Dans le monde judiciaire, qu'on l'aime ou non, qu'on partage ses convictions ou pas, Henri Leclerc est considéré comme un formidable avocat et un parfait honnête homme.
Il vient de publier ses Mémoires qui, phénomène exceptionnel, trop rare pour ne pas être souligné, sont à la hauteur de sa personnalité et de son histoire. De ses histoires, devrais-je écrire.
Et même davantage. Car son livre "La parole et l'action", que j'ai dévoré en un trait de temps, à la fois lecteur passionné et d'une certaine manière encore acteur impliqué, nous projette dans une histoire judiciaire de soixante années et dans l'Histoire tout court.
Henri Leclerc est un avocat, un combattant, un témoin. Aucune des luttes juridiques, intellectuelles, politiques, sociales, humanistes de notre époque ne lui est demeurée étrangère. De quelque côté qu'on se tourne, on le rencontre. Toujours plus du côté du Mouvement que de celui de l'Ordre.
Je n'hésite pas à le reconnaître même si je me suis trouvé en désaccord avec lui sur beaucoup de plans, sans avoir l'impudence de me mettre sur le même pied que lui. Son idéologie, son ancrage dans une gauche à la fois hugolienne et extrême, sa philosophie pénale et sa vision judiciaire imprégnées d'un progressisme qui ne souffrait pas l'offense du réalisme ou d'une quelconque désespérance sur l'humain, son inlassable participation à des causes de rupture politique et de contestation sociale me plaçaient aux antipodes de ses conceptions. J'ai d'autant moins de scrupule à l'admettre qu'Henri Leclerc dit avoir pris ses distances avec mon "personnage public...réactionnaire" en concédant un blog "intelligent". Qu'importent ces antagonismes pesant peu au regard des belles appréciations judiciaires qu'il a bien voulu formuler sur moi et qui me touchent !
Pour ma part je songe à l'immense avocat qui, en possession d'un savoir juridique impressionnant et "tous terrains", passionné par le droit lui-même et les avancées qu'il permettait, au fil du temps, à Bobigny comme à Paris, n'a cessé de m'éblouir, de m'enseigner sinon de me convaincre, d'être un modèle sur le plan de l'intelligence et de la parole.
Ces Mémoires, qui se lisent vite et lentement comme un superbe roman (on a hâte d'aller au bout et on recule ce moment...) sont admirables - je pèse mes mots : dignes d'être admirés - parce qu'ils ouvrent des perspectives et offrent des analyses, les unes et les autres stimulantes et profondes, sur sa déférente amitié pour son Maître Albert Naud, sur la Justice, ses rapports avec la société, l'éthique de l'avocat, la sincérité et la stratégie du plaideur, la détestation de la peine de mort, l'éloquence, l'engagement et la bonne foi, le militantisme et l'exigence de vérité, tant de thèmes encore à foison. Une richesse, une surabondance qui ne donnent pas des haut-le-coeur mais élèvent l'esprit. Je voudrais faire un sort à quelques-uns.
D'abord quelle extraordinaire mémoire pour une existence si emplie même si la modernité, avec ses moyens de restituer le passé, répare les possibles oublis. Je demeure saisi, moi qui suis condamné à maudire la pauvreté de mes souvenirs.
Ensuite quelle éclairante leçon, tout au long de ces pages, mais prodiguée avec la modestie de celui qui maîtrise et l'expérience de celui qui a tout connu, entendu et plaidé, sur la parole, l'art du verbe, les modulations de la pensée et de la conviction au rythme du souffle intérieur et de l'élan qui soudain, comme il l'écrit si joliment, place "l'ange" à vos côtés ! En l'écoutant, je percevais qu'il avait tordu le cou à l'éloquence classique pour en inventer une autre, sans rupture mais singulière. Technique, enthousiasme, intelligence, tactique, culture, on ne se lasse pas de faire soi-même la synthèse de tout ce que Henri Leclerc égrène comme autant de pépites à rassembler et qui, réunies, nous présentent l'orateur dans sa plénitude et ses états de grâce ou, rarement, ses défaillances mais pour être au-dessus du lot, il convient d'en avoir subi quelques-unes !
De plus Henri Leclerc - j'avoue que je devrais l'imiter sur mon registre plus modeste - fait preuve d'une extrême bienveillance à l'égard de beaucoup, admire sans se lasser et même s'abandonne à une indulgence qu'on ne s'imaginait pas forcément trouver chez ce bretteur de la révolution et cet avocat dont la tiédeur, pour le fond comme pour la forme, a toujours été l'ennemie.
La magistrature qu'il n'épargne pas quand il considère qu'elle a fauté est traitée avec une courtoisie d'autant plus remarquable - et sans le moindre esprit vindicatif - qu'elle émane d'une personnalité qui n'a jamais mâché ses mots, pas plus que ses opinions.
Par ailleurs ces Mémoires - c'est leur profondeur - fuient les anecdotes personnelles, à l'exception d'un court et délicat paragraphe sur la rencontre de son épouse Jeanne. Ils ne servent pas la cause d'Henri Leclerc mais montrent à quel point ce dernier n'a cessé de réfléchir sur l'articulation entre l'intégrité, l'honnêteté et l'égalité d'un côté et l'organisation du barreau de l'autre. Et c'est la création de son mythique cabinet "Ornano" (du nom du boulevard où il se situait), lieu et expérience devenus célèbres dans notre histoire judiciaire, avec ce souci constant de briser les frontières entre ceux qui savent et dirigent et ceux qui assistent et exécutent, cette volonté d'instiller de la révolution non pas seulement dans la société mais dans celle qu'est un cabinet d'avocats souhaité exemplaire.
Enfin j'avoue avoir ressenti une satisfaction toute particulière en lisant l'appréciation sans fard ni circonvolutions d'Henri Leclerc sur l'évidente culpabilité, pour lui, d'Omar Raddad. Le comble est que j'ai lu des critiques favorables sur son ouvrage qui lui reprochaient tout de même d'avoir osé soutenir ce point de vue contre, paraît-il, l'opinion dominante soutenant son innocence. Au nom de quoi, on ne sait pas. Le piquant est qu'Henri Leclerc a été l'avocat de la partie civile dans le procès à Nice mais qu'on prétendait cependant lui opposer des fantasmes médiatiques et un académicien se prenant pour Zola et s'étant vanté de n'avoir assisté à rien !
