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23 octobre 2016

Commentaires

Robert Marchenoir

Jean d'Ormesson sur France Musique, expliquant qu'il n'a jamais pu apprendre le piano dans son enfance : "Je suis un imbécile musical", puis se reprenant : "Je suis un imbécile, notamment musical".

A 90 ans, dans la Pléiade, après une brillante carrière littéraire.

Voilà, c'est ça, l'élégance française, et ça n'a rien à voir avec le gaullo-communisme d'un Nicolas Dupont-Aignan, l'antisémitisme catholique d'un Jean-Frédéric Poisson, ou la servilité soviéto-mafieuse d'un Philippe de Villiers.

Garry Gaspary

@ Frère paulista

La christianisation est une dépolitisation. C'est bien parce que je suis totalement déchristianisé que je préfère, en tant qu'être politique, mourir dans un four en prenant finalement conscience de ma coupable inaction politique plutôt que de vous y mettre en continuant à vivre en beauf dans un monde où la politique n'aurait plus ou jamais eu aucun sens pour moi.

Etre déchristianisé, c'est réaliser que ceux qui ne savent pas faire la part des choses et adapter leur "religion" à la société française sont ceux qui défilent et luttent contre le mariage gay, contre l'avortement, contre les Juifs, contre les mosquées, contre les camps de réfugiés, contre les Arabes, les Noirs, etc.

A s'obstiner à voir de l'identité plutôt que de l'unité, du même plutôt que de l'harmonie, on passe à côté de soi et du monde, et on finit dans un four, ou pire, par collaborer avec ceux qui veulent y mettre les autres.

Vous avez un pied dans la beaufitude, Frère paulista, c'est à vous de voir si c'est un de trop ou un de pas assez.

Alex paulista

@ Garry Gaspary | 28 octobre 2016 à 09:06

Tout d’abord je vous remercie, me voilà rassuré, vous évoquez l'hypothèse de me mettre dans un four comme étant pire que celle de vous y retrouver… C'est très chrétien de votre part.
Sur les discriminations vous pointez du doigt quelque chose de concret : au petit jeu des discriminations ordinaires chacun a tout à perdre.
Si certains musulmans ne savent pas faire la part des choses et adapter leur religion à la société française, ça se passera mal pour tout le monde et ils seront rejetés par les plus tolérants.La seule solution c’est ce que l'on appelle l'islam "modéré", même si ce terme n'est pas satisfaisant car il s'agit moins de modérer la religion que de la cantonner à l'ordre spirituel et non politique.
La plupart des musulmans ont compris qu’on ne coupera pas la main des voleurs, ne lapidera pas la femme adultère, ni ne mariera la victime à son violeur, n’empêchera personne de manger pendant le Ramadan, quoi que dise une quelconque interprétation de leur religion, aussi respectable qu’elle soit sur d’autres aspects.
C’est aussi la même idée appliquée à un niveau plus subtil : on se doit de considérer les femmes, les homosexuels, les gens de toutes origines et cultures qui respectent ces mêmes règles.
Ça s’applique à tout le monde (aux témoins de Jéhovah aussi) et ce n’est pas négociable.

hameau dans les nuages

@ GG
"Les bouseux dignes de ce nom sont comme les bourgeois dignes de ce nom : ils achètent beaucoup de livres aux éditions La Pléiade pour les exposer dans leur salon, en lisent très peu et ne comprennent quasiment rien à ce qu'ils lisent. Le peuple de droite, quoi..."

C'est quoi La Pléiade ? Le fait d'en avoir beaucoup ? Parce que ma femme me dit souvent qu'il va falloir faire le ménage dans les Harlequin parce que l'on en a une pléiade.

Vous avez fini "le Coran pour les nuls" que l'Imam vous a prêté ?

A vous lire... je veux dire à vous déchiffrer.

Garry Gaspary

@ hameau dans les nuages

Les bouseux dignes de ce nom sont comme les bourgeois dignes de ce nom : ils achètent beaucoup de livres aux éditions La Pléiade pour les exposer dans leur salon, en lisent très peu et ne comprennent quasiment rien à ce qu'ils lisent. Le peuple de droite, quoi...

@ Frère paulista

Il n'y a aucune raison de discriminer un musulman. Autrement dit, celui qui discrimine un musulman le fait sans raison. Et parce qu'il agit sans raison, il pourrait demain décider de vous discriminer.

Je discrimine tous ceux qui discriminent l'autre sans raison, non pas par altruisme, ni par égoïsme, non pas en étant un être moral, ni un être immoral mais bien un être politique qui agit pour la cité tout entière et qui a ainsi conscience qu'il pourrait très bien être demain ce citoyen discriminé aujourd'hui. Cela ne me met absolument pas au même niveau qu'eux. Cela m'évite par contre de me retrouver un jour dans un four appartenant à un camp de concentration anciennement nommé camp de détention provisoire et de me poser cette question en sentant les flammes commencer à lécher ma chair : "Bon sang, mais comment ai-je pu laisser les choses dégénérer jusque-là ?"
Ou pire : d'être dans l'obligation de vous mettre vous un jour dans un four parce que je ne suis même plus capable de me poser cette même question.

Giuseppe

"Jean d'Ormesson : le venin dans le velours..." (PB).

Et un peu dans le rire : en fouillant bien cette semaine dans le Palmipède, une petite tranche de rire.

Alex paulista

@ Florence

Moi ça me rassure plutôt, que Juppé base son idée du vivre ensemble sur son expérience de maire plus que sur son exégèse du Coran.
La laïcité, c'est justement le contraire de la police du vêtement ou de l'analyse théologique confiée aux autorités.
En revanche il faut être très ferme sur l'application des principes républicains, par exemple la lutte contre les discriminations. Toutes les discriminations.

