Des morts illustres viennent, tout au long de l'année, endeuiller, au-delà de leurs proches, l'esprit public, la sensibilité de chacun.
Depuis quelques semaines - sans doute cette perception est-elle plus vive lors de la période des vacances -, des disparitions ont créé une immense émotion. Je songe à celles de Simone Veil, de Jeanne Moreau et, à un degré moindre, de Claude Rich parce que celui-ci, aussi remarquable qu'il a été, était moins inscrit dans notre histoire que les deux autres (Le Parisien, Le Figaro).
Ce qui m'a frappé à la suite de ces tristes annonces a été la singularité et l'intensité de l'émoi éprouvé. Il m'a semblé relever moins de l'expression d'un regret, d'une authentique affliction que de l'affirmation débridée et presque voluptueuse d'un enthousiasme funèbre.
Celui-ci totalement déconnecté des conditions spécifiques de chacune de ces morts. De leur histoire tragique ou non. Ou de leur âge avancé. De la discrétion de la fin de leur existence aussi.
Il y avait quelque chose, dans ces disparitions, à bien lire et écouter la multitude des réactions, notamment celles de la société civile et des médias, qui a suscité une allégresse sombre, aussi choquant que soit ce contraste, l'assouvissement d'une admiration, l'heureux constat d'une sorte de perfection.
Ces morts, comme il est naturel, chassaient les scories inévitables d'une existence, permettaient à chacun de s'abandonner sans mauvaise conscience à une exaltation illimitée du coeur et conduisaient à porter sur ces passés à la fois si présents et absents un regard empli, malgré la mélancolie collective poussée parfois jusqu'à l'outrance, d'une sorte de joie pour les remercier. D'avoir été et, devenus grâce à leur fin, des modèles, des enseignements, de nous avoir donné, par leur entremise, une si belle image de notre humanité. Pour nous tous, parasites de leur gloire et de leur forte identité au sein d'une condition humaine dont ils avaient été des héros et qui ne nous a pas encore effacés.
Enthousiasme funèbre, oui, parce que, sinon, nous aurions été sevrés de ces élans, de cette richesse d'une dilection sans l'ombre d'une autre. Ce passé statufié nous a consolés, nous console d'un présent, d'une réalité gangrenés jusqu'à leur centre par une imperfection chronique.
Rien qui, dans la litanie des événements politiques, sociaux, judiciaires, culturels et sportifs, ait pu rivaliser, dans l'effervescence de l'immédiateté, avec la béatitude née de la contemplation de ces destins ayant apposé sur eux le point final.
Les indécentes et lassantes vulgarités du marchandage autour d'un Neymar - enfin au PSG - ou du tout jeune Mbappé, les provocations financières comme une offense au commun qui se bat pour le nécessaire. Des êtres humains, certes immenses footballeurs, ravalés au rang précisément de marchandises.
Les médiocres joutes parlementaires (Le Monde).
Aucune personnalité, sur quelque registre que ce soit, qui nous porte au-delà de nous-mêmes et c'est normal : la vie est un bonheur mais son implacable rançon est de n'offrir que du relatif, des adhésions conditionnelles, des soutiens mitigés, des estimes fragiles et des relations menacées par la précarité.
On a beau chercher, le pessimisme est si vite aux aguets qui de manière précipitée transmue la possible sympathie en hostilité certaine. Les espérances en morosités, en déceptions. Hier est embelli, parfois absurdement, mais aujourd'hui fait douter et demain fait peur.
L'enthousiasme funèbre apparemment inadapté est pourtant le seul mis à notre disposition. Il console, compense, soigne les plaies du présent grâce à un onguent venu de loin, inaltérable, décisif, irréprochable, rassurant : l'adoration nette et sans bavures pour des morts que notre sensibilité a d'autant plus élus que notre quotidienneté est lourde d'une attente toujours insatisfaite, d'une espérance sans lendemain.
En annexe à Catherine JACOB | 11 août 2017 à 17:28
Vu qu’on est dans les années de moralisation de la vie publique en France, ci-après un lien vers le New York Times de 1994 faisant le point sur l’affaire Sagawa Express Co., Ltd.
http://www.nytimes.com/1994/04/09/world/japanese-coalition-scrambles-to-replace-premier.html
C’est grosso modo une affaire de corruption et de liens avec la mafia à l’occasion de laquelle son parti s’est débarrassé du Premier ministre soupçonné sans preuves de n’avoir pas rendu de l’argent emprunté (d’où s’il ne le rend pas c’est que c’est un dessous de table) à la société leader des compagnies de transports japonaises – chiffre d’affaires à la clôture du bilan de mars 2005 : 5 641 676 667,76 EUR –, ce que l’intéressé, à l’origine rappelons-le de la TVA au Japon qui n’a pas plu à tout le monde, a toujours nié mais ce qui l’a conduit à se retirer de la vie publique. Les Japonais ne plaisantant pas avec la morale publique et étant manifestement d’avis que la femme de César ne doit pas être soupçonnée, à l’image du nœud du Penelopegate qui a fait élire Macron dont au bout de 100 jours d’exercice du pouvoir la cote de popularité accuse une chute magistrale.
Ceci étant, entre autres grosses sociétés, Sagawa Express inclut Amazon.co.jp
La rumeur fait également état d’un prix de vente de 155€ par bol à thé en poudre signé Hosokawa Morihiro et de plus de 7750€ pour une jarre ce qui serait jugé excessif.
Rédigé par : Catherine JACOB | 12 août 2017 à 16:17
@Catherine JACOB
Excusez-moi mais j'avais écrit "en bref" ! sous-entendu : je connais l'histoire de ce Monsieur. Je consens que vous ayez besoin de vous faire plaisir...
Perso : face à autant de talent (autrement que limité à la céramique, architecture et autres spécialités) je me fais toute petite et n'arbore aucune prétention, pas même celle de le connaître.
Rédigé par : calamity jane | 11 août 2017 à 22:27
@calamity jane | 11 août 2017 à 08:14
Je vois pourquoi je n’avais rien trouvé en faisant une recherche en japonais :
On trouve ce catalogue sur Abebook avec cette description :
« Futo co, Ltd, Couverture souple. État : Neuf. Edition originale. Paris 2010. 1 Volume/1. -- Neuf -- Broché cousu. Format oblong ( 30 x 19 cm )( 608 gr ). ------- 160 pages. -------- Catalogue de l'Exposition qui s'est tenue du 9 mars au 15 mai 2010 à l'espace des arts MITSUKOSHI- Etoile. *************** '' Attaché à la tradition de la céramique Hosokawa Morihiro est descendant d'une grande famille de samouraïs connus pour leurs goûts artistiques, dont il représente la vingt-sixième génération. »
Tout dépend de ce qu'on entend par samouraï. Je crois que j'ai déjà dû poster quelque chose là-dessus.
ETC.
Au bord du ruisseau qui n'est pas Au bord du ruisseau... Ah la la, les traductions...
Hosokawa Morihiro représente la 18ème génération en fait, des seigneurs du domaine féodal de Kumamoto au Pays de HIGO. En japonais HIGO-KUMAMOTO-HAN-SHU.
L'abolition du système des HAN et l'établissement du système de préfecture (廃藩置県, haihan-chi-ken) en remplacement, résulte d’une loi de 1871 du gouvernement de Meiji du Japon impérial visant donc à remplacer le système des domaines féodaux traditionnels (han) et imposer l'autorité d'un gouvernement central (préfectures du Japon). Le préfet japonais, personnalité élue, est donc de nos jours l’équivalent et du préfet (nommé) et du président de région (élu). On appelait encore ces seigneurs, des Daïmyos, titre appliqué à environ deux cents princes ou grands seigneurs de domaines dont le revenu annuel égalait ou dépassait dix mille koku (soit environ 1500 tonnes) de riz. À partir de 1639, ils n'eurent plus la permission de construire de châteaux et de navires de haute mer, et durent veiller à ce que le christianisme fût interdit sur leurs territoires. Lors de la Restauration Meiji en 1868, certains daimyō furent nommés gouverneurs de leurs provinces (alors appelées 藩, han), mais en 1871, tous les HAN furent abolis et le territoire du Japon divisé en préfectures (県, ken). Les anciens daimyō furent alors pensionnés par le gouvernement et obligés de résider à Tokyo.
Le clan Hosokawa, 1632-1871 (des Tozama Daïmyō, soit des Daïmyō extérieurs au premier cercle du Shōgun) disposait de 540 000 koku.
qui livra sa 1ère bataille à l’âge de 13 ans.
).
Le 1er Daïmyō de ce clan, mais qui n’est pas le fondateur du clan guerrier, nuance, est Hosokawa Tadatoshi (細川 忠利, 21 décembre 1586 - 26 avril 1641)
C’est le fils d’une chrétienne, Grace (initialement prénommée TAMA-KO, la 3ème fille de 明智光秀, Akechi Mitsuhide, 10 mars 1528 – 2 juillet 1582 originaire de la province de Mino, actuelle préfecture de Gifu, qui après le suicide de son maître Nobunaga qu’il avait trahi, prit le titre de général en chef des armées, donc SHŌGUN, mais ne put le rester que treize jours. - d’où son surnom « Le Shōgun de 13 jours » – soit du 21/06/1582 au 02/07/1582, date à laquelle il fut défait par Toyotomi Hideyoshi (豊臣秀吉) le 2ème des trois Shōguns unificateurs du Japon. Le Ka-Mon (blason de cet AKECHI est
Tadatoshi est le protecteur de l'une des figures emblématiques du Japon, maître d'armes et le plus célèbre escrimeur de l'histoire du pays, philosophe connu sous le nom de Miyamoto Musashi (宮本 武蔵), personnage qu'on voit ici armé de deux bâtons.
