De 1962 à 1995, François Mitterrand a écrit 1218 lettres à Anne Pingeot. Gallimard les publie en même temps qu'un Journal tenu de 1964 à 1970 pour "Anne que j'aime" (Le Monde).
Il paraît qu'on a attendu la mort de Danielle Mitterrand pour faire connaître ces épanchements intimes consacrés à une femme qui n'était pas son épouse. Il est vrai que plus personne n'ignorait la vie amoureuse multiple de François Mitterrand et le fait qu'elle a entraîné, pour être dissimulée et protégée, avec la naissance de Mazarine en 1974, une véritable privatisation de l'Etat dont le surprenant, encore aujourd'hui, est qu'elle ne suscite pas une indignation à la hauteur de sa désinvolture régalienne.
Reste que, si des liaisons passagères ont permis à François Mitterrand d'assouvir sa passion de séduire, cette périphérie n'a jamais pesé par rapport au lien central, capital et durable qui l'unissait à Anne Pingeot, sa compagne qui, même dans l'ombre, était sa lumière, et la mère de Mazarine.
La correspondance et le Journal ont frappé parce qu'ils ont fait surgir un François Mitterrand de plus. Un Mitterrand magnifique aux antipodes du marmoréen président de la République, du hiératique et parfois si peu chaleureux représentant de ce pays qu'il aimait tant.
Ses lettres et son Journal constituent une splendeur et l'essentiel n'est pas dans les collages ou les facéties d'une personnalité qui ajoutait à l'écriture des gamineries et des complicités révélant une entente si profonde qu'elle pouvait se permettre de sortir parfois du lyrisme et de la gravité.
Mais, pour le langage, pour l'expression du coeur, pour l'affirmation d'une dévotion constante et singulière à l'égard de cette femme unique devant laquelle il ne cessait de s'incliner comme s'il fallait, même dans une existence si peu dénuée de conscience de soi, un territoire d'adoration absolue et d'émerveillement miraculeux, quel régal !
A tel point que, sans vouloir être offensant, on a l'impression que l'épistolier est d'autant plus superbe que l'amoureux est transi et, même, que l'épistolier constitue, avec ses mots, l'incroyable inventivité de ses découvertes d'Anne, des multiples chemins qui ne conduisent qu'à elle, un style éblouissant révélant des trouvailles et des délicatesses inouïes, sans l'ombre d'une redite ou d'une banalité, un monde à part qui se suffit presque à lui-même dont Anne Pingeot ne serait que la bienheureuse bénéficiaire !
Il y a en effet, dans ces missives sublimées par le secret, par cette connivence voluptueuse entre deux êtres épris du même rythme fait d'une intensité et d'une puissance incomparables mais réservées à eux seuls, une jouissance de François Mitterrand parce que, dans cette parenthèse magique de plus de trente ans, il a pu se libérer, se montrer un homme ayant balayé toutes ses défenses, incroyablement doux et naïf, romantique sans remords, s'abandonnant avec délices à tous les accès de sensibilité et aux tendresses et suavités transportées par l'écrit, quelqu'un d'autre qui était peut-être le vrai.
François Mitterrand, au-delà de cette autarcie et de cette plénitude gardées à l'abri de tout, devait être d'autant plus en état de béatitude sur ce plan que dans l'espace public la conscience d'être radicalement un autre, avec une posture et un maintien composés si profondément et si soigneusement distants de la fraîcheur et de la spontanéité brillamment et seulement extériorisées à l'égard d'Anne Pingeot, ajoutait vraisemblablement à cette ambiguïté dont l'ancien président raffolait.
Savoir que personne ne pouvait deviner comment il était dans cette existence spéciale au sein de l'existence ordinaire, dans cet enchantement au coeur de la quotidienneté harassante du pouvoir, j'en suis persuadé, rendait ces séquences encore plus troublantes parce que si désaccordées avec le Mitterrand officiel même si, selon son cercle amical étroit, celui-ci était capable de s'étouffer de rire quand Roger Hanin racontait des histoires drôles.
Cette multitude de lettres représentent une littérature d'exception et je ne doute pas que même ceux faisant la fine bouche devant le style parfaitement classique et élégant de François Mitterrand sauront reconnaître dans ces fulgurances et ces originalités - de la passion certes, du ravissement évidemment, le destin remercié toujours, mais avec une flamme du langage intarissable, comme si à tout instant il inventait le genre de la déclaration d'amour et le renouvelait sans lasser, ni lui ni elle ni nous - de quoi le placer au pinacle dans ce registre.
En analysant l'évolution des temps, la comparaison entre les présidents de la République peut être éclairante. Charles de Gaulle était tellement imprégné de sa stature d'homme public et de l'obligation d'être plus que lui-même à tout instant qu'il ne les oubliait pas vraiment dans l'univers privé et familial. L'allure le suivait partout.
Ses successeurs, notamment depuis 2007, ont, contrairement à François Mitterrand, si naturellement banalisé, voire dégradé la fonction présidentielle que celle-ci devenait en quelque sorte la consécration de la personnalité privée, avec ses forces et ses faiblesses, son humanité exposée. Nicolas Sarkozy et François Hollande ne cachent rien, exhibent leur subjectivité et sont "normaux" dans le sens où ils n'ont même pas le souci de marquer une frontière entre le pouvoir et ce qui n'est pas lui. Anne Pingeot n'est jamais entrée dans le bureau présidentiel tandis que Carla Bruni-Sarkozy ne se gênait pas pour mélanger les genres.
