la plage est sorti leur demander de se pousser."
Ce n'est qu'après que Stéphane aperçoit la journaliste et son cameraman "planqués" derrière les voitures, en train de filmer. Il raconte qu'à ce moment-là, le propriétaire de la plage a fait entrer le petit groupe dans son restaurant.
"Ils sont ressortis au bout d'un moment. L'homme et les deux femmes ont continué à marcher le long de la plage en direction de la Siesta. Des fois, ils se posaient. Puis ils repartaient." Le journaliste et le cameraman, qui avaient fait mine de partir, étaient en fait toujours cachés derrière les voitures. "On aurait dit qu'ils attendaient des réactions".
Stéphane assistera de loin à la scène du baigneur qui pressera les journalistes de quitter les lieux. "J'ai vu ce monsieur au téléphone. Mais j'étais trop loin pour entendre ce qu'il disait."
Le petit groupe finira par quitter les lieux. "Il y avait un véhicule qui les attendait en haut de la plage, comme pour les exfiltrer au cas où..."
Mentez, mentez messieurs-dames les journalistes, il en restera toujours quelque chose.
"La calomnie ne peut être une force que si elle correspond à un besoin historique". Là du coup c'est Trotski qui a dit ça ;-))
Rédigé par : breizmabro | 02 octobre 2016 à 13:37
"Pro Deo et Principe"
Cet individu, responsable entre autres - bien que Bayrou l'ait un peu aidé - de la défaite de Sarkozy aux présidentielles en raison de ses conseils mortifères, avait été fait (durant la campagne présidentielle de 2012) commandeur de l'ordre de Saint-Grégoire le Grand par le pape Benoît XVI (pour services exceptionnels rendus à l'Eglise et à son pays...). Une anticipation qui n'était peut-être pas si innocente qu'il y paraît.
De quoi en perdre son grégorien !
Rédigé par : Mary Preud'homme (Judas et le Saint-Siège !) | 02 octobre 2016 à 13:25
Qui et le plus grand traître des deux ? Patrick Buisson ou Nicolas Sarkozy ? Ces deux messieurs se sont livrés une guerre, eh bien que NS en assume les conséquences, c'est leur affaire, pas la nôtre.
Un léger retour en arrière sur l'aperçu des discours et les promesses de NS que certains auraient pu oublier :
Avril 2007 :
https://www.youtube.com/watch?v=xWdr9fWhDPs
La face cachée de Sarkozy :
https://www.youtube.com/watch?v=AkkOdotX6v8
En pleine crise financière 2009, pendant que les Français se serrent la ceinture, N. Sarkozy pioche dans la caisse de l'Etat.
A M. Larcher, complice, de continuer : la démocratie a un coût.
L'arrogance et le mépris des contribuables.
http://archives-lepost-huffingtonpost.fr/article/2009/06/22/1588253_le-discours-de-sarkozy-coutera-5-000-euros-la-minute-scandaleux-en-pleine-crise.htlm#reactions
Non, non rien n'a changé,
Tout, tout va continuer
Hé ! Hé !
Les vrais traîtres envers la France sont NS et FH.
Rédigé par : Ellen | 02 octobre 2016 à 13:17
Qu'on se rappelle à quel point l'image de Richard Nixon a été plus qu'écornée par les enregistrements, lors du Watergate, qui ont fait apparaître son extrême vulgarité lors des échanges qu'il avait avec ses plus proches collaborateurs...
Ce qui n'empêche que Richard Nixon a été un grand président des États-Unis d'Amérique, du moins si nous le comparons à ses successeurs immédiats.
Rédigé par : Exilé | 02 octobre 2016 à 13:17
@Xavier Nebout
"Lorsque vous parlez de poubelle, commencez par la vôtre."
