Benoît Hamon sera sans doute mécontent de cette référence évangélique à propos du monde profane de la politique. Mais pourtant je dois beaucoup au candidat socialiste pour la si proche élection présidentielle.
Il m'a obligé à me questionner plus avant, avec davantage de franchise, sur mon étrange comportement face aux émissions politiques qui, invitant une pluralité de responsables et de personnalités, au pouvoir ou dans l'opposition, permettent au citoyen d'écouter, de comprendre, d'analyser, de contredire ou d'approuver.
Jusque-là rien que de très normal. Je n'imagine pas que ma passion pour ces joutes médiatiques puisse être considérée comme pathologique.
L'excellent Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI que je ne manquerais pour rien au monde le dimanche m'a plongé, avec Benoît Hamon, dans un malaise voluptueux, dans une dissociation totale entre l'intellectuel et le partisan, entre la richesse discursive et argumentative d'un côté et, de l'autre, le caractère fiable, opératoire ou non de son programme.
Certes je n'avais pas le savoir assez sûr de lui-même pour approuver ou rejeter l'idée du revenu universel mais je percevais cependant qu'il y avait là une difficulté économique, sociale, financière et symbolique au regard de l'importance attachée à la valeur du travail.
Je me suis senti capable d'estimer infiniment risquée et incongrue sa position sur le cannabis. "Parce qu'il est dangereux de se droguer, il faut légaliser" (Le Figaro). Il n'a pas, lors de l'émission, renié ce point de vue.
Mais pour le reste qui était l'essentiel, j'avoue que j'étais moins en train de soupeser les impossibilités techniques et politiques que d'être séduit, presque convaincu par sa philosophie générale sur la démocratie, le besoin de faire respirer notre République, le refus de l'homme providentiel, la volonté de sortir d'une participation citoyenne intermittente et l'aspiration à battre en brèche les coups de menton idéologiques et sectaires.
Pourtant, par certains côtés, Benoît Hamon peut être sectaire, notamment dans la perception caricaturale qu'il a des projets de la droite et du centre.
Mon angoisse toutefois était plus profonde. Je l'écoutais développer avec talent, avec une complexité rassurante et des explications bienvenues, ce que les questions qui lui étaient posées appelaient comme réponses et je ne pouvais pas m'empêcher de penser qu'il avait raison.
Ce n'était pas seulement sa personnalité qui superficiellement m'inclinait à la bienveillance mais surtout, plus que son aptitude à la parole, la dialectique fine, non totalitaire, calme avec laquelle il s'efforçait d'aller au bout des interrogations. Je n'étais pas dupe de ses partis pris mais ils étaient, le temps de l'émission, totalement occultés par l'art qui renvoyait, j'en suis sûr, à une humanité authentique et donnait de lui-même une image ouverte sur le plan intellectuel, de partage plus que d'autorité.
Mon incurie politique ne me préoccupait pas outre mesure. Elle me semble assez partagée. Qui peut en effet de bonne foi, journalistes ou non, soutenir que dans l'instant, sauf à être encasernés et enkystés dans des forteresses obtuses inexpugnables, on est capable de séparer le bon grain de l'ivraie, la bonne ou la mauvaise politique économique, pénale, internationale ? Le tour de force de Benoît Hamon a été précisément de masquer ce qu'il y a d'insupportable dans les décrets partisans sous le consensus de l'intelligence et de l'urbanité.
Plus perturbant était le fait de devoir m'avouer que plus d'une fois, pas seulement avec lui et encore plus quand j'éprouvais une familiarité avec la vision et les concepts de l'invité, la politique était chassée au profit d'une adhésion molle et vague à une certaine manière d'être, de penser et de parler. Je ne l'aurais pas regretté si cette propension à fuir le sommaire de l'engagement tranché au bénéfice d'une politesse constituant l'intelligence, apparemment sans étiquette, comme seul vecteur du dialogue, n'avait pas été trop fréquente chez moi.
Cette tendance ne diminuait qu'à partir du moment où au lieu d'avoir une parole familière et de partage, une tonalité intimement aussi démocratique que celle qu'on rêvait d'instiller dans l'exercice du pouvoir et des responsabilités, la personnalité présente s'abandonnait au péremptoire, au clivage et à une contradiction qui méprisait la pensée de l'autre plus qu'elle ne s'appuyait sur elle.
Pour prendre des exemples, Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen ou Nicolas Sarkozy hier, en dépit de leur verbe de qualité tendu vers la persuasion d'autrui et probablement à cause de leur tempérament, ne m'ont jamais procuré cette sensation à la fois délicieuse et troublante de pouvoir les suivre où qu'ils m'entraînent.
Chez eux, la politique, qui est fracture et antagonisme, est toujours présente de sorte que ceux qui les écoutent ne peuvent jamais s'abandonner à la pure jouissance de l'adhésion intellectuelle. Il y a du plaisir à apprécier quelqu'un malgré ses convictions. En tout cas moins convenu que de l'applaudir grâce à elles.
A l'inverse, Alain Juppé, s'expliquant trop peu et abusant d'une forme de tiédeur puisqu'il répugnait à nous faire don des richesses infinies de son for intérieur, a déçu doublement : sur le plan politique et sur le registre intellectuel.
Marion Maréchal-Le Pen relève, elle, du genre de Benoît Hamon. Il me pardonnera cette comparaison. Au fond, le talent, en politique, ne serait-il pas de la faire oublier et d'assouplir la dureté de l'opinion, qui sépare, grâce au velouté de l'argumentation, qui rassemble ?
Après avoir dû constater que j'étais une sorte de girouette intellectuelle - donc le contraire du sectarisme politique -, je me console comme je peux. La vérité ne se trouve-t-elle pas dans la multitude de ces interventions qui, aussi contrastées qu'elles soient, autorisent le citoyen à faire une union nationale à sa mesure, à se constituer, dans et par son esprit, une maison commune et à accepter son intuition qu'il y a du vrai partout ? Puisque chaque politique ne nous offre jamais qu'une part, est-il honteux de considérer que c'est à l'électeur de composer le gâteau tout entier ?
Je me souviendrai, tout profane qu'il soit, de mon chemin d'Hamon.
@ Lucile
Fort bien, je m'incline devant le dictionnaire, appelons donc "addiction à la consommation" ce phénomène compulsif d'accumulation de biens matériels qui est la marque de notre époque. Bien sûr que les machines à laver et les mouchoirs sont utiles, mais on peut s'interroger en revanche sur l'utilité réelle d'une foultitude d'objets du quotidien. Le costume, par exemple, à quoi ça sert, à part ennuyer ceux qui le portent ? En quoi est-il utile d'avoir un 4x4 BMW dans un pays pourvu de routes partout et où la vitesse est limitée au maximum à 130 km/h ? Les lingettes sont-elles réellement utiles par rapport à leur empreinte environnementale ? Est-il raisonnable de manger du raisin du Chili en février ? Est-il vraiment utile que les enfants aient un smartphone ?J'arrête là, la liste serait interminable.
Vu la pression que font peser toutes ces habitudes sur notre environnement, je pense que non. Pensons par exemple au textile : on change de vêtement tous les six mois au gré des modes alors qu'ils peuvent tenir bien plus longtemps, sans penser à toute la pollution provoquée par l'industrie textile et les produits chimiques qu'elle emploie. Idem pour les voitures, en changer tous les trois ans est absolument inutile étant donné leur durée de vie, sauf à rouler 300 000 km dans ce laps de temps.
Et comme on en veut toujours plus, nous ne sommes jamais satisfaits par ce que nous avons, de sorte qu'une frustration gigantesque se crée dans notre société, qui est devenue complètement dépendante des biens matériels. Il me semble qu'entre la pénurie communiste et l'excès capitaliste, une voie médiane pourrait être possible, MM. Mélenchon et Hamon tiennent désormais ce discours, après avoir laissé les écologistes porter celui-ci depuis 1974 et la candidature de René Dumont à la présidentielle.
