Jean-Baptiste Rambla, âgé de 49 ans, a été mis en examen le 11 août par un juge d'instruction de Toulouse du chef d'homicide volontaire en récidive et placé en détention provisoire. Le corps de la victime, Cintia Lunimbu, jeune fille de 21 ans, avait été découvert le 27 juillet. Elle présentait des plaies d'égorgement selon le parquet de Toulouse.
Le mis en cause est le frère de Marie-Dolorès Rambla, kidnappée et tuée en 1974 par Christian Ranucci, qui fut condamné à mort et guillotiné en 1976. Un livre écrit par Gilles Perrault a soutenu la thèse d'une erreur judiciaire à son sujet, à mon avis sans convaincre, d'autant plus qu'un ouvrage postérieur - celui d'un ancien fonctionnaire de police Gérard Bouladou - a battu en brèche l'argumentation développée dans "Le pull-over rouge" au sujet de cette terrifiante affaire.
Jean-Baptiste Rambla - c'est le coeur de mon billet - avait été transféré à la prison de Muret et il avait obtenu une libération conditionnelle le 23 février 2016 après avoir été condamné en 2008 à 18 années de réclusion criminelle par la cour d'assises des Bouches-du-Rhône pour le meurtre en 2004 de son ex-employeuse dont le corps avait été retrouvé plus de sept mois après ces agissements.
Rambla aurait officiellement purgé sa peine le 20 novembre prochain (Le Figaro).
Face à cette nouvelle procédure criminelle impliquant Rambla en juillet 2017, le parquet de Toulouse souligne dans un communiqué "qu'aucun incident n'a été signalé quant à son comportement et au respect des obligations qui lui étaient imposées" et qu'en plus il bénéficiait "d'un suivi régulier auprès d'un centre médico-psychologique".
Pourtant, malgré ce contrôle et cette satisfaction légale, Rambla, avant la fin de sa libération conditionnelle, a sans doute tué à nouveau. Ce qui démontre une fois de plus ce qui m'obsède sur le plan criminel et de la dangerosité sociale : l'apparence du respect des contraintes et des obligations peut aller de pair avec l'assouvissement de pulsions criminelles. Autrement dit un condamné peut "se tenir bien" selon les critères judiciaires classiques mais commettre en même temps le pire.
Il est clair que qui a tué pourra à nouveau tuer et que cette éventualité à elle seule justifie une discrimination entre les atteintes aux biens et les graves atteintes aux personnes. On ne saurait donc traiter, pour les crimes de sang, l'exécution de la peine sur le mode conventionnel et banal. Moitié de la peine, demande de libération conditionnelle possible, octroi de celle-ci, conditions et obligations, mais risque trop réel du renouvellement du crime.
Il y a l'opposition sombrement éclatante entre le légal et le réel, entre ce qu'on a cru encadrer et qui va se libérer pourtant, le condamné s'abandonnant à nouveau, à quelques mois du terme, à l'horreur.
La conclusion est irréfutable. Pour les crimes de sang, sauf à mettre en danger la société, il convient d'exiger que la durée de l'enfermement soit intégrale sans que la moindre libération conditionnelle ait les effets dévastateurs qui sont à craindre.
Une telle position ne serait pas en rupture avec l'humanisme authentique mais lui donnerait sa juste place entre rigueur nécessaire et mansuétude possible. Le partage fondamental devant distinguer les crimes de sang de tous les autres sans qu'il faille pour ceux-ci évidemment tomber dans une indulgence systématique et donc coupable.
Rambla, c'est le crime réel contre l'indulgence légale. L'apparente normalité judiciaire juxtaposée au meurtre qui surgit en son sein et en dépit d'elle.
Aussi difficile que ce soit à admettre, la malfaisance criminelle n'a que trop tendance à sortir du cadre qui prétend la régir, l'étouffer.
@Catherine JACOB de 14h20
"...D’où j’ai la prétention que la bâtarde qui me mordrait n’est pas née !"
Quel revers ! Vous êtes également classée au tennis ?
Va falloir trouver une muselière, elle va vous mordre, les mollets seulement, elle ne peut pas aller plus haut, le basset s'acharne sur les charentaises.
Rédigé par : Savonarole | 18 août 2017 à 19:22
@calamity jane | 18 août 2017 à 10:30
« Comment vous auriez voulu que ma chienne vous mordît ? »
Ne vous en déplaise, je ne tiens en aucune façon à me faire mordre, très chère. Pour votre gouverne sachez qu’il m’est déjà arrivé de séparer des chiens mâles de race de 30 à 40 kg en train de se bagarrer sans me faire mordre quand un maître-chien présent ne s’y est pas risqué. D’où j’ai la prétention que la bâtarde qui me mordrait n’est pas née !
« Sinon, plus généralement : je n'aime pas le pain durci. »
Sens de l’expression ?
@Véronique Raffeneau | 18 août 2017 à 06:20
« Votre traduction du titre japonais dit tout de ce grand livre. »
Merci Véronique.
Rédigé par : Catherine JACOB | 18 août 2017 à 13:20
@ Catherine JACOB
"C’est là une expression qui renvoie à une forme d’incompatibilité. La carpe étant un poisson qui sort fréquemment la tête hors de l'eau, la bouche ouverte sans cependant jamais prononcer un mot, et le lapin aux grandes oreilles un mammifère à sang chaud."
J'ai bien compris. Je demandais ce qu'il voulait dire en l'occurrence, car je soupçonne évidemment le pire pour moi.
Je n'ai rien contre les handicapés, je dis juste qu'il ne faudrait avoir d'enfants que quand on peut leur donner le maximum. La plupart des handicapés physiques le peuvent, mental, c'est moins sûr. Et je n'ai pas caché que la pauvreté soit un moins pour les enfants.
Qu'on n'interdise pas aux gens d'être aussi irresponsables qu'ils le veulent, c'est la liberté. La liberté d'expression et mon sens du devoir m'amènent à essayer de dissuader de mal faire... Mais les gens font n'importe quoi et vont accuser la société, le sort, Dieu ou dieu sait quoi tandis que leurs enfants seront condamnés.
J'ai bien conscience de ne pas dire ce qui est, en général, bien vu. Mais ayant une bonne famille, vous n'imaginez pas le sort commun ou pire que commun.
Je n'avais pas mérité que vous me disiez m'estimer avant cette réponse. J'imagine que je n'améliore pas mon cas, et calamity va peut-être sortir de sa torpeur pour trouver des éléments "à charge".
Mais c'est toujours, en somme, en soi qu'on doit trouver la force de son chemin.
Rédigé par : Noblejoué | 18 août 2017 à 12:46
@Catherine JACOB
Comment vous auriez voulu que ma chienne vous mordît ?
Concernant la rancune, mon commentaire vous a répondu.
Sinon, plus généralement : je n'aime pas le pain durci.
Rédigé par : calamity jane | 18 août 2017 à 10:30
@Achille
Votre opinion sur les hors-sujets et les mauvais élèves qui s’y ébattent avec délice est sans aucun doute parfaitement fondée. Je plaide cependant pour ma défense le fait que le présent blog, davantage qu’un simple blog me paraît présenter l’allure beaucoup plus chic de ces salons qualifiés de ‘littéraires’ où s’est développé un art bien français et inimitable, de la conversation polie et de la discussion argumentée même si on peut parfois être tenté d’y tirer l’épée. Leur fréquentation était plus ou moins recherchée selon les centres d'intérêt ou les tendances d'opinion affichée du salon, la profondeur des sujets exposés ou fréquemment évoqués ou encore la présence des personnalités de premier plan dans un domaine. Mais bon, je vais m’efforcer de moins y tirer la couverture à moi car je n’ignore pas qu’il n’y a rien de plus impoli et je m’en voudrais de déplaire à nos distingués salonniers.
@ Noblejoué | 17 août 2017 à 18:24@ duvent
« Mais que voulez-vous dire par épousailles de la carpe et du lapin ? »
C’est là une expression qui renvoie à une forme d’incompatibilité. La carpe étant un poisson qui sort fréquemment la tête hors de l'eau, la bouche ouverte sans cependant jamais prononcer un mot, et le lapin aux grandes oreilles un mammifère à sang chaud.
@ calamity jane | 17 août 2017 à 17:04
« Quant au "chien de sa chienne" sachez qu'elle vient de quitter le monde animal terrestre mais qu'elle ne se serait pas gênée pour vous aboyer dessus etc. »
« Un chien de sa chienne » : sens de l’expression : « le chien serait la rancune et l'idée de vengeance que l'on réserve, que l'on garde, à celui qui nous a joué un tour. »
Ceci dit, quand je me promène sans le mien, les autres chiens m’aiment bien en général ou, quand ils ont été éduqués à regarder dans la seule direction de leur maître, ce qui concernent essentiellement les races à muselière obligatoire, m’ignorent.
