Le droit de la presse en danger ?
Pour répondre à cette interrogation, Mediapart a organisé un débat avec quatre avocats qualifiés de spécialistes du droit de la presse.
Au Sénat, alors que le projet de loi "Citoyenneté et égalité" était en discussion, trois sénateurs (deux socialistes et un LR) ont fait adopter des amendements qui ont beaucoup ému le monde médiatique.
Ils ont été retirés en commission à l'Assemblée nationale et on peut espérer que cette effervescence parlementaire va se terminer au mieux. Sans que la loi du 29 juillet 1881 soit altérée dans certaines de ses dispositions fondamentales et donc en rassurant les journalistes et tous les citoyens attachés à la sauvegarde de la liberté d'expression.
Je n'ai pas l'intention de rentrer dans le détail des amendements contestés qui visent tous au même but. Faire perdre à la loi de 1881, sur des points essentiels, son caractère spécial protecteur des journalistes et des publications de presse pour la fondre dans la loi générale, le droit commun.
Le juge aurait le droit de requalifier l'infraction de presse, ce qui placerait les mis en cause en état d'incertitude puisque la qualification de la partie poursuivante ne serait plus décisive, qu'elle soit valide ou non.
La prescription de trois mois passerait à un an sur Internet.
On pourrait déroger aux dispositions spéciales de la loi sur la presse - contre toute la jurisprudence - en fondant son action sur le régime général de la responsabilité civile.
Il est clair que ces amendements orientés se proposaient de faciliter les mises en cause des directeurs de publication et des journalistes en offrant plus de latitude à ceux qui s'estimeraient leurs victimes.
Dans le débat organisé par Mediapart, Me Emmanuel Tordjman, en l'occurrence l'avocat de ce site, m'a semblé le plus fin analyste parce qu'il a bien vu que cette machine de guerre, qui sera sans doute réduite à néant, n'était pas née de rien.
Dans la quotidienneté et les échanges de "café du commerce", il est fréquent d'entendre des récriminations sur la prétendue impunité de la presse et ses privilèges fantasmés. Le mouvement est clairement en faveur, dans le spontanéisme social, d'une caporalisation des médias.
Par ailleurs il ne faut pas oublier que la loi de 1881, par rapport à sa rédaction d'origine, n'a conservé qu'une quinzaine d'articles. Donc elle a été modifiée à de multiples reprises et les mauvaises intentions à l'encontre de la liberté peuvent s'en trouver légitimées en quelque sorte.
Enfin la volonté de faire disparaître, sur tel ou tel plan, la spécialité de la loi de 1881 au bénéfice des principes généraux du droit, en pleine conscience de ce que cette démarche impliquait au détriment des médias, a souvent été affirmée par d'éminents juristes, notamment par le grand avocat de presse qu'a été Georges Kiejman qui a soutenu sans se lasser ce point de vue. Au nom de la démocratie et pour restaurer l'égalité, pour le contentieux de presse, entre le journal et le plaignant.
Ces trois sénateurs ont par conséquent inscrit leur démarche dans un mouvement qui, contrairement à ce qu'on croit, n'est pas forcément enthousiaste pour la liberté d'expression.
Cette tendance trouve d'ailleurs une effectivité quand des circonstances exceptionnelles, comme le terrorisme, permettent, pour le délit de son apologie, de le sortir avec bonne conscience de la loi de 1881, et ce, à l'initiative de Christiane Taubira.
Le danger donc pointe en permanence. Il est miraculeux qu'il n'y ait pas davantage d'assauts contre des dispositions protectrices qui dérangent. On feint de les estimer clientélistes et inégalitaires alors qu'elles dépassent le sort du journalisme pour le bénéfice d'une citoyenneté informée de manière pluraliste et sans entrave.
Il est fondamental donc, comme l'a très bien déclaré Me Tordjman, de souligner que le refus de ces amendements n'est pas motivé par une lutte corporatiste - les journalistes se souciant d'eux-mêmes - mais par l'obsession républicaine de ne pas permettre que l'expression, dont la liberté et l'indépendance doivent être garanties pour l'information de tous, soit attaquée par des moyens dont on sent trop le caractère démagogique aujourd'hui.
De bonne foi un consensus doit demeurer intangible : la spécialité de la loi de 1881, aussi chahutée qu'elle a été, doit l'emporter, pour la liberté d'expression et les infractions de presse, sur l'étouffement qui résulterait de l'apparente simplicité d'une loi générale. Le droit singulier sur le droit commun.
Question de démocratie.
Ousmane Sow nous a quittés ! Merci à toi : GEANT.
Rédigé par : calamity jane | 02 décembre 2016 à 10:05
Remarquable et énergique philippique de Philippe Bilger :
http://www.lepoint.fr/invites-du-point/philippe-bilger/bilger-sciences-po-est-gangrene-par-des-dysfonctionnements-democratiques-25-11-2016-2085692_2543.php
Rédigé par : Exilé | 26 novembre 2016 à 10:36
@Savonarole
"Censure ?
http://www.liberation.fr/debats/2016/11/06/nicolas-domenach-invite-premium-de-valls_1526607""
Bah, Savo, Philippe Bilger a son Domenach à lui : le très enthousiaste Patrice Charoulet...
Moi aussi j'ai mon Domenach : mon labrador...
Rédigé par : [email protected] | 24 novembre 2016 à 14:59
@stephane | 24 novembre 2016 à 08:09
Bon, dit comme ça, je comprends mieux !
Rédigé par : Achille | 24 novembre 2016 à 10:56
Fillon needs the no for Juppé to win against Juppé.
Juppé needs the yes socialo to win against Fillon and Hollande needs the no against Marine Le Pen and the yes from Juppé and Bayrou to win against Fillon.
Rédigé par : stephane | 24 novembre 2016 à 08:09
Censure ?
http://www.liberation.fr/debats/2016/11/06/nicolas-domenach-invite-premium-de-valls_1526607
Rédigé par : Savonarole | 24 novembre 2016 à 06:50
Divers :
Logo de campagne de Marine Le Pen, bleu couleur nationale. Une rose, symbole socialiste, national socialiste.
Pôpô Le Pen a probablement raison quand on lui a demandé qui lui avait soufflé son tweet en allemand, il a répondu Adolf Hitler.