Cette humanisation, cet exercice présidentiel sans frontières ne sont pas forcément médiocres et à ce titre je soutiens l'émission "Ambition intime" de Karine Le Marchand (M6), injustement moquée, dénigrée. La vision, l'écoute qu'elle propose des personnalités présidentielles ajoutent au politique et ne le dénaturent pas. Cette approche ne deviendrait préjudiciable à la démocratie que si cette émission si joliment personnelle prétendait être toute la politique. Alors que la modestie de l'entreprise est assumée.
Au fond cette maladive idéologie française reproche à Karine Le Marchand de n'avoir pas cédé au sujet de Marine Le Pen et, comble de la honte, son questionnement à la fois décontracté et égal a montré que ses quatre invités, y compris cette dernière, étaient, dégagés des partialités politiques, des êtres sympathiques, émouvants et tout à fait fréquentables.
Revenons à cette folie qui nous révèle un François Mitterrand de plus. Etincelant, grave, émouvant, ému, prisonnier, constant, surpris chaque jour par sa chance et reconnaissant, un homme sorti de l'emprise sur autrui pour partager seulement l'irremplaçable destin de ceux qu'une passion unique a élus.
Il a trouvé les plus beaux mots du monde pour faire entrer cet inconnu authentique dans nos têtes.
Anne Pingeot qui était restée si secrète, se demande si elle a bien fait d'autoriser la publication de la correspondance de celui qu'il l'a aimée.
Rédigé par : Jabiru | 17 octobre 2016 à 13:27
@Cactus le fourbe lui aussi | 14 octobre 2016 à 10:35
C'était donc vous le bel inconnu qui m'a fait tellement fantasmer ! Petit coquin va !
Rédigé par : Mary Preud'homme (courrier du coeur !) | 14 octobre 2016 à 21:01
Commentaire de Pierre Loiseau dans Causeur :
"L’accueil bienveillant fait au journal et aux lettres de l’ancien président Mitterrand envoyés à sa maîtresse Anne Pingeot a quelque chose de dérangeant. L’incontestable ardeur des sentiments qui les a inspirés (mais dont il n’a pas le monopole…) et le talent littéraire certain qui les a dictés (cependant assez partagé par sa génération formée aux écoles de la IIIe République et des bons pères) ne peuvent faire oublier qui en était l’auteur.
[…]
Mais que penser de celui qui a privé une jeune fille de vingt ans d’une vie plus libre, pour la garder sous sa coupe à la faveur d’une domination intellectuelle et sensuelle, l’intensité du plaisir en compensant sans doute la rareté. C’est bien une forme de perversion narcissique qu’il faut évoquer : la soumission de l’autre à ses pulsions, et au plaisir et à la jouissance d’une relation exclusive univoque avec une jeune femme qui lui sacrifie tout pendant que lui n’abandonne rien. C’est ce même mouvement qui a animé sa vie politique, l’ambition sans limite pour le pouvoir justifiant les comportements les plus discutables. Sans développer la complexe affaire de l’Observatoire, ni revenir sur son passé à l’extrême droite avant et pendant la guerre, résultat d’une éducation et d’un milieu dont il s’est partiellement émancipé, les méthodes déployées pour conquérir et conserver le pouvoir, jusqu’à un moment où il n’était plus en état de l’exercer et où des décisions importantes n’ont pas été prises (les guerre en Yougoslavie ou au Rwanda n’auraient-elles pu être évitées avec un Président plus lucide et plus capable de peser sur le cours de l’histoire qu’un vieillard sous anti-androgène) – la boucle était bouclé avec Pétain ?"
Rédigé par : Franck Boizard | 14 octobre 2016 à 12:19
Superbes lettres ! Ce qui m'étonne... j'ai envoyé les mêmes à ma Mie à la même épique époque... Alors plagiat ? Sissi !
Rédigé par : Cactus le fourbe lui aussi | 14 octobre 2016 à 10:35
Tous les matins sur RTL Laurent Gerra nous lit des lettres inédites de Tonton à Mme Pingeot, sur une musique de Chopin.
J'en pleure.
Rédigé par : Savonarole | 14 octobre 2016 à 09:14
Il faut revenir sur terre.
Ce recueil des 1218 lettres d’amour, au style alambiqué et un peu poussiéreux de François Mitterrand à Anne Pingeot, indique que l’ancien président énamouré avait beaucoup de périodes de désœuvrement entre 1962 et 1995 pour consacrer autant de temps à sa passion épistolaire. A noter que ceci ne l’empêchait pas de s’autoriser quelques petites escapades coquines avec les stars affriolantes du cinéma et du show-biz de son époque.
Les amours platoniques c’est bien, mais il ne faut pas non plus négliger les appels plus terre à terre des sens. Ben oui, on a beau être un président avec une belle plume, on n’en est pas moins un homme.
Rédigé par : Achille | 14 octobre 2016 à 08:14
@ Achille
Pas vu le film que vous avez dit, mais vous me donnez envie. En fait, j'ai bien aimé Les liaisons dangereuses, le livre. Mais Werther, non... J'essaierai de m'exprimer plus clairement.
