Encore un billet sur lui !
Je vais finir par me demander si Eric Dupond-Moretti ne représente pas le lien entre mon monde d'hier que je ne regrette pas et celui d'aujourd'hui qui me comble. Comme il est partout, je le croise, je le rencontre au propre rarement, au figuré souvent.
Mon rapport est étrange avec lui. Il l'était quand j'étais magistrat, il l'est encore davantage depuis que je ne le suis plus. Comme si j'étais plus libre pour appréhender sa personnalité et exprimer mon sentiment. Il n'est jamais simple d'avoir un ami avec lequel on est en désaccord sur presque tout et qui vous agace, au fond, en même temps qu'on l'estime, paradoxalement pour les mêmes motifs.
Celui qui demeure un remarquable avocat me fascine, depuis quelques mois, par le cours d'une destinée qui s'abandonne à une pluralité d'expériences et de représentations ne négligeant pas le judiciaire mais le mêlant à une médiatisation people aussi bien que politique. Il est devenu, comme on dit aujourd'hui, incontournable sur tous les sujets, même ceux qu'il maîtrise, et sa plus récente mue l'a conduit à être acteur dans un film de Claude Lelouch. Il y joue un président de cour d'assises follement amoureux d'une prostituée. C'est évidemment une situation qu'on rencontre tous les jours !
Mais je dois l'avouer : si je me prends à être si critique à l'égard de cette dilapidation recherchée de ses dons et talents divers, peut-être est-ce dû à la frustration sourde de le voir si surabondant et réaliser un rêve de plénitude que mes limites m'ont toujours interdit ?
Il n'empêche que, questionné sur le film et sur son rôle, il répond sérieusement - c'est la force de ces intelligences que d'instiller de la pensée même au sein du divertissement - qu'être avocat peut être un avantage pour jouer la comédie.
Il vaut la peine de citer intégralement son propos : "Beaucoup de mes confrères nient la théâtralité d'un procès. Je revendique le côté acteur de l'avocat. On déclame dans une salle, on porte un costume, sans oublier la sonnerie pour annoncer l'entrée des protagonistes comme au théâtre. Il faut maîtriser une certaine technique oratoire et surtout savoir partager une émotion. Mais il existe une différence de taille : quand je plaide, je n'ai pas droit à une deuxième prise. Et puis on évolue dans une réalité très sérieuse : la liberté d'un homme est en jeu" (JDD).
Eric Dupond-Moretti nous parle moins de la cour d'assises que de lui-même et par sa réplique nous donne une clé très éclairante sur son comportement à l'audience.
Pour la cour d'assises, j'ai souvent entendu en effet, de la part de personnes étrangères à la chose judiciaire, que la justice était du théâtre alors qu'elle ne l'est absolument pas, pas plus d'ailleurs qu'elle n'est du cinéma.
Ce qui s'y déroule, ce qu'on voit, ce qu'on entend, ce qui s'agite et se meut, les idées, les doutes, les émotions, les colères, les indignations en son sein, sont le comble, au contraire, de l'authenticité et la parole n'y est convaincante, quel que le soit le rôle de celui qui en use, qu'à condition de l'alourdir de sincérité, de la lester de vérité et de l'offrir aux autres comme un moyen irremplaçable de se retrouver dans le maquis de la réalité criminelle.
J'admets que l'artifice, la comédie peuvent être, pour certains, une tentation et qu'en y succombant, ils fuient la tension du débat et de l'élucidation pour se reposer dans la convention. Je ne nierai pas - ce serait absurde - que pour quelques-uns, magistrats et/ou avocats, la posture se substitue à la nature, le personnage à la personne et le rôle à la spontanéité de la vie.
Pour celui qui a observé cette dénaturation, surtout quand il est acharné, se défiant de soi et du narcissisme que peut engendrer une mission capitale, à rester lui-même sans fard, cette théâtralisation de soi est insupportable et on s'en console à peine en sachant qu'elle sera dévastatrice pour un jury.
Rien n'est plus éloigné du climat éprouvant et digne d'une cour d'assises que le ludique qui vulgairement cherche à se glisser dans les interstices de la gravité, dans les marges de la tragédie. Il y a des avocats petits, médiocres qui se rengorgent et ne cessent de se comporter comme s'ils étaient plus importants que la vérité à chercher au bout du crime en se pavanant face à des citoyens considérés moins comme des jurés que comme des spectateurs, des admirateurs.
Eric Dupond-Moretti est aux antipodes d'une si piètre vanité.
Parce qu'en validant la relation de la comédie avec la défense, il ne cherche pas à nous faire croire que la première affecterait la seconde. A mon sens il est le comédien de lui-même. Il ne joue qu'avec sa partition.
Sa nature, avec l'excès, l'outrance, le caractère totalement débridé que j'ai connu et qu'il se permet, le fait sortir des sentiers battus, des chemins tranquilles et mesurés d'une attitude judiciaire qui pour être respectable, ne ferait pas de son acteur une personnalité qui provoquerait, intimiderait, bousculerait avec cette unique visée : être perçue comme singulière, se distancier du commun des avocats, dépasser par l'affirmation de soi, de son verbe, de sa manière d'être, de son talent, de sa liberté sauvage - pas du tout civilisée en effet, jouant sur le fait qu'elle jouit de se vivre comme illimitée contre les obligatoires retenues de beaucoup - la piétaille de ses confrères qu'il ne défend, par corporatisme, que dans les émissions où les magistrats, pour lui, sont coupables, forcément coupables.
En même temps il n'offre plus la moindre once d'imprévisibilité tant son atypisme aujourd'hui est codé, figé et structuré. Président de cour d'assises, pour rire, amoureux d'une prostituée comme défenseur à tout crin d'un accusé évidemment innocent, il donne à voir la richesse de sa palette mais les tonalités de celle-ci sont homogènes. Toujours les mêmes couleurs.
Pour terminer, un étonnement. L'avocat ne serait pas comédien, et la cour d'assises du théâtre, seulement parce que le premier n'aurait pas droit à une deuxième prise et que la liberté de son client serait l'enjeu du débat pour la seconde.