Voulez-vous m'expliquer en quoi m'insulter constitue si peu que ce soit un argument décisif ? L'esprit vous manque-t-il à ce point de ne pouvoir faire valoir votre point de vue qu'en crachant sur quelqu'un d'autre, moi en l'occurrence ? Oseriez-vous, d'homme à homme, me parler sur ce ton et n'est-ce pas une lâcheté facile que d'injurier les autres planqué derrière son clavier ? M'avez-vous jamais vu ici mordre les jarrets de qui que ce soit, à moins d'avoir été le premier offensé ? Les vôtres sont sans doute bien charnus mais je m'abstiens. Il fut un temps regretté, je vous aurais convoqué sur le pré, y seriez-vous seulement venu ? Ainsi donc, quittez ces manières de racaille de banlieue que désapprouverait votre mère éplorée, remettez votre casquette à l'endroit, comportez-vous en Français civilisé et n'opposez plus une injure à une opinion qui, toute contraire qu'elle soit à la vôtre, ne vous vise pas personnellement. Un peu de classe, mon ami, un peu de classe.
Rédigé par : Jean-Dominique @ Xavier Nebout | 02 octobre 2016 à 12:57
Rappel 1 :
« Durant la période où il travaille à l'Élysée, Patrick Buisson a enregistré des réunions « à l'insu » de Nicolas Sarkozy et des autres conseillers présidentiels, à l'aide d'un dictaphone caché (dissimulation qu'il nie par l'intermédiaire de son avocat Me Gilles-William Goldnadel). L'existence de ces enregistrements est révélée par l'hebdomadaire Le Point en février 2014, puis des extraits sont publiés par Le Canard enchaîné et Atlantico en mars. Le couple Bruni-Sarkozy porte plainte pour violation de la vie privée, à la fois contre Atlantico et contre Patrick Buisson ; Patrick Buisson porte plainte contre X pour vol et recel, mais il est condamné pour atteinte à la vie privée en 2014. » - Wikipédia
Rappel 2 :
Code Pénal, Article 706-95 Modifié par LOI n°2016-731 du 3 juin 2016 - art. 3
« §1 : Si les nécessités de l'enquête de flagrance ou de l'enquête préliminaire relative à l'une des infractions entrant dans le champ d'application des articles 706-73 et 706-73-1 l'exigent, le juge des libertés et de la détention du tribunal de grande instance peut, à la requête du procureur de la République, autoriser l'interception, l'enregistrement et la transcription de correspondances émises par la voie des communications électroniques selon les modalités prévues par les articles 100, deuxième alinéa, 100-1 et 100-3 à 100-7, pour une durée maximum d'un mois, renouvelable une fois (Cf. néanmoins dispositions de l’article 100-2 CP) dans les mêmes conditions de forme et de durée. Ces opérations sont faites sous le contrôle du juge des libertés et de la détention.
§2 : Pour l'application des dispositions des articles 100-3 à 100-5, les attributions confiées au juge d'instruction ou à l'officier de police judiciaire commis par lui sont exercées par le procureur de la République ou l'officier de police judiciaire requis par ce magistrat.
§3 : Le juge des libertés et de la détention qui a autorisé l'interception est informé sans délai par le procureur de la République des actes accomplis en application de l'alinéa précédent, notamment des procès-verbaux dressés en exécution de son autorisation, par application des articles 100-4 et 100-5. »
« Les formalités prévues par le présent article (CP 100-7) sont prescrites à peine de nullité. ».
« Les enregistrements sont placés sous scellés fermés. » (CP 100-4)
autrement dit, ils ne sont pas susceptibles de se promener de service en service ad libitum et scellés brisés !
Or, nous avons affaire à l’enregistrement des conversations privées d’un chef d’Etat, en l’espèce du chef de l’Etat français qui le fut de 2007 à 2012.
Quelqu’un de compétent à procéder a-t-il autorisé l’enregistrement de telles conversations et pour quel délit présumé ?
Le chef de l’Etat étant à titre privé avocat et semble-t-il un avocat ayant conservé son cabinet ouvert, le bâtonnier en exercice a-t-il été informé ?
Il semble que l’on puisse répondre NON à ces questions.
