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21 juin 2017

Commentaires

vamonos

Quel métier il a exercé ! Après tant d'années, le juge Lambert méritait sa retraite !

Il recevait des suspects qui refusaient de parler au nom du "droit inaliénable de garder le silence" et puis le lendemain, ces même suspects présumés innocents, racontaient toute leur version des faits à des journalistes. Et que tournent les rotatives !

Face à une telle attitude, je comprends que le juge Lambert ait pu être perturbé.

Catherine JACOB

Décidément !
"Un mois après sa relance, l'affaire Grégory a pris un nouveau tour dramatique avec la mort mardi soir au Mans de Jean-Michel Lambert, premier juge chargé en 1984 d'instruire cette affaire devenue fiasco hors normes de l'histoire judiciaire.
Le corps de l'ex-magistrat a été retrouvé chez lui dans son bureau avec un sac plastique noué sur la tête à l'aide d'un foulard, selon une source proche du dossier. La police judiciaire d'Angers a été saisie et le parquet du Mans a ouvert une enquête pour déterminer les circonstances de la mort, a indiqué une autre source."

apprend-on ce matin.

"Me Jean-Paul Teissonnière, l'avocat de Murielle Bolle, témoin-clé de l'affaire, s'est pour sa part dit "consterné" par le décès de l'ancien juge, qu'il comptait "faire citer comme témoin". Sa disparition "va au moins compliquer, et peut-être rendre impossible la recherche de la vérité", a-t-il estimé auprès de l'AFP."

est-il commenté !

Personnellement : NO COMMENT !

Giuseppe

@sbriglia@Savonarole | 22 juin 2017 à 09:44
"On comprend pourquoi des hommes tels que Lambert ou Sesmat, à des degrés divers, aveuglés par leur propre éducation, incapables d'intégrer que l'on puisse assassiner un enfant par jalousie à l'égard du petit chef qui vient de s'acheter un canapé en cuir au Conforama d'Epinal, trop subtils au regard de la bêtise..."

Porté par d'autres préoccupations, l'enquête pour moi à l'époque était sans intérêt, mais après les tout récents événements cela paraît invraisemblable que votre vision n'ait pas été explorée, personne pour relever ce que vous dites.

Lucile

@ Valerie | 26 juin 2017 à 15:58

Il y a comme un déterminisme dans les familles à la fois du père et de la mère du petit Grégory, où en plus de l'existence de secrets, on trouve des épisodes de morts violentes, et de brutalités criminelles envers les enfants. On regrette que des preuves scientifiques ne viennent pas confirmer ou balayer des soupçons que l'on s'en veut de nourrir malgré soi.

Merci, Valérie, de nous avoir fait partager vos sources. Si vous lisez l'anglais, permettez-moi de vous recommander un livre passionnant (dont j'ai peut-être déjà parlé ici, je ne me souviens plus) : "The Suspicions of Mr Whicher or The Murder at Road Hill House" de Kate Summerscale. L'auteur raconte l'enquête sur un meurtre d'enfant en Angleterre. Il s'agit d'une histoire vraie, et de la première enquête scientifique de Scotland Yard. L'enquêteur, Mr Whicher, a découvert la vérité, ou presque, mais il a été discrédité, et même ridiculisé, parce que personne n'a voulu croire à un meurtre familial. On voit peu à peu comment le contexte, dans une famille aux bonnes manières mais d'une dureté glaçante, et pleine de non-dits, porte en germe la violence du crime. L'auteur fait à la fois un travail de détective et d'historienne. Elle a un côté précis et factuel, l'histoire en est d'autant plus navrante. Le livre a peut-être été traduit en français.

Noblejoué

@ Catherine JACOB
"Hum ! J’ai plutôt dit que l’homosexualité pouvait représenter une forme d’évitement par le roi-père du meurtre successoral, mais qu’Apollon arrivait toujours à ses fins"

Il ne faut pas rêvasser à des humains assez intelligents et maîtres d'eux pour échapper aux dieux et d'évolutions sociales peace and love, honte à moi.

De toute manière, qui peut en vouloir à un dieu qui venge les siens ? Pas moi.
Par contre, on peut en vouloir à Macron de son harcèlement contre ses ministres. C'est quoi, de l'autoritarisme, une mise à l'épreuve, de la possessivité ? Si je devais me mêler de la nuit des gens, je voudrais qu'ils dorment, si possible que leurs rêves les inspirent. J'ai du mal à avaler qu'un homme qui aime lire et qui comprend le temps long joue à ces jeux-là... Il offre des livres, mais il retire du recueillement, c'est incohérent, probablement parce qu'il veut être un monarque au centre de la vie de ses dépendants, et que le temps, c'est la vie, qui contrôle le temps contrôle la vie.

Quelle insécurité, quand j'y pense. Le chef est naturellement au centre, en position d'être si ce n'est harcelé, sollicité. Le pouvoir, c'est comme tout, il ne faut pas le gaspiller.
Hollande et surtout Trump ont dit des secrets d'Etat, Clinton avait perdu les codes nucléaires. J'ai l'impression qu'il y a une déperdition du secret, avec Macron qui prétendait le contraire - toujours se méfier des déclarations, les faits vont souvent en sens inverse - du temps. Est-ce qu'il y aurait déperdition des moyens autres que financiers d'exercer le pouvoir ?
Parce que les problèmes financiers donnent un sentiment d'impuissance et que se sentant faible, on ne se sente pas la force de se dominer ? Est-ce au contraire un sentiment de puissance excessif mais alors pourquoi, ou les deux phénomènes ?

Valerie

@Dame Lucile le 23 juin 2017 à 10:51 & Dame Catherine le 26 juin 2017 à 09:27

En fait, ce que j'avais lu sur ce site relatif au sujet du "petit Etienne" mort suite aux coups recus par sa mere et caches par le port d'un bonnet m'avait rappele ma lecture bien lointaine du livre "Aïe, mes aïeux ! Liens transgénérationnels, secrets de famille..." ecrit par Anne Ancelin Schützenberger (apparemment toujours de ce monde ; ce qui donnera de l'espoir au Sieur Noblejoue ;))

Sinon, le sujet a ete largement debattu et au vu des intervenants de l'epoque, il semblerait preferable de ne pas citer de noms... sous peine de poursuites !!

http://www.philippebilger.com/blog/2008/07/les-villemin-une-histoire-fran%C3%A7aise.html

Catherine JACOB

@Noblejoué | 24 juin 2017 à 13:29

Je ne vous ai pas répondu plus tôt car j’étais sur la route. Ceci dit :
« Je parlais de vos théories, par exemple l'homosexualité servant à remplacer le meurtre du roi par un nouveau.»