Rédigé par : stephane | 23 novembre 2016 à 19:38
"La société est capable d'étouffer toute divergence sans pour autant exercer de censure" (Cornelius Castoriadis)
Dès lors, la censure devenue inutile, il suffit pour un gouvernement d'avoir un journalisme à sa botte.
C'est ce qui se passe en France. Comme en Corée du Nord, en Russie ou en Chine.
François Mitterrand l'avait bien compris, et mis en oeuvre, la "Voix de la France" est devenue en 1981 la voix du Parti Socialiste et de Radio France et tutti quanti.
Les moiteurs de nonnes sur les dangers éventuels de censure sont une aimable plaisanterie.
Rédigé par : Savonarole | 23 novembre 2016 à 13:35
@Exilé | 23 novembre 2016 à 09:36
J'ai toujours aimé cette appellation "Sciences Po", dépotoir gauchiste, qui me rappelle le fameux pot de chambre de notre enfance, le popotin tant prisé par la gauchisterie, pour faire plus imagé je le renomme toujours "Chiasse pot" tant les occupants de ce lieu s'adonnent et barbotent avec délice dans une idéologie scatologique nauséabonde de gauche.
Rédigé par : sylvain | 23 novembre 2016 à 11:23
@Robert Marchenoir
Je viens de vous expliquer pourquoi j'avais parfaitement raison de chercher toutes les crosses du monde au Salon Beige, et vous, vous me répondez... rien.
Pouvez-vous comprendre que si je ne réponds rien c'est tout simplement parce que je ne suis pas l'avocat du Salon Beige, qui est un site respectable mais que je ne représente pas, et parce que manifestement votre attitude manquant de bienveillance (euphémisme) vous aveugle et vous empêche de comprendre ce que tout Français imprégné de la culture plus que millénaire de son pays comprend parfaitement sans qu'il soit besoin de lui faire de longs discours.
Si vous avez une dent contre le Salon Beige, le mieux est que vous vous adressiez directement à lui, par l'intermédiaire de Guillaume de Thieulloy par exemple.
Rédigé par : Exilé | 23 novembre 2016 à 09:48
Liberté d'expression en péril ?
La liberté d'expression n'est pas qu'une affaire de presse.
En France, des citoyens ou bien les représentants de certains partis politiques peuvent être interdits de parole :
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2016/11/23/97001-20161123FILWWW00052-philippot-refoule-de-sciences-po-par-des-eleves.php
Je précise que je ne suis pas un thuriféraire de M.Philippot, qui selon moi n'est pas vraiment un homme de droite (pas plus que M.Juppé), mais tout de même, à quoi riment ces manières de voyous dirigées contre lui ?
Rédigé par : Exilé | 23 novembre 2016 à 09:36
@ Robert Marchenoir
Puisque vous croyez en la vérité, Exilé ne fait que vous demander de reconnaître le Christ comme étant la seule vérité du monde occidental, monde que vous défendez toujours aussi mal.
Et vous lui répondez que vous ne pouvez reconnaître le Christ comme vérité puisque c'est lui que le Salon Beige cherche à imposer à tous en censurant toutes les opinions qui lui sont contraires, dont la vôtre. Avec comme argument pour le moins cocasse que la meilleure preuve que le Salon Beige ne croit pas en la vérité est qu'il prétend la détenir alors que vous qui croyez en la vérité affirmez que personne ne la détient et que c'est pour cela que vous défendez le droit de dire tout et n'importe quoi.
Vous êtes effectivement très proche de P. Bilger et je ne peux que vous recommander chaleureusement auprès de lui pour une place de vice-président de l'Institut de la parole...
Rédigé par : Garry Gaspary | 23 novembre 2016 à 08:13
@Exilé | 22 novembre 2016 à 22:13
"J'ai l'impression que vous me cherchez des crosses pour je ne sais quelle raison en me prêtant des intentions ou des propos qui ne sont pas les miens."
Je cherche des crosses, comme vous dites, au Salon Beige, parce que vous l'avez vous-même cité. Je viens de vous expliquer pourquoi j'avais parfaitement raison de chercher toutes les crosses du monde au Salon Beige, et vous, vous me répondez... rien. Ah ! si : je vous en voudrais, et je serais de mauvaise foi.
L'éternel sectarisme qui tue la France, et qui fait qu'il est impossible de contester ce que disent les gens de son bord sans aussitôt passer pour un traître incompréhensible qui doit, sûrement, en vouloir à X ou Y (pour des raisons par définition cachées).
Pour être tout à fait exact, vous m'avez tout de même répondu que le Salon Beige ne menaçait pas la liberté d'expression. Mais vous ne vous êtes nullement senti de justifier davantage cette assertion péremptoire, et en particulier pas de réfuter les arguments que je vous ai donnés, basés sur les déclarations mêmes de son dirigeant, qui montrent que le Salon Beige menace, effectivement, la liberté d'expression, et notre civilisation basée sur la recherche de la vérité.
Voyez-vous, la liberté d'expression, ça se mérite et ça se travaille. S'il s'agit seulement de hurler avec les loups (ou avec les agneaux, ce n'est pas la question) que les méchants sont de l'autre côté, et que tous ensemble-euh, tous ensemble-euh, il ne s'agit pas de liberté d'expression, mais d'un mouvement de foule.
Je vous laisse donc vitupérer contre le Régime, avec la belle majuscule que vous lui octroyez, puisqu'apparemment cela vous suffit en guise de réflexion.
@Claude Luçon | 22 novembre 2016 à 21:49
"On s'amuse vraiment beaucoup sur ce blog, et on apprend encore plus, mais si pouviez être un peu plus concis dans vos textes on prendrait plus de plaisir à vous lire même quand on n'est pas d'accord. En plus ça serait plus facile de vous critiquer."
Je suis navré, mais la maison ne fait pas le sur-mesure. Est-ce assez concis pour vous ?
Rédigé par : Robert Marchenoir | 23 novembre 2016 à 00:33
@Robert Marchenoir
J'ai l'impression que vous me cherchez des crosses pour je ne sais quelle raison en me prêtant des intentions ou des propos qui ne sont pas les miens, aussi je ne vais pas polémiquer avec vous car j'ai horreur des dialogues de sourds.
Je n'esquive pas le débat, mais il ne sert à rien de discuter avec quelqu'un qui n'est manifestement pas de très bonne foi.