On ne se refait pas. Si j'avais eu à battre en brèche cette image fausse, choquante de théâtralisation, je l'aurais contredite par l'omniprésence ostensible, étouffante, presque inhumaine du crime et de ses dévastations, par la douleur des victimes en vie, par le souvenir des victimes disparues, par les consolations et les rigueurs de la justice. Par la dureté trop vraie de ce monde.
Parce que la justice n'est pas du cinéma !
A lire dans Valeurs actuelles :
"La charge de Nicolas Sarkozy contre “l’ingérence du pouvoir médiatique” dans la justice"
Respect notre cher ex-président, voilà qui, normalement, devrait clouer le bec pour un bon moment aux mauvaises langues qui vous prétendaient, traîtreusement, ravi des déboires de votre ex-premier ministre, que vous avez au contraire toujours et sans ambiguïté soutenu sans réserve, ce dont nous n'avions jamais douté vous connaissant.
Rédigé par : Mary Preud'homme | 28 mars 2017 à 18:57
A lire dans Mediapart : le quotidien de la justice correctionnelle. Loin du théâtre feutré des assises. Et ce n'est pas l'exception : c'est l'ordinaire.
https://www.mediapart.fr/journal/france/160317/surprise-en-plein-derapage-la-justice-censure-france-culture?page_article=1
Rédigé par : Jean-Yves BOUCHICOT | 17 mars 2017 à 10:46
@ Clafoutis | 16 mars 2017 à 11:35
Ah ! Pardon ! Je n'avais pas fait la connexion sur la géothermie.
Quant à vamonos, je ne suis pas son avocat, souvenez-vous, il a aussi travaillé dans l'exploration pétrolière, il l'avait écrit en me répondant, vous pouvez peut-être en déduire que sa remarque était ironique, du moins c'est comme cela que je l'avais interprétée.
Comment en sommes-nous arrivés à la géothermie en parlant de Carlos ?
Rédigé par : Claude Luçon | 16 mars 2017 à 19:28
@ Claude Luçon @ Clafoutis | 15 mars 2017 à 11:49
"Comme quoi vous ne lisez pas tout ce que j'écris, ou le lisez mal."
"J'ai écrit ici il y a quelque temps qu'au lieu de se concentrer sur les éoliennes, ce qu'on regrettera un jour, on ferait mieux, précisément, de se concentrer sur la géothermie et l'exploitation de cette ressource renouvelable que nous fournit la planète. Quand on a passé beaucoup de temps à faire des trous dans la lithosphère on a découvert qu'il faisait chaud à l'intérieur de la planète au point de produire de la vapeur comme tout vulgaire réacteur nucléaire.
Rédigé par : Claude Luçon | 15 mars 2017 à 23:52 "
....................
"...Vu de ma fenêtre et derrière mon clavier, je pense que le forage d'un volcan en plein Paris en vue de récupérer l'énergie géothermique n'est pas envisageable.
Rédigé par : vamonos | 15 mars 2017 à 13:44"
Erreur : c'est bien parce que j'avais en mémoire votre allusion à la géothermie que je souhaitais vous brancher sur ce sujet. Et ce pourrait être utile à vamonos qui semble légèrement égaré...
Rédigé par : Clafoutis | 16 mars 2017 à 11:35
@ Clafoutis | 15 mars 2017 à 11:49
Comme quoi vous ne lisez pas tout ce que j'écris, ou le lisez mal.
Je parlais des morts et des blessés et de Carlos, pas de moi ou des rives de la Seine.
Je parlais de la sentence que méritait Carlos en appuyant sur celle que lui souhaitait vamonos, qui lui aussi parlait de morts, blessés et Carlos, pas de lui-même.
Donc vous bossiez à 300 mètres de l'attentat en 1974, il y a 43 ans ?
Racontez-nous cela, vous avez eu peur ?
J'aimerais partager le sentiment avec vous, j'avais 13 ans sous les bombes anglo-américaines qui visaient le centre ferroviaire des Aubrais et tombaient sur Orléans, les bombes n'étaient pas encore intelligentes, et j'ai eu sacrément peur. Mais vous êtes sans doute plus courageux que moi ce qui explique pourquoi vous utilisez un pseudonyme.
J'ai écrit ici il y a quelque temps qu'au lieu de se concentrer sur les éoliennes, ce qu'on regrettera un jour, on ferait mieux, précisément, de se concentrer sur la géothermie et l'exploitation de cette ressource renouvelable que nous fournit la planète. Quand on a passé beaucoup de temps à faire des trous dans la lithosphère on a découvert qu'il faisait chaud à l'intérieur de la planète au point de produire de la vapeur comme tout vulgaire réacteur nucléaire.
Rédigé par : Claude Luçon | 15 mars 2017 à 23:52
"Comme il est partout, je le croise, je le rencontre au propre rarement, au figuré souvent.
Mon rapport est étrange avec lui."
Un double ? Savoir si lui aussi a cette sensation de proximité-distance ? Mais justement, dans ce genre de rapport, il est difficile de s'approcher, et je présume impossible de poser ce genre de questions.
Rédigé par : Noblejoué | 15 mars 2017 à 21:59
@Clafoutis
"À ce sujet, que pensez-vous de la géothermie, source de chaleur inépuisable, également répartie, ou presque, sur la planète, peu polluante, peu coûteuse (?), et dont personne ne parle, pas même les écolos ?"
Vu de ma fenêtre et derrière mon clavier, je pense que le forage d'un volcan en plein Paris en vue de récupérer l'énergie géothermique n'est pas envisageable. Cette solution ne satisfairait pas un écologiste qui ne pédale pas sur son vélocipède propulsé par l'énergie d'une batterie fabriquée en Chine et rechargée avec de l'électricité nucléaire.
Rédigé par : vamonos | 15 mars 2017 à 13:44
@Claude Luçon | 14 mars 2017 à 15:20
"L'important serait donc de quel côté de la Seine, droit ou gauche, il y a eu deux morts et trente-quatre blessés en 1974 ?"
Ben oui, quand vous bossez à 300 m de là !
Évidemment, vu du Nigeria ou du Qatar, on ne fait pas trop la différence : il faudrait avoir la vision d'un aigle pour distinguer depuis Lagos ou Doha le drugstore Saint-Germain du drugstore Champs-Élysées. Et vous n'êtes pas un aigle, pas même un faucon. Quant à la vue, je veux dire.