Hum ! J’ai plutôt dit que l’homosexualité pouvait représenter une forme d’évitement par le roi-père du meurtre successoral, mais qu’Apollon arrivait toujours à ses fins.

Ce ne sont pas des théories. Il s’agit d’une simple lecture des faits non déformés que rapporte le Mythe.

Maintenant, quant à les confronter à l’actualité, judiciaire ou politique, bien que pour des motifs différents, je pense qu’il faut éviter… pour l’instant.

Au fait, savez-vous qu’EM inonderait de SMS nocturnes ses ministres afin de leur mettre « une pression maximale » relativement à leur feuille de route, puisqu'il faut « aller vite » et que depuis son trône élyséen, il entend tout verrouiller, tout contrôler afin que rien ne lui échappe et donc, pas même le sommeil.
« To die, to sleep ;
To sleep : perchance to dream »

« Mourir
Dormir, rien de plus.
Et, par le sommeil sonner le glas
Des maux du cœur et des mille chocs reçus
Qui de la chair palpitante sont le lourd héritage.
Voilà bien un dénouement dont on aurait un fervent désir.
Mourir, dormir
Dormir…
Rêver peut-être ?
Ha, là donc plonge ses racines tout le mal.
A la pensée que dans un sommeil ultime
Où de nos oripeaux mortels nous trouverions enfin dépouillés,
De cruels songes encore sauraient nous agonir »…

Ainsi grâce aux SMS nocturnes s’assure-t-on que le vizir n’est pas sous le lit 😉

Noblejoué

@ Catherine JACOB

Mais non ! Je parlais de vos théories, par exemple l'homosexualité servant à remplacer le meurtre du roi par un nouveau.
A la Justice de faire son travail, à vous de nous fournir dans les domaines où vous voulez bien nous éclairer.
Vous devriez mieux me connaître.

Franck Boizard

C'est étrange que cette affaire passionne encore, car si elle n'a pas abouti à une vérité judiciaire à cause d'une accumulation de fautes, la majorité des observateurs a tout de même une idée assez nette du scénario le plus vraisemblable : Bernard Laroche et Murielle Bolle ont kidnappé Grégory Villemin et reçu l'aide de complices.

Le mystère qui demeure est : qui étaient ces complices ?

On notera que deux journalistes ont joué un rôle particulièrement néfaste, s'affranchissant de toute morale et de toute éthique : Jean-Michel Bezzina qui a mené campagne contre Christine Villemin et Jean Ker, qui a poussé Jean-Marie Villemin au meurtre de Bernard Laroche.

Catherine JACOB

@Noblejoué | 23 juin 2017 à 20:59
"Vous pourriez développer ? Le suspens est trop insoutenable."

Oui, bon. Il s'agit de structures archétypales et je m'en voudrais qu'on s'en serve de façon sauvage pour surajouter aux malheurs de cette famille.

vamonos

Une autre histoire de France continue de se construire et cela dure depuis plus de trente ans. Rythmée par la fatidique expression "nouveau rebondissement dans l'affaire Grégory", cette histoire n'en finit plus d'alimenter les discussions autour de la machine à café, de la table familiale et des plateaux de télévision.

Le sourire de Grégory restera figé à jamais dans la fraîcheur de sa prime jeunesse, pauvre enfant, victime de la folie des Hommes.

Dans cette affaire, pendant des années, je me suis demandé pourquoi, alors qu'il était mort d'hypothermie, personne ne l'avait entendu crié et pourquoi il ne s'était pas débattu dans ses liens. Ensuite je me suis dit qu'il avait été drogué avant d'avoir été attaché ; mais Grégory n'avait pas le profil du junkie. Le mystère des circonstances de sa mort résiste à tous les scénarios.

stephane

@Franck Boizard

Merci pour l'info, mais prudence les coupables ne sont pas identifiés et les jalousies parfois mortelles.

Noblejoué

@ Catherine JACOB
"D'où encore tout un certain nombre de questions fort intéressantes, dont le spectre n'est pas la moindre."

Vous pourriez développer ? Le suspens est trop insoutenable.

Franck Boizard

Juste un mot pour dire que les Villemin méritent notre respect, voire notre admiration.

Après les épreuves que tout le monde connaît, ils ont fait trois enfants qui ne semblent pas trop mal s'en sortir dans la vie (opticien, professeur agrégé, récent bachelier).


Catherine JACOB

@Valerie | 23 juin 2017 à 00:33

Qui est Claude Thinès ?

« Il me semble qu'au moins une commentatrice est intéressée par la psycho généalogie. »

Sans doute. Celle qui par exemple permet de relier Laïos et Œdipe non seulement par un lien père/fils avec la violence du fils s’exerçant contre le père ignoré, mais plus loin encore par l’exil de la Cité - le jeune Laïos est chassé par son grand-oncle l’usurpateur, et le jeune Œdipe, objet d’exposition est recueilli ensuite sur le territoire d’une autre Cité - ou encore le viol de Chrysippe, le fils du roi de Pise (Péloponnèse, non loin d’Olympie, un territoire ayant accueilli les Jeux olympiques, précisément, dans l’Antiquité) Pélops, lequel avait recueilli Laïos exilé de Thèbes. Lequel Pélops ayant été le premier à avoir remporté la course de char imposée comme épreuve aux prétendants à la main d’Hippodamie par son père Œnomaos, fils d’Arès, et dont un oracle avait prédit qu’il serait tué par son gendre, tout comme un oracle prédit ultérieurement que Laïos, l’hôte de Pélops qui bafoue les lois de l’hospitalité par le viol du jeune prince, serait tué par son fils, le fameux Œdipe, lequel épousa non une fille de Laïos qui n’en avait pas, mais la propre femme de ce dernier qui se trouva être sa propre mère, comme si chaque génération renchérissait sur la précédente, et dans la violence et dans la violation des tabous, avec cette particularité que la transmission n’est pas directe – saut d’une génération – ou encore latérale, à savoir non par le sang mais par l’action ce qui n’est sans évoquer quelque part également l’idée de Karma.