Une seule remarque : jusqu'ici ce ne sont pas les gens à qui vous faites des procès d'intention en comprenant ce qui vous arrange qui menacent la liberté d'expression - et même plus qui la réduisent comme une peau de chagrin - mais bel et bien les hommes du Régime qui bricolent des lois de circonstances à partir d'artifices tordus pour museler l'opinion afin de l'empêcher d'évoquer les sujets importants et de plus en plus préoccupants qui menacent la survie de la nation.
Bonne soirée.
Rédigé par : Exilé | 22 novembre 2016 à 22:13
@Robert Marchenoir | 22 novembre 2016 à 19:23
On s'amuse vraiment beaucoup sur ce blog, et on apprend encore plus, mais si pouviez être un peu plus concis dans vos textes on prendrait plus de plaisir à vous lire même quand on n'est pas d'accord.
En plus ça serait plus facile de vous critiquer.
Rédigé par : Claude Luçon | 22 novembre 2016 à 21:49
Une réalité, des faits.
Marion Maréchal Le Pen a été élue à la faveur d'un non désistement socialiste, vous savez, ces donneurs de leçons...
Les socialistes avaient peur que Le Pen réussisse, et il savent qu'avec Fillon, le pouvoir leur sera confisqué pour des décennies.
De chez eux émergera un Tony Blair, genre un peu moins de la quarantaine actuellement mais qui en aura 52 quand l'ami Fillon cédera la place.
La CGT désertera la rue car entre Fillon et la CGT FO mariniste, les Fançais ont choisi.
Juppé va se prendre une déculottée monumentale.
Fillon a le droit d'être personnellement "non favorable" à l'avortement. Mais il respecte les lois. C'est un point de vue respectable qui n'a pas changé en fonction des sondages.
J'espère qu'il va insister sur ce point.
J'attends impatiemment le soutien de Simone Veil.
Juppé va bientôt accuser Fillon d'utiliser l'IVG comme Mitterrand l'a fait avec la peine de mort.
Quelle bêtise de lui tendre cette perche.
Si Fillon est aussi malin pour réussir le redressement de la France contre beaucoup, comme il a atteint les 44,3 pct en dépit de l'opposition de gauche, le pays est en bonne voie.
La gauche pèse bien peu,
Valls tente, mais n'a pas d'arguments puisque comme Fillon il reste fidèle Premier ministre. Et puis bon passer de pro-palestinien à sioniste...
Valls non remplaçable car cinq mois comme Premier ministre ne sont pas suffisants pour se goinfrer et avoir pleins d'avantages liés au fait de devenir ancien Premier ministre. Personne ne veut du poste.
Une surprise pour éviter le carnage ? Une démission de Hollande.
Bayrou pèse à peine comme Copé.
Présentez-vous François B, et videz les caisses du MoDem.
Hollande, soignez votre sortie. Sarkozy l'a fait, sauf que une fois suffisait. Il était beau son discours de sortie en 2012, hélas gâché par la suite.
On attend le tweet de Trierweiler.
Rédigé par : stephane | 22 novembre 2016 à 20:54
Ce coup-ci, je suis en parfait accord avec la ligne sbriglia !
Merci cher ami.
"Deux pois"...
Quel talent !
Rédigé par : Jean-Paul Ledun | 22 novembre 2016 à 19:28
@Exilé | 21 novembre 2016 à 20:30
Mion cher Exilé, j'attendais plus d'honnêteté de votre part. Tant pis, ce sera pour une prochaine fois.
Bien que j'aie mille fois, ici, expliqué la malhonnêteté de cette accusation, vous commencez par m'attribuer une "phobie" de la Russie, persévérant ainsi dans la novlangue comme n'importe quel communiste de modèle courant. Corrigeons : je suis un adversaire résolu du régime russe, et de ses alliés français.
Je crois savoir, d'ailleurs, que vous êtes vous-même un "islamophobe" résolu (tout comme moi), et que vous avez horreur que l'on vous attribue cette étiquette ; mais cela ne vous empêche pas d'utiliser cette méthode répugnante envers autrui. La seule façon de combattre le politiquement correct de gauche, pour certains, semble être d'instaurer le politiquement correct de droite.
Je remarque que (comme toujours chez les inquisiteurs de la "russophobie"), vous vous sentez autorisé à lancer cette accusation, qui se veut infamante, sans le moins du monde vous sentir obligé d'expliquer en quoi il serait justifié de soutenir la Russie. La russophilie (pour adopter votre vocabulaire) serait le réglage par défaut, la politesse du réac de base, le vademecum indispensable pour sortir en bonne société de droite. Explique-t-on pourquoi il ne faut pas mettre ses doigts dans son nez, ou couper la salade avec son couteau ? Expliquait-on, il y a un demi-siècle, pourquoi il était infamant d'être anti-communiste ?
J'ai, pour ma part, maintes fois expliqué ici pourquoi j'étais un adversaire du régime russe, et pourquoi je le considère comme une menace pour notre civilisation (en plus d'être une menace pour les intérêts nationaux de la France). Si vous l'avez oublié, je vous donne un indice : cela a un rapport direct avec le billet du jour de Philippe Bilger (mais cela va bien plus loin).
Le jour où vous vous donnerez la peine d'en faire autant, on pourra vous prendre au sérieux sur ce sujet. En attendant, vous vous comportez comme n'importe quel Joffrin, BHL ou Rokhaya Diallo.
Revenons-en donc au sujet de mon intervention, duquel vous m'avez forcé à me détourner (vieille tactique poutino-communiste, recyclée sans la moindre honte par les tenants de la "vraie droite", comme on le voit) : il s'agissait de la doctrine du directeur de la rédaction du Salon Beige concernant l'information.
Vous n'avez pas lu assez attentivement la profession de foi de Guillaume de Thieulloy. Il ne se contente pas de revendiquer le statut d'organe d'opinion pour le Salon Beige, ce qui serait parfaitement naturel. Il dénie aux autres, à tous les autres, le droit de se prétendre des médias d'information. Non pas parce qu'ils diffuseraient des opinions déguisées en informations, non pas parce que la publication d'informations exactes serait un objectif louable que ces médias trahiraient, mais parce que l'existence même de médias d'information serait une impossibilité et une imposture. Regardez :
"J’ai déjà dit souvent, ici et ailleurs, que je ne croyais pas à la presse d’information. Je ne crois qu’à la presse d’opinion. Forcément, tout rédacteur choisit les événements qu’il veut commenter en fonction de sa grille d’analyse et de son idéologie. Il est parfaitement vain d’espérer une neutralité. Je prétends, quant à moi, que les journaux qui s’affirment « neutres » sont hypocrites et menteurs. Au Salon beige, en tout cas, nous n’avons aucune prétention à la neutralité."
