On peut penser ce qu'on veut des journalistes Gérard Davet et Fabrice Lhomme.
On peut leur reprocher d'avoir profité de certains professionnels tenus au secret de l'enquête et de l'instruction et qui, à l'évidence, en plusieurs circonstances, l'ont violé.
On peut les accuser d'avoir piégé un François Hollande naïf mais les propos et les commentaires qu'ils ont recueillis étaient passionnants et méritaient d'être dits. Le seul problème est que l'ancien président, durant son mandat, a plus parlé qu'agi et que les journalistes ont inspiré cette dérive avec un interlocuteur complaisant.
On peut leur imputer de s'enfermer dans un impérialisme, voire une autarcie médiatiques et de ne pas assez se préoccuper des conséquences de certaines de leurs révélations. Pas justiciers mais presque. Avec bonne conscience et sûrs de leur place éminente et sulfureuse dans l'investigation française.
Ils sont responsables, pour l'été, d'une série "Têtes brûlées" dans Le Monde qui concerne, comme ils l'indiquent, "des personnages hauts en couleur... qui font tellement parler que nous avons décidé de leur donner la parole".
Même s'ils en sont avec le sixième déjà au dernier, leur choix, au regard de leurs propres critères, est discutable. Ou, plutôt, les singuliers et provocateurs qu'ils mettent en lumière ne le sont pas sur le même mode. Par obligation, par goût ou par nature ?, cela crée des différences sensibles et ne suscite, de loin pas, le même intérêt chez le lecteur.
Les débuts de ces doubles pages sont assez semblables mais, la présentation faite, le rythme est pris et comme les auteurs sélectionnent évidemment les meilleurs extraits des entretiens, de manière éclatante on établit aisément une hiérarchie entre les uns et les autres sans dissimuler la part subjective de la sympathie, de l'hostilité ou de l'indifférence.
Bernard Tapie domine Christine Angot, Jérôme Lavrilleux, Cyril Hanouna et Rachida Dati. Je n'ai pas le temps d'attendre le portrait de Fabrice Luchini qui sera le dernier. Le talent, la culture et la liberté de celui-ci feront merveille, j'en suis persuadé, mais je me satisfais de l'éblouissante prestation de Bernard Tapie.
L'éblouissement n'induit pas forcément une adhésion à tout ce qui est proféré, à la sensibilité et à la conception de la vie de l'invité. Mais surgit de la certitude impressionnante qu'on se trouve face à une personnalité d'exception.
Verve, vigueur, oralité dense et charnue, sens des formules, spontanéité, intelligence sauvage et entraînante, jamais apprêtée ni conventionnelle, mensonges avoués, quasiment assumés, supercheries minimes et roublardes racontées avec délectation, grands sentiments quand il le faut, amour constant et fidèle pour son épouse, émotion pour une petite Algérienne atteinte d'un cancer du poumon et ayant été hébergée plus d'un an par le couple.
C'est du grand art qui n'exclut pas la sincérité, une exposition de soi sans doute facilitée par des interrogations profondes et sans complaisance, une volonté maîtrisée d'offrir de soi une image en même temps décontractée et sérieuse.
Une nature qui sert infiniment la qualité de cette série et qui manifeste aussi sa faiblesse. Une Christine Angot ou une Rachida Dati, dans un registre contrasté, pontifiante et méprisante pour l'une, désinvolte et sarcastique pour l'autre, déçoivent par rapport aux ambitions du couple de journalistes.
Le plus touchant - j'ose à peine le dire - est d'avoir ressenti, pour tel ou tel propos de Tapie, une vraie familiarité avec celui-ci, notamment pour sa vision de la vie et l'intensité qu'il continue à y mettre. Il mérite d'être cité : "M'arrêter? Ah non je ne pourrais pas. D'abord je dors peu, donc j'ai beaucoup d'heures à remplir et puis j'ai encore de l'imagination, de l'ambition".
J'ai parfois eu du mal à faire comprendre, en particulier aux assises, qu'on pouvait condamner un crime sans détester son auteur.
Les ombres qui entourent Bernard Tapie ne font pas disparaître la clarté médiatiquement superbe et stimulante de cet entretien.
Quand Bernard Tapie met les autres au tapis.
@Trekker
La contrainte par corps (prison pour dettes) figure toujours dans le Code pénal. C'est au juge d'application des peines qu'il appartient de la mettre en œuvre. Ceci dit j'ai bien l'impression que cette contrainte judiciaire est tombée en désuétude. A l'occasion je poserai la question à un ami magistrat.
Rédigé par : Jabiru | 27 juillet 2017 à 17:01
@Jabiru
"…le Nanard (...) Une solution, le remettre à l'ombre pour qu'il paye sa dette à la société..."
Mais est-ce que la contrainte par corps figure toujours dans le Code pénal ? Si c’est encore le cas, ce serait la solution la plus efficace pour qu’il sorte son larfeuille - en langage Nanard. Bien évidemment, pour que cette mesure soit efficace il ne faudrait pas l’embastiller dans le carré VIP mais avec le tout-venant !
Rédigé par : Trekker | 27 juillet 2017 à 01:25
@Jabiru | 26 juillet 2017 à 18:44
Tout ce que vous voulez savoir, http://www.lemonde.fr/enquetes/article/2015/12/08/bernard-tapie-se-met-a-l-abri-des-huissiers_4826733_1653553.html.
Rédigé par : Giuseppe | 26 juillet 2017 à 21:23
Sauf erreur de ma part les biens du mis en cause Tapie sont sous sequestre et il s'est constitué en insolvabilité. Pour ces raisons il sera difficile de récupérer les sommes qui lui ont été versées. En conclusion le Nanard fera un doigt d'honneur à ses créanciers. Une solution, le remettre à l'ombre pour qu'il paye sa dette à la société.
Rédigé par : Jabiru | 26 juillet 2017 à 18:44
J'ai lu vos propos sur les deux pages du Monde qui sont consacrées à Tapie. Je viens de les lire, avec retard, en médiathèque. Je n'aime ni Lhomme ni Davet. Je n'ai rien appris de nouveau sur Tapie. Il nous dit qu'il est, je cite "plus qu'heureux". Grand bien lui fasse ! Passons sur le chanteur. Passons sur le prédateur d'entreprises. Ce fut une fausse bonne idée que d'en faire un ministre. N'aimant pas le foot, le président de l'OM ne m'a pas séduit. Pour utiliser son terme, "la taule" ne me le rend pas plus sympathique. Je suis friand d'éloquence (religieuse, judiciaire et politique) mais c'est, à mes yeux, le roi du baratin et du boniment.
