Depuis la publication de "Un président ne devrait pas dire ça...", je n'entends dire que du mal des auteurs Gérard Davet et Fabrice Lhomme et, encore plus qu'à l'ordinaire si j'ose dire, du président de la République.
Les premiers ne sont absolument pas en odeur de sainteté dans le monde médiatique qui est le leur et dans l'univers judiciaire qui est leur champ d'investigation principal. La jalousie n'est pas le seul ressort des appréciations généralement négatives qu'ils inspirent à la plupart de leurs collègues. Le duo agace, trouble, dévoile et fait bande à part.
Pour François Hollande, ce livre serait le coup de grâce qu'en quelque sorte il se serait infligé à lui-même par une étrange pulsion suicidaire qui ressemblerait tous comptes faits à l'épisode fatal de DSK à New York. C'est une interprétation que j'ai beaucoup entendue, intéressante mais qui ne me semble pas pertinente. En somme, alors qu'il n'aspire qu'à être candidat et qu'il l'annoncera au mois de décembre, il aurait révélé au contraire, avec ce scandale éditorial, son envie profonde d'abandonner la partie. Je ne suis pas persuadé qu'il faille appliquer au comportement du président de la République cette grille un tantinet obscure qui ne lui ressemble pas.
Je ne crois pas davantage au fait qu'il aurait été poussé à la faute par les auteurs. Il est clair que cet ouvrage n'était pas censé être publié avant l'élection présidentielle de 2017 et le président a été surpris par cette rapidité inopportune et imprudente.
Mais, pour l'essentiel qui était d'avoir tenu durant cinq ans des propos libres et spontanés qu'il savait enregistrés et donc fidèlement rapportés, François Hollande n'a pas insisté quand Davet et Lhomme ont refusé, conformément à leur accord initial, de lui permettre de relire et donc éventuellement de rectifier telle ou telle citation. Ce qui signifie à mon sens qu'il éprouvait plus de soulagement que de gêne à l'issue de ces entretiens sans fard, denses et substantiels.
Il est sans doute également un peu rapide de diagnostiquer une forme de dépression chez François Hollande parce qu'il parlerait tout le temps, comme Nicolas Sarkozy dit l'avoir remarqué lors de leur voyage côte à côte pour Israël. L'ancien président lui-même, paraît-il, monologue, écoute peu et, pour autant, est très éloigné de toute mélancolie (Paris Match).
François Hollande, pour aller du plus simple au plus complexe, s'abandonne à l'évidence dans ce livre - grâce aux journalistes qui ont su nouer avec lui des relations de confiance mais sans familiarité, sur un temps long et avec de multiples rencontres - à un exercice dont il raffole et dans lequel il est passé maître. Commenter, analyser, expliquer, interpréter, faire comprendre. Comme s'il était redevenu le journaliste du Matin de Paris ou, plutôt, comme si, se soustrayant à la gangue présidentielle, il s'échappait avec bonheur du rôle de l'acteur pour se glisser dans celui de l'observateur.
Il faut reconnaître que sur certains sujets, débarrassé de l'esprit partisan, il est éblouissant de lucidité et de justesse, par exemple au sujet du FN et de Marine Le Pen. Ses jugements, notamment sur Nicolas Sarkozy, Najat Vallaud-Belkacem, Claude Bartolone et les écologistes, sont exacts et percutants. Il a désespéré les socialistes mais il ne s'est pas trompé.
Au passif, l'Etat, la diplomatie et certaines opérations "particulières" sont tombés, parfois, dans une transparence choquante et gravement attentatoire à la déontologie d'un président de la République.
Je ne peux m'empêcher de percevoir aussi, dans ses confidences, une audace, un risque qui relèvent presque du jeu, comme un potache, l'oeil et l'esprit malicieux, s'amusant lui-même de la surprise qu'il crée chez ses auditeurs à cause de son incroyable liberté de ton et de sa volonté de ne rien occulter. Il y a toujours chez François Hollande, même si publiquement il a dû étouffer son goût pour les saillies et les plaisanteries, derrière la gravité contrainte un regard ironique posé sur l'humanité, celle qui l'entoure, le sert ou l'abandonne, et la sienne propre. Comme une comédie qui ne serait jamais totalement prise au sérieux.
Pourtant, au regard du caractère absolument inédit d'un tel dévoilement intime et politique, on doit accepter l'existence d'un irrépressible besoin chez François Hollande. Celui de se camper dans son absolue vérité, de ne plus laisser la moindre ombre sur son caractère et sa psychologie, d'aller au plus profond de ses motivations, de ses forces et de ses faiblesses. Avec un mélange singulier, par moments, de modestie et d'un sentiment extrême de supériorité quand par exemple, à l'encontre de tous ceux l'ayant moqué, humilié, il constate qu'il a été le meilleur et s'affiche, encore aujourd'hui où tout semble l'accabler et révéler ses limites, comme une personnalité indépassable dans le registre politique. Il ne doute pas de sa bonne étoile parce qu'il la sait singulièrement aidée par lui-même.
La volupté de s'offrir ainsi à découvert me fait songer à ce que la passion amoureuse fait parfois surgir. Il y a l'univers classique où on tient son rang, où on ne déroge pas mais la tentation est intense alors qui vous incite à aborder d'autres territoires, une autre femme, un autre homme face et grâce auxquels on aura le sublime droit de n'être que transparence.
Gérard Davet et Fabrice Lhomme ont été, pour le président de la République, des intercesseurs entre son moi public et son je privé, infiniment privé. Pour des pudiques et des secrets, le débridement total, une fois, est une fabuleuse opportunité : il y a tant à dire, à penser, à avouer, à scruter et à lâcher de soi comme une libération, des aveux tellement attendus.
Jean Glavany se trompe quand il prétend que les deux journalistes - ils vont gagner beaucoup d'argent, c'est sûr - "ont poussé à la faute" François Hollande comme si celui-ci avait été un fétu de paille, un pauvre être soumis à leur bon vouloir. François Hollande n'a pas été poussé "à la faute" mais à sa "vérité", il a été stimulé, accompagné dans le dessein initial qui était le sien : profiter d'eux pour pour ne plus rien celer de soi.
La cause est entendue. François Hollande, sur aucun plan, ne peut se comparer à François Mitterrand. Imagine-t-on ce dernier poussé à la "vérité" par des journalistes alors qu'il en aurait eu tant à offrir! L'un jouissait de son pouvoir dans le secret et le silence présidentiels, l'autre dans la volubilité souvent brillante sur soi et les autres.
François Hollande n'a pas été victime mais héros ambigu consentant.
Stéphane Le Foll : "Jusqu'à nouvel ordre le patron c'est encore FH" ; il fait bien de le préciser.
Rédigé par : Giuseppe | 02 novembre 2016 à 13:59
Il est temps de déposer plainte contre le Président pour divulgation de secrets d'Etat.