;
. Son fils aîné, Hosokawa Morishige (細川 護成) qui suit, a rang de marquis (侯爵 : Kōshaku).
. L’an 18 de l’ère Meiji soit 1885, il se rend en Angleterre et en France comme étudiant étranger.
Le 12ème seigneur Hosokawa, le 12ème HAN-SHU donc et le 1er CHI-HAN-JI (知藩事) donc, est le représentant de la 13ème génération du clan, à savoir Hosokawa Morihisa (細川 護久)
Bref Hosokawa Morihiro a été élu à deux reprises CHIJI (Gouverneur / préfet /président de région) de KUMAMOTO, la première fois du 11/02/1983 au 10/02/1987 (il est alors le 45ème gouverneur) et du 11/02/1987 au 10/02/199 ( il devient le 46ème gouverneur), son parti et le Parti libéral démocratique japonais ( 自由民主党 : Jiyῡ-min-tō). L’élu actuel est Kabashima Ikuo (蒲島 郁夫) élu pour la première fois en 2008 et réélu pour la 3ème fois en 2016, sans étiquette. C’est un professeur d’Université qui a fait Harvard, entre autres.
Hosokawa Morihiro, 79 ans de nos jours, qui a donc été en 1993, le 79ème 1er ministre du gouvernement japonais, celui auquel les Japonais doivent la création de la TVA, se consacre désormais aux arts en effet, céramique, thé, peinture de Fusuma (cloison mobile), calligraphie etc. à l’écriture, à la présidence d’Université (Kyoto University of Art and Design notamment).
.
Le clan Hosokawa est issu de l’une des puissantes branches collatérale des Shogun Ashikaga du 14ème siècle,
L'ancêtre fondateur du clan Hosokawa est Minamoto-no-Yoshikiyo (源 義清), un Shogun de la fin de l'époque de Heïan connu sous le nom de Yata-no-Hangandai (矢田判官代) né à la fin du 12ème siècle (1183), un contemporain donc de à l’autre bout du monde de :
1. Louis VIII le Lion
- 1187 ~†1226-
Roi en 1223 qui avait battu en 1214 Jean Sans Terre, roi d’Angleterre, le frère de Richard cœur de lion et décéda pour avoir refusé une jeune vierge que sa suite avait mise dans son lit, afin de rester fidèle à son épouse, Blanche de Castille, la petite-fille d’Aliénor d’Aquitaine.
2. Simon II (v.1140 - 4 janvier 1207) duc de Lorraine de 1176 à 1205, neveu en lignée matrilinéaire de Frédéric Barberousse qui a planté sa lance dans le « Chêne des Sorcières » de la forêt de Zang, et le frère de
3. Ferry Ier (v.1143 - 7 avril 1206) Seigneur de Bitche, duc-sire de Bitche, Sierck, Ormes et Gerbéviller qui suit, le 1er à avoir porté l’écu de Lorraine, père de Ferri II, duc de Lorraine qui suit, Thierry le Diable, fondateur de la Maison du Châtelet et seigneur d'Autigny etc.
Incidemment, je comprends mieux le méli-mélo qui a constitué à l’époque, à s’amuser à présenter entre deux portes à Hosokawa Morihiro (KEN-CHIJI 「知事」= gouverneur japonais), le secrétaire général de la préfecture (KEN-SHUJI「主事」), qui n’avait rien d’un général (SHOGUN「将軍」) comme l’interprète n°1 l’avait annoncé, et était encore moins le (SHUJIN 「主人」= mari) de l’interprète n°2 sur qui l’éclaircissement de la confusion était retombé ! pour ne parler que de cette joyeuseté-là.
-細川護熙 (Hosokawa Morihiro) – 茶人 (Maître de thé). – ou encore peintre; Enfin, le potier sur son site personnel où on le voit pratiquer l’art du feu , le blason de son clan
y étant transformé en sommaire.
Désolé pour Noblejoué, il devra attendre encore un peu sa réponse car il y a du ménage à faire avant la fête du sanglier.
Rédigé par : Catherine JACOB | 11 août 2017 à 17:28
@Catherine JACOB
En bref.
La lignée HOSOKAWA est rattachée à ASHKAGA Yoshikiyo (? - 1183) un des samouraïs du clan MINAMOTO.
Il s'agit donc du même homme que vous accompagnâtes en qualité d'interprète 2 (votre photo).
Le bol à thé (photo) serait en grès Raku rouge. J'ai un doute sur le fait que cela soit une de ses oeuvres (peut-être mauvais cliché). Cependant il travaille aussi avec le grès Raku blanc ou encore gris. Ses oeuvres sont magnifiques (à condition que cet adjectif soit sensément employé).
Au-delà des céramiques, ses calligraphies sont de toute beauté.
Une importante exposition fut organisée en 2010 à l'Espace des Arts Mitsukoshi-Etoile avec le concours du Comité d'échanges franco-japonais.
Essayez de vous procurer un exemplaire du catalogue édité à cette occasion, titré "AU BORD DU RUISSEAU".
Rédigé par : calamity jane | 11 août 2017 à 08:14
@ Catherine JACOB
"Comme y a donc peu de chance qu’on ressorte, je vais réfléchir."
Oui, je vous en prie ! Si je me déstabilise d'un rien et si je ne veux pas m'imposer, c'est fou comme votre assurance m'en rend. Quelle que soit donc la suite, merci !
Rédigé par : Noblejoué | 10 août 2017 à 17:58
@Noblejoué | 08 août 2017 à 22:01
« - Comme vous êtes spécialiste, vous savez peut-être que c'est un domaine qui n'intéresserait pas en principe le profane. »
Non, pas du tout. Je pense savoir m’adresser aux deux.
« - J'avoue que depuis l'enfance j'ai un doute très profond sur la réalité, et qu'en général, les demandes de confirmation ont tendance à me faire douter. »
Vu que ça me demande un peu de réflexion pour exposer les choses simplement, que je n’arrive pas à remettre la main sur le bouquin de Fraisse ni sur le la copie du ‘laïus’ que je lui avais communiqué, je n’ai pas envie de m’y atteler pour être accessible ‘urbi et orbi’ si cela ne vous intéresse pas plus que ça. Mais bon, aujourd’hui il pleut et le chien vient de prendre son tournant à toute vitesse en montant les quelques marches de décalage entre la cuisine et le couloir, il s’est donc raboté les coucougnettes sur l’arrête des marches, s’est fait mal, ce n’est pas la première fois qu’il glisse sur le carrelage et le planché mouillé avec les pattes mouillées de cette façon, mais il ne semble pas avoir compris la différence entre « prendre son temps » et « foncer » et donc il boude dans son coin vu qu’il en veut au carrelage. Comme y a donc peu de chance qu’on ressorte, je vais réfléchir.
@Noblejoué | 08 août 2017 à 19:49
« A preuve, moi qui aime les bois et m'intéresse au Japon, je n'avais jamais fait de recherche sur ça, c'est fou, non ? Comme je vous dois cette lecturecette lecture, je vous l'offre »
J’ai eu des élèves de l’École nationale des eaux et forêts (ENEF) qui existe à Nancy depuis 1824 (à l’époque, elle s’appelait « École royale forestière » et est devenue en 2007 école interne d'AgroParisTech), les élèves de cette école qui accueille également régulièrement des chercheurs japonais, étant admis à faire venir à l’école et rémunérer par cette dernière, tout intervenant qu’ils estiment utile à leur cursus, mais je n’ai encore eu aucun contact avec l’INIST, Institut devant lequel je me contente juste de passer quand je vais voir ma sœur.
Je me souviens que lors du séjour au Japon qui a suivi, ils m’ont envoyé un gentil petit mot sur une carte postale représentant un tortillard et avec cette remarque un peu ironique : « On n’aurait jamais pensé voir ça dans le Japon que vous nous avez présenté ! » ou quelque chose dans ce goût-là. Par ex,
A propos de « Autour des temples, on trouve en effet de nombreux arbres remarquables, souvent en lien avec un emplacement, une histoire ou une signification propre. Ainsi de nombreux statuts de protection existent pour ces arbres patrimoines. Par exemple, la plupart des villes ont entrepris de classer les arbres de ses temples. Au même titre qu’un monument historique, ils sont protégés, notamment contre les pressions immobilières. Le temple est alors tenu de les préserver en les maintenant dans un état sanitaire satisfaisant. Les cavités du tronc sont, par exemple, soigneusement comblées pour éviter toute pourriture. En cas de travaux exceptionnels, la municipalité peut intervenir financièrement pour aider le temple. […] L’arbre mémoire Dans les temples, l’arbre est souvent dédié à l’esprit d’un personnage historique ou local. Sa longévité lui permet en effet de traverser les âges, ce qui justifie son utilisation comme symbole du souvenir et de la mémoire. Il apparaît comme le lien entre les vivants et les morts et incarne le moyen de survivre après la mort. Par l’intermédiaire de l’arbre, l’esprit d’un défunt peut alors devenir divin et un culte peut lui être consacré.»
