La politique est une occupation sérieuse, je sais, et venir la troubler par des appréciations subjectives est un scandale dû vraisemblablement à ma passion pour les tempéraments. Mais, au fond, je n'en suis pas gêné tant les programmes, se chevauchant et se brouillant les uns les autres, passent au second plan par rapport aux personnalités qui tiennent le haut du pavé.
C'est encore plus vrai avec le dépassement de la gauche et de la droite, voulu par le président de la République et concrétisé par le premier tour des élections législatives et le raz-de-marée de LREM. On sort du partisan pour s'engouffrer dans le macronisme.
A entendre ou lire certains, le pouvoir devrait presque s'excuser d'avoir le 18 juin une majorité absolue. La démocratie en a trop fait, trop donné. C'est comme ça. Il y a de pires handicaps !
L'extraordinaire taux d'abstention - plus de téléspectateurs devant "Les Bronzés" que pour les résultats électoraux : un indice de plus (L'Obs) - révèle aussi une lassitude tenant aussi bien à des frontières qui s'estompent et retiennent moins l'attention civique qu'aux joutes politico-médiatiques, parfois lassantes, de cette dernière année.
Je me sens donc fondé à introduire mes goûts, mes dégoûts, mes sympathies et mes regrets dans l'objectivité des débats et à instiller mes humeurs dans la froide comptabilité des pourcentages.
Comment dissimuler mon contentement, et mon sentiment qu'il y a une justice de l'élection, quand dans la 11è circonscription de Paris, Marielle de Sarnez devance de plus de vingt points un avocat candidat LR repêché en dernière minute par François Baroin -le premier a accueilli le second dans son cabinet - et dont tout m'a séparé ?
Comment, sans la comprendre, être étonné par l'explosion de Henri Guaino tant elle ressemblait à son personnage et à son tempérament ? (BFMTV)
Dans la 2è circonscription de Paris, il a été sèchement désavoué puisqu'il a obtenu moins de 5% et il ne l'a pas supporté, allant jusqu'à déclarer que l'électorat était "à vomir". C'est plus qu'être mauvais joueur mais se consoler par une arrogance méprisant ceux dont on avait sollicité les suffrages et qui n'ont pas su voter dans le seul sens qui vaille : le sien.
Henri Guaino - mais on n'accable pas un homme à terre et qui a décidé de se retirer ! - oublie tout de même qu'il avait bénéficié de la 3è circonscription des Yvelines, en or, imperdable, avec un électorat chic, mais il lui avait fallu un deuxième tour pour l'emporter.
Il fallait bien qu'un jour une personnalité politique craque et avec une liberté d'expression totale sorte de la dignité habituelle des défaites assumées pour invectiver le citoyen qui n'avait rien compris. J'étais persuadé que, si cette rupture se produisait, elle ne pourrait qu'être le fait de Henri Guaino. En même temps sûr de sa valeur et susceptible, trop sensible. Les blessures qu'on lui cause sont forcément imméritées. Le mélange a été détonant.
NKM, dans la même circonscription, se retrouve au second tour mais largement devancée par le candidat LREM. Celui-ci obtient plus de 41% quand elle se situe à 18%.
Vaillante, avec classe, elle assume la difficulté de la tâche et se garde bien d'insulter qui que ce soit. Alors qu'elle aurait le droit d'être plus amère que quiconque. Elle invite la droite et le centre à se rassembler derrière elle parce qu'à juste titre elle répugne à "une assemblée monocolore" (Le Parisien). Guaino et Lecoq, au lieu de bouder, feraient mieux d'avoir le sens des responsabilités et de lui apporter leur soutien.
NKM a et est une personnalité qui n'a jamais laissé personne indifférent. Elle m'a agacé plus d'une fois, notamment par son obsession anti-FN qui la faisait porter aux nues dans les médias.
Je sentais trop que son hostilité ressemblait à celle du seigneur à l'encontre du manant, de la distinction à l'encontre du vulgaire (voire du populaire) pour ne pas être embarrassé par la délicatesse, la réprobation aisée, l'éthique facile, que j'admirais moins qu'elles ne me semblaient condescendantes. On a les valeurs dont votre classe vous permet de jouir. Pour beaucoup, l'humanisme sophistiqué relève d'un luxe impossible.
Mais, à côté de cela, quelle intelligence, quelle liberté, quelle tenue, quel savoir-être politique et médiatique ! Qu'on se rappelle son comportement et sa finesse lors de la primaire ! On l'annonçait dépassée et à sa manière non tonitruante, avec un velouté qui savait se faire écouter, elle a continué à jouer sa petite musique singulière. NKM atypique, précieuse sans jamais tomber dans le ridicule, est obstinément restée dans le camp de la droite sans jamais mépriser l'opposition républicaine, en fuyant le péremptoire et la bêtise des excommunications. Une chanson douce et entêtante.
Et le scandale est que LREM a présenté contre cette candidate, si proche au moins par sa forme sinon par son fond d'Emmanuel Macron et de son aspiration au changement, un adversaire qui va peut-être la battre ! Cette attitude purement politicienne de la part du camp du président - inspirée par les ambitions parisiennes de Benjamin Griveaux et apparemment confortée par les manoeuvres de Rachida Dati - est d'autant plus incompréhensible que celui-ci a fait preuve d'une surprenante bienveillance à l'égard de certains dont la virulence contre lui a été remarquée. Bruno Le Maire, par exemple, se retrouve ministre et va être réélu parce que LREM, par bonté d'âme, lui a laissé toutes ses chances. Je pourrais en citer d'autres qui n'en reviennent pas de cette arbitraire sélection - et, sur le plan intellectuel, incohérente - qui les comble et les épargne. Il sera comique de les voir, après la victoire, s'engouffrer dans les fourgons du vainqueur !
Par bonté d'âme vraiment ? Le paradoxe tient peut-être au fait que LREM sera assurée, ce qui est humain, du soutien inconditionnel de ceux qui l'auront vilipendée avant et qu'elle aura sauvés, tandis que venant des modérés comme NKM, rien n'était spécialement à espérer puisqu'ils n'auraient rien eu à se faire pardonner.
C'est une grave injustice qui a été commise si on veut bien encore considérer que la rationalité et une forme d'équité ne doivent pas demeurer étrangères aux choix électoraux.
Je veux croire que des miracles se produisent.
Pour elle qui énonce cette évidence oubliée par quelques-uns : "Il faut donner sa chance à Emmanuel Macron mais si je dis oui à la main tendue, je dis non au garde-à-vous".
A elle on ne lui a pas tendu la main.
Il y en a tant dont la disparition de l'espace public n'affecterait personne et dont la voix manquante ne laisserait personne orphelin.
Mais, qu'on l'aime ou qu'on la déteste, NKM est nécessaire. Le climat d'aujourd'hui est profondément le sien.
Donc, contre tous les pronostics il faut la sauver !
Et au moins elle parle un français parfait.
Ce qui n'est pas le cas de certains élus de LREM, comme Mounir Mahjoubi, qui a failli être battu, sans s'en émouvoir, et qui, interviewé par Patrick Cohen sur France Inter, a du mal à finir ses phrases, remplace un mot par par un autre, dans un hachis inquiétant.
Pour certains, même un stage à l'Institut de la Parole est inutile, le problème se trouvant plus haut, au niveau du cerveau.
Enfin, une femme ministre des Armées, c'est une provocation inutile, sauf si elle porte le treillis militaire et le barda avec élégance, parce que passer les troupes en revue boudinée dans un pantalon beige, ce n'est pas très pratique.
Et même si l'Armée se féminise, nommer une femme ministre des Armées est une claque pour tous les soldats qui risquent leur vie actuellement sur différents terrains d'opération, dont un en France, et qui n'ont pas besoin d'une maman, mais d'un chef qui les protège et leur redonne leur dignité.
Cette nomination est une honte.
Rédigé par : anne-marie marson | 21 juin 2017 à 20:14
@Giuseppe
Que vous vous soyez mal exprimé ou que je vous aie mal lu, tout dépend du point de vue. Mon émoi se justifie car durant des générations, la violence faite aux femmes était réputée provenir, dans les discours savants, des hommes issus de classes populaires et il y a peu de temps que cette violence a été identifiée comme existant également dans les milieux aisés.
@Lucile
Oui.
Rédigé par : jlm | 17 juin 2017 à 15:00
@ jlm | 16 juin 2017 à 18:04
Je ne pensais pas que ça irait si vite ! Cela dit, Bayrou aura quand même réussi à faire parler de lui et à montrer qu'il n'était pas encore complètement inactif. D'après je ne sais plus quel journal en ligne, Atlantico peut-être ou Contrepoint, sa petite querelle avec le Premier ministre serait volontairement montée en épingle par le gouvernement, qui entend montrer par là que les ministres disposent d'une bonne marge de manœuvre sans être pilotés par l'Élysée. Cette thèse ne me paraît pas absurde, car il ne peut s'agir d'un couac alors que la communication est tellement intelligemment dosée et maîtrisée par le pouvoir. On peut aussi penser que ça arrange bien tout le monde de voir Bayrou patauger dans la mauvaise foi et se décrédibiliser tout seul. Du grand art.