Rédigé par : vamonos | 31 octobre 2016 à 14:06
"S’il vous plaît monsieur Bilger ne mettez plus de photos comme celle de ces deux joyeux drilles".
Dans le film, ils sont assis à l'arrière de la voiture. Le patron au volant fait un petit discours au passager : "Tu parles trop Franz, t'as un peu déconné, mais t'inquiète pas, on s'occupe de tout, toi, ta femme, tes enfants. On va te trouver une petite ferme au calme dans le Wyoming ou en Corrèze, tu iras t'y refaire une santé juste le temps de te faire oublier. Attache ta ceinture de sécurité". Petit signe dans le rétroviseur, et Number One, qui a enfilé ses gants, juste derrière le passager, lui passe quelque chose autour du cou, pendant que le patron sort de la voiture et monte dans son SUV noir garé à côté. Number 2 aide à porter le corps dans le coffre "Ce mec, il bouffe trop, putain il est lourd. Ça me tue". Ils finissent leur hamburger, Number One qui n'aime pas les cornichons, donne les siens à Number 2. Ils boivent au goulot une bière. Number 2 rote. Il est pressé de partir, il doit acheter un gâteau pour son 25ème anniversaire de mariage. Number One reprend le volant, il retire ses gants, se cure les dents un instant devant le rétroviseur, puis allume la radio. "Ils nous bassinent avec leurs élections et leurs sondages" maugrée Number One ; pendant qu'il installe un CD, il entend des coups sourds dans le coffre. Franz bouge encore. Mais il pleut soudain des cordes et Number One n'a pas de parapluie. Le temps qu'il aille calmer Franz, ses mocassins neufs et sa chemise sont trempés. Encore une sale journée. Quoique tous comptes faits, G. adore son job, il n'en voudrait pas d'autre.
Rédigé par : Lucile | 31 octobre 2016 à 12:01
Une autre approche de la situation créée par Monsieur Hollande :
http://blog.causeur.fr/bonnetdane/les-petits-calculs-dun-petit-president-001387.html
Il n'y a là pas de sous-estimation de l'intelligence de F. Hollande.
Pour ma part, je pense qu'il reste dans la logique du "président normal" qu'il prétendait vouloir être. En réalité, j'en arrive à l'idée qu'il fait en conscience tout pour détruire la fonction de président de la République et qu'en fait il dynamite consciemment les fondements mêmes de la République française et donc participe à sa destruction volontaire au profit d'un système oligarchique et non démocratique.
Rédigé par : Robert | 31 octobre 2016 à 11:54
@ dosimi | 30 octobre 2016 à 18:29
« Ils ne doivent rire que quand ils se pincent. Si vous les invitez à un mariage ils vous plombent l’ambiance en quelques minutes et la sono se met d’elle-même à jouer une marche funèbre. »
Entièrement de votre avis. Surtout ne pas les inviter pour un mariage (que ce soit en Sicile ou ailleurs). Par contre pour un enterrement, les Dupondt du journalisme ont tout à fait le look de l’emploi, d’autant que leur « Requiem pour un con » a, semble-t-il, beaucoup de succès en librairie.
Rédigé par : Achille | 31 octobre 2016 à 08:32
S’il vous plaît monsieur Bilger ne mettez plus de photos comme celle de ces deux joyeux drilles.
Ils ne doivent rire que quand ils se pincent. Si vous les invitez à un mariage ils vous plombent l’ambiance en quelques minutes et la sono se met d’elle-même à jouer une marche funèbre.
J’en ai des frissons dans le dos. Soixante heures passées avec ces gais lurons !
Si Hollande a une qualité (la seule) c’est sa myopie.
Rédigé par : dosimi | 30 octobre 2016 à 18:29
Ces journalistes sont des cyniques, manipulateurs et profiteurs extraordinaires. Ils ont "utilisé" FH beaucoup plus que FH ne les a "utilisés".
Ils ont compris :
1. qu'ils tenaient un best-seller le jour où ils ont réussi à imposer à FH un refus de toute relecture du livre avant édition
2. que le bon timing était de le sortir maintenant pour faire un maximum de ventes car FH intéresse encore le public
3. que FH était en bout de course et qu'il n'aurait plus jamais les moyens de se venger et de leur régler leur compte d'une manière ou d'une autre...
Rédigé par : Oblabla | 30 octobre 2016 à 18:07
@Achille | 30 octobre 2016 à 06:32
"Il est grand temps, pour le prochain mandat, de choisir un président qui n’éprouve pas le besoin d’étaler ses états d’âme et se préoccupe vraiment de la situation de la France qui n’est pas très florissante. C’est, en tout cas, ce que semblent exprimer les sondages qui ne veulent en aucun cas de Nicolas Sarkozy ni de François Hollande, et personnellement je ne saurais leur donner tort."
Pour qui avez-vous voté au deuxième tour lors des dernières présidentielles ?
Or, avant de distribuer vos conseils urbi et orbi, vous feriez bien de vous en souvenir et ne pas continuer à prodiguer vos conseils et mises en garde. Et admettre que celui qui nous a conduits dans l'impasse est précisément celui pour lequel vous avez voté par défaut et rejet de Sarko.
Un peu d'honnêteté vous siérait et laissez à Sarkozy ce qui appartient à Sarkozy et à votre ex-champion renié aujourd'hui (par opportunisme), à savoir Hollande, ce qui est uniquement de son fait.
Amen !
Rédigé par : Mary Preud'homme | 30 octobre 2016 à 16:42
Les confidences de François Hollande sont consternantes et affligeantes. On peut lui chercher des raisons pour minimiser cela, des circonstances atténuantes, sauf qu'à vouloir lui trouver des excuses, on enfonce le clou.
François Hollande aurait pu se monter prolixe lors d'une interview avec des journalistes et se montrer un peu trop bavard pour aussitôt le regretter. Non, là il les a rencontrés beaucoup de fois pour se raconter, ce n'est pas une simple bévue mais une suite d'anecdotes débitées en connaissance de cause et surtout de conséquence, qui, pour un chef d'Etat, sont pour certaines des divulgations de secrets d'Etat, des fautes graves.
Dans le privé, le moindre cadre moyen a le sens et le devoir de confidentialité, dans l'Administration également celui de réserve, pendant son activité, après son départ, également. Tout manquement est condamnable voire un motif de licenciement pour faute grave. Une discrétion professionnelle est la moindre évidence pour celui qui occupe la plus haute fonction de l'Etat, même si cela est subjectif, c'est aussi une question d'intelligence.
Je crois surtout que notre François Hollande est quatre ans après son élection toujours aussi étonné de se retrouver dans cette fonction qu'il survole. Il a un ego et un narcissisme si important qu'il se sent obligé de dire tout ce qu'il a fait, pensé ou dit dans le but de nous montrer ce que sa fonction représente, ce qu'il a eu à affronter. Il cherche comme on dit à se faire mousser. Un fat doublé d'un benêt.
Certains l'appellent François Pignon, ils ont raison. C'est un gaffeur.