Chrysippe s’étant pendu, son père Pélops appela sur Laïos la malédiction d’Apollon, tout comme « la légende la plus connue et la plus ancienne autour de Jacques de Molay, grand maître de l’ordre du Temple, concerne la malédiction qu'il est censé avoir lancée contre Philippe le Bel et les Capétiens », vraie ou interprétation après-coup des événements ayant fait le roi le plus puissant de la chrétienté d’alors, doté pourtant de trois fils, a vu s'achever sa dynastie (et subsidiairement plonger son royaume dans la guerre de Cent Ans), l’intérêt de cette malédiction est qu’elle s’exerce contre la filiation et interrompt la transmission directe du pouvoir.

Pour en revenir à l’Antiquité, la malédiction commence avec la rencontre des deux chars, celui de Laïos et celui d’Œdipe, tout comme le destin du beau-père de Pélops s’est également joué lors d’une course de char et comme une course de char encore fut l’occasion du viol de Chrysippe par l’hôte de son père qui, décidément les accumule.

Donc à partir de là paraissent devoir être pris en compte :
1. Le sens symbolique du char qui se rattache sans doute à celui du moyeu de la roue, autrement dit encore au vide moteur du mouvement et peut-être bien dès lors à une question qui transcende l’ordre humain de la psyché, ou peut-être pas. A voir.

2. La filiation et la transmission du pouvoir qui s’effectue non pas dans, mais sans doute par, le meurtre du chef (le grand-oncle de Laïos s’appelait d’ailleurs Lycos (de Λύκος / Lúkos, « loup » et dans la Rome antique pour que la transmission du pouvoir ait lieu chez les Luperques, les prêtres loups, il fallait que le prétendant à la succession tue le chef du collège des Luperques. Leur fête les Lupercales, rituel de purification du début de l’année, a été remplacée au IVe siècle de façon fort intéressante par la Saint Valentin…).

3. A l’égard de ce qui précède, peut-être pourrait-on dire alors que la question de qui sera la femme du nouveau chef, la fille ou la femme du précédent, est secondaire tant qu’il n’y a pas de lien de sang entre eux ou que cette question n’intéresse pas directement le mode de filiation, matrilinéaire ou patrilinéaire, lequel mode commande ce qu’on appelle la prohibition de l’inceste. A savoir qu’avec la succession d’Œdipe, on se retrouve de nouveau avec un oncle et un oncle maternel, le frère de Jocaste oncle d’Œdipe et des autres enfants de Jocaste, et à la fois un grand-oncle, le frère de Jocaste, grand-oncle des enfants d’Œdipe. Et pour l’instant on n’a pas encore parlé de Labdacos.

4. Enfin, la question de ce que les Khantes appelait « faire les ours » et n’est ou n’était permis qu’à l’occasion du rituel de printemps qui voit l’inversion des choses et la métamorphose, soit dans nos contrées, les rites carnavalesques.

Laissant de côté les Khantes et les ours, un peu compliqué à développer en peu de mots, intéressons-nous à la question des liens du pouvoir et de l’homosexualité qui font aussi quelque part de l’homosexualité la seule façon de ne pas engendrer de rival du roi/père qui prétendra à sa succession sur le mode du meurtre, ce qui ne signifie pas qu’on ne puisse envisager de transposition de cette rivalité dans la sphère homosexuelle, mais c’est un autre problème. Or, donc, pour ne pas engendrer le rival prédit par l’oracle, celui de Delphes, autrement dit Apollon, l’acteur de la malédiction de Pélops et qui quelque part le sera jusque dans l’exercice de la fonction oraculaire, Laïos – dont on fait remonter l’étymologie à « gauche », mais qui pourrait aussi bien se rattacher à cet oiseau migrateur qu’est la « grive », Laïos qui donc va de Thèbes à Pisa et retour – pense se prémunir de la prédiction rusée de l’oracle – n’appelle-t-on pas aussi Apollon, l’Oblique – tout simplement en pratiquant l’abstinence des relations avec Jocaste et qui, la seule fois où il s’oublie sous l’effet de l’alcool, engendre ce fils tant redouté et de la main duquel il périra en effet.

Savoir ou ne rien savoir « De cette région inexplorée, d’où
nul voyageur ne revient. The undiscover'd country from whose bourn no traveller returns » sinon, aurait-on envie de compléter, le spectre.

D'où encore tout un certain nombre de questions fort intéressantes, dont le spectre n'est pas la moindre.

Lucile

@ Valerie | 23 juin 2017 à 00:33

Bien que ce soit compliqué, on commence grâce à ce document à mieux saisir le contexte dans cette histoire familiale où les victimes d'hier font les bourreaux de demain. Engrenage funèbre qu'on espère pour eux cassé.

GLW

@ Véronique Raffeneau

Mais tout simplement parce que tout le monde veut son petit quart d'heure de gloire. Avec passage à la télé, les ego ont pu être flattés, celui d'un Colonel de gendarmerie, celui d'un Procureur, plus la publicité pour cette fameuse nouvelle machine dotée d'un logiciel qui découvre le nom du coupable après avoir poussé le bouton "on". Il suffit de se rappeler le dernier épisode de l'autre fameuse affaire dite de la "tuerie de Chevaline". Après un battage médiatique où tous les experts Police-Justice des chaînes d'infos venaient expliquer que ce coup-ci, le coupable avait été serré, au final, la montagne accouchait d'une souris en se raccrochant à un vague trafic d'armes entre culs-terreux qui devait certainement concerner de vieilles pétoires découvertes dans les granges. Dans cette affaire également, nous avons eu droit à un Procureur et un gradé de Gendarmerie coureurs de caméras et de micros.

Véronique Raffeneau

"Du lourd, du sombre, du plombé, une population taiseuse, suspicieuse et simple. Aux aguets. De l'exotisme sans joie niché dans notre propre pays. Du Faulkner avec une autre forme de malédiction que celle du Sud.
Une horreur médiatique."

Il est nécessaire que tous les moyens d'investigation aient été et soient mis en oeuvre pour tenter de résoudre cette affaire criminelle qui est un marqueur des décennies 80 et 90, un marqueur de premier plan également - pour aller vite - des relations-porosités-confusion de genres Justice-médias.