Rédigé par : Lucile | 17 juin 2017 à 12:05
@ jlm | 16 juin 2017 à 18:02
Je n'associe pas la violence physique à la pauvreté, bien évidemment, vous m'avez sans doute mal lu, c'est la violence morale qui monte, les frustrations, le désintérêt pour les politiques, abstentions, votes extrêmes, la violence est là, la société n'est pas apaisée, elle est divisée.
L'agression physique bien sûr n'a rien à voir, le "tous pourris" qui s'affiche de plus en plus, les citoyens n'ont pas un partage serein de la vie politique, on l'a vu sur les sujets tels que l'immigration etc.
Rédigé par : Giuseppe | 17 juin 2017 à 08:58
Orgueil et préjugé, suite sans fin :
"Et pourtant, Toi aussi, Tu aurais pu alors prendre le glaive de César. Pourquoi as-Tu refusé ce dernier don ? En acceptant le troisième conseil du puissant esprit, Tu aurais fourni à l’homme tout ce qu’il cherche sur la terre, savoir : devant qui s’incliner, à qui remettre sa conscience et enfin comment s’unir pour ne former tous ensemble qu’une même fourmilière, car le besoin de l’union universelle est le troisième et dernier tourment des hommes. Toujours l’humanité dans son ensemble a tendu à l’unité mondiale. Il y a eu plusieurs grands peuples, dont l’histoire a été glorieuse, mais ces peuples ont été d’autant plus malheureux qu’ils se sont élevés plus haut, car ils sentaient plus fortement que les autres le besoin de l’union universelle des hommes. Les grands conquérants, les Timour et les Gengis Khan, ont parcouru la terre comme un ouragan dévastateur, mais eux aussi, sans en avoir conscience, exprimaient cette même tendance du genre humain vers l’unité. En prenant le monde et la pourpre de César, Tu aurais fondé l’empire universel et donné la paix à toute l’humanité. Car à qui appartient-il de régner sur les hommes, sinon à ceux qui sont maîtres de leur conscience, et dans les mains de qui se trouvent leurs pains ? Nous avons aussi pris le glaive de César ; ce faisant, sans doute, nous T’avons repoussé et nous sommes allés à lui. Oh ! il se passera encore des siècles de libertinage intellectuel, de science et d’anthropophagie, car après avoir commencé par élever leur tour de Babel sans nous, ils finiront par l’anthropophagie. Mais alors aussi la bête s’approchera de nous en rampant, léchera nos pieds et les arrosera de larmes sanglantes. Et nous nous assiérons sur la bête, et nous élèverons en l’air une coupe, et sur cette coupe sera écrit : « Mystère ! » Mais aussi alors, alors seulement commencera pour les hommes le règne de la paix et du bonheur. Tu T’enorgueillis de Tes élus, mais Tu n’as qu’une élite, tandis que nous donnerons le repos à tous. Et que dis-je ? Même parmi cette élite, parmi ces forts qui auraient pu devenir des élus, combien se sont à la fin fatigués de T’attendre, combien ont porté et porteront encore sur un autre terrain les forces de leur esprit et la chaleur de leur cœur, combien finiront par lever contre Toi-même leur libre drapeau ! Mais c’est Toi-même qui as arboré ce drapeau. Avec nous, tous seront heureux, ils cesseront de se révolter et de s’exterminer les uns les autres, comme ils le font partout avec Ta liberté. Oh, nous leur persuaderons qu’ils ne seront libres que du jour où ils auront déposé leur liberté entre nos mains. Eh bien, en parlant ainsi, mentirons-nous ou dirons-nous la vérité ? Eux-mêmes se convaincront de la vérité de nos paroles, car ils se rappelleront à quelles terreurs d’esclaves, à quelles perplexités Ta liberté les a conduits. L’indépendance, la libre pensée et la science les égareront dans de telles ténèbres, les placeront devant de tels prodiges, devant des énigmes si insolubles, que, parmi eux, plusieurs, les indociles et les farouches, mettront eux-mêmes fin à leurs jours, d’autres, indociles mais faibles, s’égorgeront mutuellement, et le reste, le troupeau des lâches et des malheureux se traînera à nos pieds en criant : « Oui, vous aviez raison, vous seuls possédiez son secret, et nous revenons à vous, sauvez-nous de nous-mêmes »."
Puis la fin, sans suite :
"Sache que je ne Te crains pas. Sache que moi aussi j’ai été dans le désert, que moi aussi je me suis nourri de sauterelles et de racines, que moi aussi j’ai béni la liberté donnée par Toi aux hommes, et que je me préparais à être compté au nombre de Tes élus, au nombre des puissants et des forts. Mais je me suis réveillé de ce rêve et je n’ai pas voulu me mettre au service d’une folie. Je suis allé me joindre au groupe de ceux qui ont corrigé Ton œuvre. J’ai quitté les fiers et suis revenu vers les humbles pour faire le bonheur de ces humbles. Ce que je Te dis se réalisera et notre empire s’élèvera. Je Te le répète, demain Tu verras, sur un signe de moi, ce troupeau obéissant apporter des charbons brûlants au bûcher sur lequel je Te ferai périr parce que Tu es venu nous déranger. Si en effet quelqu’un a mérité plus que personne notre bûcher, c’est Toi. Demain je Te brûlerai. Dixi. »
Ne reste plus que le silence et la joie, meilleur vœux à NKM.
Rédigé par : Aliocha | 17 juin 2017 à 07:51
@ Trekker
Révisionniste Dieu m'en préserve, ignorant j'espère que non. Un Etat de deux siècles (si l'on fait remonter la Russie moderne à Pierre le Grand) ne s'effondre pas en trois ans, quelle que soit sa sclérose. Passée la guerre civile, la Russie renommée URSS a vite retrouvé son potentiel économique.
Quant à l'Allemagne, elle avait conservé un Etat et une économie. Les restrictions pesant sur son armée furent d'abord partiellement contournées, ce que je ne vous apprends sans doute pas, la reconstruction de sa capacité militaire n'était ensuite qu'une question de quelques années.
Rien à voir avec l'EI (faible population, ressources économiques limitées, pas d'usines). Le wahhabisme n'est ensuite idéologie d'Etat qu'en Arabie saoudite, où la tradition militaire et étatique de la Russie me semble faire défaut. Il paraît qu'ils ont des bombes atomiques pour eux stockées au Pakistan, mais si c'est vrai c'est davantage leur assurance-vie contre l'Iran.
Désolé mais on ne peut pas mettre les menaces nazies et soviétiques des années 30 et celle posée par le radicalisme musulman sur le même plan. D'autant que les premiers adversaires des extrêmistes sunnites sont les chiites, et inversement.
Il faudra bien un jour aussi régler le problème palestinien, ou s'en désintéresser superbement pour laisser le meilleur gagner, car il empoisonne toute la politique internationale et française depuis trop longtemps. Je persiste à penser que nous nous mêlons de choses qui ne nous regardent pas, et que nous allons par trop au-delà de bons offices diplomatiques dont nous pourrions nous contenter. Si une guerre au Proche-Orient fait exploser les prix du pétrole, nous nous y ferons, ça ne fera pas de mal à nos poumons et à nos bronches, après tout !
Enfin tout ça n'a qu'un lointain rapport avec Mme Kosciusko-Morizet !
Rédigé par : Tomas | 17 juin 2017 à 01:47
Pour ceux qui s'imaginent que si nous nous appauvrissions, nous irions vers davantage de vertu :
https://fr.news.yahoo.com/vague-lynchages-venezuela-col%C3%A8re-d%C3%A9boussol%C3%A9-060944703.html
Consommer des objets nous protège les uns des autres.
Ca montre aussi que sans institutions, nous serions ailleurs que dans un gentil paradis libertaire.
Rédigé par : Noblejoué | 16 juin 2017 à 20:50
Quelqu'un pourrait-il m'éclairer ?
J-M Le Guen se reconvertirait conseil du président d'une grande société de courtage en assurances. Bon...
Quel intérêt pour le responsable suprême de recruter un médecin - peut-être malgré lui - pour placer des assurances et dont le conseilleur vient de recevoir une déculottée politique monumentale, je suis perplexe.
Rédigé par : Giuseppe | 16 juin 2017 à 20:28
@ Tomas | 16 juin 2017 à 00:32
Désolé mais soit vous êtes un ignorant en histoire, soit vous faites du révisionnisme.
Bolchevisme et nazisme se sont imposés au sein d'Etats organisés avec des capacités répressives et militaires importantes...
A / Dans la période 1917-1924, l’État soviétique était embryonnaire, ses capacités répressives et militaires étaient limitées et en grande partie improvisées. En 1917 l’ancien Etat russe s’était totalement effondré, et il en était de même pour sa police et son armée. Ce n’est qu’à partir de 1925 que ces institutions régaliennes - police et armée - commencèrent à être réellement reconstituées et notamment par Staline.
De 1917 à 1924, l’Armée rouge bâtie par Trotski était loin de mériter le nom d’armée, elle s’apparentait bien plus à des milices de qualité fort variable, peu homogènes : addition de volontaires inexpérimentés, d’anciens soldats de l’armée impériale, une minorité d’officiers provenant de cette dernière et de cadres issus du parti bolchevik. Elle ne tenait que par le ciment de l’idéologie, et par ses méthodes sanglantes. Quant à l’appareil répressif policier, la Tchéka qui se transformera en NKVD, il était certes fort expéditif mais son organisation encore plus déficiente que l’Armée rouge.