Savez-vous qu’il y a en Moselle l’un des plus vieux arbres forestiers de France à propos duquel on a conservé une anecdote en rapport avec Frédéric Barberousse. Il s’agit du Chêne des Sorcières, chêne pédonculé de la forêt de Zang à Saint-Avold, dont le tronc creux semble pouvoir avoir en effet abrité une sorcière toute voûtée, vu la taille du jeune homme qui permet d’estimer la hauteur de l’entrée de l’arbre.
Sinon, merci pour m’avoir fait connaître cet article qui contient une paire d'informations nouvelles pour moi.
Rédigé par : Catherine JACOB | 10 août 2017 à 12:07
@ Catherine JACOB
"@ Noblejoué | 07 août 2017 à 21:52
« Oui, mais ça m'intéresserait. »
Hum ! Vous êtes sûr ?"
Vous me faites peur. Bien sûr, si je vous l'ai demandé, c'est bien que cela me paraissait intéressant ! Mais votre question m'en fait douter pour deux raisons :
- Comme vous êtes spécialiste, vous savez peut-être que c'est un domaine qui n'intéresserait pas en principe le profane.
- J'avoue que depuis l'enfance j'ai un doute très profond sur la réalité, et qu'en général, les demandes de confirmation ont tendance à me faire douter.
Penser à côté est très bien : cela redouble la créativité. Mais cela peut amener à rater sa cible.
A vrai dire, on peut la manquer pour bien d'autres raisons... Je ne voulais pas vous critiquer, bien au contraire.
J'ai cru bien avec quelques hypothèses, mais j'ai l'impression de vous avoir contrariée. Je n'aurais pas tant dû m'avancer.
Je vous prie de bien vouloir accepter mes excuses.
Rédigé par : Noblejoué | 08 août 2017 à 22:01
@ Catherine JACOB
"Un laïus peut être une manière d'écrire ou de parler qui est vague ou emphatique. Mais je ne vois pas en quoi ma réponse à Noblejoué le serait. Je répondais à sa question d'une façon tout au contraire précise et détaillée en en fournissant le contexte."
Parfaitement. Et si "culpabilité" il y avait pour ce que vous m'apprenez, je dois en assumer la moitié ! Mais en fait, je ne vois rien de mal, au contraire.
Non seulement vous enrichissez spontanément le blog en nous enseignant, non seulement vous répondez aux questions, mais en plus, vous stimulez. A preuve, moi qui aime les bois et m'intéresse au Japon, je n'avais jamais fait de recherche sur ça, c'est fou, non ? Comme je vous dois cette lecture, je vous l'offre :
http://documents.irevues.inist.fr/bitstream/handle/2042/5122/563_572.pdf?sequence=1
Rédigé par : Noblejoué | 08 août 2017 à 19:49
Complément à Catherine JACOB | 8 août 2017 18:24:26
Page Wiki en japonais où les qualités de potier (陶芸家) et de maître de thé (茶人) du duc sont mises en avant, devant ses fonctions politiques.
Ex. de ses créations :
(赤茶碗 «Bol rouge») ;
(「信楽大壺」 : «Grande jarre Shigaraki-Yaki») ceci étant, je n’ai pas découvert de « céramiques du Samouraï » donc vous serez bien aimable de m’en indiquer les références. J’ai découvert en revanche qu’il avait reconnu avoir des relations avec l’actrice ASANO Yῡko(浅野ゆう子さん de son vrai nom 赤沢 裕子)– 1m67, 50 kg, B83 cm、W58 cm、H88 cm, 57 ans.
Rédigé par : Catherine JACOB | 08 août 2017 à 18:58
@ calamity jane | 08 août 2017 à 07:28
« Vous devez connaître les Céramiques du Samouraï - Homme d'Etat HOSOKAWA Morihiro et ses célèbres récipients d'eau froide pour la cérémonie du thé ?
Une réponse par oui ou par non me suffira pour le blog de Monsieur Bilger. »
Question piège. Car si je connais en effet le Duc HOSOKAWA, ancien Premier ministre du gouvernement japonais, ci-dessous au "Technopole METZ 2000" où il a planté un paulownia :
; 
, je ne connais pas les « céramiques du Samouraï », mais je vais chercher.
et si je n’ignore pas qu’il se plaît à faire de la poterie
Rédigé par : Catherine JACOB | 08 août 2017 à 18:24
@ Noblejoué | 07 août 2017 à 21:52
« Oui, mais ça m'intéresserait. »
Hum ! Vous êtes sûr ?
Rédigé par : Catherine JACOB | 08 août 2017 à 10:54
@Noblejoué | 07 août 2017 à 21:31
« Là, c'est peut-être vous qui avez une petite crise de paranoïa. »
« Paranoïa » n’est pas « penser à l’envers », par ex. comme dans les langues dont la syntaxe rejette le verbe à la fin de la phrase ou dont le déterminant précède le déterminé etc. et donc dont la foultitude éventuelle de détails précède le moment essentiel, mais « penser à côté ».
« Les voleurs sont souvent bien informés, ainsi, j'ai vu des caves volées car contenant des bouteilles de vin tandis que l'unique sans le divin nectar était dédaignée.
Et les collectionneurs sont parfois prêts à tout. »
Vous avez une cave à vin ?
@ Achille | 07 août 2017 à 22:07
« Maintenant si ce genre de laïus vous intéresse, surtout ne ratez pas le dernier commentaire de CJ sur les bols à thé japonais qui me paraît du plus haut intérêt. Cela pourra toujours vous servir pour épater les convives lors du prochain repas familial. »
Vous ne croyez pas si bien dire.
J’ai offert ce brasero, lequel en tant que brasero est un objet destiné à recevoir des braises et par voie de conséquence est d’une porcelaine assez épaisse et n’est pas émaillé complètement à l’intérieur.
La personne à laquelle je l’ai offert et qui se piquait de suivre les cours de l’école du Louvre, l’a pris pour un bol à thé et ayant pensé « Mais qu’est-ce qu’elle m’offre là ! » a trouvé le moyen de me le faire restituer, sous prétexte que ça prenait de la place.
Le voici :
Or, si vous prenez la peine de consulter cette page d’enchères, vous y verrez un objet ancien de la même marque verte, du vieux Kutani (古九谷). Il ne s’agit pas d’un brasero mais d’un brûle-parfum. Les enchères s’étalent du 開始日時 : 2017.08.07(月)21 :34 – Lundi 07 août 21h 34 au mardi 08 août, même heure 終了日時 :2017.08.08(火)21:34, et affichent une mise à prix ou enchère de départ (開始価格) de :35 000 円 soit 270€ environ: https://page.auctions.yahoo.co.jp/jp/auction/r148328302 (Il y a un prix de réserve et vous pouvez enchérir depuis l’étranger).
Très belle tasse sans anse (donc japonaise) également de même facture, avec un superbe Phénix. Elle est mise à prix à 17 000 JPY : https://page.auctions.yahoo.co.jp/jp/auction/r128941057 Le laps de temps d’enchère est identique à celui du brûle-parfum.
Essayez et si vous emportez l’enchère, que ne pourrez-vous raconter ensuite lors de vos propres réunions de famille.
Ceci étant, les objets qui étaient sur le stand du jeune du vide-grenier - si vous n’avez pas sauté ce passage, vous verrez à quoi je fais allusion - , étaient du style de Kutani de la coupe à saké bords hauts (Bajō-Haï (馬上盃) genre de hanap) détaillée sur cette page et conservée au musée KUTANI de la préfecture d’ISHIKAWA dont le chef-lieu est Kanazawa, ville jumelle de Nancy (石川県九谷焼美術館蔵). Il s’agit du style dit KIRANDÉ (金襴手) qui consiste à recouvrir d’or un dessin support polychrome. Le motif est dit : UNKAKU-MON (雲鶴文) : Motif de grue volant au-dessus des nuages qui est également représenté dans les bols à thé.
Rédigé par : Catherine JACOB | 08 août 2017 à 10:24
@Catherine JACOB
Vous devez connaître les Céramiques du Samouraï - Homme d'Etat HOSOKAWA Morihiro et ses célèbres récipients d'eau froide pour la cérémonie du thé ?
Une réponse par oui ou par non me suffira pour le blog de Monsieur Bilger.
Rédigé par : calamity jane | 08 août 2017 à 07:28
@ Achille
"Mais cela n’a rien à voir avec les cours magistraux que nous assène Catherine JACOB et que tout un chacun peut se procurer en quelques clics sur le web pour peu qu'on en trouve l'utilité."
Ce sont des cours mais originaux car plein de libres associations, poétiques et plein d'esprit. De plus, comme elle répond aux gens, ce sont des cours relevant des travaux dirigés même si, confort, on n'a rien à faire sauf poser quelques questions.
En fait des cours qui sont aussi des dialogues, quand tant de gens n'apportent ni science, ni conscience ni idée, et ne savent pas non plus écouter.
Et d'ailleurs, des gens qui attaquaient les autres vous inspiraient-ils de dire qu'ils n'étaient pas dans l'esprit du blog ? En général, les attaques, très répétitives, avaient fort peu à voir avec le sujet.