Mais pour le reste, je suis bien d'accord avec vous. Élire Juppé nous ferait perdre cinq ans, c'est un Fabius de droite.
Moi j'espère NKM, même si le fait qu'elle ait avalé tant de couleuvres quand elle était porte-parole de Sarkozy ne présage rien de bon.

hameau dans les nuages

@Garry Gaspary | 27 octobre 2016 à 07:37

Tout et son contraire. Vous savez bien qu'un bouseux digne de ce nom ne lit pas de livres. Mais je comprends que les babouches aux pieds vous ne puissiez pas nous fréquenter sur un terrain glissant sans que cela ne vous porte malheur. J'en suis fort aise. Continuez, cela nous fera des vacances.

Garry Gaspary

@ hameau dans les nuages

Garry Gaspary pense surtout que la politique ne s'apprend pas dans les livres ou sur les sites complotistes d'extrême droite qui font votre délice.

Et Garry Gaspary pense au sujet de la mixité sociale que l'islam n'a absolument rien à voir avec le fait que certains refuseront toujours de côtoyer les bouseux dans votre genre.

hameau dans les nuages

Garry Gaspary qui croit que les allées de Tourny à Bordeaux sont un haut lieu du soufisme...

Mon pauvre ami si vous croyez qu'aux Chartrons on est prêt à la mixité sociale que l'on prône pour la Benauge ou à la cité du Grand Lac...

Tomas

@semtob

La "décomposition de la France". Fichtre, comme vous y allez !

Garry Gaspary

@ Florence
Et puis, de la part d'un homme de cet âge et de cette "intelligence", dire que l'islam ne pose pas de problème à la République sans avoir jamais lu le Coran est particulièrement éclairant pour moi.

Quoi ? Ce type est maire de Bordeaux depuis je ne sais même plus quand, travaille en étroite collaboration avec l'imam Oubrou, a réussi à faire de sa ville le lieu de résidence le plus attractif aux yeux des Français, et il ose prétendre que l'islam ne pose pas de problème à la République alors qu'il n'a jamais lu le Coran ?

Cette remarque nous éclaire effectivement !

Mais plus sur l'"intelligence" de ceux et celles qui la profèrent que sur celle d'A. Juppé.

semtob

Cher Philippe,

Lorsqu'il faut taper sur la table et appeler un chat, un chat eh bien Jean d'Ormesson est là.
Nous aurions aimé que vous, Philippe, vous ayez fait tout ce qui était en votre force pour dénoncer la politique de Dame Taubira et peut-être aurait-il fallu taper du poing sur la table pour faire taire les journalistes et faire mieux entendre votre avis.
Le dire feutré a tout son charme mais il faut aussi savoir dire non.
Nous ne serions pas dans cette décomposition d'Etat si chacun avait lutté contre le laxisme encouragé par Hollande !
françoise et karell Semtob

Lucile

@Achille | 25 octobre 2016 à 00:09

Merci.

Mary Preud'homme

Jean d'Ormesson, j'aime assez l'écrivain prolixe sinon génial sur bien des sujets, mais moins l'homme, notamment lorsqu'il parle des femmes sur le mode généraliste et critique sans nuance façon vieille France. Comme je l'ai entendu s'exprimer un jour - pour briller et faire tendance - à deux pas de moi.

Tomas

@ Florence

Moi non plus je n'ai aucune confiance en Alain Juppé, si c'est cela qui vous préoccupe, je ne voterai pas pour lui. Même contre Marine Le Pen au second tour, le coup du front républicain on nous l'a déjà fait en 2002.

Achille

Jean d’Ormesson n’a pas toujours trempé son venin dans du velours. J’en veux pour preuve cette altercation qu’il a eue avec Roland Leroy le 3 juin 1983 dans l’émission d’Arlette Chabot « Vendredi soir ».

Attention ça chauffe !

https://www.youtube.com/watch?v=wdqD0rLBEVw

Florence

@Tomas

Je pense que le fait que Jean d'Ormesson dise que Juppé ne fera rien du quinquennat qui vient n'a rien à voir avec l'évasion fiscale à laquelle il se serait adonné dans le passé. Qu'il soit publié dans La Pléiade ou qu'il agace par son cabotinage ne change non plus rien à l'affaire.

Car la question qui se pose est bel et bien : que fera Juppé de son quinquennat ?

Je pense aussi depuis longtemps que Juppé ne fera rien. On le connaît depuis si longtemps ! Il a été aux affaires, il a été ministre plusieurs fois et même Premier ministre. Les jeunes ont l'excuse de ne pas avoir connu cette époque. Les moins jeunes devraient faire travailler leur mémoire.

Et puis, de la part d'un homme de cet âge et de cette "intelligence", dire que l'islam ne pose pas de problème à la République sans avoir jamais lu le Coran est particulièrement éclairant pour moi.
Quelle que soit l'opinion que l'on a sur ce sujet, on ne peut pas affirmer ce genre de phrase sans avoir creusé un minimum le sujet. En bref, Monsieur Juppé affirme haut et fort sans connaître.

Je ne me rappelle pas qu'il ait fait un ministre des Affaires étrangères bien extraordinaire.

Je me rappelle aussi les promesses faites aux Bordelais de ne s'occuper que de leur ville et que Monsieur Juppé s'est empressé d'oublier dès qu'il en a eu l'occasion.

Je me rappelle aussi qu'il a été condamné et que l'on ne vienne pas me dire que c'était à la place de Chirac ! Il était complice de Chirac, c'est incontestable.

Je me rappelle aussi comment son fils était logé par la mairie de Paris du temps où Chirac en était maire.

Je me rappelle aussi que du temps du RPR, Monsieur Juppé tenait un tout autre discours politique.

Il a même eu une période écologiste, quand c'était à la mode, c'était l'époque du "Je ne mangerai plus de cerises en hiver". Au passage, je me demande qui peut bien manger des cerises en hiver ?!

Et les "Jupettes" ? Qui se souvient des "Jupettes" ? Dans le genre sacrifice à la communication, il était à la pointe !

Les convictions de Monsieur Juppé sont à géométrie variable.
Bref, le politicien dans toute son horreur.

Je ne sais pas trop ce que l'on peut mettre à son actif. La gestion de la ville de Bordeaux peut-être ? Je me rappelle aussi que Ayrault était également, d'après la rumeur, un excellent maire de Nantes.

