J'ai ce projet dans la tête depuis longtemps.
Depuis que la parole me passionne et que je l'estime dénaturée par une multitude d'exercices et de compétitions conventionnels. L'actualité sert mon propos puisqu'une double page du Figaro, "l'éloquence comme le retour de l'arme oratoire", avec des références à la rhétorique et à un art artificiel de la parole, évoque le contraire de mon projet, qui sera totalement original par rapport à l'ordinaire des joutes universitaires, judiciaires et politiques et de la multitude des concours classiques.
Le thème, je le garantis, n'aura rien de commun avec la sophistication, l'incongruité, les paradoxes, le faux esprit français qui généralement sévissent et confondent la parole avec un divertissement de salon.
Ce concours, réalisé le samedi 2 juin 2018 dans un lieu à déterminer, sera ouvert à tous, célèbres ou anonymes, professionnels ou non, de quelque endroit qu'ils viennent, de quelque origine qu'ils soient, pour tous âges. L'inscription sera gratuite et le lauréat récompensé.
Le jury sera prestigieux. C'est lui qui choisira et proposera le sujet unique pour tous les participants présents au matin de la journée décisive.
L'épreuve ne visera pas à distinguer la meilleure technique, la rhétorique la plus affinée, la posture la plus travaillée mais à couronner l'aptitude à l'oralité, une coulée de vie, un élan d'intelligence, de liberté et d'improvisation. Moins l'imparfait du subjonctif que la vigueur du souffle.
Tous les candidats seront à égalité. Chacun aura une demi-heure pour structurer mentalement son intervention avec interdiction de tout support, et disposera de dix minutes, délai strictement respecté, pour convaincre, séduire, plaire et gagner à l'issue de la journée après une délibération du jury qui ne sera pas de pure forme.
Les modalités que je viens de décrire contraindront à sortir de soi la parole, la liberté, l'intelligence et l'argumentation nues : l'essence même du talent et du discours.
Les candidatures seront transmises à cette adresse : [email protected]
J'ai publié ce billet le 5 janvier 2018.
Si je décide à nouveau de le faire connaître pour un concours programmé le 2 juin, cela tient au fait que la démarche que je propose m'apparaît plus que jamais nécessaire face à une conception rhétoricienne et professionnelle de la parole. Alors que je rêve d'une heureuse banalisation, d'un bienfaisant amateurisme de celle-ci. En quelque sorte un verbe pour tous et pour tous les talents, les plus inconscients d'eux-mêmes étant les meilleurs.
Depuis le 5 janvier, nous avons reçu un certain nombre de candidatures et le caractère libre, ouvert et gratuit de mon entreprise appelée à durer une journée ne sera pas contredit par une présélection évidemment nécessaire et rapide qui se déroulera au 10 rue des Pyramides à Paris dans le 1er arrondissement le 28 mars à 11 heures. On aura le droit de considérer que les absents ne maintiennent pas leur candidature.
@ Savonarole | 15 février 2018 à 23:01
Ben moi aussi je suis tenté. Avec mon humour qui fait grimper aux rideaux les deux ou trois collets montés de ce blog, je pense que je pourrais avoir mes chances ! 😜
Rédigé par : Achille | 16 février 2018 à 10:09
Je me suis inscrit, ça va chier !
D'abord quel que soit le sujet imposé je causerai de ce qu'est-ce que je veux dire.
Les cadors érigés en juges vont frétiller du croupion quand il m’entendront.
C'est que moi je sais causer.
Entendra-t-on la voix d'un homme en colère, ou faudra-t-il susurrer avec talent des lieux communs ?
Ils vont en baver les juges...Soudain ils vont entendre la colère ! Notion disparue...
Signé Gérard Depardieu
Rédigé par : Savonarole | 15 février 2018 à 23:01
Si je me fie aux critères retenus pour désigner le vainqueur du concours de la parole de juin prochain, le vainqueur sera forcément un bateleur de foire, un humoriste de France Inter, un avocat pénaliste particulièrement retors ou un(e) politicien(ne) un peu déjanté(e).
Je pense que d’ores et déjà on peut déclarer hors concours J-L Mélenchon, Sophia Aram, Éric Dupond-Moretti et Nadine Morano qui ont toutes les qualités requises pour décrocher la timbale.
Rédigé par : Achille | 15 février 2018 à 17:33
@ Robert Marchenoir | 14 février 2018 à 17:00
« ...comme s'il était évident que n'importe quel événément, en France, se déroulait par défaut à Paris. »
Aucune nouveauté dans cette vision de la France, déjà François Villon l’exprimait ainsi dans sa Ballade des femmes de Paris et c’était… il y a prescription maintenant !