Maintenant l’opinion de Noblejoué sur les personnes handicapées a dû m’échapper. Vous pourriez en indiquer la référence ?
Rédigé par : Catherine JACOB | 18 août 2017 à 09:35
@ Catherine JACOB
Merci, chère Catherine, pour votre réponse étayée et talentueusement décalée.
Je n'ai pas vu le film "L'Anguille".
Quand bien même le résumé que vous proposez comporte des similitudes avec "Liberté conditionnelle", je ne retrouve pas la tension liée à l'extrême solitude du personnage de Akira Yoshimura confronté à une réinsertion impossible.
L'idée que le premier crime, au-delà de la peine et des années d'incarcération, a en réalité privé pour toujours le personnage de sa liberté la plus fondamentale en fait le personnage d'une tragédie à venir. Inéluctable.
"Il y a l'opposition sombrement éclatante entre le légal et le réel, entre ce qu'on a cru encadrer et qui va se libérer pourtant, le condamné s'abandonnant à nouveau, à quelques mois du terme, à l'horreur." (le billet de Philippe)
Dans le roman, les obligations très rigoureuses qui encadrent la liberté conditionnelle du personnage principal sont les acteurs de premier plan de l'explosion de violence à venir ; le légal ne s'oppose pas au réel, ils forment un tout.
"Le titre japonais traduit en français par « Liberté conditionnelle » est 『闇にひらめく』= « Yami (obscurité) ni_hiraméku (jaillir) » hiraméku se dit de l’éclair qui sabre le ciel d’une nuit d’orage, de l’idée qui jaillit tout à coup dans l’obscurité de la pensée, des étincelles qui jaillissent du feu qui crépite."
Votre traduction du titre japonais dit tout de ce grand livre.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 18 août 2017 à 06:20
@Noble(dé)joué
Madame Catherine JACOB est assez instruite pour savoir répondre aux questions qu'on lui pose. Cela a toujours été ainsi, même sans chevalier servant.
Vous avez sûrement remarqué que Monsieur et Madame Bilger laissaient passer tous les commentaires après en avoir pris connaissance. De ce fait pourriez-vous garder vos injonctions pour vous ? Et subsidiairement m'expliquer où et quand je vous aurais "attaqué" ?
Rédigé par : calamity jane | 18 août 2017 à 06:19
@ Noblejoué | 17 août 2017 à 18:24
« Vous qui parlez de l'attitude de l'homme, je fais quoi si on attaque l'Etoile ? Si rien, ce pourrait être interprété comme du ressentiment, si oui, une demande indirecte, problème, problème. Et à votre avis, je peux lui poser des questions ou non ? »
L’Etoile polaire a déjà montré moult fois sur ce blog qu’elle est fort bien capable de se défendre toute seule. Elle n’a donc pas besoin d’un bon samaritain pour venir à son secours.
Vous pouvez certes lui poser toutes les questions que vous voulez, mais vous connaissez ma position sur le hors sujet. Ce n’est pas la peine que Philippe Bilger se décarcasse si les commentateurs parlent de bol à thé ou de la recette des sushis telle qu’elle se préparait à l’époque du Japon médiéval.
Rédigé par : Achille | 17 août 2017 à 23:12
@ calamity jane, le retour !
"Vous, vous pourriez imaginer que je puisse être "jalouse" d'un type qui estime que les personnes handicapées ne devraient pas avoir d'enfants ?!"
Ca dépend quels handicaps, ceux qui empêchent de les assumer, comme en somme les non-handicapés aussi incapables. Si vous voulez m'attaquez, faites-le, laissez Catherine JACOB tranquille !
Rédigé par : Noblejoué | 17 août 2017 à 22:49
@ calamity jane
"Calamity jane le retour ! pour Noblejoué...
soyez aimable de citer les parties de commentaires qui appartiennent à d'autres intervenantes."
Vos désirs sont des ordres ! Je ne l'avais pas fait pour vous épargner... Je voulais exalter quelqu'un qui le mérite bien face à d'autres, pas les dénoncer.
"@Catherine JACOB
Excusez-moi mais j'avais écrit "en bref" ! sous-entendu : je connais l'histoire de ce Monsieur. Je consens que vous ayez besoin de vous faire plaisir...
Perso : face à autant de talent (autrement que limité à la céramique, architecture et autres spécialités) je me fais toute petite et n'arbore aucune prétention, pas même celle de le connaître.
Rédigé par : calamity jane | 11 août 2017 à 22:27"
D'abord, vous reprochez à quelqu'un de se faire plaisir quand cette personne ne nuit à personne, mais au contraire, nous éclaire... Ensuite vous vous servez de votre admiration déclarée pour un talentueux pour rabaisser une autre personne de talent, ce que je trouve tout aussi injuste. Chacune de ces injustices conforte l'autre.
Et puis avant, sommer quelqu'un de répondre par oui ou par non !
Mais à quoi bon ? Rien de ce que je dis ne sert jamais à rien sinon à me faire perdre la face.
@ Achille
Merci pour votre solidarité. Je n'en admire pas moins l'Etoile polaire dont l'amitié m'aurait suffi, si vous saviez ! Mais en somme, les sentiments ne sont pas pour moi : jamais plus jamais.
Vous qui parlez de l'attitude de l'homme, je fais quoi si on attaque l'Etoile ? Si rien, ce pourrait être interprété comme du ressentiment, si oui, une demande indirecte, problème, problème. Et à votre avis, je peux lui poser des questions ou non ?
@ duvent
"Noblejoué du grand art, je m'interrogeais sur la possibilité de prochaines épousailles, celles de la carpe et du lapin..."
En effet, du grand art. Vous, un peu moins, je trouve... Mais que voulez-vous dire par épousailles de la carpe et du lapin ?
Rédigé par : Noblejoué | 17 août 2017 à 18:24
@ Catherine JACOB
"Vous n’interveniez pas encore sur ce blog, lorsqu’il a été rappelé à certains participants, il me semble par sbriglia que je cite : « PB n’est pas Meetic ! » et en plus vous suscitez la jalousie de calamity-princesse Leia qui va me garder un chien de sa chienne, j’en suis sûre."
Je ne me sentais pas vraiment Meetic mais je me le tiens quand même pour dit puisque c'est votre impression, et je vais me renfermer dans ma glace car la débâcle, dans tous les sens du terme, fait trop mal ! Je vous prie de bien vouloir accepter mes plus plates excuses.
Quant à calamity qui a l'air de vouloir des excuses qu'elle ne mérite en rien, ce n'est pas vraiment ce qui l'attend.
"Désolé pour Noblejoué, il devra attendre encore un peu sa réponse car il y a du ménage à faire avant la fête du sanglier."
A la réflexion, sauf si vous n'avez pas le temps, et/ou si je vous ai offensée, j'aimerais avoir vos explications.
Après tout, c'est à la base pour vos textes que je vous apprécie ! Et celui-là, j'y comptais vraiment.
Pourrais-je vous poser des questions ?
Dois-je ou non vous défendre si on vous attaque ?
Si je vous complimente, y verriez-vous du harcèlement, sinon, du ressentiment ?
En bref, que dois-je faire ?
C'est indiscret mais si cela ne vous ennuie pas j'aimerais savoir si vous m'estimez, ce qui est important pour moi.
Si je vous ai offensée, je vous prie encore de m'excuser.
"...et en plus vous suscitez la jalousie de calamity-princesse Leia qui va me garder un chien de sa chienne, j’en suis sûre."
Alors mes excuses pour ça aussi... Hum, sinon, pourquoi calamity serait-elle une princesse Leia ?
Rédigé par : Noblejoué | 17 août 2017 à 18:08
Calamity jane, le retour ! à Catherine JACOB !
Vous, vous pourriez imaginer que je puisse être "jalouse" d'un type qui estime que les personnes handicapées ne devraient pas avoir d'enfants ?!
Ici, comme ailleurs, les participants (moins les participantes) ont un besoin manifeste d'un chef... qui les guide vers les cieux cléments de la réaction rassurante. Non, certains participants tout de même ! pas "tous les oeufs dans le même panier".
Quant au "chien de sa chienne" sachez qu'elle vient de quitter le monde animal terrestre mais qu'elle ne se serait pas gênée pour vous aboyer dessus, parce qu'ici elle était connue comme le loup (louve qu'elle était) blanc : elle savait gérer son flair d'animal ; sans doute parce que sauvée de la maltraitance...
Bien le bonsoir.
Rédigé par : calamity jane | 17 août 2017 à 17:04
Complément à Catherine JACOB | 16 août 2017 à 21:17
En rapport avec ce passage de la critique de L’Express dont j’ignore qui l’a commise :
« ...par souci d'éviter le folklore japonisant des produits d'exportation vers l'Occident, Imamura situe l'action dans un banal no man's land, un lieu de broussailles avec un canal, trois maisons, nommé Sawara («Sahara» soit 佐原). »
- Le ‘W’ indique la prononciation, le ‘H’ représente la transcription.