On me rétorquera qu'il avait essayé de réformer en 1995 et qu'après les grandes grèves de décembre, Chirac avait laissé tomber. C'est vrai, mais que n'a-t-il pas démissionné ? Tout homme de conviction aurait démissionné.

Pour résumer, je n'ai aucune confiance en cet homme.

Robert

Une autre image d'Alain Juppé est donnée par Philippe de Villiers dans son livre "Les cloches sonneront-elles encore demain ?", aux éditions Albin Michel, pp. 97 à 102 dans un chapitre intitulé : "Le pacte avec les musulmans".

De fait il oppose le discours de l'ancien secrétaire général du RPR à Villepinte en mars 1990 au discours actuel du "nouveau Juppé", [...] "qui a trouvé l'accord parfait avec son nouvel ami, Tareq Oubrou, l'imam de la future grande mosquée de Bordeaux, réputé proche des Frères musulmans".
Monsieur Juppé est ainsi devenu l'homme des "accommodements raisonnables", "d'un pacte avec les musulmans", partisan du multiculturalisme.
On peut donc se poser la question de son choix pour présider ce qui est encore constitutionnellement notre République qui, dans les faits, l'est de moins en moins par les choix de notre élite politique dont fait partie Monsieur Juppé.

Garry Gaspary

@ Xavier NEBOUT

Les bonnes raisons d'être antisémite n'intéressant que les antisémites, tenter de vous justifier n'enlève rien à votre abrutissement. Par contre, oser prétendre que mettre des homos sur des bûchers ou des Juifs dans des fours crématoires sauve des âmes, cela peut intéresser votre homologue Marchenoir en manque d'argument pour justifier le port du flingue contre le Noir et l'Arabe...
Enfin, si je confondais la compassion et la charité, je n'aurais pas pris la peine de définir cette dernière comme un devoir.

Lucile

@Patrice Charoulet | 24 octobre 2016 à 20:14

Il paraît difficile de savoir quelle est la formation exacte de Michel Onfray. Je le pensais titulaire d'un CAPES de lettres modernes, mais il semblerait finalement que non. Voici ce que je trouve à ce sujet en fouinant sur Google :

"En cherchant encore un peu, on s'aperçoit que M. Onfray est effectivement titulaire d'un 'doctorat de troisième cycle', à ne pas confondre avec le doctorat d'Etat : en effet, le doctorat de troisième cycle, qui n'existe plus, ne donnait pas droit au titre de 'Docteur'. Il est donc étrange de lire sur le site de M. Onfray : "Michel Onfray, né le 1er janvier 1959, docteur en philosophie, a enseigné dans les classes terminales d’un lycée technique de Caen de 1983 à 2002..."
De plus, il n'est nulle part fait état de la réussite de M. Onfray au concours du CAPES de philosophie. On sait qu'il a raté l'agrégation, et on trouve sur le net cette information surprenante : il aurait été vacataire de l'enseignement privé sous contrat !"
Source: http://blogs.mediapart.fr/blog/michel-rotfus/300410/la-guerre-fait-rage-dans-le-bocage

"Il prétend avoir alors pris des risques en abandonnant son statut de fonctionnaire et le salaire correspondant ; or professeur, il enseigna au Lycée Technique catholique Sainte-Ursule (école privée). Michel Onfray restera à ce poste de 1983 à 2002 ; probablement que ce choix s’explique par le fait qu’il n’avait pas les diplômes indispensables pour enseigner à l’Education nationale comme titulaire, ce que personne ne dit !"
http://www.agoravox.tv/actualites/politique/article/titre-de-liberation-michel-onfray-50978" (Effectivement, on peut se demander pourquoi, athée et hédoniste, il a choisi d'enseigner dans un établissement catholique).

Ces précisions comme vous le voyez viennent d'intervenants plutôt hostiles, aussi je regrette que ses biographies sur Internet soient peu précises à ce sujet, car elles auraient pu leur apporter la contradiction. Cela dit, ses diplômes n'ont qu'un intérêt relatif. "Philosophe" n'est ni un diplôme ni une profession après tout. Il est sûr qu'il s'intéresse à la philosophie, et même à la contre-philosophie, car c'est indubitablement un polémiste ; il a le mérite d'alimenter le débat, et de passionner l'opinion publique.

Achille

@Lucile | 24 octobre 2016 à 20:45

Je connais des séries françaises qui n’ont rien à envier aux séries anglo-saxonnes. Je peux vous citer "Un village français" dont la saison 7 sera diffusée sur France 3 demain et que vous connaissez sûrement, "Les hommes de l’ombre" qui nous plonge dans le monde impitoyable de la politique avec un réalisme saisissant et dont la saison 3 est actuellement visible sur France 2 les vendredis. Je vous conseille également la série "Nina" dont la saison 2 est sur France 2 le mercredi et qui nous montre le travail remarquable des médecins et personnel soignant dans un hôpital.

Je pourrais vous citer encore bien d’autres séries françaises de grande qualité qui peuvent très avantageusement être regardées à la place de certaines séries américaines qui reposent pour l’essentiel toujours sur le même thème : la lutte du bien contre le mal, vision manichéiste qui est la pierre angulaire de tout feuilleton anglo-saxon avec le super héros américain triomphant. A la longue ça finit par lasser les plus tolérants.

Tomas

@ Florence

Pardon mais l'évasion fiscale cela m'énerve, c'est à cause de cela que l'Etat est désargenté et inefficace. La raison de l'évasion fiscale, qui est l'égoïsme des riches, m'énerve aussi. Et le "je ne m'intéresse pas à mon patrimoine" de quelques millions, c'est carrément grotesque. Comme le dit un de mes amis fils de banquier, "rester riche est beaucoup plus difficile qu'on ne le croit".