Je constate que M. Fillon, candidat choisi par la droite, est absolument inconscient de cette réalité et propose un programme qui aurait pu sans choquer être celui de M. Giscard d'Estaing, l'écologie étant radicalement absente de celui-ci.
Rédigé par : Tomas | 25 février 2017 à 10:54
@ Lucile
Oui, comme l'alcool et le tabac. L'Etat est finalement le premier des dealers !
Rédigé par : Tomas | 25 février 2017 à 01:53
@ Tomas
Précision : J'ai vérifié le mot "consumérisme" dans le dictionnaire, le consumérisme est la défense des consommateurs par des mouvements ou associations. Donc la consommation elle-même n'est pas du consumérisme! Je pensais plutôt à la façon dont on décrie "la société de consommation" (que personnellement j'apprécie d'ailleurs, car elle simplifie la vie, je suis contente d'avoir une machine à laver et des mouchoirs en papier jetables quand j'ai le rhume. La drogue, qui en est aussi un élément représentatif, me paraît moins utile).
Rédigé par : Lucile | 25 février 2017 à 01:47
@ Tomas
Non la consommation de drogue n'est pas "comme" du consumérisme, c'est du consumérisme. La drogue est un bien de consommation de luxe en France, hédoniste, addictif et coûteux, qu'elle soit fournie par des dealers ou par des distributeurs agréés par l'État.
Rédigé par : Lucile | 25 février 2017 à 01:22
@ Tipaza | 24 février 2017 à 14:23
Je sens que dorénavant vous allez regarder d'un autre œil les bébés et leur ingéniosité à se trouver un leurre quand il leur faut, si petits, déjà se consoler du mal de vivre !
Rédigé par : Lucile | 24 février 2017 à 18:19
@ Lucile
Oui bien sûr, la drogue est une aliénation, comme le consumérisme, tout est contenu dans la citation d'Huxley d'ailleurs. Et le consumérisme est un mal, il suffit de voir la situation dramatique des toutes les personnes qui ont cédé aux sirènes des crédits à la consommation pour se payer la BMW, le téléviseur 9 cm à écran plasma ou les vacances aux Caraïbes pour faire comme leurs voisins et susciter leur envie. La diffusion de la consommation d'alcools et de drogues est d'ailleurs allée de pair avec l'évolution du niveau de vie, avant que la prise de conscience de la nocivité de ces psychotropes n'inverse la tendance, tout au moins pour l'alcool.
Entre deux maux il faut effectivement choisir le moindre, j'aurais tendance à choisir celui qui permettra de faire baisser la consommation (voir les exemples du Portugal et de la Hollande) et de libérer des effectifs de police qui pourraient être utilisés à des tâches plus dangereuses. Vu que 90% des consommateurs de cannabis s'en arrêtent là sans passer à des drogues plus dures, alors que celles-ci sont hélas facilement disponibles (le prix de la cocaïne sur la place de Paris a été divisé par deux en vingt ans, par exemple), votre argument sur le déplacement des trafiquants vers d'autres produits ne me paraît pas pertinent. Le trafiquant répond de toutes façons bien plus à une demande qu'il ne la suscite.
Enfin, les bénéfices pour l'Etat de la légalisation pourrait également bénéficier à nos forces de police, ça représente tout de même au bas mot quelques centaines de millions d'euros, si ce n'est plus. La moitié pour la prévention, la moitié pour la police, ça paraît un bon compromis.
Rédigé par : Tomas | 24 février 2017 à 17:20
@ Lucile | 24 février 2017 à 13:19
« Les bébés trouvent leur pouce à téter sans s'inspirer de personne d'autre, et en plus c'est gratuit, ils n'ont besoin de personne ! »
Le pouce à sucer comme substitution au cannabis, et autres drogues.
Et dire que l’ineffable Marisol n’y avait pas pensé.
Moi non plus d’ailleurs.
Lucile, vous êtes responsable d’un tonitruant éclat de rire, qui m’a mis en joie pour l’après-midi. Merci vraiment.
Oui je sais, vous vouliez dire, etc.
Mais c’est un mystère de la langue que d’échapper à son auteur pour dire tout à fait autre chose.
Les diplomates usent et abusent de cet effet avec moins de talent et surtout moins de bonheur.
Rédigé par : Tipaza | 24 février 2017 à 14:23
@ Tomas
"...comme ce consumérisme effréné..."
J'espère que vous mettez la consommation de drogue comme une des facettes les plus représentatives du consumérisme dont vous parlez, et dont vous dites qu'il est une forme d'asservissement.
Par ailleurs je n'attribue pas la consommation de drogue à "l'effet mimétique", les amateurs en prennent parce que cela active la zone de plaisir de leur cerveau, comme les bébés trouvent leur pouce à téter sans s'inspirer de personne d'autre, et en plus c'est gratuit, ils n'ont besoin de personne ! Pour les drogués c'est payant, avec un bonus : l'effet d'accoutumance qui les asservit encore plus.
Pour la légalisation de la vente, je reste perplexe, mais plutôt réticente a priori, il y a au moins autant de contre que de pour, donc entre deux maux, choisir le moindre. Si on arrête le trafic en légalisant la drogue, d'autres trafics surgiront immédiatement, parce que le moteur des trafiquants, c'est l'argent, le produit n'est qu'un moyen et il est interchangeable.
Rédigé par : Lucile | 24 février 2017 à 13:19
@ calamity jane
De quoi parlez-vous exactement ?! J'ai du mal a saisir le sens de votre propos.
Rédigé par : Tomas | 24 février 2017 à 10:47
@Tomas
Les Noces de Cana, vous connaissez ?
Quand la mère de Jésus lui demande de changer l'eau en vin ?
Si j'ajoute la mère-patrie, ça donne le frisson ! ou quand
on ne boira plus d'eau à la fontaine...
Pourquoi céty que les viticulteurs ils se fatiguent à soigner
leurs plants ? Alors qu'il suffirait d'un peu de magie ?
Et ne venez pas me faire une exégèse des Noces de Cana... merci.
Rédigé par : calamity jane | 24 février 2017 à 09:27
@ Lucile
Huxley a raison, mais l'asservissement dans notre société moderne prend de multiples formes, comme ce consumérisme effréné provoqué par l'effet mimétique si bien théorisé par Spinoza, si j'en crois l'économiste Frédéric Lordon, ce qui aboutira à une catastrophe environnementale qui a déjà commencé.
Ma position sur le sujet est essentiellement dictée par un fait : tous ceux qui le veulent consomment déjà, sans même plus se cacher, j'ai même vu un conducteur de camion vitres ouvertes joint au bec sur le périphérique. Les effectifs policiers mobilisés sont considérables pour un résultat à peu près nul. La politique de prévention est quasi nulle également. Et vu l'état des finances de la nation, et la réticence de ceux qui le pourraient à payer pendant quelques années suffisamment d'impôts pour en renflouer les comptes, la légalisation est encore la meilleure solution pour lutter contre la toxicomanie, notamment chez les jeunes, en dégageant les moyens obtenus par cette mesure sur la prévention. Elle permettrait également à la police de se concentrer sur les trafics vraiment nocifs (armes, êtres humains, héroïne, crack, cigarettes aussi puisqu'à force d'en augmenter le prix sans réfléchir on alimente le marché noir) et accessoirement de consacrer plus de moyens à l'antiterrorisme.
Le tout pour un coût sanitaire faible puisque le produit est déjà très largement accessible, encore une fois.