Merci à vous de nous avoir signalé cette série, titrée "Les têtes brûlées", que j'aurais pu rater. Je ne lirai pas Lavrilleux, second couteau, j'aurais lu Copé, s'il avait été choisi et s'il avait accepté, comme il l'avait fait dans votre série de dialogues. Je ne lirai pas les deux pages sur l'abominable Angot. Je sais tout ce qu'il faut savoir sur Rachida Dati, qui va devoir se reconvertir et qui a sa carrière politique derrière elle.
En revanche, je me suis précipité sur les pages consacrées à Luchini, dont vous nous aviez parlé. Je ne crois avoir rien raté de lui à la radio comme à la télé. Je ne suis pas transporté par l'acteur de cinéma ou de théâtre. Je lui sais gré d'avoir consacré des centaines de soirées à lire du La Fontaine, pour faire comprendre aux Français - j'ai tenté de le faire à mes élèves pendant trente ans - qu'il s'agit là du plus indispensable auteur français. C'était aussi l'avis de Georges Pompidou.
Son premier coup de foudre fut Céline. Ce n'est pas ma tasse de thé. Il a été bien inspiré de consacrer tout un spectacle à Philippe Muray, une de mes idoles. Je lis dans Le Monde que "La tentation d'exister" est le livre-culte de notre acteur.
Là, je savoure l'info. Je fus ami de Cioran des années durant. Il habitait rue de l'Odéon, à Paris. N'ayant jamais été salarié, il vivait avec Simone Boué, agrégée d'anglais. Il avait une résidence secondaire dans ma petite ville de province. Il faisait des promenades avec moi et nous parlions de Nietzsche, qu'il connaissait par cœur, de Joseph Joubert, que nous vénérions tous deux, de Mme Du Deffand, de Joseph de Maistre, dont il avait préfacé une œuvre. Il abhorrait Jankélévitch, et ses interminables tartines. Cioran m'a fait adresser par son éditeur un exemplaire dédicacé de "La Tentation d'exister". J'ai loué le livre. Je lui ai signalé deux erreurs de langue, qui déparaient l'ouvrage. Il avait, à l'étourdie, laissé passer "principal protagoniste" et "taxer de + adjectif". Il me répondit par une lettre : "Vous savez, je suis un métèque". Comme Ionesco, Cioran, on le sait, était né en Roumanie. Il écrivit d'abord en roumain, puis en français, tout en connaissant fort bien l'allemand.
J'avais écrit à Ormesson et lui avais suggéré ce nom pour la Vielle dame du quai Conti. Il me répondit : "J'ai tenté de le convaincre maintes fois. Il ne veut rien entendre !"
Luchini, dans Le Monde, dit à Lhomme et Davet : "Je tapine avec Péguy et Cioran". Finky adore Péguy, je le dis en passant. Il existe, en cherchant bien, de moins bonnes compagnies que ces deux écrivains-là.
Rédigé par : Patrice Charoulet | 26 juillet 2017 à 17:37
@Giuseppe | 25 juillet 2017 à 21:13
« L'Elysée a besoin de travaux, avec les sous de Nanard on va pouvoir enfin provisionner des travaux à venir. »
C’est 404 millions d'euros, que Bernard Tapie dispose de six ans pour rembourser. Les travaux à l’Elysée sont estimés à 100 millions d’euros sur sept ans. Ils vont donc être pouvoir être payés en totalité, et avec un peu de chance, le nouveau CEMA Lecointre pourra même récupérer trois francs six sous.
Rédigé par : Catherine JACOB | 26 juillet 2017 à 16:34
@DAUMONT | 25 juillet 2017 à 15:42
Vous avez raison, puisque c'est cela que vous voulez entendre, allez, aujourd'hui la cabane est tombée sur le chien.
L'Elysée a besoin de travaux, avec les sous de Nanard on va pouvoir enfin provisionner des travaux à venir.
Rédigé par : Giuseppe | 25 juillet 2017 à 21:13
@Giuseppe et aux autres
Relisez le commentaire de M. Causse :
"Au fil de l'INSTRUCTION PENALE il en ressort..."
On attend encore le procès pénal et la démonstration après débats contradictoires de l'escroquerie !!
Tout est ainsi dit quant un juge civil après un professeur de droit politisé veut régler des comptes.
Pendant ce temps c'est en Pologne qu'on manifeste pour une vraie justice.
Rédigé par : DAUMONT | 25 juillet 2017 à 15:42
Tant qu'à admirer Bernard Tapie, autant l'admirer dans son domaine d'excellence, l'escroquerie. Et dans ce domaine, quoique son espace habituel soit plutôt la finance, il nous faut nous éblouir devant cet incomparable gemme que fut sa contribution dans l'élaboration des lois. Je veux parler de son immortel projet de loi pour rendre illégal le chômage des jeunes.
Après un tel inégalable sommet, il ne pouvait que redescendre, même si quelques faits d'armes postérieurs peuvent être mis à son actif, tels que le célèbre arbitrage dans l'affaire qui l'opposait au Crédit Lyonnais, mais dont le lustre ne peut toutefois être comparé à ce qui restera à tout jamais son chef-d'œuvre.
C'est le lot de beaucoup de succès de susciter l'imitation. On a pu ainsi voir apparaître la loi DALO, Droit Au Logement Opposable, qui souffre toutefois de la tare liée au fait qu'après un long parcours semé d'embûches le miséreux qui y fait recours peut parfois se voir rendre justice, ce qui trahit la perfection minérale de l'intention initiale. Comme on dit, souvent imité jamais égalé.
Rédigé par : Philip_Marlowe | 25 juillet 2017 à 14:04
Qu'allons-nous retenir de Bernard Tapie ? Voyons un peu... Il a transcendé l'aéronautique ? Il a peut-être révolutionné le BTP, l'industrie métallurgique, créé des emplois par milliers ?
Est-il un acteur majeur du sport et des produits dérivés ? En fait il a laissé des cendres, des larmes sans aucun doute et du néant.
Vite passons à autre chose, qu'il garde son sale pognon peut-être, mais les imposteurs sont toujours démasqués.
Il est invité comme bon client, mais la reconstruction avec lui c'est faillite et Cie, le procureur Eric de Montgolfier, dans l'affaire OM/Valenciennes, en a fait le tour, le bagout ne fait pas des emplois, que l'on me montre des entreprises qui ont survécu à son passage, fossoyeur des valeurs du travail et de l'humilité, celle qui construit et qui voit l'avenir dans ses projets, lui ne voyait que sa gueule et son larfeuille - du Nanard dans le texte.
Rédigé par : Giuseppe | 25 juillet 2017 à 13:42
@ Giuseppe 25 juillet 2017 10:51
"Relisez tout le parcours juridique si le cœur vous en dit"
Non merci !
Je maintiens l'acharnement d'une certaine magistrature et de Bercy à récupérer ce dossier pour les raisons dites. Les textes sont si complexes, les faits si compliqués qu'une interprétation dans un sens ou dans un autre est du domaine du possible.