Esprit du blog, es-tu là ? Pour l'un, on ne doit pas faire de hors-sujet, pour l'autre, donner son nom.
Esprit de liberté, où es-tu ? Dans ce blog, mais trop de gens voudraient me chasser au nom de l'esprit du blog.
Je défends, dans la mesure du possible, par exemple malgré mon à quoi bon fondamental, la liberté et ceux qui défendent la liberté ou toute autre chose de quelque valeur, et/ou qui subissent quelque injustice.
Je ne suis pas dans la rivalité dans ces occasions. Croyez-le ou pas, ce qui ne signifie pas que je m'imagine au-dessus de toute rivalité, désir, ambition ou quête.
N'étant pas dans la rivalité, je ne me pose pas la question de savoir qui le fait le mieux ou le moins bien. Puisque vous dites que Catherine JACOB se défend mieux que les autres ne sauraient le faire, vous semblez lui rendre hommage, et tant mieux. Mais une aide, si mineure soit-elle, n'est à dédaigner dans aucun domaine du moment qu'elle ne risque pas de compromettre sa dignité. Et puis, dire que quelqu'un n'a pas besoin d'aide peut être une manière de l'en priver relativement subtile, car il peut y avoir une perte de face à en réclamer ou à l'encourager après cela. Je ne dis pas que ce soit votre intention. Je n'en sais rien. Je dis que, voulu ou non, cela peut avoir cet effet.
Il se peut, pire encore, que l'aide soit néfaste, par trop ridicule pour celui qui la reçoit. Mais qui peut penser cela de soi ? De plus, l'humilité peut être le masque de l'égoïsme, de la lâcheté et de la paresse. Laissons faire puisqu'on ne sait rien faire.
Vous avez le droit de taquiner, mais vous vous exposez à l'être. Et donc, vous me semblez par trop rigide et peu curieux. Vous ne voyez pas l'intérêt de changer ?
Tant pis pour vous, tant mieux pour nous. Vous voulez, en lisant les commentaires dans le sujet, faire une synthèse ? Rien de plus facile, sautez les commentaires hors-sujet.
Et quand les commentaires se raréfient sur un sujet, faites la synthèse des réactions, soit sous forme de revue de presse, soit sous forme de résumé.
Ce sera utile, original et attendu.
Rédigé par : Noblejoué | 08 août 2017 à 00:40
@ Achille
"Je dis que ce style de commentaire ne colle pas avec l’esprit d’un blog..."
Ah bon ? Et pour quelle raison, s'il vous plaît ?
Il me semble deviner en vous un fat, mais je me trompe sans doute et cela m'arrive plus souvent qu'à vous...
Rédigé par : duvent | 08 août 2017 à 00:23
@Noblejoué | 07 août 2017 à 21:31
« Tiens, en attendant je vous envoie ce poème que vous connaissez forcément »
Eh non. Merci de m’avoir fait connaître ce poème sino-japonisant.
Rédigé par : Catherine JACOB | 08 août 2017 à 00:10
@Achille | 07 août 2017 à 22:07
« Ceci n’empêche pas, bien sûr, d’appuyer ses commentaires sur des informations puisées sur Internet, mais cela n’a rien à voir avec les cours magistraux que nous assène Catherine JACOB et que tout un chacun peut se procurer en quelques clics sur le web pour peu qu'on en trouve l'utilité. »
Wouô Wouô Wouô Wouô ! En en même temps, vu qu'il vous "arrive même parfois de lire certains de mes commentaires, peut-être pas dans le détail, peut-être pas jusqu’au bout", hein ! On ne voit pas en quoi ça vous dérange.
« Maintenant si ce genre de laïus vous intéresse, surtout ne ratez pas le dernier commentaire de CJ sur les bols à thé japonais qui me paraît du plus haut intérêt. Cela pourra toujours vous servir pour épater les convives lors du prochain repas familial. »
Un laïus peut être une manière d'écrire ou de parler qui est vague ou emphatique. Mais je ne vois pas en quoi ma réponse à Noblejoué le serait. Je répondais à sa question d'une façon tout au contraire précise et détaillée en en fournissant le contexte.
Rédigé par : Catherine JACOB | 07 août 2017 à 23:54
@ duvent | 07 août 2017 à 17:25
« Je le crois en effet, erroné puisque vous affirmez qu'il est facile de collecter des informations puis... cf votre post. »
Je ne dis pas que c’est facile de collecter des infos, encore que cela ne constitue pas un travail d’une grande complexité pour quelqu’un qui manie bien les moteurs de recherche. Je dis que ce style de commentaire ne colle pas avec l’esprit d’un blog, quel qui soit, qui consiste à échanger des avis avec le thème du billet. Le fait que les avis soient différents constitue la matière des échanges et permet d’avoir une vision synthétique du sujet abordé.
Ceci n’empêche pas, bien sûr, d’appuyer ses commentaires sur des informations puisées sur Internet, mais cela n’a rien à voir avec les cours magistraux que nous assène Catherine JACOB et que tout un chacun peut se procurer en quelques clics sur le web pour peu qu'on en trouve l'utilité.
Maintenant si ce genre de laïus vous intéresse, surtout ne ratez pas le dernier commentaire de CJ sur les bols à thé japonais qui me paraît du plus haut intérêt. Cela pourra toujours vous servir pour épater les convives lors du prochain repas familial.
Rédigé par : Achille | 07 août 2017 à 22:07
@ Catherine JACOB
D'abord merci de m'avoir répondu si vite. Vous êtes formidable, et votre famille aussi.
"A partir de là, j’ai développé un point de vue personnel en rapport avec une forme particulière de divination issue de pratiques sacrificielles qui ne sont pas sans rapport avec la création littéraire. Mais bon, ça sort du sujet de votre question."
Oui, mais ça m'intéresserait.
Rédigé par : Noblejoué | 07 août 2017 à 21:52
@ Catherine JACOB
"Mais pas tout de suite, vu que 1) l'introduction est assez longue comme ça, et 2) il faut que j'emmène ma maman faire les courses."
Vous avez bien raison
1 à cause des rabat-joie qui diraient que cela prend trop d'espace quand vous ne leur en ôteriez pas
2 de vous occuper de votre mère.
Et puis, pour le thé comme pour bien des choses, ne faut-il pas savoir attendre ?
Tiens, en attendant je vous envoie ce poème que vous connaissez forcément mais qui a l'avantage d'unir tant de choses : un auteur français qui rend hommage au raffinement anglais et chinois - et par extension, japonais - fasciné par les images.
Je dois avouer que c'est ce que je préfère dans le thé, si j'ai bien conscience que la cérémonie du thé est très raffinée.
http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/theodore_de_banville/le_the.html
Concernant la cérémonie du thé, donc, j'ai lu qu'il y avait plusieurs manières de l'envisager, notamment celle de la faire avec une grande simplicité voire un aspect de pauvreté, de délaissement extrême. D'où - à part l'hypothèse que le voleur s'est affolé et a raflé ce qu'il a pu en vitesse - qu'il a choisi :
"Pourquoi le cuivre étamé qui ne vaut pas grand-chose et pas le bois laqué à l’or ? Mystère. En tout cas ça dévalorise l’objet, mais bon."
Le voleur a pu choisir un objet artistique obscur pour suivre cette manière d'envisager la cérémonie du thé. Dans l'hypothèse où il ne l'ait pas fait pour l'argent mais pour boire du thé, ou regarder un objet qui lui évoque la cérémonie du thé selon sa voie.
Cela n'ôte rien à l'objet restant.
En fait, s'il n'y a rien qui indique l'affolement, je penserais au vol fait ou commandité par un collectionneur. D'autant que l'objet n'est pas tout : vous le possédiez, alors que spécialiste du Japon. Cela doit lui donner de la valeur pour le collectionneur.
Je ne sais pas si c'est une consolation, mais comme désirer quelque chose parce que l'autre l'a est une preuve qu'il compte pour vous, cela pourrait être un signe de votre prestige chez cette personne et sans doute d'une manière plus générale chez les spécialistes du Japon et collectionneurs.
Les voleurs sont souvent bien informés, ainsi, j'ai vu des caves volées car contenant des bouteilles de vin tandis que l'unique sans le divin nectar était dédaignée.
Et les collectionneurs sont parfois prêts à tout.
Mais bah, c'est peut-être une idée de paranoïaque !
"Ci-après présentation à l’aide de ma propre vaisselle de thé ou plutôt de ce qui, sans grande valeur, a survécu à la razzia dont j’ai déjà fait état, ou acquis (cadeau) depuis, ainsi que notices façon musée qui feront sans doute dès lors rire"
Là, c'est peut-être vous qui avez une petite crise de paranoïa. Mais entre un voleur et un harceleur, comment ne pas vous comprendre ? Il n'y a pas que la valeur qui compte, le goût aussi, et semble-t-il, notamment dans la cérémonie du thé.
Si les gens rient des objets, c'est qu'il n'en sont pas dignes, si des gens rient de vous - chose difficile à imaginer mais sait-on jamais ? - c'est qu'ils ne sont pas dignes de vous.
Rédigé par : Noblejoué | 07 août 2017 à 21:31
Le bol à thé à couverte gris vert que l’on voit sur l’étagère qui s’affiche au bas du post Catherine JACOB | 07 août 2017 à 10:22 dont le présent post constitue la suite, est en porcelaine typique de la région de Kyōto dite Kyomizu-Yaki.