C'est parfaitement clair. Il ne dit pas que Libération, ou Le Monde, prétendent à l'objectivité alors qu'ils font passer un message politique en douce. Il dit qu'il ne croit pas à la presse d'information. Il dit que la presse d'information ne peut pas exister. (Curieuse formule, au demeurant : la vérité n'est pas affaire de croyance, justement...)
Il ne dit pas non plus que l'objectivité a ses limites, que nous sommes tous façonnés par notre milieu et nos opinions, que quels que soient les efforts que l'on fasse pour rapporter des informations exactes, elles seront forcément colorées, dans une certaine mesure, par nos préjugés, nos croyances et nos passions irrationnelles. Affirmation à la fois banale et vraie.
Il est beaucoup plus radical : il dit qu'il est parfaitement vain de se prétendre neutre, et même que c'est hypocrite. La recherche de la vérité serait donc un vice. Prétendre que la vérité existe, s'efforcer de la trouver et de la rapporter, serait un mensonge !
https://www.editions-saintsimon.com/rien-nest-vrai-tout-est-possible, comme le dit Peter Pomerantsev dans le titre de son livre que j'ai souvent cité ici : c'est le mot d'ordre de la machine de propagande du régime poutiniste, que ce Britannique d'origine russe connaît de l'intérieur pour y avoir lui-même participé.
Et comme par hasard, Le Salon Beige soutient activement cette machine de désinformation noyée sous les dollars (300 millions de dollars de budget pour le seul RT, contre 40 millions d'euros de chiffre d'affaires pour Libération), en donnant régulièrement la parole à ses organes et à ses agents, et en faisant la promotion des manifestations organisées par le Kremlin.
Il est là, le coeur du débat auquel nous invite la réflexion de Philippe Bilger sur la remise en cause de la loi de 1881. Il y a ceux qui croient à la vérité, et ceux qui n'y croient pas. Il y a ceux qui croient à la civilisation occidentale, à la démocratie, au libéralisme, à la science, au débat rationnel, et ceux qui croient aux civilisations orientales et africaines, à la loi du plus fort, à la magie, à l'intimidation et à l'irrationnel.
Par exemple, un minimum de respect de la vérité vous aurait retenu de poser cette question malhonnête : "Sous ce prétexte, Le Salon Beige devrait-il être interdit de parole non conforme ?". J'aimerais bien que vous m'indiquiez où, quand, j'aurais réclamé qu'on fasse taire Le Salon Beige.
En revanche, quand son directeur réclame "le règne du Christ sur nos sociétés et pas seulement sur nos âmes", quand il réclame l'avènement de "la Royauté sociale du Christ" (kékséksa ? qu'est-ce que c'est qu'une royauté du Christ ? qu'est-ce que c'est qu'une royauté sociale ? c'est un peu la même chose qu'une royauté socialiste ?), quand il prétend que la vérité n'existe pas, pas plus que la presse d'information, quand simultanément il s'emploie à ériger en modèle le régime russe qui condamne un opposant politique à deux ans et demi de prison, qui le fait torturer et menacer de viol par ses gardiens, pour le seul crime d'avoir manifesté tout seul, immobile avec une pancarte sur une place publique, il y a quelque raison de s'inquiéter quant au sort que feraient les chefs du Salon Beige à la liberté d'expression des autres, dès lors que par hypothèse on leur donnerait les clés du pouvoir.
Vous dites : "Ce n'est pas ce site qui interdit la liberté d'expression pour d'autres".
Vous vous trompez. Le Salon Beige censure lourdement les commentaires qui ne sont pas strictement dans sa ligne, sans même avoir l'honnêteté de le reconnaître. D'ailleurs, c'est toute sa politique de commentaires qui est marquée par un mépris manifeste envers ses lecteurs, avec une ouverture et une fermeture des commentaires aléatoire, jamais annoncée, jamais motivée, et tendant désormais à la fermeture pure et simple. Son rédacteur en chef, Michel Janva, a même rabroué un commentateur critique un jour, en lui demandant s'il avait donné de l'argent au site afin de lui permettre d'en vivre, lui, Michel Janva (c'est d'ailleurs pourquoi Le Salon Beige milite contre les valeurs matérialistes de l'Occident ultra-libéral et le règne de l'argent-roi).
Tout le contraire de la politique du présent blog, dont l'auteur défend dans son billet la liberté d'expression pour tout le monde, au motif (à moins d'erreur de ma part) que la vérité est trop précieuse pour limiter la liberté au nom d'intérêts supérieurs. Et très logiquement, il instaure cette même liberté d'expression dans son espace de commentaires.
Vous continuez en appliquant la méthode poutiniste-communiste bien connue, qui consiste à attribuer ses errements aux autres :
"Mais en fait, tout ce nuage de fumée que vous répandez ne sert que de diversion pour passer sous silence le projet machiavélique des gens qui veulent nous empêcher d'évoquer leurs turpitudes et leur obsession de la culture de mort, entre autres à travers leur acharnement à sacrifier des innocents."
En l'occurrence, c'est vous qui faites diversion. C'est vous qui parlez de tout autre chose que de la liberté d'expression, de l'importance d'une presse libre et du rôle indispensable des journalistes dans la société. La preuve, votre question : "Approuvez-vous le projet liberticide dénoncé par le S.B. ?"
Quel projet liberticide ? Aux Etats-Unis, il y a une expression pour désigner ce genre de questions malhonnêtes et orientées : elles sont du type "Quand avez-vous cessé de battre votre femme ?".
Voyez, c'est vous qui faites diversion. Ce fil est consacré à la liberté d'expression et à la recherche de la vérité. Mon commentaire, que vous remettez en cause, consistait à mettre en lumière le mépris de la liberté d'expression et de la vérité dont font preuve certains, à droite, qui prétendent les défendre en faisant de la "réinformation". Vous tentez de détourner le sujet en parlant de... quoi ? de l'avortement ?