Et ne vous énervez pas sur les pseudos : totalement inutile.
Tenez, je préfère quand vous racontez votre vie aux quatre coins de la planète, en chercheur d'or noir, là où il n'y a ni drugstore, ni galerie marchande, ni supermarché, tel Charles Vanel ou Yves Montand (rêvant sur le ticket de métro permettant d'aller de George V à Saint-Germain-des-Prés, avec changement au Châtelet) et errant dans Piedras la tropicale.
À ce sujet, que pensez-vous de la géothermie, source de chaleur inépuisable, également répartie, ou presque, sur la planète, peu polluante, peu coûteuse (?), et dont personne ne parle, pas même les écolos ?
Mais pas de fake news SVP.
Rédigé par : Clafoutis | 15 mars 2017 à 11:49
La Justice comme institution a un côté théâtral. Ainsi, des gens non concernés par les affaires assistent aux débats. On peut apprécier la vie qui est spectacle autant que le spectacle vivant, la scène judiciaire trouve donc son public.
Tant mieux, moins pour désennuyer les gens que pour le fonctionnement de la justice.
Puisque la publicité n'en est pas que virtuelle, les risques d'abus sont moins grands.
Rédigé par : Noblejoué | 14 mars 2017 à 21:56
@ Catherine JACOB
"« Je veux aussi prendre garde à ne pas galvauder ma parole. » dit-il encore. Il faudrait lui expliquer ce qu’est un pseudonyme. Quant à moi, quand j’explique les choses de mon domaine en rapport avec les billets ou en réponse à leurs commentaires, je n’ai pas du tout l’impression de galvauder quoi que ce soit. De quelle hauteur croit-il donc que son auguste propos pourrait descendre jusqu’à nous ?"
Merci pour vos interventions.
@ Ellen
"Le monde judiciaire n'est pas celui auquel vous croyez"
Comment savoir ce que les gens croient ? Plus, souvent, le savent-ils eux-mêmes ? Ainsi, quand on aime, on croit à la personne ou l'institution aimée, en l'occurrence la Justice, mais la croyance va avec le doute.
En fait, notre hôte veut probablement que l'institution soit meilleure que quand elle a condamné son père. Il veut sans doute tout autant faire honneur à son père en luttant pour cette cause.
Avec tout ça, la foi doit être très porteuse, le doute torturant, mais il ne doit pas s'y arrêter.
Eh oui, il y a des gens qui parlent des pères en voulant tout leur subordonner, et d'autres qui luttent pour leur père, la justice et autres causes honorables.
Rédigé par : Noblejoué | 14 mars 2017 à 21:49
« ...sa plus récente mue l'a conduit à être acteur dans un film de Claude Lelouch. Il y joue un président de cour d'assises follement amoureux d'une prostituée. C'est évidemment une situation qu'on rencontre tous les jours ! »
Peut-être pas en ce qui concerne les magistrats du siège, mais en ce qui concerne les fonctionnaires de la brigade des mœurs, ils semblent avoir déjà inspiré maints téléfilms et pas seulement en tant que passés de l’autre côté, celui des souteneurs, comme on dit.
Cela se comprend.
D’une part ils sont au fait du tragique de la situation et ne méprisent peut-être pas ces personnes autant que le public qui n’a pas recours à leurs services peut le faire. Du coup, à force d’en fréquenter et d’avoir envie de les aider plus concrètement, une chose en entraînant une autre, les voici pris eux aussi sans compter que la connaissance de ces milieux par un témoin direct peut avoir son utilité.
Néanmoins la situation ne manque pas de sel, si je puis dire. Je crois que le film doit sortir en salle demain 15 mars.
« Je n’ai pas de blog, je ne donne pas mon avis, comme ceux qui sont persuadés que les gens attendent chaque semaine ce qu’ils ont à dire à tel ou tel propos. » lâche Me Dupond-Moretti à la Voix du Nord qui cherche à l’interviewé à propos de son rôle dans le film « Chacun sa vie ».
Dommage qu’il veuille ignorer que la blogosphère est aussi une forme de vie en société et que ça fait du bien, sans compter que, davantage que les ‘brèves de comptoir’, ça participe utilement du lien social que de donner publiquement son avis, même si cela suppose une autocensure minimale.
« Je veux aussi prendre garde à ne pas galvauder ma parole. » dit-il encore. Il faudrait lui expliquer ce qu’est un pseudonyme. Quant à moi, quand j’explique les choses de mon domaine en rapport avec les billets ou en réponse à leurs commentaires, je n’ai pas du tout l’impression de galvauder quoi que ce soit. De quelle hauteur croit-il donc que son auguste propos pourrait descendre jusqu’à nous ?
« Je pense toujours en avocat. Quand je ne pense pas en avocat, c’est que j’ai de mauvaises pensées… » confie-t-il encore. Il me semble pourtant que dans l’intérêt du rôle, il lui faille penser en président de cour d’assises et que c’est justement là tout l’intérêt de la prestation du personnage, avocat au civil, et je dirais même plus, lorsqu’il lui prête de mauvaises pensées.
« Je joue le rôle d’un président d’assises. Un président humain, qui n’a peut-être pas tout compris à la vie, et qui prend une leçon de vie par une « petite pute » » explique EDM.
Ah que voici le côté réellement romantique de l’affaire, couplé avec le côté Diogène qui s’exprime par :
« J’ai aimé le rôle pour ce qu’il y avait à jouer : la force que donne la fonction et l’humilité d’un homme qui cherche. »
« Je trouve insupportable celui qui sait. » termine-t-il.
Ah, savoir qu’on ne sait rien…
rappellera la philosophie sans avoir l’impression de se compromettre dans la répétition, ni de faire un mauvais usage des maximes des sages, autrement dit de les « galvauder », lorsque le contexte et textuel et de la finesse des commentateurs s’y prête…
Rédigé par : Catherine JACOB | 14 mars 2017 à 17:59
On peut être con autant qu'on est bon.
De ce que disent les premiers à l'avoir vu, EDM serait plutôt convaincant dans ce film de Lelouch.