Il y a vraiment trop de films que j'ai ratés. Souvent le manque d'impulsion suite à des déceptions, par exemple, "Le bois dont les rêves sont faits" (de Claire Simon) quand je n'ai rien ni contre les bois, ni contre Paris. Là vous m'avez donné envie, merci.
Ah, un film mais de qui ? Vu à la télé avec la réplique "c'est la faute à la nature", quand le vil séducteur s'excuse. Formidable réplique, qui n'est pas dans le livre, je crois, mais en est digne.
J'aime bien les répliques qui disent le vrai sans gras "l'ennemi de l'Homme c'est l'Homme, vous n'avez besoin de personne pour vous nuir" est dans Les eaux de Mortelune, bande dessinée dans un Paris futuriste, décadent et poétique, quand de rares humains perdus dans le désert demandent à une nouvelle espèce si elle va détruire l'Homme, ou qui, sinon. Le duc Malik est un peu plus consistant que Dark Vador !
@ catherine A.
Vous, vous m'avez donné envie de ne pas lire Mitterrand. Avec notre hôte et Télérama, je commençais à en avoir vaguement envie.
Toujours relativiser les critiques qui ne citent rien des oeuvres, en tout cas pour le style.
Rédigé par : Noblejoué | 13 octobre 2016 à 19:47
@ vamonos
Effectivement au regard de la situation actuelle de la France et des Français, cette histoire de fesses n'a aucun intérêt... Elle lui donna sa "fraîcheur" qu'il paya largement... Et alors, c'est le ronron éternel de milliards d'individus sur la terre... Et les lettres... bof !
Rédigé par : agecanonix | 13 octobre 2016 à 13:37
Vu de ma fenêtre cette dame de 72 ans n'a plus aucune pudeur quand il s'agit de gagner quelques centaines de milliers d'euros.
Alors qu'elle n'avait que 19 ans et qu'elle vivait encore chez ses parents, le politicien de 47 ans la courtisait. Elle s'est bien servie de ses charmes aux frais de la République, nous sommes là dans le registre demi-mondain.
Un peu de pudeur, que diable !
Rédigé par : vamonos | 13 octobre 2016 à 10:28
@adamastor à 23 h 33 (c'est tard pour chercher querelle !)
Voilà ce qui s'appelle un style ! Vifs compliments...
Cependant, je vous invite à me relire car il me semble que vous ne saisissez pas bien mon propos.
Et puis, "duvent, dugland, dubalai" ; vous voilà démasqué vous êtes poète, c'est beau, c'est fin, c'est émouvant, presque du Mitterrand, encore un effort et vous y êtes.
Rédigé par : duvent | 13 octobre 2016 à 09:25
@ Duvent. Dugland ? Dubalai ?
Vous avez raison : même en argumentant vous n'arriverez pas à me convaincre.
Si vous n'avez pas compris Apollon comment voulez-vous que nous comprenions avorton ?
Rédigé par : adamastor | 12 octobre 2016 à 23:33
Grâce à lui, on sait enfin qu'on peut être diplômé et être vraiment un c... !
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 12 octobre 2016 à 23:18
@catherine A. 12 octobre 2016 à 17:17
"Samuel Pepys aussi, peut dormir tranquille"...
Excellente référence, ce bon vieux Samuel reste inégalé.
Rédigé par : Savonarole | 12 octobre 2016 à 22:26
Je n'imagine pas Anne Pingeot aller chez Gallimard et leur proposer d'éditer les lettres qu'avait pu lui envoyer l'ancien président de la République... D'ailleurs, les ayants droit sont les fils et même Mazarine dans le cas d'indivis ne compte qu'une voix sur trois (quatre ?).
"Quelque chose qui cloche là-dedans, j'y retourne immédiatement"
Rédigé par : calamity jane | 12 octobre 2016 à 21:45
@catherine A. 12 octobre 2016 à 17:17
"Dans les yeux de mon sommeil sont restées les images d'une admirable soirée. Dans la mémoire de mon cœur tout le long de la nuit s'est inscrit un visage très aimé. Je ne vous ai donc quittée que pour un songe aux frontières mouvantes"
On dirait du Francis Cabrel.
Rédigé par : Achille | 12 octobre 2016 à 21:38
Jamais de contestations dans les rangs de FM, ils étaient tous aux petits soins, il avait montré le chemin qu'il fallait tenir pour vaincre et durer et distribuer les bons points quand il fallait, il y avait avec lui les serviteurs et les serviles, lui savait.
Il avait tout fait pour que ce qui devait se savoir se sache, ces lettres sont dans le droit fil de son comportement, cultivé mais secret, et cette correspondance n'est pas autre chose que des traces pour l'Histoire qu'il a voulu laisser, sachant qu'un jour elles ressortiraient.
C'est en miroir pour sa fille, il l'a voulu ainsi, lien définitif et affectif pour cette dernière, tout en élevant sa mère et la portant de fait au pinacle par ce qu'il y a de plus fort, l'amour écrit et témoigné pour un tel personnage.