Ceci dit je veux bien donner mon avis sur Juppé : il ne fera rien bien sûr. Je ne sais pas si sa conversion à l'écologie est sincère mais c'est bien imité, toujours est-il qu'elle se brisera rapidement sur les divers lobbies qui financent la droite. On aura effectivement du Hollande de droite, c'est-à-dire pire selon moi qui suis de gauche. Que les électeurs socialistes ne rêvent pas à l'union sacrée après le 7 mai, s'il est élu Juppé fera comme Chirac, il tentera de se concocter une majorité de droite pour faire une politique qui tondra encore plus les classes moyennes et fera en prime souffrir un peu plus les très pauvres. Confit de sa supériorité intellectuelle et par l'arrogance de son caractère, il commettra des erreurs, qu'on se rappelle que c'est quand il était Premier ministre que le pays a été bloqué par les grèves pendant trois mois.
Sauf s'il y a cohabitation mais vu le système c'est peu probable. Vive le septennat unique !
Fillon président sinon ? Vaste blague, sa vocation est de vendre des rillettes et les 24 heures du Mans à l'étranger, il s'en acquittera très bien une fois qu'il aura renoncé à ses rêves présidentiels.

Robert Marchenoir

@Achille | 24 octobre 2016 à 18:42

Je serai délicat et courtois avec vous quand vous le serez, tout d'abord avec la vérité, ensuite avec les Américains et finalement avec moi. Je m'adapte à mes interlocuteurs, figurez-vous.

Vous faites partie de la race des hypocrites qui passent leur temps à offenser l'honnêteté et la raison avec de délicieuses formules, et puis qui s'offusquent quand on leur frotte le nez dans les excréments intellectuels qu'ils viennent de produire.

Je vous parle de l'état lamentable de l'édition française, je vous dis qu'elle dément la ridicule auto-satisfaction dont fait preuve le demi-monde intellectuel français, je vous répète que l'édition américaine plane à mille lieues au-dessus de son homologue français, et vous avez le culot de me reprocher de "vous prendre la tête" avec "mes critiques à deux balles" alors que je ne vous ai nullement sonné, ce qui n'est ni délicat ni courtois de votre part. Mais cela ne vous empêche pas de donner des leçons de courtoisie et de délicatesse, pas vrai ?

Votre attitude est d'une parfaite mauvaise foi : vous vous permettez d'être insolent sans vous sentir obligé d'apporter le moindre contre-argument sur le sujet que j'ai abordé. Vous détournez la conversation en parlant d'autre chose, au prétexte que "le cinéma et la télévision, c'est aussi de la culture".

Une supposée mauvaise qualité de la télévision américaine ne changerait rien, ni à la mauvaise qualité de l'édition française, ni à la bonne qualité de l'édition américaine.

Et vous osez encore, après cela, réclamer le bénéfice de la "courtoisie" et de la "délicatesse" ? Mais ce n'est pas un droit de l'homme, figurez-vous, de bénéficier de la courtoisie et de la délicatesse, lorsqu'on se conduit comme un cochon ! Vous avez trop gobé de fables socialistes, vous !

Vous voulez qu'on parle de la haute qualité culturelle de la télévision et du cinéma français ? Vous êtes sûr qu'ils ont intérêt à la comparaison avec leurs homologues américains ? Les séries télévisées américaines s'exportent dans le monde entier, tandis que le cinéma subventionné franchouille n'arrive même pas à remplir les salles parisiennes, avec ses problèmes de lesbiennes handicapées aidant des sans-papiers érythréens à lutter contre le racisme des Français !

Quant à la valeur culturelle des animateurs de la télévision française, qui invitent d'anciens premiers ministres pour leur demander si "sucer c'est tromper", ou s'ils préféreraient être surpris avec, sur leur table de nuit, Mein Kampf ou un godemiché, je ne suis pas sûr que vous ayez intérêt à amener la conversation sur ce terrain...

Lucile

@ Achille

Si vous connaissez des séries françaises du style de Seinfeld, The Good Wife, Les Soprano, The Black Adder, Sherlock Holmes (version BBC avec Benedict Cumberbatch), je suis preneuse.

Exilé

@Michelle D-LEROY
...une partie des Français ne réalise pas à quel point ce sera encore un quinquennat pour rien.

Hélas ! Trois fois hélas !

Et une fois de plus la même comédie nous sera jouée : après cinq ans de perdus, dans une inaction finement jouée afin de ne surtout pas « verser d'huile sur le feu » - et encore moins d'eau - la fausse politique de « droite » menée par M.Juppé ne fera qu'accentuer un désastre amorcé par ses prédécesseurs, ce qui dressera tout le monde contre lui et qui donnera à la vraie gauche en 2022 un succès triomphal alors que normalement elle aurait dû disparaître depuis longtemps des écrans radars...

Et le cycle vicieux continuera : vraie gauche, fausse droite etc.
Soit les Français ont la comprenette difficile, soit ils aiment être cocus.

Noblejoué

@ Robert Marchenoir et Achille

Les cultures américaines et françaises ont leur qualité et leurs défauts, point n'est besoin de dénigrer l'une pour apprécier l'autre.
Et des gens servent de pont entre les deux. René Girard, né français, a gardé sa nationalité mais est aussi devenu américain. Il n'aurait pas réussi en France.
Mais des auteurs américains ont été plus appréciés en France qu'aux Etats-Unis, dans le fantastique, Poe, Lovecraft. Poe, certes, est aussi polier, po-ête... Au fait, Marchenoir, Lovecraft vous plairait peut-être, il y a la peur de la dégénérescence. D'autres choses aussi, telles la non description, la suggestion... Une gageure pour notre époque, on ne parle pas d'argent, de sexe... Mais de la Nouvelle-Angleterre, d'architectures fantastiques. Houellebecq a écrit le seul livre que j'ai lu de lui sur Lovecraft, je ne sais plus ce qu'il en disait au juste, mais j'ai trouvé que c'était bien vu. Lovecraft est un... inspirateur de commentateurs mais aussi de romanciers, de créateurs de bande dessinées, de jeux de rôles : le lire c'est avoir une "clé d'argent" pour la culture fantastique de nos jours.

Et puis sortons de la rivalité bêtasse entre France et Etats-Unis ! Le monde est grand et dans cette vastitude, ne prenons que le meilleur... dont je ne mettrais pas ma main à couper que l'auteur analysé par notre hôte soit.

