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09 avril 2017

Commentaires

Robert Marchenoir

@Tipaza | 10 avril 2017 à 07:58

En effet. Il est incompréhensible qu'il fasse systématiquement une faute d'orthographe à son nom. Il tombe sous le sens que ça s'écrit Lucchini.

Tipaza

@ Jérôme Lyothier | 10 avril 2017 à 11:49
« L'éloquence sur la forme fait-elle la pertinence sur le fond ? »

Qu’est-ce que l’éloquence sinon l’art de se faire entendre et comprendre du public que l’on souhaite atteindre.

Dès lors l’éloquence peut prendre mille et une formes.

La forme la plus brève est celle-ci, trois lettres, un symbole et un chiffre, et tout est dit ou presque.
E = mc2

Parmi les formes les plus longues, celle de Fidel Castro en 1998, devant les 595 députés qui venaient de réélire, dans son discours pour vanter les mérites du socialisme, sept heures et quinze minutes sans une seule interruption, et pourtant quand il s'est arrêté il a dit ne pas avoir fait la liste complète de ses mérites.

Vous ne vous en souvenez pas ?
C’est la preuve que l’éloquence disparaît souvent dans des détails sans fond.

Je ne parle pas des discours de Hollande, d’ailleurs il a préféré se taire.

Michel Deluré

@ Jérôme Lyothier 10/04 11:49

Ce que vous appelez "l'éloquence sur la forme" ne fait certainement pas toujours "la pertinence sur le fond", mais les deux ne sont heureusement nullement incompatibles. Et il est tellement plus agréable que "la pertinence sur le fond" se pare de "l'éloquence sur la forme".
Et pourquoi ne pas mettre autant que faire se peut cette forme au service de l'intelligence, ne serait-ce que pour permettre à cette dernière de briller encore plus ?
Et à ce petit jeu, Fabrice Luchini, même s'il force parfois trop le trait mais parce qu'aussi trop médiatisé, réussit à mon avis fort bien.

Jérôme Lyothier

Question d'ordre philosophique, voire métaphysique : l'éloquence sur la forme fait-elle la pertinence sur le fond ? Le fondamental est-il l’intelligence que l'on a ou l'utilisation qu'on en fait ?

Mangin

J'adore Fabrice Luchini...
C'est un exemple pour tout le monde.
Qu'il continue.
Bravo et je l'embrasse.

caroff

Vous avez bien de la chance d'avoir trouvé des places pour le spectacle de Luchini, Philippe Bilger !!
J'avais vu "Tout sur Robert" qui m'avait (nous avait) ravi, mais son dernier spectacle, "Poésie ?", m'a laissé un peu sur ma faim.
Je déplore comme vous que Luchini se complaise parfois dans des vannes de chansonniers ou des imitations, assez drôles, qui semblent trop décalées par rapport à la beauté des textes choisis.

Je crains qu'en dehors de ce qui fait sa marque de fabrique (de Fabrice...), son art de la diction inégalé, il ne s'égare dans un rôle que d'autres occupent volontiers.
Le soir où il se produisait dans "Poésie ?", il a passé plus de temps sur ses apartés politico-humoristiques ou sur les épisodes de sa vie que sur les textes proprement dits.
Bien sûr les spectateurs viennent aussi pour le personnage drolatique mais il ne devrait pas se départir d'un judicieux équilibre entre le bonheur de la récitation et la joie de se raconter !

caroff

@genau
"Ce matin, oh le crétin prétentieux, j'ai rendu vie à un orgue dans une petite église de province, modeste, avec un bourdon et une flûte de rêve."

L'organophile que je suis vous congratule. Vive le roi des instruments (même quand il est modeste de taille).

sylvain

Cher Luchini, comment dit-on LOL en suédois ?

"Nous ne reviendrons plus jamais aux niveaux d'immigration massifs que nous avons connus en 2015. Jamais. Je suis furieux de ce qui s'est passé."
(Premier ministre Stefan Löfven)

Il manque le Na ! à la fin de sa bouderie ; ça lui aurait donné une allure un peu plus pittoresque de cage aux fofolles.

