« Christiane Taubira revient : le cauchemar ! | Accueil | LR face au FN : une étrange tactique ... »

16 mars 2018

Commentaires

86cives228

« Je ne sens pas de colère dans le pays » : notre président ne manque pas d'humour ! Cependant il faudrait veiller à ne pas trop se comporter comme Ubu roi. Le père Ubu était un grand clown !l s’était tellement éloigné de son peuple qu'il ne sentait plus sa colère...

Lucile

@ Julien WEINZAEPFLEN | 24 mars 2018 à 04:03

Un grand merci de votre réponse. Je partage vos réticences vis-à-vis de Macron, mais il ne réunit qu'un bon tiers des suffrages en France, alors que la classe moyenne est bien plus vaste, d'après vos propres critères. Et encore, beaucoup ont voté pour lui par défaut. Macron ne représente qu'une partie de la classe moyenne, celle qui croyait et espérait que tout aller continuer comme avant.

J'admire comme vous l'homme d'état Gorbatchev, qui a sorti son pays du communisme sans que ne soit versée une goutte de sang, et alors qu'il avait cru longtemps au communisme. Bien qu'il ne soit pas l'ennemi de l'Occident, je ne suis pas certaine qu'il soit devenu un démocrate à l'occidentale. Quoi qu'il en soit, il ne joue plus aucun rôle, et il reste discret.

@ Robert Marchenoir

Je vote aussi pour le Concours du débat, excellente initiative.
Si vous êtes aussi bon à l'oral qu'à l'écrit, quel régal.

Julien WEINZAEPFLEN

@ Lucile
« Où situez-vous exactement la classe moyenne ? »

Très bonne question. Je pourrais vous envoyer le demander aux économistes qui nous expliquent à longueur de papiers que le bien-être de la classe moyenne est la mesure d’une économie saine. Mais pour une fois, Hollande va nous servir à quelque chose. Je vous propose de considérer avec lui qu’un couple qui gagne autour de 4000 euros fait partie de la classe moyenne. Vous voyez, je ne suis pas gourmand ni très inclusif. Mais si vous insistez, je peux relever le plafond.

« La défense de ses intérêts peut-elle mériter le nom de populisme si cette classe s'oppose au peuple ? »

Oui, parce qu’elle est majoritaire. Donc la défense de ses intérêts ne peut pas s’opposer aux intérêts du peuple. Ses intérêts sont ceux du peuple en tant qu’on le considère comme entité numérique majoritaire et non comme la plèbe – la plèbe n’a pas le monopole du peuple.

Que la classe moyenne forme la majorité du peuple :

- est un indice de développement économique

- est capital en démocratie

- mais fait de la démocratie une médiocratie. Notre démocratie est une médiocratie à au moins trois niveaux :

- la classe moyenne en occupe le centre sociologique et politique ;

- elle a besoin d’intermédiaires pour se faire une opinion. D’où le rôle central des médias que je laisse jouir de l’attraction sémantique vers le centre ou le milieu, je n’ai pas encore dit vers la médiocrité. Les médias sont le milieu naturel et banal de la pensée de la médiocratie.

- elle tire la démocratie, non pas vers le bas, mais vers la banalité et donc vers la médiocrité. Cela se sent en matière d’intérêts : la médiocratie ne connaît pas l’intérêt général, elle est la championne des intérêts catégoriels. Mais la médiocratie est surtout à l’origine de la standardisation des intelligences et de l’orientation dans l’Éducation nationale : les élèves ne pensent jamais à s’orienter en fonction des besoins de la nation, sans même parler des débouchés. Le pays aurait besoin de médecins ou de manœuvres, mais les élèves veulent devenir psychologues ou fonctionnaires, sociologues, chanteurs ou cinéastes.

La classe moyenne est plus « jalouse que les autres classes » parce qu’elle entraîne la société dans la banalité, qui est l’autre nom de la médiocrité - celle-ci étant aussi un nom du mal -, et la banalité peut très vite sombrer dans la banalité du mal.

À mes yeux, le parcours de Macron ne s’inscrit pas du tout dans la méritocratie républicaine. Sa famille était bien installée dans la petite bourgeoisie amiénoise. Je ne suis pas sensible au story telling qui fait de sa grand-mère Manette une pauvre suffragette. Cet héritier a été élevé chez les jésuites. Je ne connais pas de bonne conscience méritocratique. Par contre, la bonne conscience bourgeoise est très connue. Et son mépris, disons sa condescendance vis-à-vis de « ceux qui ne sont rien » est banalement là aussi le fait d’un homme qui ne sait pas regarder. Marcher les yeux fixés sur ses chaussures n’est pas le top quand on veut diriger les hommes. Au moins Mitterrand, le Florentin qui avait arpenté « la France physique », connaissait-il l’assertion de Lorenzaccio qui disait connaître les hommes, et Musset soulignait par là que c’était une qualité indispensable pour se mettre à leur tête.

Julien WEINZAEPFLEN

@ Robert Marchenoir

Merci tout d’abord de votre nomination de ma modeste personne dans l’Ordre du Débat. Rien ne peut faire plus de plaisir à un démocrate direct, qui ne déplore pas comme Maurras « les vices de la discussion » (Savonarole me pardonnera de ne pas être prescriptible à sa police des arrière-pensées), mais croit au contraire que de la discussion jaillit la lumière.

Nous allons pour commencer nous débarrasser des poutinistes du Salon beige. Ce blog de tartufes n’est pas mené ni modéré par des gens sérieux. Vous dites que c’est une farce de penser que Poutine ait « remédié au communisme ». Nous allons faire mal aux gens du Salon Beige en leur parlant un langage qu’ils comprennent. Poutine est, toutes choses égales par ailleurs, un orthodoxe russo-gallican et un conciliaire de l’Église orthodoxe de la transposition des accords de Metz dont parlait tant Jean Madiran, une Église « patriotique » inféodée au communisme et à son matérialisme, et à son athéisme pratiques. Le pape François, le patriarche Kyrill et les frères Castro étaient somme toute en assez bonne intelligence à Cuba.

Poutine a-t-il organisé une oligarchie puissance 2 ou a-t-il préservé Eltsine et sa famille d’être inquiétés pour leurs prébendes, tout en se faisant faire une clef de la caisse noire pour blanchir, profiter et quelquefois thésauriser, dans l’intérêt du pays ou dans le sien ? Je vous adresse cette question-réponse le soir où notre hôte a comparé sans transition la figure d’un héros, le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame, et celle des politiques, qui ont la main trop près de la caisse pour que leurs affidés et clients leur pardonnent de ne pas y plonger. Un président de la République ressemble plus à des directeurs d’école, à des fermiers généraux et à des intendants (ou économes) du royaume qu’à des rois, mais leurs fonctions les obligent à fréquenter Cartouche plutôt que Saint Vincent de Paul, fonction que l’on dégrade quand on juge un président comme un prévenu de droit commun (Sarkozy et l’affaire libyenne). Macron lustre la fonction présidentielle française parce que c’est un cosmétique encaustiqué, mais gare à la causticité judiciaire ! Gare aux incorruptibles – Poutine n’est pas Robespierre ! Gare au dantonesque journalisme de l’anti-corruption médiapartienne et proche du « système », qui ne vit que d’être en cheville avec les corrompus, même si la parente de Fabrice Arfi n’était pas l’avocate de Ziad Takieddine, mais revenons à Poutine.

Vous avez raison. Hélène Carrère d’Encausse et Vladimir Fédorovski ont un point commun qui est, contrairement à Françoise Thom, tributaire du vieil antisoviétisme de papa cher à Pierre de Villemarest, d’avoir fait muer l’anticommunisme en apologie de la Russie éternelle et de son modèle autoritaire. Poutine est pardonnable s’il perpétue moins Staline, accident de l’histoire rattrapé par sa fidélité au modèle tsariste et cruel, qu’allez, soyons gentils, non pas Ivan le Terrible, mais Pierre le Grand. Hélène Carrère d’Encausse et Vladimir Fédorovski ont tous les deux participé à cette transformation de la critique du soviétisme et de ses commissaires politiques en apologie des autocrates à la main ferme dans un gant de crin, expression de la Russie éternelle. Cela est compréhensible pour la Russe blanche (même si géorgienne d’origine) qu’est Hélène Carrère d’Encausse. Cela semble se dresser en contradiction avec le modèle qu’avait voulu proposer Gorbatchev à la Russie. Mais Gorbatchev n’est pas un gauchiste. Il ironise même contre une France qui serait le dernier pays d’extrême gauche du monde libre. Et pourquoi Gorbatchev le libérateur n’est-il pas populaire en Russie ? Gorbatchev ne fait pas le pont entre l’oligarchie et le tsarisme. Il est devenu un démocrate classique au sens occidental. Son impopularité ne s’expliquerait-elle pas par là ?

Dès lors Hélène Carrère d’Encausse est conséquente. Elle faisait de l’Empire éclaté le châtiment du soviétisme. Elle préfère la centralisation désormais que le pouvoir est stable. Elle ne se remet pas de la sécession de l’Ukraine et de la Biélorussie. Elle ne peut cautionner le séparatisme du « berceau » et du « cœur slave » de la Russie. L’Ukraine, riche de l’épopée de saint Vladimir, a fait naître la troisième Rome qui serait Moscou. Donc Kiev doit s’effacer devant Moscou la blanche. Mme Carrère d’Encausse ne peut pas applaudir au repli autarcique de l’orthodoxie sur Kiev. Elle peut moins encore se féliciter du reniement des valeurs russes de l’orthodoxie du berceau pour épouser le poumon européen encrassé de goudron et de tabac qui tue matériellement, dans un consumérisme hédoniste et anti-religieux.

Mme Carrère d’Encausse « n'a pas prédit correctement l'effondrement de l'URSS, avec son fameux bouquin L'Empire éclaté de 1978. Elle y annonçait la chute de l'empire soviétique par sécession des républiques musulmanes. » Le préjugé aristocratique d’Hélène Carrère d’Encausse goûte peu l’islam caucasien. Tout juste mérite-t-il la férule de Kadirov. Vous laissez entendre que cette créature de Poutine pourrait tout à fait s’affranchir du Pygmalion qui l’a mis au pouvoir comme un préposé aux latrines qui s’exprimerait volontiers dans un langage fleuri : « Gare à Poutine, celui qui m’a fait roi, moi, le fou, après avoir dit qu’il nous poursuivrait, nous, les Tchétchènes, jusque dans les chiottes ! Je tiens Poutine par les bourses. Je [ferai] tirer sur la police russe si elle pénètre en Tchétchénie sans [mon] autorisation. » Louis-Ferdinand Kadirov adopte la contre-rhétorique poutinienne folklorique de celui qui l’a installé comme son pantin de Grozny. Voilà qu’il veut se mettre les Tchétchènes dans la poche ! Ce folklore verbeux d’un drôle d’ayatollah à la voix éraillée a-t-il une importance quelconque ? Comment Kadirov pourrait-il faire chanter Poutine ? Le rapport de force n’est-il pas disproportionné ?