Rédigé par : Alex paulista | 14 mars 2017 à 16:22
@ Clafoutis | 14 mars 2017 à 11:12
Extrait de Wikipédia :
LE MONDE | 13.03.2017 à 06h46 • Mis à jour le 13.03.2017 à 08h58 |
"Le 15 septembre 1974, une grenade lancée dans cette galerie marchande parisienne avait fait deux morts et trente-quatre blessés."
L'important serait donc de quel côté de la Seine, droit ou gauche, il y a eu deux morts et trente-quatre blessés en 1974 ?
En somme, on doit juger Carlos sur le lieu, par sur les victimes, probablement dans le cadre du nouveau plan de nettoyage de Paris à cause du sang qui pourrait toujours être là à salir les pavés depuis 42 ans.
Vous raisonnez suivant ce qui suit :
Extrait de Larousse : Clafoutis
**mélange de pâte et de fruits notamment de cerises**.
Avec un pseudonyme pareil pas étonnant que vous soyez pinailleur, il y a de quoi être confus sur quels fruits choisir en plus des cerises.
Si vous mélangez pâte et fruits puis-je mélanger rive gauche et rive droite ?
"Si l'évaluation des réserves pétrolières est faite avec la même rigueur, tout est à craindre."
Rassurez-vous, dans un forage d'exploration pétrolière il n'y a pas de rives, ni à gauche, ni à droite, pas plus qu'il n'y a de drugstores et de galeries marchandes. C'est un trou plus ou moins profond fait avec un trépan et des tiges de forage, pas des grenades.
Par contre la boue de forage est du genre clafoutis, c'est un mélange plus ou moins pâteux.
Ah ! Pardon ! Précision : c'est une suspension colloïdale, pas de la boue, mais toujours du genre clafoutis.
Rédigé par : Claude Luçon | 14 mars 2017 à 15:20
@Clafoutis
"Heureusement, vous n'êtes ni témoin, ni enquêteur, ni procureur, ni avocat - il sortirait libre du tribunal, le Carlos de malheur !"
Le champion de la tarte aux cerises est en train de provoquer M. Hollande qui cherche un moyen de finir son quinquennat en apothéose. Une petite grâce présidentielle partielle qui ne mange pas de pain pourrait rapporter des voix d'extrême gauche au fils illégitime qu'il a eu avec son pire ennemi la finance.
Rédigé par : vamonos | 14 mars 2017 à 13:12
"@ vamonos | 13 mars 2017 à 16:17
"Il y a plus de quarante ans, le 15 septembre 1974, Ilich Ramires Sanchez, dit Carlos, avait lancé une grenade dans une galerie marchande des Champs-Elysées."
...mieux vaut lancer des grenades dans un supermarché que de donner un travail à son épouse."
Rédigé par : Claude Luçon | 13 mars 2017 à 21:21
Généalogie d'une "fake news" :
- on passe d'une rive à l'autre : du boulevard Saint-Germain aux Champs-Élysées
- on passe d'un drugstore à une galerie marchande
- laquelle se transforme en supermarché !
Et vous voudriez que l'on coupe la tête des gens sur la base de telles "informations" ? Heureusement, vous n'êtes ni témoin, ni enquêteur, ni procureur, ni avocat - il sortirait libre du tribunal, le Carlos de malheur !
Si l'évaluation des réserves pétrolières est faite avec la même rigueur, tout est à craindre.
Rédigé par : Clafoutis | 14 mars 2017 à 11:12
@ Catherine JACOB
Intéressant ! Aristophane avait quelques préconisations en matière de procédure !
EDM, comédien, avocat, écrivain, conférencier, EDM le couteau suisse ?
Certains avocats d'affaires doivent se dire qu'il serait utile sans doute de cesser de se pencher sur les textes, et de choisir de courir les salons et autres amusements afin qu'un peu de lumière viennent les éclairer...
Dans ce cas les législateurs devront accabler le magistrats interprètes de la Loi, et le quidam se satisfaire d'un comique troupier connu et reconnu pour ses compétences de stentor... Il me semble pourtant qu'il existe une différence considérable entre un Démosthène et un Dupond-Moretti, qui n'est pas encore Corax !
Rédigé par : duvent | 14 mars 2017 à 10:24
En France, les peines de même nature ne sont pas cumulables conformément à l'article 132-3 du Code Pénal. En cas de condamnations multiples, la peine la plus forte est appliquée.
Illich surnommé Carlos purge déjà une peine de réclusion à perpétuité, assortie d'une peine de sûreté. Il est incarcéré en France depuis le 15 août 1994. Il a passé plus de 22 ans derrière les barreaux. Ainsi, celui qui fut le terroriste le plus recherché du monde est à présent libérable.
Il est temps de faire un nouveau procès et de le condamner à une nouvelle peine de réclusion à perpétuité assortie d'une peine de sûreté supérieure à 22 ans.
Rédigé par : vamonos | 14 mars 2017 à 10:13
@ genau
"Dans le magistrat, il y a plusieurs facettes, selon la discipline exercée. Tout le monde parle de justice pénale qui est ridiculement petite au regard de la justice civile, sociale, économique où on a autre chose à faire que du théâtre. Je me souviens d'un avocat, pénaliste convenable parce que rageur et virulent, qui était une nullité au plan civil."
J'ai connu pour mon malheur un juge en correctionnelle ayant pris en main le dossier de la succession familiale. Effarant au point que nous pauvres plaideurs dans le ruisseau (pour rester correct) et peu au fait des arcanes judiciaires lui avons fait, suite à son jugement, un courrier circonstancié en double au tribunal et à son domicile privé pour lui montrer ses erreurs factuelles, jurisprudence à l'appui. Il n'a pas tellement apprécié ni notre avocat non plus car il n'était pas au courant de notre démarche.
En appel il a fallu demander la collégialité pour échapper à un autre réputé pour sa légèreté.
Mais quoi faire d'autre, nous avions l'impression d'être embarqués dans un bateau sans pilote dans une mer déchaînée alors que le cap au départ était facilement joignable. La traversée fut longue, très longue. Je n'oublie pas d'allumer un cierge devant l'autel de la Cour de cassation, notre bonne Mère.