On aurait dû se méfier dès l'affaire dite "Leonarda", une affaire qui pouvait laisser entrevoir ce qu'on voit maintenant avec ce livre.
Il aurait pensé que les journalistes écriraient ce livre après 2017 ? Cela ne l'excuse en rien non plus. Si par malheur il était réélu, la sortie de ce livre aurait fait aussi l'effet d'une bombe, et s'il n'était plus Président, lâcher toutes ces informations sur le pouvoir est encore une faute, si près du mandat.
Il y a un délai raisonnable pour écrire des mémoires ou les livrer en pâture aux journalistes. D'autre part, Il ne peut ignorer le travail de tout journaliste, avide de soutirer des informations et de les rapporter, la base même de leur métier, vu qu'il a vécu dix ans ou plus avec une compagne journaliste. C'est juste un métier. Ces confidences étaient donc voulues.
Cela en dit long sur ce personnage, tout sauf normal, sur l'erreur des électeurs en 2012. Il n'a aucune excuse et s'il lui restait la moindre once d'honneur, il démissionnerait.
Rédigé par : Michelle D-LEROY | 30 octobre 2016 à 16:04
Davet et Lhomme n'ont fait que se servir, il ne manquerait plus qu'ils soient critiqués comme je l'ai entendu !
Ils recueillent ou ramassent ce qu'on veut bien leur donner et dans ce cas précis, on leur a donné avec plaisir. La grenouille enflée ne pensait plus qu'elle pouvait éclater, rien de nouveau, c'est ainsi.
Rédigé par : Giuseppe | 30 octobre 2016 à 15:14
@ Lucile | 29 octobre 2016 à 11:03
"Hollande est au bord des larmes"
Un chef d'Etat empli d'émotions et privé d'affect est sans aucun doute un être dangereux d'abord pour lui-même, mais pas que.
C'est triste, mais où est la différence :
Le petit bonhomme en mousse
Qui s'élance et rate le plongeoir
C'est comme la chanson douce
Que chantait ta maman le soir
La petite, petite marionnette
Qui s'étale et qui s'entête
C'est l'enfance qui revient
Le soir où tu as du chagrin
Quand ta vie se traîne
Quand t'as de la peine
Quand personne t'aime
Que t'as des problèmes
Quand la vie est dure
Plus d'une aventure
Rien que des blessures
Vilaine figure
Ne pleure pas
Ne t'en fais pas
Regarde-moi
Rédigé par : fugace | 30 octobre 2016 à 14:37
@ hameau dans les nuages | 29 octobre 2016 à 10:34
"Le message passe par l'expression du regard"
Je n'arrive pas à trouver le mot juste concernant celui de Hollande. S'il fallait absolument en exprimer un, je dirais aujourd'hui : perdu.
Rédigé par : fugace | 30 octobre 2016 à 14:26
"François Hollande n'a pas été victime mais héros ambigu consentant."
Petite discussion au téléphone avec un proche américain passionné par la politique française : "Sans doute Hollande est-il responsable de ce qui lui arrive, mais il a certainement été lâché par Le Monde. Le off aux journalistes, qui n'existe pas aux USA, est une tradition française, et d'habitude les journalistes ne divulguent pas tout ce qu'ils entendent. Le Monde est au PS ce que la Pravda était au PC soviétique. Le Monde en avançant la publication du livre, a définitivement torpillé la candidature de Hollande. Au profit de qui ?"
Rédigé par : Lucile | 30 octobre 2016 à 10:54
Passage à l’heure d’hiver, donc une heure de sommeil de plus.
J’ai eu pendant cette heure supplémentaire, un de ces rêves dont les Jungiens disent que ce sont de grands rêves, parce qu’ils apportent une réponse aux questions existentielles que l’on se pose.
J’étais un grand professeur de médecine, dans un grand CHU, chargé de soigner Hollande. Je constatais qu’il était atteint d’une maladie orpheline rare : l’autisme logorrhéique, en langage populaire l’autisme bavard. Maladie que l’on découvrait grâce à lui, et dont le traitement consistait à le renvoyer dans les landes de Corrèze et lui faire déclamer les discours de Sarkozy avec des cailloux dans la bouche, à la façon de Démosthène.
Les rêves ont de ces fulgurances !
Rédigé par : Tipaza | 30 octobre 2016 à 07:43
Nicolas Sarkozy et François Hollande ont un point commun : le mépris. La seule différence est leur façon de l’afficher.
Le premier l’exprime dans des colères dont il est coutumier. Le second préfère, plus perfidement, le consigner dans des entretiens avec des journalistes, mais finalement la frustration est la même.
Frustration d’avoir été eux-mêmes méprisés par leurs adversaires, mais aussi par leurs « amis » politiques. Souvenons-nous des propos cruels qu’échangeaient Jacques Chirac et Dominique de Villepin sur « le nain ».
Ceux d’Arnaud Montebourg, lors de la campagne de 2007, disant que le principal problème de Ségolène Royal était son compagnon, les petites boutades pleines de condescendance de Laurent Fabius sur la « fraise des bois ». Martine Aubry n’était pas en reste et même la mère de ses quatre enfants Ségolène Royal y est allée de sa petite remarque pas très aimable.
Ce genre de quolibets laisse des traces chez ceux à qui ils sont destinés, d’autant que l’un comme l’autre ont un ego démesuré. Alors quoi de plus naturel que régler quelques comptes une fois que l’on a atteint la fonction suprême.
Dommage toutefois que des compagnons fidèles qui n’ont jamais exprimé la moindre moquerie à leur égard, soient victimes de ce besoin de donner des bons et mauvais points de la part de présidents en mal de reconnaissance. Cela démontre, s’il en était besoin, qu’ils n’avaient pas la hauteur qui sied à leur fonction qui, il me semble, exige un comportement empreint de dignité.
Il est grand temps, pour le prochain mandat, de choisir un président qui n’éprouve pas le besoin d’étaler ses états d’âme et se préoccupe vraiment de la situation de la France qui n’est pas très florissante. C’est, en tout cas, ce que semblent exprimer les sondages qui ne veulent en aucun cas de Nicolas Sarkozy ni de François Hollande, et personnellement je ne saurais leur donner tort.
Rédigé par : Achille | 30 octobre 2016 à 06:32
Je vois, dans la chute de ce billet, une faute qui aura échappé à la relecture.
Vous vouliez sans doute écrire "héros ambigu consternant" et non "héros ambigu consentant". Ah, ces traitements de texte qui suggèrent parfois des mots inappropriés...
Rédigé par : gabbrielle | 30 octobre 2016 à 06:25
@ olivier seutet | 29 octobre 2016 à 09:35
Votre commentaire est d'une lucidité terrifiante pour nous, et je le trouve d'une grande justesse d'analyse, ce qui peut nous faire encore plus peur du personnage qui est à notre tête.