D’où il résulte que, sans poste officiel à l'Élysée, un ancien journaliste de LCI, conseiller donc officieux, cependant écouté par le chef de l'Etat mais que dans un sens différent de celui qui est visé par "interception des communications", a enregistré les conversations non publiques de ce dernier sans autorisation écrite et motivée du chef de l’Etat, lequel dans sa vie privée, ne reste pas moins le chef de l’Etat français, ne les a pas conservées sous scellés et a failli à les garder à l’abri des indiscrétions. D’où nous sommes manifestement bien dans le cas de figure suivant :
Livre II : Des crimes et délits contre les personnes
Titre II : Des atteintes à la personne humaine
Chapitre VI : Des atteintes à la personnalité*
Section 1 : De l'atteinte à la vie privée
Article 226-1 Modifié par Ordonnance n°2000-916 du 19 septembre 2000 - art. 3 (V) JORF 22 septembre 2000 en vigueur le 1er janvier 2002
« Est puni d'un an d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende le fait, au moyen d'un procédé quelconque, volontairement de porter atteinte à l'intimité de la vie privée d'autrui :
1° En captant, enregistrant ou transmettant, sans le consentement de leur auteur, des paroles prononcées à titre privé ou confidentiel ;
2° En fixant, enregistrant ou transmettant, sans le consentement de celle-ci, l'image d'une personne se trouvant dans un lieu privé.
Lorsque les actes mentionnés au présent article ont été accomplis au vu et au su des intéressés sans qu'ils s'y soient opposés, alors qu'ils étaient en mesure de le faire, le consentement de ceux-ci est présumé. »
D’où, le dictaphone ne s’étant pas mis en marche tout seul, l’intention paraît caractérisée.
L’auteur des faits présumés ne prouvant pas avoir agi au vu et au su des intéressés sans qu’ils s’y soient opposés, l’infraction paraît donc également caractérisée.
Code pénal : Article 226-2
« Est puni des mêmes peines le fait de conserver, porter ou laisser porter à la connaissance du public ou d'un tiers ou d'utiliser de quelque manière que ce soit tout enregistrement ou document obtenu à l'aide de l'un des actes prévus par l'article 226-1.
Lorsque le délit prévu par l'alinéa précédent est commis par la voie de la presse écrite ou audiovisuelle, les dispositions particulières des lois qui régissent ces matières sont applicables en ce qui concerne la détermination des personnes responsables. »
Le Canard enchaîné ayant publié des extraits desdits enregistrements, l’application des dispositions de l’article 226-2 paraît justifiée.
Maintenant, qui dit conversation privée s’agissant du chef de l’Etat, ne dit pas absence d’éléments confidentiels ou carrément secret. D’où infraction possiblement cumulable :
Article 226-13 Modifié par Ordonnance n°2000-916 du 19 septembre 2000 - art. 3 (V) JORF 22 septembre 2000 en vigueur le 1er janvier 2002
« La révélation d'une information à caractère secret par une personne qui en est dépositaire soit par état ou par profession, soit en raison d'une fonction ou d'une mission temporaire, est punie d'un an d'emprisonnement et de 15 000 euros d'amende. »
« Pour l'opinion publique, il incarne le traître même si l'accusation de traîtrise formulée par Nicolas Sarkozy contre lui à la télévision, au mois de mars 2014, est ce qui l'a fait sortir de ses gonds et incité à écrire son livre « La cause du peuple ». »
Et d’où encore, l’accusation de traîtrise ayant été formulée par un avocat de formation dont on peut présumer qu’il connaît le sens et la portée de certains mots employés dans certaines circonstances, l’ex-conseiller officieux ne pouvait manquer de réagir vu que :
Code pénal Article 411-1
« Les faits définis par les articles 411-2 à 411-11 constituent la trahison lorsqu'ils sont commis par un Français ou un militaire au service de la France et l'espionnage lorsqu'ils sont commis par toute autre personne. »
Ainsi que :
Article 411-2 Modifié par Ordonnance n°2000-916 du 19 septembre 2000 - art. 3 (V) JORF 22 septembre 2000 en vigueur le 1er janvier 2002
« Le fait de livrer à une puissance étrangère, à une organisation étrangère ou sous contrôle étranger ou à leurs agents soit des troupes appartenant aux forces armées françaises, soit tout ou partie du territoire national est puni de la détention criminelle à perpétuité et de 750 000 euros d'amende.