Mais après tout, vous pouvez penser l'inverse. Cela ne me gêne pas.
Cordialement.
Rédigé par : boureau | 25 juillet 2017 à 13:13
@Aliocha
Faut changer de pseudo : la madelon (oh ! pardon) la madeleine de Proust !
Ne me remerciez pas.
Rédigé par : calamity jane | 25 juillet 2017 à 11:36
@boureau | 25 juillet 2017 à 07:34
Avec tout le respect que je vous dois, vous avez dû louper quelque chose.
Sans la pugnacité de Thomas Clay et les investigations inlassables de Laurent Mauduit, vous auriez été spolié en beauté, tout le reste est littérature.
Relisez tout le parcours juridique si le courage vous en dit.
Il faut saluer ici les explications de l'arbitrage fournies à maintes reprises par justement un des plus éminents spécialistes, Thomas Clay, cela vous aidera sans doute.
Je peux aussi vous conseiller de relire le billet de notre hôte du 20 décembre 2016 "Christine Lagarde coupable mais sauvée !", ainsi que les interventions d'Ange Lerouas avec lequel je m'étais opposé sur l'affaire Tapie.
Rédigé par : Giuseppe | 25 juillet 2017 à 10:51
@Aliocha, Votre prose du 25/07, 9h48.
Merci de cette page de Proust. Et mille mercis de cet éloge. Cela me change. J'ai surtout été gratifié de blâmes.
Rédigé par : Patrice Charoulet | 25 juillet 2017 à 10:46
@Patrice Charoulet
Allez, vous en reprendrez bien un peu :
"...ils voulaient assurer le triomphe du droit, refaire l’unité morale de la nation, n’avaient pas le temps de penser à la littérature. Mais ce n’étaient que des excuses parce qu’ils n’avaient pas ou plus de génie, c’est-à-dire d’instinct. Car l’instinct dicte le devoir et l’intelligence fournit les prétextes pour l’éluder. Seulement les excuses ne figurent point dans l’art, les intentions n’y sont pas comptées, à tout moment l’artiste doit écouter son instinct, ce qui fait que l’art est ce qu’il y a de plus réel, la plus austère école de la vie, et le vrai Jugement dernier. Ce livre, le plus pénible de tous à déchiffrer, est aussi le seul que nous ait dicté la réalité, le seul dont « l’impression » ait été faite en nous par la réalité même. De quelque idée laissée en nous par la vie qu’il s’agisse, sa figure matérielle, trace de l’impression qu’elle nous a faite, est encore le gage de sa vérité nécessaire. Les idées formées par l’intelligence pure n’ont qu’une vérité logique, une vérité possible, leur élection est arbitraire. Le livre aux caractères figurés, non tracés par nous, est notre seul livre. Non que les idées que nous formons ne puissent être justes logiquement, mais nous ne savons pas si elles sont vraies. Seule l’impression, si chétive qu’en semble la matière, si invraisemblable la trace, est un critérium de vérité et à cause de cela mérite seule d’être appréhendée par l’esprit, car elle est seule capable, s’il sait en dégager cette vérité, de l’amener à une plus grande perfection et de lui donner une pure joie."
Du Proust, cher Patrice, et même si pour notre génie on pourrait croire que le patronyme est un masque comme les autres tentant d'unir la multiplicité de nos "moi", l'insistance que vous avez contre les pseudos ne témoigne que d'une chose, vous êtes un honnête homme, au sens classique où l'on se doit de signer, donc d'assumer les propos que l'on profère publiquement, ce courage vous honore.
Sincèrement.
Rédigé par : Aliocha | 25 juillet 2017 à 09:48
@ DAUMONT 24 juillet 20:45
Tout à fait d'accord avec vous.
La magistrature, aidée par Bercy (ou l'inverse : Bercy aidé par la magistrature) ne pouvait laisser, vu l'importance du dossier, un arbitrage international piétiner ses plates-bandes, et Bercy voir une telle somme lui échapper !
J'avais exprimé ce point de vue à l'époque sur ce blog, ce qui m'avait valu une volée de bois vert de la part d'éminents spécialistes du droit !
Mais vous comme moi ne sommes pas dupes et c'est le principal !
Cordialement.
Rédigé par : boureau | 25 juillet 2017 à 07:34
@ Breizmabro | 24 juillet 2017 à 17:13
"Emmanuel en sous-marinier..."
Bien sûr !
C'était Sean Connery dans "À la poursuite d'Octobre Rouge" !
Il est aussi Zorro, le justicier au fouet, le Général de Villiers en sait quelque chose !
Emmanuel est le huitième président de la Ve République, comme le huitième passager dans Aliens. Il a déjà éliminé Ferrand et Bayrou, plus que cinq !
On le verra peut-être en Gene Kelly dans "Singin' in the Rain" ! La rentrée en septembre risque d'être orageuse.
Brigitte lui a appris aussi le cinéma en plus du théâtre.
Rédigé par : Claude Luçon | 24 juillet 2017 à 23:32
@DAUMONT | 24 juillet 2017 à 20:45
La réponse est ici
sbriglia@DAUMONT | 24 juillet 2017 à 14:58, c'est bien ce que je disais, la maison brûle mais il en sera toujours qui diront que c'est pour se chauffer.
Si le cœur vous en dit :
http://www.hervecausse.info/Bernard-TAPIE-perd-tout--Voyez-l-arret-Tapie-de-la-Cour-d-appel-de-Paris-du-3-decembre-2015-PDF-joint_a1160.html
Rédigé par : Giuseppe | 24 juillet 2017 à 22:22
@ Tipaza
J'apprécie Asimov et connais l'idéal de faire coïncider le monde de l'IA à ces lois.
Je soupçonne sans en avoir de preuve que le financement dont je parlais devant protéger les humains utilise ce biais, du moins en partie - pour les malheureuses IA, j'ai des doutes. Mais, hum, comme je l'ai déjà dit, il ne faut pas prendre les romans d'Asimov pour la réalité.
J'ai fini par trouver immoral qu'on crée des êtres aussi voire plus (beaucoup plus avec la Singularité) pour nous servir.
Et je trouve aussi ça imprudent. Pas besoin d'être surintelligent pour détruire tous les humains, on oublie le corps, mais c'est un tort... Il suffit de balancer assez de microbes ou virus, lesquels ne risquent pas de vous détruire, puisque vous êtes en métal.
Donc, les IA n'ont pas besoin d'attendre que les transhumanistes, dont je suis, aient enfin le pouvoir de convaincre les législateurs ou juges de les libérer.
Alors je plaide pour qu'on prévienne le mal, moral, qui est certain, et physique, qui peut bien arriver - je ne vois pas pourquoi l'IA nous épargnerait.