"Nous les accueillons à bras ouverts, nous sommes le pays le plus humaniste au monde, et voilà comment ils nous remercient !! Quelle ingratitude !! Ô mon dieu, Firmin, des sels vite !"

Comme quoi rien de tel qu'une camionnette bombinette pour remettre les neurones en place.

Pour nos gauchouillards islamouillards bien d'chez nous vivrensemblistes padamalgamistes, aucun risque, ils sont immunisés, aucun camion aucune bombe ne les guérira de leurs crétineries habituelles : "c'est la fôôôte aux gros beaufs christianisés frontistes FNistes... NA !"

boureau

@Tipaza 10 avril 2017 07:58

Vous avez raison de rappeler la performance de Daniel Sorano dans ce rôle prodigieux de Cyrano. J'ai eu la chance de le voir la veille exactement du premier jour de l'écrit de mon baccalauréat.

Quel souvenir ! Quel talent ! Toutes les facettes du personnage était rendues avec une profondeur, une incandescence de souffrance dans le regard inoubliables. Il portait ce drame au niveau du meilleur de Racine !

Le Cyrano de Gérard Depardieu était plus matamore, plus Alexandre Dumas qu'Edmond Rostand. Mais fabuleux acteur aussi.

Courtoisement.

Tipaza

Luchini, c’est Narcisse au service des autres !!

Les autres étant morts depuis longtemps, ce qui relativise son altruisme et amplifie son narcissisme.

Il arrive qu’un acteur fusionne avec une œuvre et finisse par se confondre avec elle. Il devient alors plus que le porteur de l’œuvre, il devient emblématique de l’œuvre qui ne se pense plus qu’au travers de l’acteur qui finit par égaler l’auteur en réputation.

Certains rôles favorisent cette fusion, Raimu par exemple dans le rôle de César avait complètement phagocyté la trilogie de Marcel Pagnol, le Cyrano de Gérard Depardieu est resté exemplaire, bien que Daniel Sorano ait eu son heure de gloire également dans ce rôle.

F. Luchini n’est pas de cette sorte d’acteurs. Il est très bon, mais il ne fait pas partie de ceux qui empruntent définitivement le costume du rôle.
Il fait différemment, ou peut-être mieux, il crée son propre rôle, avec ses propres textes soigneusement choisis.
Il ne se fond pas dans le personnage, il est le personnage, ce qui lui donne l’avantage de ne pas jouer, mais d’être lui-même tout simplement.
Un cabotin hyper génial, qui donne libre cours à sa personnalité, mais une personnalité qui a besoin des autres, des auteurs, pour s’affirmer tout en les servant.
Un Narcisse utile aux autres, qui les sert en se servant.

Par contre dès qu’il sort du service de la littérature, son narcissisme se retourne contre lui et il est mauvais. Je l’ai vu il y a deux ou trois mois dans La Grande Librairie, émission de François Busnel, et je l'ai trouvé emprunté, artificiel, pensant et parlant faux. Enfin, lui au service de lui, l’erreur qu’il ne fallait pas commettre.

PS : Chaque fois que j’écris son nom, « Lucchini », j’ai tendance à doubler le « c », je trouve que ce doublement correspond mieux à son phrasé, au rythme de son élocution.
Je me demande comment il doit vivre cette éternelle faute d’orthographe sur son nom.

Achille

Fabrice Luchini je l’aime bien comme comédien, sa personnalité est attachante, mais je ne saurais éprouver pour lui l’admiration de groupie que vous lui portez.

A petite dose il passe bien mais après une demi-heure d’interview ou encore de show sur scène, son côté exalté commence un peu à m’agacer.

Et puis je ne vois pas vraiment l’intérêt d’écouter pendant des heures un comédien lire des passages d’un livre, même s’il le fait admirablement. Encore que parfois, emporté par un lyrisme un peu désuet, je trouve qu’il a tendance à surjouer.