Rédigé par : Giuseppe | 12 octobre 2016 à 20:38
Il est à parier qu'en prenant sa douche Mitterrand chantait, mode Mistinguett :
"Sur cette terre
Ma seule joie, mon seul bonheur
C'est mon Anne
J'ai donné tout c'que j'ai
Mon amour et tout mon cœur
À mon Anne
Et même, la nuit
Quand je rêve, c'est de elle
De mon Anne
Ce n'est pas qu'elle est belle
Qu'elle est riche ni costaude
Mais je l'aime, c'est idiot"
Rédigé par : Claude Luçon | 12 octobre 2016 à 17:41
Philippe dites-moi que c'est de l'humour ?
Entre la bouillie pour les chats : "Dans les yeux de mon sommeil sont restées les images d'une admirable soirée. Dans la mémoire de mon cœur tout le long de la nuit s'est inscrit un visage très aimé. Je ne vous ai donc quittée que pour un songe aux frontières mouvantes. Parfois, je me penchais vers vous et goûtais à cet étonnant bonheur de votre vie en moi" et les déclarations dignes d'un ado boutonneux, j'hésite, faut-il en rire ou être consterné ? Ecrites par un inconnu ces lettres seraient allées au pilon avant même d'être imprimées. Leur seul intérêt, nous montrer qu'un homme politique, fût-il de premier plan, est un homme comme les autres. Mais ça nous le savions déjà.
Chateaubriand peut dormir tranquille. Les Goncourt ou Samuel Pepys aussi.
Rédigé par : catherine A. C'est une blague ? | 12 octobre 2016 à 17:17
@ Noblejoué | 12 octobre 2016 à 15:00
J’ai vu le film de Roger Vadim avec Gérard Philipe et Jeanne Moreau. Là ça passe beaucoup mieux. Je vous le conseille ! ☺
Rédigé par : Achille | 12 octobre 2016 à 16:04
@ Achille
Les souffrances du jeune Werther... Je comprends votre ennui, mais et Les Liaisons dangereuses ?
Rédigé par : Noblejoué | 12 octobre 2016 à 15:00
Il y a analogie entre les comportements intimes et le comportement des nations, et Racine, Beethoven ou Proust ont su percevoir les lois similaires du général et du particulier :
"...Mais de même qu’il est des corps d’animaux, des corps humains, c’est-à-dire des assemblages de cellules dont chacun par rapport à une seule est grand comme une montagne, de même il existe d’énormes entassements organisés d’individus qu’on appelle nations ; leur vie ne fait que répéter en les amplifiant la vie des cellules composantes ; et qui n’est pas capable de comprendre le mystère, les réactions, les lois de celles-ci, ne prononcera que des mots vides quand il parlera des luttes entre nations. Mais s’il est maître de la psychologie des individus, alors ces masses colossales d’individus conglomérés s’affrontant l’une l’autre prendront à ses yeux une beauté plus puissante que la lutte naissant seulement du conflit de deux caractères ; et il les verra à l’échelle où verraient le corps d’un homme de haute taille des infusoires dont il faudrait plus de dix mille pour remplir un cube d’un millimètre de côté. Telles depuis quelque temps, la grande figure France remplie jusqu’à son périmètre de millions de petits polygones aux formes variées, et la figure remplie d’encore plus de polygones Allemagne, avaient entre elles deux une de ces querelles, comme en ont, dans une certaine mesure, des individus."
Marcel Proust, Le Temps retrouvé.
Rédigé par : Aliocha | 12 octobre 2016 à 13:49
Ah ! Enfin un porno avec du texte !
(commentaire "tweet")
Rédigé par : Herman Kerhost | 12 octobre 2016 à 11:52
@ breizmabro | 12 octobre 2016 à 10:02
Pire !
Vers 1970 quand Régis Debray était en prison en Bolivie parce que compagnon de Che Guevara, Danielle Mitterrand téléphonait ou faisait téléphoner des sénateurs socialistes à notre ambassadeur à La Paz pour lui dire de faire libérer son Régis. C'était onze ans avant qu'elle ne mette les pieds à l'Elysée.
Elle interférait déjà avec la politique étrangère de la France de Pompidou.
Ce qui, toutefois, ne justifie pas le règlement de comptes d'Anne Pingeot contre feue Danielle Mitterrand, en prouvant que François était "son mec à elle, et pas celui de Danielle" !
Rédigé par : Claude Luçon | 12 octobre 2016 à 11:04
@ adamastor
Mais que vient faire Apollon ici ?
Je n'ai pas à présenter des arguments solides, puisque je ne cherche à convaincre personne. Car voyez-vous il existe des personnes qui n'ont pas la moindre envie de se rallier d'éventuels commensaux, camarades, frères, ou autres.
Mais je crois avoir compris que M. Bilger m'autorise à évoquer mon avis, que je tente de rendre le plus concis possible afin de ne pas ennuyer la compagnie.
Aussi, il ne faut pas se froisser pour l'unique raison que certains ne partagent pas votre avis, et encore moins vous étonner qu'ils n'envisagent pas de vous convaincre en argumentant avec audace, vigueur et mauvaise foi. Tel n'est pas mon propos.
Et je vous l'accorde, je suis loin mais excessivement loin d'être Apollon, disons plutôt que j'aurais pu faire bonne figure dans La Septième Compagnie, en matière de charmes et expertises...