Le voici plus en détail avec le dépliant qui l’accompagnait dans sa boîte, en carton et non en bois, ce qui est une indication de prix à l’achat en magasin.
;
Kyōto est un centre de production de céramiques depuis le XIVe siècle. S’y sont développés les styles et techniques de porcelaine Kiyomizu-yaki et Kyō-yaki. Le style Kiyomizu, créé au XVIIe par Nonomura Ninsei (野々村 仁清) se caractérise par de très beaux motifs peints.
Ce n’est toutefois pas ce genre d’ustensiles qui a fait l’objet d’exportation vers l’Occident, mais une production spécifiquement destinée à l'export comme par ex. ce sucrier (qui a perdu son couvercle) et qui est du Yokohama-Yaki (横浜焼) qu'on appellerait parfois du Kutani-Meiji.
Le Yokohama-yaki a duré de 1859 à 1923, le tremblement de terre du Kantō (région de Tōkyō) ayant mis un terme à l'activité de ces fours et leur tentative de reprise s'étant heurtée ensuite au bombardement de Yokohama pendant la Seconde Guerre mondiale, le Yokohama-Yaki est difficilement trouvable sur le marché français.
J’ai découvert ce “sucrier” à l’occasion d’un vide-grenier sur le stand tenu par un jeune garçon qui le vendait, ainsi que d’autres porcelaines, du KUTANI (九谷) XIXe authentique, et auxquelles en revanche il ne manquait rien, pour 1€ pièce.
J’ai indiqué au jeune qu’il ne fallait pas vendre ces objets à ce prix-là et sur ce type de marché. Mais j’ai quand même acheté le sucrier pour 1€ vu qu’il manquait le couvercle, ce qui, pour un collectionneur en diminue la valeur. Mais bon. Une fois rentrée, prise de remords, je suis retournée voir le jeune, mais il n’était plus là et ses voisins m’ont dit que quelqu’un était passé qui lui avait dit que ses porcelaines valaient quelque chose et du coup, il les avait remballées.
Le style KUTANI de ses porcelaines se trouve répertorié sous Fours 永楽 (Eï_Raku) sur le site de la ville de Kanazawa, un style en vogue à l’ère Keiō (1865-1868) et qui s'est inspiré du style somptueux du Kyō-Yaki de Kyōto précédemment évoqué.
Bref, le premier contact que j’ai eu avec le Japon, en dehors du fait qu’à l’âge de sept ans on m’avait déguisée en Japonaise et qu’on m’avait offert un jardin sec miniature, c’est un service à thé du style du Yokohama-Yaki ci-dessus, que ma grand-mère sortait avec d’infinies précautions de ses armoires, puis faisait admirer la translucidité et il est juste que le breuvage qu’on finissait par y verser avait un goût d’inattendu, on va dire.
Pour en revenir à Proust à propos duquel je me demande si la tasse dans laquelle on versait le thé à Combray était l’une de ces tasses « Butterfly » - qui serait en tout état de cause plus crédible que celle-ci -, ou une tasse plus commune.
Quoi qu’il en soit, il se trouve que Luc Fraisse évoquant Proust et le japonisme à la machine à café devant quelques-uns de ses étudiants de littérature, fit état de ses difficultés à identifier une histoire de « fleur de thé » au sujet de laquelle il aurait interrogé en vain de ses collègues des Langues O depuis une quinzaine d’années, ce qui était fort ennuyeux vu que patati patata. Quand tout à coup, un jeune blanc-bec de ses étudiants l’interrompit en disant : « Qu’à cela ne tienne, ma mère va vous élucider ça. » et de pérorer en expliquant que sa mère, patati patata.
J’ai donc commencé par jeter un œil sur une traduction japonaise de Proust afin de voir comment cela avait pu être restitué, pris contact avec un professeur de littérature japonaise au Japon de ma connaissance auquel j’ai expliqué le problème et surtout qu’il en allait de la crédibilité de la famille !
Ce dernier a identifié la « fleur de thé » en question comme l’un des arts… chinois du thé et non pas japonais, consistant à mettre à infuser et faire s’épanouir dans une tasse de thé une boule compacte de thé parfumé spécialement arrangée, de cette façon voir aussi Ici.
Cette manière poétique de mettre à infuser le thé a nom 【SUICHŪKA, 水中花】et la saison qu’elle évoque est l’été.
Il existe un poème du haïkiste ISHIDA Hakyō (石田波郷, 1913-1969) originaire d’AÏCHI, et qui dit : «「―培 (つちか) ふごとく水を替ふ」» comparant SUI-CHŪ-KA (La Fleur –KA– dans –CHŪ– l’eau –SUI) à TSUCHI-KA (La terre –TSUCHI– cultivée –KA) donnant à entendre qu’il s’agit là d’une façon de cultiver notre jardin, mais je n’ai présentement pas le loisir de concocter une traduction poétique et me limite donc à approcher le sens.
A partir de là, j’ai développé un point de vue personnel en rapport avec une forme particulière de divination issue de pratiques sacrificielles qui ne sont pas sans rapport avec la création littéraire. Mais bon, ça sort du sujet de votre question.
Rédigé par : Catherine JACOB | 07 août 2017 à 21:23
@Achille
Vous vous trompez, je ne défends pas Mme Jacob, je vous dis que vous avez tort de porter un jugement erroné. Je le crois en effet, erroné puisque vous affirmez qu'il est facile de collecter des informations puis... cf votre post.
Mon Dieu, mais ce que j'écris n'est pas politiquement correct, pas du tout ! Ciel, il me faut de toute urgence quelques euphémismes, pour raboter à bon escient...
Rédigé par : duvent | 07 août 2017 à 17:25
M. Bilger... vous avez oublié Max Gallo... Personnellement, c'est sa mort qui m'a le plus attristé dans cette récente funeste charrette... (heureux que cela soit partagé par quelques autres lecteurs).
Rédigé par : tom | 07 août 2017 à 13:01
@ Noblejoué | 06 août 2017 à 22:32
Il faut bien prendre conscience que « Proust et le japonisme » est paru en 1997, soit il y a une vingtaine d’années et qu’à cette époque il n’y avait pas encore cet engouement que connaît le thé de nos jours en Occident sous ses multiples formes.
Comme je l’ai dit, Luc Fraisse est connu pour avoir élaboré une théorie du processus de la création littéraire à partir de l’épisode de la madeleine que je m’autorise à vous rappeler.
« Un jour d’hiver, comme je rentrais à la maison, ma mère, voyant que j’avais froid, me proposa de me faire prendre, contre mon habitude, un peu de thé. Je refusai d’abord et, je ne sais pourquoi, me ravisai […] je portai à mes lèvres une cuillerée du thé où j’avais laissé s’amollir un morceau de madeleine. Mais à l’instant même où la gorgée mêlée des miettes du gâteau toucha mon palais, je tressaillis, attentif à ce qui se passait d’extraordinaire en moi. Un plaisir délicieux m’avait envahi, isolé, sans la notion de sa cause […] D’où avait pu me venir cette puissante joie ? Je sentais qu’elle était liée au goût du thé et du gâteau, mais qu’elle le dépassait infiniment, ne devait pas être de même nature. D’où venait-elle ? Que signifiait-elle ? […] Il est temps que je m’arrête, la vertu du breuvage semble diminuer. Il est clair que la vérité que je cherche n’est pas en lui, mais en moi. Il l’y a éveillée, mais ne la connaît pas, et ne peut que répéter indéfiniment, avec de moins en moins de force, ce même témoignage que je ne sais pas interpréter […] Je pose la tasse et me tourne vers mon esprit. C’est à lui de trouver la vérité. Mais comment ? Grave incertitude, toutes les fois que l’esprit se sent dépassé par lui-même ; quand lui, le chercheur, est tout ensemble le pays obscur où il doit chercher et où tout son bagage ne lui sera de rien. Chercher ? pas seulement : créer. Il est en face de quelque chose qui n’est pas encore et que seul il peut réaliser, puis faire entrer dans sa lumière. » - Du côté de chez Swann - épisode de la suite romanesque intitulée À la recherche du temps perdu, publiée de 1913 à 1927.
Ce qu’on appelle le japonisme est l'influence de la civilisation et de l'art japonais sur les artistes et écrivains, premièrement français, puis occidentaux.
« En 1851, les Frères Goncourt dépeignent dans leur Journal un salon décoré d’œuvres d’art japonaises. Les marchands de thé Decelle, à l’enseigne À l'Empire chinois, sise en 1857 au no 45, et de 1862 à 1885 au no 55, rue Vivienne, et Bouillette, à l’enseigne de La Porte chinoise, sise de 1855 à 1886 au no 36 de la même rue, commencent à vendre divers « articles de Chine, de l’Inde et du Japon » Rendus possibles par la plus grande ouverture du Japon au monde extérieur, en 1868, avec l’ère Meiji, des collectionneurs et des critiques artistiques (Henri Cernuschi, Théodore Duret, Émile Guimet) entreprennent des voyages au Japon dans les années 1870 et 1880 et contribuent à la diffusion des œuvres japonaises en Europe, et plus particulièrement en France, tant et si bien que l'Exposition universelle de 1878 présente un bon nombre d'œuvres japonaises. » - Wiki
Les collections d’art d’Extrême-Orient d’Henri Cernuschi « banquier, économiste, journaliste et collectionneur d'art italien, naturalisé français le 29 janvier 1871 au lendemain de l'armistice de la guerre de 1870 ont été léguées à la ville de Paris et constituent le premier fonds du de même nom sis dans l’hôtel particulier du mécène inauguré en 1898.