Rédigé par : Giuseppe | 30 octobre 2016 à 01:20
Et quand je pense que Baillerou a invité les Français à voter pour ce personnage qui n'était en fait que la grenouille de la fable, et qu'à présent il invite les Français à voter Juppé, je me dis que M. Bilger est ENCORE en train de se fourvoyer.
adeo, betek an distro
(traduction : "adeo" = adieu (comme disent les Corses) "betek an distro" = jusqu'au retour)
Rédigé par : breizmabro | 29 octobre 2016 à 23:12
Bonjour.
Je n'ai pas lu livre mais en ai bien sûr découvert la substantifique moelle, si du moins on peut comparer son contenu à un met prisé des gourmets. Ce serait plutôt un plat canaille trop épicé. Philippe Bilger ne pousse pas sa conclusion jusqu'au bout car à le lire on comprend que le président s'est offert une psychanalyse. L'inconvénient c'est qu'il l'a fait avec deux journalistes dont la délicatesse n'est pas la marque de fabrique. A ce niveau de responsabilités on est quand même pantois devant la crudité des propos rapportés : dans des mémoires quinze ans après certes, mais alors que les acteurs cités sont toujours là c'est tout de même ahurissant de pusillanimite. Bref plus qu'un crime c'est une faute professionnelle.
Rédigé par : OT | 29 octobre 2016 à 22:06
"Commenter, analyser, expliquer, interpréter, faire comprendre. Comme s'il était redevenu le journaliste du Matin de Paris ou, plutôt, comme si, se soustrayant à la gangue présidentielle, il s'échappait avec bonheur du rôle de l'acteur pour se glisser dans celui de l'observateur." (PB).
Stop ! On a voulu que FH soit un tacticien, un chef de guerre, un... que sais-je, maintenant un journaliste !?
C'est une plaisanterie, demandez à Valls et à son entourage, nous avons élu une "batouille" et rien d'autre, au petit périmètre d'action, un bourgeois de province. Assez de ces personnages, pour certains nous aurions eu un phénix et pourquoi pas le Christ réincarné.
Les sondages sont unanimes, jamais, jamais, jamais Président n'a été aussi bas, aussi critiqué, aujourd'hui l'appareil du parti qui aurait pu lui sauver la mise par sa puissance est en déconfiture totale, les journalistes qui l'ont piégé ont senti qu'il était un peu boudiné dans sa soif revancharde d'égratigner ses pairs, ils l'ont dégonflé comme on dégonfle une baudruche.
Ils ont été malins comme des singes il était mûr pour des confidences et des bons mots, son enflure de petit bourgeois s'est retournée contre lui, l'élu par défaut a voulu faire payer son élection à tous ceux qui ne croyaient qu'en DSK. C'est la vengeance des faibles, des tout petits, des mesquins.
Désormais il ne fait plus rire personne, dans son camp il fait surtout pleurer, en plus il suffit de voir dans l'opposition son état de déliquescence seulement avec les programmes offerts. Sarkozy s'affichant comme le plus doux de tous avec sa retraite à 63 ans si je ne m'abuse.
Mou, Pépère, Réjoui, tout ce que l'on voudra mais surtout pas Président ce qu'il n'a jamais été.
Rédigé par : Giuseppe | 29 octobre 2016 à 21:33
Le problème avec les duettistes Davet et Lhomme c'est qu'il font la surenchère à Plenel (Mediapart) et que pour ce faire ils osent tout (sans citer la sempiternelle phrase d'Audiard...).
Ils ont écrit pis que pendre sur Sarkozy (y compris quelques mensonges) et ça a bien réjoui les anti-sarkozystes. Ils écrivent les confidences de Hollande et ça fait plaisir aux anti-Hollande. Quinze A, comme on dit au tennis...
Je crois que pour eux, et heureusement, leur carrière de journalistes échotiers a pris fin avec ce dernier recueil (parce que c'est bientôt le jour des morts :-D)
Comme ils vont toucher de bons droits d'auteurs il vont aller se reconvertir à Paris Match (pour le poids des mots, of corse).
Pour moi il est hors de question que ces deux faux cul touchent UN sou de ma part.
Heureusement pour eux ils exercent sous le règne de Hollande, s'ils avaient écrit ce livre sous celui de Mitterrand ils seraient, comme Jean-Edern Hallier, morts d'une crise cardiaque vélocipédique ; un jour...
Rédigé par : breizmabro | 29 octobre 2016 à 21:08
Bonnes vacances à M. et Mme Bilger, un repos bien mérité et franchement pour avoir quitté deux semaines la France pour l'Andalousie très récemment, cela fait un bien fou de quitter cette ambiance politique délétère. Car de loin, les choses ne prennent pas la même proportion.
Rédigé par : Michelle D-LEROY | 29 octobre 2016 à 20:31
Orgueil.
Comme nombre de ses compatriotes matérialistes, comme Sarkozy ou Cambadélis, et presque tous les "solfériroses" en politique, F .Hollande paraît terrassé par l'orgueil, ce péché mortifère légué par la Grèce et Rome aux Occidentaux, qui les conduit à maintes erreurs dans la conduite des choses et d'eux-mêmes, surtout si on les compare aux Asiatiques.
Ne se reconnaissant plus aucune transcendance, privés de religieux, indifférents à la personne de l'autre, ils sont sans patrie humaine et vivent "sous leur tente".
Les sentences de F. Hollande à l'égard des autres n'obéissent pas pour lui aux règles du commun, pas plus qu'aux règles de déontologie relatives aux intérêts de l'Etat ou de la Nation.
De sorte qu'ils n'ont jamais rien compris, ne comprennent rien et ne comprendront jamais rien à la France.
Rédigé par : Arobase du Ban | 29 octobre 2016 à 19:33
Je trouve que Philippe Bilger ennoblit François Hollande de manière imméritée.
Quel que soit son manque d'expérience des grands emplois jusqu'en 2012, FH n'ignorait pas les constantes des relations avec les journalistes. Seuls, les politiques inconscients se livrent à leurs intervieweurs.
Pour résumer, on ne peut qu'avoir des frissons dans le dos en apprenant que celui qui, face à de grands fauves aguerris, négocie les intérêts supérieurs du pays, les gère, les protège, se soit abstenu de garantir par contrat préalable avec ses biographes le classique droit de lecture et l'accord sur la date de parution.
Il m'a semblé en plus que les confidences étaient parfois celles d'un nouveau puissant - comme il y a un comportement de nouveau riche -, assoiffé d'ostentation, ne résistant pas au plaisir d'épater la galerie : "j'y ai dit à Obama, dis Barack, si tu veux pas....".
Bref, une sensation de propos d'après boire !
Je me repentirai de ma sévérité si le bon peuple qui ne se trompe jamais reconduit notre guide.
Rédigé par : Yves | 29 octobre 2016 à 19:21
Comment voulez-vous que Hollande gouverne bien quand son entourage lui cache des données essentielles ?