Lucile

@ Julien W
"La jalousie de la classe moyenne est à l’origine d’un populisme plus féroce que la plupart des passions populaires".

Où situez-vous exactement la classe moyenne ? La défense de ses intérêts peut-elle mériter le nom de populisme si cette classe s'oppose au peuple ? En quoi est-elle plus jalouse et plus féroce que les autres classes, à supposer que l'on réussisse à définir des classes constituées capables de défendre comme un seul homme leurs intérêts ?

Est-ce que vous assimilez en fait la classe moyenne aux électeurs de Macron, qui lui, n'appartient plus du tout à la classe moyenne, mais est un produit de la méritocratie ? Méritocratie il est vrai parfois pleine de bonne conscience, souvent insensible aux difficultés de ceux qu'elle a surpassés par ses "mérites", et qu'elle dirige maintenant - à juste titre fait-elle valoir, puisqu'elle a gagné tous les concours, et puisqu'elle seule a l'expertise.

Une anecdote : aux USA, peu avant la chute du communisme je crois, des experts politiques, économiques, historiens etc. ont été interrogés sur l'avenir proche du monde, ainsi que des gens qui n'étaient aucunement spécialistes de ces questions et pouvaient être classés comme "hommes de la rue". Après-coup, on s'est aperçu que les experts s'étaient largement trompés, au contraire des gens ordinaires. Donc oui, le charcutier, l'aide-soignante et le plombier ont aussi leur mot à dire sur la politique et sur la justice.

Tipaza

@ Robert Marchenoir (s'adressant à Julien WEINZAEPFLEN)
"Tout d'abord, j'aimerais vous féliciter. Avec votre permission, je parraine votre candidature au Concours du Débat, qui doit s'ajouter au Concours de la Parole et à son formidable succès."

Vous êtes trop modeste, il faudrait parler de Disputation, laquelle pouvait durer des jours entiers pendant des années entières.

Passionnant, mais j'ai augmenté la vitesse de défilement de mon Trackpad, pour accélérer la visualisation de vos arguments respectifs.

Robert Marchenoir

@ Julien WEINZAEPFLEN | 22 mars 2018 à 09:18

Tout d'abord, j'aimerais vous féliciter. Avec votre permission, je parraine votre candidature au Concours du Débat, qui doit s'ajouter au Concours de la Parole et à son formidable succès. (Il est d'ores et déjà prévu au business plan de la start-up Bilger Inc., mais Philippe Bilger n'est pas forcément au courant, le comité de développement stratégique ne s'étant pas encore réuni.)

Depuis des années que je ferraille contre les poutinistes français, c'est la première fois que quelqu'un m'oppose une tentative de critique indépendante et raisonnée. Ce n'est pas faute, pour moi, d'avoir explicitement appelé à la contradiction, mais je n'ai jamais eu droit qu'à des insultes et à de pauvres resucées de la désinformation russe du moment -- comme on peut aisément le constater sur ce fil.

Pour répondre au fond de votre propos, il importe peu qu'Hélène Carrère d'Encausse et Vladimir Fédorovski se soient, ou non, opposés au régime soviétique en leur temps. Le fait d'avoir eu, éventuellement, des positions justes par le passé, n'excuse pas les positions erronées que l'on pourrait avoir aujourd'hui.

Je sais qu'il s'agit là d'un tropisme très français : pourvu que vous ayez décroché le pompon social une fois il y a perpète (entrée à Polytechnique, sortie dans la botte de l'ENA, écriture du bouquin plébiscité il y a quarante ans par la caste intellectuello-médiatique), vous pouvez vous reposer pour le restant de vos jours : vous avez la Carte, vous faites partie de l'élite à vie, vous êtes le spécialiste du Zambékistan inférieur juqu'à ce que mort s'ensuive, sans avoir à bouger le petit doigt.

De plus, dans le cas qui nous occupe, une grande partie des poutinistes français font mine, simultanément, d'être viscéralement anti-communistes et anti-soviétiques, sans s'aviser que le régime russe actuel a largement réhabilité le communisme et même le stalinisme, le léninisme et le bolchevisme. C'est le cas du blog Le Salon Beige, membre exemplaire du réseau de désinformation poutiniste en France, et, plus généralement, du poutinisme de droite.

Contrairement à ce que raconte la propagande du régime, Poutine n'a ni "remédié au communisme", ni, encore moins, "mis fin aux insupportables dérives ultra-libérales de l'époque Eltsine organisées par les conseillers US". (Le crypto-communiste maintenu se reconnaît au fait qu'il dit toujours "US", au lieu d'américain.)

Non seulement Poutine a été imposé par Eltsine, auquel il a garanti l'immunité ; en sorte qu'il est aussi stupide de dire que Poutine représente l'anti-Eltsine, que de dire que les bretelles sont opposées au pantalon. Mais encore, Poutine est précisément l'un des acteurs majeurs (et le bénéficiaire principal) du pillage éhonté des richesses du peuple russe qui a été organisé dans les années où Eltsine était au pouvoir. Poutine était, déjà, affameur du peuple russe, trafiquant de drogue et voleur de pétrole Eltsine regnante.

C'est bien Poutine qui a organisé le système des oligarques, c'est bien lui qui est, aujourd'hui, le premier des oligarques du pays, le capo dei capi.

Mieux : c'est sous l'URSS qu'est né le système des oligarques, de la kleptocratie politico-militaro-mafieuse qui règne aujourd'hui sur la Russie, et qu'on appelle, aujourd'hui, le poutinisme. C'est alors que le PCUS était encore au pouvoir que les chefs du parti communiste et du KGB se sont partagés, clandestinement, la propriété personnelle et privée des grands combinats du pays, par contrats secrets -- mais écrits. C'est ce système qui s'est prolongé dans les années Eltsine, sous la figure des "oligarques", et c'est ce même système qui perdure aujourd'hui sous la main de fer (et d'argent) de Poutine.

En sorte que Poutine, et les poutinistes français, sont à peu près aussi honnêtes que ces actrices de cinéma porno qui se reconvertissent sur le tard en professeurs de morale sur les médias -- et encore : ces dames ont cessé leurs activités de débauche, l'âge venant, contrairement au tchékiste revendiqué Vladimir Poutine.

Voilà tout ce que les "grands spécialistes français" Hélène Carrère d'Encausse et Vladimir Fédorovski évitent soigneusement de vous dire, et commenceraient par vous dire s'ils étaient le quart de la moitié des experts qu'ils prétendent être.

Non seulement ça, mais Hélène Carrère d'Encausse, contrairement à ce qui est son unique titre de gloire aujourd'hui, n'a pas prédit correctement l'effondrement de l'URSS, avec son fameux bouquin L'Empire éclaté de 1978. Elle y annonçait la chute de l'empire soviétique par sécession des républiques musulmanes.

Or, la chute de l'URSS ne s'est pas produite par la sécession, mais par l'effondrement d'un régime que plus personne ne respectait, parce qu'il était allé au bout de son incurie ; pire encore, la sécession qui a matérialisé sa fin fut celle de l'Ukraine et de la Biélorussie, c'est-à-dire celle du coeur slave de la Russie, et non des pièces rapportées musulmanes d'Asie centrale !

Et c'est bien d'ailleurs ce qui explique la rage de Poutine et des nationalistes russes vis-à-vis du virage occidental actuel de l'Ukraine : si Poutine a déclaré officiellement, une dizaine de fois au moins, que l'Ukraine n'était pas un pays mais un vulgaire "territoire" (sous-entendu : partie intégrante de la Russie, malgré le droit international), si sa haine de l'Ukraine est si grande, c'est que c'est l'Ukraine qui est le berceau de la Russie, et non la Poutinerie actuelle.

La première forme politique de la Russie fut la Rus de Kiev, c'est-à-dire l'Ukraine d'aujourd'hui. C'est elle qui, longtemps avant que Moscou et la Moscovie elle-même n'existent, se convertit au christianisme par les Grecs. En sorte que si l'un a des droits sur l'autre, c'est bien l'Ukraine. Et, si l'on suivait la "jurisprudence de Crimée" de Monsieur Poutine, c'est l'Ukraine qui devrait annexer la Russie -- et non l'inverse.

Il est naturellement insupportable pour les suprématistes et les impérialistes russes actuellement au pouvoir à Moscou, ainsi que pour leur laquais français et occidentaux, que le berceau de la Russie et de la "Troisième Rome" soit précisément la nation qui a choisi l'Occident, l'Europe, la démocratie et le libéralisme.

Voilà le sale petit secret historique dont ne vous parlent jamais ni le régime russe, ni les poutino-lécheurs occidentaux, ni même les super-experts françoués de la Russie éternelle, Carrère d'Encausse et Fédorovski.

On pourrait m'objecter que la prévision n'est pas une science exacte, et que les républiques musulmanes, non slaves et non européennes de la Fédération de Russie présentent justement des velléités de sécession aujourd'hui même. En somme, Hélène Carrère d'Encausse aurait eu raison en gros, mais les détails ne lui auraient donné raison que sur le tard.

A ceci près que ce n'est pas ce qu'elle dit aujourd'hui. Aujourd'hui, elle dit exactement le contraire. Il suffit, pour s'en convaincre, de lire son interview au Figaro que le sieur boureau (le bien nommé) a l'impudence de me citer en exemple.

"On peut attribuer à Poutine le mérite d’avoir sauvé l’espace russe de la désagrégation en brisant la rébellion tchétchène, en rétablissant une certaine paix dans le Caucase du Nord et en remettant le contrôle de la région à Kadyrov. Il a restauré partout l’autorité de l’État après l’avoir reconstruit. Il a par ailleurs opéré une centralisation considérable de l’État."