Quand un livre m’intéresse je le lis, tranquillement à mon rythme, m’attardant s’il le faut sur les passages intéressants. Je n’ai pas besoin qu’on me tienne la main.

Ceci étant Fabrice Luchini est un garçon sympathique qui peut parfois sortir de belles réparties et puis, surtout il n’appartient pas à la fine équipe de comédiens bobos qui passent leur temps à s’apitoyer sur les malheurs du monde alors qu’eux-mêmes se vautrent dans le luxe.
Un bon point pour lui.

calamity jane

@genau

Enfin, une bonne nouvelle ! Il y a des émotions qui restent intactes dans les souvenirs d'enfance et le son de l'orgue dans une église vide en fait intégralement partie. Pendant les offices avec l'odeur de l'encens et ses volutes c'est le transport en élévation assuré.
Comme Noblejoué (épatant ce pseudo pour l'occasion) je vous dis "merci" dans le matin clairet.

Noblejoué

@ genau

Bravo d'avoir rendu la vie à un orgue !

genau

Luchini est ce qu'il est parce qu'il joue de façon ininterrompue. Il ne se déboutonne jamais en public. Quant à l'intime, aucune envie d'en connaître, ce n'est qu'à lui. Et ne croyez pas en savoir quoi que ce soit. Ce ne serait pas "du jeu".

Ce matin, oh le crétin prétentieux, j'ai rendu vie à un orgue dans une petite église de province, modeste, avec un bourdon et une flûte de rêve. La joie dans le regard des paroissiens, assez nombreux ; je me serais pris pour un Luchini si mon jeu, modeste lui aussi, n'avait pas été dévoué à notre partie non humaine.

Trekker

@ Claude Luçon | 09 avril 2017 à 11:48
"...lui demander de nous lire la Constitution (…) ou au moins, la lire à tous nos députés et sénateurs pour leur rappeler ce pourquoi nous les avons élus..."

Excellente suggestion à Fabrice Luchini, s'il venait à la suivre ce serait un ravissement intellectuel. Il nous rendrait alors quasi tous addict du droit constitutionnel !

@ Philippe Bilger

Superbe billet sur ce grand artiste talentueux, déroutant et quasi incernable… même par vous…

Xavier NEBOUT

La lecture sur un ton monocorde laisse à celui qui l'écoute son subconscient se confronter au contenu et ainsi provoquer l'émotion qui lui est propre.
Et combien il est difficile de contraindre la musique des mots à la lecture monocorde.

L’enthousiasme que soulève le talent extraordinaire dans le domaine de l'ordinaire de Fabrice Luchini, ne semble pas associer le subconscient à l'écoute mais relever de l'inconscient collectif.

En somme, si Fabrice Luchini est le Mozart de la lecture, Mozart n'a été qu'un saltimbanque au regard de Guillaume Dufay...

breizmabro

@ Catherine JACOB | 09 avril 2017 à 09:46

Pour l'arthrose vous avez sans doute raison, mais c'est de son âge...

"Il est d'ailleurs si lucide sur ses failles qu'avec tolérance et certainement adhésion, il n'hésite jamais à faire écho à la critique ou au regret sur ce plan précis" nous écrit Ph. Bilger.

Comme quoi...la preuve par Luchini c'est : il ne suffit pas d'être instruit pour être intelligent.

Même Columbo le sait ! :-D

Patrice Charoulet

Vos réflexions sur Luchini sont des plus intéressantes.

J'occupe, dans ma sous-préfecture, un beau 80 m2. Pour le même loyer, mon fils, qui travaille à Paris, occupe un 20 m2 au cinquième étage sans ascenseur, dans un immeuble modeste.
Si nous échangions nos logements, j'aurais pu, comme vous, aller écouter Luchini.
Je ne suis pas sûr, ma femme et moi, que nous pourrions vivre dans la studette de mon fils.
Je ne puis donc admirer "l'énigme" Luchini que de loin, dans ses prestations télévisées, ou dans le dialogue, éblouissant, que vous aviez eu avec lui, et que l'on peut toujours réécouter, pour l'occasion.
Je reproche une seule chose à Luchini, c'est de céder, très souvent, au verlan. Cela fait rire. Mais le procédé ne me paraît ni de bon aloi ni de bonne compagnie.

boureau

Luchini est à la mode !
Avec le temps, je l'apprécie moins : sous la modestie calculée, une haute idée de sa personnalité complexe.