Les Bolcheviks gagnèrent aux cours des ces années avant tout du fait des divisions au sein des armées dites « blanches », jeu de dupes qu’ils menèrent à l’égard des libertaires de Makhno, impréparation des S.R. (socialistes révolutionnaires) à la guerre civile et aussi de par la sauvagerie dont ils firent preuve.
B / Entre 1930 et 1935, l’Allemagne était certes un Etat organisé mais traversé par de profondes fractures politiques : communistes, socialistes et centre droit passaient plus de temps à s’entredéchirer qu’à lutter contre les Nazis. L’appareil policier lui aussi était fort divisé, n’avait rien de monolithique, il était à l’image de la société civile et de ses factures.
Quant à l’armée elle avait été réduite à sa plus simple expression par le traité de Versailles : 100 000 hommes ne disposant que d’un armement d’infanterie légère. Son encadrement était majoritairement légitimiste-traditionaliste, car issu principalement des écoles de junkers prussiens. D’ailleurs les Nazis n’étaient guère prisés et souvent méprisés par ces officiers de tradition, pour eux ce n’étaient que des voyous provenant de la plèbe et donc indignes de leur caste : lisez ou relisez Jünger et von Salomon.
Dans les années 20 les quelques tentatives de putsch militaires avaient toutes échoué lamentablement, elles n'avaient été faites que par quelques centaines de militaires et non par des régimes constitués. L’ex-noyau dur de cette armée avait été constitué au début des années 20 par les corps francs de la Baltique, mais dès 1924 ceux-ci connurent des destins fort contrastés : le corps des officiers de la Wehrmacht ne tenait pas à les intégrer et surtout en masse en son sein, ils étaient considérés comme des trublions indisciplinés.
Ce n’est qu’à partir de 1935, une fois bien assis leur pouvoir politique, que le Nazis bâtirent très rapidement un appareil répressif - Gestapo entre autres - qui question efficacité n’avait rien à envier au NKVD soviétique. Conjointement avec la dénonciation du traité de Versailles, ils purent forger progressivement une armée nouvelle conséquente et moderne : une bonne partie des officiers supérieurs de la « vieille » Wehrmacht furent marginalisés, effort conséquent de réarmement, transformation progressive de leur propre milice - SS - en force militaire.
Hitler et les nazis, cela dès leur accession au pouvoir, ne firent pas confiance à la police tant qu’il ne l’eurent pas drastiquement réformée. Quant à la Wehrmacht et cela même après, quand elle fut leur outil militaire pour toutes leurs conquêtes, ils ne lui accordèrent toujours qu’une confiance limitée et surtout en matière intérieure. Ce fut la raison principale pour laquelle ils la doublèrent par la Waffen SS qui leur était totalement dévouée : tous ces membres étaient encartés dans le parti nazi !
Rédigé par : Trekker | 16 juin 2017 à 19:54
@Lucile
Je profite de mon passage sur le blog pour vous rendre hommage : vous aviez prévu la crise Bayrou et vous aviez raison. Grosse déception, une de plus.
Rédigé par : jlm | 16 juin 2017 à 18:04
Je ne suis pas d'accord avec vous Monsieur Bilger, je pense depuis longtemps que NKM est trop bien pour faire de la politique, la politique, ça salit les gens et les idées et il faut une peau épaisse et pas trop de finesse pour réussir dans ce milieu de renards-requins (sauf Macron bien sûr LOL).
@Giuseppe
"La première violence est celle fournie par certains politiques, manquement à une éthique basique, on l'a vu avec l'affaire Fillon, Cahuzac, le dossier Ferrand, les citoyens sont exaspérés même si la violence physique n'est pas excusable."
Vous ne pouvez pas comparer ces affaires avec l'agression innommable dont NKM a été victime : entre frapper une femme plus légère et plus petite que soi (pour reprendre les mots du Premier ministre) et attaquer verbalement des concurrents, pratique malheureusement très ancrée chez nos hommes politiques, ce n'est pas le même type de violence et je ne pense pas que ce baraqué s'en serait pris à un homme de la même façon.
"Placez-vous un seul instant à la place du Rmiste qui voit ces dizaines de milliers d'euros défiler comme s'il en pleuvait, des combines pour fuir l'impôt ou s'enrichir, alors il n'y a plus lieu de s'étonner de rien, malheureusement c'est ainsi et la loi future n'y changera pas grand-chose car encore mal ficelée."
POURQUOI ASSOCIEZ-VOUS VIOLENCE ET PAUVRETE ? Si les pauvres étaient violents beaucoup de riches seraient au cimetière ! mais justement ce n'est pas le cas, ce sont les pauvres qui meurent les plus jeunes !
Rédigé par : jlm | 16 juin 2017 à 18:02
Maxime Tandonnet écrit : "J’ai un peu connu Nathalie dans les réunions à l’Elysée ou à Matignon. Elle est simple et gentille, drôle, sans aucun rapport avec son image médiatique...".
Rédigé par : Lucile | 16 juin 2017 à 18:00
NKM
Prompt rétablissement bien sûr !
Toutefois, comme dit mon épouse : "Ah les petites bonnes femmes de 1m80 et de 35 kg, elle ne tiennent pas le coup ! Si c'avait été Marine Le Pen, c'est elle qui aurait rossé l'assaillant qui serait à l'hôpital actuellement !
Les femmes sont sans pitié entre elles !
Cordialement.
Rédigé par : boureau | 16 juin 2017 à 14:08
NKM : dans ce concert d'indignation vertueuse le seul qu'on n'entende pas est le ministre de l'Intérieur.
On pensait le voir dès potron-minet sur tous les plateaux TV et radios, nous jurant qu'il allait traquer l'infâme agresseur, que pouic, que dalle, il est aux abonnés absents.
À moins qu'il ne sache déjà que cette affaire est bidon.
Rédigé par : Savonarole | 16 juin 2017 à 12:31
La première violence est celle fournie par certains politiques, manquement à une éthique basique, on l'a vu avec l'affaire Fillon, Cahuzac, le dossier Ferrand, les citoyens sont exaspérés même si la violence physique n'est pas excusable.
Placez-vous un seul instant à la place du Rmiste qui voit ces dizaines de milliers d'euros défiler comme s'il en pleuvait, des combines pour fuir l'impôt ou s'enrichir, alors il n'y a plus lieu de s'étonner de rien, malheureusement c'est ainsi et la loi future n'y changera pas grand-chose car encore mal ficelée.
Rédigé par : Giuseppe | 16 juin 2017 à 11:32
Pauvre François Lamy il va "devoir travailler" a-t-il dit !
La famille Boris Vallaud certainement aussi, les électeurs sont des ingrats.
Le bon côté est qu'ayant parcouru les tentures soyeuses de Solférino le papier peint à venir sera plus rustique, mais bon au moins ils approcheront d'un peu plus près les citoyens qui vont à l'usine... Euhhh... Il est vrai qu'il en existe de moins en moins, habitués de plus en plus au Pôle emploi, malheureusement... Pépère devait les sauver.
Les premiers ne connaîtront sans doute pas les affres des fins de mois ou les multiples formulaires à remplir pour un demandeur d'emploi, mais descendre dans le poulailler permet de vivre la pièce plus intensément.
Le changement c'était maintenant et après les législatives la note va être présentée au capitaine de pédalo, elle va être sans doute cruelle.
Rendra-t-il visite une nouvelle fois au paquebot Solférino avant le sabordage final ? Triste bilan pour une casse annoncée, la courbe des voix s'est effondrée, hééééé...
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Savoureux, surtout avec le recul, je leur conseillerais de revendre leurs permanences et d'aller à la pêche.
https://www.france-politique.info/hommes-politiques/nicolas-dupont-aignan/2017/04/17/fillon-dupont-aignan-et-lassalle-cumulent-2686-ans-de-mandats/
Rédigé par : Giuseppe | 16 juin 2017 à 10:01
@ semtob | 16 juin 2017 à 00:30
Complètement d'accord avec vous. Bien dit.
Rédigé par : Lucile | 16 juin 2017 à 09:51
@Achille | 16 juin 2017 à 06:48
"S’il en est un qui aurait dû déjà se prendre une beigne c’est bien J-L. Mélenchon qui ne cesse d’insulter ses adversaires, allant même jusqu’à les traiter d’assassin".
Oui mais voilà il s’agit d’un homme encore vif et qui serait capable de réagir violemment autrement que par des paroles".
"Je souhaite un bon rétablissement à NKM et pourquoi pas son élection dimanche prochain. Elle le vaut bien".
-O-
L'excité chauve dans la cinquantaine qui a frappé Nathalie Kosciusko-Morizet au visage avec les prospectus à ce qu'elle en perde l'équilibre et reste inconsciente, est un dégonflard, un lâche et un mal baisé. Se venger sur une femme qui ne lui a rien fait mérite un envoi dans ses parties sensibles à en perdre l'envie pour quelque temps. Je plains la sienne. S'il avait eu face à lui un JL. Mélenchon ou un Bayrou, c'est un sacré coup de boule dans le ballon qu'il aurait pris - comme dirait un certain ex-champion de foot - et non une beigne.
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Deux pays très connus pour l'agression physique des politiques : France et Italie. Tout y passe, oeufs, tomates, farine, tartes à la crème, godasses à la tête, gifles, jets de canettes de bière, insultes...