La prohibition de l'alcool n'a pas marché aux Etats-Unis, je suppose pourtant que comme partout dans le monde développé la consommation d'alcool doit y diminuer par rapports à ces années d'avant-guerre où l'alcoolisme était à peu près généralisé partout.
Rédigé par : Tomas | 23 février 2017 à 19:59
@ Tomas
Sur l'accès à la drogue facilité par l'État :
« À l’avenir, on fera aimer aux gens leur servitude, ce qui produira une dictature sans pleurs, une sorte de camp de concentration sans douleur pour des sociétés entières, avec des citoyens privés de leurs libertés mais qui aimeront cette situation, parce qu’ils seront détournés de tout désir de se rebeller par la propagande ou le lavage de cerveau, appuyé ou non par des méthodes pharmacologiques. » [Aldous Huxley, 1961.]
Rédigé par : Lucile | 23 février 2017 à 12:52
Légalisation du cannabis comme programme ! Je viens d'y penser et me dis avoir raté le coche de la présidentielle...
Quelles sont ses autres propositions ?! Qu'il pourrait nous faire passer en douce ?! Alors que l'on ne s'occupe que des noces de Cana-bis ?!
Donc, les fumeurs de cigarettes, détendez-vous, adoptez le cannabis ! Davantage taxé et dont les effets sur les adolescents sont un désastre ! Mais pas dans les lieux publics, seulement à la maison encannabissez-vous...
Comment qu'un plus malin va pouvoir endormir cette population et les générations à venir !
Rédigé par : calamity jane | 23 février 2017 à 06:37
@ Herman Kerhost
mea culpa, c'était destiné @ Alex paulista.
Pour avoir été à Amsterdam dans ma jeunesse, je confirme, c'est sympa en tant que touriste venu s'encanailler, mais les amstellodamois du centre ville doivent en avoir marre certains soirs, il y a pas mal de toxicomanes peu recommandables qui y traînent. Ceci étant c'était à une époque où la prohibition était plus marquée qu'aujourd'hui, il faudrait être bête pour aller à Amsterdam seulement pour se droguer aujourd'hui.
Je précise avoir visité le Rijksmuseum et Oude Kerk, et avoir parcouru des kilomètres le long des canaux enchanteurs tout de même.
Rédigé par : Tomas | 22 février 2017 à 23:54
@Tomas | 22 février 2017 à 10:18
Je ne comprends pas votre intervention, ne m'étant pas exprimé sur le sujet sur ce billet.
Ceci étant je suis d'accord avec vous, bien que ne fumant plus, sur la légalisation du cannabis. Et rien que pour cela je souhaite l'élection de Hamon, qu'on en finisse avec ce sujet qui terrorise le bourgeois, qui n'aime rien tant que se faire peur.
@Alex paulista
Au temps pour moi, sans doute vous avais-je auparavant mal compris.
Sur votre critique des touristes ne voyageant que pour fumer et manquant l'essentiel, que vous dire sinon :
It's none of your business !
Rédigé par : Herman Kerhost | 22 février 2017 à 21:02
@Tomas
Vous avez raison... la preuve (je cite) :
Alors que certaines voix en France s’expriment publiquement pour une légalisation de l’usage du cannabis, l’Académie nationale de Pharmacie réitère son opposition à un tel projet. "Une légalisation serait un très mauvais message adressé à la jeunesse de notre pays, et ses conséquences seraient catastrophiques en termes de santé publique, spécialement dans notre pays caractérisé par une consommation record en Europe" précise l’Académie dans un communiqué, qui présente ses arguments :
1. En France, entre 1993 et 2014, la concentration moyenne de son principe actif, ltétrahydrocannabinol (THC), a considérablement augmenté (multipliée par 5) pour atteindre 20 % dans la résine de cannabis et 13 % dans l’herbe. Certains font de cette augmentation des teneurs un argument pour la dépénalisation mettant en avant qu’elle sera contrôlée dans les produits vendus légalement. Il n’en est rien puisque dans les pays qui l’ont adoptée, il est constaté une expansion de l’autoculture qui n’est jamais contrôlée.
2. Le cannabis est de plus en plus accidentogène sur les routes de France du fait de ses effets sur les fonctions cognitives et motrices (baisse de la vigilance et des réflexes, modifications de la perception du temps et des distances, rétrécissement du champ visuel, disparition des inhibitions et indifférence vis-à-vis de l’environnement, perturbations de la mémoire immédiate).
3. Le cannabis peut perturber gravement la maturation cérébrale entre 12 et 20 ans. Modifiant les connexions entre les neurones, il peut déterminer des troubles délirants, hallucinatoires, cognitifs qui sont des manifestations caractéristiques de la schizophrénie.
4. Un usage régulier de cannabis sur plusieurs années peut entraîner : des troubles anxieux importants, une dépression avec des risques suicidaires, un fort déclin des performances » scolaires » avec une diminution irréversible du Quotient Intellectuel (QI), l’escalade vers d’autres drogues à l’origine de polytoxicomanies.
5. La relation causale entre son usage chronique et diverses complications vasculaires touchant le cœur (infarctus), le cerveau (accident vasculaire) et les membres inférieurs (artérite) est désormais bien établie.
6. La fumée de cannabis possède un pouvoir cancérogène supérieur à celui du tabac.
7. Le cannabis diminue la libido et la fertilité masculine. En effet, le THC se concentre dans les testicules et réduit la sécrétion de testostérone. Il est à l’origine d’une variété agressive de cancer du testicule.
8. Dans les pays ayant légalisé l’usage du cannabis, le constat est catastrophique :
– banalisation du produit et augmentation du nombre de nouveaux usagers (aux États-Unis, la prévalence d’usage est plus importante dans les Etats ayant légalisé que dans les autres) ;
– augmentation du nombre de personnes dépendantes ;
– accès plus facile à des variétés nouvelles et plus concentrées en principe actif (THC) ;
– augmentation du risque de passage à d’autres drogues dures ;
– explosion de l’autoculture et développement de nouveaux modes de consommation ;
– augmentation du nombre d’hospitalisations pour intoxications aiguës et chroniques ;
– augmentation du nombre de cas d’ingestion accidentelle par des enfants ;
– augmentation du nombre d’accidents de la route liés au cannabis.
La preuve est désormais établie que l’on meurt du cannabis, ce n’est donc pas une drogue douce.
Compte tenu de toutes ces informations issues de publications scientifiques et médicales, la légalisation du cannabis serait la pire des solutions à adopter pour lutter dans notre pays contre ce fléau destructeur.
A l’heure où l’on mène campagne contre le tabagisme, la légalisation de l’usage du cannabis serait irresponsable. En revanche, il apparaît indispensable d’intensifier la lutte contre le trafic et de multiplier les actions de prévention et d’information, notamment à l’attention de la jeunesse.
Source : Communiqué 9 mai 2016 Académie nationale de Pharmacie - Auteur Nicole Priollaud * Adopté par le Conseil le 25 avril 2016
Rédigé par : Lome | 22 février 2017 à 12:06
@ Lome
Il faut repeter encore et encore que legaliser le cannabis n'en augmentera le nombre de consommateurs que de facon tres marginale, puisque tous ceux qui le souhaitent peuvent en trouver tres facilement.
Les risques d'accidents de la route que vous pointez existent deja, de toutes facons, ca ne changera pas grand-chose.
Faut-il le repeter encore, l'ecrasante majorite des fumeurs de cannabis ne passe pas aux drogues plus dures. Pour votre information, le nombre d'heroinomanes au Portugal a ete divise par deux depuis la legalisation de toutes les drogues depuis 2002. Les effectifs de police liberes par la legalisation pourront justement se concentrer sur d'autres drogues plus dangereuses.
Quant aux neurones, pas plus que l'alcool, voire moins, encore une idee recue repandue par les medecins stipendies par le lobby pharmaceutique !