Les deux premiers alinéas de l'article 132-23 relatif à la période de sûreté sont applicables au crime prévu par le présent article. »
Livrer des informations à caractère confidentiel ou secret à la presse, revient d’une certaine façon à les livrer à un nombre incalculable de puissances étrangères susceptibles d’en faire leur miel. Monsieur Buisson a donc eu beaucoup de chance d’avoir eu à se défendre contre la seule accusation d’atteinte à la vie privée et qu’aucun procureur ne se soit saisi d’une possible atteinte à l’Etat sur la base de cette considération que la vie privée d’un chef d’Etat est toujours quelque part une vie publique.
Livre IV : Des crimes et délits contre la nation, l'Etat et la paix publique
Titre Ier : Des atteintes aux intérêts fondamentaux de la nation
Article 410-1
« Les intérêts fondamentaux de la nation s'entendent au sens du présent titre de son indépendance, de l'intégrité de son territoire, de sa sécurité, de la forme républicaine de ses institutions, des moyens de sa défense et de sa diplomatie, de la sauvegarde de sa population en France et à l'étranger, de l'équilibre de son milieu naturel et de son environnement et des éléments essentiels de son potentiel scientifique et économique et de son patrimoine culturel. »
Ceci étant, qu’un avocat veuille ignorer qu’un dictaphone c’est fait pour enregistrer et que posé sur une table au vu et au su des participants à une réunion, un enregistrement même fortuit est toujours possible (loi de Murphy) ou encore que l’appareil puisse être piraté à l’insu de son possesseur, par ex. par un bricoleur de système d’interception satellitaire, y compris du sien propre..., disposant des moyens de Mister Q…, et qu’il convient par voie de conséquences, de vérifier s’il a ou non fonctionné ou à tout le moins, de le verrouiller, pose tout de même quelque part problème quant aux dispositifs de sécurité à l'oeuvre. On pourrait peut-être lui suggérer de se faire projeter quelques James Bond au début de son mandat si jamais il devait se retrouver de nouveau à la tête de l’Etat français. Mais bon, dans le registre de la naïveté présidentielle on a vu beaucoup mieux depuis avec l’histoire du scooter.
Comme personnellement je ne crois pas à une telle naïveté, je me pose des questions sur ce que le hasard ne nous a pas encore révélé qui serait cependant utile à savoir pour voter intelligemment aux prochaines élections.
Rédigé par : Catherine JACOB | 02 octobre 2016 à 12:41
@hameau dans les nuages
"A traître, traître et demi".
Tout à fait d'accord avec vous sur ce point, dans votre cas, c'est de la légitime défense contre un escroc qui vous lésait directement. Mais avec Buisson, ça n'a rien à voir, Sarkozy ne lui a fait aucun mal, au contraire. Buisson peut toujours essayer de se faire passer pour un lanceur d'alerte, il n'entre sûrement pas dans cette catégorie : on savait déjà tout ce qu'il y avait à savoir sur Sarkozy pour voter. Là ce sont des ragots de courtisan dépité.
Sarkozy n'a pas dû percevoir le côté gluant assorti de mégalomanie de ce triste sire, ce qui lui aurait laissé prévoir et ses objectifs et sa manière de les atteindre. Sarkozy a manqué de circonspection. C'est un naïf sous ses airs de faux dur, ce qui pose problème à la tête de l'Etat, autant que la faiblesse et l'aveuglement de Hollande pour ses maîtresses (ou plutôt pour sa propre satisfaction).
Rédigé par : Lucile | 02 octobre 2016 à 12:19
Donc Sarko, ce butor, cet ignoble personnage, vulgaire, dominateur, cassant, en résumé infréquentable, a eu à ses côtés, outre Buisson, le bien élevé, le bon élève, le pur, le fidèle des fidèles, l'anti-trahison sur pattes, le meilleur d'entre nous : Alain Juppé...
Comment cet homme si droit (dans ses bottes), si raffiné, si poli, si cultivé, si présidentiable, a-t-il pu accepter d'entrer dans le gouvernement de Fillon (cinq ans au côté de ce tortionnaire mental de Sarkozy sans démissionner...), sous la Présidence de ce voyou de la République, en acceptant de diriger trois ministères : l'écologie (2007), la défense (2010-2011) et les affaires étranges (étrangères ?) (2011-2012) sans déposer sa démission (lui non plus ;-))
Salaud de Sarkozy qui ne l'a pas cloué au pilori politique après sa condamnation et son exil mais lui a donné toute sa confiance ! :-D
Rédigé par : breizmabro | 02 octobre 2016 à 11:06
@Jean-Dominique Reffait
Lorsque vous parlez de poubelle, commencez par la vôtre.