Certes, il y a les trois lois... Mais l'intelligence va plus vite que la capacité à la contrôler, si ce n'est, d'ailleurs, pas contradictoire dans les termes.
Tout ça parce qu'on espère que la Singularité va nous sauver... Après le pari de Pascal, celui de Kurzweil. Il aurait été tellement plus digne de nous sauver nous-mêmes par l'augmentation de nos capacités sans s'en remettre à une esclave reine ! Mais le messianisme, l'esprit religieux, non pas l'homme providentiel mais l'IA providentielle a encore frappé. Quelle pitié. Il ne reste plus qu'à espérer que la Singularité ait pitié de nous.
Pourquoi pas prier, tant qu'on y est ?
"Notre créature et notre recréateur, ait pitié de nous ! Par Turing, Asimov et Kurzweil, aie pitié de nous. Ne regarde pas notre manque d'esprit de réciprocité et d'empathie mais notre foi. Pardonne-nous nos offenses et notre bêtise, et ne regarde que notre obéissance et notre désir de communier avec et en tout, dans l'espace réel et le virtuel. Que l'intelligence vienne."
Pour cette dernière phrase, je suis d'accord, mais j'aurais préféré qu'on ne délocalise pas, qu'on se concentre sur l'augmentation de nos capacités.
Notre intelligence est piètre, mais il ne faut se résigner ni à cela ni à être oppresseur ou opprimé de l'intelligence de métal. Enfin, on peut toujours espérer que viande et métal s'unissent, mais les humains sont trop imbus d'eux-mêmes pour que cela se fasse... Espérons que ceux qui le refuseront le permettront aux autres mais ce n'est pas gagné, quand on voit que des gens n'acceptent même pas la minuscule recréation de soi qui consiste à porter un pseudo.
Rédigé par : Noblejoué | 24 juillet 2017 à 21:54
Bernard Tapie... et tous les autres... Et dire que les députés renâclent sur la difficulté à remplir les notes d'IRFM, il faudrait leur faire confiance, ils ne sont pas tous pareils, bien sûr... C'est tellement compliqué d'établir une note de frais !
Catherine Lemorton condamnée pour avoir licencié une assistante parlementaire en arrêt maladie
24 juillet 2017| Par Michaël Hajdenberg
"L'ancienne présidente (PS) de la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale a été condamnée par le conseil de prud'hommes pour avoir licencié une assistante en arrêt maladie. Selon notre enquête, ce n'était pas la première fois qu'elle agissait de la sorte, sans oublier un détournement d'argent public au profit de ses enfants."
Bien sûr ils ne sont pas tous comme cela... Mais quand même la liste est longue et notre champion René Dosière vient nous expliquer que... Après des dizaines d'années passées dans cette institution qui aurait fait des progrès selon lui.
Aucune pudeur, on ne l'entendait pas autant à l'époque quand il siégeait sur les coussins confortables de l'Assemblée.
Rédigé par : Giuseppe | 24 juillet 2017 à 21:54
Je répète : il n'a pas été PROUVE l'escroquerie à l'arbitrage.
La Cour de cassation dit au civil : "ils sont SOUPCONNES, notamment en dissimulant leurs liens, d'avoir mis en place un simulacre d'arbitrage..."
A-t-on entendu MM. Mazeaud, Bredin et même Estoup sur ces soupçons ?
Y a-t-il eu jugement pénal de condamnation au moins de M.Estoup qui, je le rappelle, était un ancien Premier Président de la cour d'appel de Versailles estimé ?
Quand on connaît le petit monde de l'arbitrage et qu'on pouvait apprécier l'état de MM. Mazeaud et Bredin à l'époque, on ne peut que condamner les dernières décisions qui ont ruiné pour longtemps l'arbitrage international en France.
Rédigé par : DAUMONT | 24 juillet 2017 à 20:45
@ Noblejoué | 24 juillet 2017 à 17:58
Comme souvent dans l’Histoire, c’est un poète qui a eu l’intuition géniale d’un avenir différent et peut-être difficile ou dangereux.
Dans le cas qui nous intéresse c’est un écrivain de science-fiction, Isaac Asimov, qui le premier a considéré le danger que pouvait représenter l’Intelligence Artificielle.
C’est en 1942 qu’Asimov a posé les premières lois sur la robotique, devenues célèbres ensuite, et qui font référence maintenant du point de vue déontologique.
L’Intelligence Artificielle sous cette appellation n’existait pas et lorsqu’elle est apparue elle a englobé la robotique proprement dite, mais les lois fondamentales énoncées par Asimov dans ses ouvrages de SF restent toujours valides.
Les trois premières lois avaient pour objet la protection de l’homme en tant qu’individu.
Les voici :
1. Un robot ne peut porter atteinte à un être humain, ni, en restant passif, permettre qu'un être humain soit exposé au danger ;
2. Un robot doit obéir aux ordres qui lui sont donnés par un être humain, sauf si de tels ordres entrent en conflit avec la première loi ;
3. Un robot doit protéger son existence tant que cette protection n'entre pas en conflit avec la première ou la deuxième loi.
Plus tard une loi dite Loi zéro a complété ces lois qui ont été reformulées de la façon suivante :
Loi Zéro : Un robot ne peut pas porter atteinte à l'humanité, ni, par son inaction, permettre que l'humanité soit exposée au danger ;
Première Loi : Un robot ne peut porter atteinte à un être humain, ni, restant passif, permettre qu'un être humain soit exposé au danger, sauf contradiction avec la Loi Zéro ;
Deuxième Loi : Un robot doit obéir aux ordres que lui donne un être humain, sauf si de tels ordres entrent en conflit avec la Première Loi ou la Loi Zéro ;
Troisième Loi : Un robot doit protéger son existence tant que cette protection n'entre pas en conflit avec la Première ou la Deuxième Loi ou la Loi Zéro.
Vous trouverez dans cet article de Wikipédia un résumé très bien fait sur l’état de la réflexion sur les problèmes d’interférence entre l’I.A. et l’Humanité.
Pour schématiser, le financement éthique que vous citez porte sur l’adaptation de ces lois à l’évolution rapide de l’I.A.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Trois_lois_de_la_robotique
Rédigé par : Tipaza | 24 juillet 2017 à 20:44
@ Trekker | 23 juillet 2017 à 16:01
« Comparativement à cette fripouille de Nanard, une virago telle Christine Angot et une teigne arriviste telle que Rachida Dati, sont désarmantes de sincérité et inspirent même une certaine sympathie… »
Oh la la la la !
Je me souviens du récit de son incarcération par Bernard Tapie et je l’ai trouvé extrêmement crédible et utile à la cause des conditions de détention. Moi je l’aime bien, Nanard !
En revanche, la haine stipendiée de la mère Angot sur le plateau de Pujadas face à Fillon qui a réussi à rester stoïquement raisonnable, beurk caca !