Jamais vous ne verrez cela dans les pays nordiques et certains pays du nord-est. Et maintenant, c'est la police, la gendarmerie et les sentinelles qui sont visés par les dangereux fanatiques islamistes. Décidément, rien ne va plus dans le pays dit des "valeurs républicaines".
Rédigé par : Ellen | 16 juin 2017 à 09:21
Pain terrestre et pain céleste (suite, en espérant que cela suffise comme commentaire) :
"Sais-Tu que des siècles passeront et que l’humanité proclamera par la bouche de ses savants et de ses sages qu’il n’y a pas de crime et, par conséquent, pas de péché, qu’il n’y a que des affamés ? « Nourris-les et alors demande-leur des vertus ! » Voilà ce que la science et la sagesse humaine écriront sur le drapeau qu’elles lèveront contre Toi et par lequel Ton temple sera renversé. À la place de cet édifice il s’en fondera un autre, une nouvelle tour de Babel qui, sans doute, ne sera pas plus achevée que ne l’a été la première, mais Tu aurais pu en prévenir l’édification et épargner aux hommes mille ans de souffrances, — car ils viendront à nous après avoir, pendant mille ans, peiné à construire leur tour ! Alors de nouveau ils nous chercheront sous terre, dans les catacombes où nous nous cacherons (car nous serons encore persécutés et martyrisés), ils nous trouveront et crieront vers nous : « Nourrissez-nous, car ceux qui nous avaient promis le feu du ciel ne nous l’ont pas donné ». Et alors nous achèverons leur tour, car celui-là l’achèvera qui les nourrira, et nous seuls les nourrirons, en Ton nom : nous leur dirons faussement que c’est en Ton nom. Oh, jamais, jamais ils ne se nourriront sans nous ! Aucune science ne leur donnera du pain, aussi longtemps qu’ils resteront libres, mais, en fin de compte, ils déposeront leur liberté à nos pieds et ils nous diront : « Asservissez-nous, pourvu que vous nous donniez à manger »."
http://bibliotheque-russe-et-slave.com/Livres/Dostoievski - Le Grand Inquisiteur.htm
Sans conscience des contraintes, on voue l'avion des libertés au crash des orgueils blessés, le temple dont parle Jésus, c'est son corps.
Rédigé par : Aliocha | 16 juin 2017 à 09:08
@ Jabiru | 15 juin 2017 à 13:08
Eh oui, après le jeune crétin qui a filé une baffe à Manuel Valls qui était quand même escorté de ses gardes du corps, ce qui dénote un certain niveau de témérité de la part du jeune inconscient, nous avons affaire à un robuste quinquagénaire qui s’en est pris à une femme sans défense.
Là il ne s’agit plus de bêtise mais de lâcheté caractérisée.
J’ai lu dans un article que certains journalistes (et notamment Carl Meeus) attribuaient ce genre de comportement aux politiques qui, par leurs propos pas toujours mesurés, ont échauffé les esprits des citoyens. Il fallait quand même oser la sortir celle-là.
Ils semblent oublier que les médias y ont aussi leur part, vu que cela fait bien neuf mois que, sans discontinuer, ils n’ont cessé de nous prendre la tête avec les faits et gestes des candidats à la présidentielle, maintenant aux législatives, en nous distillant des révélations sur les comportements pour le moins discutables de certains d’entre eux.
Concernant NKM, même si elle peut irriter certains, on ne saurait lui reprocher des violences verbales comparables à celles notamment de J-L Mélenchon.
S’il en est un qui aurait dû déjà se prendre une beigne c’est bien ce dernier qui ne cesse d’insulter ses adversaires, allant même jusqu’à les traiter d’assassin.
Oui mais voilà il s’agit d’un homme encore vif et qui serait capable de réagir violemment autrement que par des paroles.
Je souhaite un bon rétablissement à NKM et pourquoi pas son élection dimanche prochain. Elle le vaut bien.
Rédigé par : Achille | 16 juin 2017 à 06:48
@ Trekker
Là désolé vous me rappelez les paranoïaques de la Russie, vos parallèles sont du même ordre. Autant je veux bien comparer l'EI à l'URSS de 1919, autant là vous allez un peu trop loin pour moi.
Bolchevisme et nazisme se sont imposés au sein d'Etats organisés avec des capacités répressives et militaires importantes. Le wahhabisme et le salafisme concernent des Etats plus ou moins faillis dont le seul pouvoir de nuisance à notre encontre est de commettre des attentats faisant des dizaines de morts, et non des centaines de milliers.
Chez nous, ceux qui véhiculent cette idéologie sont peu nombreux, sans ressources économiques et sans aucune influence politique autre que locale. Si la société française et européenne n'est pas en mesure de leur résister, c'est qu'elle est trop vermoulue et qu'on ne peut rien y faire. Et puis, combien de "vrais Français" ne partagent pas non plus nos valeurs ? Le problème de l'intégration des migrants et des communautés religieuses minoritaires est selon moins plus un symptôme des doutes de la société majoritaire qu'autre chose.
L'expansion du wahhabisme et des Frères musulmans est un fait indéniable et préoccupant pour nous, mais d'autres forces sont à l'oeuvre dans un monde musulman qui n'est pas monolithique, comme vous le savez sans doute. Nos modes de vie se diffusent immanquablement parmi les populations immigrées de notre pays, le rapport démographique, social, culturel et économique étant très largement en notre faveur, ce qui est assez logique au fond.
Les attentats doivent nous forcer à la vigilance et à l'interrogation (j'ai déjà eu l'occasion de dire qu'à mon avis, il aurait suffi de ne pas se mêler du bourbier syrien pour en faire l'économie) mais ne doivent pas nous conduire à des comparaisons qui restent hasardeuses.
@ Lucile
Globalement non je ne suis pas très optimiste sur ce qui nous attend, mais là franchement je pense que la question de l'immigration étrangère en France (enfin musulmane, puisque c'est celle-ci qui semble poser problème, comme si les autres étaient comme nous, ce qu'ils ne sont évidemment pas) est un épiphénomène des bouleversements de la mondialisation en cours. Le chercheur que vous citez dit tout dans la conclusion de son article: il suffit qu'il y ait une masse suffisante de Français ne voulait pas d'un mode de vie salafiste pour que celui-ci ne nous soit pas imposé. Je ne pense pas me tromper en affirmant que nous disposons de cette masse, y compris chez les "islamo-gauchistes" qu'il est de bon ton de vilipender ici.
Rédigé par : Tomas | 16 juin 2017 à 00:32
Cher Philippe,
Il y a trop de haine partout autour de nous tous !
Nous avons entendu un journaliste télévisé déclamer que Nathalie ne serait plus qu'un cadavre demain !
Emission du 14 juin 2017.
Cette absence de débat imposé par le directeur de la Fabrique en Marche à la tête de ses DRH amène une violence extrême dans la rue ou un écœurement total.
Le résultat, c'est cette espèce de porc décérébré qui cogne une femme politique et s'enfuit comme un rat dans les souterrains de Paris, après avoir arraché les lunettes d'un militant bénévole.
Il y avait une haine terrible dans le discours du candidat En Marche la veille sur BFM. Les journalistes l'ont félicité dans la soirée même d'avoir cogné dur sur NKM. Ce candidat est irrespectueux de la femme et de ses compétences de terrain. Ce n'est pas parce que l'on a été journaliste que l'on peut tout se permettre sur les plateaux.
Nous souhaitons un prompt rétablissement à Nathalie, femme de talent et résistante de la démocratie depuis de nombreuses années.
françoise et karell Semtob
Rédigé par : semtob | 16 juin 2017 à 00:30
La candidate NKM agressée en distribuant ses tracts et transportée à l'hôpital Cochin suite à une perte de connaissance.
Voilà où en est notre pays. On y agresse les femmes politiques en campagne. Pourtant elle n'a jamais fait de mal à personne celle-là. Du coup, pour le deuxième tour, pour elle, vraisemblablement c'est mort ! ça n'est pas un combat politique digne !
Rédigé par : Catherine JACOB | 15 juin 2017 à 20:15
D'abord une pensée pour NKM et le souhait qu'elle se remette vite.
On n'est pas très fier d'être homme quand des crétins se permettent ce genre d'agression.
@ Michel Deluré | 15 juin 2017 à 08:52
Les médias ont choisi pour nous mais ce qui est amusant est d'entendre tous les députés dégagés, comme dirait Mélenchon, nous prévenir que nous allons avoir de nouveaux députés novices, donc incompétents, malheur à nous.
Ce qui est tout de même un certain culot de la part de ces maintenant ex-professionnels de la députation qui n'ont rien fait pendant trente ans et laissent aux "néophytes" le pays dans un pétrin épouvantable.
A tout prendre je préfère des néophytes qui ne feront peut-être rien ou peu, à des pros qui faisaient beaucoup mais pour eux-mêmes seulement.
Les citoyens que nous sommes sont parfaitement capables de faire fonctionner le pays, même en dépit des députés comme nous l'avons prouvé depuis trente ans.
Macron est élu mais il sait par l'abstention que nous le surveillerons de près, que notre enthousiasme est plutôt limité, mais faute de mieux... ??
Rédigé par : Claude Luçon | 15 juin 2017 à 20:04
@ Tomas
"Une note d'espoir peut-être, une civilisation se transmet".
A des monothéistes ? La "vérité" monothéiste, la propension à la répandre partout est destructrice de civilisation.