Entre Nicolas Sarkozy dont les manières sont discutables mais qui nous a sauvés de la crise de 2008 sans que les Français s'en rendent compte, et F. Hollande que vous nous avez amené en 2012, il ne fait pas de doute que c'est ce dernier que l'on trouvera au fond de la poubelle de l'Histoire.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 02 octobre 2016 à 11:00
@ Achille
Je sais qu'une bande son n'est pas juridiquement valable mais au moins cela a la qualité de montrer que ce qui n'est pas croyable (dixit mon avocat "ne dites pas de bêtises ! ce que vous dites est impossible !") peut l'être. Souvent il faut se pincer ou pincer les autres pour le croire soi-même ou le faire croire aux autres.
Sinon c'est le même rapport de force entre le citoyen ordinaire et celui qui imbu de sa personne se croit le "maître" n'ayant de comptes à rendre à personne et s'autorisant des malversations. Quand on est dépositaire de l'autorité publique on se doit d'être exemplaire, que l'on soit président d'un pays ou officier ministériel.
A traître, traître et demi. Aucune pitié. De chien on devient loup.
Rédigé par : hameau dans les nuages | 02 octobre 2016 à 09:59
Patrick Buisson est le christianisé selon GG, celui qui croit pouvoir imposer une domination au nom des textes qui permettraient justement d'en sortir. Ce phantasme, un être faible comme Sarkozy ne pouvait qu'y croire, pensant avoir trouvé l'assise idéologique nécessaire à l'esprit de revanche de son ressentiment. On pouvait déceler cette combinaison d'erreur dès 2007, et prévoir l'échec qui s'ensuivrait.
Vouloir utiliser l'idéologie chrétienne à des fins de commerce électoral est une faute essentielle que ces messieurs payent et continueront de payer au prix fort. Sarkozy aurait mieux fait dès 2012 d'écouter Guaino et d'attendre dans le silence et la contrition pour cette lourde erreur, il en aurait tiré tous les enseignements de sa faute lui permettant alors d'emprunter le boulevard qui n'aurait pas manqué de s'ouvrir devant lui, de l'emprunter à regret, l'idéologie en question mettant en lumière que le pouvoir n'est pas une chose qu'on désire, mais un chemin qui est imposé par le destin à ceux qui savent y renoncer, ce renoncement étant justement ce qui fonde le destin des grands hommes.
Rédigé par : Aliocha | 02 octobre 2016 à 08:30
On parle de traîtrise mais qui est le plus "traître" ? celui qui se laisse fortement influencer par un homme dont il est reconnu qu'il est à la droite de la droite ? ou celui qui reste fidèle à ses propres idées - quelque contestables qu'elles soient - et pour qui la méfiance est un minimum vital dans un monde où les rapports de force sont souvent violents : Nicolas Sarkozy "empruntant" l'identité d'une connaissance n'est pas une personne en face de qui on puisse jouer les oies blanches.
Rédigé par : jlm | 02 octobre 2016 à 08:17
Pourquoi opposer Buisson et Sarkozy ?
Oublions les deux.
Rédigé par : Alex paulista | 02 octobre 2016 à 05:23
"Je défie quiconque est obsédé par la chose publique et les mandats de nos présidents de ne pas être ébloui par la justesse et la décapante et féroce cruauté avec lesquelles Buisson propose un regard pas neuf mais supérieurement exprimé sur Nicolas Sarkozy, sa personne, sa psychologie, ses faiblesses, son humanité."
Rien de neuf ? Et pour rien, pour du pur style qu'au fond n'importe qui en possédant un brin pourrait déverser, lire le livre d'un traître ? Il faut vraiment être "obsédé par la chose publique et les mandats de nos présidents".
Parce que pour moi, Buisson est un félon.