Son adresse disparue en suivant des "pages blanches". Symptomatique.
Rédigé par : hameau dans les nuages | 14 mars 2017 à 10:07
Non, bien sûr que non, la justice ne devrait pas être du cinéma... Mais qu'en est-il sur le terrain ? Que font les magistrats pour être compris, perçus en tant que détenteurs d'une mission sérieuse, digne et fondamentale ? Que font les pouvoirs publics pour y contribuer, perdant de vue qu'en piétinant les plates-bandes du pouvoir judiciaire, ils salissent les leurs...?
L'affaire d'Outreau, le "mur des cons", les "affaires" récentes concernant F.Fillon... ne sont perçus par le commun des mortels que comme un spectacle désastreux révélateur d'un cinéma médiocre et d'un théâtre surréaliste ! Voilà l'image de la (J)ustice d'aujourd'hui !
Rédigé par : Gerald Bachasson | 14 mars 2017 à 07:32
Cher Philippe,
Quand une personne atteint une certaine consécration, celle-ci ne doit pas oublier qu'elle se retrouve entourée de plus de jaloux et de requins qui n'attendent que sa chute, que de véritables amis.
Souhaitons que cela ne soit pas le cas.
françoise et karell Semtob
Rédigé par : semtob | 14 mars 2017 à 00:02
Dupond-Moretti est sur toutes les estrades. Ses clients peuvent se poser des questions : est-ce que cet avocat aura du temps à me consacrer ? Est-il parfois au travail dans son cabinet ?
Rédigé par : jack | 13 mars 2017 à 22:14
@ Panoramix | 13 mars 2017 à 17:36
"Maintenant que Judas-Macron est en lice pour les présidentielles, je rêve... que je lui coupe le kiki !"
Impossible, il n'en a pas.
@ vamonos | 13 mars 2017 à 16:17
"Il y a plus de quarante ans, le 15 septembre 1974, Ilich Ramires Sanchez, dit Carlos, avait lancé une grenade dans une galerie marchande des Champs-Elysées.
Aujourd'hui, le procès de cette très regrettable affaire vient de s'ouvrir. J'espère que Carlos va encore prendre très cher comme disent les jeunes."
Nous pourrions peut-être rappeler à nos magistrats que la peine de mort existait toujours en 1974. Il y a bien une vieille guillotine qui doit traîner quelque part. Il y en avait une au Caveau des Oubliettes.
Si on peut remonter 36 ans pour parler des "méfaits" de Fillon, on pourrait remonter 7 ans de plus pour les crimes de Carlos, même si ses grenades ne coûtaient rien au contribuable français.
Panoramix veut couper le kiki de Macron, nous pourrions peut-être couper la tête de Carlos qui le mérite largement. Ce nouveau jugement, bien tardif, se doit d'être fait dans les conditions légales de 1974.
La preuve est faite, mieux vaut lancer des grenades dans un supermarché que de donner un travail à son épouse.
On pourrait peut être interchanger les magistrats entre PNF et cour d'assises ?
Rédigé par : Claude Luçon | 13 mars 2017 à 21:21
A moment donné... que soi.
Rédigé par : Giuseppe | 13 mars 2017 à 20:48
@Panoramix | 13 mars 2017 à 17:36
Sans compter qu’on va en avoir deux pour le prix d’un, puisqu’il a présenté Brigitte comme celle avec laquelle il faudra compter à ses côtés, donc en tant qu’une first lady à l’américaine style Michelle Obama (et non à la Melania Trump…), qui plus est, en opposition à Penelope Fillon cette Brigitte dont la retraite les fait vivre depuis que les cinq millions d’euros se sont envolés.
Rédigé par : Catherine JACOB | 13 mars 2017 à 20:31
@vamonos | 13 mars 2017 à 16:17
"Carlos avait lancé une grenade dans une galerie marchande des Champs-Elysées."
...sauf que c'était Boulevard Saint-Germain.
Entre la citation de Mitterrand attribuée à Hollande, le prétendu financement du Canard par la CGT via Presstalis et les prêts reçus à déclarer ou non dans la "feuille d'impôts" du bénéficiaire, l'attention se relâche on dirait !
Rédigé par : Clafoutis | 13 mars 2017 à 20:18
« Beaucoup de mes confrères nient la théâtralité d'un procès. Je revendique le côté acteur de l'avocat. »
Ce que le procès et la pièce de théâtre peuvent avoir essentiellement de commun, c’est je pense la catharsis ? du grec « κάθαρσις » qui signifie « séparation du bon d’avec le mauvais ».
Pour Aristote, c’est un moyen d’épurer et de convertir les passions en autre chose par les moyens de la représentation artistique : en assistant à une tragédie ou en recourant aux « mélodies qui transportent l'âme hors d'elle-même », le spectateur se libère de ses émotions et éprouve « un allègement accompagné de plaisir ».
La psychanalyse en donne cette définition : « La Katharsis est l’action correspondant à « nettoyer, purifier, purger ».
Il a d’abord le sens religieux de « purification », il renvoie en particulier au rituel d’expulsion pratiqué à Athènes la veille des Thargélies. (...) La Katharsis lie la purification à la séparation et à la purge, tant dans le domaine religieux, politique que médical. »
En un sens le procès à la vertu purgative de l’hellébore noire, herbe aux fous, pied de griffon, pied de lion, patte d’ours. Ceci étant dit sans préjuger de la dénomination qui convient le mieux à Me Dupond-Moretti tant en avocat, qu’en président.
Selon la légende, lorsque le bétail paraissait empoisonné, il fallait lui percer l'oreille et y glisser un fragment de racine de rose de Noël et, de même que le procès est censé ramener un équilibre, l'animal était rétabli en 24 heures.
Rédigé par : Catherine JACOB | 13 mars 2017 à 18:44
@ Patrice Charoulet | 13 mars 2017 à 15:19
"Je signale, en passant, qu'un certain nombre d'avocats et d'avocates sans causes crèvent de faim, à Paris et en province, et "mendient" à cor et à cri des commissions d'office, en harcelant le bâtonnier."