Voyons avec les polythéistes. Les Indiens d'Amérique sont peu nombreux et leur culture est dominée Pour le spirituel, qui interdit des manifestations religieuses, qui interdit leur danse du soleil et leurs drogues traditionnelles ?
De toute manière, on pourrait tout leur rendre qu'ils seraient encore perdus, on n'est rien sans sa terre.
Voyons les abrahamistes entre eux. Les chrétiens ne laissaient les côtoyer que les Juifs, non les musulmans, et les Juifs servaient de fossiles vivants censés démontrer la vérité de la foi chrétienne... Les musulmans "protégeaient" Juifs et chrétiens mais évidemment comme le seigneur ses serfs et autres relations de domination. On pourra dire néanmoins qu'ils étaient plus tolérants... A présent, ils sont pire que les deux autres abrahamismes ne l'ont jamais été, il le faut bien puisqu'ils sont des dérivés et de Juifs, et de chrétiens, une faible légitimité qu'on ne ressent pas trop quand on est fort mais qui démange sinon.
De toute manière, les chrétiens, donc les musulmans qui en sont issus ainsi que des Juifs, viennent de l'Empire romain qu'ils ont, selon certains, dont moi, contribué à détruire. La préservation de la civilisation, ce n'est pas leur truc... Ils sont dans l'attente de la fin des temps, de leur Dieu qui viendra juger tout le monde... le paradis pour eux, l'enfer pour les hors club, oui le club house pour les monothéistes de la bonne obédience, de la bonne pratique, ou simplement, prédestinés, comme ça, c'est encore plus arbitraire donc agréable car démontrant un pouvoir inconditionné, absolu.
C'est le fond du truc. Je veux bien qu'il ne remonte que chez une minorité... Et alors ? Il n'y a que des minorités conquérantes dans l'Histoire. Les chrétiens, minoritaires, s'en sont allés ôter la déesse de la victoire du Sénat de Rome et couper ou "rebaptiser" les arbres sacrés des campagnes. Exit le polythéisme pourtant largement majoritaire... Une minorité de musulmans a conquis un empire. Totalitarisme, communistes et nazis étaient une minorité.
"Il n'y aucune fatalité à ce qu'une minorité extrémiste s'impose à la majorité."
Des précédents pour cet espoir ? Lequel s'assortit de conditions si difficiles qu'on peut considérer d'ores et déjà que nous sommes morts, je vous cite :
"Si la nôtre ne doute pas d'elle-même, il n'y a aucune raison qu'elle ne s'impose pas aux nouveaux arrivants et à leurs enfants"
D'abord, soit les monothéistes sont conquérants et volent les terres et détruisent les dieux des autres, soit ils s'imaginent coupables et justement punis par Dieu. Version laïque, les Occidentaux ne cessent de remâcher les victimes qu'ils ont faites dans le passé. Ca fait souffrir et n'est pas fatiguant, si je déplore l'esclavage d'hier je ne fais rien contre celui d'aujourd'hui, si je déplore le vol de terres d'hier par nations et entreprises, je ne dis rien des vols de terres pour faire des réserves naturelles...
En plus, la France est un pays de vaincus. A la base, notre origine, la conquête des Gaules, il y a plus exaltant. Puis nous avons été conquis par les Allemands, occupés et délivrés par les Alliés. La défaite plombe. On me dira qu'on peut se relever ? Mais nous ne l'avons pas fait. Sinon, nous en serions pas antiaméricains, l'ingratitude étant une marque de faiblesse. Sinon, nous ne serions pas en quête d'homme providentiel, autre marque de faiblesse. Je ne vais quand même pas en faire une liste : fastidieux.
Une autre marque de faiblesse est de se croire plus fort qu'on est, la vanité française est une catastrophe. Mais joie ! Ce sont les Allemands qui sont tombés dedans ces derniers temps. Ils ont voulu accueillir les réfugiés ? Qu'ils le fassent, ce qui est promis est dû. Ils ont voulu contraindre les autres Européens après avoir traité et continuer à traiter les Grecs d'une façon que même le FMI désapprouve ? Ils ne méritent pas l'assistance de ceux qu'ils ont voulu entraîner par la force du chantage.
Oui, les Allemands, comme tant, en somme, veulent qu'on applique leur morale à leur place. Je prends une pose, tu prends les problèmes... Et si possible avec chantage.
Des idéalistes de la même eau se moqueront de ceux qui remarquent qu'ils n'appliquent guère leurs idéaux mais en refilent les réalités aux autres. Mon groupe a la grande bonté d'avoir un idéal, vous reconnaissez cet idéal et un vague début d'application ? Ca ne suffit pas, il faut faire comme si le groupe n'avait pas terriblement aggravé la situation du monde. Eux ont trahi leurs idéaux et contraint le monde ? C'est vous le méchant parce que vous le leur dites... Attention les yeux, c'est très très méchant, de se surveiller. Eux ont le droit de le dire aux autres pour leur morale, les autres ont le droit de se taire.
Je pourrais donner des exemples de ces attitudes avec différents idéaux mais à quoi bon ?
Tout idéal est bon, sauf celui de la vérité, confusion entre l'idéal et sa réalisation, incapacité de voir ce qu'on a aggravé et attaque contre le sceptique qu'on cherche à rabaisser politiquement, intellectuellement, moralement ou psychologiquement, sont de mise.
"Si la nôtre ne doute pas d'elle-même"
C'est toujours celui qui doute, le coupable. Même si on l'a fait douter en le culpabilisant, même si on lui impose des gens qui le mettent à l'épreuve.
C'est vrai quoi, les décisions prétentieuses ne sont pas graves. Avoir échoué ? Pas grave.
Tout va bien parce qu'on communie dans un idéal à quelques-uns. Eventuellement, on peut lancer quelques attaques au sceptique. Tout va bien et même si ça n'allait pas, ce n'est pas grave car les civilisations sont mortelles et qu'on ne se donnera pas la peine d'essayer de les prolonger... Au niveau individuel, avec une telle résignation, on abolirait hygiène et médecine.
Enfin, en général, les gens veulent bien se soigner. Par contre, s'occuper de leur civilisation et savoir si leur descendants continueront d'y vivre, il faut croire que non.
@ Lucile
Pour nous remonter un peu le moral concernant la Grèce tout en rendant hommage à la résilience de son peuple :
http://www.larvf.com/vin-grece-banquet-accord-met-vin,4532237.asp
@ Wil
@ Tomas
“L’humour est presque toujours la colère maquillée.” Stephen King
Je le pense aussi... Il est donc inévitable que si l'humour apaise souvent les tensions, il lui arrive de provoquer le résultat inverse. Nous avons un point commun, avoir fait ou du moins tenté de faire de l'humour... Ce n'est pas si mal, on n'est pas encore dans Le nom de la rose, ou quelque chose du même genre.
Si nous étions dans un bar, nous trinquerions et tout serait remis à zéro. Disons toujours santé !
Rédigé par : Noblejoué | 15 juin 2017 à 19:04
J'ai lu dans le journal vespéral de référence, les résultats complets du premier tour des législatives.
Résumons : le candidat macroniste arrive en tête dans une circonscription sur trois. Même à Neuilly et dans le XVIe.
Modeste retraité... de droite, je ne vais pas être plus royaliste que le roi.
La droite reviendra. J'espère vivre encore cinq ans pour assister à son retour. Je ne la reverrai peut-être pas, vu mon âge. Le jeune Savonarole, 67 ans, aura sans doute plus de chance que moi.
Rédigé par : Patrice Charoulet | 15 juin 2017 à 17:44
@ Tomas | 15 juin 2017 à 10:06
"Il n'y aucune fatalité à ce qu'une minorité extrémiste s'impose à la majorité..."
Vous semblez oublier que le bolchevisme et le nazisme, les deux idéologies les plus criminogènes du XXe siècle, étaient initialement des minorités dont on ne donnait pas cher de leur avenir politique. Nombre de politiques occidentaux pensaient cela tant pour le lénino-communisme dans la première moitié des années 20, que pour le nazisme dans la première moitié des années 30. Ils étaient persuadés ou se persuadaient que ce n’était que des épiphénomènes, et que rapidement ces idéologies s’assagiraient : tout cela était similaire à l’épisode de la Terreur au sein de la Révolution française.
Mais tout à votre irénisme vous vous refusez à voir, et même envisager, que l’Histoire est bien souvent tragique. Ces mêmes politiques cités ci-dessus étaient loin d’imaginer que ces deux idéologies produiraient : dictatures totalitaires, goulag, camps de concentration et d’extermination, Seconde Guerre mondiale faisant des dizaines de millions de victimes, etc.
Le salafisme qui n’est que la version export du wahhabisme, repose certes sur un fondement religieux des plus archaïques mais l’idéologie qu’il véhicule est cohérente. Vous oubliez que depuis environ deux décennies il est en pleine ascension, et fort bien organisé : il use selon le contexte aussi bien de la persuasion-convertion, guerre dite asymétrique et du terrorisme. Résultat d’une quasi secte religieuse cantonnée à la péninsule Arabique, il contrôle maintenant, de gré ou de force, presque la moitié du monde musulman et tente de conquérir l’Europe au travers de ses communautés musulmanes.