Je comprends les preventions culturelles contre ce projet mais elles ne devraient pas resister a un examen lucide et objectif des faits.
@ Alex paulista
Je ne crois pas qu'il y ait un risque de narcotourisme, franchement. D'abord parce qu'Amsterdam sera toujours la, ensuite parce que nombre de pays europeens ont soit deja legalise (Portugal, Republique tcheque, Espagne) soit tolerent largement (Allemagne) la detention de drogues. S'il faut attendre que tout le monde s'y mette, on n'y viendra jamais et on restera dans l'insatisfaisante situation actuelle, ou une loi inadaptee n'est plus appliquee depuis belle lurette.
Rédigé par : Tomas | 22 février 2017 à 10:18
En passant...
Revenu universel et haschich. Du blé et de l'herbe. C'est ce que je donnais à mon troupeau. Il ne manque plus que la boucle à l'oreille ou la puce RFID comme déjà sur les chevaux.
Ne cherchez pas, c'est ça la gauche mondialiste voulue par les imbéciles heureux. Les nouveaux opiums du peuple.
Je vous laisse, j'ai du travail. L'esprit d'entreprise et de réalisation à ma modeste échelle me libère plus sûrement. Mais c'est un concept totalement étranger à la gauche en général d'où leur omniprésence dans la fonction publique. 480 feuilles de paye est souvent le seul bilan de leur vie professionnelle. Voire de leur vie tout court.
Rédigé par : hameau dans les nuages | 22 février 2017 à 08:51
@ Herman Kerhost | 21 février 2017 à 11:49
J'ai toujours été favorable au revenu universel. Sur la légalisation du haschich, je n'y suis pas opposé par principe mais je pense que cela aura des conséquences négatives si cela ne se fait pas à l'échelle européenne.
Parce que nombre de gens pas forcément intéressants ne viendront en France que pour zoner et fumer, comme nombre d'idiots vont à Amsterdam pour s'enfermer et fumer, sans même voir cette ville magnifique. Idem pour les salles de shoot qui sont un progrès pour les drogués locaux mais attirent des drogués de plus loin et sont un enfer pour les riverains.
Mais bon, ceci étant posé, peut-être que d'autres pays suivraient la France.
En tout cas, on peut être pour ou contre mais ce n'est pas "insensé".
Rédigé par : Alex paulista | 22 février 2017 à 05:33
Le revenu universel... disons alors le revenu d'assistanat universel... que la France serait alors la seule à pratiquer dans cette superbe UE...
Quant à la légalisation du cannabis... rien de tel pour multiplier les morts et blessés sur la route et les passages piétons (sans parler des délits de fuite)... tout en orientant les dealers actuels vers d'autres bizness plus durs encore !
Et je mets de côté le fait que cela détruit aussi les neurones, tout le monde le sait : non messieurs, tout cela n'est pas très responsable (assistanat universel) et même criminel pour les braves et honnêtes gens déjà victimes d'une telle mesure pour le cannabis.
Rédigé par : Lome | 21 février 2017 à 19:04
D'habitude, je vomis aux propos tenus par Tomas. Je dois reconnaître que son billet du 20/02 à 10h36 sur le cannabis est infiniment sensé et fort raisonnable.
L'usage du cannabis à des fins thérapeutiques est bloqué par beaucoup de médecins pusillanimes et par aveuglement sectaire.
L'usage du tabac et de l'alcool - en vente libre - est cent fois plus nocif et coûte beaucoup plus cher.
C'est le seul point d'accord que j'ai avec la gauche filandreuse et abominable.
Rédigé par : Mitsahne | 21 février 2017 à 17:29
@ Noblejoué | 20 février 2017 à 21:01
"N'oublions pas d'encourager les agriculteurs français. L'industrie française. Pour les emplois. Pour créer un goût français à terme aussi raffiné que dans le vin et de même que le goût s'élève concernant la bière, le chocolat, tout, enfin."
Eureka vous avez trouvez le moyen d’accroître notablement notre offre en produits agroalimentaires français de qualité, et donc de doper nos exportations en ce domaine.
Du cannabis 100 % français, de sa production à sa transformation-conditionnement, naturellement certifié bio, faisant appel aux meilleurs plants et modes de cultures-transformations inspirés de nos grands crus. Le must en matière de « pétard », la french touch qui fera un tabac chez tous les adeptes de la « fumette » ! Cannabis hollandais et marocain ne seront plus que de médiocres produits low cost.
Rédigé par : Trekker | 21 février 2017 à 17:08
@Alex paulista
"Le revenu universel et la légalisation du haschich sont loin d'être irréalisables ou insensés."
Je vois, cher Alex, que vous avez évolué sur ces questions. Intéressant...
Rédigé par : Herman Kerhost | 21 février 2017 à 11:49
@caroff
Vous avez résumé ma pensée sur le personnage ! Ajoutons cependant que son hommage, moelleux et appuyé, à Taubira est la goutte d'eau en trop-plein... Qu'en pensez-vous cher monsieur Bilger ?
Mais rendons-lui, à lui ce frondeur, cette force d'avoir mis le PS à sa botte... Allez, au pied les Camba et autres NVB... sauf Manuel Valls peut-être (le Catalan a encore un peu de fierté dans cette bulle sociale) !
Rédigé par : Lome | 21 février 2017 à 10:37
Pour voter pour un candidat, j'ai besoin d'adhérer à ses idées, mais j'ai aussi besoin de me rassurer en me disant que cinq années durant, le futur président va envahir nos écrans et nos ondes.
Dès lors il m'importe que son ton de voix ne soit pas déplaisant et qu'il ait une tête qui me revienne...
Et bien, je dois confesser qu'Hamon ne coche aucune des cases, ses propositions me paraissent toutes idiotes et ses déclarations sur l'islam dans les banlieues font froid dans le dos : il devrait discuter avec ces fins connaisseurs de la vie quotidienne en pays musulman que sont Kamel Daoud ou Boualem Sansal !
Enfin, sa voix sourde et légèrement éraillée me hérisse et ses oreilles décollées me donnent envie de les lui tirer !!
Comme dirait Mélenchon : dégage !!
Rédigé par : caroff | 21 février 2017 à 08:26
Le revenu universel et la légalisation du haschich sont loin d'être irréalisables ou insensés.
Le problème c'est la politique économique totalement inepte et archaïque qui va avec.
Rédigé par : Alex paulista | 21 février 2017 à 03:06
@ Trekker
Va pour les bureaux de tabac alors, même si je me disais que restreindre les points de vente légaux aux cités touchées par le deal permettrait d'y assurer une activité économique légale et une certaine mixité sociale grâce à la venue de la clientèle fortunée des grandes villes. Mais il est effectivement assez difficile de mettre ça en place sans retomber dans des zones grises d'illégalité. Quant à l'herbe hollandaise forte de culture, mon Dieu, est-ce si grave ? Dans la mesure où elle n'entraîne pas d'addiction forte et où sa consommation ne provoque pas de trouble à l'ordre public...
Quant à la reconversion, il paraît ("Le Parisien", bien informé sur ces trafics, est ma source) que la piétaille du deal, les guetteurs, font ce métier en moyenne deux ans avant de se ranger et passer à autre chose. Il faut dire que c'est un métier assez fastidieux, surtout en hiver, même si on reçoit sa dose d'adrénaline régulièrement. Je ne sais pas ce qu'il en est des vendeurs ou des "nourrices" qui stockent la marchandise, quant aux têtes de réseau bien sûr que j'ai du mal à imaginer qu'ils ne trafiquent pas autre chose. Mais par exemple, les effectifs mobilisés par les stupéfiants pourraient être redéployés sur le trafic d'armes, autrement plus dangereux pour la collectivité ; l'objectif n'était pas de déplacer l'illégalité ailleurs, évidemment.