Voici à quoi ressemble Sahara (homophone d’un désert bien connu, plus grande étendue de terre aride d'un seul tenant, que les Japonais écrivent サハラ砂漠 soit « Sahara-sabaku » où Sa_baku signifie « désert ») les rues de 佐原 (Sawara)
Comme les horaires de trains au départ de la gare centrale de Tokyo l’indiquent ci-dessous, cette localité se trouve à, grosso modo, 1h30 de train de banlieue, ce qui pour les travailleurs tokyoïtes n’est rien du tout ! Et pourtant, on est dans un autre monde. J’ai passé quelque temps dans une de ces petits bourgades où j’ai logé dans la maison d’architecture japonaise traditionnelle d’une dame en maison de retraite, prêtée par sa petite-fille, enseignante de français dont les élèves échangeaient avec les miens. De mes virées shopping dans le quartier de Asakusa à Tokyo, j'avais ramené du matériel à Karoké plus partitions plus cassettes, pour mes élèves.
Rédigé par : Catherine JACOB | 17 août 2017 à 13:34
@Catherine JACOB
Je ne commenterai pas la partie de votre message qui vous concerne, je l'ai lu avec intérêt et considérerai celle-ci comme une confidence que le silence couvrira de respect.
Votre réponse à Mme Raffenau est intéressante et celle à Noblejoué du grand art, je m'interrogeais sur la possibilité de prochaines épousailles, celles de la carpe et du lapin... Sbriglia si c'est lui qui nous rappelle que Meetic est ailleurs ne manque pas de pertinence !
Rédigé par : duvent | 17 août 2017 à 11:56
@ Catherine JACOB | 17 août 2017 à 09:16
« Ceci dit, parlons sérieusement. Vous n’interveniez pas encore sur ce blog, lorsqu’il a été rappelé à certains participants, il me semble par sbriglia que je cite : « PB n’est pas Meetic ! » et en plus vous suscitez la jalousie de calamity-princesse Leia qui va me garder un chien de sa chienne, j’en suis sûre. »
Pauvre Noblejoué, son "étoile polaire" ne semble pas sensible aux compliments appuyés de son admirateur.
C’est ce qui s’appelle se prendre un gadin. Bah, nous les hommes, on en a tous connu un dans notre vie. Généralement on finit toujours par s’en remettre, même si ça fait mal à notre amour-propre...
Rédigé par : Achille | 17 août 2017 à 11:43
@ Trekker | 15 août 2017 à 14:15
« ...seraient-elles dues à une condamnation qu'a demandée ce dernier quand il était avocat général ? »
Et si quelqu’un relève vos inepties, c’est parce qu’il a couché avec vous ?!
Comme vous en dites un paquet le priapisme pointe son nez, enfin le nez...
Rédigé par : Elusen | 17 août 2017 à 10:56
Noblejoué | 16 août 2017 à 20:09
« On peut supposer que vous ayez besoin d'un peu de soutien après vos épreuves sans quoi vous ne les diriez pas, je suppose, que de craintes ! »
En fait, ce que j’en ai dit était pour attirer l’attention sur les substances avec lesquelles d’apprentis-sorciers jouent et qui peuvent se révéler invalidantes, ce qui ne doit pas être le but recherché dans le cas d’individus à degré de dangerosité, pour eux-mêmes et les autres, non figée.
Quant à mes épreuves, je dois l’existence au fait que :
1. Ma mère, arrêtée à vingt ans, a échappé par pur miracle au camp de Schirmeck où les nazis faisaient mener des expériences sur les femmes qui les ont toutes sans exception rendues stériles.
2. Elle a rencontré mon père alors qu’elle faisait des gardes à l’hôpital où il avait été admis, la partie de son individu qu’elle a rencontrée en premier n’étant pas sa bonne mine de jeune premier. Je me permets de le dire, vu qu’il ne s’est pas privé ensuite de le faire largement savoir.
3. Il a, un vendredi 13 et selon les habitudes lorraines, choisi l’enfant, autrement dit moi-même, lors d’une naissance difficile dont ma mère, qui dans le fond a toujours été une dure à cuire, s’est néanmoins remise après avoir « vu la lumière ».
4. Les antibiotiques venaient juste d’être inventés quand j’ai eu une ethmoïdite aiguë de l'enfant, affection de l’arrière-sinus réclamant des soins en urgence et qui sans eux eut pu m’être fatale, l’évolution normale de cette affection étant l’abcès au cerveau. Certains penseront peut-être que les antibiotiques n’auraient pas dû être si pressés d’être découverts… Mais bon, aveugle pendant six mois, je ne suis pas retournée à l’école avant la rentrée scolaire de l’année suivante…
Etc. etc. autrement dit, j’ai eu beaucoup de chance, malgré le vendredi 13 et je suis bien consciente qu’il y a pire dans l’existence que mes petits bobos, notamment être victime de l’emploi non maîtrisé de certaines substances actives qui donc réclame une vigilance citoyenne. En particulier vu le tout récent scandale du fipronil dont, d’après notre volailler qui prend ses œufs à la ferme dans un petit périmètre local de 30 km maximum, les autorités étaient cependant averties depuis 2014 ! Nous sommes en 2017 !
Ceci dit, parlons sérieusement. Vous n’interveniez pas encore sur ce blog, lorsqu’il a été rappelé à certains participants, il me semble par sbriglia que je cite : « PB n’est pas Meetic ! » et en plus vous suscitez la jalousie de calamity-princesse Leia qui va me garder un chien de sa chienne, j’en suis sûre.
Rédigé par : Catherine JACOB | 17 août 2017 à 09:16
..."contemplation hors des jours de célébration"... Aliocha !
Y aurait-il un théologien pour la traduction ?
Rédigé par : calamity jane | 16 août 2017 à 23:23
Calamity jane le retour ! pour Noblejoué...
soyez aimable de citer les parties de commentaires qui appartiennent à d'autres intervenantes.
Vous appréciez Catherine JACOB, c'est tout à votre honneur ! mais pas aux dépens des autres.
Koment qu'y disent, déjà : F...... de cambronne ?
Rédigé par : calamity jane | 16 août 2017 à 23:14
@ Véronique Raffeneau | 15 août 2017 à 11:18
« "Aussi difficile que ce soit à admettre, la malfaisance criminelle n'a que trop tendance à sortir du cadre qui prétend la régir, l'étouffer."
Le très beau récit de Akira Yoshimura : "Liberté conditionnelle" semble dire le contraire.
Dans ce récit d'une grande sobriété c'est bien la rigidité du cadre imposé à Shiro Kikutani, le personnage principal - après quinze ans d’incarcération celui-ci bénéficie d'une liberté conditionnelle - qui sera à l'origine, la source, d'un nouveau crime. La malfaisance criminelle ne sort pas du cadre - extrêmement contraint - qui prétend la régir, elle en est la conséquence inéluctable.
Si Catherine Jacob a lu ce livre, j'aimerais avoir son appréciation. »
Bonjour Véronique,
Je n’ai pas lu le récit dont vous parlez, mais je sais quelques petites choses à son propos. Donc si ça vous intéresse, je sais qu’a été tiré de cette nouvelle faisant partie d’un ensemble de sept nouvelles, le film (jap. 鰻 = Unagi) en 1997, l’année où la maîtresse de cérémonie fut Jeanne Moreau que je sais que vous appréciez beaucoup en tant qu’actrice. On peut encore en trouver à la Fnac, le DVD sorti en 1999.
Imamura, le réalisateur (jap.今村 昌平, Imamura Shōhei, 1926~2006 ) a reçu deux Palmes d'or au Festival de Cannes : la première en 1983 pour « La Ballade de Narayama (Narayama bushikō (楢山節考) », film également adapté d’une nouvelle qui parle de l’affection qui se passe de mots qui lie le fils obligé de satisfaire à une ancienne coutume locale, à sa mère, nouvelle publiée en 1956 par Fukazawa Shichirō (深沢 七郎1914~1987) et déjà adaptée en 1ère fois en 1958 par Keisuke Kinoshita (木下惠介, 1912~1998), et la seconde en 1997 pour donc « L'Anguille(Unagi) ». Remise de la Palme d’Or à Imamura et au réalisateur iranien ayant eu la palme exæquo (2’18’’) sous la présidence d’Isabelle Adjani.
Voir la bande annonce d’1’12 : Un homme, une femme, une anguille. On le voit quitter son lieu de détention avec l’anguille qu’il a apprivoisée dans une sorte de bidon et on la voit ensuite plus à l’aise dans un aquarium.