Dans son programme de conquête de l'opinion, à l'occasion d'une de ses innombrables visites aux différents segments de population victimes de quelque chose, le président de la République a déclaré aujourd'hui :
"La République reconnaît la souffrance des nomades qui ont été internés et admet que sa responsabilité est grande dans ce domaine".
Que FH invente pour la République un rôle de reconnaissance a posteriori, consécutif aux dommages subis par les gens du voyage, soit.
Mais chers conseillers de l'Elytanic, avant de vous précipiter tous aux canots de sauvetage, dites-lui que la République n'était pas là pour se charger de la responsabilité des internements !
De 1940 à 1944, l'État français faisait face aux exigences de l'occupant et c'est lui qui exécutait ses "recommandations".
Avec plus ou moins de bonne volonté, mais, comme disait Rudyard, c'est une autre histoire.
Rédigé par : Yves | 29 octobre 2016 à 18:31
Il serait Richelieu, s'il n'était Olivares.
Piégé ? Par deux malfrats ? Qu'il aurait élus ? Chanson.
Suicidé ? Sous quelle nécessité ? Par quel désespoir, de la part d'un réputé lucide ? Tarare.
Cynique ? Malfaiteur intelligent ? Mais alors, tous ces thuriféraires, salonards, parisiens grands bourgeois durs aux autres et obséquieux, fonctionnaires arrogants, chefs d'entreprise mielleux, associations stipendiées, vous êtes des salauds, et il faut réélire Hollande qui a craché sur votre vilaine bouille.
Décidément, je voterai Hollande.
Rédigé par : genau | 29 octobre 2016 à 15:07
@ Tipaza | 29 octobre 2016 à 06:33
Vous oubliez la Saint-Barthélémy et le vote des protestants. Il en reste plein.
Ainsi que le massacre des Chouans et le vote des amis de Philippe de Villiers et ceux de Ségolène Royal. monarque, Hollande est plutôt du genre Louis XVI que Mitterrand ou de Gaulle ce qui devrait plaire aux Chouans.
Mais il peut oublier les Templiers, il n'en reste plus beaucoup pour voter, devenus francs-maçons ils votent déjà pour Hollande de toute façon.
@ Marc GHINSBERG | 29 octobre 2016 à 07:55
"Sa motivation principale en acceptant le principe de ce livre est, selon moi, d’expliquer son action, sa méthode."
En observant l'homme, et sans oublier qu'il n'est pas le dernier des crétins, il semble que c'est effectivement la seule raison logique de ce bouquin.
En fait il nous dit : voilà qui et quoi je suis, ou vous en redemandez ou vous n'en redemandez pas, à vous de choisir !
Il dit franchement ce qu'il pense avant de quitter la Présidence, plutôt que de le dire après comme tant d'autres.
Sa conception personnelle de l'honnêteté ?
Rédigé par : Claude Luçon | 29 octobre 2016 à 14:17
"François Hollande n'a pas été victime mais héros ambigu consentant."
N'auriez-vous pas dû écrire, M. Bilger : "François Hollande est victime ET héros ambigu consentant" ?
Car c'est bien cela qu'il est.
Quand les institutions perdent leur sens, il reste les structures primitives dont elles sont les héritières. Formidable régression ! mais nous en sommes là : Hollande est moins président de la République que roi sacré à la façon des tribus de naguère, et donc victime (consentante) en instance de sacrifice.
Et nous, par l'intermédiaire des journalistes, nous sommes la tribu, soudée par ce rituel sacrificiel.
Même s'il ne s'agit que d'un sacrifice symbolique.
Rédigé par : Denis Monod-Broca | 29 octobre 2016 à 14:07
Le chef - enfin de moins en moins - de l'Etat est en pleine campagne électorale.
A force de distribuer des hommages à la pelle et de reconnaître la responsabilité de la France, il est à espérer qu'une fois congédié de son poste il va s'autoflageller en reconnaissant sa responsabilité personnelle qui a conduit le pays dans l'état ou il est.
Ce serait la moindre des choses après un quinquennat calamiteux !
Ras-le-bol de ces mises en cause des autres quand on n'a pas soi-même été capable d'être à la hauteur de sa charge.
Rédigé par : Jabiru | 29 octobre 2016 à 13:40
Oui mais encore et toujours la même question : qu'est-ce que la vérité ?
Il faudra sans cesse et toujours le dire et le redire, car cette question se pose aussi particulièrement dans le domaine les relations entre les citoyens et entre les citoyens et leur "cité". C'est pourtant simple, la vérité c'est d'abord la clarté, le contraire de la tromperie qui s'apparente souvent à la démagogie. Dire ce qui plaît, promettre ce qui avantage, séduire les naïfs (si nombreux) pour obtenir momentanément soutien et pour un court moment gain de cause.
Il me semble que François Fillon nous a donné à plusieurs reprises, dont récemment, un échantillon de ce que c'est que dire la vérité.
Bref avec ce bouquin "Un président ne devrait pas dire ça...", aucun des trois personnages ne s'est grandi, bien au contraire. Il est probable que FH soit encore à la recherche du tremplin qui lui permettrait enfin de prendre de la hauteur afin de pouvoir sortir du chemin de traverse qui ne mène nulle part. Si FH a réussi ce coup de génie de transformer son rêve d'enfant de devenir Président, il y a désormais plus qu'urgence pour lui de ne plus se comparer à Mitterrand, et de s'identifier à l'albatros mais dans les airs. Finalement n'y aurait-il pas un peu de génie enfoui en lui ?
@ Philippe Daumier | 29 octobre 2016 à 09:24
Citation de Gilbert Cesbron :
"Tous les records sont, par définition, périssables. Dans le domaine littéraire, les tentatives de sincérité, de liberté, d'érotisme absolus, etc., portent un nom : surenchère, et sont signe d'une grande naïveté d'orgueil."
Rédigé par : fugace | 29 octobre 2016 à 13:32
"François Hollande poussé à la Vérité !" (Ph.B)
Aurait-il été sous l'emprise de quelques coupes de champagne avalées sous la torture confessionnale pour mieux faire passer la pilule ?.
Très malins ce deux journalistes, et de plus devenus riches.
Rédigé par : Ellen | 29 octobre 2016 à 13:01
Excellent billet, Monsieur Bilger. Mais vous ne résistez pas au désir de comprendre les ressorts psychologiques d'une attitude. En l'espèce, Monsieur Hollande, dans ce billet, est-il un simple accusé au banc des assises ?
Lorsque vous écrivez :
"Comme s'il était redevenu le journaliste du Matin de Paris ou, plutôt, comme si, se soustrayant à la gangue présidentielle, il s'échappait avec bonheur du rôle de l'acteur pour se glisser dans celui de l'observateur.