Je ne peux m'empêcher pour véritablement conclure de mettre l'accent non pas seulement sur cette passion évidente de comprendre, de faire comprendre et de défendre mais sur l'absolue priorité de cette exigence par rapport à soi. Alors que tant d'avocats d'aujourd'hui brillants ou le croyant, mais ne plaidant pas dans la même catégorie qu'Henri Leclerc, sont gangrenés par un narcissisme qui fait qu'on les écoute moins qu'ils ne se regardent, la simplicité, l'absence totale de vanité, le regard jamais complaisant porté sur soi fondent, dans le domaine de l'éthique et de l'allure personnelles, la supériorité indiscutable d'Henri Leclerc.
Ces Mémoires ne rendent pas un culte à un homme, à une gloire mais célèbrent des valeurs comme la Justice, la vérité et l'humanité.
Une splendide plaidoirie par écrit.
« - L'Espagne n'est pas que pour les Espagnols. Ce qui a été magnifiquement illustré par cette multitude d'Espagnols, cette foule immense qui est venue combattre la volonté séparatiste et illégale de Catalans qui au mieux ne songent qu'à leur pulsion inconcevable d'indépendance. »
« - Enfin le nouveau Grand Maître du Grand Orient dénonce "une obsession identitaire" - on aurait été déçus s'il nous avait privés de ce poncif prétendument progressiste [...] »
Waouh, quand de temps en temps la lumière s’allume chez vous Philippe, je me dis qu’il y a peut-être de beaux restes !
Rédigé par : Elusen | 09 octobre 2017 à 17:27
@Noblejoué
Les mots que vous citez de mon (pauvre) post visaient à affaiblir la personne qui m'avait agressé. L'essentiel se trouvait après les mots cités.
A ne prendre que ces mots-là, vous pouviez vous sentir concerné, et d'autres aussi. Je vous l'accorde.
Votre aimable tentative aura sans doute pour effet de me modérer sur ce thème-là.
Je vais tâcher de ne plus vous contrister.
Mais, "Chassez le naturel, il revient au galop."
Rédigé par : Patrice Charoulet | 07 septembre 2017 à 08:25
@ Patrice Charoulet
"Un commentateur anonyme (n'y revenons pas), qui ne dit pas sa profession (n'y revenons pas), s'appuie sur ma profession (avouée)"
Je ne dis pas que vous attaquiez les gens à proprement parler, mais en tournant autour de leur dévoilement, vous les menacez comme vous vous sentez l'être par la possible diffusion de votre salaire.
Et puis, sans vos préjugés, vous auriez déjà remarqué des patronymes crachant sur des masques !
Ne citez pas tel ou tel ! Que ce soit dans le passé, le présent ou le futur...
Il est sûr que cela me retomberait dessus !
Ne cherchez pas à savoir pourquoi... Ca aussi, ça me retomberait dessus. Oui, tout, je joue avec les limites pour vous, heureux homme, et surtout pour vous convaincre, avec une énergie desespérée, à abandonner la remise en cause des pseudonymes et tout ce qui tourne autour.
Est-ce que le monde n'est pas devenu plus libre avec la lecture silencieuse ? Et le domicile inviolable, qui lui aussi, éloigne du jugement du monde ?
Et autres contributions à la création de l'individu... Mais pourquoi faut-il que ce soit moi qui se colle à vous le rappeler ? Pourquoi, mais pourquoi ne pas voir que les pseudonymes sont encore un pas dans cette voie ?
Ayez des yeux pour lire ce qui s'écrit ici, ayez des connaissances historiques pour sentir les récurrences.
Tous les chevaliers masqués ne sont pas félons, tous les visages offerts au vent ne sont pas fleur de chevalerie.
Si vraiment, et les exemples, et l'Histoire, ne vous font rien, pensez à mes nerfs. Chaque fois que vous vous abstiendrez sur les pseudos, vous contribuerez à les épargnez.
Merci d'avance.
Rédigé par : Noblejoué | 06 septembre 2017 à 19:38
@Patrice Charoulet | 03 septembre 2017 à 17:26
"O tempora, o mores ! (Cicéron, Les Catilinaires)"
Aujourd'hui on dit "O tempura, o morues ! (Michel Audiard)
Rédigé par : Savonarole | 03 septembre 2017 à 20:37
Votre bloc-notes portait sur Me Leclerc et vous en avez fort bien parlé.
Dans "Le Parisien", une page évoquait Christine Angot, l'insupportable hystérique qui avait pitoyablement agressé FF.
J'ai lu, apprenant que dans le premier ONPC auquel, hélas, elle participerait, un des invités serait... Henri Leclerc !
En replay, refusant d'écouter cette émission, je cherche et je trouve les seuls moments où cet illustre avocat est interrogé et répond. J'en ai plus appris dans vos propos écrits que dans cette émission.
Un commentateur anonyme (n'y revenons pas), qui ne dit pas sa profession (n'y revenons pas), s'appuie sur ma profession (avouée) et publierait volontiers mon bulletin de paie, s'il était en sa possession ; il n'a pu que rechercher sur le Net mon salaire probable. Je laisse à chacun des 2600 lecteurs quotidiens (en moyenne) de ce blog le soin de juger ce type de comportement. On est en fort belle compagnie ! Il est vrai qu'il avait d'abord cherché et trouvé le prix d'un cadeau qu'un aimable commentateur venait de me faire. O tempora, o mores ! (Cicéron, Les Catilinaires)
Rédigé par : Patrice Charoulet | 03 septembre 2017 à 17:26
A force de culture de l'excuse du gourou Badinter propagée depuis 68 par ces institutions gauchisées à l'extrême dont font partie Me Leclerc et ses complices juges SM mur des cons, nous assistons à une épidémie de faits divers violents incontrôlés qui concernent et touchent la totalité des classes sociales, la palme de l'horreur revenant à ces cafards des teucies intouchables infini-récidivistes qui font trembler police, justice et élus soumis laxistes. Palmarès imbattable, du simple trafic de drogue au trafic d'armes !