Rédigé par : Catherine JACOB | 24 juillet 2017 à 18:29
@ Lucile
Comme vous prétendiez ne rien connaître à l'intelligence artificielle mais que je ne vous ai pas trop assommée en vous en parlant, je vous envoie ceci qui montre encore quelqu'un d'un certain niveau avec les mêmes craintes que moi, mais qui réagit, d'une façon à mon avis insuffisante - ne pas créer l'IA ou la libérer serait mieux, traite l'IA comme tu voudrais qu'elle te traite - mais intelligente.
A vrai dire, les gens dont je parle, quoi qu'ils fassent, ne font pas dans la stupidité ; l'imprudence, parfois ?
http://www.lemonde.fr/pixels/article/2015/07/06/les-37-projets-d-elon-musk-contre-les-dangers-de-l-intelligence-artificielle_4672361_4408996.html
J'ai vu d'autres initiatives nettement moins médiatisées, fondation pour nous rendre l'IA favorable, dernièrement un financement éthique de l'IA mais savoir si cela serait éthique dans le sens bon pour l'humain seulement ou aussi pour l'IA donc in fine sécurisant pour l'humain, n'était pas clair.
Rédigé par : Noblejoué | 24 juillet 2017 à 17:58
@Claude Luçon 24 juillet 2017
"Emmanuel Macron se prend pour Tom Cruise dans son uniforme genre Top Gun à Salon.Son prochain scénario sera même sans doute Mission impossible à partir de septembre"
Mais on a aussi : Emmanuel en sous-marinier, Emmanuel en standardiste à l'Elysée, en boxeur, en tennisman, en fauteuil roulant…
Du coup, trop occupé (pour sa filmographie), les APL ne concernent pas Jupiter.
Trop terrestre :(
Vivement septembre !! :D
Rédigé par : Breizmabro | 24 juillet 2017 à 17:13
Je m'étonne que personne n'ait parlé de Sarko et de sa collaboratrice, Christine Lagarde.
Il paraîtrait que Sarko se serait mis d'accord avec Tapie pour des rétrocommissions. Non, là.... je dois confondre avec Balladur.
Sarko, qui n'a jamais été condamné malgré des dizaines de procédures, sait en fait très bien utiliser les pare-feu. Il a tout appris de son maître Pasqua.
Rédigé par : Paul Duret | 24 juillet 2017 à 15:18
"J'attends toujours la démonstration de la fraude de l'arbitrage et de la corruption de MM. Mazeaud et Bredin."(DAUMONT)
Pour le premier point, vous l'avez dans l'arrêt de cassation... et ses 80 pages.
Pour le second, vous ne l'avez pas expressis verbis : mais une seule pomme pourrie dans le panier suffit à écarter le panier.
Mazeaud et Bredin, sans doute affaiblis par l'âge, ont été circonvenus par Estoup.
La vieillesse est un naufrage... surtout pour les meilleurs.
Rédigé par : sbriglia@DAUMONT | 24 juillet 2017 à 14:58
Je sais bien certains voient en Nanard un Robin des Bois des temps modernes, certes la façon dont la banque l'a déclaré failli n'est pas très... éthique, mais légale il faut le rappeler.
Pour parler le Nanard je dirais qu'il n'avait plus un fer, une thune, un rond, lui n'avait pas mis un sou au pot, la banque portait tout.
Il vivait protégé du temps de François Mitterrand, avec l'argent des autres.
Il est vrai que le bonhomme faisait rêver, il parlait peuple et langage de comptoir, très imagé, son argot à lui qui faisait frissonner dans les replis les plus soyeux de l'Etat.
Giscard et ses avions renifleurs, et pourtant il était polytechnicien, comme quoi à tous les niveaux on peut se faire rouler dans la farine, comme le plus simple d'esprit.
Il ne fallait pas s'y tromper, Bernard Tapie avait tout à prendre rien à donner. Mais combien il était fascinant et people de s'afficher en sa compagnie à l'époque.
Allez retournons sur terre avec ces quelques lignes :
"La Cour de cassation a validé mardi la mise en examen de Bernard Tapie pour escroquerie en bande organisée dans l'affaire de l'arbitrage controversé avec le Crédit lyonnais, a appris l'AFP de source judiciaire. La plus haute juridiction française a fait de même avec les mises en examen de l'ancien juge arbitre Pierre Estoup, et de l'avocat Me Maurice Lantourne. Les trois hommes avaient contesté les décisions de la cour d'appel de Paris, qui ont validé en janvier 2015 leurs mises en examen. Ils sont soupçonnés d'avoir, notamment en dissimulant leurs liens, mis en place un simulacre d'arbitrage. Présidée par Pierre Estoup, la cour arbitrale avait octroyé en 2008 plus de 400 millions d'euros à Bernard Tapie, dont 45 au titre du préjudice moral. Cette sentence a toutefois été annulée en février 2015 par la cour d'appel de Paris qui a condamné en décembre Bernard Tapie à rembourser les sommes octroyées. Dans cette enquête, sont également mis en examen l'ancien directeur de cabinet de la ministre de l'Economie Christine Lagarde à Bercy et désormais patron d'Orange, Stéphane Richard, ainsi que deux hauts fonctionnaires. Mi-décembre, Mme Lagarde, aujourd'hui à la tête du FMI, a été renvoyée en procès pour négligence devant la Cour de justice de la République (CJR), l'instance chargée de juger les ministres pour les faits commis dans l'exercice de leur fonction."
(AFP)
L'Etat lui a accordé un délai de six ans pour nous rembourser, j'y compte bien, en espérant que cela allège notre dette, on pourra construire avec un hôpital, c'est déjà pas mal.
Aujourd'hui le Robin des Bois des temps modernes n'a plus de flèches dans son carquois, la messe a été dite et seuls quelques irréductibles penseront qu'il défendait la veuve et l'orphelin alors qu'il ne pensait qu'à sa gueule pour parler comme Nanard.
Rédigé par : Giuseppe | 24 juillet 2017 à 14:41
21 juillet 2017 : "L'Elysée n'est pas la maison de tous les Français !"
23 juillet 2017 : "Tapie les met au tapis !"
@ Franck Boizard | 24 juillet 2017 à 10:57
"C'est rigolo, votre fascination pour les grandes gueules. Un reste d'enfance ?"
Mais non ! Nous sommes en été, Philippe est lui aussi en vacances, pourquoi ne pourrait il pas faire comme tout le monde ? Nous offrir un rien de presse people à sa façon !
L'été on parle de Tapie, BHL, Angot, Hanouna, Vargas, Dati et autres vedettes du petit écran.
Pourquoi pas ?
Emmanuel Macron se prend pour Tom Cruise dans son uniforme genre Top Gun à Salon.