Le héros (Takuro Yamashita) ne porte pas le même nom que dans le roman (Shiro Kikutani). Le voici venu se dénoncer pour avoir tué sa femme : , ensanglanté à souhait. Le synopsis indique simplement objectivement qu’est « mis en liberté provisoire sous la responsabilité d'un bonze après avoir passé huit ans en prison pour le meurtre de sa femme, un dénommé Takuro Yamashita. Ayant appris le métier de coiffeur au cours de sa détention, il décide de s'installer dans une friche industrielle non loin de Tokyo. Il est renfermé, ne parlant guère qu'à l'anguille qu'il a apprivoisée pendant ses années de détention. Cependant, le salon, qu'il retape de ses mains, lui permettra de renouer des liens avec un groupe de petites gens alentour. Peu de temps après, il va, complètement par hasard, sauver la vie d'une jeune femme après une tentative de suicide. Celle-ci va bientôt lui demander de travailler à ses côtés. Malgré son appréhension, Yamashita acceptera, et la jeune femme apportera dans l'austère salon de coiffure cette touche de gaieté et de féminité qui manquait jusque-là. Le coiffeur continue cependant à avoir pour interlocutrice privilégiée, son anguille. »
La critique de L’Express est au vitriol. Elle résume l’histoire dont vous pourrez me dire si elle s’éloigne ou pas, par trop de l’intrigue originale :
« Palme d'or à Cannes, L'Anguille, de Shohei Imamura, eût pu être un grand film fait de petits riens. Ces derniers, hélas ! se diluent dans le Rien
Comment dit-on « cucul la praline» en japonais ? La fable L'Anguille, contée par Shohei Imamura, qui obtint la palme d'or au dernier festival de Cannes, tire vers le cucul la praline. Un méfait de la cuisine sucré-salé et une prime « à l’émotion », de mise sur la Croisette dès qu'un comédien ou une comédienne préside le jury.
Imamura n'avait plus tourné depuis « Pluie noire » (1989). Le sujet en était grave : le Japon d'après les bombes. Que l'auteur de la déjà palmée « Ballade de Narayama (1983) », reprenant enfin la caméra, ait voulu jouer les fabulistes est louable. Qu'à 70 ans (l’âge auquel la Vieille de « La Ballade de Narayama » est conduite dans la montagne – de Yama : montagne et Nara : chênes) il entreprenne une œuvre de jeune homme - L'Anguille est un film jeune d'esprit - est réjouissant. Qu'il ait choisi l'adaptation d'un roman nécessitant peu de personnages, peu de décors et lui donnant ainsi plus de liberté, il a bien raison. Mais.
Certes, tout Shohei Imamura est là : son sens de la violence - c'est un art, martial, au Japon - son érotisme gonflé - ici, une étreinte au vibromasseur d'une pudeur échevelée - et son réalisme qui n'hésite jamais devant le grotesque. De plus, par souci d'éviter le folklore japonisant des produits d'exportation vers l'Occident, Imamura situe l'action dans un banal no man's land, un lieu de broussailles avec un canal, trois maisons, nommé Sawara («Sahara», appuiera un comparse). L'endroit écarté est propice à ces petits riens qu'Ozu - dont Imamura fut jadis l'assistant - déploie avec lenteur et qui nous poignent le cœur. Ici, les petits riens se diluent dans le sirop du Rien.
Pourtant. Un grand flandrin d'employé au regard d'enfant quitte le bureau et lit dans le métro une lettre qui dénonce les frasques de sa femme lorsqu'il part nuitamment pêcher la daurade noire. Trouvaille délicate et troublante : cette lettre est susurrée en off par une voix féminine. Qui ? On l'ignore, et c'est un charme.
Le malheureux part donc armé de sa canne à pêche, rentre plus tôt et surprend l'épouse, ravissante, avec son amant : jamais, on le voit dans ses yeux de voyeur, sa femme n'a pris un tel plaisir avec lui (D’où les conversations ultérieures en solitaire avec l'’anguille’ ?) ; il saisit un couteau. La cuisine japonaise aime le tranché fin, l'émincé, le joliment découpé et les couteaux sont donc affûtés. Le mari larde le corps délicieux sans un mot. Le rouge éclabousse l'écran, l'objectif de de la caméra devenu tout à coup subjectif. Puis, le K-Way inondé de sang, il descend la colline en sifflotant et se dénonce au commissariat. Il y est reçu avec beaucoup de courtoisie. Le générique se termine. Le film aussi. Un happy end fleur bleue.
Huit ans après, le héros sort de prison en conditionnelle, avec pour « probateur » un moine bouddhiste en complet veston et à petit bedon qui ne craint pas de pirater ses prières par des conversations particulières. Plus une anguille dans un sac en plastique. Formidable, non ? Sur papier, L'Anguille est un film qu'on voudrait aimer. Aimer lorsque le héros choisit un salon de coiffure ruiné et le rafistole en silence. Aimer ses rares discours à son anguille, qui répond - c'est un signe - en bâillant. Aimer ce joli pied de femme dans un champ d'iris, qui renvoie à deux mille ans de raffinement des sens. Pied d'une jeune femme racée, semi-suicidée, qu'il sauve et qui deviendra sa shampouineuse, cachant sous sa gracilité la lourdeur d'un secret de caste et une folie, celle d'une mère givrée de flamenco. Aimer le regard innocent du héros muré au milieu de zozos, hélas négligés par le réalisateur, dont un jeune coq en cabriolet rouge et un chasseur d'ovnis et d'E.T. Aimer une bagarre qui hésite entre Bruce Willis et les Marx Brothers ; aimer même un happy end fleur bleue comme on n'ose plus en oser.
Dans cette Anguille édulcorée d'onirisme de pacotille, il y a ennui sous roche. Un mal qui s'étire comme une guimauve (1 h 57) et affadit l'acidulé fugace de la beauté. Alors, quelqu'un sait-il comment on dit cucul la praline en japonais ? »
Alors, j’ai recherché et j’ai trouvé ceci :
« Cucul la praline (形容詞 : qualificatif) », 同義語 (synonymes): ridicule, stupide, idiot, biesse ».
Le Wiktionnaire indique pour sens : « Qui est ridiculement niais, naïf, infantile.» Ceci dit, l’humour bon marché de ce critique qui se croit malin de faire un jeu de mots avec le « Rien, le MU (無) du bouddhisme » et « le sirop de petits riens » qui n’égaleraient en rien ceux que le Maître Ozu déployait avec lenteur ; mais bon avec une caméra au ras du sol, ce qui change tout de même beaucoup le point de vue.
Parlant de ‘Happy End’, il ne s’agit donc pas d’un nouveau crime. D’autre part, le héros (anti-héros), ne passe pas 15 ans mais 8 en prison avant d’être placé sous la garde d’un religieux bouddhiste à s’y refaire une nouvelle vie. Il ne s’agit donc pas de liberté conditionnelle comme on l’entend généralement, du moins il me semble.
Pour en revenir à la nouvelle originale, Il s’agit de la nouvelle n°1 sur sept nouvelles mettant chacune en scène un animal.
L’ensemble porte le titre de la nouvelle n°7, 海馬 (Todo : Le cheval (馬) marin (海) qui n’est donc pas un Drakar, et en japonais pas non plus le charmant petit hippocampe que décrivent les idéogrammes, mais Eumetopias jubatus , l’otarie ou le lion de mer de Steller.
Le titre japonais traduit en français par « Liberté conditionnelle » est 『闇にひらめく』= « Yami(obscurité)ni_hiraméku (jaillir) » hiraméku se dit de l’éclair qui sabre le ciel d’une nuit d’orage, de l’idée qui jaillit tout à coup dans l’obscurité de la pensée, des étincelles qui jaillissent du feu qui crépite.
« TODO » l’ensemble des sept nouvelles est tout d’abord paru sous cette couverture: puis lorsque le film inspiré de la première nouvelle a obtenu la palme d’or à Cannes, sous cette couverture qui le mentionne:
Dans chacune des sept nouvelles est donc mis en scène un animal.
1. L’anguille donc, dans la première 『闇にひらめく』, puis
2. Le taureau de combat dans 『研がれた角』= Togareta Tsuno : « Cornes aiguisées »
3. La luciole dans『蛍の舞』= Hotaru_no Maï « La danse des lucioles ».
4. le canard dans『鴨』= Kamo : « Le Canard »
5. L’ours brun dans『銃を置く』= Jῡ_wo oku : « (dé)Poser le fusil »
6. La carpe Koï - symbole de l’été - dans 『凍った眼』= Kootta Manako « Les Yeux de glace »
7. 『l'Otarie de Steller (prédateur opportuniste) dans 『海馬(トド)』Todo = « Le lion de mer ».
J’ai vérifié si l’une ou l’autre de ces Nouvelles avait également été traduite par Rose-Marie Fayolle – Makino qui traduit au rythme de plusieurs romans par an pour Actes Sud, ce qui, a priori, me paraît beaucoup pour une traduction soignée, ceci dit, les traducteurs prolixes traduisent souvent à l’oreille si vous voyez ce que je veux dire, mais il semble que ces textes ne figurent pas parmi les traductions d’ Akira Yoshimura (吉村昭 1927~2006), cet auteur auquel on doit plus d’une centaine d’œuvres dont ont été tirés 8 films, 10 téléfilms, 2 pièces radiophoniques.