Un début de guerre civile commence toujours par l'agressivité d'une collectivité d'individus qui ne se contrôlent plus.
Bagarres, règlements de compte, viols, enlèvements d’enfants, conflits interethniques, records de suicides, etc., les compteurs ne sont même plus au rouge car ils ont explosé.
La menace des attentats entraîne une psychose sur l’ensemble d'une population de "même pas peur" défilant comme des moutons zombis soumis à leurs bourreaux, munis d'armes terribles de résistance : pancartes "vous n'aurez pas ma haine", nounours en peluche, fleurs, bougies, qui font se gondoler de rire les terroristes devant leurs télés.
La corruption ne se cache même plus, entreprises, banques, football, se montrent au grand jour et n'en ont strictement rien à faire de leur image auprès du public, dénoncés régulièrement par les guignols de la France Insoumise qui méprise l'argent, surtout et seulement la petite monnaie.
Pendant que tous ces péteux vivrensemblistes droitdel'hommislamistes gauchislamistes débattent avec force coups de mentons et torses bombés quotidiennement sur nos écrans pour justifier la soumission de notre nation à sa déchéance tels des coquelets les pattes dans le tas de fumier, l'islamisme conquérant, sans bruit mais avec ténacité, avance et gangrène nos institutions, Fonction publique, Education nationale, Armée, Transports, crèches...
Positivons quand même devant ce désastre et tous ensemble crions en chœur :
"Vive la Ceufran, futur Califat islamique, DOM TOM du Grand Maghreb, ses mosquées et leurs architectures relookées bretonnes, provençales, auvergnates, alsaciennes, etc., ses minarets et leurs muezzins "emplois aidés" seuls autorisés, et les dromadaires chevauchés par la Garde Républicaine en djellaba babouches".
Rédigé par : sylvain | 03 septembre 2017 à 11:16
@ Trekker | 02 septembre 2017 à 16:38
« Vous faites donc partie des retraités aisés ayant un revenu supérieur à 1200 € / mois »
Le professeur a une vie de moine trappiste. De son propre aveu, il se contente d’un frugal repas, ne sort pratiquement pas de chez lui, sauf pour aller faire ses courses, ne reçoit pratiquement personne, lit beaucoup et il arrive même à se faire payer ses bouquins.
Voir à ce sujet un barème trouvé sur Internet indiquant le montant des retraites des enseignants :
https://mondedesophie.wordpress.com/2010/10/10/education-nationale-montant-des-pensions-apres-la-reforme-des-retraites/
De quoi vivre très décemment quand on a une hygiène de vie aussi exemplaire que la sienne.
Rédigé par : Achille | 03 septembre 2017 à 09:36
Quel classe sbriglia !
Je voulais juste jeter un petit coup d'œil ici pour voir si Savo avait surmonté l'épreuve de Barcelone - je vois que oui et toujours aussi en forme ! - et je tombe sur une envolée pleine de clins d'œil à la sbriglia.
Quel plaisir.
J'en profite pour saluer Mme la correctrice...
Je retourne sur ma montagne.
Rédigé par : Jean-Paul Ledun | 02 septembre 2017 à 18:26
@ Patrice Charoulet | 02 septembre 2017 à 11:38
Bravo pour votre réponse éclairante et digne.
Rédigé par : Noblejoué | 02 septembre 2017 à 16:58
@ Patrice Charoulet | 02 septembre 2017 à 11:38
…Quand mon salaire outre-mer a été doublé ou triplé (...) Retraité, je vis décemment et ne suis pas devenu SDF...
Vous faites donc partie des retraités aisés ayant un revenu supérieur à 1200 € / mois, donc taillables et corvéables à merci, dixit les propos péremptoires - comme toujours - de notre président. De plus n’étant pas obligé pour compléter votre retraite de prendre un job à mi-temps d’auto-entrepreneur, style coursier à vélo livrant des repas à domicile, vous seriez mal venu de protester sur le décalage de la future et éventuelle minoration de votre taxe d’habitation !
Bien évidemment je plaisantais.
Rédigé par : Trekker | 02 septembre 2017 à 16:38
@ genau | 02 septembre 2017 à 10:04
Merci beaucoup cher genau de votre compassion à mon encontre et de votre éclairage subtil et bien fondé, mais de Popper je ne connais que sa théorie des caleçons molletonnés.
Bonne journée.
Rédigé par : sylvain | 02 septembre 2017 à 14:03
@ Achille 02/09 11:25
Moi non plus je ne suis pas juriste mais je ne vois pas en quoi cet avocat a commis une infraction en révélant, au moment où il l'a fait, ses propres convictions sur l'affaire Omar Raddad.
Il y a eu une instruction, la justice s'est prononcée et même si l'affaire n'est pas totalement élucidée, cet avocat n'a pas à mon sens enfreint d'une quelconque manière la loi.
Il livre ses convictions comme tout un chacun peut le faire et nous restons libres d'adhérer ou non, en fonction des connaissances que nous avons sur ce dossier, à celles-ci.
Mais ce n'est là que mon sentiment.
Rédigé par : Michel Deluré | 02 septembre 2017 à 11:50
Quand mon salaire outre-mer a été doublé ou triplé, j'ai acheté une foule de livres.
Retraité, je vis décemment et ne suis pas devenu SDF.
Je n'achète plus de livres, je lis ceux que j'ai et, parfois, j'en emprunte dans ma bibliothèque municipale.
Un excellent commentateur m'offre un livre que Philippe Bilger vient de louer.
Stupéfait et reconnaissant, je l'en remercie. Je n'avais ni demandé, ni espéré un seul instant ce don généreux.
D'autres, en allant jusqu'à chercher le prix du livre, me font la leçon.
""Modeste retraité" ? Allons donc ! A qui ferez-vous croire que vous ne pouvez pas acheter un livre de ce prix ?"