S'il avait à nous fournir des informations nouvelles et importantes, il pourrait aller contre son ancien chef dans l'intérêt supérieur de la France. Ce ne serait pas trahir un homme que de s'en détourner s'il avait quelque fait grave et inconnu à se reprocher envers les citoyens, ce serait se désolidariser de qui s'est détourné de la nation et vous a égaré à la maltraiter avec lui... Là non, du rien présenté, je le suppose avec un certain talent venimeux. Je me passerais avantageusement de lire du vide nappé de ressentiment, d'autant que je soupçonne que le génie, qui fait passer bien des choses, n'est pas au rendez-vous.
Bon, ce n'est pas pire que Trierweiler et autre, mais l'inspiration vient quand Apollon ou une muse voue en fait la grâce. Paraphrasant un chef d'Etat un peu à court voyant une inondation et disant "que d'eau, que d'eau", je dirais "que de boue, que de boue".
Oui, parce que pour moi, Sarkozy ne vaut pas mieux que son rapporteur, ce qui n'est pas un scoop. Sarkozy, Buisson, qui est l'âme damnée de l'autre ? L'un se sert des idées de l'autre, l'autre du pouvoir de l'un, et les deux communient dans le ressentiment.
Ne soyons pas fascinés par ces gens de peur d'en venir à leur ressembler. Et posons-nous la question : pourquoi nous interpellent-ils ? Leur pouvoir, trop de pouvoir. Où est celui du Parlement, de la Justice ?
Nous sommes dans la position de dépendants face à leurs dominants. Or ils ne devraient être que nos serviteurs... Mais avec un pouvoir aussi considérable, que peuvent-ils faire sinon s'oublier ?
Du moins, trop souvent.... Il est indigne que nous n'ayons de gouvernements à peu près corrects que par la grâce du locataire de l'Elysée. Ainsi, il veut bien ne pas intervenir dans la Justice ? Miracle... Il faut changer de Constitution, nous offrant "parce que nous le valons bien", qui organise un véritable équilibre des pouvoirs et non une quasi monocratie mitigée d'élections... De la dignité.
Rédigé par : Noblejoué | 01 octobre 2016 à 21:36
Quand Valérie Trierweiler "balance" sur Hollande, c'est elle qui est bassement attaquée ou pour le moins suspecte.
Quand Patrick Buisson "balance" sur Sarkozy, la logique médiatique s'inverse : c'est Sarkozy qui est une fois encore attaqué ou pour le moins suspect.
Vous aussi, Monsieur Bilger, pratiquez ce grotesque acharnement ? Rassurez-moi !
Rédigé par : Gérard Sorin | 01 octobre 2016 à 21:22
@ hameau dans les nuages | 01 octobre 2016 à 10:08
Je ne pense pas que le différend qui vous a opposé à votre notaire puisse être comparé à celui qui oppose Nicolas Sarkozy à Patrick Buisson.
En ce qui vous concerne vous avez cherché à défendre vos droits dans une succession où vous vous estimiez lésé. Certes les moyens que vous avez utilisés sont discutables et je doute même que vos enregistrements soient recevables sur le plan juridique car une bande son peut facilement être trafiquée surtout aujourd’hui avec le traitement numérique, mais vos motivations peuvent se comprendre.
Patrick Besson, lui, s’est comporté comme un domestique renvoyé par son maître et qui n’a plus qu’une obsession, celle de se venger. Ce ne sont pas du tout les mêmes motivations.
Certes Nicolas Sarkozy en accordant sa confiance à ce genre d’individu pas très recommandable a pris un gros risque qu’il paie aujourd’hui. Toutefois il n'est pas exclu que cette trahison ne se traduise par un mouvement de soutien dans l’opinion. En effet, cela fait déjà longtemps que les Français connaissent ses emportements pour les avoir vus, lus et entendus au travers des divers médias depuis une bonne vingtaine d’années.
Malgré le brûlot de Patrick Besson je pense que Nicolas Sarkozy n'est pas mort. Il bouge encore !
@ Giuseppe | 01 octobre 2016 à 13:48
Nicolas Sarkozy a utilisé les compétences de Patrick Besson pour siphonner les voix du FN. Cela a marché lors de l’élection de 2007, cela a failli remarcher en 2012, mais au cours de son mandat, ses frasques, ses colères, ses maladresses lui ont fait perdre tout le capital sympathie de ceux qui lui avaient accordé leur confiance et qui ont préféré voter pour un président un peu plus apaisé.