J'ai un avis très précis sur l'avortement. Je n'en parlerai pas ici, c'est un autre sujet.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 22 novembre 2016 à 19:23
@ boureau | 22 novembre 2016 à 12:42
Il est douteux que Philippe approuve.
Incroyable que Juppé frappe en dessous de la ceinture, verbalement, les coups bas ne devraient pas être l'arme d'un gentleman, ce qu'il cherche à camper depuis le début de la campagne.
Il a tort, la chose se retournera contre lui.
Surtout quand on lit le papier d'Alain Nueil dans Causeur aujourd'hui.
Rédigé par : Claude Luçon | 22 novembre 2016 à 19:15
@fugace
D'autant que selon le lien proposé, les négriers n'étaient pas exclusivement musulmans ou arabes mais pouvaient parfois être berbères, persans, juifs mizrahim, indiens, javanais, malais ou chinois.
Mais avant tout cela, ils étaient généralement africains, dans le cadre des guerres tribales...
Rédigé par : Exilé | 22 novembre 2016 à 18:34
De quelle liberté de la presse parlons-nous dans un pays doté d'une loi Gayssot ?
Alors pour en revenir aux choses sérieuses, Juppé, l'élu de droite préféré des socialistes, ne voulant pas perdre sa mairie de Bordeaux, il serait bien capable d’entraîner les républicains dans le gouffre pour flatter son précieux électorat de gauche caviar.
C'est une vieille canaille capable de tout.
On n'oubliera pas que dans les magouilles du financement du RPR, il n'avait pas payé pour les autres, mais pour tous, lui compris. Nuance.
Quant à Fillon, divine surprise de voir le meilleur être élu, ça nous change.
Peut-être enfin un chef d'Etat qui nous fera espérer en la démocratie ?
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 22 novembre 2016 à 18:03
@ boureau | 22 novembre 2016 à 12:42
Je ne sais pas pour Philippe Bilger mais pour ma part je l'ai trouvé agressif, provocateur, en bref toujours dans ses bottes de l'ENA.
En même temps Fillon a eu une réponse... adaptée : "je m'étonne que mon ami Alain Juppé.. ;))
(et pourtant je ne suis pas trop Fillon-thatchériste, mais comme pourrait dire le même Fillon, "la semaine prochaine Dieu reconnaîtra les siens" ;-))
Rédigé par : breizmabro | 22 novembre 2016 à 16:04
@fugace
@ caroff | 22 novembre 2016 à 10:18
"Il n'y a pas de faits, il n'y a que des interprétations" disait Nietzsche..."
Eric Zemmour aurait donc tout faux ?
Eric Zemmour n'est pas journaliste !! Pourtant, lui, s'intéresse aux faits...
Rédigé par : caroff | 22 novembre 2016 à 14:44
Si un journal titre, en toute impunité, "le voyou de la République" (avec photo à l'appui) en parlant du président de la République en fonction, dites-moi s'il s'agit de la liberté d'expression d'un média ou d'un moyen marketing de vente ?
Lorsque Tesson, journaliste, dit publiquement, à propos de Dieudonné "il faudrait tuer ce type" (LCI), est-ce de la liberté d'expression ou une incitation au crime ? (Tesson n'a pas été inquiété, par contre Dieudonné, comme on le sait.. Liberté d'expression contre liberté d'expression il suffit juste de savoir la qualifier devant la justice ;-))
A l'époque de Mitterrand et de sa fille cachée (à nos frais) la liberté d'expression existait aussi 'mais' sous contrôle :-D
La liberté sous contrôle, vaste sujet, mais toujours d'actualité.
Rédigé par : breizmabro | 22 novembre 2016 à 13:57
@ caroff | 22 novembre 2016 à 10:18
""Il n'y a pas de faits, il n'y a que des interprétations" disait Nietzsche...."
Eric Zemmour aurait donc tout faux ?
@ genau | 21 novembre 2016 à 22:46
Du plus haut haut niveau ici. J'adore vous lire, et relire pour comprendre un peu quelquefois un peu plus, mais jamais complètement. Je n'ai pas rencontré de jésuites, ni de maîtres pour mon instruction générale.
Dois-je comprendre que l'esclavage dit moderne est en train de muter ?
J'en ai profité pour relire Wiki riche d'enseignements sur le sujet. A quand un mémorial sur la traite évoquée des êtres humains et où l'installer ?
D'autant que selon le lien proposé, les négriers n'étaient pas exclusivement musulmans ou arabes mais pouvaient parfois être berbères, persans, juifs mizrahim, indiens, javanais, malais ou chinois.
Rédigé par : fugace | 22 novembre 2016 à 13:28
Comment jugez-vous, cher Philippe Bilger, les propos de votre candidat favori Alain Juppé dans les médias depuis deux jours sur François Fillon ?
Cordialement
Rédigé par : boureau | 22 novembre 2016 à 12:42
Pour consoler les inquiets sur ce sujet il suffit de suivre la presse britannique pour se remonter le moral en se disant que, tout compte fait, nos journalistes sont des amateurs comparés à leurs collègues d'outre-Manche.
Entre The Sun et The Guardian il est difficile de dire lequel est le plus pourri et menteur ! Mediapart fait presque figure d'honnêteté à côté et Charlie Hebdo ressemble à un journal de paroisse en Bretagne, la nôtre, pas la Grande.
Ce qui n'empêche pas les Britanniques de rester flegmatiques, sauf quand on parle trop polonais dans leurs villages.
Rédigé par : Claude Luçon | 22 novembre 2016 à 12:18
Vieux débat. La liberté de la presse est, comme la langue d’Ésope, la meilleure et la pire des choses. Comme le bien ou le mal, entre lesquels la limite est parfois difficile à tracer, la liberté de la presse peut donner lieu à tous les jugements. Y compris les plus critiques. Mais elle doit exister malgré les mauvais usages qui en sont faits.
Rédigé par : Solon | 22 novembre 2016 à 11:02
"Il n'y a pas de faits, il n'y a que des interprétations" disait Nietzsche....
Nombre de journalistes tordent la réalité jusqu'à ce qu'elle rejoigne leur idéologie.
Autrement dit les médias mentent souvent.