Réponse : ces reproches et ces critiques ne riment à rien. Ceux qui les font ont cru s'engouffrer dans une brèche qui n'en est pas une et ont réglé ce qu'ils croient être des comptes avec moi, en resongeant à des désaccords antérieurs. Ils auraient pu économiser leur temps.
Rédigé par : Patrice Charoulet | 02 septembre 2017 à 11:38
Merci à tout le monde, à M. Philippe Bilger et aussi à tous ceux qui portent ici leurs commentaires et qu'on finit à force par bien connaître. C'est effectivement très agréable de venir sur ce blog car tout le monde y est de bonne tenue. Quant au panégyrique d'aujourd'hui il donne envie de connaître ce monsieur. A-t-il un blog lui aussi ? Où peut-on lire sa prose pour voir si nous le plaçons aussi haut que le fait notre mentor ? Mais je crois que les liens vers les blogs personnels sont censurés ici, car il me semble qu'on n'y en trouve guère et moi-même j'ai d'ailleurs été censuré une fois pour en avoir mis un un jour. Dommage, car, à part ça, tout est super.
Rédigé par : Pouzergues | 02 septembre 2017 à 11:33
Je ne suis pas juriste, mais je me demande s’il est bien normal qu’un avocat laisse apparaître ses convictions dans une affaire pas encore totalement élucidée en laissant notamment entendre qu’Omar Raddad est bel et bien le coupable.
Souvenons-nous de Marguerite Duras qui laissait entendre que la mère du petit Grégory était la coupable. Certes elle n’était pas avocate, mais user de sa notoriété pour étaler ses certitudes me paraît un peu limite.
Rédigé par : Achille | 02 septembre 2017 à 11:25
@ Patrice Charoulet 01/09 140:11
Vous vous décrivez "modeste retraité". Vous avez pourtant l'honneur d'appartenir à cette espèce privilégiée, aux dires de notre bien-aimé Président, que constituent les retraités, ce qui devrait vous inspirer un sentiment de fierté.
Et à ce titre, vous allez donc avoir le grand honneur de participer à l'effort de redressement de la France en serrant d'un cran de plus votre ceinture pour permettre notamment à des personnes qui perçoivent aujourd'hui déjà plus de revenus que vous d'en recevoir demain encore plus ! C'est ce qui s'appelle une répartition égalitaire des efforts !
Peut-être serez-vous donc amené à vous priver encore de l'achat de quelques livres, mais vous accepterez cependant d'autant mieux cette privation et l'effort qui vous est demandé que M. Macron aura usé cette fois de pédagogie pour vous expliquer le bien-fondé de votre action de générosité. Et la pédagogie, voilà quelque chose qui vous parle.
Rédigé par : Michel Deluré | 02 septembre 2017 à 10:22
Boudiou flytox, comme vous fulminez. Je suis tombé dans un tel piège avant de regagner mon cagnard. Au fond, je reste séduit par les pensées directes et n'aime pas trop théoriser car, d'une part, la totalité de la théorie peut m'échapper et, d'autre part, aucune n'a démontré, jusqu'à présent, sa justesse dans le temps.
@ sylvain
Voilà comment on abandonne en rase campagne les négatifs de la liberté pour rejoindre les hussards de la rigueur, quitte à se faire fusiller.
Facebook etc. sont les armes puissantes des coalitions presse/politiques en laissant diffuser une intolérance fondée, très souvent, sur l'ignorance entretenue par les mêmes au détriment de la redoutable critique dialectique qui nourrit la clairvoyance. J'ai souvent dit à mes étudiants que se tromper était le meilleur moyen d'arriver à la connaissance, à condition que l'interrupteur qu'est le maître vous aide à retrouver le bon circuit : travail, analyse, recherche et falsification de l'hypothèse. C'est la voie de Popper, l'application de George Steiner et la lucidité d'Alain.
Rédigé par : genau | 02 septembre 2017 à 10:04
@ sbriglia | 01 septembre 2017 à 20:13
« Mariste un jour, mariste toujours ! »
C’est vrai. J’ai même été dans les Cœurs Vaillants dont le cri de ralliement était « À cœur vaillant rien d'impossible ». Mais c’est déjà loin tout ça !
Moi aussi je l’aime bien notre professeur de lettres, même s’il m’est arrivé de le bousculer un peu. Et depuis j’ai l’impression qu’il me fait un peu la tête…
Rédigé par : Achille | 01 septembre 2017 à 21:16
Soeurs semtob,
Comme il arrive pour des sujets précis, vous mettez (enfoncez) le doigt où cela fait mal ! cf "une affaire n'appartient pas à son défenseur"...
Pour certaines, ce sont des années de souffrance qu'un avocat peut résumer en quelques vocables devant un micro... et bien sûr estimant que ses honoraires seront justifiés...
Cela après l'insigne affirmation "nul n'est censé ignorer la loi" que personne n'a le souci d'apprendre à décoder à l'Education nationale...
Quand les livres d'Histoire sont truffés de sang, de défaites, de fausses ou vraies victoires...
Y a quelque chose qui cloche !
Qu'en pense sbriglia le valeureux sage du droit ? :-)
Rédigé par : calamity jane | 01 septembre 2017 à 21:14
@ Savonarole et flytox
Salut à vous aussi cher Savonarole et bravo pour cette formule très bien imagée "Ici c'est l'arche de Noé de la démocratie" ; il est vrai que quand je veux retrouver un bon bol d'air revigorant après m'être fait virer d'un quelconque site ou blog, je me réfugie chez Philippe, le seul havre de liberté de TOUT le Net.
Et bravo aussi à flytox pour son message tellement vrai ; mais hélas ces "insectes" sont increvables et dévorent lentement mais sûrement le peu de liberté qu'il nous reste, tels les monstres des "Starships Troopers" qui dévoraient les cervelles des soldats.
Rédigé par : sylvain | 01 septembre 2017 à 20:54
Où en est l'affaire Omar Raddad ??
Rédigé par : Duval Uzan | 01 septembre 2017 à 20:43
Cher Philippe,
Pouvez-vous nous dire de quelle façon il est possible de placer la conscience au-dessus de la loi ?