Vous noterez que Madame le Secrétaire perpétuel d'un truc à Paris trouvait, hier, très bien que la dictature soviétique explose (et notamment par ses bouts musulmans). Aujourd'hui, elle trouve très bien que la dictature poutinienne n'explose pas (par les mêmes morceaux). Il faudra m'expliquer.

Vous noterez également que la madame décorée de l'Ordre russe de l'Honneur par la présidence russe en 2009, soit en pleine dictature poutinienne, ment comme un arrracheur de dents.

Elle prétend que Poutine a "rétabli une certaine paix dans le Caucase du nord", qu'il a "remis le contrôle de la région à Kadyrov", et qu'il a restauré partout l'autorité de l'Etat.

Partout, peut-être, sauf dans la Tchétchénie du tortionnaire islamiste Kadyrov, justement, qui a pratiquement fait sécession, tout en tenant Poutine par une partie sensible de son anatomie, lequel lui fournit 80 % de son (plantureux) budget. Kadyrov déclare publiquement qu'il fera tirer sur la police russe si elle pénètre en Tchétchénie sans son autorisation, il dispose de sa propre armée privée, mais à part ça, Poutine "a restauré partout l'autorité de l'Etat". Fais-moi rire, Madame l'experte.

Quant au "brisement de la rébellion tchétchène", il s'est fait par des moyens qui n'ont pas l'air de déranger la sage du quai Conti, comme le viol systématique, le bombardement massif des civils, et naturellement les attentats contre les immeubles d'habitation russes attribués aux Tchétchènes, et commis en réalité par Poutine, pour se faire élire et justifier la guerre.

Toutes choses dûment documentées par de vrais experts, eux, qui ont enquêté sur place au risque de leur vie, comme la journaliste russe Anna Politkovskaïa -- et qui, d'ailleurs, a été assassinée par le régime, pour lui apprendre à penser comme une spécialiste estampillée issue de l'Académie française.

L'interview de Carrère d'Encausse au Figaro n'est qu'une vaste enfilade des phrases toutes faites de la désinformation russe actuelle. Il n'y a pas un gramme de faits ou d'analyse personnelle. Vous remarquerez le recyclage de ce gros bobard jamais étayé -- parce qu'injustifiable :

"L’immensité de l’espace russe (17 millions de kilomètres carrés) fait que la préoccupation première du pouvoir russe est de s’imposer à la totalité de cet espace et d’une population multiethnique et multiculturelle difficile à rassembler. Pour accomplir ces tâches immenses, puis pour reconstruire l’ensemble russe et l’État et les maintenir ensuite, il fallait un pouvoir fort, autoritaire."

C'est l'une des chouineries les plus courantes des responsables russes : vous comprenez, on a un très grand pays, c'est très difficile à vivre, on est des pauvres victimes, vous devriez nous comprendre.

A la même seconde, d'autres responsables russes nous disent : on a un très grand pays, vous êtes des sous-hommes avec vos nations-confettis, on vous écrase quand on veut.

Evidemment, Madame Machin d'en Truc ne s'abaisse jamais à nous expliquer pourquoi le fait d'avoir un très grand pays exigerait un pouvoir "fort, autoritaire" et "une centralisation considérable".

La simple observation de l'histoire et du monde tend, au contraire, à prouver le contraire. Les très grands pays qui se portent bien sont -- surprise, surprise -- des démocraties fédérales, avec une forte délégation des pouvoirs : Canada, Etats-Unis, Australie.

Même l'empire ottoman et l'empire britannique n'étaient certainement pas construits sur le modèle d'une "centralisation considérable" avec un pouvoir "fort et autoritaire".

Si Madame de la Virgule connaissait effectivement la Russie contemporaine, elle aurait remarqué, comme d'innombrables vrais experts qui ont le défaut d'être russes, et de n'avoir pas micro ouvert en France, qu'il y a effectivement de fortes tendances séparatistes en Russie en ce moment, et que l'avenir du pays, s'il en a un, est dans le fédéralisme, précisément en raison de son étendue, de son multiculturalisme et de la puissance de ses voisins ; et certainement pas dans la voie idiote que l'imbécile en chef Vladimir Poutine s'entête à imposer, à savoir l'abrogation des autonomies nationales que même l'URSS, dans une certaine mesure, reconnaissait.

Carrère d'Encausse et Fédorovski ne sont nullement des experts de la Russie : ce sont des mondains, des émigrés ou des "issus de" qui profitent de leur origine pour jouer sur les deux tableaux. Moscou a toujours exploité de la sorte les Russes de l'étranger, profitant de la crédulité de ses ennemis. Rien de nouveau sous le soleil.

Giuseppe

@ Julien WEINZAEPFLEN | 22 mars 2018 à 09:18
"Nous voilà bien. Pour peu que nous étendions le régalien au-delà de la justice, de la police et de l'armée, au social, au "cancer de l'assistanat" comme dirait Laurent Wauquiez, à ces hôpitaux dégradés qui soignent nos cancers comme dirait Giuseppe ou, qui sait ? au logement pour lequel nous réclamerions un droit opposable, nous participerions de l'étatisme fasciste, puisque nous réagirions avant tout comme des gens qui ont besoin d'être protégés et non pas comme des gens qui auraient l’intention de se battre."

Pas du tout !
J'ai voulu tenter de vous lire mais j'abandonne là définitivement, vous avez une vieille pensée, une pensée surannée du monde qui vous entoure - me semble t-il - loin du présent qui évolue, vous en êtes resté à des poncifs d'une histoire passée.

"...besoin d'être protégés"

Pas du tout !
Le contrat social, les syndicats, les impôts ont remplacé depuis longtemps les armes, les piques et les fourches, les citoyens payent pour un contrat passé avec l'Etat et de temps en temps ces derniers ruent dans les brancards quand ce n'est ni acceptable ni accepté.
Le vote aussi est un élément de remplacement.
Après on peut tout imaginer, tout modéliser, tout supputer.
Bon, bon... j'ai essayé mais je n'y arrive pas.

Julien WEINZAEPFLEN

Difficile d'arriver si tard après la bataille, surtout quand on a été tellement… incompris.

On emploie "populisme" où "démagogie" existait pour désigner ce qu'on reproche au populisme" Cela veut simplement dire que démagogie est un synonyme de populisme, avec les nuances que Lucile tirera de l'étymologie de ces deux mots et dont personnellement, je doute un peu, car il ne me semble pas que le "populisme" doive être nécessairement associé au pouvoir de la colère du peuple, de même que le "communisme" n'est devenu le pouvoir de la colère du « commun » incarné par le prolétariat, que parce que Marx et Engels ont fait précéder la démocratie de la lutte des classes. Or rien ne prédispose la démocratie, qui tend naturellement vers l’égalité des conditions, à être a priori précédée de la lutte des classes. Mais l'incroyable ruse des dialecticiens du marxisme est d'avoir enfoncé dans la conscience collective que ce qui n'était pas démocratie précédée de lutte des classes était fascisme. Or le peuple a souvent envie d'être protégé et de travailler dans l'intérêt d'un patron qui ne soit pas son exploiteur, mais avec qui il fasse cause commune. Cette alliance de l'étatisme avec les intérêts patronaux de la petite bourgeoisie est ce que l’éditeur récent d'une compilation de textes de Mussolini définit comme le fascisme sur la quatrième de couverture du livre qu'il a intitulé : "Qu'est-ce que le fascisme ?"

Nous voilà bien. Pour peu que nous étendions le régalien au-delà de la justice, de la police et de l'armée, au social, au "cancer de l'assistanat" comme dirait Laurent Wauquiez, à ces hôpitaux dégradés qui soignent nos cancers comme dirait Giuseppe ou, qui sait ? au logement pour lequel nous réclamerions un droit opposable, nous participerions de l'étatisme fasciste, puisque nous réagirions avant tout comme des gens qui ont besoin d'être protégés et non pas comme des gens qui auraient l’intention de se battre. Bref, la vulgate marxiste nous a convaincus qu'un populisme pacifiste ne pourrait qu'être fasciste, contre quoi la socio-bourgeoisie a beau jeu de mépriser un populisme du refus de la colère qui n'entre pas en conflit avec elle.

@ Robert Marchenoir

Vous dites sous une autre forme que "les sociétés humaines comprennent rarement l'histoire qu'elles vivent." La seule chose que je crois comprendre, c'est que nous sommes entrés dans le monde d'après-guerre. Les ressortissants de l'Union soviétique ont mis soixante-dix ans à sortir du communisme comme nous aurons mis soixante-dix ans à sortir de la Seconde Guerre mondiale. Trump et Poutine nous sont insupportables car ils sortent de nos cadres. Achille me pardonnera si je cite encore un vieux géographe rencontré en Sorbonne, qui se définissait comme spécialiste de l'Union soviétique et se moquait comme vous, Robert, d'Hélène Carrère d’Encausse, un peu avant que la perestroïka, conseillée par Vladimir Fedorovski, n'accouche d'Eltsine, ce "démocrate dans l'âme" à condition de compter parmi les oligarques, mais surtout que cette « modification » ne réalise la prédiction de "L'Empire éclaté" que Mme Carrère d'Encausse fut la seule à risquer, bientôt imitée par Emmanuel Todd, que certains admirent ici et qui croyait pouvoir l'étendre aux Etats-Unis et à leur prochain déclin, déclin qu'on attend toujours, malgré la montagne de dettes sur laquelle est assise leur économie, montagne de dettes dont la Chine, détentrice de leurs devises, n'aurait qu'à, croit-on, faire exploser l'amorce pour que l'économie mondiale puisse repartir sur des bases plus paritaires, mais là encore, on attend toujours, malgré les propositions de monnaie internationale que la Chine adresse régulièrement pour aller dans ce sens, la Chine qui n'est pas favorable aux monnaies privées comme le bitcoin.

Mais loin des élucubrations toddiennes et à l’exception d’Alexandre Adler qui a peut-être connu une jeunesse tumultueuse et un peu complaisante, Vladimir Fedorovski fut un diplomate de la dissidence de l’intérieur, et Mme Carrère d’Encausse n’a jamais été vraiment prosoviétique, c’est le moins qu’on puisse dire. On les soupçonne aujourd’hui de poutinophilie et c’est à présent beaucoup dire. Mais leur poutinophilie supposée est à mettre en regard de leur antisoviétisme ou, pour ce qui est de Fedorovski, de la manière dont il a subverti l’Union soviétique de l’intérieur.