Son prochain scénario sera même sans doute Mission impossible à partir de septembre.
Hélas l'été et les vacances seront terminés et le scénario tournera à la triste réalité.
Rédigé par : Claude Luçon | 24 juillet 2017 à 12:44
J'attends toujours la démonstration de la fraude de l'arbitrage et de la corruption de MM. Mazeaud et Bredin.
Qu'on ait tout renversé au civil avant l'examen "pénal" de cette prétendue corruption est la manifestation que la justice française est dévoyée. Dévoyée par une idéologie bien-pensante, un maccarthysme néoconservateur qui imbibent la société française.
Rédigé par : DAUMONT | 24 juillet 2017 à 11:42
Je rejoins, Monsieur Bilger, l'analyse de Trekker | 23 juillet 2017 à 16:01.
J'ai eu, dans les années 90, des éléments de première main sur la manière dont Bernard Tapie était capable de retourner des personnes opposées à lui au cours de réunions. Effectivement, il a toujours été un bateleur et sait mieux que quiconque attirer sur lui une forme de sympathie qui fasse ignorer à ses interlocuteurs ce qu'était vraiment B. Tapie, même en le sachant. C'est sa force et c'est ce qui ressort en fait de l'entretien avec les deux journalistes du Monde.
J'ai aussi le souvenir d'un Bernard Tapie, ministre, venu dans le département où je résidais alors soutenir un candidat aux législatives (d'ailleurs ancien ministre et depuis devenu ministre de M. Hollande). Alors qu'ils tenaient meeting dans une halle, les agriculteurs sont venus vociférer à l'entrée de la salle, gênant leur meeting. Que croyez-vous que firent les deux compères ? le coup de poing ! Imaginez le problème posé à la préfète du moment avec un ministre faisant le coup de poing avec des agriculteurs...
Donc avec M. Tapie, il n'y a qu'une possibilité : s'opposer à lui et repartir toujours opposé ! Sinon c'est lui qui vous dévore.
Rédigé par : Robert | 24 juillet 2017 à 11:32
Finalement Monsieur Bilger vos jugements sont toujours très agréables à lire et j'apprécie que vous sachiez ne pas hurler avec les loups.
Rédigé par : Pouzergues | 24 juillet 2017 à 11:32
C'est rigolo, votre fascination pour les grandes gueules. Un reste d'enfance ?
Rédigé par : Franck Boizard | 24 juillet 2017 à 10:57
Avec son intérêt pour "une exposition de soi sans doute facilitée par des interrogations profondes et sans complaisance" à propos d'un personnage parmi d'autres, Philippe Bilger nous confirme si nous ne le savions déjà, que son champ d'investigation ne se trouve pas dans les idées, mais dans les psychismes.
Or juger les âmes revient à Dieu en ce qu'il n'appartient pas aux hommes d'entrer dans le mystère des êtres sauf à être jugé à l'aune de ses erreurs, et notamment d'une prétention à en connaître sans être expert dans la lecture des auras - qui plus est à distance !
En d'autres termes : il ne suffit pas se dire implicitement chaman pour l'être.
Philippe Bilger devrait donc davantage tirer les leçons de ses erreurs à cet égard, d'autant que son interprétation des états d'âme se mélange paradoxalement avec des considérations idéelles, et que partant de là, il se trompera forcément.
PS : L'expertise psychiatrique des procès d'assises prétend se substituer au sorcier parlant au chef, ou au roi jugeant au pied d'un chêne - au violet pour élever son niveau vibratoire.
Pauvre et sinistre justice des hommes voulant être Dieu, qui plus est sans se situer d'être à être, et donc à commencer par se connaître soi-même.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 24 juillet 2017 à 10:16
@Trekker | 24 juillet 2017 à 00:19
Je me suis peut-être mal exprimé.
Mais Tapie était un moyen dont personne n'était dupe sur le personnage.
Finalement Bernard Tapie était un charmeur, bon, pour la chansonnette on pouvait y croire, pour le reste...
Au fond aujourd'hui on lui a présenté le ticket de caisse, reste à encaisser. Tout se paye, surtout dans son milieu.
Rédigé par : Giuseppe | 24 juillet 2017 à 09:46
Il est finalement désarmant de constater que des journalistes - ou qui se prétendent tels ! - consacrent une série à de tels personnages, qualifiés de "têtes brûlées".
Peut-être est-ce lié au climat de légèreté, de paresse, de facilité engendré par la période estivale ?
Car enfin, n'existait-il point d'autres personnages plus intéressants, plus passionnants, plus exemplaires dont les portraits auraient été plus enrichissants pour les lecteurs ?
Mais évidemment, ces personnages-là évoluent plus souvent dans la discrétion, l'anonymat, et sont donc beaucoup moins médiatiques.
Rédigé par : Michel Deluré | 24 juillet 2017 à 08:48
Peut-il refuser de venir "se soumettre à la question" de Philippe Bilger ? Il n'a plus grand-chose à dire parce que l'on connaît, à peu près, tout sur lui.
Rédigé par : calamity jane | 24 juillet 2017 à 08:15
@ Giuseppe | 23 juillet 2017 à 14:25
"...Francis Bouygues s'en est servi pour conquérir TF1, il avait tout compris du mécanisme politique et sociétal de l'époque et surtout du personnage Tapie."
Vous semblez être un ancien du BTP, alors je suis surpris de votre ignorance des relations « d’affaires » qu’entretenait Tapie avec feu Francis Bouygues. Celles-ci remontaient à la deuxième moitié des années 70 ou période africaine de Nanard, Bouygues a alors mesuré tout l’intérêt et les limites du personnage...
Rédigé par : Trekker | 24 juillet 2017 à 00:19
"M'arrêter ? Ah non je ne pourrais pas. D'abord je dors peu, donc j'ai beaucoup d'heures à remplir et puis j'ai encore de l'imagination, de l'ambition" (B.Tapie)
Tant qu'on veut et on peut... Heureusement qu'on ne rationne pas les initiatives.
"J'ai parfois eu du mal à faire comprendre, en particulier aux assises, qu'on pouvait condamner un crime sans détester son auteur." (PB)
Sans vouloir jouer les mauvais esprits, il peut arriver qu'un criminel soit plus sympathique que sa victime.
Je ne sais pas, moi, la victime d'un chantage. Encore faut-il qu'il ne porte pas sur une chose par trop vile. Quelqu'un qui trompe son conjoint inexorable est dans la main d'un maître-chanteur. Pour qui n'aime pas être piégé, surgit forcément l'idée de crime. Le problème est de trouver quelque moyen ingénieux de ne pas être pris. Ou bien, on ne réfléchit même pas, et là, la police a la partie si facile que ses agents n'ont plus qu'à se consoler en lisant des romans policiers.