Rédigé par : duvent | 12 octobre 2016 à 10:55
François Mitterrand a indubitablement été un homme cultivé, je crois même qu'il a été dit de lui qu'il était avec Jean-Marie Le Pen le dernier homme politique à l'avoir été.
Intelligent et doué d'une certaine finesse, il n'a toutefois pas été capable par exemple de prendre la mesure des événements à l'origine de l'effondrement de l'URSS, peut-être en partie du fait des avis erronés de certains de ses conseillers, imprégnés du concept du prétendu « sens de l'histoire ».
N'oublions pas non plus que le programme économique qui a été appliqué à partir de 1981, qui s'est traduit par une catastrophe mémorable dont nous payons encore les conséquences, a été validé par lui.
Pour tracer un parallèle, nous devons donc nous montrer prudents en ce qui concerne la focalisation sur le seul critère de l'intelligence dans l'aptitude à gouverner un pays, attitude qui peut se montrer lourde de conséquences si par exemple les divers signaux d'alerte reflétant la réalité envoyés de part et d'autre sont volontairement ignorés ou méprisés de façon hautaine.
Comprenne qui pourra.
Rédigé par : Exilé | 12 octobre 2016 à 10:23
P. Bilger fait ici preuve d'un talent presque dérangeant dans la mesure où on le sent inaccessible ; le talent de l'écrivain qui écrit avec ses tripes comme disait l'autre.
Mais pourquoi faire ?
Racine, Victor Hugo, Beethoven qui mettent au bord des larmes en quelques divins instants, élèvent l'âme. Les grands théologiens et philosophes (un pléonasme consenti) tel Heidegger leur dernier héritier, et qui plantent la raison sur quelques mots, élèvent l'esprit.
Par contre, s'agissant de la vie intime de qui que ce soit, et quel que soit le talent pour l'évoquer, c'est dans la lignée de "Secret story".
P. Bilger me semble devoir être un grand romancier égaré dans la réalité.
Lorsqu'il est dans la politique, il tombe dans le piège de l'empathie attirant la sympathie, et ne se souvenant plus d'avoir aimé Bayrou puis Hollande, il aime Juppé et Mitterrand.
L'amour de Dieu évite de tomber dans les facilités de l'humanisme.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 12 octobre 2016 à 10:19
Il est sûr qu'entre Pépère et FM une crevasse énorme existe, entre le commis d'un office notarial et un président, certes parfois décrié, on ne joue pas dans la même catégorie, ni pour les écrits ni pour la stratégie politique.
Englué comme d'habitude dans des hésitations, Flanby aura raté une occasion de plus de se taire avec Poutine, FM comme à son habitude aurait formulé toutes les bonnes raison de se hisser à son niveau avec intelligence et diplomatie.
Une vraie plume a le talent au bout du stylo, pendant que d'autres nous parlent d'inflexion de la courbe du chômage... Rien à faire, Pépère pour la vie.
Rédigé par : Giuseppe | 12 octobre 2016 à 10:13
@ Claude Luçon | 11 octobre 2016 à 23:16
"Danielle Mitterrand fut son épouse [...]. Ses interférences étaient connues et largement critiquées"
Notamment lorsqu'elle est allée embrasser Castro...
Carla à côté a fait juste l'épouse qui vient chercher son mari après le boulot...
Quant à Hollande, et Trierweiler qui avait bureau et personnel à nos frais... :-(
Rédigé par : breizmabro | 12 octobre 2016 à 10:02
Dommage ou peut-être pas, il n'y avait pas encore les "sex-tape" à l'époque. Sinon, vous imaginez ?
Rédigé par : GLW | 12 octobre 2016 à 07:19
Un homme qui aimait s'écouter parler, puis se lire, dans un jeu de rôle malsain où il restait le centre et le maître de tout.
Un traître.
Il faut aimer être cocu pour apprécier un tel profil...
Rédigé par : Alex paulista | 12 octobre 2016 à 03:20
@ Philippe Bilger
Quelle comparaison pour la fréquentation du bureau présidentiel : Anne Pingeot, maîtresse, vivant (au moins à une époque) à la Caserne des Célestins et Carla Bruni-Sarkozy, épouse, vivant (aussi) à l'Elysée.
Ce "monument littéraire à la guimauve" publié alors que certains de ses acteurs sont encore en vie, me semble être d'une indécente vulgarité.
@ Marc GHINSBERG
O tempora, o mores !
Il s'est bien assis sur "celui" de Peyrefitte !
@duvent
Etes-vous un Apollon ?
Vous au moins présentez des arguments solides... et pas injurieux pour deux sous !
Rédigé par : adamastor | 11 octobre 2016 à 23:43
Cher Philippe,
Une manipulation des médias ou une manipulation post-mortem ?
Cocorico, rangez vos poules. Nos coqs sont sortis.
Les Français méritent mieux que ces cœurs de salades, de palmiers ou d’artichauts.
Chacun sait aussi que Mitterrand était dans l'incapacité de gouverner dans les dernières années et que les journalistes ont participé aux mensonges d'Etat.
Pourquoi ne pas prolonger le mensonge ?