De grands textes certes, mais surtout une voix ! Unique, prodigieuse ! Une voix des grands moments de bonheur de la Comédie française, Beaumarchais, Marivaux, Musset... Mais le travail d'équipe lui est impossible : son ego ne le supporterait pas. Et puis, la Comédie française, c'est tellement ringard par les temps qui courent.

Son public, c'est celui de Woody Allen : les enseignants de gauche ! Qui adorent se faire frictionner aux orties dans ses critiques, mais retrouvent leur statut dans la reconnaissance de textes qu'ils n'ont sans doute jamais lus de toute leur carrière mais qui vous posent en dépositaire de la culture !

Quant à la dernière partie de son interview du Figaro du week-end, elle reflète parfaitement les égarements dont il devient de plus en plus coutumier : "Poutou est une expérience métaphysique à lui tout seul (sic). On sent qu'il ne veut pas y arriver. Il n'est pas dans la dynamique de la réalité (re-sic). Il n'est pas haineux (re-re-sic). Il plane, il flotte. Poutou, je l'aime."

Il y a du Trissotin dans cet homme-là !

Courtoisement.

Claude Luçon

L'ayant vu et entendu à la télévision et admiré sa captivante diction, en ces jours de misérable campagne présidentielle, il serait bon de lui demander de nous lire la Constitution sur un ou plusieurs canaux pour nous rappeler ce pourquoi nous allons réellement voter, et expliquer à JL Mélenchon qu'il n'y a guère besoin de la changer.
Ou, au moins, la lire à tous nos députés et sénateurs pour leur rappeler ce pourquoi nous les avons élus.

Jean-Dominique Reffait

"Je me casse l'esprit à tenter de découvrir les secrets de sa fabrication"

Vous vous y essayez avec bonheur et je gage qu'un tel billet vous donne bien de la peine pour rendre la complexité de ce que vous ressentez à la contemplation de ce génie pur du texte dit.
Je ne me hasarde pas à cet exercice, j'en suis incapable, j'admire Luchini comme l'auteur d'une oeuvre et non seulement comme un passeur. Je suis face à lui comme je le suis face à Gogol ou La Fontaine : comment fait-il ? Comment est-ce possible ? Par quel cheminement de l'esprit et de l'invention parvient-il à faire parler tous les mots d'un texte ?
Je me souviens d'un Knock où Luchini avait bien compris qu'il devait jouer deux textes simultanément : le texte de Jules Romains et la musique de Jouvet. C'était à tomber.
Bienheureuse réminiscence lorsque vous évoquez la Soirée perdue de Musset : ici aussi Musset se laisse porter par les mots de Chénier tout en s'emportant contre les moeurs du temps dans une divagation de l'esprit sur laquelle, d'ailleurs, j'aimerais bien entendre la musique de Luchini.

Achille

Bonjour,

Ah, un petit billet sur votre petit chouchou Fabrice Luchini. Ça permet de décompresser un peu.

Les Fillon, Hamon, Mélenchon, Macron ♪ et ron et ron petit patapon ♫ que les médias nous servent depuis des mois, perso j’arrive à saturation.

A deux semaines du premier tour, ça permet de détendre l’atmosphère. Car les uns comme les autres, ils finissent tous par avoir vraiment une tête d’atmosphère !


Catherine JACOB

Une solution pour son arthrose de la main On observe en effet quelques nodosités d'Heberden en formation sur votre cliché, à moins que ce ne soit un effet de la lumière, mais je n'en ai pas l'impression.

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