Mais enfin je souhaitais surtout réagir à l’analyse de
@ Xavier Nebout, car j’abonde dans le sens de Baudelaire pour dire qu’« il n’y a d’intéressant au monde que les religions. »

Je cite notre commentateur : « Nous pouvons nous entendre sur le sens de populisme en ce qu'il s'agit de flatter le peuple en le confortant dans l'idée que le bon sens permettrait de suppléer à la maîtrise des problèmes complexes. » Vous êtes conséquent et n’êtes pas cartésien, vous ne souscrivez pas à l’idée que le bon sens serait la chose la mieux partagée.

Vous poursuivez : « Il [le populisme] a commencé avec l'Eglise ; dans un premier temps en niant le surnaturel pour supplanter le druidisme et le chamanisme, et dans un deuxième temps parce que n'ayant pu faire face à l'explosion démographique du 12ème siècle, elle [l’Église] a dû nommer des prêtres ignorants. » C’en était donc fini des clercs qui confisquaient la clef de la connaissance et s’asseyaient sur le savoir de leur temps ! Mais revenons sur le premier point : selon vous, le peuple a perverti le surnaturel ? Le peuple n’était pas mystique à la manière dont Michelet a vu en Jeanne d’Arc, en une généalogie qu’il ne prouva jamais, celle qui se mettait le mieux à l’école de cette nouvelle dévotion que représentait en son temps L’IMITATION DE JESUS-CHRIST ? Allons plus loin ! Diriez-vous avec le pape François que le peuple n’est pas une catégorie mystique, mais mythique ? Et en ce sens, déplorez-vous que ce pape veuille transférer l’infaillibilité du Siège pétrinien au sensus fidei du Peuple de Dieu ?

Mais ce transfert de l’infaillibilité pontificale n’a pas votre agrément, vous l’écrivez plus loin : « C'est alors que la mystique fait place à la mystification franc-maçonne ; d'abord sur une prétendue maîtrise du surnaturel avec l'ésotérisme, et finalement sur l'ésotérisme politico-économique », qui est un autre nom de la maîtrise de l’avenir, la prévision des actions de « la main invisible », prédite par les expert du : « Il n’y a pas d’alternative », expertise en forme d’escroquerie dont vous décernez la palme de l’illusionnisme à Macron, en saluant le bon sens populaire qui va bientôt se transformer en « intuition » et démasquer cette « [escroquerie] ».

Mais revenons en arrière. Avant que la Grâce se perde dans l’ésotérisme positiviste, cette « bévue originelle » - ayant consisté pour l’Église à nommer des clercs « ignorants » - s'est retournée contre elle avec l'humanisme prônant la force de la raison contre celle de la foi. Il ne faut plus croire pour comprendre, mais comprendre pour croire. Doit-on vraiment assigner ce rôle à l’humanisme ? Ne serait-ce pas plutôt la scolastique qui est un hyper-rationalisme où l’observation de la nature reste certes ordonnée aux raisons de croire, mais en paraissant donner un primat à la philosophie, à la science, à l’empirisme et à l’observation ? Primat qui laissera pour un temps la théologie rester la reine des sciences, mais bientôt la philosophie que l’on a convoquée voudra reprendre ses droits. Le cartésianisme produira bien son espèce de DISCOURS DE LA METHODE inductive, mais il sera tellement moins rigoureux que l’analyse scolastique que sa prétention à trouver la vérité en remontant d’une première vérité trouvée au bout du doute paraîtra très aléatoire. Encore, le cartésianisme appartient-il à l’âge classique, vis-à-vis duquel l’humanisme, loin du rationalisme, paraît un miroir enchanté où chaque réalité terrestre a son double céleste, dans ce qu’il vous est loisible d’appeler un proto-ésotérisme, mais qui mène bien plus au « panthéisme » qu’à l’ « athéisme » comme vous le dites, à moins que vous prouviez que panthéisme et athéisme sont les deux faces du même refus de la divinité, ce que je vous accorderais pour le Dieu vertical et transcendant, mais l’horizontalité est la déclivité que le Dieu des chrétiens a prise en s’abaissant et fait partie intégrante de l’Incarnation.

Mais je redescends du ciel au macronisme - dure est la chute. Et pour ne pas sortir du sujet du populisme, je hasarde l’hypothèse d’Alain Minc : « Et si le macronisme était un populisme mainstream », peut-être un populisme fabriqué par Alain Minc à partir des ressentiments, non du peuple opprimé que l’on voit se paupériser, mais de la classe moyenne, Macron jouant de l’opinion pour faire avancer ses réformes, comme le montre fort bien cet article de Mediapart :

https://www.mediapart.fr/journal/france/100318/face-aux-oppositions-emmanuel-macron-joue-l-opinion

Or face au peuple volontiers taxé de captation primaire, « les nôtres avant les autres », la classe moyenne sur laquelle on fait reposer la bonne santé de l’économie n’a le souci que d’elle-même, ne voit pas la quart-mondisation bientôt numériquement littérale du même chiffre de la population française, et veut rogner tout ce qui lui semble excéder une situation qu’elle traite comme un privilège auquel elle n’a pas part. La jalousie de la classe moyenne est à l’origine d’un populisme plus féroce que la plupart des passions populaires.

Giuseppe

@ Elusen | 20 mars 2018 à 22:00

+1.

Elusen

@ Mary Preud'homme | 21 mars 2018 à 00:08

Oh MP faisant une diffamation, puisqu’elle va jusqu’à affirmer que légende urbaine porte sur : grève et service minimum.

Or, il a bien été écrit que la légende urbaine porte sur le statut des cheminots et sur le fait que la presse affirme que de mourir avant les autres pour les travailleurs de nuit et en horaire décalé, était faux.

Sans compter l’incompétence juridique de la dame qui ne voit pas que la grève n’est pas le statut des cheminots, mais qu'elle relève de la Constitution française ; qu’elle n’a bien évidemment jamais lue et que le service minimum ne relève pas du statut des salariés, mais d’une loi sur les services publics.

Je note que vous êtes incapable de démonter les preuves que j’ai apportées.

1° le statut des cheminots ne comporte aucune prime charbon, ni d’emploi à vie, pas plus que des salaires mirobolants.

2° les preuves scientifiques d’épidémiologie qui indiquent bien que les personnes travaillant en horaire décalé et de nuit, pour le bon plaisir de la donzelle, mourront avant elle.

3° les personnes travaillant la nuit et en horaires décalés se sacrifient pour votre bon plaisir, elles mourront avant vous, donc qu’êtes-vous prête à leur accorder en échange ?
- le servage. Mourir pour les consommateurs et le patronat.
- une retraite anticipée.

Ah, j’oubliais, pourquoi les pauvres veulent un service minimum ?
- Parce qu’ils n’ont pas les moyens d’acheter une voiture.
- Parce que le patronat les rend responsables des grèves et s’ils ne vont pas travailler, ils devront rembourser.

Pour les pauvres le problème est pourtant simple à régler.
Il suffit dans le Code du travail d’interdire au patronat, en cas de grèves dans les transports, de saisir le salaire des employés, de saisir les congés des employés, d’exiger des employés qu’ils remboursent les heures, quand une grève dans les transports les aura empêchés d’aller au travail.

Pourquoi donc aucun gouvernement, parti politique, le MEDEF n’a jamais parlé de ça ?

Mary Preud'homme

Encore une légende urbaine (selon Elusen)

Je viens de lire cette information effarante émanant du site officiel de réservation de la SNCF, "Oui oui quelque chose" :
"A compter de ce jour (20 mars 2018) la SNCF ne prend plus de réservations pour les trajets qui auront lieu durant les 12 jours de grève prévus en avril". Et ce n'est qu'un début car ladite grève "perlée" s'il vous plaît, va durer jusqu'à fin juin et sera reconductible ensuite par tranches de 3 mois.
Exit donc la loi sur l'obligation de service minimum, on progresse on progresse.
Comme dirait ma concierge qui se prénomme Micheline, ça ne s'invente pas, y'a vraiment des coups de pied dans le train qui se perdent !

Elusen

Et pourtant, honorable honoraire, vous avez vous-même été victime de populisme.
Là où vous avez tenté de la raison, il vous a été opposé de l’émotion.

D’habitude, c’est vous qui tentez le populisme, vous glissez dans l’opinion, le sentiment, j’aime, j’aime pas, mais votre attitude a tout de même été courageuse, vous n’avez pas pris parti pour les actes d’une personne, vous avez tenté d’expliquer et d’indiquer ce que le droit n’interdisait pas.

En tentant de rester dans la raison devant un journaliste qui hurle et reste dans l’émotion, je trouve que vous avez été excellent.

http://www.cnews.fr/magazines/lheure-des-pros/lheure-des-pros-1er-debat-du-14032018-186527

Elusen

@ Mary Preud'homme | 19 mars 2018 à 19:35

Mine de rien, il n’y a que des légendes urbaines sur le statut des cheminots, vendues par les internautes et les médias.
En l’occurrence, ils n’ont pas de prime de charbon et encore moins un emploi à vie, ce n’est pas inscrit dans leur statut.

Statut RH0001 - dit des cheminots.
- Statut des relations collectives entre la SNCF et son personnel
https://www.petit-fichier.fr/2018/03/20/rh00001v-fil/rh00001v-fil.pdf

- Réglementation du travail
https://www.petit-fichier.fr/2018/03/20/rh0077-reglementation-du-travail/rh0077-reglementation-du-travail.pdf

Il y a un autre mensonge vendu par les médias, selon lequel il serait faux d’affirmer que les cheminots du fait de leur travail de nuit et décalé auraient une vie réduite.

Problème, c’est que la vie réduite n’a jamais porté sur les cheminots en tant que tels, mais sur les personnes travaillant la nuit et en horaires décalés.
Et là, les preuves sont innombrables, faites par des épidémiologues.

Les personnes qui travaillent la nuit ou en horaire décalé meurent avant les autres !

Cela vient du fait que le cerveau produit une hormone dès que la nuit apparaît pour forcer les gens à dormir, c’est pour cela que nous bâillons. Lutter contre cela provoque des problèmes médicaux.

- Le cerveau vieillit plus vite. Une étude britannique et française l’indique dans la revue The British Medical Journal (BMJ)

Chronic effects of shift work on cognition: findings from the VISAT longitudinal study
https://frama.link/PwZYtchR

- Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles, le confirme : https://frama.link/K2-WhDGJ

- confirmé par une étude sur les infirmières aux USA, étude faite de 1988 à 2014 par des épidémiologues de l’université de Harvard American Journal of Preventive Medicine.