Notre système fabrique trop d'avocats et il y a trop d'équivalences... la conséquence c'est que de nombreux "mendient" et n'ont probablement rien à faire dans ce métier. De plus nous offrons aussi des équivalences à nos envahisseurs... mais chut !
Ce qui est certain c'est que Judas-Macron va résoudre le problème comme pour les bus et les taxis !
Rédigé par : agecanonix | 13 mars 2017 à 18:35
"La justice n'est pas du cinéma !" Mais la vie elle-même n'est-elle pas finalement du cinéma ? La question ne vaut-elle pas d'être posée ?
Le vocabulaire semble d'ailleurs lui-même accréditer cette thèse.
Nous côtoyons des personnes qui JOUENT les séducteurs, d'autres qui selon un SCENARIO habituel font leur jogging à la même heure, d'autres encore qui n'hésitent pas à vous faire une SCENE pour le moindre motif futile.
Et puis il y a celles qui pendant une campagne électorale occupent le devant de la SCENE mais qui, par quelque coup de THEATRE, finissent par céder le bon ROLE a un autre candidat qui, dans un geste THEATRAL, cherche à galvaniser son auditoire.
Et pendant ce temps-là, de manière anodine, d'autres vivent un DRAME durant lequel ils voient défiler le FILM de leur vie avant que de quitter la SCENE.
Alors, réalité ou fiction ?
Rédigé par : Michel Deluré | 13 mars 2017 à 18:26
@ Catherine JACOB | 13 mars 2017 à 13:06
Maintenant que Judas-Macron est en lice pour les présidentielles, je rêve, quand je vais couper mon gui, avec ma serpe d'or, que je lui coupe le kiki !
Quelle catastrophe pour notre pays que ce type-là !
Rédigé par : Panoramix | 13 mars 2017 à 17:36
La justice n'est pas du cinéma, admettons. Ce qui se passe dans les salles d'audience ressemble parfois furieusement à des pièces de théatre avec moult rebondissements et même des canapés ou des armoires pour abriter les amours contrariés.
Il y a plus de quarante ans, le 15 septembre 1974, Ilich Ramires Sanchez, dit Carlos, avait lancé une grenade dans une galerie marchande des Champs-Elysées.
Aujourd'hui, le procès de cette très regrettable affaire vient de s'ouvrir.
Carlos est vieux, déjà condamné à plusieurs reprises à des peines très lourdes, il va comparaître devant un jury populaire et il est défendu par son épouse Isabelle Coutant-Peyre.
Catholique, elle a épousé Carlos sous le rite musulman, sans se convertir et pas de manière civile puisqu'il me semble qu'elle est toujours mariée avec le père de ses trois enfants.
Tout cela est rocambolesque mais surtout très glauque.
J'espère que Carlos va encore prendre très cher comme disent les jeunes.
Rédigé par : vamonos | 13 mars 2017 à 16:17
Dans le magistrat, il y a plusieurs facettes, selon la discipline exercée. Tout le monde parle de justice pénale qui est ridiculement petite au regard de la justice civile, sociale, économique où on a autre chose à faire que du théâtre. Je me souviens d'un avocat, pénaliste convenable parce que rageur et virulent, qui était une nullité au plan civil. C'était un cadeau de l'avoir en face, car, à part la gesticulation ou les airs farouches, il ne servait à rien. Et pourtant, quand on le voit aujourd'hui.......
Je me souviens d'une audience où un avocat, réputé pour sa causticité et son manque d'indulgence vis-à-vis des magistrats, en tant que personnes physiques et organes publics, dit au Président, au terme de son instruction à l'audience dans une affaire financière : "Après votre analyse, je ne vois rien à retrancher, rien à ajouter" et plaidant technique. Un grand moment.
Me Dupond-Moretti m'incite à conter le propos de Me Garçon, à propos, en 1945, de la libération du sous-préfet de Chateaubriant, Lecornu, accusé d'avoir communiqué la liste de personnes qui furent lors fusillées par les Allemands. Tout le monde est d'accord : le dossier est vide. Mais le procureur général hésite à donner son accord, car il voudrait avoir l'accord des communistes alors que tout le monde sait que Lecornu a eu un comportement héroïque et a aidé, lui, la Résistance et non l'URSS. Indignation de Me Garçon, je cite : "Ainsi au lieu de prendre une décision simplement honnête le PG envisage de faire courir à un innocent le risque de la comparution devant un jury de forcenés et d'abrutis."
Et, évoquant le risque de condamnation dans cette éventualité, le PR, interlocuteur de Me Garçon, conclut: "[si on le condamne] au moins, on sera couvert."
Plus tard, Garçon croise à la 13° le PR de Niort qui avait dénoncé Raymond Gendrot aux Allemands, pour ne pas risquer d'être compromis, toujours en place et brillant parquetier. Gendrot, père de 6 enfants a été fusillé, pour détention d'armes, étrangère à un fait de résistance.
Même si l'affaire était tortueuse, elle permet, comme la première de s'interroger. Sur quoi ? Allez savoir.
Il est souhaitable qu'on s'interroge sur les acteurs de la justice civile, lieu géométrique des grands avocats, des experts de la vie domestique et non des stéthoscopes de la pathologie sociale.
Rédigé par : genau | 13 mars 2017 à 15:43
Je n'arrive plus à vous suivre. Vous dites : "la justice n'est pas du cinéma", moi je vous dis que si, c'est quand ça l'arrange. M. Philippe Bilger, si votre père avait eu à son époque un avocat comme Eric Dupond-Moretti, il n'aurait jamais été condamné à de la prison et à dix ans de travaux forcés pour n'avoir rien fait de répréhensible et d'illégal en Alsace, en ces temps où les Allemands tenaient les Français sous leurs bottes. Le monde judiciaire n'est pas celui auquel vous croyez, sinon vous n'auriez jamais publié votre bouquin : "Et si on jugeait les juges ?". Dans chaque corps de métiers, il y a ceux qui font bien leur boulot, et ceux qui courbent l'échine parce qu'ils ont la trouille.
Rédigé par : Ellen | 13 mars 2017 à 15:29
J'ai eu la chance d'entendre plaider EDM, deux fois seulement dans ma vie.
Vous vingt ou trente fois ?