Si l'on en croit les sondages, certains citoyens se disent que la "normalité" de François Hollande présente aussi quelques aspects exaspérants.
Mais à sept mois des élections bien des choses peuvent se passer. Des favoris peuvent mordre la poussière (souvenons-nous de Balladur, Jospin et même DSK que tous les médias donnaient vainqueur à quelques mois de l’élection) et un outsider est capable de créer la surprise. Il y a de belles pointures parmi les candidats en lice.
Rédigé par : Achille | 01 octobre 2016 à 20:44
La naïveté de beaucoup de propos tenus ici nous offre une bonne tranche de rigolade.
Les méthodes et pratiques de la politique ont toujours été pourries. Déjà, Alcibiade...
Le problème est le but poursuivi : a-t-il un minimum de noblesse ?
Rédigé par : Franck Boizard | 01 octobre 2016 à 20:09
Chez Ubu Reine et sa cour, "Garry Gaspary" vient de répondre à mariane en expliquant ce qu'est un christianisé et comment s'en débarrasser.
Le Garry d'aujourd'hui, à ses intonations, doit être un ancien de l'AOF ou de l'AEF... car les Garry sont multiples et "avariés" !
Voilà ce que nous traînons en France dans nos rues, nos quartiers, nos villes, des êtres qui nous haïssent et qui sont disposés à nous maltraiter simplement parce que nous sommes faibles et que nous ne les chassons pas. Eux sont disposés à le faire.
Grâce à Hollande les attentats ne sont pas terminés.
Alors Buisson à côté d'eux c'est de la crème !
Rédigé par : parenthèse | 01 octobre 2016 à 19:12
On peut déplorer le même comportement outrancier dans les grandes entreprises. Les luttes de pouvoirs conduisent bien souvent à des agissements odieux et des propos orduriers, méprisants.
S'agissant de Sarkozy, cette attitude était connue. Quel plaisir avait-on à se faire étriller par ce président fantasque en acceptant d'entrer dans sa sphère, son gouvernement ? J'imagine mal Alain Juppé, homme 'bien élevé', accepter cela sans broncher...
Rédigé par : jack | 01 octobre 2016 à 18:59
Bien sûr que ce qu'a fait M. Buisson est lâche et méprisable mais d'un mal peut naître un bien si cela dessille les yeux de ceux qui pensent que Sarkozy est normal. 98% des hommes politiques de premier plan sont des tueurs de sang froid à l'ego surdimensionné, mais là on en tient un de toute première classe et pour les gens bien informés, nul besoin de ce livre pour savoir de quelle façon il peut parler à ceux qui le servent et à ses administrés, il suffit d'aller voir les nombreuses vidéos sur YouTube à ce sujet. On reproche à Hollande sa tiédeur mais à tout le moins celui-ci ne parle pas mal à la télévision et n'irradie pas l'agressivité comme son prédécesseur, et n'effraye pas ses collaborateurs et ses ministres comme celui-ci.
Sarkozy hésitait paraît-il entre être comique et homme politique, il a fait pour les autres le mauvais choix ; et pour lui aussi car la France entière le vénérerait comme Coluche en son temps. Aujourd'hui les électeurs qui ne sont pas idiots et plutôt plus instruits qu'avant sur la nature de ceux qui les gouvernent, d'où leur désaffection logique pour une action politique depuis longtemps oubliée, le rejettent pour une grande part. Vu son bilan catastrophique à côté duquel celui de Hollande apparaît d'ores et déjà comme positif, ce n'est pas étonnant, mais on verra comment les électeurs choisiront à la primaire, et surtout comment elle se passera : si c'est comme à la dernière élection à la présidence de l'UMP, Hollande pourra arriver dans un fauteuil pour 2017 une fois que la bulle Macron se sera dégonflée et qu'au vu de ce qui se passe actuellement en Angleterre le FN aura perdu son pouvoir d'attraction.