Cependant, ce qui me frappe est le fait qu'à nouveau nous ayons frôlé de très peu il y a quelques jours l'horreur médiatique.
Par exemple, je n'ai pas compris la forme "conférences de presse" à l'initiative du Parquet.

Je peux admettre que compte tenu du poids et de la place de cette affaire dans l'histoire collective, il était inévitable pour le Parquet de Dijon de communiquer.
Néanmoins, il me semble capital que pour ces affaires qui ont provoqué pas moins que de la démence médiatique, voire judiciaire - et celle-ci est tristement emblématique -, toutes les précautions et prudences soient observées.

La société est suffisamment mature et adulte pour comprendre que sans retenue, réserve, distance raisonnée et assumée entre la Justice et les médias, sauf à reproduire une même calamité judiciaire, la résolution de ce crime est à jamais compromise.

"L'affaire Villemin : une autre histoire de France..."

Philippe, juste une remarque.
Pourquoi "une autre histoire de France..." ?
Il me semble au contraire que cette histoire de France n'est pas séparée de l'Histoire de France officielle. L'affaire Villemin, en filigrane, dit beaucoup sur les années 80.
A sa façon, cette affaire dit aussi combien l'Histoire officielle, en trois décennies, à partir des années 80, a laissé dériver un monde ouvrier et rural.

Valerie

Il me semble qu'au moins une commentatrice est interessee par la psychogenealogie

http://www.thinesclaude.com/affaire-gregory---premiere-partie.php

D'ailleurs, il y a plusieurs annees, j'avais parcouru ce site, que je viens de retrouver...

La deuxieme fenetre permet de cliquer sur un tas de sujets traites concernant l'affaire.

Lucile

@ Noblejoué

Très flattée. Le père Brown, ça me convient ! Si je devais avoir une devise, ce serait : "Chercher comme quelqu'un qui doit trouver, et trouver comme quelqu'un qui doit chercher encore" (Saint Augustin).

@ Trekker

Bien d'accord. Dans les énigmes que vous citez, l'explication uniquement par le milieu ne mène pas à la solution. C'est juste un ingrédient. En revanche l'"exotisme sans joie niché dans notre pays" me paraît qualifier exactement la façon dont on perçoit ce monde qui fait pourtant partie du nôtre. Nous avons tendance à croire que les gens qui le composent, parce qu'ils ne sont pas sophistiqués, doivent être simples, jusque dans la tragédie et le crime. Force est de constater que non.

hameau dans les nuages

@ Trekker
"Hélas des drames et énigmes similaires ne sont pas propres à un milieu social précis : voir les affaires Godard, Dupont de Ligonnès, etc."

Oh que oui ! Le fait d'avoir parlé d'une histoire qui s'était passée dans une famille "honorablement connue" et que je connais personnellement très bien m'a valu un rappel à la loi du délégué du Procureur. Même le médecin constatant "certaines choses" (j'évite les mots clefs par prudence) avait été convoqué par l'Ordre des médecins. Et là pas de vin 10° à la tirette ou de Gauloise papier maïs... :)

Motus et bouche cousue.

Noblejoué

@ Lucile
"À supposer qu'il s'agisse d'agriculteurs, ce dont je ne suis pas certaine, en quoi le meurtre d'un enfant serait-il caractéristique de cette population ?"

1 - Les gens généralisent indûment.

2 - Les paysans, dans bien des sociétés sont considérés comme des rien. En Occident, ça remonte à loin, la troisième des trois fonctions, la productrice, où il y avait surtout des paysans, était... la dernière, souvent méprisée.
Et de nos jours ? Chez les producteurs, on a idéalisé l'ouvrier, censé cause de révolution messianique. Maintenant que cela disparaît dans l'horizon, il n'intéresse plus beaucoup, mais pourquoi le mépris du paysan aurait-il disparu ? Vous me direz : les écologistes. Erreur, ils se posent en juges (mauvais paysans pollueurs) et en rivaux, on connaît mieux la terre que vous.

"Il y en a aussi, et des corbeaux, dans les faubourgs et dans les villes, de même que l'envie est distribuée dans toutes les familles et dans toutes les classes sociales."

Oui, oui, mais pitié pour l'oiseau. Le corbeau est intelligent, ce n'est pas pour rien qu'on disait que deux corbeaux informaient Odin. Le corbeau réussit le test du miroir. Le corbeau est courageux, le corbeau est vif et a une présence.
Le corbeau inspire. Pratt dessine aussi bien les corbeaux que les mouettes et Puck discute avec Corto sous cette forme... Le corbeau est un aspect du héros dans "Kafka sur le rivage" de Murakami, livre plaisant, poétique, fantastique, grave, cruel et peut-être avant tout, inattendu. "La douleur porte un costume de plumes" de Max Porter, m'a moins plu, mais le fantastique est plus diffus, et en fait, peut-être seulement dû à la tristesse d'un deuil, mais le corbeau inquiétant et empathique soutient le père et les fils à la mort de la mère. Dans "Le royaume des chats", dessin animé du studio Ghibli, réalisé par Hiroyuki Morita, à un moment les héros échappés d'un monde parallèle inquiétant mais tombant au risque de se fracasser sur la terre, sont sauvés par des corbeaux faisant de leur corps une sorte d'escalier volant et mouvant sous leurs pas.

L'Homme a conscience de soi comme le corbeau, et est démesuré comme le tigre de Sibérie.

@ Xavier NEBOUT | 22 juin 2017 à 16:40

En fait, on s'interroge sur une possible vie après la mort jusque dans Paris Match, pas vraiment une revue confidentielle.

http://www.parismatch.com/Actu/Societe/Une-enquete-qui-bouleverse-les-certitudes-Vie-apres-la-mort-890751

Le fait que la croyance soit... une croyance, de plus autrefois imposée, de plus éventuellement utilisée pour justifier la violence est un obstacle.
Mais le même esprit scientifique qui a bousculé la croyance en Dieu, la vie après la mort et autres hypothèses du même ordre, commence à bousculer l'idée qu'on n'a rien à chercher, qu'en somme, on ait prouvé l'inexistence de tout cela.

"Cherchez et vous trouverez".

Eh bien, il a fallu forger la science, écarter la foi, écarter l'athéisme.
Mais on commence vraiment à chercher.