Patrice Charoulet

@Lucile

Madame,
"Michel Onfray a fait des études de lettres, il a, me semble-t-il, un diplôme universitaire de lettres modernes, mais la philosophie est un créneau plus porteur" écrivez-vous ici, commentant les propos de notre hôte... sur Jean d'Ormesson.

Sur Google, écrivez "Onfray-Jerphagnon". Vous lirez l'hommage qu'il a rendu dans "Le Point" (22/09/2016) à son maître de philosophie vénéré.
Onfray est tout philosophe de la tête aux pieds. Il a enseigné quelques années dans un lycée technique privé, à Caen. Il a démissionné et écrit la foule de livres de philosophie que l'on sait.
Vous le confondez avec Finkielkraut. Lui, agrégé de Lettres modernes, n'est pas philosophe de formation. Quand il a été propulsé à Polytechnique, il n'a pas enseigné Kant, Platon, Aristote ou Descartes, pour donner à penser aux plus forts en maths de France. Une année il faisait découvrir l'œuvre de Camus, l'année d'après Péguy, etc.
Onfray et Finkielkraut me semblent infiniment estimables. C'est le jour et la nuit. Rappel : Philippe Bilger a dialogué, en profondeur, avec ces deux hommes remarquables. Vous pouvez écouter ces dialogues, en boucle. Il n'y a pas de contre-indication.

catherine A.  Une vieille coquette au masculin

Voltaire parlait d'une vieille coquette ; sûr que s'il avait connu Ormesson il aurait utilisé, pour son expression, le masculin. L'écrivain, hélas, devient une caricature de lui-même, un vieux "cabotineur" qui je l'avoue ne m'amuse plus depuis un certain temps tant il est sans surprise. Mais ce toujours "bon client" a l'avantage de donner à ceux qui l'invitent, l'écoutent, l'impression, un instant, d'être intelligents et spirituels. A peu de frais.

Paul Duret

@Mitsahne
"Voilà pourquoi on l’aime, Jean d’Ormesson, parce que, quelle que soit l’orientation de ses affirmations... il émane de lui un petit supplément de considération qui transforme ses propos en enchantement"

Votre remarque sur "Ali" Juppé ne vous honore pas et on est loin du petit supplément de considération qui vous enchante chez Jean d'O. C'est du pur racisme, malheureusement ordinaire, que vous colportez là.

Yves

Dans un de ses livres, Jean d'Ormesson raconte une petite histoire juive :

Fin fond de la Pologne. Une calèche. Un fameux rabbin est accablé de louanges par deux assistants.
- "Mais qu'ai-je donc fait ? je suis peu de choses aux yeux des hommes, rien aux yeux de Dieu"
Le premier assistant :
- " Ô rabbi, si toi tu n'es rien, je ne suis que l'ombre de rien ? "
Le deuxième assistant se lamente :
- " Si... si... alors moi je suis plus bas que la poussière de la terre"
Cri déchirant du cocher qui pleure :
- "Si le grand Rabbi n'est rien, si le premier assistant est moins que rien, si le deuxième assistant est au-dessous de moins que rien, qui suis-je donc, moi misérable cocher ?"

Du fond de la calèche, le Rabbi :
- "Non, mais pour qui se prend-il, celui-là ?"

Achille

@ Robert Marchenoir | 24 octobre 2016 à 15:47

Au cas où cela vous aurait échappé, la culture ne se limite pas à la littérature. Le cinéma, la télévision en sont également des supports fondamentaux.

Certaines séries américaines crétinisantes à succès sont appréciées par un certain public bien ciblé, le même d’ailleurs qui apprécie les émissions de téléréalité ou encore celles du genre TPMP, tout aussi infantilisantes.

Comme Jean Gabin le dit dans l’excellent film d’Henri Verneuil "Le Président", « il existe aussi des poissons volants, mais ils ne constituent pas la majorité du genre ». Et ce public un peu demeuré ne saurait représenter l'ensemble de la population française.

Au risque de vous décevoir, je ne suis pas un faux intellectuel, je ne suis pas un intellectuel du tout, ce qui ne me gêne nullement quand je lis ou entends ce que certains de nos brillants intellos autoproclamés peuvent sortir comme âneries. A noter que dans ce registre les intellos américains, bien que plus rares, ne sont pas non plus, loin de là, des phares de l'humanité.

Vous concernant je me garderais bien de vous classer dans cette caste de bobos autosatisfaits que sont les intellectuels. Votre langage ressemble étrangement à celui de Donald Trump dont la délicatesse et la courtoisie sont loin de constituer ses qualités premières. Mais il faut de tout pour faire un monde et celui que se préparent les Etats-Unis en ce moment n’est pas très rassurant.

charles

@Franck Boizard

Merci de votre remarque
Je ne cherchais pas à avoir tort ou raison avec ou contre Elie Fréron mais seulement à comparer le style.
Bien à vous

Tipaza

@ sbriglia
"Lisez plutôt "l'Amant sans domicile fixe" de Fruttero et Lucentini"

Je l’ai lu il y a déjà quelque temps.
Plus enlevé, plus vivant que le livre de Jean d’Ormesson, dont le style est quand même meilleur, si ma mémoire est bonne.

Il faudra que je le relise.

breizmabro

@ Florence | 24 octobre 2016 à 15:07
"...une supposée évasion fiscale"

En 2003 !! Je suis bien d'accord avec vous, quel intérêt de citer cet article treize ans plus tard !

Michelle D-LEROY

@ Florence
"Juppé est un homme du 20ème siècle"

Tout à fait et c'est bien ce qui interpelle, car guidés par la presse qui en a déjà fait le futur Président, une partie des Français ne réalisent pas à quel point ce sera encore un quinquennat pour rien.

Alex paulista

@ sbriglia

Certains livres gagnent beaucoup à être lus dans leur édition de La Pléiade. Je pense par exemple aux Propos d'Alain : sans leur index thématique extrêmement bien fait à la fin de l'ouvrage, on ne s'y retrouve pas.
Les autres éditions qui me sont passées entre les mains ne le possédaient pas. L'autre solution étant le Ctrl+F depuis une retranscription canadienne (http://classiques.uqac.ca/classiques/Alain/Alain.html), les oeuvres étant tombées dans le domaine public au Canada.
Mais on n'y trouve pas tous les propos, c'est davantage une source complémentaire qu'un substitut.