Ballade des femmes de Paris
Quoiqu'on tient belles langagères
Florentines, Vénitiennes,
Assez pour être messagères,
Et mêmement les anciennes,
Mais soient Lombardes, Romaines.
Genevoises, à mes périls,
Pimontoises, savoisiennes,
Il n'est bon bec que de Paris.
De beau parler tiennent chaïères,
Ce dit-on, les Napolitaines,
Et sont très bonnes caquetières
Allemandes et Prussiennes ;
Soient Grecques, Egyptiennes,
De Hongrie ou d'autres pays,
Espagnoles ou Catelennes,
Il n'est bon bec que de Paris.
Etc.
Rédigé par : Tipaza | 15 février 2018 à 07:21
Moi, Francis S., de bleu et rouge à senestre de mon rabat, donc homme d'honneur et de mérite, m'inscris derechef.
Et s'il faut broder sur "Au palais on n'a que vingt-quatre heures pour maudire ses juges" je ne vous prends pas en traître, j'ai l'éthique, le meilleur serai.
Rédigé par : sbriglia | 15 février 2018 à 07:12
"Le thème, je le garantis, n'aura rien de commun avec la sophistication, l'incongruité, les paradoxes, le faux esprit français qui généralement sévissent et confondent la parole avec un divertissement de salon."
Excellent, excellent.
Pinaillons deux secondes, très loin de la "coulée de vie" et de la "vigueur du souffle" : "Une pré-sélection qui se déroulera au 10 rue des Pyramides dans le 1er arrondissement"... de Paris, je vous prie.
Je suis frappé par la constance avec laquelle les patrons d'émission de Radio Courtoisie, organe pourtant voué à la défense de la "France profonde" voire de la "ruralité" (en charabia dans le texte), balancent leurs rendez-vous à l'antenne comme s'il était évident que n'importe quel événément, en France, se déroulait par défaut à Paris. Ce en quoi ils ne diffèrent nullement des fameux "médias du Système", qu'ils passent leur temps à dénigrer.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 14 février 2018 à 17:00
Une présélection à 11h ? Le nombre de candidats ? Quand on voit la foule de prétendants pour les télécrochets, l'entreprise me semble bizarre, sans une sélection pyramidale dont la base serait scolaire et/ou associative comment faire ?
Notre hôte semble enthousiaste devant un projet qui ne réunirait que ceux qui auront la possibilité matérielle d'y participer.
Après, comme dirait W. Churchill, "le pessimiste voit l'obstacle dans chaque opportunité, l'optimiste voit l'opportunité dans chaque obstacle".
Finalement M. Bilger vous êtes un éternel optimiste malgré vos questions et interrogations parfois déprimantes sur nous-mêmes.
Je suis toujours aussi nul depuis mon post, pourtant j'admire ceux qui arrivent à canaliser et organiser en direct le flot de leurs idées, m'étant rendu compte que la simplicité en la matière est une arme redoutable. La parole objet de tous les désirs, sans doute le plus frustrant des objets pour vous faire entendre, surtout quand on maîtrise mal sa conduite.
Rédigé par : Giuseppe | 14 février 2018 à 14:35
@ Exilé | 08 janvier 2018 à 11:37
Au fond, on peut considérer qu'ici il y a un perpétuel concours sans règles à plusieurs niveaux, faire passer ses connaissances ou idées, apprendre, avoir le dernier mot, être populaire... Ce peut être à visée surtout interne, comment est-on vu ici, ou externe, espérer être lu dehors.
Mais ce n'est pas une raison pour qu'on se note, quand même.
Ou ce peut être un espace amical, sans autre enjeu que le partage, ou ce peut être un espace expérimental, par exemple pour s’entraîner à débattre... Sans compter que tout cela peut se rencontrer en proportion diverse et évoluer pour chacun.
C'est un espace où existe un minimum de règles, par conséquent propices au maximum de liberté, de stabilité et d'évolution.
Comme, vous le disiez, la Grande-Bretagne.
Rédigé par : Noblejoué | 11 janvier 2018 à 23:43
@ Achille | 09 janvier 2018 à 19:51
"Ah vous faisiez donc du second degré ?"
Pas du tout. Toujours cette obsession française du second degré... Il suffit de lire ses commentaires et les miens pour comprendre que, malgré notre opposition de façade, nous nous rejoignons sur le fond. Ce n'est pas une question de "degré". C'est une question de sens.
"On n’était pas vraiment habitué."