Ex. d’objet de collection à l’aide, bien qu’abîmé hélas, d’un brasero survivant du désastre déjà évoqué avec explications façon musée à propos desquelles j’entends déjà les quolibets : « pourquoi se donner tant mal pour une bricole estimée par ex. ici, entre 35 et 45 000 JPY soit entre 270 et 350€ pour les mêmes dimensions d’objet. Le mien est réparé avec de l’or, soit dit pour faire référence à une discussion antérieure. Le pot de cuivre intérieur a en revanche été volé. Pourquoi le cuivre étamé qui ne vaut pas grand-chose et pas le bois laqué à l’or ? Mystère. En tout cas ça dévalorise l’objet, mais bon.
Émile Guimet est également « un industriel collectionneur » dont les collections asiatiques ont donné de même naissance au musée Guimet place d’Iéna - MNAAG - dont l’un des conservateurs a fait partie de la même promotion de boursiers du gouvernement français au Japon que moi. A l’époque seize boursiers en tout et pour tout, objets d’une sélection sur dossiers et d’avis des présidents d’université et autres directeurs de thèse, grosso modo un par discipline. Le collectionneur en question, une femme en fait, était spécialiste des arts asiatiques chinois, mais beaucoup de sinologues etc. ont demandé à aller au Japon, par un moment plus facile d’accès que la Chine.
Le musée Guimet semble avoir rouvert une école de thé dans son jardin de thé qui, la dernière fois que j’y suis allée, il n’y a pas si longtemps en fait, était dans un état déplorable et sentait même l’eau croupie ce qui avait fait l’objet d’une remarque de ma part au personnel à charge de la répercuter à qui de droit. Passons. Ci-après présentation à l’aide de ma propre vaisselle de thé ou plutôt de ce qui, sans grande valeur, a survécu à la razzia dont j’ai déjà fait état, ou acquis (cadeau) depuis, ainsi que notices façon musée qui feront sans doute dès lors rire, mais bon on se console comme on peut, des objets présents sur le cliché du Musée représentant le moment où à l’aide d’une louche en bambou le maître de thé s’apprête à puiser l’eau dans la bouilloire.
Bref ceci le contexte une fois posé j’en reviens à Proust (10/07/1871 ~ †18/11/1922). Mais pas tout de suite, vu que 1) l'introduction est assez longue comme ça, et 2) il faut que j'emmène ma maman faire les courses.
Rédigé par : Catherine JACOB | 07 août 2017 à 10:22
@ Catherine JACOB
"...d'une petite difficulté touchant la célèbre tasse de thé que j'ai pu participer à résoudre."
Je ne peux pas résister à une énigme intéressante : quel est le problème, la démarche et la solution ?
Rédigé par : Noblejoué | 06 août 2017 à 22:32
@Noblejoué | 06 août 2017 à 17:10
« Cherchant de quoi étayer cette intuition, j'ai, tout arrive, trouvé quelque chose »
J'ai parcouru avec intérêt cet article de Nathalie Mauriac-Dyer ayant pour thème la Poétique de la surprise : Aristote et Proust.
S'agissant d'Aristote on ne saurait être surpris de retrouver un renvoi au thaumazein fondateur par Aristote dans la Métaphysique : « c’est en s’étonnant (dia to thaumazein) que les hommes se sont mis à philosopher » (982a).
Dont le contexte est celui-ci :
« C'est, en effet, l'étonnement qui poussa, comme aujourd'hui, les premiers penseurs aux spéculations philosophiques. Au début, leur étonnement porta sur les difficultés qui se présentaient les premières à l'esprit ; puis, s'avançant ainsi peu à peu, ils étendirent leur exploration à des problèmes plus importants, tels que les phénomènes de la Lune, ceux du Soleil et des Étoiles, enfin la genèse de l'Univers. Or apercevoir une difficulté et s'étonner, c'est reconnaître sa propre ignorance (c'est pourquoi même l'amour des mythes est, en quelque manière, amour de la Sagesse, car le mythe est un assemblage de merveilleux). Ainsi donc, si ce fut bien pour échapper à l'ignorance que les premiers philosophes se livrèrent à la philosophie, c'est qu'évidemment ils poursuivaient le savoir en vue de la seule connaissance et non pour une fin utilitaire. »
La surprise : l'émotion délicieuse que procure le renversement des apparences chez le narrateur, Proust, et dans lequel Barthes voit même une érotique, vu qu'une inversion, ce qui le concernant va quelque part de soi, est présentée en effet par le biais d'un parcours littéraire intéressant, bien que fort scolaire.
J'ai jeté un œil sur la page ITEM de l'auteur où se trouve détaillé le comité éditorial des cahiers de brouillon de Marcel Proust à laquelle grâce au soutien du ministère de la Recherche (pour 2006-2008) et de l’Agence Nationale de la Recherche (pour 2009-2011) collaborent pas moins de six spécialistes japonais de Proust:
1. 吉川 一義(YOSHIKAWA Kazuyoshi、1948)Professeur émérite de l’Université de Kyoto
2. 和田章男(WADA Akio, 1954)Professeur, Université d’Osaka
3. 湯沢 英彦(YUZAWA Hidéhiko、1956)Professeur à l’Institut Méiji
4. 中野 知律(NAKANO Chié, 1959) Professeur et chercheur à l’Université Hitotsubashi
5. 黒川修司(KUROZAWA Shῡji) MC, Université St Thomas
6. 村上 祐二 (MURAKAMI Yῡji) MC, Université de Kyoto
Mais j'ai été assez surprise de ne trouver aucune mention du strasbourgeois Luc Fraisse dont les travaux (grand prix de l’Académie française 1991 et 2014) portent essentiellement sur l’œuvre de Marcel Proust à travers laquelle il élabore une théorie du processus de la création littéraire et qui, incidemment, me paraît avoir un petit air de Marcel Proust :
; 
Je possède une édition dédicacée de son ouvrage Proust et le japonisme offert en remerciement d'une petite difficulté touchant la célèbre tasse de thé que j'ai pu participer à résoudre.
Rédigé par : Catherine JACOB | 06 août 2017 à 21:16
@ duvent | 06 août 2017 à 10:33
@Noblejoué | 06 août 2017 à 17:10
Je pense que Catherine JACOB n’a pas besoin de chevaliers servants pour venir à son secours dans les petits échanges que je peux avoir avec elle et qui ne sont rien d’autre que de petites chamailleries sans importance. Elle se débrouille très bien toute seule et j’ajouterai, mieux que vous ne sauriez le faire.
Si cela peut vous rassurer je ne mets absolument pas en doute l'intelligence et la grande culture de cette contributrice.
Il m’arrive même parfois de lire certains de ses commentaires, peut-être pas dans le détail, peut-être pas jusqu’au bout, mais je m’y attarde toujours quelques instants, ce qui n’est pas le cas pour tous les intervenants de ce blog.
J’apprécie également sa grande courtoise qui nous change des certains contributeurs qui ne peuvent pas écrire trois lignes sans se répandre en vociférations.
Vous voilà donc rassurés j’espère !
Rédigé par : Achille | 06 août 2017 à 18:38
@ Achille
"...permettant de récupérer des infos sur n’importe quel sujet, de les remixer pour en faire un commentaire qui impressionne les petits camarades du blog."
Le problème est là : vous refusez d'admirer et plus généralement d'être surpris, des émotions qui ont un grand intérêt, tant pour comprendre quelque chose que pour accéder à un état de perception esthétique renouvelé, renaître par le renouvellement de son regard. Cherchant de quoi étayer cette intuition, j'ai, tout arrive, trouvé quelque chose :
http://www.item.ens.fr/index.php?id=75879
Pour une fois ce n'est pas Catherine JACOB qui fournit, mais comme c'est pour saluer ses qualités et parce que j'ai cru comprendre quelque chose de vous par sa discussion avec elle, vous lui en êtes quand même redevable.
Et moi à vous deux par vos échanges en ce qu'ils m'ont obligé à creuser un peu ce que j'avais pensé mais laissé de côté depuis... en fait, je ne sais pas, mais probablement trop longtemps.
Rédigé par : Noblejoué | 06 août 2017 à 17:10
@ Elusen
Merci pour ces informations et de mettre en gras ce qui pourrait être important et échapper à mon attention ! Cela m'est très utile bien que ma vue soit excellente...
@ Catherine JACOB
Merci des recherches et des informations que vous partagez avec nous, très intéressantes et qui compensent avantageusement ma paresse...
@ Achille
Il faut savoir reconnaître chez les autres des qualités absentes chez soi, car ce n'est pas un préjudice que de disposer du savoir d'un autre...