Rédigé par : Tomas | 01 octobre 2016 à 18:49
Je suis stupéfait de la naïveté de votre propos, comme de celle d'ailleurs de la plupart des commentaires. Sans doute chacun cherche-t-il à se valoriser en noircissant un peu plus Buisson comme Sarkozy qui ne sont ni l'un ni l'autre des enfants de chœur.
Tout le monde sait pourtant le degré de cynisme qu'il faut pour faire carrière dans la politique notamment au plus haut niveau de l'Etat.
Ce qui semble le plus choquer c'est la vulgarité. Soyez réalistes, sortez de votre bulle et redescendez les pieds sur terre. Ce qui se passe entre Buisson et Sarkozy c'est la vie de tous les jours dans les milieux carriéristes politiques ou d'entreprise ! J'ai l'impression d'être sur un blog de Bisounours. Amicalement
Rédigé par : boureau | 01 octobre 2016 à 18:17
"Pour la classe politique, elle a trouvé son repoussoir qui la fait apparaître, par contraste, vertueuse." (PB)
C'est vrai, mais traître non car il aurait pu être excusable, par idéologie, faiblesse, ou autre, il ne rentre pas dans cette catégorie.
Pour avoir enregistré autant, et dans le temps, il avait de multiples raisons qu'on ignore sans doute.
On peut trahir pour la bonne cause, il est pire que cela il n'y a chez lui aucune bonne cause si ce n'est la sienne.
Rédigé par : Giuseppe | 01 octobre 2016 à 18:15
@ Joséphyne | 01 octobre 2016 à 17:05
"D'aucuns d'ailleurs commencent à assurer leurs arrières."
Effectivement derrière le Buisson se cache peut-être Hollande qui, avec ses fréquentations douteuses, risque de baisser son pantalon.
Dix années de perdues (comme le disent certains ici même) pour notre nation de plus en plus handicapée... Personnellement je réclamerais - comme le fit la Société générale avec Kerviel - des dommages et intérêts à tous les ministres des deux derniers présidents et à eux également pour avoir ruiné et spolié notre pays pendant leur mandature.
Cela ferait peut-être réfléchir les futurs clowns-escrocs avant de se présenter.
Lançons la pétition.
Rédigé par : mariane | 01 octobre 2016 à 18:07
@ Mary Preud'homme | 01 octobre 2016 à 12:47
"... une pareille ordure..."
Au moins là c'est dit.
Et laissons à Céline ce qui appartient à Céline, je crois avoir lu quelque chose en rapport chez un contributeur.
Rédigé par : Giuseppe | 01 octobre 2016 à 18:05
Il est réconfortant de voir que nombre de commentateurs de ce blog n'aimeraient pas vivre dans un monde où les Buisson se multiplieraient. Je n'ai pas lu son livre et ne peux le juger. J'aimerais seulement être certain que ses "révélations" n'ont aucun caractère mercantile et qu'il ne se préoccupe que du tirage de son poêle. En approuvant sa démarche, on justifie toutes les attitudes, y compris celle des enfants dénonçant leurs parents au nom du bien public. Comme en... Corée du Nord.
Rédigé par : Solon | 01 octobre 2016 à 18:03
Ce livre ne révèle en fait rien que nous ne sachions déjà sur les personnalités de son auteur et de celui qui en est le sujet. Et peu importe au final si ce qui est écrit est totalement ou partiellement vrai ou faux.
Il n'est qu'un déballage écoeurant qui discrédite un peu plus le milieu politique en même temps qu'il accroît le sentiment de dégoût éprouvé par une partie de plus en plus grandissante de l'électorat.
Il apporte une nouvelle fois la preuve de la perversion des moeurs de ce milieu politique qui détient pourtant entre ses mains notre destin.
Que celui qui exerçait la plus haute charge de l'Etat puisse, en connaissance de cause, s'acoquiner avec un personnage aussi sulfureux, voilà qui interpelle. Passer un pacte avec le diable ne peut que conduire inéluctablement, un jour ou l'autre, à se brûler les ailes.
En tout état de cause, une telle alliance ne pouvait avoir que des motivations d'un tout autre ordre que celles de servir l'intérêt général du pays.
Rédigé par : Michel Deluré | 01 octobre 2016 à 17:50