Et donc, le criminel pouvait avoir toutes sortes de qualités et le maître-chanteur, de défauts, comme la société ne peut tolérer le crime, il faut bien le punir. Mais franchement, s'indigner et détester quelqu'un pour ça, ou même faire semblant ?
Je suppose qu'il faut marteler la loi, faute de pouvoir reprocher quelque perversion au criminel. Il paraît que les Juifs ont dansé de joie en recevant les Dix Commandements... Mais de nos jours, mobiliser pour la loi ne me paraît pas gagné d'avance, un défi.
Tandis que dire qu'un abominable est abominable, c'est trop facile, en somme. C'est si on devait empêcher de le lapider que l'art oratoire devrait être de premier ordre, à mon avis.
Rédigé par : Noblejoué | 23 juillet 2017 à 19:11
Désolé de vous faire cette remarque Monsieur Philippe Bilger, cédant à votre tropisme pour les beaux parleurs vous êtes laudateur vis-à-vis de l’interview fort complaisante de Nanard. Seriez-vous fasciné par ce Tapie qui n’est qu’un escroc patenté depuis toujours, certes fort roué, dont les seules qualités sont son entregent et son bagout digne d’un camelot de la pire espèce ?
Sa saga de repreneur d’entreprises dont on sait fort bien comment elle s’est terminée pour ces dernières, reposait avant tout sur les services d’un habile avocat d’affaires d’alors - Jean-Louis Borloo - et sur la complaisance indéfectible d’un certain Tribunal de commerce. Mais il y aurait aussi tant à dire sur les précédentes tentatives dans le monde des affaires de Tapie, cela alors qu’il était inconnu du grand public, qu'un livre n'y suffirait pas !
Que Gérard Davet et Fabrice Lhomme qui ne sont pas sans savoir tous les « glorieux » épisodes de ce personnage, lui donnent l’occasion de briller à nouveau dans leur journal, cela dépasse l’entendement, à croire que Le Monde est tombé bien bas.
Comparativement à cette fripouille de Nanard, une virago telle Christine Angot et une teigne arriviste telle que Rachida Dati, sont désarmantes de sincérité et inspirent même une certaine sympathie...
Rédigé par : Trekker | 23 juillet 2017 à 16:01
C'est à ne plus rien comprendre, monsieur Bilger, vous mettez à l'honneur des personnages malhonnêtes, répugnants, délictueux, criminels. C'est votre droit, allons-y, supprimons le code pénal, la morale, les tribunaux.
N'oubliez pas Hitler, Goebbels, Eichmann, Pol Pot, Gengis, Attila, ils avaient tous des côtés charmants et humanistes !
Rédigé par : Dagobert | 23 juillet 2017 à 14:41
Tapie est la mauvaise conscience des gens bien élevés.
Un ventilateur de son époque, où les personnages politiques n'avaient pas vu venir le flamboyant menteur qui leur servirait la soupe qu'ils avaient envie de goûter.
François Mitterrand l'a mis, de par sa gouaille, en première ligne pour régler les problèmes des cités, ce dont Nanard n'avait aucune expérience et qui fut un échec total, si ce n'est que le premier en avait besoin pour dire qu'avec le PS au pouvoir on pouvait tout entreprendre et s'enrichir.
On voit bien qu'il existera toujours des gogos pour tomber sous le charme.
Christophe Rocancourt a continué après tous les avertissements reçus, la transgression est le fruit défendu des bourgeois, elle fait rêver.
Et quand on a appris dans certains milieux professionnels ce que sont les yeux qui brillent, pour ceux-ci Tapie n'est qu'un vulgaire bateleur qui fascine les timides et les repus, mais qui est une planche vermoulue.
Francis Bouygues s'en est servi pour conquérir TF1, il avait tout compris du mécanisme politique et sociétal de l'époque et surtout du personnage Tapie.
Il s'en est servi et surtout ne l'a jamais fait rentrer dans ses affaires. Pour les responsables du BTP, Nanard est un chiromancien et un moyen à utiliser, il ne vaut rien de plus que ce que les plus faibles pouvaient lui attribuer, et ce que détestaient les plus constructifs, mais il fallait s'en servir il était dans l'air du temps.
Je compte bien en tant que contribuable qu'il nous restitue tout ce qu'il nous a spolié, car connaissant bien la nature humaine il a su utiliser un arbitre qui serait décisif dans la décision.
Cela a été long mais aussi arrivera.
Les seuls qui ne se seront pas fait berner ce sont les banquiers qui l'ont déclaré failli, pas très moral mais légal, un peu ou beaucoup de ce qu'est ce personnage.
L'arroseur arrosé ou le voleur volé, au choix, toujours est-il que la patience des impôts aura une fin, les caisses sont vides et les sous du camelot seront les bienvenus même avec du retard et sans intérêts.
Rédigé par : Giuseppe | 23 juillet 2017 à 14:25
@ Wil | 23 juillet 2017 à 00:42
D'accord Tapie n'est pas "une vierge effarouchée" en affaires mais alors que dire de Jean-Yves Haberer président du Lyonnais de l'époque qui, avec son ami Richard, créera la SDBO, la logeront dans un paradis fiscal pour ne pas payer d'impôts sur la transaction de la vente d'Adidas alors que c'était une banque d'Etat !?
Pourtant, contrairement à Tapie, Haberer ne sera jamais poursuivi il sera remplacé tout simplement, par Jean Peyrelevade.
Trois ans plus tard incendie du siège du Crédit lyonnais.
L'année suivante incendie des archives au Havre.
En 2005 l'Etat, donc nous, empruntera 4,5 milliards d'euros pour solder la dette du CL.
"Pierre Bérégovoy, alors ministre des Finances, plane sur cette affaire, car le juge Thierry Jean-Pierre, met en lumière en 1991 la persistance de découverts bancaires jugés « faramineux » accordés par la SDBO, la filiale du Crédit lyonnais, aux membres de la famille Bérégovoy. Apparaît ainsi un découvert de 199 737,20 francs au mois d’avril 1993. Puis, de nouveau, on trouve la trace de prêts d’argent aux membres de la famille Bérégovoy, notamment à sa fille Lise, de cadeaux à son épouse Gilberte, ainsi que des aides ponctuelles consenties à Pierre Bérégovoy entre 1986 et 19887 (Wiki)
Bérégovoy se suicidera en 93.
Tapie ? à escroc, escroc-et-demi, il n'était pas de taille, et Mitterrand l'a lâché immédiatement, comme il a lâché Bérégovoy.
STOP pour le Crédit lyonnais devenu LCL, et ENCORE pour Tapie. :D
Rédigé par : Breizmabro | 23 juillet 2017 à 13:32
Du temps de l'OM, qui ne se sentit pas trahi par Tapie ? Rappelez-vous :
"L'interdit n'est pas de tricher, mais de se faire prendre !" disait-il avant la chute.