Faux encore. Si par second degré vous entendez ironie, je passe mon temps à en faire. Vous en voyez quand il n'y en a pas, et vous ne la voyez pas quand il y en a.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 10 janvier 2018 à 10:44
@ Robert Marchenoir | 09 janvier 2018 à 17:54
Ah vous faisiez donc du second degré ? On n’était pas vraiment habitué. D’ailleurs, Sergio Carioca lui-même s’y est laissé prendre vu sa réponse dans laquelle il dit qu’il diverge de votre point de vue.
Ceci étant, je suis rassuré car lorsque je suis d’accord avec vous (ce qui arrive très rarement) je me dis que j’ai dû me planter quelque part.
Rédigé par : Achille | 09 janvier 2018 à 19:51
@ Achille | 09 janvier 2018 à 09:53"@ Sergio Carioca | 08 janvier 2018 à 13:11
Une fois n’est pas coutume, je serais plutôt d’accord avec Marchenoir."
Si ça ne vous dérange pas, je serais, pour ma part, plutôt d'accord avec Sergio Carioca... en fait, nous disons la même chose, l'un et l'autre, si vous regardez bien.
Et ça m'étonnerait beaucoup que Philippe Bilger décerne, à Christiane Taubira, autre chose qu'un certificat de participation, tamponné de tous les côtés, avec des sceaux à la cire si ça lui chante, "pour faire valoir en tant que de besoin, auprès des autorités civiles et militaires". Bien que je ne puisse naturellement pas m'exprimer à sa place.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 09 janvier 2018 à 17:54
@ Sergio Carioca | 08 janvier 2018 à 13:11
Une fois n’est pas coutume, je serais plutôt d’accord avec Marchenoir. D’autant que les défauts que vous reprochez à Christiane Taubira sont justement les qualités que compte mettre en exergue Philippe Bilger dans son concours de la parole.
Je crains que votre aversion pour l’ancienne garde des Sceaux n’altère un peu votre jugement. Mais on ne peut pas plaire à tout le monde, surtout en politique. 😊
Rédigé par : Achille | 09 janvier 2018 à 09:53
"Il est adorable ce Monsieur. Je l'ai écouté jusqu'à la fin.
Si Patrick Modiano fait partie du jury alors tous les candidats sortiront avec le premier prix.
Rédigé par : Ellen | 08 janvier 2018 à 00:10"
Si j'étais un écrivain, je me sentirais humilié d'être "un adorable monsieur"...
Et si j'étais membre d'un jury rendant tous les candidats lauréats, je me sentirais parfaitement inutile...
Mais je ne suis ni l'un ni l'autre. Néanmoins, et puisqu'il s'agit d'un concours de la parole je trouve excellent et convenable de prendre pour en juger une personne qui use de la parole avec brio (qui en a donc dépassé les difficultés et les écueils...), ce qui n'est pas le cas de M. Modiano qui pourrait excessivement facilement me faire sortir des gonds.
Rédigé par : duvent | 08 janvier 2018 à 14:14
@ Robert Marchenoir
"Oui, bien sûr, mais reconnaissons que dans ce genre-là, elle (Dame Taubira) a un redoutable talent. Personnellement, j'attendais ses tweets avec gourmandise... tant que nous fûmes contraints de la supporter, les sommets atteints en la matière furent assez plaisants."
Là je diverge, considérant que ce n'est pas un talent.
Si ce n'est celui de faussaire de l'éloquence et d'ampoulitude du style.
C'est (cela s'impose) un "fake talent", de la poudre au yeux.
Je la considère comme la Furieuse Ridicule.
Rédigé par : Sergio Carioca | 08 janvier 2018 à 13:11
@ sbriglia
"Un concours sans règles est un peu comme une démocratie sans Constitution..."
Je vous rappelle que cela fonctionne très bien en Grande-Bretagne...
Contrairement à la France où la démocratie n'est qu'une caricature grotesque et la Constitution, tordue dans tous les sens, qu'un chiffon de papier raturé et surchargé au gré des convenances du temps.
Rédigé par : Exilé | 08 janvier 2018 à 11:37
@ Sergio Carioca | 07 janvier 2018 à 22:41
Oui, bien sûr, mais reconnaissons que dans ce genre-là, elle a un redoutable talent. Personnellement, j'attendais ses tweets avec gourmandise. Bon, on ne va pas sacrifier la sécurité du pays pour un concours de cuistrerie, mais tant que nous fûmes contraints de la supporter, les sommets atteints en la matière furent assez plaisants.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 08 janvier 2018 à 11:02
@Tipaza | 07 janvier 2018 à 17:25
"De la distance qu’il y a entre le génie de l’écrit et la difficulté de l’oral. Vous avez le droit de zapper après 3 minutes !"