Nous avons une petite idée sur le sujet. Il semble cependant plus facile de se positionner en "bon juge" ou en avocat sympathique en appartenant au corps judiciaire qu'en simple citoyen et encore tout dépend de l'époque.
Pascal dans "Les Provinciales" évoque déjà que la loi est une violence faite aux hommes pour asseoir un pouvoir.
Par exemple, une loi passée par ordonnance est une violence. Le 49-3 est une violation de la représentation parlementaire.
De petits comités d'éthique se prennent pour des prophètes et décident sous la poussée d'associations ou d'idées farfelues de journalistes de changement en régression ou imitation ou destruction.
Il y a trop de mélange entre l'exécutif et les médias, entre le judiciaire et les médias et cela donne des lois absurdes, surabondantes, inapplicables et à mettre à la corbeille.
Le "poteau" rose du moment est la présence d'un journaliste aux côtés de Macron.
"Merci pour ce moment" confusionnel à souhait.
Il nous semblait que les dossiers remis à un avocat étaient liés à la confidentialité. Ecrire un livre sur les affaires suivies et donner son intime conviction en dehors d'un procès n'est pas très éthique.
Dans la matinée, nous avons vécu un moment surréaliste où une nana radiée du barreau racontait à la radio ses affects sur une affaire terminée sans mesurer les conséquences de ses dires sur les victimes et sur l'ancien détenu qui a purgé sa peine.
Où va-t-on avec ces bavards du droit ?
Il semble d'après le billet de Philippe Bilger que le livre d'Henri Leclerc ne ressemble pas au cacardage de la matinée et aborde le droit avec plus de vécu et de finesse. Reste notre interrogation sur la confidentialité.
Un accusé, une affaire n'appartient pas à son défenseur, même si cette affaire lui a apporté la renommée.
Alors, désir de transmettre, d'avoir le dernier mot, écrit narcissique ?
Plaidoirie pour un avocat ?
Pour le moment nous resterons sur les traces de la 2e DB en attendant les fêtes de fin d'année et l'ouverture des paquets cadeaux.
françoise et karell Semtob
Rédigé par : semtob | 01 septembre 2017 à 20:29
Achille on n'est riche que de ce que l'on donne !
Mariste un jour, mariste toujours !
Et Patrice Charoulet aurait pu être mon professeur... j'avoue avoir pour lui une grande estime... comme pour vous !
Rédigé par : sbriglia | 01 septembre 2017 à 20:13
@Catherine JACOB et Savonarole
No comment.
@sbriglia
Je vous remercie très vivement, même si vous me demandez de ne pas.
Je suis très sensible à vos propos délicats.
Votre don était difficilement imaginable : cela n'est sans doute jamais arrivé, depuis le début de ce blog (sans pareil).
Ce genre de déclaration publique a de quoi incommoder, je ne me le dissimule pas, mais ignorant votre adresse et votre nom, et ne voulant pas vous gêner en les demandant à notre chère modératrice, je ne puis que vous assurer que je vous considère, désormais, comme mon meilleur ami, ici.
Rédigé par : Patrice Charoulet | 01 septembre 2017 à 19:58
@ sbriglia
Je suis quand même surpris de voir qu’un professeur à la retraite en soit réduit à regarder sur 24€ (16,99€ en téléchargement) pour se payer un livre.
La prochaine fois que Philippe Bilger nous conseillera un livre, ce qui lui arrive assez souvent, nous tâcherons de nous cotiser. Pas de raison que ce soit toujours vous qui payiez.
Rédigé par : Achille | 01 septembre 2017 à 19:34
@ sylvain | 01 septembre 2017 à 12:28
Sylvain vous avez raison. Ils se disent gauchistes mais en réalité ce ne sont que des insectes avides du sang des Français et qui servent de base au monde politique qui est au pouvoir depuis Mitterrand. Voyons par qui le petit dernier a été élu et pourtant ce peuple d'insectes il le méprise.
Ils le disent et tout le monde le dit, nous sommes en guerre depuis des décennies et pour passer au travers des mailles de la haine il faut être affilié aux partis des insectes ou des francs-maçons !
Que faire ? Il ne reste que quelques îlots de résistance, le FN est fichu et nos militaires obéissent à n'importe qui !
J'espère que les autres pays de l'Europe vont mettre en quarantaine notre ghetto et que la situation économique va se dégrader de plus en plus car lorsqu'il n'y aura plus de sang à sucer, les insectes crèveront eux aussi !
En tout cas BRAVO SYLVAIN.
Rédigé par : flytox | 01 septembre 2017 à 19:03
@Patrice Charoulet | 01 septembre 2017 à 10:11
« Modeste retraité, je n'ai pas de quoi m'acheter ce livre, que je ne lirai donc pas. »
Modeste, modeste ?! Est-ce que les Macron ne vivaient pas sur la retraite de madame avant les présidentielles ?
Ceci dit, est-ce que l’enseignant que vous vous prévalez d’avoir été ignorerait par hasard l’existence des bibliothèques ?
Le lien hypertexte mis dans le corps du billet indique deux formats et éditions
1. Format Kindle pour EUR 16,99 avec possibilité de lecture grâce à leur appli gratuite
2. Broché : EUR 24,00 neuf mais 2 d'occasion à partir de EUR 23,52
Maintenant vous n'êtes pas obligé de vous excuser de ne pas avoir envie de lire tout ce qui peut être recommandé de droite et de gauche… 😉
Rédigé par : Catherine JACOB | 01 septembre 2017 à 18:42
@ sylvain | 01 septembre 2017 à 12:28
Salut sylvain, ici c'est l'Arche de Noé de la démocratie.
Rédigé par : Savonarole | 01 septembre 2017 à 17:47
sbriglia@Patrice Charoulet | 01 septembre 2017 à 16:22
C'est un gentleman ce sbriglia. Initiative superbe.
Je vais envoyer à Patrice Charoulet le livre d'Alain Bentolila "Comment sommes-nous devenus si cons ?" (Édition First-2014).
L'Educ-Nat que Patrice connaît bien est le principal sujet du livre...
Rédigé par : Savonarole | 01 septembre 2017 à 17:17
"Modeste retraité, je n'ai pas de quoi m'acheter ce livre, que je ne lirai donc pas."