Les murs des deux prétoires en tremblent encore. EDM dit notamment : "On déclame dans une salle (d'audience)". C'est, heureusement, vrai dans son cas. L'avocat général en fut marginalisé, dans les deux procès.
Pour un certain nombre d'autres confrères ou consoeurs, parfois, on ânonne, on bredouille, on murmure, on sous-plaide, pitoyablement. Pour d'autres, on sonne faux et on histrionne sans fruit. J'ose même dire que certains avocats originaires de pays étrangers baragouinent leurs plaidoiries et sont un désastre pour leurs malheureux clients impécunieux.
Je signale, en passant, qu'un certain nombre d'avocats et d'avocates sans causes crèvent de faim, à Paris et en province, et "mendient" à cor et à cri des commissions d'office, en harcelant le bâtonnier.
Rédigé par : Patrice Charoulet | 13 mars 2017 à 15:19
Eric Dupond-Moretti vaut-il vraiment toute cette attention ?
Il la cherche, c'est certain ! Mais devons-nous la lui donner ?
Parlons plutôt de James Stewart pour l'acteur et de Jacques Vergès pour l'avocat.
Et disons à ED-M de se raser proprement et de se présenter un peu moins débraillé, il représente une noble corporation.
Rédigé par : Claude Luçon | 13 mars 2017 à 14:59
La justice n'est peut-être pas du cinéma mais elle est néanmoins un sujet d'inspiration inépuisable pour nombre de réalisateurs du grand écran.
Quant au petit...
En vingt ans rien moins que 82 séries TV ayant pour thématique : avocat / juge / procès /police/ justice.
Ce qu'un public naïf bien loin des réalités de ces différents métiers prend pour argent comptant.
Rédigé par : Mary Preud'homme | 13 mars 2017 à 14:11
« La justice n'est pas du cinéma ! »
La politique non plus, et pourtant à considérer la dernière prestation sur TF1 d’un Emmanuel Macron complètement allumé, au discours émaillé d’expressions et/ou de structures obsolètes qui sentent la scène ou encore la comédie française, on en douterait.
Ceci dit, simple phase maniaque peut-être ?
Rédigé par : Catherine JACOB | 13 mars 2017 à 13:06
@Jean-Yves BOUCHICOT
Des libertins au XIIIe siècle ?! Ils auraient risqué leur vie !
Rédigé par : isa | 13 mars 2017 à 12:43
"Ce qui s'y déroule, ce qu'on voit, ce qu'on entend, ce qui s'agite et se meut, les idées, les doutes, les émotions, les colères, les indignations en son sein, sont le comble, au contraire, de l'authenticité...", écrivez-vous, Philippe, pour opposer la vérité judiciaire à la fiction théâtrale.
C'est ne pas très bien saisir, me semble-t-il, ce qu'est le théâtre. Qui pourrait soutenir, pour ne prendre que cet exemple, que dans les pièces de Racine ou de Marivaux les "idées, les colères, les indignations" n'atteignent pas à une vérité, une authenticité au moins égale à celle de la vraie vie, et notamment de la vie judiciaire ?
Où trouvez-vous plus d'authenticité dans le rituel d'un procès que dans une pièce de théâtre qui touche au plus profond des sentiments et de la destinée humaine ?
Au reste, il me semble que Dupond-Moretti enfonce une porte ouverte.
Il est évident, en effet, qu'un procès est théâtral, comme un cours, d'ailleurs, ou une conférence ou tout autre rencontre entre un acteur et un public.
Dans un procès il y a le décor, les costumes, les rôles, celui de l'avocat et des autres, les textes ; on s'adresse à l'esprit et au cœur ; il y a une intrigue, des rebondissements, des coups de théâtre et un dénouement. La théâtralité d'un procès est évidente ; elle est loin, pour autant, d'être artificielle et vaine.
Rédigé par : Frank THOMAS | 13 mars 2017 à 11:53
Aux assises de la Savoie, à Chambéry, un hiver neigeux...
http://zupimages.net/up/17/11/1z6c.jpg
Rédigé par : sbriglia | 13 mars 2017 à 11:22
EDR sera un grand acteur le jour où, en sortant du Palais, il se prendra pour Marilyn...
http://zupimages.net/up/17/11/3sw3.jpg
Rédigé par : sbriglia | 13 mars 2017 à 11:08
"...un président de cour d'assises follement amoureux d'une prostituée. C'est évidemment une situation qu'on rencontre tous les jours !"
Ce genre de situation n'est probablement pas courant, mais j'ai connu le frère jumeau de ce juge révoqué, car trop proche des prostituées et que tout le monde a vu dans l'émission de Mireille Dumas.
http://www.liberation.fr/portrait/1998/11/20/philippe-le-friant-50-ans-juge-revoque-car-trop-proche-des-prostituees-il-est-en-greve-de-la-faim-po_251472
Rédigé par : Choubidou75 | 13 mars 2017 à 10:47
Je me permettrai d'ajouter à l'adresse des cinéphiles la remarque suivante : observez comment Alfred Hitchcock et Orson Welles filment les procès et les représentations théâtrales : ils filment le théâtre comme un tribunal et le tribunal comme un théâtre. Entre "La Dame de Shangaï" ou tout est organisé pour cela, et la vente aux enchères de "La Mort aux trousses", où Cary Grant perturbe le mécanisme, qu'est-ce qui est le plus théâtral ?
Osons un critère : chaque fois que la parole est vectorisée à sens unique par les regards, la fascination, la peur du gendarme ou de l'enfer, il y a Théâtre, c'est-à-dire confiscation spatiale et mentale de la parole imprévue, dissonante, au profit d'un discours univoque et pyramidal.
L'exception, en France au XIIIe siècle, vient des libertins éclairés, qui inventent le Théâtre de Salon, circulaire, contradictoire, non-officiel et improvisé.
Boris Vian, au début de l'Ecume des jours, hésite à emmener Chloé à la Patinoire Molitor ou au "Députodrome" : peut-on être plus clair ?
Rédigé par : Jean-Yves BOUCHICOT | 13 mars 2017 à 10:42
Votre fascination pour les personnages troubles comme Dupond-Moretti, cher P. Bilger, me laisse pantois. A moins que du côté de Freud ? Peut-être !