[...]Au passif, l’État, la diplomatie et certaines opérations "particulières" sont tombés, parfois, dans une transparence choquante et gravement attentatoire à la déontologie d'un président de la République", je pense que vous résumez la situation d'un individu égaré dans des fonctions, habituellement qualifiées de "suprêmes", qu'il exerce comme un petit fonctionnaire d’État. Il me semble toutefois que l'habit de président de la République ne saurait être une gangue, ou alors celui qui ambitionne de le porter (en l'espèce pour de mauvaises raisons) aurait dû s'abstenir d'y prétendre et de se comporter comme un bachoteur content d'avoir réussi un concours d'entrée dans une grande école !
Un point me semble révélateur. Vous écrivez, Monsieur Bilger : "comme s'il était redevenu le journaliste...", l'on pourrait penser qu'avant la présidence de la République, Monsieur Hollande aurait embrassé la profession de journaliste et donc qu'il n'aurait pas exercé à la Cour des comptes, ni comme secrétaire général de feu le parti socialiste ! Effectivement c'est un habile analyste de la politique politicienne, celle qui tue la République.
Lorsque vous ajoutez : "on doit accepter l'existence d'un irrépressible besoin chez François Hollande. Celui de se camper dans son absolue vérité, de ne plus laisser la moindre ombre sur son caractère et sa psychologie, d'aller au plus profond de ses motivations, de ses forces et de ses faiblesses", cela aurait pu se comprendre une fois les fonctions exercées et après avoir quitté le pouvoir. Sous la forme de mémoires sans doute. Mais là, en plein exercice de ses fonctions régaliennes, c'est une indignité nationale que je ressens et je méprise ce type de comportement qui confine à la petitesse et à un égotisme maladif.
Rédigé par : Robert | 29 octobre 2016 à 12:44
"Il faut reconnaître que sur certains sujets, débarrassé de l'esprit partisan, il est éblouissant de lucidité et de justesse, par exemple au sujet du FN et de Marine Le Pen. Ses jugements, notamment sur Nicolas Sarkozy, Najat Vallaud-Belkacem, Claude Bartolone et les écologistes, sont exacts et percutants. Il a désespéré les socialistes mais il ne s'est pas trompé".
Il est surtout éblouissant de duperie et d'impuissance !
Voilà quelqu'un, et pas n'importe qui, embarqué dans une opération vérité, dans une effrayante mise en scène tendant à confirmer une absence de surmoi qui témoigne au fond de sa totale impuissance.
S'il considère que tel ou tel(le) membre de son gouvernement n'est pas à la hauteur que n'en s'en débarrasse-t-il pas?
Ses commentaires sur l'action de Cécile Duflot comme ministre du Logement (la loi ALUR, une catastrophe) prouvent bien qu'il n'était pas prêt à "cheffer". Si l'action ministérielle de la leader des Verts ne correspondait pas à la ligne qu'il entendait mener et que son efficacité, signalée par toutes les parties prenantes semblait plus que douteuse, pourquoi n'a-t-il pas sifflé la fin de la récréation ?
Parce que, comme nous le rappelle notre hôte, FH excelle dans l'art du commentaire et se couvre de ridicule dans l'action, ou plutôt l'inaction...
Je ne connais de ce livre que les quelques pages que j'ai feuilletées en librairie. Il est hors de question que je donne un seul € à des journalistes du Monde.
Rédigé par : caroff | 29 octobre 2016 à 12:30
Est-ce vraiment une marque de lucidité de la part d'un Président que de s'être livré ainsi à deux journalistes dans l'exercice de sa fonction ? Le moment était-il vraiment bien choisi pour ainsi s'épancher et donner sa vérité ? Cet étalage ne démontre-t-il pas que FH n'a toujours pas pris conscience de la charge dont il a été investi et des devoirs qu'elle lui imposait ?
Puisque notre Président a la parole facile, rappelons ces quelques phrases qu'il a prononcées :
- faisant allusion à Sarkozy "Ce serait trop simple de penser que le candidat-sortant n'est coupable de rien alors qu'il est responsable de tout"
- parlant toujours de Sarkozy, "En démocratie, quand un bilan est aussi lourd, il est légitime de changer de Président".
- enfin, "Il y a une justice : quand on a été le Président de l'échec, on ne peut être le Président de l'espoir !"
Alors, si FH est vraiment lucide et de surcroît non amnésique, gageons que, se remémorant ces phrases dont il est l'auteur, il ne se représentera pas.
Rédigé par : Michel Deluré | 29 octobre 2016 à 12:10
Hollande se fait plaisir en se racontant à ces deux journalistes et en étrillant certains de ses ministres et bien d'autres personnes ou institutions. Souvenons-nous cependant de sa longue tirade du "moi président". Son moi ironique, observateur et commentateur blessant devrait être soigneusement dissimulé derrière une personnalité présidentielle au-dessus de la mêlée. Le "moi président" était un engagement à ce comporter en président. En réalité Hollande rabaisse la fonction. Il est le pire de tous. Les défauts de Sarkozy sont ceux d'un enfant de choeur par rapport à ceux de cet énarque inconséquent, inapte à la fonction présidentielle. S'il n'est pas suicidaire, il est à tout le moins incompétent. Il fait honte et ceci, bien au-delà des socialistes tétanisés par ses propos.
Jusqu'alors nous avions un président que les sondages révèlent impopulaire et dont les chances d'accéder à un second mandat sont quasiment nulles. Mais en raison de ce livre de confidences, Hollande s'est placé lui-même en président complètement démonétisé qui va inaugurer les chrysanthèmes jusqu'à son prochain remplacement. Dommage qu'on ne puisse avancer la date des élections présidentielles.
Rédigé par : jack | 29 octobre 2016 à 11:36
Poussé à la vérité mais aussi poussé vers la sortie !
Qu'il laisse la place et qu'on l'oublie.
Rédigé par : Jabiru | 29 octobre 2016 à 11:33
@ Tipaza 29/10 06h33
Tant qu'à être dans le Midi, "IL" pourrait faire un détour par Aigues-Mortes et une petite repentance devant la tour de Constance.
(J'éviterais une étape/hommage à Simon IV de Montfort)
Rédigé par : Vieux Réac | 29 octobre 2016 à 11:22
@ Achille | 29 octobre 2016 à 08:37
« Là on touche au narcissisme pathologique. »
Je me demande si le diagnostic n’est pas trop noble pour le personnage. Le terme de nombrilisme lui irait beaucoup mieux.
Reste à voir à présent combien de socialistes accepteront de faire campagne pour ce comédien tragi-comique, après qu’il a méprisé tous ceux qui l’ont aidé ou servi.
Ce sera un bon test de personnalité des socialistes.
Bartolone que je n’aime pas est déjà monté un peu dans mon estime en n’assistant pas l’élocution de Hollande, montrant ainsi que le mépris est un processus parfaitement réversible.
@ Marc GHINSBERG
Gérard Courtois écrit : « A sa manière, à son échelle, François Hollande a pris la liberté de dire sa vérité. »
Il manque une précision, il s’agit d’une échelle logarithmique, celle où les échelons croissent très, mais vraiment très lentement.
Mais comme il s’agit de la vérité de Hollande on comprend bien qu’il est inutile d’avoir des échelons grimpant vite et haut.