Noblejoué

@ Lucile

Quant à moi, je ne pense pas que vous soyez dans le conformisme mais plutôt dans un mélange de raison et d'empathie non dénué d'humour.
Ce qui fait que j'ai pensé à Chesterton et notamment à son père Brown.

https://fr.wikipedia.org/wiki/P%C3%A8re_Brown

Trekker

@ Lucile | 22 juin 2017 à 12:05
"Le crime a eu lieu dans un village, et tout de suite on parle du monde agricole comme d'un monde à part. À supposer qu'il s'agisse d'agriculteurs..."

Dans cette affaire tous les protagonistes habitent des petites villes ; ils n’appartiennent pas au monde agricole mais au monde ouvrier.

"Ne sachant pas qui est le criminel, on communie dans la répulsion à l'égard de la tribu tout entière, où chacun, même la mère, a pu être soupçonné ; on a vite fait de cataloguer : paysans, prolétaires, jaloux, frustes, claniques, etc."

Hélas des drames et énigmes similaires ne sont pas propres à un milieu social précis : voir les affaires Godard, Dupont de Ligonnès, etc.

@ Xavier NEBOUT | 22 juin 2017 à 16:40
"La question se pose toujours de savoir si le salut de l'Occident athée des imbéciles bornés et son Eglise moribonde n'est pas dans l’islam."

Diantre vous allez derechef prôner l’édification de nombreuses mosquées en France, mais est-ce qu’il sera de bon goût de prier en ces lieux pour le salut de l’âme de ce bon Maréchal Pétain ?

stephane

Affaire sordide car un enfant jovial a payé de sa vie la bêtise des adultes.
Quels secrets de famille ?
Pensez-vous qu'une place de chef puisse susciter autant de haine ? N'est-ce pas plutôt ce qui a été fait dans les fonctions de chef qui pose problème ?
N'y a-t-il pas eu des ouvriers humiliés par le chef au solde de la direction ? des vies brisées par ce chef ?
Jean-Marie a-t-il volé Christine à un prétendant jaloux ?
Gregory est-il le fils de Jean-Marie ?
Je demeure surpris qu'en trente-deux ans, ces questions ne se soient pas posées.
Pourquoi certains journalistes ont-ils d'une certaine manière chargé le fusil de Jean-Marie et pourquoi un meurtre si rapide qui a été provoqué par la quête du scoop ?
Quel qu'ait pu être le comportement de Jean-Marie, cela ne justifiera jamais le meurtre d'un innocent.
Les Français se retrouvent dans cette histoire, et c'est cela qui déchaîne les passions.

Tipaza

@ Savonarole | 22 juin 2017 à 16:45
« C'est curieux le nombre de commentateurs qui n'ont pour référence que des auteurs qu'on ne trouve plus que chez France Loisirs... »

Mais c’est que c’est dans ces livres que se trouve la clé de l’énigme.
À l’évidence le juge d’instruction n’avait pas lu « Le crime de l’Orient-Express », il aurait vite compris qu’il s’agissait d’un crime collectif.

Il aurait pu lire aussi les Atrides, mais ça c’est plutôt pour comprendre le destin de la famille Les Républicains ou celle du PS.

Xavier NEBOUT

On se consolera en se disant qu'on a pas usé de sérum de vérité ou autres moyens inoffensifs mais contraires aux "droits de l'homme" ( tout un programme d'imbécillité en deux mots) pour tirer l'affaire au clair depuis le début.

Crevez, pauvres victimes ! les valeurs de la ripoublique sont sauves !
On rit ou l'on pleure ?


Savonarole

C'est curieux le nombre de commentateurs qui n'ont pour référence que des auteurs qu'on ne trouve plus que chez France Loisirs...

Xavier NEBOUT

Lorsqu'on cherche sur Google ce qu'il y a sur le destin de l'âme après la mort, on tombe en très grande majorité sur des sites musulmans.
Alors la question se pose toujours de savoir si le salut de l'Occident athée des imbéciles bornés et son Eglise moribonde n'est pas dans l'islam...

Savonarole

@Lucile | 22 juin 2017 à 12:05

C'est bien Lucile, bel essai, toujours dans l'avis raisonnable, toujours dans les avis majoritaires et l'exécrable "mainstream" américain, le bien, le mal, le vivre ensemble, on est tous pareils, vos propos sont une mise en plis parfaite, je devine votre coiffure.

Lucile

Le crime a eu lieu dans un village, et tout de suite on parle du monde agricole comme d'un monde à part. À supposer qu'il s'agisse d'agriculteurs, ce dont je ne suis pas certaine, en quoi le meurtre d'un enfant serait-il caractéristique de cette population ? Il y en a aussi, et des corbeaux, dans les faubourgs et dans les villes, de même que l'envie est distribuée dans toutes les familles et dans toutes les classes sociales.

C'est aussi l'énigme qui fascine, autrement l'événement à peine produit aurait été oublié. Mais là encore, cette énigme ne vient pas tant du monde rural que de la justice et de la police. Que ceux qui savent ce qui s'est passé se taisent ne me paraît pas étonnant ; la presse et la justice ont aggravé de tout leur poids le crime initial par leur intervention, elles ont saccagé des vies et nui à la révélation de la vérité. Cela rendrait méfiante n'importe quelle grand-mère, à la ville comme à la campagne, dans des milieux bourgeois ou dans des milieux ouvriers. Il ne reste plus à ces familles au départ obscures, puis écrasées par la honte, le ressentiment et le chagrin, et enfin brandies avec mépris et délectation par les journaux comme des proies, qu'à se liguer pour préserver le peu d'intimité qui leur reste.

Ne sachant pas qui est le criminel, on communie dans la répulsion à l'égard de la tribu tout entière, où chacun, même la mère, a pu être soupçonné ; on a vite fait de cataloguer : paysans, prolétaires, jaloux, frustes, claniques, etc. C'est peut-être ce manque d'empathie qui a fourvoyé la justice et la presse. Chaque crime est particulier, il a sa propre histoire et ses propres modalités, pourtant les sentiments mis en jeu sont communs à tous les humains.

Savonarole

@Bernard | 22 juin 2017 à 10:26

Les responsables qui écrivent des livres pour expliquer leur déroute ne se comptent plus en France.
Je vais vous expliquer pourquoi je suis cocu, on en a soupé de ces branquignols.
Les visionnaires rétroactifs nous saoulent.