Dès lors le rétablissement de la vérité, ou à tout le moins, la mise en place d'un débat public non altéré par le mensonge relève de la salubrité la plus élémentaire.
Les journalistes n'étant pas au-dessus des lois et la liberté d'expression s'arrêtant aux bornes de la désinformation, j'estime qu'ils méritent d'être poursuivis et condamnés dès lors que leurs mensonges sont avérés.
Rédigé par : caroff | 22 novembre 2016 à 10:18
@ vamonos | 21 novembre 2016 à 19:27
"Le secret des sources est une excuse facile pour le journaliste qui peut colporter n'importe quelle calomnie en parfaite impunité"
Entièrement d'accord avec vous. Il serait juste que les "sources" soient, comme les "tontons" pour la police, fichées. Rémunérées elles le sont déjà par le média intervieweur, et souvent grassement.
Rappelons-nous l'affaire Baudis et les "sources" de Karl Zéro (pauvre Baudis, il ne s'en est jamais remis, ni non plus le procureur général de Toulouse).
Sans parler de certaines "sources" frelatées de Mediapart...
"Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose" (Francis Bacon)
Rédigé par : breizmabro | 22 novembre 2016 à 09:47
De la liberté d’expression à l’expressivité la plus percutante il n’y a qu’un pas.
Voici un très bref extrait du billet que Philippe Bilger a offert au Figaro hier :
« J'ai voté en faveur de François Hollande parce que je ne voulais plus de Nicolas Sarkozy et je m'en mords l'esprit depuis 2012 »
« Ah ! qu'en termes galants ces choses-là sont mises » (Molière parlant d’un tout autre sujet que des élections)
De quoi rendre modeste Savonarole et d’autres, moi y compris !
Rédigé par : Tipaza | 22 novembre 2016 à 08:52
Liberté d'expression qui n'a rien à voir avec liberté d'insulter...
Rédigé par : calamity jane | 22 novembre 2016 à 07:47
Je ne suis pas juriste et j’ignore tout des textes de loi se rapportant à la liberté de la presse, mais je pense que celle-ci dispose dans ses statuts d’une certaine déontologie que tout journaliste digne de ce nom se doit de respecter.
Je pense notamment aux écoutes téléphoniques illégales, conversations en off et donc non destinées au public et SMS d’ordre privé qui sont parus dans la presse.
Je prendrai l’exemple de Rachida Dati dont Mediapart a divulgué le contenu d’un SMS vieux de trois ans qu’elle avait adressé à Brice Hortefeux et dans lequel elle le traitait, entre autres, de facho et de voyou.
Un journal d’investigation est fait pour informer son public de faits portant sur d’éventuelles malversations d’élus abusant de leur position, de scandales politico-financiers et Dieu sait si Mediapart n’a pas son pareil pour débusquer ce genre d’info, mais on ne voit pas trop l’intérêt de révéler un SMS d’ordre privé qui date de trois ans. Cela relève d'un comportement de tabloïd sans foi ni loi qui ne fait pas honneur à la presse, fût-elle d’investigation.
La liberté de la presse doit s’arrêter là où commence la liberté individuelle des personnes publiques qui ont, elles aussi, une vie privée et sur ce point les sanctions doivent s’appliquer sans faillir avec notamment : droit de réponse de la victime dans le journal, indemnisation de celle-ci à hauteur du préjudice subi et encart dans le journal informant ses lecteurs de la sanction prise à son égard par la Justice.
Rédigé par : Achille | 22 novembre 2016 à 07:21
Il n'y a de liberté d'expression que dans la mesure où l'informateur public possède entièrement le sujet dont il débat et le présente de la façon la plus objective possible. Le rôle de l'informé se réduit alors à lui opposer une contre-connaissance, à titre individuel ou sur la place publique.
Ceci n'est qu'une phase de l'expression de l'information. Vient ensuite la discussion sachant que l'information d'un fait brut ne représente pas une démarche intellectuelle de progrès. A ce stade, la liberté doit être totale, ce n'est le cas pour personne.
L'extrême exigence de ces deux paramètres rend leur cumul pratiquement impossible, si l'informateur n'y accroche pas un débat, où la notion d'objectivité a moins d'intérêt.
Dans le cas de l'avortement, les positions sont nettes et bien connues, point n'est besoin d'en refaire la genèse (sic) et il apparaîtra à chacun que les enjeux sont de natures tellement différentes qu'ils obligent à heurter les consciences de tous les partis. L'atteinte à la liberté de disposer de soi-même est un moyen, disons, temporaire, aisément réductible en cas de nécessité, mais il débouche sur un sujet politique irréfragable : le comblement des déficits (de toutes natures) par l'apport de populations nouvelles qui lui-même, pose à terme la question du sort des autochtones et la civilisation qu'ils ont créée (v.Toynbee). L'entrave à l'avortement devient un sujet de politique générale qui ne sera pas pris en considération, puisque c'est la seule confrontation du pour et du contre qui est déterminante de l'incrimination et non pas la discussion du pourquoi.
En matière historique, Mme Taubira a commis le plus grand crime contre la liberté d'expression, en refusant de parler de la traite arabe, pour des motifs strictement idéologiques et les universitaires en poursuivant Pétré-Grenouilleau. La loi peut ainsi organiser l'obligation d'expression.
Etant enfant, je me souviens avoir été puni, au collège, en soutenant que le massacre de Katyn était le fait des soviétiques. Le décryptage de l'affaire Môquet n'est toujours pas à la portée du public et on peut aller très loin si on aborde la question de l'Islam, mais, chut sur le sujet, on frise la correctionnelle.
Il me semble donc, après lecture, que l'atteinte à la liberté pour les journalistes ne peut que relever du droit commun car elle est d'utilisation quotidienne, par le journaliste qui déforme les faits en biaisant le commentaire comme pour le politique qui empêche la contradiction.
Le gouvernement algérien paraît confronté à une acceptation massive de la violence de la part des femmes victimes de violences masculines. On peut s'en tamponner le coquillard, après tout, ce sont leurs têtes qui sont claquées. Un journaliste ou un croyant pourrait même faire l'apologie de cette attitude en vantant les mérites domestiques des femmes algériennes, ce qui entraînerait un tollé pour incitation à la discrimination ou un de ces "machins" inventés pour contraindre l'expression. Et chacun d'applaudir, stupidement, par réflexe opportuniste et non en conscience. Avortement et baffes sont sur un même plan. On est dans le droit commun de la violence, les journalistes n'ont pas à profiter d'un régime d'exception, on peut continuer de détruire la loi de 81, l'atteinte permanente à la liberté justifiant que toutes les têtes tombent dans la même panier.