Mitsahne

Je viens de tomber, par hasard, sur la copie d’une lettre furibarde que j’avais envoyée à J. d’Ormesson en mars 1986 (!), suite à une soirée télévisée d’élections très chahutée où le parti de J.M. Le Pen avait remporté un succès inattendu. Ce soir-là, Jean d’O., invité, n’avait visiblement pas bu que de l’eau minérale et s’était déchaîné contre le Front National et son leader, en des termes très inhabituels que je lui reprochais avec véhémence, malgré la grande admiration que je lui portais et que je lui porte toujours.

Depuis, beaucoup d’éditoriaux ont été écrits par notre académicien dont une moitié environ concernent la politique et je suis bien obligé de constater que ce sont justement ceux-là qui montrent à quel point son talent peut être sujet à des variations de qualité. Nous autres, petits chroniqueurs d’occasion d’un blog élitiste, nous pouvons nous permettre de commenter, d’égratigner avec plus ou moins de pertinence tel ou tel écrit d’un personnage éminent, qui peut agacer certes, mais qui ne se départit jamais de l’élégance du style. Voilà pourquoi on l’aime, Jean d’Ormesson, parce que, quelle que soit l’orientation de ses affirmations ou la justesse supposée de ses opinions, il émane de lui un petit supplément de considération qui transforme ses propos en enchantement. Je parierais bien que c’est dû à son âge que l’on qualifie de grand, pas seulement par le nombre.

Merci à Michelle D-LEROY (à 13h34) et à Jean-Paul Ledun (00h.12) dont les propos nous changent agréablement de ceux des matamores-esbroufeurs d’estrade.

Je ne suis pas encore aussi déterminé que notre hôte quant au choix de mon candidat, mais ce que je sais, c’est qu’Ali Juppé entrera plus facilement dans la galéjade que dans La Pléiade.

Achille

@sbriglia | 24 octobre 2016 à 14:29

Je n’ai aucun livre de la collection La Pléiade, ce qui ne m’empêche pas d’avoir des livres de grands écrivains, qu’ils soient poètes (Baudelaire, Verlaine, Rimbaud, Saint-John Perse, Hugo, etc.), philosophes (Spinoza, Kant, Alain, Pascal et quelques autres) ou de grands romanciers (Balzac, Maupassant, Zola, Céline, Saint-Exupéry, Houellebecq et j’en passe) ainsi que d’essayistes divers (Onfray, Attali, Minc et consort).

La plupart de mes livres je les ai achetés en collection Livre de poche, pour quelques euros, en particulier les auteurs anciens qu’il est facile de trouver dans ces collections bon marché, vu que généralement quand j’achète un bouquin c’est pour le lire dans les mois qui suivent et non pas pour qu’ils servent de décoration dans ma bibliothèque. Certes il m’arrive d’avoir quelques ouvrages des grandes maisons d’édition, celles qui se partagent les prix littéraires : Gallimard, Flammarion, Le Seuil, Plon et quelques autres) mais c’est quand je suis impatient de lire les œuvres qui font les unes des rubriques littéraires. Généralement j’évite les livres consacrés à une personnalité politique tel que le "torchon" consacré aux paroles malheureuses de François Hollande des deux journalistes du Monde, qui défraie la chronique en ce moment, ou encore les multiples ouvrages consacrés à Nicolas Sarkozy, Jacques Chirac, sauf peut-être les bibliographies sur Charles de Gaulle et François Mitterrand dont la vie est un véritable roman.

Je pense que dans le domaine littéraire et philosophique, le France n’a rien à envier au monde anglo-saxon. Ceci depuis bien avant le Siècle des Lumières jusqu’à aujourd’hui, même si quelques folliculaires ont tendance à se vautrer dans le sordide en écrivant des brûlots plus destinés à enrichir leur compte en banque qu’à laisser une trace indélébile dans la littérature contemporaine.

@Jean-Marc | 24 octobre 2016 à 15:08

Désolé, je n’ai pas pris le temps de chercher l’auteur de cette magnifique maxime sur le dictionnaire des citations que l’on peut trouver en quelques clics sur Internet.

Une chose est sûre, Euripide, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a bien raison.

Michel Deluré

@ Florence

Bien difficile de dire ce que serait "l'action mirobolante" de Juppé une fois au pouvoir, comme d'ailleurs de tout autre candidat de quelque bord qu'il soit, puisque nous n'en sommes pour l'heure qu'au stade des programmes et donc des promesses et que nous savons par expérience ce que valent ces promesses ! N'avons-nous pas entendu des "Moi Président, je..." et nous pouvons juger aujourd'hui ce qu'il en a été.
Pour Juppé, le temps de l'action, s'il est élu, viendra donc ensuite et ce n'est qu'alors que nous pourrons vraiment la juger.
Vous pourrez peut-être me rétorquer que nous avons déjà pu juger de ce que Juppé a donné, sachant cependant qu'il n'était pas alors Président, mais il n'est pas le seul dans ce cas dans cette course à la présidentielle.

Robert Marchenoir

Achille | 24 octobre 2016 à 12:05
"Vous commencez à nous prendre la tête avec vos critiques à deux balles sur la culture française et sur la soi-disant subtilité de la littérature anglo-saxonne."

Mais j'en suis ravi, mon brave. Enerver des cuistres de votre espèce est un plaisir de fin gourmet. La preuve :

"Parce que vous croyez peut-être que les séries américaines, crétinisantes à souhait et d’un narcissisme affligeant, qui nous montrent les Américains en super héros terrassant les méchants, sont un fleuron de la culture du monde civilisé ?"

Vous êtes stupide à ce point, ou vous faites semblant de ne pas comprendre ? Je crains que la première hypothèse ne soit la bonne.

Et il insiste, le bonhomme :

"Remarquez, vos affirmations péremptoires, à force d’être excessives finissent par être drôles, à condition d’aimer le grotesque, bien sûr."