Savonarole

@sbriglia

En effet, cher sbriglia, les enquêteurs ont été nuls, envoyer des puceaux dans un tel bordel relève de l'incompétence.
On songe au film de Jean Chapot, "Les Granges brûlées" (1973) avec Alain Delon et Simone Signoret. Un jeune juge d'instruction se trouve confronté au monde totalement hermétique du milieu agricole après un meurtre local. Il découvre un monde à part que sa formation n'avait pas prévu.
La formation des juges devrait inclure un séminaire Marcel Aymé.

Bernard

Je suis en train de lire le livre du gendarme Sesmat responsable de l'enquête au départ. Ce livre a au moins l'avantage de résumer de façon cohérente les relations entre les différents acteurs de ce drame. J'invite ceux qui mettent dans le même panier de l'incompétence le juge et la gendarmerie à le lire. Cela permettra d'éviter les généralités douteuses.

sbriglia@Savonarole

"L'affaire Villemin c'est La Terre de Zola.
Un cas d'école du précaire prolétaire haineux."(Savonarole)

Pertinente analyse !

Et, dans cette affaire où des centaines d'indices laissés à la vue et à l'ouïe de tous auraient dû permettre de résoudre en quelques jours ce dossier, on comprend pourquoi des hommes tels que Lambert ou Sesmat, à des degrés divers, aveuglés par leur propre éducation, incapables d'intégrer que l'on puisse assassiner un enfant par jalousie à l'égard du petit chef qui vient de s'acheter un canapé en cuir au Conforama d'Epinal, trop "subtils" au regard de la bêtise crasse qui leur faisait front, aient pu complètement passer à côté des motivations et des acteurs du crime.

On ne fouille pas dans le purin avec des gants beurre frais et on n'envoie pas des homo trop sapiens affronter des pithécanthropes.

Mais nous sommes ainsi : on porte encore le pantalon garance dans notre bonne vieille tradition judiciaire, policière et gendarmesque.

stephane

il serait intéressant de parler de Jean Ker, reporter à Paris Match et en mal de notoriété.
Craignant un procès, je laisse les lecteurs de ce blog tirer eux-mêmes les conclusions en allant voir sur la toile.

anne-marie marson

D'après certaines déclarations, il semble que Jean-Marie Villemin ait reçu jusqu'à 700 appels téléphoniques anonymes avant l'assassinat de Grégory, ce qui fait trois à quatre appels par jour, de la part du corbeau.
C'est hallucinant.

Il paraît que Murielle Bolle a raconté aux gendarmes que Grégory était dans leur voiture, un bonnet sur les yeux, et qu'à un moment le bonnet s'est soulevé et que le petit, reconnaissant Bernard Laroche, aurait dit "Tonton".
Muriel Bolle a paraît-il été tabassée par sa famille pour revenir sur ses aveux, certains voisins l'ont entendue crier.
Il semble donc que Bernard Laroche et Murielle Bolle aient enlevé Grégory et l'aient remis à d'autres personnes, qui l'ont tué.
Et Grégory connaissait ces personnes, comme le montre l'absence de défense du petit garçon.

Il semble donc qu'au moins deux des coupables soient connus depuis le premier jour. Pourquoi n'ont-ils pas été immédiatement arrêtés et pourquoi Murielle Bolle aujourd'hui encore passe-t-elle au travers des mailles de la justice ?
Parce que c'est un drame qui s'est déroulé dans un pays de taiseux ? Mais la justice est universelle.

Trekker

Philippe Bilger : …Cela n'empêchait pas les délires et les élucubrations. Par exemple ceux d'une Marguerite Duras écrivant, après avoir vu la maison des parents de Grégory, que c'était forcément elle, la mère, Christine, qui était coupable !

Votre propos me remet en mémoire un dessin de feu Cabu qui représentait Marguerite Duras, le juge Lambert et quelques autres protagonistes s’abreuvant dans l’eau d’une rivière. Il était titré : Attention danger, l’eau de la Vologne rend fou…

Plus sérieusement je trouve très juste votre billet sur cette sordide affaire, et n'ai rien à rajouter aux différents commentaires déjà publiés : ils ont tout dit et bien dit sur cet assassinat rural.

Noblejoué

Ai-je mal lu ? Personne ne semble s'inquiéter que l'affaire Villemin donne l'exemple d'un crime parfait.
Ce n'est pas parce que cette famille semble peu relevée que le crime impuni ne risque pas d'éveiller des vocations.

On n'arrête pas de spéculer sur les crimes parfaits, qui demanderaient une technicité supérieure... On ne voit qu'un côté du problème, il peut aussi suffire non de génie du transgresseur mais d'insuffisance de ceux chargés de l'appréhender.
Comme dans ce cas : si l'enquête ne vaut rien, on ne trouvera rien, donc crime parfait.

On me dira : même si c'était vrai, qui voudrait imiter des assassins d'enfants ?
Eh bien, les pervers, il y en a dans toutes les sociétés. Plus on respecte les enfants, plus les transgresseurs voudront les profaner. Je désapprouve la récidive de l'excessive médiatisation de cette affaire, donc.

Abus déjà partiellement cause de l'échec de l'enquête et de la mort du cousin, mais cela suffit-il ? Apparemment, non.
Qu'on ne reparle qu'en cas de découverte et capture de l'assassin, prudence et décence.

Jabiru

Espérons que pour la mémoire de ce pauvre gamin assassiné l'enquête prospère afin que Justice passe.

Claude Luçon

Ce drame ne se terminera pas bien !
Il est terminé, et mal terminé : un gamin de quatre ans a été assassiné par une famille de demeurés.
Loin de la France, en pays anglophone, je n'ai découvert les affaires Outreau et autres horreurs, et les p'tits juges, qu'en rentrant. Nos chaînes de télévision nous rappellent ces monstruosités, hier c'était du délire : l'affaire Grégory, l'affaire Alexandre (14 ans, découpé en morceaux), après l'affaire des jeunes filles de l'Yonne, l'affaire Dupont de Ligonnès...
Plus besoin de séries policières américaines, la réalité en France dépasse la fiction sur Crimes, Chroniques Criminelles, Faites entrer l'accusé...