Total and Cause-Specific Mortality of U.S. Nurses Working Rotating Night Shifts
http://www.ajpmonline.org/article/S0749-3797%2814%2900623-0/fulltext

- Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail et l’institut Gustave Roussy.

* Travail de nuit et risques de cancer : https://frama.link/nEaksz9H

* Rapport relatif à l'évaluation des risques sanitaires liés au travail de nuit
https://frama.link/NGfeCDFn

- Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques du ministère de la Santé, une édition de 2015 intitulée "L’état de santé de la population en France", l’indique aussi : https://frama.link/7sdV431f

Hope

@ Giuseppe
"Té petit, tu peux lui dire que c'est d'accord !"

MERCI ! Je suis en joie. Je vais donc sans doute vous rencontrer vous et votre voisin, tout cela grâce à la lecture d'un commentaire de ce blog auquel vous et moi avons compris queudale, queuquik (connaissez-vous l'orthographe de ces deux mots ? moi non) nichts, nada. Cloum (c'est de l’hébreu oui oui). C'est franchement d'la balle hein !?

Giuseppe

Je suis toujours autant rasséréné devant certains commentaires et commentateurs de ce blog, je m'y suis arrêté parce que j'avais un peu de temps et que je n'avais pas eu l'occasion de regarder par-dessus mon épaule jusqu'à ce que je tombe dessus.

Je l'ai déjà dit ce qui m'avait surpris - j'étais encore en activité, je pense - c'est que notre hôte avait relevé que dans les prétoires on retrouvait une majorité d'inculpés déracinés d'origine, je crois me souvenir, et là je me suis dit il va se faire hacher menu, se faire ressemeler par une presse à l'affût. Il fallait oser, puisque connu pour des procès très médiatisés...

Au fait je me suis égaré, allez donc savoir pourquoi, peut-être parce que les montagnes éternelles sont ce soir enneigées et qu'il fait bon au chaud.

https://youtu.be/1DjPw9GGwlw

duvent

@ Giuseppe

J'aimerais vous dire : non avete paura ! Mais de fait j'ai peur de vous induire en erreur...
Pourtant, le privilège de vivre dans notre temps doit nous imposer de ne pas être aveugles et sourds, car tout part de nous y compris le nouveau monde. Enfin je crois, et même si c'est illusoire. C'est il me semble vous qui avez des montagnes en guise de paysage et bien je dirai que vous êtes un heureux homme de les regarder immuables et grandioses !

Mary Preud'homme

Mine de rien, on s'achemine vers un cinquantième anniversaire de Mai 68 très très chaud ! Avec la SNCF et ses 36 jours de grève perlée annoncées sur trois mois, plus Sud Rail qui se propose d'en remettre une couche afin de bloquer et ruiner définitivement un système déjà à bout de souffle ! Air France qui ne veut pas être en reste y va aussi de ses menaces, ainsi que la RATP et tout ce que le pays compte de transports "en commun".

Le tout concocté avec la jubilation syndicale marxiste que l'on sait pour gêner au maximum l'usager (autrement dit le prolo de plus en plus usagé) mais qui n'en peut mais et va se retrouver une fois de plus en galère pour, prétendument, sauver les privilèges d'une bande de bras cassés qui roulent pour nous, si si ! Juré, craché. Même que Besancenot et Méluche les soutiennent et toute la faune gauchiste les encourage à démolir notre belle France et s'asseoir sans vergogne sur ses traditions, ses symboles et son drapeau ! Des guignols qui n'ont manifestement jamais connu l'enfer des jours de grève, des journées à rallonge et des retours à la maison complétement lessivés !

Il paraîtrait en outre qu'une députée LREM novice aurait trouvé ce projet de grève génial, dès lors qu'il permettrait à beaucoup de vieux glandus de "s'organiser", de prendre le bus (si cher à Macron), d'adopter le covoiturage bobo, voire de renouer avec le vélo et la marche à pied !

Aaaah ! Comme ils sont loin les slogans qui nous vantaient les charmes du voyage en chemin de fer, style "faites-nous préférer le train, etc."

Giuseppe

@ Hope | 19 mars 2018 à 11:05

"Té petit, tu peux lui dire que c'est d'accord !"

Hope

@ Giuseppe
"Mais cela fera peut-être l'objet d'une autre visite de chantier en commun... avec mon voisin bien évidemment."

Oui oui oui ! Mes amitiés à votre voisin surtout. Je compte sur vous :-))

Giuseppe

@ duvent | 18 mars 2018 à 12:37

Je ne parle même pas de ma quête désespérée, désespérante, destructrice jusqu'au bout, d'une aide qui n'est jamais venue parce qu'elle n'existe pas et les politiques de regarder ailleurs.
On s'en remet sans oublier.
Je me fiche des hochets que l'on peut proposer aux aidants, "le café des rencontres" et j'en passe... La vraie vie d'aide n'est pas là. J'ai peur parfois quand j'y pense.

sylvain

https://t.co/XOBxUytUWg

Cachez ce lien trop populiste que nous ne saurions voir !

Exilé

@ Tipaza
Enfin une question, qui n'appelle pas de réponse ; vous trouvez normal que Georges Boudarel après avoir été responsable du camp 113 chez les Viets, et de la mort de quelque 300 soldats français, revienne en France et obtienne un poste au CNRS ?

Et de plus qu'il ait passé une retraite paisible aux frais du contribuable, complice malgré lui ?
Mais qu'attendre de plus de ces magnifiques élites à la française ?

Exilé

Rien ne serait pire que de continuer à cultiver une attitude de condescendance et de mépris à l'encontre de ces phénomènes politiques et sociologiques qui ne pourront être réduits qu'à condition de retrouver, sous le populisme, le peuple et la légitimité de ses aspirations.

Comment voulez-vous que par exemple de petits retraités qui se voient amputer leur maigre retraite par les conséquences de la seule promesse électorale tenue de M.Macron (une des pires) pour combler une partie de la gabegie étatique générale ne soient pas tentés de devenir populistes après avoir pris connaissance de ce qui suit ?

http://www.bvoltaire.fr/matraquage-fiscal-subissent-retraites-cette-affaire-de-fraude-de-200-millions-aux-prestations-retraites-intolerable/

fugace

@ breizmabro | 16 mars 2018 à 20:03 (@ Giuseppe)
"Bon j'ai compris la mécanique... nique... nique, mais alors pourquoi ma voiture ne veut pas démarrer après explosion ?! :(

Pour que ça carbure, il faut du carburant.
https://www.youtube.com/watch?v=pbKo4bPEvvA

Bon dimanche.

Giuseppe

@ Hope | 18 mars 2018 à 11:40

Bon, voyons... J'étais parti comme l'avait fait Albert Jacquard pour un livre qui ressemblait à une longue équation, lui avait dit Bernard Pivot.
Ainsi il avait revu sa copie pour rendre accessible sa pensée.

Mon Bernard Pivot à moi est de temps à autre le défunt Cruchade que chacun porte en soi et qui vous incite à l'intelligence et au bon sens, comme peut l'être mon estimable voisin.

Vous savez, au cours d'une carrière professionnelle dense, je reste toujours étonné de ce que l'on peut réaliser avec les trois opérateurs de base : l'addition, la multiplication, la division (nous n'aimions pas trop soustraire).

Pour finir - je m'en suis ouvert ici -, après un premier jour de présentation et de formation sur "l'analyse de risques a priori", et donc chacun d'exposer dans son milieu les moyens mis en œuvre - tous plus alambiqués les uns que les autres à mes yeux... je ne venais pas de l'industrie - j'étais resté plus que dubitatif.

Je me suis contenté de dire qu'aux actes lisibles par tous, de mise en œuvre, j'y adossais surtout le bon sens, constructif dans notre cas.
Le dernier jour et pour parachever la formation, un des responsables français impliqué dans la sécurité des centrales nucléaires, à l'époque, avait conclu par "ne perdez jamais votre bon sens !", il avait cité plusieurs exemples de catastrophes survenues de la multiplication de procédures.

Alors ma foi, j'étais jeune à l'époque, j'en ai fait une règle de fonctionnement et je suis toujours méfiant des montages toujours très complexes : si vous saviez ce que l'on peut construire avec une équerre et le seul fil à plomb... Mais cela fera peut-être l'objet d'une autre visite de chantier en commun... avec mon voisin bien évidemment.

Elusen

@ sylvain | 18 mars 2018 à 09:44

Bonjour cher Strauss-Kahn,

‘Pédophile’ n’est pas un statut social.
C’est comme affirmer que violeur est un statut social.

Dans votre syntagme, où vous affirmez que les curés sont pédophiles, il n’y a pas de comparaison, ni d’opposition, d’antonyme, car vous ne maîtrisez point le verbe et auxiliaire : être.

Vous liez curé et pédophile par : être, de ce fait votre démonstration est absurde.
Curé n’est pas l’antonyme de pédophile.

‘Élite’ n’est pas l’antonyme de Peuple.
Les élites sont membres du Peuple, mais ne sont pas le Peuple.
L’antonyme de ‘Élite’, c’est : lie.

Savez-vous faire la différence entre un verbe, un auxiliaire et un antonyme ?

boureau

@ Tipaza 18 mars 2018 10:42

"Poutine, la Russie et... Marchenoir"

Je crois qu'Alexandre Blok se permettait une licence littéraire quand il refusait de considérer la Russie comme faisant partie de l'Europe dans son poème Les Scythes. C'était tellement plus poétique !

Depuis plus de huit siècles, la Russie est totalement européanisée. Le Tartare accourant des steppes de l'Asie centrale demeure un mythe - trop largement entretenu. Plus de 90% de la population russe vit en deçà de l'Oural et ce depuis la nuit des temps.

Quant à Ernst Jünger, il fait une grossière erreur d'analyse quand il dit : "Nous pensions avoir affaire à des Européens...".

Les défenseurs de Stalingrad - d'après ce que j'en ai lu - se considéraient comme des hommes qui défendaient leur patrie, leur terre, leurs femmes, leurs enfants devant le péril nazi. Et ce en sacrifiant leur vie.

Toutes valeurs qui nous semblent si loin de nos jours.

Cordialement.