Ces lettres n'avaient pour objet que de maintenir une femme et sa fille dans le silence. Ceux qui lisent le texte peuvent se bercer d'illusion.
françoise et karell Semtob
Rédigé par : semtob | 11 octobre 2016 à 23:25
@ Marc GHINSBERG
Intime... c'est plus que ce que vous dites, mais vous ne dites rien de faux.
C'est un superlatif, de internus, interne - interior, intérieur - intimus, intime bien évidemment, mais avec ce sens de profondeur qu'on retrouve dans l'expression "in imo pectore", au "plus profond de soi". Le latin avait le secret de cette graduation à partir d'une base commune.
Cela dit, Balzac nous avait donné les lettres de deux jeunes mariées, et Léautaud les lettres à Marie Dormoy, mais il a soigneusement détruit celles de Marie à Paul. Nous avons des dizaines, je pense, de livres de cet acabit, dont les lettres d'un bachelier en musique de F.Liszt à la Comtesse d'Agoult etc. etc. sans parler des lettres de soldats, français, ou plus récemment, allemands.
La tentation de se régaler d'un beau style est compréhensible, les personnages alors s'effacent et il ne reste d'eux que la brillante illusion que la recherche épistolaire leur confère.
Faut-il s'y arrêter ? La rouerie de FM, son manque total de morale, sa faculté de dissimulation préservaient peut-être un coin de lumière qu'il a tracé ici. Alors, que fait Mme Pingeot ? Un travail d'élévation ? Une restauration in extremis ? Une opération patrimoniale ?
Dans ces milieux tout est possible, mais reste éminemment suspect. Nous différerons l'achat jusqu'à ce que nous puissions voler l'ouvrage dans un train ou le prélever dans un rebut.
Rédigé par : genau | 11 octobre 2016 à 23:24
Marc Ghinsberg a raison d'écrire :
"il n’est pas besoin d’avoir accès à leur vie privée pour avoir une idée assez précise de qui ils sont."
Rien n'est plus vrai.
La vie d'un président a ses vertus et ses vices, exposer ces derniers jusqu'au pire n'apporte rien au citoyen ni à la qualité des médias
Philippe Bilger mélange certains genres ici quand il écrit : "Anne Pingeot n'est jamais entrée dans le bureau présidentiel tandis que Carla Bruni-Sarkozy ne se gênait pas pour mélanger les genres."
Anne Pingeot n'était pas l'épouse du Président, seulement la maîtresse, il l'a d'ailleurs cachée pendant trente ans. Danielle Mitterrand fut son épouse pendant 52 ans et elle ne se gênait certainement pas pour mélanger les genres. Ses interférences étaient connues et largement critiquées.
Philippe est un littéraire, qui aime notre belle langue, il est compréhensible qu'il soit sensible au talent romantique de François Mitterrand. Lequel sortait de la Faculté des lettres et de droit de Paris. Ceci explique peut-être cela.
Romantisme et belles lettres mis à part, il n'en demeure pas moins que ce livre est une offense à Danielle Mitterrand, qu'on l'ait aimée ou pas. Il est curieux d'ailleurs que les fils de Mitterrand ne s'y soient pas opposés.
Le poète n'efface pas l'homme et l'homme a menti toute sa vie : sur son passé pétainiste, sur son programme présidentiel, sur sa maladie et enfin sur sa vie privée.
Mitterrand poète, peut-être un peu, mais hypocrite beaucoup, et surtout infidèle à son épouse, qui le lui rendait bien il faut l'admettre.
Rédigé par : Claude Luçon | 11 octobre 2016 à 23:16
J’ai feuilleté assez longuement le livre chez des amis.
Je dois reconnaître qu’il a effectivement toutes les qualités littéraires qui lui sont attribuées par le billet du jour.
Mais voilà, je me suis vite ennuyé. Quand je dis que je l’ai lu longuement, je devrais dire que le temps m’a paru long, au bout d’une demi-heure, je l’ai déposé, partagé entre la qualité du texte et l’ennui qui s’en dégageait pour un lecteur non concerné par l’intimité d’un individu pour lequel je n’ai jamais eu de sympathie.
Je n’ai pas trouvé de fulgurance qui aurait pu m’attacher à la vie ou au texte. Je fais la différence entre les deux.
Les premières minutes de lecture étaient passionnantes. Découvrir la double vie et la seule affectivité de cet homme, si j’ai bien compris, m’intriguait.
Mais vous connaissez l’adage, « l’ennui ça commence comme un fil de soie et ça finit par une chaîne », c’est exactement ce qui s’est passé à la lecture de ces quelques pages.
Avec pour corollaire l’interrogation suivante, comment vivre trente ans dans cette ambiguïté en conservant à la fin les mêmes sentiments qu’au début.
Une éternelle passion de trente ans ?
Mais j’avoue que mon interrogation est peut-être le résultat de mon ignorance, n’ayant pas lu l’ouvrage du début à la fin.
J’ai connu un psy qui expliquait qu’il fallait changer de partenaire tous les dix ans pour se ressourcer et renaître à ses émotions.
Il faudra que je le recontacte pour avoir son opinion sur le cas qui nous intéresse.