Rédigé par : Tomas | 20 février 2017 à 23:14
Hamon a raison pour le revenu universel inconditionné et la drogue. Mais le pauvre a tort d'avoir raison trop tôt*, c'est fatal. Je n'en voterai pas moins pour lui.
On ne peut pas se plaindre du manque d'idées et du ressentiment des politiciens et ne pas en appuyer un indemne de cela.
Dans le cadre de cette campagne et pour prendre date, notre hôte devrait interroger Hamon.
* Et je crois ne pas avoir rallié quelques pointures en économie favorable au revenu de vie inconditionné.
Enfin, au pouvoir, il n'aura aucun mal à les attirer. Hors du pouvoir, on est ignoré, sur le trône, courtisé. Il a posé les fondations, vulgarisé l'idée. Reste à faire le reste... S'il avait trop potassé ses chiffres, remarquez, on aurait oublié l'idée. Il est dur de faire passer une idée dans la tête des gens, puis de la rendre concrète, et quelle responsabilité ! Il y a eu des expérimentations, mais à ma connaissance, pas à l'échelle d'une nation.
@ vamonos
"C'est dangereux de se droguer, alors je vais légaliser."
Ca veut dire qu'une activité a d'autant plus besoin d'être encadrée, donc reconnue, que dangereuse : plus quelque chose est dangereux plus cela doit être contrôlé donc vu donc légal, l'illégal étant dans l'ombre.
Où opérer ? En pleine lumière. Comment escalader les montagnes, en se cachant, sans règlement ? Non, avec des règlements encadrant cette activité dangereuse. De même la conduite automobile, soumise à permis, code de la route, assurance.
A moins d'interdire tout danger... Plus une activité est dangereuse, plus elle a besoin de cadre légal.
Hamon a tort de ne pas décomposer sa pensée pour des gens qui ne comprennent pas ce que j'ai essayé de montrer. Il faut dire qu'on induit les gens en erreur en leur faisant croire qu'on peut tout interdire ! Formule magique, j'interdis, et tout va bien.
Mais on doit opérer, circuler, défier le vide et explorer ce qui peut passer par la drogue. Les besoins humains qui ne vont pas contre la liberté des autres n'ont pas à être interdits, et ne le peuvent pas, en fait.
Ce qu'on fait, d'habitude, c'est faire prendre un chemin plus compliqué à ces instincts.
Alors, le drogué en paie le prix, persécuté. Mais que serait le monde sans hors caste à piétiner ?
Un parallèle, le sexe.
Parce que c'est une activité dangereuse, il faut... informer. Certes, bien des choses qui ne nuisent pas à la liberté des autres sont légales.
Le problème est un reste de prohibition morale qui pousse les sexuels dans l'ombre, et à par exemple ne pas se protéger, ce qui les condamne aux maladies sexuellement transmissibles.
@ Trekker
Vous avez raison de dire que le mieux serait que les tabacs distribuent la drogue. Et puis, on doit bien ça aux buralistes avec tout ce qu'on leur fait subir question tabac !
N'oublions pas d'encourager les agriculteurs français. L'industrie française. Pour les emplois. Pour créer un goût français à terme aussi raffiné que dans le vin et de même que le goût s'élève concernant la bière, le chocolat, tout, enfin.
Rédigé par : Noblejoué | 20 février 2017 à 21:01
@ Tomas | 20 février 2017 à 16:20
"Bureaux de tabac ou coffee-shops comme en Hollande, c'est un détail, le débat est ouvert…"
C’est loin d’être un détail ! Entre donner le monopole de la distribution à un réseau d’honorables détaillants existant, ne dépendant pas que d’un seul produit pour vivre et des coffee-shops à créer, la différence est loin d’être anodine, car immanquablement ces futurs coffre-shops seront en grande partie contrôlés par les réseaux de dealers : en Hollande c’est déjà le cas pour une bonne partie !
"...la concentration de THC, même s'il paraît que sont désormais disponibles sur le marché des herbes hollandaises très fortes, mais il est assez difficile d'en trouver en France…"
Il est loin d’être aussi difficile que vous l’affirmez de trouver en France du cannabis hollandais avec un taux de THC trois voire quatre fois supérieure à votre moyenne : produit quasi scientifiquement sous serre, avec des plants sélections. D’ailleurs en cas de légalisation il faudrait prohiber totalement ce type de produit, et là c’est quasi mission impossible si on opte pour une distribution par des coffee-shops !
Les coffee-shops sous forme associative/coopérative, c’est une vieille lune qui plaît beaucoup à tous les bobos et gauchistes attardés : distribution autogérée et non capitalistique, du moins en théorie. Tellement facile d’en prendre de fait le contrôle, autant les concéder aux actuels dealers. Ils ne manqueront de commercialiser clandestinement en leur sein des produits hollandais à fort taux de THC.
"Le problème est celui de la transition : que va-t-il se passer dans les quartiers nord de Marseille, en Seine-Saint-Denis ou a Tourcoing quand le filon de la vente illégale sera tari ? Des centaines, voire des milliers de jeunes perdront leur emploi (un guetteur est rémunéré dans les 100/200 euros par jour, et un point de deal emploie entre cinq et dix guetteurs)"
Ne vous inquiétez pas pour leur reconversion ; ce qui est certain elle ne se fera pas aux travers d’activités licites ! Quand on a goûté très jeune à l’argent facile et rapide, il est fort rare de se contenter d’un revenu nettement plus modeste. Cette racaille, guetteur pour petits grossistes, se reconvertira sans problème : trafic d’armes, recel, proxénétisme, etc. Les frontières entre le trafic de stupéfiants et ces autres activités délictuelles sont loin d’être étanches, même à ce jour.
Rédigé par : Trekker | 20 février 2017 à 19:12
Plus je lis les commentaires, plus je me dis que ce blog a remplacé le scrabble du troisième âge, le Loto, le patchwork, le bridge, tellement il devient envahi.
J'y contribue. Après tout je suis comme Fillon, les autres le font bien, pourquoi pas moi.
Les interventions pertinentes deviennent de la drague à deux balles pour certains intervenants, bref cela perd de sa substance. Le propos de certain est enrobé de miel et derrière ces couches, une vacuité rarement rencontrée depuis de nombreuses années.
"...que vous écrivez bien, que c'est beau, un poème, une ode à la langue française, les mots me manquent pour vous dore toute mon admiration..." Abonnez-vous au Chasseur français !
Entre Bobby Ewing, Hanibal Smith ou Topaze le dragueur, on ne sait plus ce qu'il faut raccrocher à la chronique du jour de Philippe Bilger.
Je reconnais avoir appris beaucoup sur l'exploitation pétrolière et j'en remercie le professeur.
Notre confrère Tomas, lui, fait des commentaires en rapport avec le thème du jour et vous blaguez contre. La vérité vous dérange ?
Rédigé par : stephane | 20 février 2017 à 17:03
Vous ne croyez pas que les appareils veillent ? On ne va pas laisser perdre les retours sur voix des élections législatives, les distributions de % de votes des écolos et communistes sur n'importe quel candidat "éligible". Donc les arrière-cuisines doivent fumer de subtils mélanges aux recettes salées. Car après le risque de perte d'emploi à de nombreux "attachés" il y a toutes les structures qui aident les maires, les conseillers de tous niveaux et leur clientèle qui en dépendent. Donc après l'élection des illusionnistes, il faudra être capable de monter des gouvernements et avoir des majorités. N'est-ce pas cela qui doit inciter au choix des électeurs : être en capacité de gouverner ? Pour Fillon, je pense que d'autant plus pointé sur son profit du système, il en devient un expert et devrait être capable d'en définir les côtés intolérables, il devrait donc en faire part.