Bien sûr des voix représentatives des courants modérés de l’Islam, et ayant souvent une conception plus ou moins laïque de la société, tiennent des discours s’opposant à ce salafisme tant terroriste que piétiste. Mais elles ont une influence fort limitée, et cela dans le noyau dur de la communauté musulmane : environ 30% des membres de celle-ci sont en dissidence par rapport à nos valeurs républicaines et nos modes de vie. Phénomène d’autant plus inquiétant que ces derniers se recrutent en majorité chez les moins de trente ans.
Houellebecq avec « Soumission » et Onfray avec « Penser l’islam », ne sont pour vous que des Cassandre sans grand intérêt. Vous êtes dans la lignée des intellectuels et politiques de gauche pacifistes des années 30 : de Jean Giono à Marcel Jouhandeau, en passant par Marceau Pivert animateur emblématique de l’aile pacifiste de la SFIO.
Rédigé par : Trekker | 15 juin 2017 à 16:33
Même le berger des Pyrénées-Atlantiques est bousculé, ses électeurs ont dû être ravis de découvrir qu'il était champion du monde du cumul des mandats parmi les présidentiables, qu'il avait acheté sa permanence - immeuble compris - avec les sous des contribuables, s'il était le gardien du troupeau il était surtout le berger de sa bergerie.
Les électeurs ne respectent plus rien, n'est-ce pas Monsieur Henri Guaino ? De temps à autre ils se réveillent, et là gare !
Il me faisait bien rire le gardien de brebis, et le journal local de temps à autre de l'éreinter, mais quand un électeur ne veut pas voir il ne veut pas.
Après plusieurs décennies il risque d'être laminé, cela lui laissera le temps d'apprendre la tonte des moutons plutôt que celle de ses électeurs bien complaisants jusqu'ici... C'est vrai il a été berger toute sa vie.
Rédigé par : Giuseppe | 15 juin 2017 à 13:19
NKM agressée sur un marché par un excité !
Solidarité et soutien.
A espérer que l'agresseur soit mis à l'ombre.
Rédigé par : Jabiru | 15 juin 2017 à 13:08
@ Tomas | 15 juin 2017 à 10:06
Tomas, vous êtes touchant à croire que tout finira toujours par s'arranger, que les tolérants l'emporteront à la fin sur les intolérants et les civilisés sur les barbares, juste par la force des choses. Optimiste, généreux, amical, je ne peux pas m'empêcher de vous trouver sympathique, en dépit de l'imprévoyance candide à laquelle aboutit votre maniement de la statistique. Vos raisonnements à l'échelle de l'électorat nous mettraient (au conditionnel si on est optimiste), ou nous mettront (au futur si on l'est moins) dans un joli pétrin, tous, et surtout la gent féminine.
Je vous laisse lire cet article de Marianne sur le mathématicien Nassim Taleb, spécialiste de la prévision du risque. Sa pensée est plus complexe que l'article ne le laisse penser, mais c'est une bonne introduction quand même, et cela vous apprend à considérer que 4% de hausse de l'immigration en un an n'est absolument pas significatif en ce qui concerne le risque de la disparition de l'idéal de laïcité en France.
https://www.marianne.net/societe/la-fin-c-est-la-minorite-intolerante-qui-gagne-toujours
Rédigé par : Lucile | 15 juin 2017 à 12:30
@ calamity jane
Oui, la majorité d'entre nous a dépassé le stade des besoins essentiels tels que je les ai définis. Cela n'empêche pas qu'il y ait encore des pauvres, le grand partage devrait aussi avoir lieu à l'intérieur de nos frontières.
@ Lucile
Bien qu'en hausse de 4% l'an dernier, l'immigration légale en France n'a représenté que 227 000 personnes en 2016, soit même pas le tiers des naissances. Dans vingt ou trente ans quand l'Afrique subsaharienne aura doublé sa population, ces chiffres nous paraîtront sans doute ridicules. Ce qui est sûr, c'est que si le mouvement de mondialisation se poursuit, la France de demain sera métisse, comme le reste de l'Europe.
Quant aux civilisations, elles sont ce que les hommes en font et sont évolutives et mortelles. Fille du libéralisme économique, la mondialisation est un phénomène aussi vieux que le monde. Effectivement si l'ordre économique mondial qui prévaut aujourd'hui continue, il n'y a pas de raison que ça s'arrête. Et ce ne sont pas de cosmétiques changements de politique en France qui arrêteront ce mouvement.
Une note d'espoir peut-être, une civilisation se transmet. Si la nôtre ne doute pas d'elle-même, il n'y a aucune raison qu'elle ne s'impose pas aux nouveaux arrivants et à leurs enfants, il n'y aucune fatalité à ce qu'une minorité extrémiste s'impose à la majorité.
Rédigé par : Tomas | 15 juin 2017 à 10:06
@ Claude Luçon 14/06 11:24
Dans cette longue, beaucoup trop longue, séquence électorale française, les médias sont effectivement allés bien au-delà de la stricte et nécessaire information objective et impartiale de l'électeur.
En choisissant des cibles bien précises, en divulguant opportunément certaines informations et en les administrant à doses progressives, les médias ont délibérément influé sur l'issue des différents scrutins qui se sont déroulés.
Certes, chaque citoyen est resté libre de sa décision, mais comment ne pas penser que celle-ci n'a pas été influencée par l'atmosphère ambiante détestable dans laquelle les médias nous ont plongés ?
Rédigé par : Michel Deluré | 15 juin 2017 à 08:52
@Tomas
..."alors que la majorité d'entre nous a largement dépassé le stade de la satisfaction des besoins essentiels."
C'est vrai ça ! On ne va quand même pas se plaindre d'une CSG généralisée même aux retraites de moins de cinq cents euros par mois et qui comptent leur centimes pour pouvoir aider leurs enfants au chômage parce que
l'Education nationale a oublié ce qu'était l'instruction publique...
Ce qui se véhicule, en ce moment, comme préférence tous azimuts pour un "distingue-moi, je passe", peut coûter très, très cher d'ici peu.
Rédigé par : calamity jane | 15 juin 2017 à 07:45
Je partage la tonalité générale du billet.
Un mot à l'attention de Jean-Dominique.
"Lors des élections, on fait de la politique, pas du sentiment."
Il ne s'agit pas de sentiment. Il s'agit d'une certaine forme de droiture.
Il y a quelque chose de profondément dérangeant dans le principe même de répudier ou d'adouber des candidats potentiellement compatibles, quelque chose d'infantilisant, dans tous les cas, à mon sens, il y a dans cette forme de pression-intimidation quelque chose de vicié et de retors, quelque chose de déloyal.
Je rapproche pour une part l'abstention massive d'une sorte de défiance larvée chez nos concitoyens pour ce qui apparaît comme une forme de chantage puéril, affecté et cependant officialisé.
Je donne raison à la position raisonnable, élégante, indépendante de Nathalie Kosciusko-Morizet.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 15 juin 2017 à 07:09
@ Giuseppe
Le plaisir, bon, je veux bien. Profitez-en bien, ça ne durera pas.
Qu'est-ce qui vous donne une telle certitude que, parce que la plupart des députés seront nouveaux en politique (à vérifier) et inexpérimentés, ils sont ce dont nous avons besoin ?
Macron a été l'instigateur de la politique économique de Hollande. Il est allé se faire adouber par Angela Merkel. L'Allemagne dirige l'Europe, et tout est fait à son profit. La Grèce a été traitée de manière abjecte. Les vieux retraités y ont perdu toutes leurs économies et crèvent la faim. Ça s'est passé en Europe, en temps de paix. Nous verrons comment nous serons traités, nous les Français. Nous sommes en partie responsables de notre malheur car nous ne sommes disposés à faire aucun effort pour améliorer notre économie, et nos gouvernements empruntent toujours plus en toute insouciance, en notre nom ; peut-être Macron réussira-t-il à changer notre état d'esprit ; peut-être mettra-t-il un frein à nos dépenses ; peut-être nous expliquera-t-il dans quelle impasse nous nous trouvons vraiment. Il n'en a pas dit mot à ce jour. On peut tout espérer, mais il y faut la foi. Je ne suis pas persuadée non plus que Macron fera baisser de beaucoup le chômage en changeant les lois sur le travail. Il lui faudrait aussi aller voir du côté de nos accords commerciaux avec la Chine. Mais la période s'annonce bonne pour quelque temps sur le plan mondial, ça tombe bien. Cela dit, c'est encore dans le domaine de l'économie que je ferais à peu près confiance à Macron. D'ailleurs parmi ses concurrents, ni Fillon, ni Mélenchon, ni Le Pen n'étaient, pour des raisons diverses, à la hauteur, vu la situation dans laquelle nous nous trouvons. Alors pas trop de regrets sur ce point malgré de nombreuses interrogations.
Le plus gros problème est ailleurs. C'est celui de l'immigration incontrôlée qui persiste et croît.
Ou bien on est pour la dissolution des civilisations dans une mondialisation vue comme nécessairement heureuse, contre toute logique à mon avis, avec l'idéologie d'une classe moyenne - très moyenne - généralisée, à laquelle on aura fait passer le goût du luxe et du superflu. On appelle ça le progrès à la sauce Attali, et on croit que ça se passera bien.
Ou au contraire, l'on se sent héritier, et dépositaire, de la civilisation dans laquelle on a été élevé, et qui a représenté malgré tout un phare de la liberté, de l'innovation, de la recherche, de l'intelligence et de l'humanisme. Ce n'est pas un hasard si tant de gens veulent vivre chez nous.