Rédigé par : Tipaza | 11 octobre 2016 à 22:50
@ sbriglia@Mary P. | 11 octobre 2016 à 18:00
Mary, pas vous, pas ça ! Les revenus générés par la vente du livre iront aux héritiers de l'écrivain, Anne Pingeot n'a aucun droit, elle possède cette correspondance, elle en est la destinatrice mais ce n'est pas elle qui bénéficiera de ce livre, ce sont les trois enfants de François Mitterrand.
Grâce à vous, je me suis intéressé au « droit de divulgation de ces lettres post-mortem».
http://www.sgdl.org/juridique/la-minute-juridique-de-la-sgdl-sur-webtv/776-les-correspondances
http://www.revuegeneraledudroit.eu/blog/2014/12/11/rene-char-et-le-droit-de-divulgation-post-mortem/
http://www.revuegeneraledudroit.eu/wp-content/uploads/RGD_2014_AC_02.pdf
Dans le cas présent, serait-ce à considérer que les trois enfants (le 4ème ?) de FM ont accepté la divulgation de ces lettres… via un accord avec Mme Anne Pingeot et les éditeurs de ces documents ?
A moins que Mme Anne Pingeot ait volontairement abandonné la totalité des droits de publication aux 3 enfants (4 ?) de FM (dont sa fille ?).
Quelle grandeur d’âme alors… Bien que le procédé me laisse dubitatif.
Rédigé par : Pierre Blanchard | 11 octobre 2016 à 21:07
"@ Robert | 11 octobre 2016 à 17:54
Tout comme Robert."
(Rédigé par : Franck Boizard)
Je plussoie !
Rédigé par : caroff | 11 octobre 2016 à 20:39
J’ai cru comprendre que l’ouvrage dont il question ne fait pas moins de mille pages.
Entre nous je ne pense pas qu’il y aura beaucoup de lecteurs qui parviendront au terme des 1218 lettres que contient le bouquin. Rien de plus ennuyeux que de lire ce genre littéraire.
J'ai lu une fois un roman épistolaire, c’était Les Souffrances du jeune Werther. Je crois que j’ai souffert autant que le personnage du roman. Heureusement il ne faisait que 220 pages et je me suis donc forcé à aller jusqu’au bout. Alors plus de mille pages de ce genre de littérature, je n’en aurai pas le courage.
Mais je le préconise à ceux qui sont sujets à l’insomnie. Quelques pages tous les soirs pour s’endormir c’est encore plus efficace qu’une tisane de tilleul au miel.
Rédigé par : Achille | 11 octobre 2016 à 20:22
@ Yves | 11 octobre 2016 à 16:29
Vous savez, que ce soit Hollande, Sarkozy ou Juppé ils seront ou continueront à être subordonnés aux USA, à Israël, au Qatar et à l'Arabie Saoudite... l'invasion continuera... le métissage continuera... l'endettement continuera à nous ruiner... le chômage continuera à augmenter... la sécurité continuera à ne pas l'être... etc.
La France est condamnée, l'Europe est condamnée... les politiciens et les mandarins de l'administration se moquent de notre pays et s'en mettent plein les poches !
Rédigé par : agecanonix | 11 octobre 2016 à 20:07
Quel lyrisme ! Quand vous vous enthousiasmez, vous ne faites pas dans la demi-mesure.
Au-delà d'une correspondance amoureuse d'un lettré formé chez les ''bons Pères'', somme toute assez datée, je n'arrive pas à me défaire de l'image détestable de l'homme politique.
Opération mercantile d'une famille qui a toujours craché sur l'argent tout en faisant en sorte de n'en manquer jamais.
Il est douteux que lui-même aurait autorisé la publication post-mortem de ses lettres.
Cordialement
Rédigé par : boureau | 11 octobre 2016 à 19:59
@sbriglia 11 octobre 2016 à 18:00
Elle a bien cédé son droit de propriété, non ? Et sans doute pas sans contrepartie...
Quant aux droits d'auteur, ils reviennent effectivement autant à la fille naturelle (donc à "sa" fille) qu'aux deux fils légitimes.
Je ne suis pas juriste et j'ignore ce qui se serait passé si l'un des ayants droit s'était opposé à cette publication.
Selon moi une affaire ni très propre ni très délicate, je maintiens.
Question subsidiaire : a-t-on le droit de refuser de rendre une correspondance dont on est le destinataire et donc propriétaire si l'auteur (ou ses ayants droit) vous la réclament ?
Rédigé par : Mary Preud'homme | 11 octobre 2016 à 19:47
@ Robert | 11 octobre 2016 à 17:54
Tout comme Robert.
Rédigé par : Franck Boizard | 11 octobre 2016 à 18:42
@agecanonix
Exact, mon père était un des nombreux "chefs de cabinet" de Frenay, comme on disait à l'époque.
Quand il a vu arriver Mitterrand chez Frenay, il a immédiatement démissionné.
Ça jette une ombre sur la résistance française...
Rédigé par : Savonarole@ agecanonix | 11 octobre 2016 à 18:19
@ sbriglia
Vous êtes bien sourcilleux Monsieur !
J'ai cru un instant que je pouvais sans demander votre autorisation écrire avec mon style "infâme" mais personnel !
Si vous n'y voyez pas d'inconvénient majeur, qui pourrait irriter votre grandeur de droite, "ce" et "cet" dont il me semble connaître l'usage, sont exactement les mots que j'entendais utiliser, ne vous en déplaise.