La civilisation serait-elle un rêve inaccessible ? On peut se poser la question quand on voit des cauchemars pareils.
Comment peut-on planifier en famille l'assassinat d'un gamin de quatre ans ??
La France s'est modernisée mais pas l'esprit de certains Français !

Nous en sommes toujours à des pratiques anciennes, les corbeaux, les chats noirs morts devant une porte, le mauvais sort jeté par la doyenne du bourg, le rebouteux qui soigne tout, le méchant loup... je pensais que tout cela n'était qu'affabulations comme celles que nous racontaient nos grands-mères pour nous faire peur.
Les grands-mères se sont éduquées mais les pratiques sont restées.
Mais là, en plus, la méchanceté des uns n'a d'égal que la vanité des autres dans un environnement général d'imbécillité.

Il était pitoyable hier de voir les avocats des Jacob se pavaner devant la presse, nous expliquant que leurs collègues du parquet et tous les experts scientifiques qui cherchent à résoudre le mystère étaient des imbéciles qui ne savaient toujours pas ce qu'ils faisaient. Et pourtant il est à parier que ces avocats sont totalement incapables de comprendre la méthode informatique d'analyse mise en place. Ils n'ont pas compris qu'il y a maintenant des robots sans jambes, ni bras, ni "grande gueule" (pardon Pascale) mais avec un cerveau plus intelligent que celui des avocats, largement plus intelligent que le leur, ce qui n'était pas le cas il y a 35 ans. Qu'ils se battent pour leurs clients, bien ! ils sont payés pour cela, mais pas en prenant le risque de démontrer que ce sont eux les imbéciles.

Le parquet a peut-être aussi fait l'analyse de ce que sont devenus aujourd'hui tous ceux qui ont participé à cet incompréhensible drame, on garde toujours des traces de son passé, et a comparé ce qu'est devenu le couple Villemin avec la situation des autres puis soumis cela à une autre technique moderne : le profilage.
Comment des individus qui se prétendent sains d'esprit peuvent-ils vivre avec une horreur pareille en tête ?
Il va falloir donner le statut de fonctionnaires aux quelques curés qui nous restent pour que les gens puissent au moins aller se confesser.

N'ayant écouté toute l'histoire pour le première fois que ces derniers jours, elle était sur toutes les chaînes TV, la chose qui m'est immédiatement venue à l'esprit, incapable de concevoir ce genre de crime, est qu'il s'agit d'un accident. Pour se "venger du chef", on kidnappe le gamin pour effrayer les parents pour un temps, le gamin se débat, l'affaire tourne mal et le gamin meurt accidentellement. Le fait qu'un des participants ait cherché un endroit pour disposer du corps semble abonder dans ce sens.
Disposer du corps n'avait pas été planifié !
Si c'est le cas le silence des coupables est encore plus repoussant.

Exilé

Le juge Pascal, le juge Lambert et le juge Burgaud.

Ah ! Le juge Pascal...
Le petit juge ayant joué à Robin des Bois ne pouvait avoir pour trop de Français que raison puisqu'il s'en prenait avec acharnement à un notable.

Mais sommes-nous sûrs que cette mentalité détestable dans ses a priori qui a été celle du juge Pascal ne continue pas d'imprégner nombre de ses confrères, donnant parfois plus que l'impression de prononcer des jugements moins selon des faits qu'en fonction de l'origine des justiciables voire de leurs penchants politiques supposés ?

Si pour le juge Pascal et ses contemporains un prévenu ne pouvait qu'avoir tort d'avance puisque notable, de nos jours un prévenu n'est-il pas parfois déclaré coupable avant même l'ouverture du procès pour être un franco-français ou bien un mâle blanc ?

Giuseppe

"Des investigations sans fil directeur ni cohérence, à ciel ouvert, donnant l'impression de tâtonner, avec des préjugés ancrés et un manque d'intelligence, de psychologie et de doutes." (PB).

Terrifiant !

Savonarole

L'affaire Villemin c'est La Terre de Zola.
Un cas d'école du précaire prolétaire haineux.
Cette affaire révèle une brochette de sous-hommes, la haine sociale chevillée au corps, une brochette infâme de "salauds de pauvres", des minables, du Préfontaine à vie et la vie en Décathlon, avec les Pataugas, des ploucs abominables. Tout cela pue le pâté de campagne et le mauvais pinard.

Vous qui avez été bercés par L'inspecteur Derrick, 280 épisodes, le meurtrier était toujours un chirurgien dentiste huppé, un cardiologue distingué, ou un multimillionnaire, et pour l'inspecteur Colombo, kif-kif, tous millionnaires en Californie.
Dès lors, on comprend l'extrême discrétion de nos cinéastes à montrer l'horreur prolétaire(mis à part Dupont Lajoie).
Enfin bon, que tout cela n'empêche pas Philippe Bilger de nous parler de Bayrou et de Marielle de Sarnez, faut bien rire un peu.

Catherine JACOB

"Il y a l'Histoire de France officielle, il y avait la campagne pour le second tour des élections législatives, il y a le cours public d'événements importants, il y a le Président, le Premier ministre, les ministres, la France en majesté et en République."

Autrement dit, il y a les ministres dont la moitié démissionne un mois après que le gouvernement a été formé, pour cause d'affaires pas suffisamment claires pour qu'ils y restent et qui rejoignent l'Assemblée où l'immunité parlementaire leur donnera le temps de souffler le temps que l'horizon s'éclaircisse.

Pourtant il me semble qu'avec 315 députés soit 26 députés de plus que la majorité nécessaire, mais 135 de moins que le nombre annoncé dans l'entre-deux-tours, les choses étaient déjà suffisamment claires.
LREM n'a pas besoin du MoDem (51 députés selon lui, 41 selon le ministère de l'intérieur - explication ? - soit 2 millions d'euros de plus par an dans la cagnotte. Autrement dit, un jackpot global de plus de 10 millions d'euros pour ce parti, moribond et zéro député il y a peu).

LR 126 députés (ou 133 selon les sources, ce qui est tout de même extraordinaire !). Mais bon, Cédric Villani doit savoir compter lui, même si l'arithmétique ne représente pas un grand intérêt pour le mathématicien, il sait au moins que toutes les araignées ont huit pattes, soit 66 ou encore 73 de plus que l'étiage de Matignon dans l'entre-deux-tours. D'ici que ce soit la même chose pour l'évaluation des possibilités de tenir les promesses électorales.