Bon, c'était seulement un moment de maniement de la palinodie. Passons aux choses sérieuses : la magie de Noël, ses cadeaux, ses enfants, son bilan économique avec une pensée pour "la vitrine" de F.Mauriac.
Rédigé par : genau | 21 novembre 2016 à 22:46
@sbriglia
Vous avez tout dit en quelques lignes.
La presse française se tue elle-même.
Cordialement
Rédigé par : boureau | 21 novembre 2016 à 21:52
@Robert Marchenoir
Exilé cite Le Salon Beige comme défenseur de la liberté d'expression, mais Le Salon Beige censure lui-même lourdement ses lecteurs et présente une version excessivement biaisée de la réalité.
Votre réponse est assez caricaturale, y compris à travers une phobie de la Russie qui tombe comme un cheveu sur la soupe.
Le Salon Beige ne prétend pas être un organe d'information classique comme les grands titres subventionnés de la Grosse Presse, qui au passage sont les premiers à clamer, à l'instar de Jean-Paul Sartre, que : « l'objectivité n'existe pas » et qui selon ce principe ne se gênent pas pour occulter certaines informations ne correspondant pas à l'idéologie dominante au lieu de faire leur travail.
Ce site indépendant revendique être un organe d'opinion. Et alors, où est le mal ? Sous ce prétexte devrait-il être interdit de parole non conforme ?
Ce n'est pas ce site qui interdit la liberté d'expression pour d'autres (il a été lui-même victime de certaines réactions de type totalitaire) mais le Régime.
Et où avez-vous vu que le S .B ait prétendu que la vérité n'existe pas, alors qu'il s'agit au contraire d'un mantra de la pensée (?) dominante (« à chacun sa vérité ») ?
Mais en fait, tout ce nuage de fumée que vous répandez ne sert que de diversion pour passer sous silence le projet machiavélique des gens qui veulent nous empêcher d'évoquer leurs turpitudes et leur obsession de la culture de mort, entre autres à travers leur acharnement à sacrifier des innocents.
Approuvez-vous le projet liberticide dénoncé par le S.B ?
Rédigé par : Exilé | 21 novembre 2016 à 20:30
Billet très technique, je suis obligé de relire plusieurs fois et je me rends compte de mes limites, le niveau est stratosphérique pour moi.
Mais enfin, permettez-moi une remarque de simple bon sens de l'ingénu que je suis encore à 60 ans.
Dans le domaine de la presse, le secret des sources est une excuse facile pour le journaliste qui peut colporter n'importe quelle calomnie en parfaite impunité.
Rédigé par : vamonos | 21 novembre 2016 à 19:27
Je suis du côté de Philippe Bilger dans cette affaire. Trop peu de gens aiment la liberté d'expression en France, à commencer par ceux qui se plaignent qu'elle leur est refusée : la liberté pour moi et mes amis, l'oppression pour les autres.
Cette tendance est hélas largement présente chez les "anti-système", qui se plaignent à juste titre de la persécution dont ils sont victimes au titre de leurs idées, mais semblent n'avoir rien de plus pressé que d'opprimer à leur tour ceux qui ne partagent pas les leurs.
Exilé cite Le Salon Beige comme défenseur de la liberté d'expression, mais Le Salon Beige censure lui-même lourdement ses lecteurs et présente une version excessivement biaisée de la réalité.
Son directeur de la rédaction, Guillaume de Thieulloy, vient de publier une profession de foi où il déclare explicitement son mépris de la vérité, et la subordination de cette dernière à ses objectifs politiques et religieux :
"J’ai déjà dit souvent, ici et ailleurs, que je ne croyais pas à la presse d’information. Je ne crois qu’à la presse d’opinion. Forcément, tout rédacteur choisit les événements qu’il veut commenter en fonction de sa grille d’analyse et de son idéologie. Il est parfaitement vain d’espérer une neutralité. Je prétends, quant à moi, que les journaux qui s’affirment « neutres » sont hypocrites et menteurs. Au Salon beige, en tout cas, nous n’avons aucune prétention à la neutralité."
"Si je devais résumer d’un mot cette vision du monde, je dirais que nous sommes des catholiques du Christ-Roi. Nous voulons que le Christ règne non pas seulement sur nos âmes, mais aussi sur nos familles et sur nos sociétés."
"Je ne vois pas comment on pourrait nous accuser de faire quoi que ce soit « sous couvert d’apporter une information ». En réalité, c’est pratiquement l’inverse qui est vrai : nous n’apportons des informations que sous couvert de promouvoir la Royauté sociale du Christ !"
Voilà, c'est clair : si une information ne cadre pas avec notre idéologie, nous la passerons sous silence. Et d'ailleurs, il n'y a pas de presse d'information, car tout est opinion et la vérité n'existe pas. Le monde est une guerre entre les idéologies, et c'est le plus fort qui gagne ; pas celui qui a raison.
Comme par hasard, cela rejoint exactement la doctrine du régime russe, et comme par hasard Le Salon Beige est l'un des agents d'influence du régime russe en France.
On remarquera, d'ailleurs, que cette conception russo-orthodoxe de la religion (et de la vérité) rappelle furieusement la conception musulmane. Un nouveau combat contre l'obscurantisme commence.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 21 novembre 2016 à 17:00
De la liberté de presse à la liberté d'expression ou l'inverse, un bon dessin (ou une vidéo courte) valant mieux qu'un long discours :
https://planetes360.fr/charles-gave-ny-a-plus-de-liberte-de-presse/
Je venais juste de la visionner avant même de prendre connaissance du billet de notre hôte.
Tout est dit, mais on le savait déjà !
Rédigé par : fugace | 21 novembre 2016 à 13:31
A mon avis, la presse est assez grande pour se tirer elle-même une balle dans le pied. Entre suivisme, langue de bois et mauvaise foi, elle n'a besoin de personne pour limiter sa liberté.