Soit :
1999 : Naufrages
2001 : Liberté conditionnelle 『闇にひらめく』 (Yami_ni hiraméku) 1989
2002 : La jeune fille suppliciée sur une étagère『少女架刑』(Shojo-Kakeï) ? 1963 ; Le sourire des pierres
2004 : La guerre des jours lointains
2006 : Voyage vers les étoiles『星への旅』(Hoshi_he_no Tabi) 1966 (prix Osamu Dazai) ; Un spécimen transparent / Akira Yoshimura
2010 : Un été en vêtements de deuil In Recueil de six nouvelles de 1958『青い骨』(Aoi Hone « Les Os bleus/jeunes/petits » ??) , mais qui ne semble plus au catalogue Actes Sud.
Ces textes ne semblent pas non plus exister dans les références d’Actes Sud concernant les traductions de cet auteur japonais par d’autres traducteurs comme par ex. Ici (『水の葬列』(Mizu_no Sōretsu) ? 1967). Le problème avec les traductions c’est que ce n’est pas toujours évident de retrouver quoi traduit quoi.
Rédigé par : Catherine JACOB | 16 août 2017 à 21:17
@ Catherine JACOB
Je vous admire plus que jamais. Quelqu'un vous avait écrit :
"Excusez-moi mais j'avais écrit "en bref" ! sous-entendu : je connais l'histoire de ce Monsieur. Je consens que vous ayez besoin de vous faire plaisir..."
Alors qu'il est au contraire juste et bon que votre plaisir d'écrire et le nôtre de vous lire ne fasse qu'un, plaisir que vous avez payé si cher !
Vous avez su choisir. Que vous couriez ou non, vous êtes, contrairement à la plupart des gens, dépourvue de tout esprit de pesanteur. Que vous couriez ou non, et avec vos problèmes de vue et de respiration, vous êtes la plus vivante. Bien que vous ayez perdu du potentiel agressif, vous ne vous laissez pas faire et rayonnez toujours de dignité.
Vous avez une intelligence aussi supérieure que vos connaissances, ce qui n'est pas peu dire, et de la classe, et quels que soient vos problèmes, l'admiration l'emporte encore sur la compassion, comme le plaisir de vous lire sur le parasitage des critiques malvenues de vos textes. Plus les gens sont injustes à votre égard, et plus je vous regarde comme l'étoile au milieu des ténèbres.
Et un peu comme l'étoile qui éclaire mes découragements.
Je crains de vous importuner, je crains d'être lâche, ce qui serait bien coupable tant on peut supposer que vous ayez besoin d'un peu de soutien après vos épreuves sans quoi vous ne les diriez pas, je suppose, que de craintes !
Si je ne sais pas mieux vous dire mon admiration, c'est d'une part parce qu'il est presque sûr que si vous me connaissiez mieux, vous ne m'apprécieriez pas, ce qui est un peu paralysant, d'autre part parce que je ne le sais pas moi-même, l'admiration et la compassion étant certaines, le reste, amitié ou si c'était possible pour moi, davantage, moins net, parce que j'ai toujours vécu en hiver et que je ne connais rien des printemps.
Rédigé par : Noblejoué | 16 août 2017 à 20:09
@Philippe Dubois | 15 août 2017 à 21:49
"Par ailleurs, si Rambla n'avait pas bénéficié d'une libération conditionnelle, Cintia Lunimbu, 21 ans, serait encore en vie."
L'avocat de la famille, Me Cohen, semble penser le contraire. Il semble que pour lui, Rambla ne soit pas le vrai coupable mais ce qu'il appelle "un coupable de circonstance".
Par voie de conséquence, si on peut débattre de la liberté conditionnelle en général, on ne peut pas enfreindre la présomption d'innocence !
@Noblejoué | 15 août 2017 à 22:06
Lu L’INFORMATION PSYCHIATRIQUE VOL. 85, N° 8 - OCTOBRE 2009 ; Article Dangerosité psychiatrique et prédictivité,
et retenu p. 748, soit p. 4 du document, colonne de droite:
« […] le risque individuel de violence future peut varier au cours du temps, dépend des expériences stressantes vécues et n’est donc pas un risque « figé », « déterminé » pour un individu donné.
L’étude de ces facteurs de risque a permis de proposer une classification en sous-groupes de patients présentant un risque accru de violence, mais chez lesquels l’origine de la violence et donc la prise en charge ne seront pas les mêmes :
– les patients qui présentent des troubles neurologiques associés, la violence venant souvent en réaction à une frustration. La violence n’est pas dirigée vers une cible particulière et la récidive est fréquente ;
– les patients qui présentent un délire de persécution, le geste violent étant dirigé vers une cible désignée, souvent un membre de la famille. La récidive, dans ces cas-là, est plus rare ;
– les patients qui présentent un trouble de la personnalité associé, le passage à l’acte étant le plus souvent de type impulsif, en lien avec une alcoolisation ou une prise de toxiques.
Il existe des antécédents de violence avant l’apparition du trouble psychiatrique et un fort potentiel de récidive.
L’évaluation clinique du risque de comportement violent devra donc se centrer sur l’étude de ces facteurs par la recherche des antécédents d’actes violents et d’infractions en faisant préciser dans quel contexte ont eu lieu des actes violents et quelle en était la victime. Il conviendra également d’évaluer l’intensité des symptômes, l’existence d’idées de persécution avec un persécuteur désigné, de rechercher un trouble de la personnalité antisociale associé.
Il sera aussi nécessaire de prendre en compte la consommation d’alcool, de cannabis et de stupéfiants, du fait de leur action désinhibitrice, mais également de leur action sur l’émergence d’idées délirantes. De même, il conviendra d’évaluer les capacités du sujet à reconnaître ses difficultés, à reconnaître sa maladie et la nécessité d’un traitement, à reconnaître son implication dans l’acte violent et les conséquences de son acte, car ces éléments sont également importants dans l’évaluation du risque. L’adhésion aux soins, surtout dans la période de 20 semaines qui suit la sortie de l’hôpital, doit être renforcée par la mise en place d’un suivi psychiatrique intensif qui permet ainsi une diminution du risque de violence.
La prise en charge devra se centrer sur les facteurs de risque dynamiques, susceptibles de changements. »
Ainsi que p. 750 colonne de gauche :
« Dans un contexte où les psychiatres sont de plus en plus sollicités pour évaluer « la dangerosité » d’individus présentant ou non des troubles mentaux, il convient qu’ils soient extrêmement prudents et qu’ils ne se laissent pas entraîner à déterminer des risques qu’ils ne maîtrisent pas. »
Et colonne de droite :
« Conclusion :
Comme le rappelait Bruno Gravier dans son intervention à l’audition publique sur l’expertise psychiatrique pénale, l’évaluation de la dangerosité reste un problème difficile. Les psychiatres sont appelés à se prononcer sur la dangerosité d’un individu sans avoir réellement les connaissances et les instruments nécessaires à une telle évaluation. Les recherches actuelles montrent bien l’existence de facteurs de risque de violence chez les patients présentant des troubles mentaux. Des instruments d’évaluation du risque ont été développés mais leur fiabilité reste incertaine.
Il convient donc de rester prudent et humble face aux demandes de plus en plus fréquentes, tant politiques que judiciaires, d’évaluation de la dangerosité psychiatrique mais également criminologique. »
Maintenant, j’ai appris quelque chose concernant le contrôle chimique de l’agressivité dans ce passage: « Lorsque la violence est en lien avec des troubles neurologiques, des troubles du contrôle de l’impulsivité, les anticonvulsivants, les antipsychotiques ou les bêta-bloquants comme l’avlocardyl, ont montré leur efficacité. »
Il se trouve qu’il m’a été prescrit des bêta-bloquants pour faire diminuer ma tension oculaire qui était de 27, à 14, autrement dit sous le seuil de risque de survenue du glaucome qui est de 20. Ces bêta-bloquants m’ont provoqué des difficultés respiratoires dues je suppose à une action sur les échanges gazeux, et il a fallu les arrêter pour une substance moins « oppressante », je dirais, mais qui continue à avoir une action sur ma capacité à courir. Mais bon, c’est ça ou devenir aveugle sans rémission et donc plus de Kanji, plus d’images etc. Du coup, je comprends bien que l’influence sur la respiration puisse également être un facteur de diminution du potentiel agressif. Je viens cependant de voir que « la fabrication de ce médicament qui appartient à la famille des bêta-bloquants, est essentiellement utilisé pour traiter et prévenir les troubles cardiovasculaires et qui s’il réduit bien le stress, a, à long terme, des effets invalidants, a été arrêtée et que les stocks actuels ne permettent d’envisager des livraisons aux grossistes que jusqu’à la fin du mois de mars », qui donc est passé.