Rédigé par : duvent | 06 août 2017 à 10:33
Achille | 05 août 2017 à 20:06
« A vrai dire je ne peux vous comparer avec aucun des brillants élèves du lycée Papillon, vu qu’en 1936, les moteurs de recherche n’existaient pas encore et de ce fait les élèves ne pouvaient pas utiliser la banque de données quasiment infinie que constitue Internet permettant de récupérer des infos sur n’importe quel sujet, de les remixer pour en faire un commentaire qui impressionne les petits camarades du blog. »
Internet est l’un des outils de la modernité comme peut l’être aussi bien la calculette. Comme auparavant ont pu l’être et le sont encore le pinceau, le ciseau, la règle à calcul, l’almanach, le magazine, le livre, le dictionnaire, la lunette, le télescope, le microscope et d’une façon générale tout moyen d’observation ou de récupération d’infos.
L’important c’est le terreau sur lequel vient se déposer l’information, l’esprit qui en opère le traitement, met en forme l’observation, l’épaisseur des préjugés qui le recouvrent, ainsi que la manière dont il a été et/ou s’est formé.
Exemple :
Je pose comme préalable que la bêtise et l’ignorance sont deux choses bien distinctes.
Prenez deux élèves qui se heurtent lors d’un exercice de traduction à une même difficulté, ils ignorent le sens du même mot, clé pour la compréhension de la phrase. Mettez entre leurs mains la même édition d’un dictionnaire.
Ils l’ouvrent, recherchent l’info avec plus ou moins de rapidité, évidemment aucun des deux n’aura la rapidité d’un moteur de recherche qui ne bugue pas, trouvent la bonne page relativement rapidement lorsqu’ils sont au courant que le haut des pages des dictionnaires sert de répertoire alphabétique, puis la bonne colonne, puis le mot ayant motivé la recherche, ce avec une rapidité fonction de l’état de l’adaptation de la correction de leurs lunettes à leur vue effective lorsque celle-ci en requiert l’aide. Las, les propositions pour le sens de ce damné mot, s’étalent sur quatre colonnes. Que faire ?
C’est simple ! Il faut faire marcher ses neurones, sa sensibilité à la syntaxe de la phrase, au sens général du texte tel qu’apparu lors d’un premier déchiffrage rapide etc. autrement dit au contexte. A partir de là, trois possibilités s’offrent de nos jours aux deux malheureux :
1. Prendre un sens au hasard en priant pour que ce soit le bon et bidouiller la traduction pour que cela ait l’air de fonctionner, ce qui requiert déjà, n’en doutez pas, une certaine habilité. D’après une collègue enseignante d’allemand, les trois quarts des étudiants de licence sont concernés par cette première solution.
2. Respirer un bon coup et réfléchir. Ce qui représente un tout petit pourcentage du quart restant.
3. Demander à aller aux toilettes, sortir son iPhone de sa manche ou de son soutien-gorge, trouver la traduction du texte, essayer de retenir le passage problématique, ce qui requiert déjà la capacité à le situer dans le texte, puis revenir avec un air innocent.
Reste en lice l’élève qui bien que connaissant déjà le sens du mot, commet malgré tout trois contre-sens dans la phrase.
« Bon, pour les clés du camion, je ne peux rien pour vous. »
Oui, mais en même temps vous n’êtes pas Zézette.
Rédigé par : Catherine JACOB | 06 août 2017 à 08:26
@ Elusen | 05 août 2017 à 19:28
Faudrait penser à fermer vos balises avant l'envoyer votre commentaire. Vous avez pollué toute la page avec vos caractères gras (quand ce ne sont pas vos commentaires qui le sont)…
@ Catherine JACOB | 05 août 2017 à 17:29
A vrai dire je ne peux vous comparer avec aucun des brillants élèves du lycée Papillon, vu qu’en 1936, les moteurs de recherche n’existaient pas encore et de ce fait les élèves ne pouvaient pas utiliser la banque de données quasiment infinie que constitue Internet permettant de récupérer des infos sur n’importe quel sujet, de les remixer pour en faire un commentaire qui impressionne les petits camarades du blog.
Mais je dois reconnaître que vous feriez une excellente ministre de la Culture.
Si Emmanuel Macron ou Edouard Philippe lisent ce blog, il n’est pas impossible qu’ils soient tentés de vous contacter un jour.
Bon, pour les clés du camion, je ne peux rien pour vous.
Rédigé par : Achille | 05 août 2017 à 20:06
Effectivement, Sam Shepard lui aussi est décédé.
Et lui, il avait plus de talent !
Acteur, écrivain, scénariste, producteur : http://www.imdb.com/name/nm0001731/
Il avait joué dans un film que je trouve excellent, basé sur une histoire vraie : Thunderheart
Des meurtres sur un territoire amérindien où seul le FBI peut enquêter.
https://frama.link/us9zgQGK
Il a joué dans l'excellent : Mud, en 2012 : https://frama.link/FspvbNmB
Dans le très bon : Midnight Special https://frama.link/e1bWKqXt
Après, les goûts et les couleurs...
Rédigé par : Elusen | 05 août 2017 à 19:28
@ Catherine JACOB
"Mon parcours n’est pas celui de la bonne élève classique, plutôt celui de l’hurluberlue."
Il en résulte une plus grande probabilité de découvertes. Pasteur n'était pas médecin, René Girard de formation d'ethnologue et a longtemps résisté à ce qu'on l'appelle philosophe et ne parlons pas de Darwin.
Il en résulte une manière de se mettre à la place du profane qui le convie au savoir, à la réflexion et à l'amour de la vie.
Ces dons ainsi que la classe que vous montrez face à un provocateur ainsi que la manière dont vous vous racontez sont un enchantement.
Rédigé par : Noblejoué | 05 août 2017 à 19:16
@ Achille | 05 août 2017 à 09:41
"Et moi qui pensais que vous aviez fait le lycée Papillon !"
J’ai été étonnée d’apprendre qu’il a bien existé un lycée Papillon.
L’École française d’Istanbul, ou le lycée « Papillon »…
Au départ, les cours étaient dispensés à une dizaine d’élèves par des professeurs bénévoles qui travaillaient au lycée Galatasaray ou dans les lycées congréganistes, et par des pères capucins, dans les salles du séminaire capucin, mais aussi dans des salles du Consulat de France à Taksim, ou chez des particuliers. Cette dispersion des locaux lui aurait valu le surnom d’école « Papillon » que de nombreux anciens élèves utilisent encore. Selon une autre interprétation, Papillon est le nom d’un des fondateurs de l’école après la guerre. Ce surnom renvoie enfin au titre d’une chanson célèbre de 1936 (« Au Lycée Papillon », par Georgius) dans laquelle un professeur interroge les cancres de la classe. Le nom officiel de l’établissement à cette époque est cependant « École française d’Istanbul ».
S’agissant de la chanson de Georgius, quel élève pensiez-vous que j’eusse pu être ?
1. L'élève Labélure ? premier en histoir' de France ?
2. L'élève Peaudarent ? qui connaît l'histoir' naturelle ?
3. L'élève Isaac ? qui en arithmétique est admirable ?
4. L'élève Trouffigne ? unique en géographie ?
5. L'élève Legateux ? le meilleur en anatomie ?
6. Ou encore l'élève Cancrelas qui en philosophie [...] n'sait rien par cœur. [Mais] comm' plus tard il veut dev'nir ministre, moins il s'ra calé, plus il aura d'valeur.
Bon. Alors voilà, je voudrais dire à Zézette qu'elle aille directement chez René parce que comme j'ai paumé les clés du camion, on va être emmerdés pour lui livrer l'armoire.
Rédigé par : Catherine JACOB | 05 août 2017 à 17:29
Dans l'euphorie funèbre nationale on a oublié Sam Shepard.
Un Américain qui lui, aura été célébré dans le monde entier.
Il a écrit deux scénarios, Paris Texas et Zabriskie Point, deux films nuls certes, mais il aura eu le talent de décrire la solitude de l'américain moyen, la nullité de leur vies.
Déjà le peintre Edward Hopper et Louis-Ferdinand Céline avaient représenté dans leurs œuvres cette infinie tristesse de la middle class américaine. Curieusement, l'un et l'autre sont nés et morts à quelques années près (génération 1890-1967).
Rédigé par : Savonarole | 05 août 2017 à 11:56
@ Lucile
@ fugace
Merci pour votre pensée.
Rédigé par : Michelle D-LEROY | 05 août 2017 à 11:49
@ Catherine JACOB | 05 août 2017 à 09:07
Et moi qui pensais que vous aviez fait le lycée Papillon !
https://www.youtube.com/watch?v=R1c6Fu-Wj8M
Rédigé par : Achille | 05 août 2017 à 09:41
Précision à Catherine JACOB | 5 août 2017 09:07:53
Hurluberlu : « De l’ancien français hurelu (« ébouriffé ») » et c’était le cas, vu que j’ai ce qu’on appelle un « épi » rebelle dans les cheveux et qu’un jour où j’ai été interrogée sur une récitation que je n’avais pas apprise, je ne me suis pas démontée et j’en ai improvisé une après avoir passé la main dans mes cheveux ce qui a eu pour effet de redresser l’épi, à l’hilarité générale.
Mais bon, je n’ai tout de même jamais rien eu du Struwwelpeter, héros d’une collection de récits cruels dont les héros sont des enfants désobéissants.
et de berlu (« qui a la berlue, qui est excentrique ou peut-être de l’anglais hurly-burly : turbulent »).