Dans l'émission de Zemmour et Naulleau du 8 février 2017, il faut avoir vu et entendu (sans se pincer) le degré zéro de l'analyse politique de Dupond-Moretti avec en prime - à un bref moment - une bassesse contre Zemmour qui en dit long sur ce personnage.
@Tipaza
Oser comparer Dupond-Moretti au grand John Wayne ! Vous me faites de la peine ! L'antithèse totale !
Cordialement
Rédigé par : boureau | 13 mars 2017 à 10:35
Le comédien joue un rôle en épousant les traits du personnage accentués sur le masque.
Jouer à paraître ce qu'on n'est pas a toujours été jugé infâme, et il a fallu l'intervention de Robespierre en 1789 pour que les comédiens aient le droit de vote.
Pire encore, l'acteur joue le rôle en étant le personnage, il ne paraît pas seulement, il est.
Dans le divin Moyen Âge et son exemplaire justice ecclésiastique, l'avocat n'avait pas pour fonction de tromper le juge autant que possible, mais de dire la bonne foi des parties tant dans le pire il y a toujours une part de bonne foi, aussi infime soit-elle. Par exemple, les voleurs agissent souvent au prétexte de le faire pour les enfants - vrai ou pas, ils s'en convainquent souvent, parce qu'ils ne pouvaient faire autrement, etc.
Dans ses interventions sur les plateaux, Eric Dupond-Moretti laisse voir un être essentiellement vulgaire pour se laisser emporter par ses émotions, à la la limite du fou furieux qui se contient.
Comédien, ou acteur ? Nous dirons, acteur au point de se laisser envahir par la part de bonne foi de son client, et tenter de convaincre ainsi les jurés qu'il n'y avait que de la bonne foi.
Le talent de l'escroc est de se croire de bonne foi au moment où il escroque, comme la femme est souvent de bonne foi lorsqu'elle ment.
Pour juger si là est le bon avocat, il faudrait d'abord s'entendre sur les fondements de notre justice ; et là, il y a d'autant plus de travail que l'on veut éviter le débat philosophique avec des notions pénales dont l'origine remonte au salut de l'âme.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 13 mars 2017 à 10:17
"Parce que la justice n'est pas du cinéma !"
Eueueuh... aujourd'hui avec l"affaire" Fillon ça y ressemble un peu. Dommage que ce ne soit pas Lelouch le metteur en scène de cette comédie dramatique.
Au moins dans "Tout ça… pour ça !" l'avocat Luchini chantait sa plaidoirie :-D
Rédigé par : breizmabro | 13 mars 2017 à 09:48
« La justice n'est pas du cinéma ! »
Mais bien sûr que c’est du cinéma, si le mot vous dérange, disons que c’est de l’audiovisuel, c’est plus technique comme appellation et ça fait plus branché et plus riche, mais l’idée reste la même, et elle n’est pas péjorative du tout.
Tout métier qui a pour finalité de convaincre, de transmettre une information comporte un part importante de spectacle, théâtre, cinéma, commedia dell'arte, on peut l’appeler comme on veut.
Il n’y a que le mime qui ne passe pas la rampe, encore que le mime Marceau nous ait donné de beaux spectacles, mais c’est un autre sujet.
Il ne suffit pas qu’une cause soit juste, il faut qu’elle le paraisse, que les participants le croient, et là, la part de spectacle est souvent déterminante, et c’est la force d'E. D-M de l’avoir compris, et il n’est pas le seul. Il faut dire que son physique l’a beaucoup aidé dans cette compréhension. Comme disait Audiard : « Quand les types de 130 kg disent certaines choses les types de 60 kg les écoutent. »
La forme est importante et compte autant que le fond, et s’agissant d’E.D-M on peut dire que le gabarit est aussi déterminant, sans oublier la voix. Le ramage et le plumage, ce bon Monsieur de La Fontaine l’avait déjà dit.
Il en est de même dans d’autres disciplines : L’enseignement, avez-vous essayé de tenir un amphi de cent jeunes fauves prêts à dévorer le dompteur ? Cinéma, dialogues, gestuelle et mise en scène sur l’estrade impératifs.
Et la politique ! Imaginez E. Macron en E. D-M, on ne ferait même pas un premier tour, il serait élu par acclamations dès sa première sortie.
Quoique je n’en suis pas si sûr, ramage et plumage vont de pair et la force, pour le moment, de Macron c’est précisément d’être l’anti E. D-M au physique comme à la voix.
Mais tout cela vous le savez, sinon pourquoi avoir créé un Institut de la parole ?
Où le bât blesse, c’est lorsque le spectacle l’emporte sur le message et devient la norme, le spectacle pour le spectacle, mais cela aussi vous le savez.
Vive donc le cinéma, sauf celui d'Ingmar Bergman où il n’y a ni spectacle, ni dialogues ou si peu que pas.
En écrivant, il me vient brusquement une idée, Eric Dupond-Moretti est au spectacle des prétoires ce que John Wayne est aux westerns, un incontournable justicier, vainqueur de tous les méchants.
Rédigé par : Tipaza | 13 mars 2017 à 08:48
L'audience publique est un spectacle, au même titre que la messe : vectorisation des regards, ritualisation, cérémonial, parole imprévue interdite, hiérarchisation.
Je ne dirai rien des costumes, par charité. Elle dit trop l'infantilisme de ceux qui confondent "être sérieux" et "se prendre au sérieux".
Voltaire disait "Pour avoir quelque autorité sur les hommes, il faut être distingué d'eux. C'est ainsi que les prêtres et les juges ont des bonnets carrés."
Mais un oiseau né en cage est fondé à penser que voler librement est une maladie.
Rédigé par : Jean-Yves BOUCHICOT | 13 mars 2017 à 06:57
"Monsieur Eric Dupond-Moretti nous parle moins de la justice que de lui-même"...
Hélas, le propre de la nature humaine... les grands sages mis à part qui ne sont pas visibles. Le détachement de soi appartient aux esprits élevés. Et votre billet tendrait à prouver que la justice en est dépourvue.
Rédigé par : calamity jane | 13 mars 2017 à 05:11