Ceci étant, je réponds à Véronique dans la journée.
Rédigé par : Catherine JACOB | 16 août 2017 à 14:15
@Xavier Nebout
"Que n'ai-je connu s'ils savaient
Quel cœur ils possédèrent ?
Combien mon cœur intime eût aimé connaître
Quel chemins de montagne ils empruntèrent !
Verras-tu s'ils se préservèrent
Ou s'ils coururent à leur perte ?
Les princes de la passion d'aimer, par elle déconcertés,
Dans le pire embarras se trouvèrent jetés !"
Oui, encore l’interprète des désirs, cher Xavier, espérant que la contemplation dont vous exprimez si bien l'absolue nécessité perpétue hors des jours de célébration sa divine volonté.
Rédigé par : Aliocha | 16 août 2017 à 09:01
@ Philippe Dubois | 15 août 2017 à 21:49
"...si Rambla n'avait pas bénéficié d'une libération conditionnelle, Cintia Lunimbu, 21 ans, serait encore en vie..."
Allez savoir dans ce cas, s'il n’aurait pas assassiné une autre personne ? A priori il serait un peu voire beaucoup psychopathe, car assassiner en deux fois et à treize ans d’intervalle, cela n’est quand même pas ordinaire. Ce type de comportement est surtout celui d’un serial killer (type Émile Louis), ou d’un tueur à gages du milieu. Manifestement Rambla n’appartient pas à ces deux catégories, mais difficile de se prononcer sur lui, n’ayant pas connaissance de ses deux dossiers judiciaires et de son parcours de vie.
@ Nadine BOULIDOR BERTHEZENE | 15 août 2017 à 21:56
"…sauvé de la peine de mort par Badinter et qui une fois remis en liberté ne trouva rien de mieux que de sombrer dans le trafic après avoir berné tout le monde sur son sincère repentir. Ah le brave homme ! Ah le cher Patrick Henry ! Ah nos chers assassins !"
Attention à ne pas tout mélanger, Patrick Henry après sa libération conditionnelle a certes donné une fois dans le trafic de drogue. Aussi condamnable que puisse être ce genre de trafic, cela n’a rien à voir avec un assassinat, a fortiori celui d’un enfant. A ce que sache, Patrick Henry n’a pas à ce jour réitéré dans l’assassinat, le meurtre ou une tentative du même ordre.
Rédigé par : Trekker | 16 août 2017 à 00:50
@Solon
"Ce qui m'étonne, c'est qu'on n'évoque pas un principe qu'on met à toutes les sauces, depuis l'écologie jusqu’à la finance internationale, le principe de précaution."
Puisque le principe de précaution trouve son application dans les techniques et la production industrielles, pourquoi en effet ne pas imaginer la même démarche pour juguler les risques venant de conduites humaines ?
Selon les textes, le principe de précaution repose sur la mise en œuvre de procédures d'évaluation des risques et à l'adoption de mesures provisoires et proportionnées afin de parer à la réalisation du dommage. Autrement dit l'expertise nécessaire pour l'évaluation revêt une importance considérable : elle doit déterminer si, par exemple, l'utilisation d'une substance chimique ne va pas causer un dommage à la santé ou à l'environnement. En l'absence de certitudes, il doit être mis en place des mesures proportionnées au risque, qui peuvent être fixées par un processus délibératif
On pourrait en effet transposer cette procédure de précaution au cas d'une personne condamnée par un processus délibératif (le jury d'assises) à une peine d'une certaine durée.
Par analogie, Il faudrait, pour raccourcir sa peine, convoquer des experts qui devront vérifier que la dangerosité du condamné n'est plus identique à celle qui a motivé sa condamnation à rester en prison des années auparavant.
Mais comment objectiver la rédemption, comment mesurer finement si le condamné ne causera plus jamais de dommages à autrui, comme est-il possible de le faire dans le cas d'un procédé industriel ?
Il subsiste une telle part d'incertitude dans le comportement humain, sauf peut-être dans le cas des "criminels par passion", que l'analogie avec le principe de précaution s'arrête là.
Rédigé par : caroff | 15 août 2017 à 22:47
@ Noblejoué | 15 août 2017 à 22:06
Document très intéressant. Merci pour le lien.
Rédigé par : Achille | 15 août 2017 à 22:29
@ Achille
Je laisse Catherine JACOB répondre à votre épineuse question... Je laisse un psy intervenir, mieux vaut tard que jamais.
Si des gens demandent pourquoi quelque chose que rien, je dis que mieux vaut quelque chose que rien, et qu'ainsi je peux envoyer ce document sur la dangerosité et son évaluation.
http://www.senon-online.com/Documentation/telechargement/3cycle/Droit/ENM/ENM%202009/voyer_senon.pdf
Rédigé par : Noblejoué | 15 août 2017 à 22:06
Qui nous délivrera enfin des remises de peines automatiques pour bonne conduite ? Sachant qu'il est relativement difficile de céder à ses pulsions de mort dans une cellule, quand allons-nous cesser de brandir les droits de l'homme, pour un être qui tue sans respecter le moins du monde les principes de vie ? Quand allons-nous retrouver le respect de la victime qui ne pourra plus jamais protester contre son sort ?
Quand cesserons-nous de céder à l'angélisme qui imagine naïvement que le remords et la rédemption animent nos chers assassins ?
Souvenons-nous du charmant assassin d'un petit garçon qui fut sauvé de la peine de mort par Badinter et qui une fois remis en liberté ne trouva rien de mieux que de sombrer dans le trafic après avoir berné tout le monde sur son sincère repentir. Ah le brave homme ! Ah le cher Patrick Henry ! Ah nos chers assassins !
Rédigé par : Nadine BOULIDOR BERTHEZENE | 15 août 2017 à 21:56
@ Achille | 14 août 2017 à 23:18
"Un djihadiste qui est allé combattre pendant six mois en Syrie ou en Irak, qui a vu et peut-être aussi commis des atrocités, est-il récupérable et donc réinsérable dans la société ou bien son esprit a-t-il été définitivement affecté par ce qu'il a vécu ?"
Je n'ai strictement aucune envie de le savoir, c'est-à-dire de faire courir le risque à la société et donc à de potentielles victimes qu'il soit réellement irrécupérable.
Idem pour les monstres type Fourniret ou Pierre Bodein.
Par ailleurs, si Rambla n'avait pas bénéficié d'une libération conditionnelle, Cintia Lunimbu, 21 ans, serait encore en vie.
Rédigé par : Philippe Dubois | 15 août 2017 à 21:49
@ Caffer 21 | 15 août 2017 à 17:58
"De sorte que vouloir supprimer ces aménagements, ce n'est pas autre chose que de se rapprocher mentalement de la peine de mort, qui elle ne connaît pas d'aménagement..."
Vous avez raison : le meurtrier aurait dû vous lire avant de tuer !
Je suis sûr qu'il en aurait conclu que ce n'est pas bien de tuer et de risquer sa peau comme il a disposé de la peau de sa victime.
"Caffer", alias intéressant : "Often said by racist white South African males towards black South African Males" (de Wikipedia en anglais).
J'espère que vous n'êtes pas Sud-Africain !
Rédigé par : Claude Luçon | 15 août 2017 à 21:37
@Solon
"Ce qui m'étonne, c'est qu'on n'évoque pas un principe qu'on met à toutes les sauces, depuis l'écologie jusqu’à la finance internationale, le principe de précaution."
Très juste.
Chose curieuse, ce sacro-saint principe de précaution invoqué à tort et à travers pour des futilités est aussi allègrement ignoré voire foulé aux pieds en ce qui concerne les mouvements migratoires de masse en dépit des enseignements et des avertissements de l'histoire nous ayant montré à foison que l'on ne joue pas impunément avec ce genre de chose et que tout cela risquera de tourner très mal.
@Claude Luçon
"Le permis de conduire en France est une licence pour tuer bien plus efficace qu'un permis de port d'arme. Chez nous on peut conduire une arme, mais on ne peut pas en porter, encore moins pour fusiller les assassins."
Cela me fait penser à une photographie publiée dans l'article suivant, dont je ne souhaite pas commenter par ailleurs la présentation manichéenne des choses, montrant un petit groupe d'hommes armés (en toute légalité, dans l'Etat de Virginie) pour illustrer un fait divers dans lequel l'arme du crime n'a pas été une arme à feu mais une automobile...
http://www.lefigaro.fr/international/2017/08/12/01003-20170812ARTFIG00135-charlottesville-des-blesses-lors-d-un-rassemblement-de-la-droite-radicale.php
Vous avez raison : il faut interdire la possession des voitures à pétrole et leur conduite, hormis les cas de figures relevant des musées ou bien des reconstitutions historiques.
Rédigé par : Exilé | 15 août 2017 à 21:34
@ Trekker,15 août 2017 à 14:15
Je crois que vous auriez pu nous éviter ce passage de votre discours...