Mais si, cher professeur, Amazon vous l'envoie de ma part.
Ne me remerciez pas : malgré mes taquineries je vous apprécie comme un grand frère que l'on respecte...
Et si vous vous demandez comment je connais votre adresse, relisez votre mail du 13 décembre 2016 à notre correctrice !
Cordialement.
Rédigé par : sbriglia@Patrice Charoulet | 01 septembre 2017 à 16:22
Et aussi, un bon technicien de l'expression ; son art de la "larmette" est bien connu. Cet étranglement passager et fugace qui orne la phrase décisive d'un engagement personnel, d'effet garanti sur les jurés, tel un label de vérité. C'est un détail, bien sûr, bien sûr, c'est réducteur que d'en parler, bien sûr, bien sûr et ne jette aucune ombre sur le beau tableau brossé par notre hôte, presque à son antipode.
Quant à l'engagement personnel, c'est la liberté.
Pour ma part, je regrette de m'être laissé emporter dans un récent billet, par la colère et la déception, encore que ma personne soit d'une importance microscopique, mais en lisant l'éloge d'Henri Leclerc, mon regret a noirci et ma violence m'a paru si déplacée. Je remercie celui qui me l'a fait remarquer, même si c'était sur le ton de la condescendance. Il y a aussi des fureurs qui ont leur vertu, mais sur le champ de bataille. Ici, ce n'est qu'un pré carré.
Rédigé par : genau | 01 septembre 2017 à 14:35
Achille... bravo d'ouvrir un beau débat où tant des choses sont à dire et... peuvent être dites.
Notre Hermine ne fait que se souvenir des bonnes leçons des Lumières qu'à l'époque tous les grands d'Europe nous enviaient, s'entouraient et protégeaient.
Pour ici PB applique du Voltaire intégral... "Je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu'à la mort pour que vous ayez le droit de le dire."
Bon... jusqu'à la mort est vraiment excessif surtout en ces temps où de bonnes âmes trouvent des excuses aux boutonneux coupeurs de têtes au couteau... pour des motifs fumeusement religieux...
Concernant notre hôte et sa verve intarissable c'est sûrement une repentance en souvenir de l'époque où investi de tous les pouvoirs de cette étrangeté que sont la justice française et sa magistrature... autant debout, qu'assise... quand elle n'est pas couchée.
Nous pouvons y voir un inévitable élan-réflexe corporatiste... normal, quand on est un spécialiste et qu'on veut plaire et encore moins déplaire à tout le monde... ce qui est louable, rassurant, allez... osons le mot... admirable... parce que difficile.
Malheureusement "la défense de la veuve et de son orphelin" n'est pas l'apanage ni la ligne basique et directrice de beaucoup de "baveux"... pour certains, leur ego et leur porte-monnaie sont leurs seules vraies priorités et raison de vivre dans ce milieu hors sol... où les fraternelles tirent les ficelles, pratiquent la courte-échelle et le juteux mano la mano ...
A quand un Macron dans ce marigot... discret, qui s'auto-protège ?
Un petit tour fouineux dans les fameux "barreaux"... justice dans la justice... et une mise à nu, au grand jour, de discrètes pratiques et habitudes ferait glisser et passer certaines éminences accrochées et droguées à la notabilité chatouilleuse, derrière les barreaux... tout en les mettant hors des "barreaux"... comme cela arrive... mais très rarement... quand c'est vraiment très gros et bien trop visible.
Rédigé par : kacendre | 01 septembre 2017 à 12:47
Coucou, me revoilou !
Enfin ça y est, je suis libre, libéré de Twitter où j'ai bataillé dur pendant des mois, ayant juste le temps de lire les articles du Maître toujours aussi sublimes.
En réalité je suis définitivement radié de Facebook et de Twitter pour messages "inconvenants-incitant-à-la-haine" LOL ! Messages qui sur ce blog paraîtraient dans l'indifférence générale.
C'est mon 5ème Facebook et mon 4ème Twitter, impossible de recréer d'autres boîtes mails ni d'autres IP donc finita la commedia !
Il est évident que quelqu'un qui soutient Trump, le FN, Ménard, Collard, tout en crachant sur ces ordures anti-Trump, anti-Ménard, anti-Collard, sur la gauchisterie racaillisante, sur les lobbys SOS Racisme, homophobie, islamophobie etc., ne peut tenir longtemps devant les tirs de barrage de toute cette ordurerie de gauche qui, elle, peut insulter, injurier, menacer en toute impunité et sévit toujours sur les sites en violation de cette charte à sens unique.
Je l'ai toujours dit : le totalitarisme terroriste intellectuel est de gauche, la dictature de pensée unique est de gauche, une insulte de gauche est un acte de lutte sociale, de droite c'est du fascisme ; c'est gravé dans le marbre gauchiste qui fait office de Constitution culturelle et idéologique seule admise par les pouvoirs soumis à la botte, le petit doigt sur la couture du pantalon.
Toutes ces mafias droits de l'hommistes, les associations gauchistes antiracistes, anti-homophobie, anti-islamophobie, celles déclarées culturelles, humanistes, solidaires, qui se gavent sur le fric des contribuables depuis des décennies sans que ça gêne personne, le cochon de payant se soumettant sans rechigner à ces malfrats intouchables ; une justice rouge condamnant le racisme anti-noirs mais jamais le racisme anti-blancs, complice des délinquants chances pour la France victimes de nos ancêtres colonisateurs et rendant des jugements de compassion mais n'hésitant pas à sabrer très durement un blanc qui se serait défendu et aurait blessé un agresseur "colonisé et colorisé".
Au pays de Voltaire Rousseau etc., il vaut mieux être de gauche, de couleur, homo, polysexuel, anti-blanc, anti-droite, anti-catho pour rentrer dans la norme imposée par tous ces lobbys anti-France qui ont tout détruit en très peu de temps de tout ce qui faisait le ciment et le tissu social d'une France de valeurs civiques morales et de respect de l'humain, de la famille, la vraie.