"Patrick Modiano fera partie du jury ?"
https://www.youtube.com/watch?v=pf1dSJ4JFco
Il est adorable ce Monsieur. Je l'ai écouté jusqu'à la fin.
Si Patrick Modiano fait partie du jury alors tous les candidats sortiront avec le premier prix.
Rédigé par : Ellen | 08 janvier 2018 à 00:10
@ Achille
"Christiane Taubira était plutôt douée en matière d’improvisation. Ses envolées lyriques lui ont valu d’être applaudie assez souvent à l’Assemblée nationale (surtout par le côté gauche de l’hémicycle, bien sûr)."
Tout le monde la porte aux nues pour sa prétendue éloquence. Eloquente ? Eloquente ? Est-ce qu'elle a une tête d'éloquente ?!
Elle n'est pas éloquente, elle est verbeuse, échauffée, elle monte exponentiellement en température, elle s'énerve, elle s'écoute, et s'écoute avec frénésie, se répète et s’écoute.
Le secret de cette prétendue éloquence c'est l'agglomération de mots ou segments de phrases synonymes, une addition sans âme et inutile, superflue, enflée, emphatique, ampoulée autant que pléonastique, redondante, répétitive, superfétatoire (je peux le faire aussi, hein ?) de mots, rien que des mots synonymes ou à peu près et des décibels croissants mais creux dont la seule fonction est le remplissage de l'espace sonore, l'illusion de discours.
Pfff ! Baudruche. Arnaque, du vent.
Rédigé par : Sergio Carioca | 07 janvier 2018 à 22:41
Que dire à un mourant ou à un père qui vient de perdre son fils ?
Il y a des moments où l'on doit non seulement savoir être éloquent, mais où on a pour devoir de l'être.
Alors, ce concours a au moins une raison d'être.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 07 janvier 2018 à 21:36
"Enfin un véritable concours de la parole en 2018 !"
M'est avis que vous êtes carbonisé auprès du Barreau de Paris et de sa conférence du stage centenaire...
Qu'en pense JYLB, votre meilleur ami ?
Bonne et heureuse année à vous, à Pascale et à tous les intervenants.
PS : un concours sans règles est un peu comme une démocratie sans Constitution... Encore un effort cher Philippe ou vous allez au casse-pipe.
L'ancien secrétaire de service.
Rédigé par : sbriglia, sceptique | 07 janvier 2018 à 21:25
Une question indiscrète, bien qu’il y n’ait pas de questions indiscrètes, il n’y a que les réponses qui le soient.
Est-ce que Patrick Modiano fera partie du jury ?
https://www.youtube.com/watch?v=pf1dSJ4JFco
De la distance qu’il y a entre le génie de l’écrit et la difficulté de l’oral.
Vous avez le droit de zapper après 3 minutes !
Rédigé par : Tipaza | 07 janvier 2018 à 17:25
Il faut embaucher l'anonyme Achille qui voudrait qu'un type voulant tringler une femme derrière une meule de foin s'affronte oralement avec elle dans un concours de la parole...
Le soutien de l'"incube (justement ainsi nommé par Cannari j.) sycophante Savonarole" est le premier trépassé de l'ère E. Macron, qu'il soutient.
Allé, salut les vioques de soixante-huit ! Bon vent...
Rédigé par : calamity jane | 07 janvier 2018 à 17:14
En même temps d'ici le 2 juin on a le temps de s'exercer avec des cailloux dans la bouche ou un crayon entre les dents, et de répéter à haute (et intelligible (!)) voix, "un chasseur sachant chasser doit savoir chasser sans son chien" ;)
Top départ !
Rédigé par : breizmabro | 07 janvier 2018 à 16:49
@ Ellen
Vous voulez dire certains penseurs peuvent être de très bons écrivains mais de mauvais orateurs ?
Cela peut effectivement arriver.
Par ailleurs un penseur peut très bien avoir un éclair de génie fulgurant et éprouver des difficultés à trouver les mots pour en mettre rapidement le contenu en forme avant de le transmettre.
De plus les personnes habituées à cogiter ont probablement plus tendance à vivre dans leur univers intérieur en faisant abstraction du monde qui les entoure, y compris dans le domaine social, en évitant de communiquer, du moins à tort et à travers.
Il est possible de rencontrer des gens brillants, à la fois intelligents et bons orateurs - et le monde de la politique nous en donne quelques exemples pas toujours très flatteurs - mais leur forme d'intelligence n'est-elle pas, trop souvent, que superficielle ?