Tous les condamnés ne sont pas tous proches de l’acculturation, certains peuvent parfois être des esprits brillants mais en proie à des phobies...
Il y a aussi de nombreux non condamnés qui ne méritent aucun des honneurs qui leurs sont rendus
Rédigé par : Pierre Blanchard | 15 août 2017 à 20:33
@ fugace
"Rappel pour moi d'abord"
Belle formule. Si vous me le permettez (et que j'y pense, j'oublie tout !) je vous l'emprunterai.
Je pense aussi que quelqu'un dans ce blog devrait vous la voler. On se civilise comme on peut.
Rédigé par : Noblejoué | 15 août 2017 à 19:36
@fugace
"Chances ou risques !!??"
J'utilise "chances" dans son sens non connoté, où il est synonyme de probabilité.
Il va de soi que la récidive de cet homme n'a été une chance pour personne.
@sergio carioca
"Mais en ce domaine on ne peut se contenter de "il me semble". Il doit y avoir des études des comparaison de systèmes qui permettent d'approcher une "vérité" moyenne généralisable."
Je suis tout à fait d'accord. J'ai pris les précautions oratoires qui s'imposent car je n'ai pas les références de ces études, mais j'ai plusieurs fois lu d'autres professionnels de la justice parler d'études démontrant que la prison ferme est l'une des solutions les moins efficaces contre la récidive. Par extension, j'en déduis que les aménagements de peine aident à la lutte contre la récidive.
Mais c'est précisément ce manque de justifications précises, dans l'article de M. Bilger, qui a provoqué l'écriture de mon commentaire. C'est même une frustration récurrente que j'ai avec ce blog. Malgré son expérience conséquente dans le domaine de la justice, notre hôte s'arrête souvent à l'expression de ses opinions, et se préoccupe rarement de les justifier.
Au contraire d'un maître Eolas, par exemple, qui fait beaucoup plus de pédagogie sur ce qui sous-tend ses positions.
Étant moi-même néophyte en matière de justice, et souvent en désaccord avec les opinions de ce blog, je n'ai aucun moyen de confronter rationnellement sa vision des choses et la mienne. Et pourtant, je suis sûr que M. Bilger a de très bonnes raisons de penser ce qu'il pense...
Rédigé par : Mathieu Bourrier | 15 août 2017 à 18:34
Non, exclure tout aménagement de peine pour un criminel est une proposition contraire à toute humanité.
Qu'on ne me rétorque pas que la victime d'un meurtre, elle, n'a droit à aucun aménagement ; argument tout aussi logique qu'irrationnel.
On méconnaît trop l'émotion (tout à fait légitime) liée à un verdict d'assises, où l'horreur de la mort donnée déshumanise le meurtrier.
Dire qu'un meurtrier tuera encore équivaut à le traiter comme un chien, dont on dit que quand il a connu le sang, il recommencera, pour y avoir pris goût.
La prison sert à punir, écarter de la société, mais aussi (re)éduquer.
Certains criminels évoluent beaucoup mieux que d'autres, et cette évolution n'est pas à la portée de celui qui prononce la peine.
C'est pourquoi tout notre système pénal prévoit des aménagements de peine.
De sorte que vouloir supprimer ces aménagements, ce n'est pas autre chose que de se rapprocher mentalement de la peine de mort, qui elle ne connaît pas d'aménagement...
Rédigé par : Caffer 21 | 15 août 2017 à 17:58
@ Sur un fauteuil
Je m'associe entièrement à Michel Deluré pour vous féliciter.
@ Lucile
Vous nous remettez les pieds sur terre ! Mais j'aimerais que vous nous donniez quelques propositions pour améliorer le système.
@ Solon
Le principe de précaution en justice, c'est la présomption de culpabilité. Le non prouvé coupable doit être, au contraire, présumé innocent.
Le coupable doit purger sa peine sans la présomption d'être irrécupérable... Après, le comment est du cas par cas, ce qui n'est pas injurieux dans ma bouche, car si je crois aux principes, la casuistique est un art - et ainsi, pour autant que cela puisse m'intéresser comme agnostique, aux jansénistes je préfère, et de loin, les jésuites.
Le principe de précaution dans la nature protège la vie par l'équilibre écologique. Le principe de présomption d'innocence, la liberté de chacun et la confiance mutuelle.
Confiance ? Ou plutôt faire comme si. Donner à chacun la chance de mériter une confiance dont on lui offre toutes les manifestations extérieures.
Loin des questions pénales et même si cela peut se comprendre par doute récurrent sur la réalité, trahisons et revers subis et résolution de les éviter au maximum, j'ai manqué de confiance envers l'Etoile polaire de ce blog, en somme, j'ai commis une injustice dans l'intérêt de ma sécurité. Pour dire que cela peut se faire partout et toujours... Une société sans présomption d'innocence encouragerait fortement cette attitude et de façon massive, contre les transgresseurs tous présumés irrécupérables, contre les pas de chance je suis dans le secteur lors d'une transgression, et finalement, si ce n'est la guerre de tous contre tous, la présomption de culpabilité de tous par tous, toujours et dans tous les domaines.
"Qui a volé, volera, qui a tué, tuera, qui a menti, mentira, qui a trompé sa femme, la trompera à nouveau."
Se moque à raison Catherine JACOB. Quant à moi, si elle me redemande si je veux vraiment une chose que je veux, je lui dirai oui en toute confiance ou alors, ce sera "Qui a une crise de paranoïa recommencera".
On espére l'amitié de gens à qui on ne fait même pas assez confiance pour dire qu'on veut vraiment qu'ils fassent une recherche qu'ils ont accepté de faire ! J'ai vraiment des progrès énormes à faire en confiance, et pas que là, mais c'est hors sujet.
Outre mes doutes sur tout, il faut dire qu'on est dans une société qui est passé de trop confiante, car elle n'a pas vu venir les totalitarismes, à trop méfiante, où chacun est infiniement redevable aux autres de tout leur dire et d'être plus prévisible qu'une mauvaise fiction.
Cela me fait très bizarre de l'écrire mais il le faut : la société doit aller vers plus de confiance.
Comme pour moi, c'est pas gagné...
Rédigé par : Noblejoué | 15 août 2017 à 16:24
@ Sur un fauteuil ! | 14 août 2017 à 18:55
"…Et voilà que vous, Elusen, (….) vous semblez vouloir attaquer personnellement et systématiquement Philippe Bilger."
Au vu des attaques récurrentes de cet intervenant vis-à-vis de notre hôte, je me pose une question : seraient-elles dues à une condamnation qu'a demandée ce dernier quand il était avocat général ? Tous les condamnés ne sont pas tous proches de l’acculturation, certains peuvent parfois être des esprits brillants mais en proie à des phobies...
Rédigé par : Trekker | 15 août 2017 à 14:15
@Catherine JACOB
Sans aller jusqu’à la nuit des temps, je livre à votre réflexion quelques événements de la fin du 16ème siècle qui se sont produits dans le comté souverain de Salm en Vosges un demi-siècle environ avant la survenue de la guerre de Trente ans et les massacres de la population par les troupes suédoises.
Tout cela est fort intéressant, mais j'avoue avoir du mal à y trouver le rapport avec la manière de dissuader de passer à l'acte des gens pour qui commettre un crime n'a aucune importance.
Pour ne pas évoquer la manière de guérir définitivement les récidivistes des mauvais penchants qui les habitent.
Rédigé par : Exilé | 15 août 2017 à 14:14
Deux thèses s’affrontent et sont illustrées avec beaucoup de bons arguments par Monsieur Bilger et les commentateurs de ce blog. Ce qui m'étonne, c'est qu'on n'évoque pas un principe qu'on met à toutes les sauces, depuis l'écologie jusqu’à la finance internationale, le principe de précaution.
Si on en croit Wikipédia, "en cas de risque de dommages graves et irréversibles, l'absence de certitude scientifique absolue ne doit pas servir de prétexte pour remettre à plus tard l'adoption de mesures..." Quand il s'agit de la vie d'un être humain, le risque de dommages graves et irréversibles est bien réel. L'absence de certitude scientifique est non moins réelle, personne ne pouvant écarter le risque de récidive quand on remet un délinquant en liberté. Alors ?
Apparemment, ce qui est bon pour l'habitat d'un quelconque diptère ne le serait pas pour la vie des êtres humains.
Rédigé par : Solon | 15 août 2017 à 11:43
@ louis de quentin
Il me semble que le mot de malédiction ne convient que pour un réflexe d'aliénation du sens objectif de la répétition de l'acte criminel.
Maudit, c'est être aliéné, ou prédestiné, on peut en déduire l'existence d'un gène criminel. Alors, l'irresponsabilité est totale puisque l'individu est soumis à une puissance qu'il ne domine pas.
Mais alors, quel mot employer ? pour justifier à la fois la sanction et l'explication ? On sait les résultats et les ravages de l'expertise et, en même temps, l'impossibilité de s'en passer.