Achille

@ Tipaza | 18 mars 2018 à 10:42

Une fois n’est pas coutume, je suis d’accord avec vous. En temps de guerre la sanction pour un traître est douze balles dans la peau après être passé devant un tribunal sommaire.
La période de paix n’existe pas vraiment, même si lors des réunions internationales les chefs d’Etat et de gouvernement se font de grandes risettes devant les photographes. La guerre continue, avec d’autres armes, à commencer par le renseignement. Cela a toujours été et existera toujours.

Pour les espions qui sont passés de "l’autre côté" et ont conduit au démantèlement d’un réseau, la sanction est toujours la même : la mort ! Peu importe le moyen utilisé. Les traîtres qu’ils soient russes ou d’une autre nationalité savent à quoi ils s’engagent.

Aussi dans cette affaire la perfide Albion fait-elle preuve d'une indignation particulièrement hypocrite. Il est vrai que les élections russes ont lieu ce week-end et cela explique bien des choses...

Lucile

@ Patrice Charoulet

J'ai écouté Chantal Delsol avec un grand intérêt. Je me suis aperçue que j'employais peut-être parfois le terme "populisme" en lieu et place de "démagogie" ; les deux mots contiennent le mot "peuple", l'un en latin, l'autre en grec. Le suffixe "isme" en fait une sorte de doctrine (politique) dans le mot "populisme", et l'emploi du verbe "ago, je tire, je mène", en fait plutôt une méthode (politique) dans le mot "démagogie", si l'on s'en tient aux racines.

Pourtant Chantal Delsol évoque à plusieurs reprises, mais sans s'étendre là-dessus, un sentiment de colère pour le caractériser, et il me semble que le populisme joue en effet beaucoup sur cet affect ; en cela, il flatte lui aussi les bas instincts des foules. Donc, j'en conclus que "démagogie" et "populisme" se recoupent en partie malgré tout, même selon sa définition.

Je diverge d'avec elle quand elle réduit le populisme à la droite ; il me semble en effet que Mélenchon par exemple entre dans la catégorie. Je ne suis pas d'accord en fait avec le lien exclusif qu'elle met entre enracinement et populisme. Il me semble que tout mouvement qui fait appel au ressentiment du peuple "contre" une autre catégorie sociale, et qui donne à cette colère une orientation militante, peut être qualifié de populiste. Une caractéristique du populisme selon ma définition est de voir l'État et le gouvernement comme prioritairement composé de justiciers sociaux, occupés à réparer jalousement les dommages causés au "peuple" par tout groupe nuisible "usurpant" richesse, pouvoir, savoir : élites intellectuelles (Mao), paysans contre ouvriers (URSS), nantis, notables, nomenklatura, grands propriétaires etc., toutes catégories à traquer et anéantir pour donner des gages à la foule en proie au ressentiment. Car si la colère anime le mouvement et justifie la prise de pouvoir, il s'ensuit qu'il devient nécessaire de l'entretenir, mais sans cesse aussi la rediriger contre le groupe adverse.

Cette sacralisation de la colère me paraît pernicieuse. La colère a plusieurs caractéristiques, elle donne de l'énergie, des objectifs et des buts. Elle est enfantine, elle veut des résultats immédiats. Elle soulage et insensibilise à la douleur. Elle entretient un sentiment de toute-puissance. Loin de s'apaiser, elle a tendance à se nourrir d'elle-même jusqu'au paroxysme si on lui donne libre cours. Et elle est destructrice.

Pour autant, je ne qualifierais pas un mouvement politique de populiste parce qu'il lutte contre l'usurpation du pouvoir par un petit nombre (oligarchie, méritocratie). C'est l'exploitation de la colère et contre le projet politique qui le condamne à mes yeux. Mais je reconnais que ce petit nombre prend de grosses responsabilités en attisant la colère du "peuple", en lui parlant avec mépris, en se gardant de le consulter, et en le traitant comme un enfant qui a besoin de la part de ses maîtres, de cette "pédagogie" que les journalistes politiques ayant pignon sur rue affectionnent.

@ Noblejoué

J'ai peut-être répondu, quoique tant bien que mal, à votre question en répondant à Tipaza, qui traite ma démonstration avec une indulgence dont je le remercie. Je suppose que chacun a sa définition du populisme. Mais comme on nous dit qu'il gagne en Europe à chaque élection, le terme mérite d'être creusé.

duvent

@ Giuseppe | 17 mars 2018 à 21:42
"Apparemment il faut aller vite j'imagine, j'y compte beaucoup, je vieillis aussi, je ne voudrais pas finir dans un local poubelle à attendre des soins, populisme quand tu nous tiens !"

Vous vous inquiétez justement de ce qui devrait faire frémir chacun. Il est, en effet, intolérable de voir combien ce dysfonctionnement mobilise peu les médias occupés à amuser les gueux...

Il est odieux de devoir constater ces dérives que tout le monde en bonne santé feint d'ignorer. Cependant, les dirigeants et ceux qui les servent n'ont pas de raisons suffisantes pour se pencher sur cette catastrophe. Pourtant, elle en dit long sur l'état financier des hôpitaux et le traitement immoral réservé aux malades.

Il faut continuer de sourire à l'infirmière lors du changement de perfusion, qui n'estime pas utile de changer le pansement qui d'après elle n'est pas assez souillé. Il faut regarder ailleurs lorsque le femme de ménage passe son torchon sur le bassin puis sur la table. Il faut regarder le ciel gris lorsqu'on sait que le secours ne viendra pas, et que pendant que le corps est un objet, de grands progrès sont espérés.

Car il y a aussi le crainte de représailles lorsqu'on ne sera pas là.

Mais l'indifférence c'est ce poison mortel qui emportera tout et nous !

Le local à poubelles n'est pas la pire des perspectives hélas... Mais parlons d'autre chose, de la Russie par exemple, alors je pense à Soljenitsyne et je me dis que la confiance nécessite un grand courage, puisque Pâques approche il n'est pas interdit de croire que les cloches iront encore à Rome...

Hope

@ Achille

Merci pour ces informations qui semblent parfaitement exactes. Être bien vu par P. Charoulet n’est pas véritablement un objectif pour moi :) et je dois humblement dire qu’aucun pedigree n’est visible me concernant.
Alors je le porte à la connaissance de tous. Mes parents et grands-parents étaient des gens honnêtes, ayant connu tout au long de leur existence des hauts et des bas (le pire). Mes frère et soeur et moi avons eu la chance inestimable d'être élevés dans des valeurs aujourd’hui souvent oubliées mais pourtant plus indispensables que jamais je crois : le respect, la politesse et le travail. Je suis fier de mon pedigree 😊 (vive Twitter !)

boureau

@ Robert Marchenoir 17 mars 2018 22:33
"Fantasmes poutiniens"

Vous vous complaisez dans une paranoïa russophobe qui, avec ses répétitifs, devient finalement rigolote bien que lassante : parce qu'elle est une insulte à votre intelligence. Je pense que cela se soigne, c'est pourquoi je vous invitais à lire comme début thérapeutique l'entretien du Figaro.

"Une attaque à l'arme neurotoxique"
Simple règlement de comptes entre barbouzes des services secrets de différents pays comme il en existe depuis des siècles. Sauf qu'en ce moment Theresa May empêtrée dans les suites du Brexit, essaie de détourner l'attention de l'opinion en montant maladroitement au créneau médiatique au quart de tour. Macron, qui ne manque pas une occasion de faire le beau, enchaîne !

"Cela fait longtemps qu'Hélène Carrère d'Encausse a dépassé sa date de fraîcheur concernant ses compétences sur la Russie"

Au-delà de la grossièreté du propos, cette spécialiste reconnue de la Russie - sauf pour vous - a toujours donné un éclairage relativement objectif de l'évolution de ce continent depuis quarante ans. Seriez-vous de ces belles âmes qui méprisent ceux qui ne sont pas de leur avis ?

"Vrais experts : Thom, Blanc, Courtois ?"
Experts ? Thom et Blanc ne sont pas spécialement connues pour leur objectivité. Courtois, que j'estime pour certaines de ses parutions, n'est pas systématiquement anti-Poutine ni anti-Russes que je sache. A un expert on ne demande pas d'être anti ou pour, on exige de lui une réflexion objective pesant le pour et le contre : c'est ce que fait Hélène Carrère d'Encausse.

"Médias français d'une servilité Pro-Moscou ahurissante"

Ce matin, en zappant sur toutes les chaînes d'infos de TV ou de radio, je n'ai écouté que des commentaires désagréables et subjectifs sur Poutine (comme d'habitude). Avec bien sûr, des interviews trottoirs en Russie, systématiquement aussi désagréables - sinon haineuses - pour le président russe. C'est ce que vous appelez sans doute, une servilité pro-Poutine.

"Enfant illégitime d'une père qui n'est que le second beau-père"

Je ne vois pas ce que ces considérations de bas étage apportent à la discussion !

"critères..."

Nier les pesanteurs sociologiques d'un pays ou de populations selon les événements qu'ils ont vécus depuis des siècles est là, vraiment, une insulte à l'intelligence. Les fameux "critères" sont ceux qui font la différence d'une civilisation à l'autre et d'un pays à l'autre. Reprenez-vous.

"Hélène Carrère d'Encausse trouve beaucoup d'excuses aux envahisseurs de son pays d'origine, la Géorgie -- mais je constate qu'elle est fort peu pressée de quitter la France, où elle est née, pour s'installer à Tbilissi..."

Vous savez bien que sa famille a été chassée de l'URSS et que sa vie est en France. Assez mesquin, vous ne trouvez pas ?

Allons, Marchenoir, reprenez de la hauteur, sinon votre moulin à paroles poutinophobe et russophobe vous conduit droit au pépé gâteux.
Regardons avec sérénité ces élections russes qui verront sans doute la victoire de Poutine. L'analyse sérieuse viendra ensuite sur le degré d'adhésion ou de lassitude des électeurs russes par rapport au président sortant.

Cordialement.

Hope

@ Giuseppe

Hello ! C'est rempli d'angoisse fiévreuse que je reviens vers vous. Donc vous avez modélisé, créé un algorithme, transhumé vers les mathématiques tête toute bousculée... Mais pour quel résultat ? HEIN ? :-)))

Je souhaite vous dire ma très grande satisfaction de vous avoir apporté un soulagement dans ce moment ô combien délicat qui consiste à ne pas comprendre un texte incompréhensible. Et aussi le plaisir réel (vraiment !) de lire ce que votre voisin a eu la gentillesse de dire à mon sujet.