Rédigé par : Pierre | 20 février 2017 à 16:33
@ Trekker
Oui, la distribution est facile a mettre en place. Bureaux de tabac ou coffee-shops comme en Hollande, c'est un detail, le debat est ouvert.
Je ne me fais pas tellement de souci pour l'approvisionnement. On peut tres bien faire pousser de l'herbe en France, le climat de nombreuses regions s'y prete, ou mettre en place une filiere bio au Maroc, cela permettra d'ailleurs au pouvoir cherifien de reprendre un peu le controle sur cette region du Rif qui est endemiquement rebelle au pouvoir central. Nos agriculteurs sont en tout cas prets a s'y mettre !
Sur les taux en THC, ceux-ci ne devraient pas etre inferieurs a ce qu'on trouve sur le marche (4 pour cent, c'est la moyenne), pour rejoindre la filiere legale le consommateur doit retrouver un produit de meme qualite que ce qu'il peut trouver dans le secteur illegal. Le probleme de sante publique est plus dans les pesticides et les ajouts a la resine de cannabis, de toutes sortes parait-il, que dans la concentration de THC, meme s'il parait que sont desormais disponibles sur le marche des herbes hollandaises tres fortes, mais il est assez difficile d'en trouver en France.
Le probleme est celui de la transition : que va-t-il se passer dans les quartiers nord de Marseille, en Seine-Saint-Denis ou a Tourcoing quand le filon de la vente illegale sera tari ? Des centaines, voire des milliers de jeunes perdront leur emploi (un guetteur est remunere dans les 100/200 euros par jour, et un point de deal emploie entre cinq et dix guetteurs), autant de revenus perdus pour leur familles. Les banlieues specialisees dans le deal, aujourd'hui relativement sures pour leurs habitants, securite du client oblige, redeviendront dangereuses et isolees, et seront encore plus pauvres. C'est cela a mon avis la principale difficulte, meme s'il ne faut pas exagerer celle-ci, les guetteurs n'effectuant pour la plupart cette occupation que quelques annees avant de se ranger des voitures. Et puis il faut bien des incitations pour travailler a l'ecole et chercher un travail, le deal est vraiment aujourd'hui dans certains endroits la solution de facilite !
Votre parallele avec l'Indochine est bien trouve, meme si l'epoque etait beaucoup plus tolerante en matiere de drogues (et d'alcool, qui se rappelle encore qu'avant 1965 les alcootests et les limites d'alcool dans le sang pour conduire n'existaient pas ?), les premieres interdictions de stupefiants remontant a l'apres-Premiere Guerre mondiale. L'heroine, invention allemande, fut d'abord prescrite... pour lutter contre les dependances a la morphine, a l'epoque massivement utilisee par la chirurgie, et la cocaine, autre invention allemande, se trouvait librement en pharmacie avant 1914.
Il y aurait aussi un livre a ecrire, si ce n'est fait, sur l'usage des drogues dans les guerres, de l'Antiquite a nos jours, l'homme peut-etre pas si violent par nature que ca a toujours eu recours a des fortifiants pour faire la guerre.
Rédigé par : Tomas | 20 février 2017 à 16:20
Ce n'était pas seulement sa personnalité qui superficiellement m'inclinait à la bienveillance mais surtout, plus que son aptitude à la parole, la dialectique fine, non totalitaire, calme avec laquelle il s'efforçait d'aller au bout des interrogations.
Ah, nous reconnaissons bien là Philippe Bilger tel que nous commençons à le connaître, qui préfère suivre un manipulateur dangereux aux arrière-pensées troubles sachant habilement se couler dans une apparence policée et surtout non extrémiste plutôt qu'un prophète clairvoyant et loyal conjurant ses auditeurs avec fougue et force dans un discours d'une franchise brutale exempt de circonlocutions prudentes de ne pas céder aux chants délétères de certaines sirènes...
Rédigé par : Exilé | 20 février 2017 à 15:55
@ vamonos
Peut-etre que prendre des drogues vous apprendrait a reflechir, justement ? Ne serait-ce que pour me donner des arguments fondes contre la legalisation ?
Pour le reste, voici les commentaires que m'inspire votre programme :
- il va falloir se mettre au travail : c'est deja fait, les Francais qui ont un emploi travaillent, demandez aux enseignants, aux agriculteurs, aux infirmieres, aux policiers, aux caissieres de supermarches, aux conducteurs de bus, de train et de metro, aux chauffeurs routiers, et caetera. On a un doute pour certains assistants parlementaires, il est vrai.
- éradiquer le chômage : ben voyons, c'est comme si c'etait fait. Partout en Europe, on a le choix entre etre chomeur ou travailleur pauvre. Le plein-emploi ne reviendra pas, quoi que promettent nos hommes politiques.
- construire des prisons : pourquoi pas si c'est pour assurer de meilleures conditions aux prisonniers dont on voit mal comment ils pourraient s'amender dans les etablissements penitentiaires actuels. Si c'est pour y mettre plus de monde, autant adopter le revenu universel, ca ne coutera pas beaucoup plus cher.
- supprimer les associations subversives : quelle est votre definition ? En democratie, il n'y a pas d'associations subversives, si l'on entend par subversion l'expression d'idees dissonantes par rapport a la majorite.
Rédigé par : Tomas | 20 février 2017 à 15:49
@ Tomas | 20 février 2017 à 10:36
J’entends bien vos arguments, loin d’être tous faux, concernant la légalisation du cannabis, mais vous passez vite sur les aspects pratiques que cela induit.
A / La légalisation de sa distribution est relativement aisée, on peut en la matière s’inspirer de la régie sur l’opium que nous avions mise en place du temps de la colonisation de l’Indochine. Celle-ci n’avait fait que légaliser une pratique ancestrale, n’avait ni accru ni réduit cette pratique, et était en quelque sorte un facteur de paix sociale. En France la distribution du cannabis pourrait aisément être calquée sur celle du tabac, monopole d’Etat assuré par les actuels débits de tabac.
B / Pour être cohérent cela demanderait que sa fabrication et son conditionnement soient faits par des entreprises de type industriel faisant l’objet de contrôles étatiques. Mais se pose le problème d’approvisionnement en cannabis de ces entreprises, afin que les réseaux criminels ne le contrôlent plus :
Production hexagonale d’un coût non prohibitif, cela impliquerait la mise en place d’une filière agricole dédiée ce qui est loin d’être simple. Car elle n’existe actuellement que marginalement-artisanalement, et il semble que notre pays convienne peu à ce type de production.
Production importée de pays tiers, dont le Maroc qui est de fait notre principal fournisseur. Mais cela impliquera de sa part un contrôle drastique de sa production, afin que celle-ci soit conforme au taux de THC autorisé en France : voir ci-dessous.
C / Ce problème de l’approvisionnement et de son contrôle est capital, bien que passé sous silence par tous les promoteurs de la légalisation. Le taux de THC du cannabis pour ne pas avoir des conséquences dommageables en matière de santé, devra être équivalent à celui de la plante cultivée ancestralement. Ce problème est majeur et on ne doit pas l’occulter, car depuis une vingtaine d’années son taux de THC ne cesse de croître sous l'effet des phénomènes suivants : sélection de plants, voire modification génétique de ceux-ci, et mode de culture.
D / Le problème d’approvisionnement du conditionnement d'un cannabis ayant un taux de THC acceptable en terme de santé publique, doit être impérativement et préalablement résolu. Car si cela n’était pas le cas, des réseaux de distribution délictueux fleuriront toujours, ceux-ci proposant alors du cannabis à fort taux de THC et ils auront immanquablement des clients ! Le cannabis légal même si moins cher, ne fera guère recette : en caricaturant ce serait donner de fait le choix au consommateur entre du whisky à 40° illégal et à 18° légal. Au final le problème de la délinquance liée au trafic ne sera pas du tout résolu.