Rédigé par : Exilé | 07 janvier 2018 à 16:11
Lorsque j'étais enfant, dans certains collèges, il y avait le prix d'éloquence qui était, en général, remporté par un élève inattendu, de la troisième à la philo/math élém/sciences ex. Mais il y avait aussi de franches parties de rigolade et c'est pourquoi, en aucun cas, je ne voudrais participer, sauf si le sujet était : "Tout ver est-il en quête de fruit ?" ou "Que vous inspire la sexualité d'Henriette d'Angleterre ?", car, jusqu'à présent, on n'avait entendu parler que de sa mort.
@ Catherine JACOB
Votre question est épineuse, pourquoi ? Comment sortir de cette inéquation ? Bien sûr, il y a l'écriture inclusive, mais qui ne résout pas la question de la première place. Pour les portes, on sait, une coutume aussi vieille qu'inadaptée fait passer les femmes d'abord, sauf au restaurant, mais pour des raisons disparues ; à l'Assemblée nationale, la chose pourrait se justifier. Un restant de courtoisie ? Voyons, pas de gros mot harcelant.
On peut proposer d'affubler tout le monde du terme : Maodnasmie
car le M est en tête dans les deux cas, après, on s'en tamponne le coquillard, hors la première place, rien ne vaut.
Cela dit, bonne chance aux êtres humains participant.
Rédigé par : genau | 07 janvier 2018 à 16:07
Bonjour Philippe,
Bonjour Patrice Charoulet,
Vous écrivez :
"Enfin, un milliard de sujets étant possibles, il faudrait un sacré toupet ou une belle inconscience pour aller à Paris le 2 juin prochain, en se disant :
« Je suis très fort à l'oral et je peux excellemment parler sur tout sujet en dix minutes. »" (P.Ch)
Je suis assez conscient de mon inculture pour parler de tout sans rien connaître :-)
Rédigé par : Jérôme | 07 janvier 2018 à 15:13
Les concours, pour piano, accordéon de concert ou violon, etc. sont des exercices de haute voltige, il faut être jeune et entraîné comme un professionnel du sport.
Pour ce que j'ai eu à connaître près de moi c'est une préparation de fer, avec plages de récupération, tout dans l'effort. Si vous n'êtes pas un sportif de haut niveau abstenez-vous.
Etre compétiteur c'est la jeunesse qui va avec, "moins l'imparfait du subjonctif que la vigueur du souffle", voyons ce qu'il en sortira.
"Le vol du bourdon" c'est moins de trois minutes pour être en apesanteur...
Rédigé par : Giuseppe | 07 janvier 2018 à 14:57
Juger de la bonne parole d'autrui en laissant à chacun trente minutes de préparation, ne serait-ce pas un peu comme mesurer l'intelligence dans les mêmes conditions ? Une parole sincère et libre n'est-elle pas une parole spontanée ?
Rédigé par : Herman Kerhost | 07 janvier 2018 à 14:56
Encore un mot (les paroles en sont faites n'est-ce pas ?), un mot parasite et que l'on risque d'entendre à foison ânonné par les affligés gogos du langage, un anglicisme utilisé comme le plus souvent par ceux qui ne connaissent bien ni l'anglais ni le français, mimétisme sot, vertige trompeur du faux ami, désir de faire "style-genre", et j'ajouterais volontiers l'obligatoire "voilà !" voire un "quoi !".
Ah oui, quel mot ?
Dévasté.
Ah machin est mort, je suis dévasté.
Psittacisme approximatif et faux de "devastated".
Si Gengis Khan a pu laisser derrière ses hordes des pays dévastés (ravagés), devastated se dit en français autrement, c'est ainsi : anéanti, accablé, effondré, par exemple.
Mais le frimeur dans le moule se répand en dévastation intime.
Rédigé par : Sergio Carioca | 07 janvier 2018 à 14:54
@ Robert Marchenoir | 07 janvier 2018 à 10:42
Bob - je me permets - excellent !
Auriez-vous l'oreille absolue ? Et là je suis en désaccord avec Jean-François Zygel, lequel a dit que cela n'existait pas, il faut juste en faire une définition préalable.
Rédigé par : Giuseppe | 07 janvier 2018 à 14:24
@ vamonos
À mon avis, s'il y a trop de candidats, il faudra d'abord procéder à des éliminatoires qui seront déjà passionnants et pourraient être relayés sur la chaîne YouTube de Philippe.
S'il reste six candidats qui ont 12 minutes chacun pour parler (le temps des présentations et de la mise en place), ça pourrait marcher. Je ne vois pas pourquoi ils essayeraient de tricher en attendant leur tour. Je pense qu'ils auront à cœur de jouer le jeu. Ils peuvent patienter dans une pièce isolée en lisant ou en écoutant de la musique. Du reste, ce n'est pas toujours trop bon pour le candidat de connaître le sujet très à l'avance, l'inspiration se perd et ça se sent tout de suite. Si c'est pour réciter un texte tout préparé, autant donner une feuille polycopiée aux membres du jury.