Je remarque que Hollande n’a pas critiqué les banquiers, les seuls qui aient été épargnés à ce jour !
Rédigé par : Tipaza | 29 octobre 2016 à 11:21
Une liberté absolue de tout dire, c'est ce qu'on veut quand on est adolescent. C'est un idéal narcissique, une revendication immature, centrée sur ses propres besoins, qui fait fi des autres et des événements.
Ce n'est pas la vérité que Hollande a dévoilée, c'est sa vérité dans le miroir, et non pas sa vérité confrontée à celle des autres. Les autres lui renvoient maintenant la leur, qui se traduit par de l'hostilité et du mépris, et par le sentiment d'avoir été floués. La vérité d'un être n'est pas seulement dans ce qu'il dit sur les autres et sur lui-même, surtout quand il s'est battu pour le pouvoir. Elle est dans ses actes, et dans leurs conséquences.
La liberté d'un être ne se ramène pas au débridement de sa parole. Elle ne consiste pas à dire tout haut ce que l'on pense tout bas.
Il y a quelque chose de compulsif dans cet étalage de jouissance, dans ce plaisir solitaire exhibitionniste. Quelque chose d'obsessionnel aussi, une puissance magique attribuée au verbe, un refus du dialogue, une volonté de pouvoir par la parole.
Hier j'entendais un discours de Hollande retransmis par la télévision, où il parlait (encore et toujours) de lui et faisait d'une pierre deux coups, c'est-à-dire qu'il menait sa propre campagne en rendant hommage à Mitterrand ; j'y ai repéré un moment très court et vite rattrapé, où sa voix a flanché. Hollande est au bord des larmes : le triomphe de sa parole est amer, il a cru tout agencer à son idée ; la réalité émerge en lui en brefs éclairs navrés, différente de celle qu'il façonne par un discours, toujours le même, qui n'en finit pas. C'est une tragédie banale, mais le malheur veut qu'elle arrive à notre président, surprotégé trop longtemps, et encore au pouvoir.
Nous ne sommes pas des psychanalystes, nous n'avons pas à entrer dans les méandres de la pensée de Hollande, à repérer à travers sa parole ses mécanismes de défense, ou à assister en simples observateurs, jour après jour, au retour du refoulé chez ce faux pudique. Nous ne sommes pas payés pour ça, c'est même nous qui payons. Nous devons réagir en citoyens, concernés par sa politique. La consternation et la déception sont palpables, ce ne sont pas des remous. Elles sont bien réelles, et il ne les a pas volées, faute de les prévoir.
Rédigé par : Lucile | 29 octobre 2016 à 11:03
Cher Monsieur,
Votre analyse du livre où notre président "se débride", pour user de votre terme, devant deux journalistes du Monde, est fine et sérieuse.
Vous avez lu le livre jusqu'au bout (672 pages). Je n'ai pas voulu faire cet effort pour plus d'une raison. Je rappellerai juste deux points : son surnom dans le milieu journalistique était "Monsieur petites blagues". L'autre fait, c'est que, dans l'opposition, il est établi qu'il alimentait en potins surabondants le Palmipède, au point d'avoir,
alors, l'autre surnom de "Petit rédacteur en chef du Canard enchaîné".
Finalement, ce livre, que beaucoup, même dans son premier cercle, jugent sidérant, n'étonne pas vraiment. Même sous les ors, il n'a, hélas, pas changé.
Bien cordialement
Rédigé par : Patrice Charoulet | 29 octobre 2016 à 10:56
@calamity jane | 29 octobre 2016 à 09:26
Je crois hélas que le chemin de Saint-Jacques ne peut rien sur ce genre de personnage. L'une des devises sur le chemin est "t'es-toi quand tu marches".
Peut-il être sans parler ?
Je suis sur le chemin du Piémont. Comme sur les autres voies, peu de bavards impénitents à croire que la salive sert aussi à lubrifier les ligaments. Le message passe par l'expression du regard, la douleur, le découragement voire l'abandon, la joie.
On apprend l'humilité. Vous voyez un homme politique humble ?
Rédigé par : hameau dans les nuages | 29 octobre 2016 à 10:34
J'ai immédiatement pensé à Soljenitsyne.
Il décrit comment l'URSS était le pays du mensonge généralisé, sous toutes ses formes, dans tous les actes de la vie. Notamment, il montre comment les apparatchiks disaient en public l'exact contraire de ce qu'ils disaient en privé et envoyaient au goulag ceux qui ne faisaient que dire au mauvais endroit, au mauvais moment, à la mauvaise personne, ce qu'ils disaient en privé.
Dans la France de 2017, c'est pareil : l'apparatchik Hollande tient en privé des propos inverses de ses propos publics et que ne renierait pas Eric Zemmour. Sauf qu'à Eric Zemmour, le Système fait procès sur procès.
La France est un pays très malade, c'est l'URSS sans la vodka et avec un goulag seulement social (mais bien réel).
François Hollande est anecdotique, si cela n'avait pas été lui, cela aurait été un autre. C'est tout le Système qui est à abattre.
Rédigé par : Franck Boizard | 29 octobre 2016 à 10:15
Bonjour,
Attendons de voir combien d'hommages le Président Hollande va encore honorer avant ses propres funérailles et celle du PS. Ils se sont tous fait hara-kiri en direct.
Rédigé par : Ellen | 29 octobre 2016 à 09:41
Livre d'une extraordinaire vulgarité : réponses vulgaires à des questions vulgaires ; jamais il n'est question d'un projet, d'une idéologie, d'objectifs à long terme ; tout tourne autour d'opérations à court terme, de la jouissance du pouvoir qui est de propulser à des postes, de se maintenir à son poste, et du dénigrement obsessionnel de son prédécesseur.
Livre révélateur de la schizophrénie du personnage qui se regarde en train d'exercer le pouvoir, qui croit qu'il est lucide parce qu'il profère des évidences sur quelques médiocres de son entourage, qui se prend pour un acteur de l'histoire en nous laissant croire qu'il manipule des grands de ce monde ou en portant des jugements sans consistance sur Obama, Poutine et Merkel. Un petit homme qui contemple de petites actions.
Livre qui devrait interdire tout avenir à ce genre de malade : qui peut lui faire confiance, qui ne peut penser qu'il ne va pas se précipiter vers le premier fouille-merde venu pour cancaner sur vous, qui voudra désormais travailler avec lui, chefs d'Etat, ministres, responsables économiques, qui n'a en tête son cynisme envers les sans dents, les imbéciles qui l'ont aidé, les "amis" qui ont cru en ses sentiments ?
Ce n'est pas un suicide, c'est tout juste un aveu : je choisis les plus vils parmi les journalistes pour leur raconter toutes mes vilenies. C'est effectivement sa vérité et elle est hideuse.