Pour en revenir au vrai sujet, du temps de Sarko au pouvoir ce Monsieur Henri Leclerc avait participé à la chasse à courre inquisition merdiatique antisarko avec ses complices alliés du SM gauchiste de E. Sire-Marin, Portelli et autres, un véritable concours nauséabond à celui qui vomirait le plus sur l'Honni ; de l'extrême droit de l'hommisme paranoïaque virant schizophrénie poussé à son paroxysme.
Non MM. les "de gauche" bobos bien-pensants, vous n'aurez pas ma liberté de pensée (c'est de Pagny), radiez-moi, censurez-moi, fichez-moi, embastillez-moi, rien n'y fera, mais gare à vous pour le jour de la Libération, on "s'occupera" de vous !
Rédigé par : sylvain | 01 septembre 2017 à 12:28
Parfaite analyse, Monsieur Bilger, qui montre qu'en bon français (et Français) il ne saurait y avoir confusion entre les mots "ennemi" et "adversaire".
Du fait de ses choix idéologiques, Maître Leclerc a assurément été pour vous un adversaire constant. Cela n'empêche nullement de reconnaître ses qualités.
Mais, parmi ses pairs idéologiques, combien ne considèrent-ils pas ceux qui n'épousent pas leurs idées comme des ennemis ?
Heureux aussi comme vous qu'il reconnaisse la culpabilité d'Omar Raddad : cela montre qu'il n'est pas un idéologue qui aurait tordu la vérité au mépris des faits pour faire prévaloir ce qu'il aurait considéré comme sa vérité et l'imposer comme LA Vérité.
Rédigé par : Robert | 01 septembre 2017 à 12:07
Éloge convaincant. Je viens de télécharger "La parole et l'action".
Rédigé par : Marc GHINSBERG | 01 septembre 2017 à 11:54
Quel brillant panégyrique et un bel exercice d'admiration pour un talent dont on ne partage par tous les avis. Une dissociation à saluer puisqu'il n'est pas aisé et peu répandu de rendre hommage à ceux avec qui on n'est pas entièrement d'accord.
Me Leclerc est éloigné du narcissisme mais ce formidable billet ne risque-t-il pas de l'en rapprocher ?
Il serait intéressant de l’interviewer mais quid de l'appellation 'le soumettre à la question' ? Est-ce que Me Leclerc est prêt à se soumettre ?
Rédigé par : jack | 01 septembre 2017 à 11:53
Maître Henri Leclerc est dans le privé, d'après ce que l'on m'a rapporté, un monsieur plutôt simple et modeste, mais c'est un avocat distingué et captivant qui, comme il l'avoue (c'est bien le moins ;)) a eu la chance d'avoir en plus des mots qui lui viennent spontanément pour faire des phrases, un peu comme disait Boileau "ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément", une voix grave, pénétrante, qui tient son "public" en éveil, et ses plaidoiries sont un vrai bonheur à écouter.
Pour le reste, il conseille, défend, assiste et représente ses clients, avec en plus son immense talent, ce qui, dans certaines circonstances est considérable.
En cela il m'a souvent fait penser à Gabin dans le rôle d'Emile Beaufort dont je vous invite à regarder l'extrait sur ce site, extrait qui par ailleurs se trouve étrangement d'actualité.
www.dailymotion.com/.../xx87cb_le-president-jean-gabin_news
Adéo
Rédigé par : Breizmabro | 01 septembre 2017 à 11:18
Modeste retraité, je n'ai pas de quoi m'acheter ce livre, que je ne lirai donc pas. Vous l'avez lu d'un trait et vous nous en parlez.
Je savais que c'était un des grands avocats des dernières décennies. Je savais ses positions politiques et judicaires très éloignées des vôtres.
Vous avez un esprit assez lucide et ouvert pour ne pas ignorer ses mérites.
De son côté, force lui est de convenir que votre blog est "intelligent".
Il faudrait étoffer l'éloge, comme il sied. Il y aurait beaucoup à dire.
Si d'autres blogs analogues et concurrents pourraient être loués, qu'on me dise lequel a moins de fautes d'orthographe. Et de ce point de vue, une personne, me semble-t-il, ne doit pas être oubliée en louant ce blog.
Rédigé par : Patrice Charoulet | 01 septembre 2017 à 10:11
«J'ai d'autant moins de scrupule à l'admettre qu'Henri Leclerc dit avoir pris ses distances avec mon "personnage public...réactionnaire" en concédant un blog "intelligent". Qu'importent ces antagonismes pesant peu au regard des belles appréciations judiciaires qu'il a bien voulu formuler sur moi et qui me touchent !»
C’est juste que la reconnaissance du talent, en particulier de celui qui est particulièrement exposé à toutes sortes de commentaires souvent malintentionnés ou partisans, est apte à faire du bien.
«Enfin j'avoue avoir ressenti une satisfaction toute particulière en lisant l'appréciation sans fard ni circonvolutions d'Henri Leclerc sur l'évidente culpabilité, pour lui, d'Omar Raddad. Le comble est que j'ai lu des critiques favorables sur son ouvrage qui lui reprochaient tout de même d'avoir osé soutenir ce point de vue contre, paraît-il, l'opinion dominante soutenant son innocence. Au nom de quoi, on ne sait pas. Le piquant est qu'Henri Leclerc a été l'avocat de la partie civile dans le procès à Nice mais qu'on prétendait cependant lui opposer des fantasmes médiatiques et un académicien se prenant pour Zola et s'étant vanté de n'avoir assisté à rien ! »
Etrange affaire que celle-là en effet, dans laquelle la défense est assurée par un vice-président de la ligue des droits de l’homme, deux des jurés ont démissionné et un accusé fut inculpé sans avoir été assisté tant d’un interprète assermenté que d’un avocat, par un juge d’instruction enceinte et dont sans doute la sensibilité pouvait être exacerbée, pas moins de dix-huit avocats ont fait paraître une déclaration, pour dénoncer la condamnation de l’accusé « sans charge suffisante » et réclamer un nouveau procès, une présidente du Syndicat de la magistrature a estimé que l’affaire était « révélatrice de tous les dysfonctionnements judiciaires » qui peuvent amener quelqu’un à la cour d’assises « sans que tout ce qui aurait pu être fait pour exploiter justement les éléments à décharge ne l’ait été » et enfin, une puissance étrangère mandate un détective privé afin de mener une contre-enquête, le tout sur fond d’accords secrets entre gouvernements et j’en passe, puis le détenu libéré après avoir trouvé un emploi dans une conserverie de viande de Marseille, la viande froide ne risquant plus rien en effet. Il me semble que quelque part, le destin se moque mais, ce ne sont pas là exactement de purs fantasmes médiatiques.