Bref, les bleus des LREM n'ont qu'à bien se tenir, d'ici à ce que que leurs transfuges ne réintègrent leur parti d'origine...!!
En tout cas E. Philippe est reconduit et on saura ce soir vers 18h à moins d'une reconduction du suspens, quel sera le nouveau garde des Sceaux du nouveau gouvernement.

Quelqu'un a vu le cliché pris de bas en haut de Mme l'épouse du Président de la République française à vélo dans les pages intérieures du Paris Match N° 3552 du 15 au 21 Juin 2017 ainsi que la couverture du N°3545 du 27 avril au 3 mai 2017 ?

Robert

Merci Monsieur Bilger pour cet excellent billet qui "fait" dans une absolue et respectable sobriété.

On peut espérer que cette relance de la procédure judiciaire répondra au seul second membre de votre question finale : "Est-ce la continuation de l'approximatif ou une décision pertinente" ?
En effet, il faudrait manquer du sérieux le plus élémentaire pour relancer cette affaire s'il n'y avait que des convictions comme fondement. Et je ne pense pas que les hauts magistrats qui en ont décidé aient envie de ridiculiser à nouveau leur institution : le juge Lambert y a amplement suffi !

jack

Grégory sacrifié, victime de l'obscurantisme, de la jalousie, de l’imbécillité. Pourra-t-on enfin faire honneur à sa mémoire en identifiant ses meurtriers ?

duvent

@semtob
"Notre époque se leurre en méprisant l'expérience, en faisant l'éloge des jeunes. L'apprentissage de l'humilité se fait avec l'âge."

Notre époque se leurre sur beaucoup d'autres choses, malheureusement plus tragiques !
Elle fait d'après vous l'éloge des jeunes, c'est faux, je dirais plutôt que notre époque fait l'éloge de la jeunesse, c'est autre chose...

L'humilité est une qualité morale qui n'est pas attachée à l'âge, mais si c'était le cas, une quantité considérable de vieux (puisque vous parlez des "jeunes"), pourrait nous servir de modèle, suivant votre logique, or, le constat est amer qui nous conduit à voir que les vieux ne sont ni humbles ni exemplaires. Ils œuvrent bassement, ne transmettent rien, et campent lamentablement sur leurs possessions que je vous laisse définir...

L'expérience, elle, pourrait servir, mais quelle expérience pourrait grandir (en toute humilité) un médiocre ? Je vous le demande ?

Humilitas ! Il faudrait être Borromeo...

Ici, nous cherchons notre chemin et ces exemples d'une lamentable justice sont devenus horresco referens !

Celui qui se tournera vers la Justice, devra le faire sans espoir et rempli d'inquiétude, ni le juge, ni l'avocat ne sont une garantie.
Elle devait être aveugle, elle avait un glaive sans fourreau, elle avait une balance ! Aujourd'hui cette prosopopée est devenue obsolète, la justice est une affaire d'entregent (et c'est un euphémisme), de compromissions, de lâchetés, et d'incompétences. Les jeunes ne sont pas fautifs, les jeunes suivent...

r.delaporte

Triste spectacle que celui de ces jalousies campagnardes qui débouchent sur des crimes insensés, mais aussi sur l'incompétence d'un juge visiblement ignorant de ces mentalités. Le fossé entre les élites et le "peuple" ne cesse de s'approfondir et maintenant l'incompréhension du monde des banlieues permet aux extrémistes d'attaquer la société.

Catherine JACOB

« Cela n'empêchait pas les délires et les élucubrations. Par exemple ceux d'une Marguerite Duras écrivant, après avoir vu la maison des parents de Grégory, que c'était forcément elle, la mère, Christine, qui était coupable ! »

Quelqu'un a évoqué les hommes japonais sur un autre billet, tels que décrits en 1970 dans ses Chroniques japonaises, par le grand reporter suisse Nicolas Bouvier qui a séjourné une année au Japon en 1955. Il y a peut-être même rencontré Yvon Brès, lecteur au département de philosophie de l'Université de Tokyo à cette même époque et dont le niveau de japonais devait être à peu près semblable. Autrement dit, problématique.

En ce qui me concerne, l'une des premières images que j'ai eues du Japon est due au film «Hiroshima mon amour» d'Alain Resnais dont Marguerite Duras a écrit le scénario et les dialogues en 1959, ce qui lui vaut d'être nommée pour l'Oscar du meilleur scénario original à la 33e cérémonie des Oscars. J'ai vraiment été marquée à l'époque où j'ai vu ce film (franco-japonais : 二十四時間の情事, Nijūyoji-kan no jōji, soit : une liaison de 24 heures) à la télévision par l'image d'Epinal de l'homme japonais qu'il véhicule tout de même que celle de l'homme asiatique dans "L'Amant", et qui est assez trompeuse, mais dans laquelle l'homme japonais aime sans doute se reconnaître. Peut-être que si je n'avais pas été abusée par cette image, l'avenir en eut été changé. Qui peut savoir ?

Son article de 1985 a fait l'objet d'une plainte pour diffamation par Christine Villemin qui en a été déboutée. L’Académicienne est décédée deux ans plus tard.

Je pense que l'écrivain qui entraîne le lecteur dans le piège de la fiction, lorsque le fond en est une affaire réelle avec des personnages contemporains est assez irresponsable.

« Dénominateur commun à trois apocalypses judiciaires : Bruay-en-Artois, Epinal et Outreau. »

Est-ce que vous n’oubliez pas Montigny-les-Metz ? Francis Heaulme a fait appel, ouvrant la voie dès lors à un sixième procès.

« C'est une autre histoire de France mais c'est de la France cependant. On est interdit devant ce qui nous explose dans la mémoire, le paroxysme de sentiments sombres, presque inhumains, d'inimitiés et de frustrations. Des pouvoirs détestés, des humiliations et des révoltes. »

Eh oui ! Comment pensez-vous que la Gestapo avait appris que mes arrière-grands-parents avaient recueilli et caché des aviateurs anglais lors de la Première Guerre mondiale ? C’est juste un exemple, mais je pense que parfois il faut remonter assez loin pour comprendre les ressorts d’une action.

Que voulez-vous, l’Est n’a pas eu la chance que vous y soyez nommé.

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