Un exemple : hier soir tard, je faisais le tour des sites des journaux pour voir les différents commentaires. Eh bien, sur Rue89-l'Obs, aucune info sur la primaire. Si ce n'est pas du sectarisme !
Rédigé par : Paul Duret | 21 novembre 2016 à 13:30
Anticipons un peu et imaginons la révélation de Merdiapart pour l'entre-deux-tours des présidentielles de 2017.
Rédigé par : Jean-Marc | 21 novembre 2016 à 12:41
Le droit de la presse en danger ?
Heureusement, en même temps que nous découvrons la timide initiative de 3 parlementaires sur 1000, nous apprenons que la tentative des imprudents a fait long feu.
Mediapart va pouvoir poursuivre tranquillement son œuvre salutaire.
Le moment aurait été particulièrement mal choisi pour s'en prendre au monde médiatique alors qu'il remporte une victoire décisive: la mort politique de Sarko.
Les médias ont fini par avoir raison de lui après des années de harcèlement, de dissimulation ou défiguration des actions rondement menées, et avec succès, pendant sa présidence, de dénigrement, de mise en exergue de ses travers et de ses défauts, sans oublier la litanie des accusations non encore démontrées et sans cesse ressassées.
Rédigé par : Yves | 21 novembre 2016 à 11:46
@tous
L'exquise modestie de Philippe Bilger lui a fait omettre de citer la référence - indispensable à mes yeux - suivante :
Philippe Bilger, Le Droit de la presse, collection Que sais-je?, PUF.
https://www.amazon.fr/Droit-presse-Philippe-Bilger/dp/2130535593/ref=sr_1_1?s=books&ie=UTF8&qid=1479722957&sr=1-1&keywords=Philippe+Bilger%2C+Le+Droit+de+la+presse%2C+collection+Que+sais-je%3F%2C+PUF.
Rédigé par : Patrice Charoulet | 21 novembre 2016 à 10:58
Bonjour,
Comme c’est parti, le seul endroit où il sera possible de s’exprimer un peu librement, ce sera votre blog Philippe Bilger. Même Twitter a maintenant une milice chargée d'éliminer les trolls. Il est vrai que sur ce site il y a du ménage à faire. Je ne vais pas sur Facebook, mais si j’en crois certaines personnalités du monde politico-médiatico-artistique, il semble que ce soit pareil.
J’espère donc qu’en ce qui concerne votre blog vous serez épargné par la cellule chargée de veiller à une liberté d’expression aseptisée, débarrassée de toutes scories pouvant heurter un public trop sensible.
Certains ici ne privent pas pour donner libre cours à leurs délires mystiques, christianophobes ou encore russophobes et leurs commentaires nous manqueraient.
Rédigé par : Achille | 21 novembre 2016 à 10:57
Le droit de la presse en danger ?
Ce n'est pas le "droit" de la presse qui est en danger, c'est la presse elle-même, qui ne se vend plus, qui est aux mains de financiers et n'a donc plus guère qu'une indépendance symbolique !
Qui peut acheter un journal comme Le Monde à plus de deux euros par jour ?
Qui peut acheter un journal économique dont le propriétaire est Bernard Arnault sans penser au conflit d'intérêt ?
Quant au "droit de la presse", l'humble juriste que je suis considère que lorsque la Cour de cassation relaxe des journalistes qui faisaient du chantage financier pour ne pas écrire un livre sur le Roi du Maroc, chantage enregistré par la partie adverse qui avait alors porté plainte, au motif qu'il s'agissait d'une preuve obtenue de manière frauduleuse (sic) ,nous sommes clairement dans le passe-droit de la presse et non plus dans le droit...
Quand c'est Sarkozy qui est enregistré, en revanche, pas de problème !
Deux "pois", deux mesures...
Rédigé par : sbriglia | 21 novembre 2016 à 10:11
Il s'agit moins de caporaliser la presse que de la responsabiliser.
Il suffit de vous lire pour constater que ceux qui ne font que répéter ce qu'ils trouvent dans les journaux, quel que soit leur support, quel que soit le professionnalisme de leur auteur, sont constamment dans l'erreur.
La recherche absolue de la vérité qui caractérise la christianisation ne mène qu'à l'aliénation de l'esprit par sa fermeture au monde.
En d'autres termes, les journaux se contentent de relayer votre propre opinion en vous vendant ce en quoi vous avez déjà foi. Vous ne pensez plus, vous croyez, et vous croyez d'autant plus fortement que les journaux, par pur clientélisme, confirment vos croyances.
L'information n'est qu'un marché comme un autre, et il n'y a ainsi aucune raison pour que ce marché ne soit pas réglementé comme tout autre marché.
Escroquer les gens sur un produit, en l'occurrence l'information citoyenne, n'est en rien une liberté.
Rédigé par : Garry Gaspary | 21 novembre 2016 à 10:06
1881-2016 : liberté d'expression en péril
Il est exact que notre pays qui clame sur tous les toits se faire le chantre de la liberté d'expression est en fait un de ceux qui sont les plus tristement connus pour la fouler aux pieds avec hargne.
Mais la liberté d'expression ne se réduit pas à la seule liberté de la presse, en principe elle est reconnue à chaque citoyen.
Voici encore une menace récente qui plane sur elle, échafaudée par des Hommes du Régime sectaires qui n'ont que ça à faire comme s'il n'existait pas d'autres urgences :
Une procédure accélérée vient d’être engagée par le gouvernement pour que soit discutée "en urgence", au Parlement, à partir du 1er décembre, la proposition de loi déposée le 13 octobre, relative à l’extension du délit d’entrave à l’avortement. Par cette proposition, la qualification "d’entrave" se voit en effet élargie à l’action des sites Internet accusés de donner des informations qui détourneraient les femmes de l’avortement.
Deux ans d'emprisonnement et 30 000 euros d'amende pour tous ceux qui proposent des alternatives à cet acte loin d’être anodin ! Notre gouvernement, si prompt pourtant à parler et défendre la Liberté, par ce biais législatif n’a d’autre objectif que de censurer la liberté d’expression, voire la liberté de penser des opposants à l’avortement, qui cherchent juste à délivrer une information complète, en toute vérité, et non tronquée ou idéologique sur cet acte et les conséquences qui en découlent. (Le Salon Beige)
Rédigé par : Exilé | 21 novembre 2016 à 10:00