Bien sûr, affirmer que les séries américaines sont "crétinisantes à souhait et d'un narcissisme affligeant", ce n'est ni péremptoire, ni excessif... C'est d'ailleurs faux, si je me fie au jugement des nombreux Français qui les suivent avec passion.

Et surtout, ça n'a rien à voir. Je vous parle d'édition, et vous me répondez : télévision. La mauvaise foi du faux intellectuel franchouille dans toute sa splendeur.

Si vous voulez, on peut comparer ce qui est comparable : les "séries américaines", et les émissions de Morandini. Vous ne vous rendez même pas compte à quel point votre commentaire confirme mes observations. Le monde entier, étudiants et professeurs confondus (Français compris), frappe à la porte des universités américaines, tandis que fort peu d'Américains tentent d'entrer à l'université française ; mais ça ne fait rien, l'intello de gauche en revient toujours aux McDo et aux séries américaines. A croire qu'il ne se nourrit que de ça.

Jean-Marc

@Achille

Aurélie Filippetti ministre de la Culture, avait attribué comme proverbe arabe "Parle si tu as des mots plus forts que le silence, ou garde le silence".
L'auteur est EURIPIDE qui n'est ni arabe ni chinois.

Florence

@Exilé

En effet, j'ai les plus grands doutes concernant un homme qui, il y a quelques années, avait donné au livre qu'il sortait le titre suivant : "Je ne mangerai plus de cerises en hiver".

L'intelligence de Juppé est pour moi un peu comme le génie économique de DSK, complétement surfait, fabriqué de toutes pièces.

Juppé est un homme du 20e siècle. Il n'a aucune vision pour le monde qui vient.

@tous

C'est curieux comme certains commentateurs se perdent dans des détails de la vie de Jean d'Ormesson, par exemple une supposée évasion fiscale, pour discréditer sa parole sur Juppé. Ils feraient mieux de nous expliquer ce que fera Juppé. Mais, curieusement, personne ne dit rien sur l'action mirobolante qu'aurait Juppé une fois élu. Vraiment curieux.

sbriglia

Notre hôte me pardonnera ce hors sujet mais je ne résiste pas : par arrêt du 20 septembre la chambre criminelle de la Cour de cassation a estimé que des journalistes maîtres chanteurs à l’égard du roi du Maroc (ils demandaient plusieurs millions d’euros pour ne pas publier un livre à charge contre le monarque chérifien) qui avaient été enregistrés à leur insu au cours des « négociations » par l’avocat dudit monarque, lequel, ès qualités, avait porté plainte, étaient recevables et bien fondés à se plaindre d’une preuve obtenue de façon illicite ou déloyale par une partie privée, portant atteinte aux principes du procès équitable et de la loyauté des preuves…

Les deux «journaleux» ne seront donc jamais poursuivis…

Moralité : ayez votre carte de presse en poche lorsque vous faites chanter, impunité assurée…

Moralité bis : Sarkozy n'est pas journaliste.

Exilé

@Franck Boizard
Voltaire était petit, mesquin, vindicatif, rancunier (...)

Voltaire, l'icône de la tolérance, le pourfendeur des lettres de cachet, ne se privait pas de la possibilité qu'il avait de recourir à ce moyen pour faire embastiller les gêneurs, dont le protestant La Beaumelle par deux fois...

sbriglia@Achille et Robert Marchenoir

@Achille

Vous n'avez pas tort de fustiger la première phrase de Robert Marchenoir. Mais sur le reste il a raison : cette collection est difficilement lisible, le papier bible délicat à manier, hors de prix et ne servant souvent qu'à tenir lieu de décoration murale aux médecins et autres handicapés de la culture (Mondor est loin !), variante chic du dernier catalogue des impressionnistes sur la table basse...

Vous promèneriez-vous dans le métro, un exemplaire de La Pléiade sur vos genoux, entre Porte de la Villette et Barbès ?

J'en ai quelques exemplaires, soigneusement dissimulés derrière des Galligrasseuil : je n'ai jamais réussi à les feuilleter au-delà de quelques pages !... sauf les albums Rimbaud, Baudelaire et Camus... (agecanonix vous dirait que c'est à cause des images, ce qui n'est pas faux).

J'aime corner, écrire, surligner, péché mortel sur du papier bible !

@Tipaza

Lisez plutôt "l'Amant sans domicile fixe" de Fruttero et Lucentini ; ils ont tout dit du juif errant bien mieux et bien avant Jean d'O. !

Franck Boizard

@ charles | 24 octobre 2016 à 10:22

Il ne s'agit pas de Villon mais de Fréron.

Voltaire fit ce cruel bon mot mais, dans la polémique qui l'opposait à Fréron, il avait tort.

Rappelons que Fréron, journaliste, reprochait au groupe des "philosophes" voltairiens d'être sectaire et d'étouffer la liberté littéraire avec son dogmatisme et son animosité.

Fréron était dans le vrai : Voltaire était petit, mesquin, vindicatif, rancunier, cupide, jaloux, manipulateur, comploteur. L'admiration qu'on pouvait avoir pour l'écrivain n'avait vraiment aucune raison de passer à l'homme. Fréron voyait juste en écrivant : "sublime dans quelques-uns de ses écrits, rampant dans toutes ses actions". Cela juge aussi le siècle qu'on y voua un tel culte à un homme comme Voltaire.

Mais les pédants français préfèrent le faux bon mot de Voltaire au vrai jugement de Fréron. "Avoir tort avec Sartre plutôt que raison avec Aron" ne date pas d'hier.

Michelle D-LEROY

"Le venin dans le velours"... au moins c'est déjà un signe d'intelligence et de talent de pouvoir manier les deux dans l'élégance.

Son charme, ses yeux bleus et sa malice sont pour moi autant de plaisir de l'écouter et de le voir. Par contre je dois avouer qu'à chaque fois que j'ai lu un de ses livres, j'ai abandonné avant la fin.