Rédigé par : olivier seutet | 29 octobre 2016 à 09:35
Disons d'après les heureux commentaires de cette matinée que nous devrions conseiller à Papili de faire Saint Jacques de Compostelle à pied, sans parler, avec des sans-dents sur la route qui ne peuvent pas tout prononcer et qu'il comprendrait donc de travers avant de tomber raide mort de fatigue physique par les pieds...
Rédigé par : calamity jane | 29 octobre 2016 à 09:26
663 pages de la vie de notre monarque et Monsieur Bilger relève notamment la justesse et l'exactitude de son jugement sur Nicolas Sarkozy. Si dans ce livre rien d'autre ne vous a frappé nous n'avons pas dû lire le même livre.
Comment un chef d'Etat dit "normal" peut-il se laisser à de telles confidences en montrant notamment, entre autres, le "timeline du raid" qui détaille le plan d'attaque des forces syriennes par l'aviation française !
Comment peut-il faire écouter à des journalistes des conversations téléphoniques avec son Premier ministre, relater la teneur des entretiens avec Obama, Poutine, Merkel, porter des appréciations sur ces mêmes chefs d'Etats ?
Le comportement de ce président mériterait une seule sanction : la destitution.
La procédure est définie au nouvel article 68 de la Constitution : "La procédure de destitution peut être déclenchée « en cas de manquement [du chef de l’État] à ses devoirs manifestement incompatible avec l’exercice de son mandat ». Elle peut porter sur le comportement politique mais aussi privé du président, à condition que ses actes aient porté atteinte à la dignité de sa fonction. Elle pourrait être déclenchée en dehors de toute infraction pénale et constitue une sanction politique, et non pénale, du président".
Je pense que son comportement a largement porté atteinte à la dignité de la fonction. Quand je pense que le FBI, à quelques jours de l'élection présidentielle, enquête sur les mails envoyés par la messagerie privée de Mme Clinton on se rend compte dans quel état est notre pays.
Pour un citoyen lambda, qui en plus n'a pas fait l'ENA, il est impossible de comprendre qu'un président en exercice puisse se laisser aller ainsi. Il est tout aussi incompréhensible comment deux "journalistes" (qui ont la haine de Sarkozy) peuvent publier un tel livre avant les élections. Les deux parties devraient consulter un psy professionnel car les explications de Monsieur Bilger me paraissent un peu simplistes !
Monsieur Bilger malgré le respect que j'ai envers vous, je crois que vous êtes vraiment un grand naïf.
Rédigé par : Philippe Daumier | 29 octobre 2016 à 09:24
Bonjour,
« Depuis la publication de "Un président ne devrait pas dire ça...", je n'entends dire que du mal des auteurs Gérard Davet et Fabrice Lhomme et, encore plus qu'à l'ordinaire si j'ose dire, du président de la République. »
Gérard Davet et Fabrice Lhomme sont l’incarnation de ce qu’il y a de pire dans le monde journalistique, qui, soit dit en passant fourmille de ce genre de charognards de la pire espèce. Il suffit pour s’en convaincre de regarder sur le rayon librairie des supermarchés le nombre de bouquins portant sur les personnages politiques. Je crois qu’en la matière c’est Nicolas Sarkozy qui détient le record des publications. Une façon pour certains journaleux de se faire un petit pécule à bon compte car, même si on peut le regretter, il y a un public pour lire ce genre de littérature bas de gamme. Le voyeurisme malsain est hélas une déviance très répandue.
Le plus affligeant dans cette affaire est que François Hollande s’est conduit comme un François Pignon encore plus ridicule que le personnage imaginé par Francis Veber dans son film "Le dîner de con".
Franchement j’ai du mal à réaliser ce qui s’est passé dans la tête de notre président. Si la fonction de président de la République lui semblait trop pesante, il n‘avait qu’à démissionner, ainsi que le fit le Général quand il a été désavoué lors de son référendum en 1969 et non pas nous montrer la face cachée, au demeurant pas très reluisante, de sa personnalité.
Sans doute enivré par le prestige de la fonction qui le met à l’égal des plus grands personnages de la planète, s'est-il senti intouchable, autorisé à dire tout ce qui lui passait par la tête, le meilleur, mais aussi le pire.
Dernièrement, lors de l’hommage à François Mitterrand, qui aurait eu cent ans ce mois-ci, il s’est mis à se comparer à lui, rien de moins ! Là on touche au narcissisme pathologique. Heureusement que le ridicule ne tue pas sinon il serait tombé raide mort.
Rédigé par : Achille | 29 octobre 2016 à 08:37
L'étonnement se porterait davantage sur le fait que le président écrit (parle) sur des personnalités qu'il a choisies lui-même pour l'aider dans sa responsabilité de chef de l'Etat... C'est désolant.
Rédigé par : calamity jane | 29 octobre 2016 à 08:07
Si l’on écoute les médias et les amis même de François Hollande, la mèche est dite, comme dirait Donald Trump. Le président de la République se serait suicidé. Celui que d’aucuns qualifient de cynique et de sadique, le Machiavel de la politique politicienne qui chercherait à manipuler les journalistes, se serait en fait laisser piéger. Un suicide assisté en quelque sorte. Comme vous, cher Philippe, je n’en crois pas un mot.
C’est vrai ce livre révèle l’extraordinaire lucidité de François Hollande sur les hommes, les événements et sur lui-même. Pour ma part je pense que François Hollande est un hyper-rationnel qui cherche en permanence à expliquer les choses. Sa motivation principale en acceptant le principe de ce livre est, selon moi, d’expliquer son action, sa méthode.
Au plan psychologique je trouve que la meilleure analyse qui ait été faite du président de la République est celle de Gérard Courtois dans Le Monde du 26 octobre. Son moteur principal serait d’affirmer sa liberté. Le comparant sur ce point à François Mitterrand, Gérard Courtois écrit : « A sa manière, à son échelle, François Hollande a pris la liberté de dire sa vérité. Quoi qu'il lui en coûte. Quoi qu'il en coûte à autrui. A ses risques et périls. »
Celui qui dit la vérité...
Rédigé par : Marc GHINSBERG | 29 octobre 2016 à 07:55
Incorrigible Sarkozy qui envisage de voter Hollande plutôt que Marine Le Pen. Un vrai troll de la politique toujours prêt à la pire ou la moindre incongruité.
Dans le même temps Hollande va rendre hommage aux Tsiganes internés de la Seconde Guerre mondiale, soit il y a plus de 70 ans !
On a l’impression qu’il fait la manche pour quelques voix.
Prochaine commémoration, l’hommage aux Cathares brûlés à Montségur en 1244. Il reste encore quelques dizaines de Cathares dans le Sud-Ouest.
À mon avis ça ne suffira pas.
Seul un miracle encore possible, ne le désespérez pas, peut le faire président en 2017.
Mais pour cela il faut qu’il fasse le pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, pieds nus évidemment. D’ici mai 2017 il a encore le temps d’aller et revenir.
Rédigé par : Tipaza | 29 octobre 2016 à 06:33