Un dernier mot : ne pas comprendre la prose du sieur WEINZAEPFLEN est pour moi, comment dire... rassurant ? comme une preuve de normalité. Alors, même si je n'en ai pas besoin, merci à lui ! Re :-))) Achille

Tipaza

@ Robert Marchenoir | 17 mars 2018 à 22:33

Vous écrivez à boureau :
""Il ne faut pas juger le pouvoir autoritaire de Poutine à l'aune de nos seuls critères."
OK. D'accord. Les Russes sont des sauvages, des barbares..."

Rassurez-vous j'ai bien compris qu'il s'agit d'une forme de dérision utile à votre argumentation, mais poursuivons un peu plus loin et sans dérision, pour le coup, ce raisonnement.

Est-ce que les Russes sont des Européens ou des Asiatiques ?
La question est peut-être stupide, mais la réponse est simple, ce sont des Eurasiens, et ce n'est pas une banalité.

C'est un argument dont ils usent lorsqu'ils veulent prendre des distances avec l'Europe qui les contrarie ou les déçoit.

C'est un poète russe qui a le mieux résumé ce point de vue. L'avantage des poètes c'est que leur hypersensibilité leur fait comprendre plus vite et mieux ce que les historiens ne comprennent pas toujours.

C'est l'union de l'histoire et de la culture qui forme une civilisation, et la civilisation russe est légèrement différente de la nôtre, ce qu'exprime de façon partielle Hélène Carrère d'Encausse que j'ai connue plus pertinente dans ses analyses, mais peut-être est-elle fatiguée de répéter toujours les mêmes propos aux mêmes journalistes incultes.

Voici ce qu'Alexandre Blok, un poète du début du XXe siècle, a écrit en 1918 dans un poème appelé "Les Scythes", dédié aux Européens refusant de considérer la Russie comme l'Europe :

« Vous êtes des millions.
Et nous sommes innombrables comme les nues ténébreuses.
Essayez seulement de lutter avec nous !
Oui, nous sommes des Scythes, des Asiatiques,
Aux yeux de biais et insatiables ! »

Intéressante cette remarque sur le yeux de biais, écrite bien avant Poutine, qui a ces yeux-là précisément, et beaucoup des dirigeants russes, que ce soit ceux de l'ex-URSS ou d'à présent, ont cette caractéristique physique.

Nous avons face à nous des Eurasiens qu'il faut analyser et comprendre comme tels, ce qui ne veut pas dire être d'accord, mais ce qui veut dire les comprendre pour réagir en conscience.

C'est Ernst Jünger, je crois, qui parlant des combats de Stalingrad, Léningrad et autres disait, je cite de mémoire :
"Nous pensions avoir affaire à des Européens, mais nous avions en face de nous des Asiatiques aux capacités de souffrance inconnues pour nous".

-------------------------------

@ Savonarole (et Robert Marchenoir)

Peu m'importe que vous soyez pour ou contre Poutine, je rappelle simplement que Sergeï Skripal n'est pas un espion comme le décrit une presse aux ordres pour le coup des anti-Poutine, ce n'est même pas un transfuge russe, c'est un traître qui a livré un réseau d'anciens collègues, et s'agissant de soldats de l'ombre on peut les appeler des camarades.

Alors, que des responsables du service, avec ou sans l'accord de Poutine, et probablement avec, décide de l'éliminer, cela me paraît relever des lois élémentaires de la guerre subversive.

La CIA et la NSA font la même chose et parfois à une échelle plus grande.
Par exemple Allende n'est pas mort d'une grippe intestinale que je sache, et il fallait peut-être que ce fût ainsi pour sauver l'Amérique du Sud du communisme, ce qui est une bonne chose.

Enfin une question, qui n'appelle pas de réponse ; vous trouvez normal que Georges Boudarel après avoir été responsable du camp 113 chez les Viets, et de la mort de quelque 300 soldats français, revienne en France et obtienne un poste au CNRS ?

breizmabro

@ Tipaza 17 mars 2018 à 19:05

J'étais certaine qu'en moins de quinze paragraphes ça pouvait le faire ! :D

OK, reçu 5/5, je suis d'accord avec vous, et ce n'est pas parce que vous avez raison que vous êtes raisonnable. Je le note ;)

sylvain

@ Elusen

Bonjour cher Gaspary !

"Vous opposez un groupe de personnes à un statut social, c’est absurde.
Comme opposer peuple et médecin ou encore peuple et éboueur.
Ce qui s’oppose à peuple, c’est individu."
Rédigé par : Elusen | 17 mars 2018 à 22:20

Vous avez entièrement raison, il y en a même qui passent leur temps à pléonasmer sur les curés pédophiles c'est votre spécialité vous qui avez été reçu au brevet des sacristies et presbytères alors que tout le monde le sait, les curés sont des personnes, les pédophiles ont acquis un statut social, c'est absurde !

Arrêtez de faire l'âne pour avoir du son ou le chien chien pour le nonosse, la pédophilie sera bientôt légalisée ou du moins très adoucie pénalement dans un premier temps, l'abaissement de l'âge du consentement des mineurs est un étape importante pour l'impunité, avant le grand soir de la pédophilie, décrétée orientation sexuelle comme toutes celles qui étaient diabolisées et interdites auparavant : homosexualité, monosexualité, transexualité, multisexualité, polysexualité, zoophilies*... On y travaille, des candidats sérieux s'occupent de créer des réseaux puissants afin d'influencer les institutions qui devront s'adapter à ces nouvelles mœurs avantgardistes modernistes tant plébiscitées par les intellos bobos de gôche.

LPPT : La Pédophilie Pour Tous, bientôt dans vos rues et sur vos écrans ! Demandez le programme !

Kss Kss nonosse ?

*PS : j'inclus la zoophilie en compassion pour nos malheureux fermiers esseulés dans leurs fermes lointaines et qui attendent le feu vert des "Zotorités célestes" pour "officier" sans remords ni culpabilité.

Aliocha

Illusion dominicale d'un parfum helvète ou inspiration de la tache qu'un hamster pulvérisé au parabellum a peint sur le mur, ruinant au passage une collection de BD digne des plus maniaques tintinophiles, mais il me semble qu'une certaine pondération inspire les commentaires du jour.
Todd a raison quand il décrit le peuple qui sortit un certain onze janvier, les Français sont des catholiques zombis, le président l'a bien compris, il a lu Proust, lui :

"Certes ils forment dans tous les pays une colonie orientale, cultivée, musicienne, médisante, qui a des qualités charmantes et d’insupportables défauts. On les verra d’une façon plus approfondie au cours des pages qui suivront ; mais on a voulu provisoirement prévenir l’erreur funeste qui consisterait, de même qu’on a encouragé un mouvement sioniste, à créer un mouvement sodomiste et à rebâtir Sodome. Or, à peine arrivés, les sodomistes quitteraient la ville pour ne pas avoir l’air d’en être, prendraient femme, entretiendraient des maîtresses dans d’autres cités, où ils trouveraient d’ailleurs toutes les distractions convenables. Ils n’iraient à Sodome que les jours de suprême nécessité, quand leur ville serait vide, par ces temps où la faim fait sortir le loup du bois, c’est-à-dire que tout se passerait en somme comme à Londres, à Berlin, à Rome, à Pétrograd ou à Paris."

Il a compris l'essence de nos comportements sociaux et la tentation de toute communauté minoritaire et discriminée qui, lorsqu'elle arrive au pouvoir, cède immanquablement au désir de vengeance, répétant à l'envi ce qui fonda sa cohésion, la lui faisant perdre.

Se rappellera-t-il dimanche prochain que le Rabbi, monté sur le petit d'un âne, image pascalienne de la vérité fragile de la justice, refusera le leadership révolutionnaire que le peuple juif lui offrait sur les marches du temple, engageant la passion que ce même peuple réclamera à son oppresseur, jusqu'au dernier et plus fidèle de ses amis.
Trois fois alors, le coq chanta, et l'humanité se vit éclairée en son vice par l'image du Dieu vivant devenant cet homme, mort, qui fondera la puissance de ceux qui humeront cette promesse d'immortalité et de possibilité de transmission éternelle donnée à l'homme, cet instant de la création où la nature se regarde, rendant possible de ne plus être victime de ce retournement du Temps.

Il suffirait pour ce faire de ne pas oublier la trahison fondatrice, le premier geste de reconnaissance de sa propre lâcheté et, tel le maître sur les marches du temple, renoncer au pouvoir de reconstruire Sodome sur les fondations dissimulatrices, acceptant la lumière qui fonde toute notre culture jusqu'à nos textes de loi :

...conscients des acquis communs et de leur devoir d'assumer leurs responsabilités envers les générations futures,
...

Courage au président de savoir supporter le poids de ce manteau qu'il a choisi, j'espère en toute conscience, de porter, car c'est cette conscience qui abattit, abat, et abattra tous les désirs tyranniques.

Savonarole

@ Robert Marchenoir | 17 mars 2018 à 22:33

Trois réactions ahurissantes en faveur de Poutine qui nient son implication et qui font bondir.

- Alexandre Adler, qui invoque un coup tordu de la diaspora des exilés russes pour nuire à Poutine (LCI/ Pujadas). Ce monsieur est conférencier sur des croisières de luxe sur la Volga et les beautés de Saint-Pétersbourg pour les benêts de la revue Valeurs actuelles.

- Éric Denécé, "expert", directeur du centre sur le Renseignement et qui vend ses services aux grandes entreprises qui souhaitent s'implanter à l'étranger, y voit un coup tordu des services américains et anglais pour nuire à Poutine avant son élection (Canal Plus, émission de Calvi). Voir sa fiche Wikipédia.

- JP Raffarin, qui soit le seul à peu près excusable au titre de sa bêtise incommensurable, trouve que Theresa May "y est allée un peu trop fort contre Poutine".

Quant à Vladimir Fédorovski, la taupe vibrionnante et colorful, cela fait des années qu'il est invité pour faire semblant de taper sur Poutine pour mieux l'encenser, la tactique du pâté d'alouette russe.

Le tableau français est complet.

Ici, ça va à peu près, manque Tomas, qui ne croyait pas que Poutine soit intervenu dans le boxon catalan.