Toutefois, on peut contester son talent d'écrivain, celui d'académicien ou d'avoir été consacré par La Pléiade, qui plus est de son vivant, mais on ne peut nier son capital sympathie. Lorsqu'il arrive sur un plateau, il l'éclaire. C'est ainsi, certains personnages ont une certaine magie, c'est un fait indéniable. Ensuite que sa sympathie aille plus vers Nicolas Sarkozy que vers Alain Juppé, c'est son droit absolu... en quoi serait-il moins intelligent pour cela ? Cela prouve aussi qu'il sait rester loyal et de nos jours c'est une grande qualité, qui se perd.

Personnellement je ne voterai sans doute ni pour l'un ni pour l'autre. Nicolas Sarkozy parce qu'il faut savoir tourner une page. Bien que de le voir jeter aux chiens en permanence pourrait au dernier moment me conduire à le choisir. Car ce dénigrement, ces insultes et les accusations permanentes contre lui me font l'effet inverse de celui espéré par ses détracteurs.
Quant à Alain Juppé et son "identité heureuse", je trouve cela d'une naïveté suicidaire pour notre pays. Après trente ans et plus d'une immigration incontrôlée, l'éparpillement des migrants de Calais dans nos campagnes sera une goutte d'eau qui fera déborder le vase. Les provinciaux avec leur bon sens légendaire et en prise avec une agriculture moribonde, la désindustrialisation et la désertification des services publics, centres médicaux et autres, sont vent debout contre ces arrivées. Aujourd'hui trente par-ci, cent par-là mais demain trente de plus, cent de plus ? Il faut être naïf pour croire l'inverse.
S'il ne s'agissait que d'accueillir des pauvres dans un pays où l'emploi foisonne, où les habitants sont à l'aise financièrement, cela serait indolore. Ce n'est pas le cas, installer confortablement par bonté de coeur des gens alors que ceux du cru croulent sous les dettes et les restrictions, c'est un pied de nez à la population.

Et tous ceux qui ont un brin de jugeote le comprennent instantanément, voyant les problèmes culturels s'ajouter à tous ces problèmes économiques.
Alors ne pas voir cela de la part d'un éventuel futur Président de la République, c'est une faute par avance. Certes, Alain Juppé est intelligent et cultivé mais les Français ont besoin de subtilité et de courage, d'anticipation après un Président aussi balourd que couard.
Il n'existe pas un seul domaine où des réformes ne soient urgentes, les énormes problèmes sociétaux qui s'aggravent, risquent l'embrasement. La situation est explosive, ne pas le voir est irresponsable. Il nous faut de la fermeté et de la poigne, loin d'un Alain Juppé distant et admiratif du multiculturalisme heureux. Vu la situation où tout bouge chaque jour à grande vitesse, nous avons besoin d'un Président jeune et dynamique, car la situation politique dans une Europe divisée qui se cherche (Brexit, CETA, TAFTA, réfugiés...), mondiale et bien sûr française, cela demande une grande réactivité quotidienne. Ce qui était vrai hier, sera déjà obsolète demain.

Qu'il connaisse par coeur, par exemple tous les auteurs de La Pléiade (puisqu'on en parle), on s'en fiche complètement, nous avons besoin plus que jamais de réalisme et de pragmatisme. La situation est grave. Hélas j'ai beau regarder malgré tous les candidats, je suis comme soeur Anne.

A gauche, Manuel Valls semble faire campagne, lui aussi un faux dur, lui qui se voyait en Clemenceau, n'est en fait qu'un "tigre de papier". Et Mme Royal ? avec François Hollande ministre de l'Ecologie ? de quoi rire.

Franck Boizard

@ Exilé | 24 octobre 2016 à 10:30

Moi aussi, cette légende tenace de l'intelligence de M. Juppé m'intrigue.

Il ne me semble pas l'avoir jamais entendu dire quoi que ce soit de particulièrement intelligent, sa spécialité est dans les banalités insipides et les généralités sans intérêt. Il dit pas mal de bêtises (bien sûr, à propos de l'islam, mais aussi de l'Europe, de la Syrie, etc.). Et son passage au Quai d'Orsay fut une catastrophe (Libye).

Bref, pour quelqu'un dont l'intelligence semble être ici considérée comme une évidence, on manque singulièrement de preuves. Par bien des côtés, un Jean-Luc Mélenchon, que je n'aime pas, me semble plus intelligent.

Cette intelligence juppéenne supposée doit beaucoup à sa calvitie et au besoin qu'ont tous les lâches et tous les mous qui en ont fait leur porte-étendard de justifier leur consentement au déclin.

Lucile

Si je devais vivre éternellement, peut-être m'intéresserais-je à l'aimable bavardage de cet homme de plume disert et choyé par la critique. Mais comme je ne lui ai jamais rien trouvé de bien percutant dans les nombreuses émissions de télé qui lui donnent la parole, je m'abstiens de lire ses livres. Il y en a tant d'autres qui pourraient m'intéresser beaucoup plus. Sa dernière coquetterie est de demander pardon. Mais quand on creuse un peu, il demande pardon pour quelque chose dont il n'est nullement responsable, son appartenance à son milieu. Il brasse du vide. Même son venin a quelque chose d'éventé. Certains s'en délectent, mais ça a si peu de poids que c'est vite oublié.

@Robert Marchenoir

Votre description du "philosophe" Michel Onfray, l'air boudeur devant sa bibliothèque, est parfaite. À sa décharge ce sont peut-être les cameramen qui l'ont planté devant ce décor pour les besoins de l'émission. Un intellectuel, on l'installe devant une étagère de bouquins, un cadre de banque devant son ordinateur, un cuisinier devant ses fourneaux, Monsieur-tout-le-monde sur un trottoir, Madame-tout-le-monde à côté de sa télé, et le président de la République à son bureau Empire, le cartable contre les jambes.

Je crois que Michel Onfray a fait des études de lettres, il a, me semble-t-il, un diplôme universitaire de lettres modernes, mais la philosophie est un créneau plus porteur de nos jours, surtout quand elle est médiatique, et encore plus quand elle s'adresse à des non philosophes qui ne vont pas chipoter sur des détails à propos des auteurs, ou sur la conduite des démonstrations !!

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