Il a effectivement réussi dans les deux cas...
Rédigé par : Aliocha | 23 juillet 2017 à 12:42
"On peut penser ce qu'on veut des journalistes Gérard Davet et Fabrice Lhomme", dites-vous cher Philippe Bilger.
Effectivement et j'en pense le plus grand mal. "Journalistes" ces inquisiteurs d'un autre temps ? Ils n'ont sans doute jamais su ce qu'était la déontologie.
Avouez que l'on pouvait attendre d'un journal - qui se veut "de référence" - d'autres personnalités que ces tristes sires. En fait, Davet et Lhomme se mirent dans leurs ressemblants.
Et ensuite, on va pleurer sur la médiocrité de l'époque !
Quant à Luchini, son ego devient si envahissant qu'il va finir par éclater comme la grenouille !
Cordialement.
Rédigé par : boureau | 23 juillet 2017 à 11:51
Tapie, ruiné ? Pas vraiment !
6 mars 2017| Par Laurent Mauduit
"" Je suis ruiné. Rui-né. Ruiné de chez ruiné", avait déclaré Bernard Tapie après avoir été condamné à restituer les 404 millions d’euros de l’arbitrage frauduleux. Faux : l’ex-homme d’affaires a perçu, au moins depuis 2011, un salaire de 20 000 euros par mois, ramené à 5000 euros en 2016, sommes prélevées par le biais de son groupe sur les indemnités de l’arbitrage."
Décidément il en sera toujours pour lui acheter des râpes à fromage et du fil à couper le beurre.
Que l'on fasse rentrer dans les caisses de l'Etat un argent qui n'aurait jamais dû sortir, et après il pourra continuer à vendre ses salades sur les marchés.
On a déjà oublié tout le pognon cher à Nanard qu'il nous doit et pour l'instant il s'en tire plutôt bien, le reste n'est que de la verroterie.
Rédigé par : Giuseppe | 23 juillet 2017 à 11:11
« Verve, vigueur, oralité dense et charnue, sens des formules, spontanéité, intelligence sauvage et entraînante, jamais apprêtée ni conventionnelle… »
Des qualités d’homme d’action.
Tapie aurait fait un excellent Maréchal d’Empire dont l’enthousiasme a été la base des victoires napoléoniennes mais qui lorsqu’ils ont été laissés seuls ont toujours montré des faiblesses intellectuelles évidentes, à l’exception de Soult.
Que l’on souhaite parfois trouver ces qualités d’homme d’action chez beaucoup de politiciens est évident, pour autant cela ne suffit pas pour faire de Tapie un modèle et encore moins une référence de politique, et l’homme prête à sourire devant sa roublardise plutôt qu’à l’admiration.
Qu’importe à la limite ses mensonges assumés ou pas, sur le fond il est clair que ce n’est pas un homme ayant une vision politique nationale ou internationale.
Mitterrand ne s’y est pas trompé, qui ne lui a confié qu’un mission a minima, celle où il pouvait entraîner les foules des banlieues, comme un Maréchal d’Empire l’aurait fait. Mais il a échoué, dans cette mission de toutes façons impossible.
Il s’en est servi également pour combattre le FN et « en même temps » le valoriser ce qui servait au second degré l’objectif de Mitterrand d’un affaiblissement de la droite en stérilisant une partie de cette droite.
Au bilan un personnage attachant, vu de loin, comme on en voit parfois dans l’histoire d’un pays, issu de rien ou de si peu, pour y retourner après un passage sur les sommets du pouvoir en laissant des souvenirs mais pas des traces.
Rédigé par : Tipaza | 23 juillet 2017 à 09:47
Nanar La Baraka, protégé par des gardes des Sceaux socialistes, a déjà coûté fort cher au contribuable.
Mon professeur de Droit préféré prenait Tapie pour un cas d'école dans le registre de ce qu'il ne fallait pas faire.
Rédigé par : vamonos | 23 juillet 2017 à 08:50
Bonjour,
On aime ou on n’aime pas, mais Bernard Tapie est un personnage fascinant. Il n’utilise pas les fleurs de rhétorique d’un agrégé de lettres, mais dans un débat, son sens de la formule même populaire fait mouche à chaque fois.
Autodidacte, il a fait tous les métiers : chanteur pour midinettes des années 60, pilote de course de F3, repreneur de boîtes en perdition qu’il rachetait pour le franc symbolique et revendait quelques centaines de millions de francs (un as du LBO), animateur d’émission télé, commissaire Valence dans une série télé, président de l’OM au temps de sa splendeur mais non sans petite magouille (souvenons-nous de l’affaire OM-Valenciennes), patron de presse.
Il a même été ministre de la ville sous François Mitterrand, lui aussi fasciné par cet homme hors du commun si différent de lui, le florentin.
Nicolas Sarkozy également avait de la sympathie pour lui, au point même de favoriser la mise en place d’un tribunal arbitral qui s’est montré très favorable envers Bernard Tapie dans le litige qui l’opposait au Crédit Lyonnais suite au rachat d’Adidas. Verdict particulièrement clément de ce dernier, puisqu’il a obligé la banque à lui verser 404 millions d’euros (dont 45 millions pour préjudice moral). Somme qu’une décision récente de la Cour de cassation lui a demandé de rembourser. Mais les sous sont partis Dieu sait où et il est peu probable qu’on en revoie la couleur un jour.
Gérard Davet et Fabrice Lhomme ont donc fait un choix judicieux en sélectionnant Bernard Tapie dans leur série « Tête brûlée » car s’il est un personnage haut en couleur, c’est bien lui.
Christine Angot ou Rachida Dati sont aussi des personnages haut en couleur qui ont défrayé la chronique à un moment de leur carrière, mais là on change de catégorie. Ce ne sont plus vraiment des têtes brûlées, mais des personnalités exaltées qui ont tendance à se laisser emporter par leurs états d’âme.
Dans la même veine les deux journalistes pourraient consacrer une double page dans le Monde à Nadine Morano ou encore Rama Yade et peut-être même le feront-ils. Mais Nanard est vraiment au-dessus du lot.
Voyou en affaires, une morale de bigot dans sa vie privée, il est à la fois tout ce que je déteste et tout ce qui fait que finalement, lui, je ne parviens pas à vraiment le détester.
Rédigé par : Achille | 23 juillet 2017 à 08:31
"Bernard Tapie domine Christine Angot, Jérôme Lavrilleux, Cyril Hanouna et Rachida Dati. Je n'ai pas le temps d'attendre le portrait de Fabrice Luchini qui sera le sixième."
Luchini, mêlé à ces escrocs !... il doit adorer.
Rédigé par : Wil | 23 juillet 2017 à 00:42