Il me semble que de ces quatre problèmes totalement imbriqués, les politiques proposant la légalisation du cannabis ne se soient guère préoccupés par manque de réflexion sur ces sujets ou par doxa libertaire.
Rédigé par : Trekker | 20 février 2017 à 15:45
Les dégâts neurologiques consécutifs à la prise de drogue sont manifestes et indéniables, il suffit de lire certains commentaires de ce blog. Soyons sérieux ! Il s'agit de choisir un président de la République pour cinq ans. Je ne peux pas faire confiance à un politicien issu du monde universitaire, capable de lancer un slogan du style "C'est dangereux de se droguer, alors je vais légaliser."
Dans deux mois, il va falloir se mettre au travail, éradiquer le chômage, construire des prisons, supprimer les associations subversives. M. Hamon n'est pas prêt pour ça, il préfère boire des bières avec les copains en grignotant des tapas et en écoutant du Marcel Amont.
Rédigé par : vamonos | 20 février 2017 à 15:08
La seule expérience ministérielle d'Hamon, ce sont les 147 jours passés à l'Education nationale. Cela n'a marqué personne.
Depuis l'âge de 19 ans, il travaille au PS ; c'est un pur apparatchik qui ne connaît pas le monde du travail.
Si vous regardez son plan pour l'Education nationale, un domaine où il devrait avoir quelques compétences, vous ne trouverez que des dépenses supplémentaires (plus de profs, des augmentations de salaire, plus de formation, plus de crèches...) mais absolument rien sur les rythmes scolaires, le contenu des programmes, la décentralisation du mammouth. Un plan directement inspiré par les syndicats.
M. Bilger, remettez-vous, vous vous laissez subjuguer par son discours ; jugez-le sur ses actes passés et son programme.
Rédigé par : Paul Duret | 20 février 2017 à 14:37
« Après avoir dû constater que j'étais une sorte de girouette intellectuelle… »
…j’ai été approché par le candidat écologiste : « Monsieur Bilger, à force de tourner, vous pouvez produire, telle une éolienne, de l’électricité : rejoignez-nous ! »
Pour peu que Marine Le Pen déclare qu’elle ne peut s’endormir sans lire une phrase de « La Recherche… » et se réveiller sans Im Abendrot, version Schwarzkopf-Ackermann, on n’a pas fini de jouer les derviches tourneurs…
« Tu me fais tourner la tête
Mon manège à moi c'est toi… »
Rédigé par : sbriglia | 20 février 2017 à 14:25
"Etonnez-moi, Benoît
Coupez-vous les oreilles
Mangez deux ou trois abeilles Benoît
Faites-moi le grand soleil
Faites sonner le réveil étonnez-moi"
(Françoise Hardy, paroles de Modiano)
Rédigé par : Mary Preud'homme | 20 février 2017 à 13:02
J'attends avec gourmandise la prochaine chronique sur Marine Le Pen : après le Chemin de Damas, le chemin de Hommasse ?
Pourvu qu'on n'en arrive pas, dans la déclinaison des monothéismes, au culte d'Hamon-Rat, cher à Akhénaton...
Rédigé par : Jean-Yves BOUCHICOT | 20 février 2017 à 12:58
Hamon a quelques points communs avec Macron, en dehors du fait qu'il a participé au gouvernement socialiste, puis en est sorti en le critiquant avec force : il a un côté jeune, sympathique, consensuel, ouvert, et une rhétorique bien rodée. Les apparatchiks du parti socialiste sont bien formés sur ce plan.
Il a comme Macron une espèce de fraîcheur et même d'innocence, et réussit à faire oublier qu'il faisait partie de l'écurie de Hollande. Il fait débutant, il donne de l'espoir. Lequel, on ne sait pas, avec lui, tout peut arriver, le meilleur comme le pire, à moins qu'il ne fasse une fois parvenu au sommet comme les autres, en permanence obligés de satisfaire leurs frondeurs, et soumis à leur chantage, si minoritaires soient-ils, afin de garder la main.
Je ne ressens aucune animosité envers lui. Ce que je lui reproche, c'est de représenter le PS dans cette lamentable présidentielle. La gauche était ce qu'elle était, mais les personalités qu'elle portait au pouvoir représentaient vraiment une partie de l'électorat, et elles étaient cernables politiquement, ou presque.
Comme le dit Houellebecq, première anomalie, un pays, majoritairement à droite si on ajoute les voix du FN à celles de LR, est gouverné par une idéologie de gauche, en particulier depuis cinq ans. Et maintenant la gauche est représentée à la présidentielle par un bobo parisien certes charmant, avec des costumes chics, mais qui mène campagne sur une chimère plutôt que de s'occuper du sort des salariés et des chômeurs à l'heure de la mondialisation. Il a peu de chances d'arriver au pouvoir, puisque l'union ne se fera pas à gauche, mais ce qui me paraît clair, c'est que Mélenchon est plus représentatif des classes laborieuses que Hamon, dont l'élection brouille les cartes et ajoute à la confusion des genres.
La perplexité des électeurs, une offre éparpillée, et le formatage de prestations télévisées débitées à toute allure, donnent aux primaires des résultats surprenants. Magie du verbe et de l'image, au fond Macron a raison, la politique c'est de la magie.
Rédigé par : Lucile | 20 février 2017 à 12:28
"je dois beaucoup au candidat socialiste"
"m'a plongé, avec Benoît Hamon, dans un malaise voluptueux"
"d'être séduit, presque convaincu"
"personnalité qui superficiellement m'inclinait à la bienveillance"
*Je dois - *malaise voluptueux - *séduit - *bienveillance - ...
Le texte mérite un sous-titre qui pourrait être "Plaisir d'Hamon" car il est probable que lui aussi "ne durera qu'un moment !".
La vue de cet homme et le son de sa voix me donnent un sentiment de malveillance ou, plus précisément, comme disent les Britanniques : "He gives me the creeps".
Injuste peut-être ? Je juge une personne par son aspect, puis par sa voix, ensuite son attitude et enfin par son discours, avec Hamon je ne parviens pas à atteindre la dernière phase.
Rédigé par : Claude Luçon | 20 février 2017 à 12:06
Le socialisme sectaire du "à chacun selon ses besoins" et non du "à chacun selon son mérite", non merci. Nous n'avons pas besoin en France d'une politique d'un autre âge mais d'une politique résolument en accord avec notre temps et avec notre environnement.
Rédigé par : Jabiru | 20 février 2017 à 12:01
Je crois me souvenir que votre plus grande admiration littéraire, dans le domaine français, est Proust.
Aujourd'hui, votre page est furieusement proustienne !
Que de raffinements, que de méandres, que d'introspection !
De quoi désorienter bien des lecteurs superficiels et légers.
Je suis trop familier de l'auteur de la "Recherche" pour être désorienté.
Je vais être laconique et sans doute injuste : M.Hamon me déplaît, à tous égards.
Rédigé par : Patrice Charoulet | 20 février 2017 à 11:07
"Je me suis senti capable d'estimer infiniment risquée et incongrue sa position sur le cannabis."
Sur quelle base s'il vous plait ? Autant sur le revenu universel meme si je trouve l'idee sympathique, je peux difficilement argumenter en sa faveur vu l'etat des finances publiques, autant sur ce sujet c'est facile :
Au plan sanitaire, le cannabis n'est pas une drogue tres dangereuse pour la sante. Comme le tabac auquel elle est souvent melangee, elle degrade les voies respiratoires, et contient des elements cancerigenes, ceci etant je mets au defi quiconque de prouver que le cannabis a lui tout seul a ete la cause d'un deces, puisqu'il est quasi systematiquement associe au tabac. Cette drogue n'est pas addictive, des millions d'anciens usagers peuvent en temoigner.