Par ailleurs, vous écrivez très souvent des choses déplaisantes, et je n'avais pas songé à vous frapper du sceau d'infâme, je m'empresse donc de vous renvoyer la politesse !
En outre, ce monsieur que vous défendez hardiment ne se gêne guère pour agonir les uns et les autres. Cependant, s'il advenait que vous soyez son père recevez mes excuses sincères, car mon appréciation ne vise pas à blesser ceux qui aiment leur progéniture dût-elle être sujette à caution (et c'est un euphémisme...).
Je vous invite à conserver cet excellent échange, il pourrait faire l'objet d'une publication ultérieure, aux fins de subsides dans des temps de disette, ou de moult catastrophes à venir, la vieillesse étant la première, et la pire, puisqu'aujourd'hui les amours sont publiques et fructueuses !
Rédigé par : duvent | 11 octobre 2016 à 18:10
Publier les lettres d'amour de son amoureux ayant pour prétexte "voyez comme il n'était pas l'homme que vous croyez" c'est un petit peu court jeune femme...
Car, Madame Pingeot, ça n'a rien à voir pour nous qui l'avons SUBI. Il EST et restera, malgré ses lettres écrites à la plume, l'homme de la Francisque, l'ami de Bousquet, le ministre de l'Intérieur durant la guerre d'Algérie, le Tonton flingueur de bon nombre de ses amis (de Grossouvre, Bérégovoy) et de ses collaborateurs, doublé d'un menteur pathologique patenté (l'Observatoire, pseudo-ministre du gouvernement de la Libération, et j'en passe...).
Après... comme Philippe Bilger être énamouré comme un collégien par les lettres du Pygmalion d'une jeune fille de 27 ans sa cadette à qui il fait un enfant, qui met 'les deux' sous le boisseau de l'anonymat durant des années pendant qu'il trompait "son bel amour, son tendre amour", bref sa deuxième femme, à tour de bras (si je puis dire ;)) la belle affaire... (pour un éditeur averti ;))
Pour moi c'est juste l'histoire d'un taliban français, polygame et menteur, qui sait écrire. Point.
(Je ne pense pas que madame Brigitte Trogneux ait cette indécence, cette perversité envers son amoureux)
Que quelques Gallimard ou autres éditeurs tirent bénéfice de cette littérature, pourquoi pas, lui-même a tellement tiré profit de tout (et de tout le monde, même encore, visiblement, à titre posthume).
Il est vrai qu'il croyait aux forces de l'esprit :-D
Rédigé par : breizmabro | 11 octobre 2016 à 18:05
Mary, pas vous, pas ça !
Les revenus générés par la vente du livre iront aux héritiers de l'écrivain, Anne Pingeot n'a aucun droit, elle possède cette correspondance, elle en est la destinatrice mais ce n'est pas elle qui bénéficiera de ce livre, ce sont les trois enfants de François Mitterrand.
Rédigé par : sbriglia@Mary P. | 11 octobre 2016 à 18:00
Quelles que soient les qualités de style littéraire de ces lettres, je n'ai nulle envie de m’immiscer dans les amours de François Mitterrand : elles m’indiffèrent, d'autant plus qu'il est évident qu'il les écrivait conscient de ses qualités épistolaires et donc sans doute avec le secret espoir de leur publication après sa disparition.
C'est un livre que je n'ouvrirai même pas sur les rayons de mon libraire, n'ayant pas la curiosité du trou de serrure.
Rédigé par : Robert | 11 octobre 2016 à 17:54
Je suis surpris que Mme Pingeot ait décidé de publier la correspondance de son amant, elle qui est restée silencieuse et secrète pendant toutes ces années passées avec l'homme qu'elle aimait et après sa mort. C'était leur histoire, était-il judicieux de la rendre publique dans tous ses détails ? Manifestement cette publication va être sans aucun doute un succès car beaucoup sont friands de ce genre de littérature. Il est à espérer que celle-ci ne soit pas détournée pour s'en servir à d'autres fins. Par respect, je n'ai pas l'intention de m'y plonger.
Rédigé par : Jabiru | 11 octobre 2016 à 17:38
@agecanonix
Mille mercis à vous d'avoir fait connaître l'incroyable récit qu'avait recueilli du général de Gaulle Alain Peyrefitte, au sujet de Mitterrand, dans son livre plein d'enseignements intitulé "C'était de Gaulle". Ces lignes devraient être placardées sur la porte de toutes les permanences PS, afin de rafraîchir les mémoires défaillantes. Au passage, je signale qu'Eric Zemmour, admiré par les uns et abominé par les autres, cite sans se lasser et avec déférence cet ouvrage de Peyrefitte, en effet indispensable.
Rédigé par : Patrice Charoulet | 11 octobre 2016 à 17:24
« L'essentiel n'est pas dans les collages ou les facéties d'une personnalité qui ajoutait à l'écriture des gamineries et des complicités »
En effet, ça, ça me paraît être le côté Dr Jekyll de la boîte à malices d’un personnage aux réseaux étranges, aux cellules spéciales non moins étranges et dont les Premiers ministres se suicident. Encore un peu de salades, monsieur l’avocat général ?
Rédigé par : Catherine JACOB | 11 octobre 2016 à 17:17