Rédigé par : genau | 15 août 2017 à 11:38
"Aussi difficile que ce soit à admettre, la malfaisance criminelle n'a que trop tendance à sortir du cadre qui prétend la régir, l'étouffer."
Le très beau récit de Akira Yoshimura : "Liberté conditionnelle" semble dire le contraire.
Dans ce récit d'une grande sobriété c'est bien la rigidité du cadre imposé à Shiro Kikutani, le personnage principal - après quinze ans d’incarcération celui-ci bénéficie d'une liberté conditionnelle - qui sera à l'origine, la source, d'un nouveau crime. La malfaisance criminelle ne sort pas du cadre - extrêmement contraint - qui prétend la régir, elle en est la conséquence inéluctable.
Si Catherine Jacob a lu ce livre, j'aimerais avoir son appréciation.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 15 août 2017 à 11:18
FACE A L’HORREUR, LA FETE DE L’ASSOMPTION DE MARIE
Comment ne pas voir que face aux horreurs et aux motifs de désespoir dont nous accable l’actualité, les temps de contemplation et d’espoir ouverts par la religion, en d’autres termes les grands équilibres psychologiques d’une humanité écoutant l’appel de ses fondements, nous font gravement défaut ?
Rappelons-nous donc qu’en des temps empreints de merveilleux et de Dieu, la pression du sens de l'histoire se traduit par des inspirations divines incarnées par un ange, et c’est ainsi que l’ange Gabriel vint en Marie lui faire entrevoir le fils qui comblera l'attente de son époux et de son peuple.
Marie est comblée tant une mère ne peut rêver d'une aspiration aussi pure et aussi haute pour son époux et son fils, et celle-ci investira désormais totalement son esprit. Dès lors, Marie conçoit Jésus en étant vierge de toute autre pensée que celle que lui a inspirée l’ange Gabriel, et cela avant même d'avoir eu une union charnelle avec Joseph. La conception de Jésus est ainsi immaculée de quelque péché que se soit, et notamment du péché originel quelle que soit sa définition. La puissance qui anime Marie, partie d'une inspiration absolument pure vers l'aspiration la plus haute, est l’archétype de l’opération de l'Esprit en une femme. Devant cette puissance, le père de l'enfant ne peut que concourir à un destin divin.
En outre, la permanence dans l'Esprit Saint tend à une pureté totale de l'âme, et par là même à l'état de Sainteté.
Alors aujourd’hui, nous sommes invités à contempler le mystère de la puissance qui habite Marie revenant sur le lieu de l’ascension de son Fils pour Le rejoindre corps et âme.
Quelle est l’essence de l’amour maternel de Marie qui s'étend sur nous pour peu que nous La saluions ?
C’est dans le décalage d’un tel propos d’avec celui de P. Bilger que se situe la réalité de notre société malade. Sera-t-elle sauvée de son athéisme de raison d'Etat par une amphibologie transcendantale ?
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 15 août 2017 à 11:07
On essaye avec plus ou moins d'idéalisme de peser le pour et le contre entre plusieurs impératifs : mettre la société à l'abri, sanctionner le coupable, si possible le réinsérer ou espérer le réinsérer. Mais cela reste abstrait tant que l'on ne prend pas en compte la dimension économique du problème. Soyons prosaïques : tout cela a un coût, le pays manque d'argent, la prison coûte cher, le suivi pour une réinsertion parfois hypothétique, parfois plausible aussi. On remet nombre des criminels en liberté pour faire de la place, et par habitude. Tant mieux si ça marche, sinon, tant pis pour les dégâts, c'est comme ça, et ça le restera encore longtemps.
Rédigé par : Lucile | 15 août 2017 à 09:54
C'est surtout de la culpabilité de Ranucci dont nous n'avons pas été convaincus.
Rédigé par : Transireau | 15 août 2017 à 09:39
@ Sur un fauteuil 14/08 18:55
Ne soyez pas modeste. Pour quelqu'un qui se décrit comme "pas brillant", c'est une belle leçon que vous donnez là. Beaucoup sur ce blog sont en accord, j'en suis sûr, avec vos conseils mais je ne suis hélas pas convaincu que celui à qui ils étaient plus particulièrement destinés les entendra et les suivra !
Rédigé par : Michel Deluré | 15 août 2017 à 09:17
@ Savonarole | 14 août 2017 à 18:04
« Dans ce cas, on pourrait donc libérer Fofana et dormir tranquille. »
Le 11 juin 2009, Youssouf Fofana lance ses chaussures à son procès
"C'est un attentat arabe à la chaussure piégée", a-t-il dit pour ponctuer son geste visant le banc des parties civiles. L'accusé a été expulsé de la salle d'audience. – L’Obs –
C’est vrai qu’il n’était pas question de chaussures dans l’inventaire de la vente publique des pauvres hardes de Jeannon Bartho.
Quant à dormir tranquille, seule votre conscience est compétente à vous l’autoriser !
Maintenant, avec le recul, il me semble que ce jet de chaussures avait quelque chose de prémonitoire ou mieux d’avertissement et sans doute eut-on eu bien fait de ‘cuisiner’ quelque peu cet individu sur le sens exact de sa provocation sans la considérer du seul point de vue de l’absurde et sans doute encore l’eut-on fait avec profit si on ne s’était pas focalisé sur le caractère antisémite et insultant de ses actes en se contentant de l’expulser. Mais bon, je n’y étais pas et c’est toujours plus facile de juger devant son journal comme PB joue au foot devant sa télé… 😉
Rédigé par : Catherine JACOB | 15 août 2017 à 09:02
@ Catherine JACOB | 14 août 2017 à 12:55
« Allons bon, Achille ! Comme si vous ne saviez pas que la place des individus incapables de discernement n'est pas en prison mais dans un service de malades difficiles style Sarreguemines. »
Il existe différents degrés dans la folie. Je ne parle pas du débile mental pathologique qui relève purement du domaine médical, mais des individus qui ont sombré dans la démence suite à un endoctrinement intensif. C’est le cas des djihadistes qui sont généralement des individus facilement influençables.
Un djihadiste qui est allé combattre pendant six mois en Syrie ou en Irak, qui a vu et peut-être aussi commis des atrocités, est-il récupérable et donc réinsérable dans la société ou bien son esprit a-t-il été définitivement affecté par ce qu'il a vécu ?
Y a-t-il un psychiatre sur ce blog pour nous donner son avis ?
Rédigé par : Achille | 14 août 2017 à 23:18
@ Catherine JACOB
"Sans aller jusqu’à la nuit des temps, je livre à votre réflexion quelques événements de la fin du 16ème siècle qui se sont produits dans le comté souverain de Salm en Vosges etc ."
Merci. Très intéressant.
Et maintenant c'est numérisé !
Rédigé par : Sergio Carioca | 14 août 2017 à 23:08
@Alan Brocq
"Je distinguerais peut-être les meurtres des assassinats dans votre système".
Là je suis curieux, avez-vous le temps de développer ?
Merci.
@ Mathieu Bourrier
"D'un côté, les aménagements de peine me semblent offrir la possibilité d'augmenter les chances de réinsertion et/ou réduire celle de récidive.
De l'autre, l'absence d'aménagement de peine (ce que vous proposez) ne me semble offrir aucune possibilité d'amélioration.
Dans le cas qui nous occupe, qu'est-ce qui vous fait penser que lui faire purger la peine sans aménagement aurait fait baisser les chances que cet homme récidive ?
Et en face, combien de récidives évitées grâce aux aménagements de peine ?
Notez que ce sont de vraies questions, pas de la rhétorique."
Mais en ce domaine on ne peut se contenter de "il me semble". Il doit y avoir des études des comparaison de systèmes qui permettent d'approcher une "vérité" moyenne généralisable .
On s'exprime trop, les politiques notamment sur des opinions, des idées reçues, des velléités.
Il faudrait mettre un minimum de science dans la réflexion.
Rédigé par : Sergio Carioca | 14 août 2017 à 22:50
Evidemment, on cherche à améliorer la sécurité, mais gare aux dérives bien imaginées par K. Dick dans Minority Report et pas mal adapté au cinéma.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Minority_Report
Si on me dit que ce n'est "que" de la fiction, il y a tout de même quelques réalités convergentes... Voyons, caméras dans les rues, ADN soi-disant gardé seulement pour des abuseurs d'enfants, secret médical fragilisé et je laisse chercher le reste par manque de courage pour le faire et pour solliciter le lecteur.
Le jour où tout le monde sera surveillé tout le temps, qui pourra dire que quelqu'un est paranoïaque ?
Presque personne ne se prive d'attaquer à tort et à travers, mais pourtant, il y a une vraie difficulté. Se croire plus surveillé qu'un autre, pourrait, disons, être un critère.
Rédigé par : Noblejoué | 14 août 2017 à 21:43