Et l'on voit s'effacer cette civilisation avec un sentiment de perte et d'inquiétude, en se demandant ce qui va la remplacer, et comment vivront nos enfants. Comme le dit Nassim Taleb, ce sont toujours les extrémistes, même en nombre très inférieur, qui dominent.
J'évoquais l'écrivain Malaparte tout à l'heure. Voici une citation de lui d'après-guerre, que je trouve sur Internet, à propos de la civilisation française : « L'imagination, la grâce, la folie sans passion du XVIIIe siècle. Cette folie froide, claire (si elle peut avoir une couleur) maigre, bleue et blanche, sèche et polie comme un os de seiche, qui est l'esprit secret, l'animateur de toute la machine de la civilisation française. Désormais la plus fragile au monde, car elle n'est qu'un souvenir, que regret, que longue habitude, elle n'est plus amour mais souvenir d'amour».
Rédigé par : Lucile | 15 juin 2017 à 00:03
@ Wil
Vous êtes navrant. Sur ce blog il y a ceux qui tentent de réfléchir et il y a les autres.
Vous êtes un autre.
Hormis ceux-ci, il y a ceux qui tentent de faire de l'esprit. Certains y parviennent, d'autres non.
Vous, non, c'est l'évidence, il faut dire que s'exprimer avec des borborygmes corse la difficulté.
Et pour votre édification, "je l'aurai un jour je l'aurai", c'est "Palace" de Jean-Michel Ribes.
Il n'y a pas de quoi !
@ Aliocha
Merci de ce rappel, j'ai lu les Frères Karamazov bien sûr, mais il y a longtemps et trop vite...
Rédigé par : Tomas | 14 juin 2017 à 23:43
@ Tomas
"Les besoins fondamentaux de l'être humain sont la nourriture, le logement et le chauffage. Comme nous sommes des hommes et non des animaux rajoutons-y la culture et le divertissement, l'éducation et la santé."
L'homme est un animal qui imite le désir de l'autre. C'est un besoin pour lui. De base ? Je ne saurais dire. Des gens tombent dans les dettes ou n'ont plus ce que vous estimez le nécessaire pour avoir ce superflu, un exemple évident de cela étant le jeu.
"Bien sûr il est dans la nature humaine d'en vouloir toujours plus, mais la nature ça se domestique, et une habitude culturelle cela se change".
Ca ne va pas. Ce n'est pas la nature humaine qui en veut toujours plus, ce sont les sociétés où le désir mimétique est si ce n'est encouragé, ce n'est pas vraiment le cas, pas découragé.
Vous devriez vraiment lire René Girard... Mais il y a encore plus important que lire tel ou tel, c'est lire, penser, agir en recherchant le vrai, le beau et le bien et son chat.
"La nature, ça se domestique".
Oui, l'humain c'est l'animal qui fait un outil avec un autre outil.
"et une habitude culturelle cela se change."
Pas comme ça... Tous ceux qui ont voulu aller trop vite ont fini par contraindre les autres, pires que leurs prédécesseurs. Qu'importe les éventuelles bonnes intentions ? Autoritarisme et ressentiment lâché sur le monde ont asservi les peuples.
Il ne faut pas être comme trop de révolutionnaires mais s'inspirer des gens qui ont aboli l'esclavage. Grenouilleau, je l'adore lui qui l'a défini puis en a montré la fin, a écrit "La révolution abolitionniste". L'ampleur de ce qu'on veut changer, la pédagogie et recherche du consensus pour le faire. Tout ça, tout ça... Mais rien ne résiste au sommeil.
Rédigé par : Noblejoué | 14 juin 2017 à 22:58
@Tomas
Pain terrestre ou pain céleste, un peu de Dostoïevski :
"« Asservissez-nous, pourvu que vous nous donniez à manger ». Eux-mêmes finiront par comprendre que la liberté est incompatible avec le pain terrestre en abondance suffisante pour chacun, parce que jamais, jamais ils ne sauront faire le partage entre eux ! Ils se convaincront aussi qu’ils ne pourront jamais être libres, attendu qu’ils sont faibles, vicieux, nuls et mutins. Tu leur as promis le pain du ciel, mais, je le répète, peut-il entrer en comparaison avec celui de la terre, aux yeux de la race humaine qui est faible, qui est éternellement vicieuse et ignoble ? Et si, au nom du pain céleste, Tu attires à Toi des prosélytes par milliers et par dizaines de milliers, que deviendront ces millions, ces dizaines de millions, qui ne seront pas capables de mépriser le pain de la terre pour celui du ciel ? Ou bien n’aimes-Tu que les grands et les forts qui se comptent par dizaines de mille ; et les autres, nombreux comme les sables de la mer, ces êtres faibles mais qui T’aiment, les regardes-Tu seulement comme des matériaux pour les grands et les forts ? Non, à nous les faibles aussi sont chers. Ils sont vicieux et insubordonnés, mais à la fin ils ne laisseront pas de devenir obéissants. Ils nous admireront et nous regarderont comme des dieux parce que, en nous mettant à leur tête, nous aurons consenti à supporter le poids de la liberté et à régner sur eux, — tant, à la fin, ils auront peur d’être libres ! Mais nous dirons que nous sommes Tes disciples et que nous régnons en Ton nom. Nous les tromperons encore, car nous ne Te laisserons pas approcher de nous. Dans cette imposture consistera notre souffrance à nous autres, attendu que nous devrons mentir. Voilà ce que signifiait la première question dans le désert, et voilà ce que Tu as repoussé au nom de la liberté que Tu mettais au-dessus de tout. Et pourtant dans cette question était renfermé le grand secret de ce monde. En acceptant les « pains », Tu aurais répondu à l’éternelle et unanime préoccupation de l’humanité : — « devant qui s’incliner ? »"
http://bibliotheque-russe-et-slave.com/Livres/Dostoievski%20-%20Le%20Grand%20Inquisiteur.htm
Ainsi qu'une analyse de ce texte essentiel qu'est "Le grand inquisiteur", dont je vous cite ici un extrait :
"Certes, le seuil de la liberté est difficile à franchir contrairement à l'illusion des idéologues, libéraux ou anarchistes, qui s'en réclament ;
l'on comprend que dans la plupart des cas un individu recule devant le devoir d'être soi-même pour autrui. Mais, une fois de plus, paradoxalement, c'est parce que l'appel de Jésus à la liberté est lancé à chacun de nous qu'il ne l'est pas à une « élite » ; c'est parce qu'il n'est pas venu sauver les masses qu'il s'adresse à chacun de tous. Si la réponse défie les capacités de la moyenne, elle n'est pas le fait de ceux qu'on appelle dans les sociétés des saints, des génies ou des héros. Ces élus, Dieu seul les reconnaît dans l'océan humain où ils se perdent, tel le sel de la mer. Et la sainteté de ces quelques témoins anonymes n'a rien à voir avec celle des quelques surhommes dont on hisse la statue sur un socle. Elle est proposée à tous. Invisibles, quelle que soit leur race ou leur culture, ces élus sont les premiers à ignorer qu'ils le sont.
D'autant plus que cette élection est précaire, à l'occasion d'une circonstance, d'une pensée ou d'un geste fugace. Quand ils sont sûrs d'être élus, ils ne le sont plus."
http://www.persee.fr/doc/chris_0753-2776_1994_num_44_1_1724
http://www.persee.fr/doc/chris_0753-2776_1995_num_45_1_1752
Rédigé par : Aliocha | 14 juin 2017 à 22:18
@Lucile | 14 juin 2017 à 17:14
Le plaisir, Lucile, le plaisir... Celui de voir de nouvelles têtes, de nouveaux visages, de tenir enfin des promesses... Le plaisir, changer, remplacer, des mandats trentenaires, ils parlaient vieux ils ne se voyaient pas, ils ne se voyaient plus. Le plaisir...
François Baroin qui de cohabitation est passé à co-voiturage, il n'a rien compris, il parle comme il y a dix ans, Jean-Christophe Cambadélis est le même, écoutez le futur nouveau ministre du numérique et vous verrez le monde a changé, barbe de trois jours et costards ajustés (là je taquine un peu), mais ils sont nouveau et ont soif de faire, laissons-les faire justement.
Rédigé par : Giuseppe | 14 juin 2017 à 21:19
@Catherine JACOB | 14 juin 2017 à 06:53
Une simple astuce : commencez par entrer une espace ou un changement de ligne. Collez votre texte et envoyez.
La suppression ultérieure de l'espace, par exemple avant envoi, n'entraîne pas d'opposition du système.
Si vous lisez ce message, c'est bien que la suppression de l'espace initiale n'a pas perturbé le système !
Rédigé par : Robert | 14 juin 2017 à 20:56
@Tomas
"Pour avoir un punching-ball intellectuel, encore faut-il savoir se servir correctement de son cerveau !"
Whoaw, quelle répartie, quel esprit, j'en suis transporté d'émoi, si, si, je vous assure, c'est à l'intérieur, c'est la fête... Il doit être épuisé le pov' Tomas avec cette "performance". Le burn out n'est plus très loin.