Je n’ai ni eu, ni n'ai en rien la berlue, mais en revanche, c’est juste que j’agis fréquemment contrairement aux habitudes reçues ou comme me l’a dit un jour Philippe Lacoue-Labarthe, je pense à l’envers, mais ce qui fait que je trouve souvent la solution quand la méthode classique n’aboutit à rien.
Rédigé par : Catherine JACOB | 05 août 2017 à 09:37
@ Savonarole | 04 août 2017 à 17:00
« Vous avez fait l'École nationale des chartes ? »
Ce n’est pas le seul établissement où l’on acquiert des compétences en matière de recherche et d’approche réflexive.
Mais j’ai eu une condisciple qui a fait sa prépa à Henri IV puis a intégré L’École nationale des chartes qui est spécialisée dans la formation aux sciences fondamentales de l’Histoire.
Comme je pense l’avoir déjà dit, ma discipline initiale n’est pas l’Histoire et mon parcours n’est pas celui de la bonne élève classique, plutôt celui de l’hurluberlue.
Mais ma mère me dit que déjà en 5ème (où j’avais un an d’avance, presque deux en fait, vu que je suis d’avril) on lui avait déjà prédit que je ferais de la recherche. D’où, sous les auspices de cette prédiction, j’ai eu pendant un moment toute liberté de faire ou de ne pas faire mes devoirs, vu que l'esprit était en marche qui ne fonctionnait pas comme tout le monde. Comme quoi, il faut faire attention à ce qu’on dit aux parents. Mais bon.
Rédigé par : Catherine JACOB | 05 août 2017 à 09:07
@ Michelle D-LEROY | 04 août 2017 à 16:27
Pour mesurer l'immense intensité de cette douleur particulière, il faut sans aucun doute l'avoir vécue.
Comme mes parents pour l'une de leurs filles de 12 ans, atteinte d'une méningite foudroyante. Le médecin harassé par une journée surchargée, ne mesura pas l'urgence et reporta sa visite de tard dans la nuit à tôt le matin. Ces quelques heures durèrent une éternité, et cette éternité une vie pour mes parents.
Pour vous, en réussissant à en parler ici et c'est un autre pas dans la bonne direction, sur le long chemin nouveau que le destin vous contraint d'emprunter, pour continuer à avancer.
"La nuit n’est jamais complète.
Il y a toujours, puisque je le dis,
Puisque je l’affirme,
Au bout du chagrin
Une fenêtre ouverte,
Une fenêtre éclairée..."
Paul Eluard avait aussi emprunté son chemin imposé.
A l'occasion de chacun de vos commentaires à venir et que je lirai ici, une pensée bienveillante s'établira en lien avec mon propre vécu.
Sincères condoléances.
Rédigé par : fugace | 05 août 2017 à 02:54
Pauvres Claude Rich et Max Gallo, ils ont eu droit à une oraison funèbre en règle de Savonarole dont les sonneries aux morts sans concession font l’effet d’un pet lors d’un discours inaugural.
Il est vrai que les mérites d’une personne ne sont vraiment reconnus que lorsqu’elle nous a quittés. C'est sans doute les effets d’une bonne éducation chrétienne qui nous poussent à absoudre les petits défauts de gens qui nous ont tant agacés de leur vivant.
Je redoute les prochaines disparitions de personnalités célèbres qui ne manqueront pas de se produire dans les prochains mois. Je pense notamment à des journalistes, politiques et stars du show-biz ou du cinéma qui nous ont pris la tête pendant une quarantaine d’années.
Mais là où ils seront, plus rien ne pourra les atteindre… enfin je suppose.
Ceci étant, Claude Rich et Max Gallo, j'aimais bien, n'en déplaise à notre Laurent Baffie du blog.
Rédigé par : Achille | 04 août 2017 à 21:14
"Pour nous tous, parasites de leur gloire et de leur forte identité au sein d'une condition humaine dont ils avaient été des héros et qui ne nous a pas encore effacés."
Les gens ne peuvent pas être les parasites d'une gloire qu'ils donnent aux acteurs.
Enfin, l'enthousiasme et l'amour, les deux étant liés mais est-il vrai que ce qui ressemble à de l'amour est toujours de l'amour ? Quoi qu'il en soit, les affects peuvent affecter la logique.
L'enthousiasme funèbre console certains. Pas moi. La mort est infecte, particulièrement des êtres aimés. N'attendons pas que les gens soient cadavre pour les apprécier et le leur dire. Trouvons d'autres occasions que l'enterrement pour nous retrouver. N'oublions pas les oeuvres des morts, pour les célébrer et célébrer la vie.
Pourquoi, si on s'en rappelle, ne pas dire à l'occasion où on est concerné, merci à la personne ayant inventé, écrit, créé, sauvé ou accompli quelque chose ? Quand on l'ignore ou que c'est collectif, merci aux ancêtres.
Mais si je peux éviter de tourner autour d'une fosse, réelle ou médiatique, et les foules, je ne m'en prive pas, sauf rediffusion de films qui pourraient éventuellement m'intéresser. C'est d'ailleurs pareil pour la mort des écrivains : y aura-t-il réédition ? En somme, dans le naufrage de la mort, on récupère ce qu'on peut de l'épave.
La mort de René Girard m'a fait un coup.
Mais pas tellement par rapport au fait que nous ne soyons jamais que des êtres en instance de néant.
Qui dans la salle d'attente se divertissent par la mort des autres, conjurant obscurément leurs divisions et leur ennui sans compter la peur de bientôt y passer.
Cependant, la mort est de moins en moins acceptée dans notre société, ce qui est bon signe.
Moins qu'on mette handicapés et personnes âgées de côté.
Parce que les gens qui refusent mort et souffrance sans oser le penser et pourquoi pas le dire, le font payer à ceux qui peuvent le leur évoquer. Toujours s'en prendre aux symboles, aux mots, et non aux choses ou aux maux-malheurs ! C'est confusion mentale et lâcheté, humain, trop humain.
Le plus grand compliment qu'on puisse faire à quelqu'un est de le dire, dans son enthousiasme, divin.
L'autre apparaît ainsi aube dans notre nuit.
Rédigé par : Noblejoué | 04 août 2017 à 20:51
@ Savonarole | 04 août 2017 à 16:22
Sexe ou pas sexe, qui d’autre que Claude Rich pouvait célébrer avec autant de conviction l’anti-accord absolu !
Rien que pour cette réplique il mérite d'entrer au Panthéon des grands artistes.
Mais qu'est-ce que j'essaie de vous faire comprendre !
https://www.youtube.com/watch?v=vExlVhFMOPM
Rédigé par : Tipaza | 04 août 2017 à 18:41
@ Michelle D-LEROY | 04 août 2017 à 16:27
Je m'étonnais de votre silence, c'est toujours un plaisir de vous lire et je pense que je n'étais pas la seule à chercher votre contribution sur le blog, toujours simple, développée sans ostentation, mais en profondeur et juste. Et ce soir, votre petite musique est revenue, mais avec tellement de chagrin derrière les mots malgré votre discrétion habituelle, que je ne sais pas quoi vous dire. Merci de nous prouver votre confiance en partageant cette nouvelle avec nous. Je pense très fort à vous, même si je ne vous connais que par l'intermédiaire du blog. Très sincèrement.
Rédigé par : Lucile | 04 août 2017 à 18:13
@ Savonarole | 04 août 2017 à 16:52
N'insultez pas Félix Potin ce fut notre première supérette ! Bien avant les super ou hypermarchés.
Les autres c'est une question de point de vue.
Mais quand on honore Jeanne Moreau on peut se permettre d'honorer aussi Gallo et Troyat.
D'autant plus que lorsqu'on a connu l'époque de Danielle Darrieux, toujours en vie, et Michèle Morgan, Jeanne Moreau faisait plutôt midinette.
Paix à son âme quand même.
Rédigé par : Claude Luçon | 04 août 2017 à 17:26
@Michelle D-LEROY
Très touchée de vous relire.
Rédigé par : calamity jane | 04 août 2017 à 17:24
@Marc GHINSBERG
Ne m'en veuillez pas... je n'ai pas pu retenir mon éclat de rire
après avoir lu votre magnifique phrase à l'adresse de Monsieur Bilger concernant le "joli occis mort"...
Rédigé par : calamity jane | 04 août 2017 à 17:00
@Catherine JACOB | 04 août 2017 à 15:53
Quel tourbillon de culture ! Magnifique.
Vous avez fait l'École nationale des chartes ?
Rédigé par : Savonarole | 04 août 2017 à 17:00
@ Claude Luçon de 15h30
"Philippe oublie Max Gallo, il valait pourtant bien les trois autres. Moins visible il enchantait quand même nos heures de lecture."
Max Gallo, trente livres de trop.
À travailler sur fiches depuis son duplex de la Place du Panthéon, il s'y est vu déjà à côté de Jean Moulin. Juste la place à traverser.
Gallo, c'est comme Henri Troyat et sa Russie, un ennui pour l'éternité, le cauchemar France Loisirs.
Le Félix Potin de la littérature.
Rédigé par : Savonarole | 04 août 2017 à 16:52
Étrange titre en vérité...
Une consolation, celle de Marcia (Sénèque) ne la lisez pas, vous qui passez, elle vous fera vaciller, et alors vous plierez comme la tige d'un bouton d'or sous le poids de la fin et du rien qui pourrait aussi bien être une luciole...
Rédigé par : duvent | 04 août 2017 à 16:49