@ Achille
À vrai dire je préfère rester une blogueuse anonyme. Vient un temps où l'on doit prendre sa retraite. Mais l'idée m'a enchantée.
Rédigé par : Lucile | 07 janvier 2018 à 13:37
D'un point de vue logistique, si tout le monde reçoit le même sujet et ne dispose que d'une demi-heure pour préparer l'intervention, alors nécessairement, tout le monde va parler en même temps.
Si le sujet est distribué au candidat trente minutes avant l'intervention au fur et à mesure du déroulement de l'épreuve, alors nécessairement, il y a aura des fuites sur Internet. Il y aura forcément un petit malin qui disposera de plus d'une demi-heure pour préparer et apprendre son discours.
Il y a quelque chose qui cloche là-dedans,
J'y retourne immédiatement.
Rédigé par : vamonos | 07 janvier 2018 à 12:58
@ Lucile | 07 janvier 2018 à 10:48
« Inutile de vous dire combien je suis honorée d'être choisie pour un débat virtuel. Selon quelles règles et qui sera l'arbitre ? »
Les règles : Philippe Bilger fixe un sujet d’ordre général, ne faisant pas appel à des connaissances bien ciblées, du genre qu’est-ce pour vous que la démocratie. Nous avons d’ailleurs commencé à entamer la discussion.
L’arbitrage étant bien sûr les commentateurs de ce blog qui donnent leur avis sur notre approche respective par une notation à la Patrice Charoulet que l’on peut pour la circonstance désigner comme président du jury.
Rédigé par : Achille | 07 janvier 2018 à 11:26
@ Achille
Inutile de vous dire combien je suis honorée d'être choisie pour un débat virtuel. Selon quelles règles et qui sera l'arbitre ?
Rédigé par : Lucile | 07 janvier 2018 à 10:48
@ Patrice Charoulet
"Où est-il aller chercher qu'être très instruit dans quelques domaines permet de parler à la perfection devant des juges de la parole ?"
Pour l'affectueux, on repassera, bienveillant, oui... Vous déformez. Je pense qu'à embarras égal à l'oral, quelqu'un de très instruit aura un capital culturel lui permettant de puiser dans une réserve si riche qu'il aura plus de chance d'y saisir quelque chose que l'ignare.
De plus notre lettrée a l'habitude de présenter ses connaissances d'une manière attrayante au profane, ce qui est une préparation sérieuse au concours.
Donc un capital culturel plus un entraînement. J'oubliais les idées ! C'est pourtant le plus important.
Je pense que si pour elles, elles importent autant que je crois le lire dans sa prose, elle doit y aller pour les faire triompher, soit qu'elle gagne le concours et y trouve une notoriété servant de tribune, soit, à plus long terme, qu'elle y gagne une éloquence favorisant leur diffusion.
Bon, en tout cas, vous avez vu que je pars d'une bonne intention. Comme mon intervention n'a semble-t-il pas été assez claire, la préciser sera aussi un plus.
Mais je doute que mon éloquence la convainque, je viens de trop loin... Les gens impopulaires ou ceux qui ont des idées originales, et je suis les deux, ne parviennent pas facilement à convaincre.
Mais d'une part, on ne sait jamais, d'autre part, chaque acte est un entraînement pour un autre.
Rédigé par : Noblejoué | 07 janvier 2018 à 10:43
Mais quel est donc le mystérieux interlocuteur, hors champ, qui a manifestement posé une question incongrue à Philippe Bilger juste avant que la vidéo ne démarre, provoquant ce dernier à faire cette énergique mise au point ?
Rédigé par : Robert Marchenoir | 07 janvier 2018 à 10:42
@ Patrice Charoulet
"Il faudrait une belle inconscience ou un sacré toupet pour…"
Je ne suis pas du tout d'accord avec vous sur ce point. J'admire les personnes qui se présenteront, pour leur courage et leur simplicité ; les futurs candidats ne sont pas inconscients, mais ils ont envie de participer, sans réel espoir de gagner, et je ne vois pas où est leur toupet. Si nous attribuons d'avance des défauts imaginaires à ceux qui surmonteront leur timidité pour participer à l'exercice, nous décourageons tout effort dans ce sens. La moindre des choses sera de les écouter avec bienveillance et sympathie. Je ne dis pas ça pour moi, je ne monterai pas sur l'estrade, je le sais déjà, mais je leur dis un grand bravo, et je suis certaine que même s'ils ne sont pas parfaits, ils y mettront le meilleur d'eux-mêmes, ce qui les rendra intéressants de toute façon.