Elle peut jouer un role de declencheur de maladies psychiatriques, mais c'est le cas de tous les autres psyschotropes, alcool y compris. Et elle doit etre proscrite chez les moins de 18 ans, comme l'alcool, car elle peut alors provoquer des dommages irremediables sur le cerveau. Mais chez l'adulte, son usage ne pose aucun probleme de sante publique majeur, d'autant plus que les usagers sont deja souvent des fumeurs de tabac, drogue tout a fait legale, elle.
Le cannabis rend paresseux et introverti, mais n'est jamais facteur de violence comme peut l'etre l'alcool. De toutes facons si cette drogue etait absolument nocive on le saurait vu les statistiques des usagers (700 000 usagers quotidiens par jour d'apres les estimations).
Car c'est bien le probleme et la raison pour laquelle MM. Hamon et Melenchon plaident pour la legalisation du cannabis : cette drogue est deja d'un usage massif dans notre pays, tous milieux et toutes regions confondus. Son interdiction n'aboutit qu'a familiariser une part non negligeable de la population avec le monde de l'illegalite et du crime, rien de plus. Et elle entretient des trafics dans les banlieues qui demotivent les jeunes a chercher leur voie autrement.
Les premieres etudes disponibles depuis la legalisation du cannabis recreatif dans 14 Etats americains montrent par ailleurs une nette diminution de la consommation de tranquillisants dans ces Etats. Au detriment des comptes des grandes compagnies pharmaceutiques certes, mais a l'avantage de ceux de la securite sociale et des mutuelles de sante.
On raconte souvent que legaliser le cannabis occasionnerait un plus grand nombre de passage a des drogues plus dures. Faux, archi-faux, la plupart des usagers du cannabis en restent la et ceux passant a des drogues plus dures (qu'on pourrait d'ailleurs aussi legaliser au nom de la liberte de faire ce qu'on veut de son corps, comme avant 1914, mais chaque chose en son temps) y seraient passes de toutes facons.
Il serait interessant egalement de chiffrer le cout de la lutte contre le cannabis. Dans le cadre de celle-ci ont lieu 90 000 gardes a vue par an, qui pour la plupart ne donnent aucun resultat. Quel est le cout de toutes ces heures de travail, quel est le cout de toutes ces patrouilles de police inutiles dans les cites a deal ? Et quelle est la part du cannabis dans la corruption de la police ? Les affaires de la BAC de Marseille en 2013 et celle de la BAC de Stains l'annee d'apres vous disent-elles quelque chose ?
En legalisant, on pourrait financer la prevention (ce qu'on ne fait pas car par definition, on ne fait pas de prevention d'un produit interdit, tel est le credo assez juste de Melenchon sur le sujet) et on rendrait paradoxalement le produit moins accessible aux mineurs : les dealers de cours d'immeuble ne demandent pas l'age des clients, contrairement aux buralistes.
On peut donc trouver incongrue la proposition de M. Hamon de legaliser le cannabis car la France a d'autres problemes plus fondamentaux que celui-ci, j'en suis d'accord. Mais risquee, surement pas. La France est deja completement droguee au cannabis, la legalisation n'entrainerait pas une hausse de la consommation massive. La mesure est de pure justice : on a le droit de s'alcooliser alors que les dangers de cette boisson sont connus depuis longtemps, et on ne pourrait pas fumer pour se detendre ?
Tout plaide objectivement pour que nous le fassions, et pour une fois qu'il y a une mesure de gauche qui est bonne pour les finances publiques et pour l'emploi, on s'en prive.
Etre oppose a la legalisation du cannabis, c'est etre betement conservateur, pardonnez-moi, car il n'y a aucun argument serieux en faveur de son interdiction. Je ne vois que l'argument moral : l'Etat ne devrait pas autoriser un produit nocif, pour le balayer d'un revers de main, car l'Etat autorise la vente d'alcool et de de tabac. Qui penserait serieusement a interdire l'alcool dans notre pays, ou l'oenologie a quasiment statut de science ? Les psychotropes sont la bequille de l'ame humaine et les interdire, c'est favoriser l'essor du crime organise partout dans le monde.
Rédigé par : Tomas | 20 février 2017 à 10:36
Le besoin de faire respirer la République consisterait donc à tuer le père. Ce pur produit de Solférino a symboliquement poignardé dans le dos la gauche de gouvernement. Il n'est pas très difficile de vendre du rêve et de se faire élire pour virer ceux qui ont exercé les responsabilités et se sont confrontés au réel.
Une urbanité trompeuse.
Rédigé par : jack | 20 février 2017 à 10:31
"Je ne l'aurais pas regretté si cette propension à fuir le sommaire de l'engagement tranché au bénéfice d'une politesse constituant l'intelligence, apparemment sans étiquette, comme seul vecteur du dialogue, n'avait pas été trop fréquente chez moi.
Cette tendance ne diminuait qu'à partir du moment où au lieu d'avoir une parole familière et de partage, une tonalité intimement aussi démocratique que celle qu'on rêvait d'instiller dans l'exercice du pouvoir et des responsabilités, la personnalité présente s'abandonnait au péremptoire, au clivage et à une contradiction qui méprisait la pensée de l'autre plus qu'elle ne s'appuyait sur elle."
Voilà bien une expression digne de l'Institut de la parole !!
Vous ne pourriez certes pas convaincre avec ces mots, car nous voudrions vous demander : où, exactement voulez-vous en venir ?
Il demeure que l'impression est que vous aimeriez, dans dans cette course qui n'est pas celle d'Ascot, découvrir sur quel cheval miser, et qu'en réalité vous n'avez trouvé qu'un chapeau... C'est un début ! Je dirais que le chapeau et grand mais les oreilles pourront le retenir, pourvu qu'il n'y ait pas de vent...
Rédigé par : duvent | 20 février 2017 à 09:57
Bonjour,
Mon chemin d'Hamon !
Benoît Hamon, c’est le frondeur frondé. A peine débarqué du gouvernement il n’a cessé de contrer les décisions de celui-ci.
Aujourd’hui il se trouve face à un autre frondeur, un coriace celui-là, J-L Mélenchon qui réclame des têtes de ministres comme préalable à un accord.
BH a bien compris qu’un allié comme celui-là est encore pire à gérer qu’un adversaire bien identifié. Il n’a donc d’autre solution que de chercher une alliance avec les écologistes et les communistes qui ne représentent qu’une faible poignée de voix, 4 à 6% tout au plus, alors que JLM lui, pèse entre 10 et 12% des voix.
Le seul recours de BH pour parvenir au second tour est donc de trouver un arrangement à l’amiable avec ceux qu’il n’a cessé de combattre depuis qu’il a quitté le gouvernement à savoir les hollandistes et vallsistes.
Là il ne s’agit plus du chemin de Hamon mais plutôt de celui de Canossa.
Rédigé par : Achille | 20 février 2017 à 08:52
"Juppé, s'expliquant trop peu et abusant d'une forme de tiédeur puisqu'il répugnait à nous faire don des richesses infinies de son for intérieur"
Avoir tant soutenu M. Juppé et maintenant qu'il est à terre lui envoyer des flèches...
Rédigé par : Charles | 20 février 2017 à 08:50
"La vérité ne se trouve-t-elle pas dans la multitude de ces interventions qui, aussi contrastées qu'elles soient, autorisent le citoyen à faire une union nationale à sa mesure, à se constituer, dans et par son esprit, une maison commune et à accepter son intuition qu'il y a du vrai partout ?"
Cher Philippe-Saint Paul, vous seriez-vous converti à la synthèse hollandaise ?
Rédigé par : Marc GHINSBERG | 20 février 2017 à 08:04