Mon pov' Tomas, combien de temps de votre vie et de neurones qui auraient été incontestablement plus utiles à autre chose et qui ne reviendront jamais vous avez gaspillés pour seize malheureux petits mots que vous trouvez spirituels alors qu'ils sont d'une platitude consternante et sans aucun esprit. Juste parce que vous avez une fierté mal placée et blessée d'être tombée sur plus intelligent que vous et qu'elle ne le supporte pas alors que ça arrive pourtant à tout le monde je vous assure et il vaut mieux s'en remettre vite et passer à autre chose sinon il n'y a plus qu'à se mettre une balle, ce que je ne vous souhaite pas.
Mais non, "je l'aurai un jour, je l'aurai !" comme dit la pub et donc le cinéma continue et le berlingot à l'ego surdimensionné s'enfonce et s'enfonce encore, commentaire après commentaire.
Le dernier à mon sujet vous faisait ressembler à un running gag et vous voilà devenu troll.
Et là, mon bon coeur (qui me perdra, si, si) me commande de ne plus vous répondre pour vous éviter de vous enfoncer encore plus et de vous humilier vous-même.
Don't feed the troll ! Ne nourrissez pas le troll pour les non anglophones. Ca ne fait que l'encourager.
De rien Tomas.
Bon courage.
@Noblejoué
"Je pense que le plus détendant serait de se trouver quelque punching-ball volontaire..."
Désolé Noble, mais je n'ai pas encore eu la chance de rencontrer de punching-ball volontaire dans ma vie mais je ne désespère pas.
Je vous envie. Ca doit détendre. ;-)
Surtout Noble que je ne suis pas marié donc question punching-ball volontaire, ça devient déjà plus compliqué.
Rhooo, ça va Mesdames, on peut se marrer un peu quand même quoi ! Si on peut même plus faire de sales blagues sexistes où va la France ?! Hahaha ! Ok, je sors.
Rédigé par : Wil | 14 juin 2017 à 20:28
@Achille
Il a nettoyé les écuries d’Augias.
Sauf qu'il n'a pas mis la saleté dehors.
Il l'a simplement recyclée pour la réintégrer dans les écuries qu'un nouvel Hercule devra bien un jour vraiment nettoyer.
Rédigé par : Exilé | 14 juin 2017 à 20:25
@ Noblejoué
Oui bien sûr, la crainte de perdre son emploi et tout ce qui va avec, du statut social aux biens matériels, est aussi une des causes du malaise actuel. Peut-être aussi, allez savoir, que les sociétés âgées sont moins optimistes que les plus jeunes ? Ou que la France et l'Europe, dont l'âge moyen tourne autour des quarante ans, sont plongées dans une gigantesque crise de la quarantaine ? Complexes multiples doivent être les causes de la crise existentielle que vit actuellement le monde occidental.
Je ne vous suis pas en revanche sur le besoin relatif. Bien sûr il est dans la nature humaine d'en vouloir toujours plus, mais la nature ça se domestique, et une habitude culturelle cela se change. Les besoins fondamentaux de l'être humain sont la nourriture, le logement et le chauffage. Comme nous sommes des hommes et non des animaux rajoutons-y la culture et le divertissement, l'éducation et la santé. Tout le reste est en option, même si bien entendu on peut disserter longtemps sur le nombre de m2 ou de calories dont doit disposer chaque être humain, mais la médecine a je suppose des réponses à ces questions.
Il faut voir la réalité en face : quelques centaines de millions d'Occidentaux (dont je fais partie, n'ayant pas fait voeu de pauvreté !) se goinfrent face à des milliards de pauvres dans les continents voisins. Les tensions que ce décalage génère iront croissant si nous ne partageons pas plus équitablement en commençant par avoir un mode de vie plus sobre, ce qui n'exclut aucunement le bonheur.
Rédigé par : Tomas | 14 juin 2017 à 20:04
NKM / LE GENDRE
A cette heure sur BFMTV : "Duel" entre ces deux candidats dans l'émission de Ruth Elkrief.
Le Gendre vient de manger - toute crue - NKM.
Je confirme : elle ne sera jamais ni député, ni maire de Paris.
Cordialement
Rédigé par : boureau | 14 juin 2017 à 19:21
@ Wil
Je pense que le plus détendant serait de se trouver quelque punching-ball volontaire... Mais le problème des sadiques ou des dominants, c'est qu'ils sont quelque peu diabolisés et que certains doivent rentrer leurs griffes aux dépens de leur nature.
Il y a des coups de schlague qui se perdent. Laissons les irritants de côté... il reste encore tous les volontaires.
@ Tomas
Vous oubliez le besoin de sécurité : tant peuvent craindre de perdre leur travail. Vous oubliez ce que cela peut entraîner, voir le suicide de bien des agriculteurs.
"Fi du plaisir que la crainte peut corrompre".
Autre chose : "alors que la majorité d'entre nous a largement dépassé le stade de la satisfaction des besoins essentiels" est très relatif. Chaque société a sa propre définition de cela. Dans la nôtre, progrès oblige, chacun pense devoir avoir plus que ses parents, ce qui est mal parti. De plus, même avant l'idée de progrès, il y avait beaucoup de rivalité chez nous. Il faut donc avoir plus, ou du moins autant que le voisin.
La société de consommation, c'est très bien, le confort et les objets identiques font qu'on rivalise moins pour des choses uniques donc non partageables, ce qui diminue la violence.
Mais il y a problème en cas de crise économique, pour les plus pauvres, ou si l'écologie fait que ce fonctionnement devient insoutenable. Essayons de la réparer, c'est encore bien plus vital que de recycler les objets.
Rédigé par : Noblejoué | 14 juin 2017 à 18:59
Vous étiez parfait, cher Philippe Bilger, sur France Info il y a quelques heures pour expliquer ce que vous feriez les cent premiers jours de votre présidence : "des états généraux sur la Justice et les rapports justice/police/gendarmerie" !
Parfait ! En quelques mots bien choisis, les problèmes étaient posés.
Cordialement.
Rédigé par : boureau | 14 juin 2017 à 17:58
@ Wil
Pour avoir un punching-ball intellectuel, encore faut-il savoir se servir correctement de son cerveau !
@ Aliocha
On ne saurait mieux résumer le problème du temps présent, en effet. Finalement, la frustration montante dans notre société n'a-t-elle pas trivialement son origine dans notre insatisfaction à satisfaire tous nos désirs matériels, alors que la majorité d'entre nous a largement dépassé le stade de la satisfaction des besoins essentiels ?
Rédigé par : Tomas | 14 juin 2017 à 17:51
@ Giuseppe | 14 juin 2017 à 15:58
"Cherche désespérément Rama Yade, quelqu'un aurait-il des nouvelles ?
C'est bizarre, aurait-elle loupé le train en marche ?"
Il semble qu'elle ait pris le mauvais train :
"L'ancienne secrétaire d'Etat Rama Yade essuie un sérieux revers dans la première circonscription du Loir-et-Cher avec 5,65% des voix. Candidate sous l'étiquette de son mouvement La France qui ose, elle arrive en sixième position de ce scrutin."
@ Jabiru | 14 juin 2017 à 15:17
"Le parti des retraités, excellente idée.
On pourrait enfin se mettre en grève et le faire savoir."
Nous en grève, le gouvernement se retrouve avec des milliers d'infirmières, d'aides sociales, et toutes sortes d'autres assistantes pour retraités au chômage, et obligé d'appeler les pompiers et le Samu pour dégager les avenues parisiennes.
On trouverait bien aussi quelques vieux casseurs, la petite soixantaine, tapant sur les CRS avec leurs béquilles.
Si Macron insiste avec l'augmentation de la CSG nous pourrions chanter "les macronistes à la lanterne" et les alzheimeriens, confus sur les dates, pourraient hurler :"Macron, Non ! De Gaulle, Oui !" et des pancartes disant "Le gouvernement est un naufrage".
On se prend à rêver en suçant ses pilules de Doliprane !
Rédigé par : Claude Luçon | 14 juin 2017 à 17:41
Je lisais le CV de Benjamin Griveaux. Il est fils de notaire, a fait Sciences Po et HEC. Il a longtemps milité au PS, auprès de DSK entre autres. Beaucoup de ces nouveaux qui viennent de la société civile ont en fait un passé de militant politique, et adjoindront bientôt à leur pedigree un titre de député.
Bref, les "dégageurs" ne différeront guère de ceux qui sont maintenant en voie de dégagement. Accompagner le départ des dégagés de quolibets, très peu pour moi, car les dindons de la farce, c'est nous, les rieurs, mais aussi les payeurs.
Je viens d'avoir une conversation avec un Américain, lui demandant son opinion sur la macronmania. Réponse : - "La France est un pays généreux, avec des idéaux généreux, Macron donne l'espoir aux Français que l'égalité, l'ouverture au monde, et le temps libre sont des objectifs possibles". - "Tu le crois sincère ?" - "La sincérité en politique c'est toujours relatif". - "Quand tu parles d'idéaux généreux, tu es sarcastique ?" - "Non, tragique. L'histoire est tragique. Ni généreuse, ni sarcastique, mais tragique. Mais je respecte ça". - "Tu aurais voté pour Macron ?" -"Certainement pas".
Rédigé par : Lucile | 14 juin 2017 à 17:14
Le conseil d'Etat, se prenant pour la Cour des comptes, retoque le projet de banque bidon de Bayrou sur le plan économique.
Il y a comme une ambiance bordélique...
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 14 juin 2017 à 17:07