Rédigé par : Lucile | 07 janvier 2018 à 10:26
Pour un projet aussi ambitieux que celui présenté, je ne vois qu’un sujet à la hauteur, un sujet qui bientôt n’en sera plus un, puisqu’au nom du principe d’égalité il aura disparu, noyé dans les sables mouvants de la bobocratie et du féminisme exacerbé, ce sujet, c’est le dernier vers du second Faust
«L'éternel féminin nous élève »
Rédigé par : Tipaza | 07 janvier 2018 à 09:37
@ Catherine JACOB | 06 janvier 2018 à 16:39
« Il ne s'agira pas de débats, comme on organise des matchs dans le foot. Mais de dix minutes solitaires.
Ça me tente, mais l'oralité n'est pas mon fort sur n'importe quel sujet et comme je n'aime pas perdre, j'éviterai de prendre le risque de me rendre ridicule. »
J’avais bien compris. Je dis simplement qu’il sera bien difficile pour les jurés de sélectionner le vainqueur en ne prenant pas en compte les critères de sélection classiques que sont la technique d’expression, la maîtrise de la rhétorique et la gestuelle, au profit de critères bien plus flous et donc subjectifs que sont « l'aptitude à l'oralité, une coulée de vie, un élan d'intelligence, de liberté et d'improvisation. »
Il est vrai que l’improvisation ne s’apprend pas. C’est un don que Shéhérazade a su pratiquer pendant mille et une nuits. Record toujours pas battu depuis.
Là il s’agit de dix minutes d’exposé. C’est dans le domaine du faisable car on a toujours quelque chose à dire même sur un sujet que l'on ne connaît pas vraiment. Le vrai problème est de savoir comment le dire.
Christiane Taubira était plutôt douée en matière d’improvisation. Ses envolées lyriques lui ont valu d’être applaudie assez souvent à l’Assemblée nationale (surtout par le côté gauche de l’hémicycle, bien sûr).
Mais vu les relations pas très chaleureuses entre notre hôte et l’ancienne garde des Sceaux, je doute qu’elle présente sa candidature…
Rédigé par : Achille | 07 janvier 2018 à 09:09
@ Catherine JACOB
Vous semblez sur ce site appréciée de tous pour vos commentaires jugés toujours pertinents et bien argumentés. Je suis alors étonné que vous chipotiez sur le fait que le concours de M. Bilger permettra de trouver "le meilleur" qui doit évidemment être pris dans son acceptation épicène. La tendance d'aujourd'hui aurait été effectivement de dire "la meilleure ou le meilleur" introduisant de facto cette horrible ségrégation entre les sexes qui provoque aujourd'hui tant d'épouvantables affrontements. Aussi l'expression "le meilleur" me semble effectivement et de loin... la meilleure.
Respectueusement
Mano
Rédigé par : Mano | 07 janvier 2018 à 08:25
Excellente initiative M. Bilger. J'ai aussi lu tous les commentaires publiés jusqu'ici. Ils forment un petit noyau qui a l'air de bien se connaître. Mais l'oral est bien différent de l'écrit. Ceux qui écrivent le mieux ne sont pas, et de loin, ceux qui seront les plus agréables à écouter. On aura sans doute des surprises. Mais l'idée est excellente. Bon courage M. Bilger.
Rédigé par : Mano | 07 janvier 2018 à 08:15
A mon humble avis.
Il est essentiel aux éventuels candidats de savoir la profession des membres du jury. La plupart des concours d'éloquence français ont comme juges des gens de robe. Une intervention orale n'est pas appréciée de la même façon par des universitaires de philosophie ou par de grands magistrats ou avocats.
Un affectueux commentateur de ce blog songe à une dame d'ici. Où est-il aller chercher qu'être très instruit dans quelques domaines permet de parler à la perfection devant des juges de la parole ?
Enfin, un milliard de sujets étant possibles, il faudrait un sacré toupet ou une belle inconscience pour aller à Paris le 2 juin prochain, en se disant :
« Je suis très fort à l'oral et je peux excellemment parler sur tout sujet en dix minutes. »
Rédigé par : Patrice Charoulet | 07 janvier 2018 à 07:59
Bon, j'ai toujours eu du mal à l'oral, soit j'avais bachoté et je prenais un courant d'air, soit tout se bouscule dans ma bouche voulant tout dire à profusion, et là immanquablement je pense à Bernoulli, allez donc savoir pourquoi.
Difficile équilibre.
Après une journée de cohésion professionnelle, devant un auditoire, il m'a été donné de m'exprimer à brûle-pourpoint sur un point précis de mon expérience ; surpris que cela tombe sur moi - soi-disant représentatif -, j'ai été lamentable, j'ai été nul.