« En mars 1994, l’académicien Jean-Marie Rouart fait paraître en effet un livre sur l’affaire, au titre évocateur : « Omar La construction d’un coupable ». Il indique l’avoir écrit en trois semaines, « dans la hâte et dans la passion. L’indignation me brûlait ». Son idée : Omar Raddad aurait été victime d’un complot, mettant en cause la famille de la victime et les juges, sur fond d’éventuels règlements politiques obscurs. Il critique l’enquête, s’indigne de l’incinération rapide du corps et de la destruction des dernières photos prises par la victime, soutient la thèse d’un assassinat le 24 juin, se glisse même dans le jardin de La Chamade en franchissant clôtures et haies, afin de prouver que l’assassin aurait pu entrer sans avoir de clé. Etc. S’interroge aussi sur l’influence éventuelle de l’un des beaux-frères de Ghislaine Marchal, le bâtonnier de Bigault du Granrut époux d’un juge au Tribunal administratif fille de résistants déportés ayant hébergé en 1950 une étudiante américaine à Paris avec laquelle des relations d’amitié se sont poursuivies, Jacqueline Lee Bouvier qui deviendra Jacky Kennedy-Onassis etc. etc. etc., et suggère dans un article du Figaro que « la justice a donné l’impression de s’être laissé dicter ses décisions par une camarilla de « chers confrères » etc. »
L’autre affaire dont il a été débattu ici même et dans laquelle un écrivain, à savoir Marguerite Duras, a mis son grain de sel, est celle de l’enfant retrouvé noyé dans la Vologne, une rivière des Vosges, le malheureux « petit Grégory » et auteur du texte publié dans Libération sous le titre « Sublime, forcément sublime Christine V. »
L’incident est le suivant :
« En 1985, Marguerite Duras se rend à Lépanges-sur-Vologne pour le journal Libération à la demande de Serge July, son directeur de la publication. Alors que Duras demande à rencontrer Christine Villemin, la mère du petit Grégory retrouvé mort dans la Vologne le 16 octobre 1984, cette dernière refuse de s'entretenir avec l'écrivain.
Le 17 juillet 1985, Libération publie une tribune signée Duras, qui pointe la culpabilité criminelle de Christine Jacob épouse Villemin. L'article dont seule une version allégée fut publiée, est précédé d'un avertissement, La transgression de l'écriture, rédigé par Serge July, qui rappelle la liberté inhérente à l'écriture de l'artiste. Le style du texte, empirique et pythique, met en place une méthode d'imprégnation du réel. Sans avoir rencontré Christine Villemin, sans preuves concrètes et en ne respectant pas la présomption d'innocence, l'écrivain se fait médium pour accéder à la vérité du crime : Dès que je vois la maison, je crie que le crime a existé. Je le crois. Au-delà de toute raison […] On l’a tué dans la douceur ou dans un amour devenu fou » L'article suscite bien évidemment une polémique. »
L'affaire a également mis en évidence une guerre des polices, gendarmerie locale contre SRPJ de Nancy, donné lieu au tournage d’un téléfilm, après la réouverture de l’affaire plus de 32 ans après les faits, trois personnes sont arrêtées, le premier juge d’instruction est retrouvé mort à son domicile, avec un sac plastique sur la tête noué à l'aide d'une cravate, mode de suicide qui semble un écho à la découverte du corps sans vie de Grégory Villemin retrouvé dans la rivière la Vologne, à Docelles, à 6 km de Lépanges-sur-Vologne, le mardi 16 octobre 1984 à 21h15, pieds et poings liés, son bonnet rabattu sur son visage.
Bref, attendons la suite.
Très curieusement cependant, des renseignements sur de presque homonymes de cette famille, mais bon, compte tenu de la distorsion orthographique subie par les patronymes au cours des siècles, il s'agit sans doute du même nom, me sont tombés récemment entre les mains.
Ils concernent Vuillemin Colas Vuillemin coupable d’avoir avec un complice « desobey au statut publié pour la police de la contagion au mois d’octobre en l’an 1589. » archives départementales de Meurthe-et-Moselle, B. 9033 dont l’absence de ponctuation de la rédaction rend possible deux interprétations quant à la date des faits et la date de publication. La police de la contagion interdisait tout contact et tout commerce avec les régions touchées par la peste.
Rédigé par : Catherine JACOB | 01 septembre 2017 à 09:44
Bonjour,
Ce qui est remarquable chez vous, Philippe Bilger, c’est que vous êtes capable de dresser un portrait dithyrambique d’une personnalité dont vous avouez vous-même être aux antipodes de ses convictions philosophiques et politiques.
Généralement l’usage veut que lorsque l’on commence par complimenter une personne c’est pour mieux la dézinguer par la suite.
Mais vous non. Pas la moindre perfidie, que de l'éloge enthousiaste. Vous allez même jusqu’à vous effacer devant le talent de celui qui est l’objet de votre billet. Modestie un peu trop affectée quand même car au fond de vous, vous savez bien que vous valez mieux que ça.
A noter qu’Henri Leclerc ne figure pas parmi les invités de votre chaîne YouTube. Il serait temps de le soumettre à la question !
Rédigé par : Achille | 01 septembre 2017 à 07:49
Magnifique hommage !
Henri Leclerc est, comme son rabat, sans taches... mais non sans tâches.
Sabre au clair pour déciller les aveugles... parfois les borgnes...
Le Camus du Barreau.
Le plus grand, sans conteste, pétri d'humanité bienveillante.
L'exemple de l'homme qui sait s'empêcher... sans pécher.
Rédigé par : sbriglia | 01 septembre 2017 à 01:19