Le sujet était à la fois anecdotique et technique il m'est venu sans trop d'hésitation, mais j'ai ramé, ramé, ramé... alors que j'étais sur mon point fort.
Cuisant échec, pourtant journée très sympathique et agréable. Quelques années plus tard, je ne vois que la bouillie pour chats servie ce jour-là. Encore aujourd'hui ce billet ravive ce très mauvais souvenir.
Je suis convaincu qu'une formation adaptée à ce genre d'exercice, sans faire de vous un premier de cordée, quelle que soit la profession est plus que souhaitable.
@ Pierre Blanchard | 06 janvier 2018 à 19:22
N'y voyez aucune agression - un peu de taquinerie - souvent on est trop ou pas assez.

Rédigé par : Giuseppe | 06 janvier 2018 à 21:37
@ Pierre Blanchard | 06 janvier 2018 à 21:01
Et vous avez-vous pris le temps de lire la presse en entier ? Il est précisé par le procureur que "le personnel était au complet".
Dites, j'ai constaté que vous aimez vous accrocher ici avec les participants de ce blog rien que pour faire votre intéressant. Moi, je ne vous cherche pas, alors ouste...
Rédigé par : Ellen | 06 janvier 2018 à 21:24
@ Ellen | 06 janvier 2018 à 17:34
"L'hôpital est responsable de la non surveillance et de la non protection de ce bébé de deux mois, très malade. La vigilance aurait dû être redoublée. Comment se fait-il que ce bébé n'ait pas été assisté d'une personne de l'hôpital lors de la visite de son père séparé de sa compagne ?"
Avez-vous pris le temps de vous relire ?... Car à ce stade, vous employez combien de personnels dans un CHU comme celui de Purpan ??
La société (l'Etat) pourrait tout aussi bien recréer les gardes-barrières (aux 35 heures, donc à quatre par passage à niveau), comme cela a été soulevé sur ce blog dernièrement il me semble !!
Rédigé par : Pierre Blanchard | 06 janvier 2018 à 21:01
@ Exilé | 06 janvier 2018 à 20:10
"Les grands penseurs sont muets. Et modestes..."
Vous voulez dire certains penseurs peuvent être de très bons écrivains mais de mauvais orateurs ?
Rédigé par : Ellen | 06 janvier 2018 à 20:49
Bonjour Philippe,
Un concours des loquences, faut qu'j'y vais.
Rédigé par : Jérôme | 06 janvier 2018 à 20:13
@ Ellen
"Les candidats de ce blog qui pourraient éventuellement se montrer volontaires pour participer à "un véritable concours de la parole en 2018""
Les grands penseurs sont muets.
Et modestes...
Rédigé par : Exilé | 06 janvier 2018 à 20:10
Ah puisqu'on parle de PAROLE... j'ai une question à poser. Il est une expression qui s'est (à mon avis indûment) répandue, quoique peut-être bientôt dépassée par "En même temps", c'est "Pour autant".
Le dictionnaire Larousse (une source pas meilleure qu'une autre) en dit :
"Pour autant = cependant ; pour cela, pour cette raison (qui vient d'être dite). « Rien n'est fini pour autant, et tout recommence » (M. Barrès). Registre soutenu."
Soutenu, pas toujours parce que souvent je ne sais pas ce que le locuteur veut dire. Aucune des acceptions n'a de sens dans la phrase.
Est-ce un mot de remplissage vide ? Un effet qui se veut de style ?
Ou a-t-il un sens nouveau et alors quel est-il ?
En tout cas dans les livres il ne "monte" que depuis 1960 environ :
https://goo.gl/WCFkR5
Rédigé par : Sergio Carioca | 06 janvier 2018 à 19:51
@ Catherine JACOB
"L'oralité n'est pas mon fort"
Mais en même temps, vous avez une culture plus étendue que la plupart des autres candidats.
De plus, vous avez l'habitude de présenter vos connaissances et idées ici d'une manière que j'estime aussi brillante que captivante.
Et enfin, dans l'intérêt de vos idées, justement, si vous pouviez gagner cette compétition, vous auriez une publicité qui pourrait peut-être être utile à leur diffusion.
Et si même vous ne triomphiez pas, vous auriez certainement intérêt à vous améliorer à l'oral pour mieux faire passer vos idées quand vous devez vous confronter à vos opposants.
On ne peut pas gagner toutes les batailles mais il faut emporter celles qui sont stratégiquement décisives.
Vous me ferez une recherche sur le sujet !
Rédigé par : Noblejoué | 06 janvier 2018 à 19:39