Patrice Charoulet

J'ai entendu la vidéo où la philosophe Chantal Delsol réfléchit, d'une manière très approfondie et très indépendante, sur le populisme, quand elle a été diffusée. J'approuve ses réflexions.
Chacun aurait profit à l'entendre, après avoir lu votre texte :
https://www.youtube.com/watch?v=Wzuvc9C-G4w

Achille

J’ai vu que Nadine Trintignant avait été invité dans l‘émission C l’hebdo sur France 5.
A quel titre peut-elle s'exprimer sur une affaire jugée ? Pourquoi ne pas inviter Cantat pour qu'il s'explique lui aussi ?

Les médias sont décidément prêts à tout pour faire de l’audience. C’est le retour des jeux du cirque comme au temps des Romains. Consternant !

Robert Marchenoir

@ Giuseppe | 17 mars 2018 à 13:45
"Vous manquiez à ce blog."

C'est fort urbain de votre part. J'en conclus que je ne peux même plus sortir réparer quelques tuiles, sans que la foule irritée ne me rappelle à mes devoirs...

@ boureau | 17 mars 2018 à 19:02
"Pour atténuer vos fantasmes et supputations poutiniens, je vous invite à lire l'entretien consacré au pouvoir de Poutine par Hélène Carrère d'Encausse dans Le Figaro de ce jour. Entretien dont j'extrais la phrase suivante : 'Il ne faut pas juger le pouvoir autoritaire de Poutine à l'aune de nos seuls critères.' "

Les fantasmes et les supputations sont de votre côté. Une attaque à l'arme neurotoxique contre l'Angleterre, pour la première fois en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale, c'est un "fantasme", pour vous ?

Je n'ai pas lu l'article dont vous parlez, mais je connais son existence. En fait, je n'ai pas besoin de le lire : je pourrais vous l'écrire, là, tout de suite.

Cela fait longtemps qu'Hélène Carrère d'Encausse a dépassé sa date de fraîcheur concernant ses compétences sur la Russie. En fait, s'il y a des gens qu'il ne faut surtout pas lire pour comprendre quelque chose à la Russie contemporaine, c'est bien Hélène Carrère d'Encausse, Vladimir Fédorovski et un certain nombre d'autres émigrés russes, de fait ou par hérédité, qui ont choisi de se faire les agents d'influence du régime criminel de Moscou.

Parce que cela offre des dividendes médiatiques, sociaux quand ce n'est pas financiers faciles, sans se fatiguer, au nom d'une expertise parfaitement imaginaire. Et parce que la trahison a toujours été chic en France -- voir le fil sur Nicolas Sarkozy à Abou Dabi.

Les étagères des librairies françaises sont pleines de ces livres qui, sous prétexte de faire le "vrai portrait de Vladimir Poutine", sont des ouvrages de propagande et de complaisance destinés à excuser les agressions russes, en passant sous silence la réalité et les vrais enjeux du pays. L'espace médiatique est monopolisé par les mêmes faux experts.

En fait, les médias français, que les poutinistes accusent d'être "russophobes", sont au contraire d'une servilité pro-Moscou ahurissante. Il n'est que de voir la couverture du Figaro, comme vous dites, qui, pour marquer la reconduction automatique du mandat de Poutine qui aura lieu demain, n'a rien trouvé de mieux que de nous offrir un "grand article" de son correspondant relatant la "révolution" poutinienne, qui aurait consisté pour le grand homme à transférer son bureau de Moscou à Sotchi ; ou bien, qui nous a produit une grande série de portraits des "candidats à l'élection présidentielle russe", alors qu'il n'y a pas davantage d'élections en Russie, aujourd'hui, qu'il n'y en avait en Union soviétique.

Si vous voulez lire de vrais experts de la Russie en France, tournez-vous plutôt vers des gens comme Françoise Thom, Hélène Blanc ou Stéphane Courtois. Evidemment, ceux-là, ils n'occupent pas le devant de la scène médiatique, au contraire des perroquets endimanchés promus par les réseaux russes.

D'ailleurs, même ces vrais experts ont une production plutôt étique, quand elle n'est pas approximative. Pour savoir ce qui se passe vraiment en Russie, il faut aller à l'étranger. Si, par exemple, vous voulez vraiment connaître "les secrets de Vladimir Poutine" (entre autres : c'est un enfant illégitime, et son fameux "père qui a subi le siège de Léningrad" n'est que son second beau-père), il faut lire la biographie que vient de lui consacrer la journaliste Kristina Kurchab-Redlikh. Seulement voilà, elle n'est disponible qu'en polonais...

Nulle traduction prévue en français, bien sûr : le contenu jurerait par trop avec les contes de fées et le kitsch exotique dont nous abreuvent les Fédorovski et autres Carrère d'Encausse...

Revenons-en à l'argument imbécile et criminel de cette dernière, que vous rapportez avec complaisance : "Il ne faut pas juger le pouvoir autoritaire de Poutine à l'aune de nos seuls critères."

OK. D'accord. Les Russes sont des sauvages, des barbares qui aiment bien être opprimés, torturés et massacrés par leur Chef. Grand bien leur fasse. Qu'ils appliquent leurs singuliers "critères" chez eux, tant qu'ils veulent.

Mais bas les pattes chez nous. En Occident, chez les gens civilisés, ce sont nos critères qui s'appliquent. En Angleterre, en France, en Europe, aux Etats-Unis, en Estonie, en Ukraine, en Géorgie et dans tous les pays qui préfèrent "nos critères" (comme dit Madame Carrère d'Encausse en tordant le nez, alors que ce sont ces "critères" qui lui ont permis d'atteindre l'enviable rôle social qu'elle occupe), que les bandits klepto-fascistes de la junte militaire de Moscou rentrent dans leur terrier en demandant pardon -- ainsi que tous leurs zélateurs occidentaux qui ne supporteraient pas, pour leur compte, le quart de la moitié de ces fameux "critères" qu'ils trouvent si pittoresques quand ils sont imposés à autrui.

Hélène Carrère d'Encausse trouve beaucoup d'excuses aux envahisseurs de son pays d'origine, la Géorgie -- mais je constate qu'elle est fort peu pressée de quitter la France, où elle est née, pour s'installer à Tbilissi, où elle serait probablement une inconnue, et où elle aurait, sans nul doute, une tout autre vision de son encombrant voisin.

Elusen

@ Lucile | 17 mars 2018 à 16:59

Majorité et minorité, en soi, lâché dans le débat, cela ne veut rien dire, car il leur faut toujours un point de référence.

Car quoi qu’il en soit, nous sommes toujours la majorité de quelqu’un et la minorité d’un autre.

À tort, vous opposez peuple et élite !
L’honorable honoraire fait partie du peuple et pourtant, c’est une élite.
Les gouvernants font partie du peuple.
http://www.cnrtl.fr/lexicographie/peuple

Vous opposez un groupe de personnes à un statut social, c’est absurde.
Comme opposer peuple et médecin ou encore peuple et éboueur.
Ce qui s’oppose à peuple, c’est individu.

Giuseppe

Attentif au match des Bleus j'ai découvert en suivant le déferlement médiatique qui s'est abattu sur nos services d'urgence et le dénuement de ceux-ci, la misère sous la lumière la plus crue, celle de la maladie.

A mon avis ce blog est épié, serait-il celui qui fait l'info ?

Des conditions indignes, des lits qui s'empilent (à peine exagéré) dans les couloirs, à moi la peur, du coup la fièvre euphorique d'un match de rugby est vite retombée, c'est sûr nos parlementaires regardaient jusqu'à présent certainement ailleurs, mais bon sang que font-ils à 577 ? 577 plus le Sénat... Les images étaient insupportables, indigne vision de personnes très âgées semble-t-il, enfin tout un pays représenté, un professeur qui a parlé du manque de tout... Et l'on se gargarise d'être parmi les premières puissances du monde.

A quoi bon le travail inutile d'un René Dosière qui dénonçait des dépenses quand sous ses yeux pendant 25 terribles années de sa rente de mandats successifs nous allions droit, pendant ce temps, dans le mur des hôpitaux.
Et là, il ne voyait rien, il n'entendait rien, il ne se doutait de rien. Il n'était pas le seul sans aucun doute, heureusement que lui et beaucoup d'autres ont dégagé - il était temps -, en espérant que ceux en place seront meilleurs.
Une assemblée qui ronronnait depuis des lustres, comment a-t-on pu en arriver là ? Certainement pas en un jour.

Apparemment il faut aller vite j'imagine, j'y compte beaucoup, je vieillis aussi, je ne voudrais pas finir dans un local poubelle à attendre des soins, populisme quand tu nous tiens !

Claude Luçon

@ Michelle D-LEROY | 17 mars 2018 à 19:13

Voyez la chose du bon côté !
Nous avons appris que nos députés étaient mortels !
A force de voir toujours les mêmes au Parlement on pouvait se poser la question.
Il aura fallu l'élection de Macron pour le découvrir !
Ce qui valait bien 1,7% de CSG en plus !

Exilé

@ Savonarole
« Le populisme s'explique par la crétinisation des élites. »

Pas que.
Ces fausses élites, souvent aussi inutiles que nuisibles quand elles ne trahissent pas leur pays, ne savent que se pavaner avec morgue en étalant un mépris insondable des gens qui ne font pas partie comme elles de la « Jet Set » ou du Système, sans que personne ne sache au juste à quoi elles servent vraiment.

Comparaison n'est pas raison, mais nous nous trouvons un peu dans une situation similaire à celle de 1788-1789 où l'aristocratie faisait l'objet d'attaques en règle (souvent injustes) de prétendus défenseurs d'un peuple « populiste », sauf qu'à l'époque les membres de la noblesse, souvent très bien formés intellectuellement contrairement aux fausses élites de nos jours, s'attachaient généralement à remplir les devoirs de leur charge, autant au sommet de l’État que sur leurs terres et à payer l'impôt du sang quand il le fallait.

Le populisme s'oppose en fait à des parvenus dangereux qui trahissent leur mission et leurs devoirs.

Michelle D-LEROY

@ Lucile
"Dans la réalité chacun d'entre nous se trouve au point d'intersection d'une quantité de catégories différentes, minoritaires et majoritaires, et jamais dans une seule à la fois."

Entièrement d'accord avec cela.
Nos dirigeants politiques à force de laisser les minorités, quelles qu'elles soient, donner de la voix et en divisant les Français par des mesures discriminatoires, en instaurant des seuils pour taxer ou non, accentuent cette fracture où chacun se sent lésé ou classifié.

Aujourd'hui, nous apprenons par exemple que nos députés bénéficiaient d'une prise en charge "obsèques" pour eux et leur famille. Comment alimenter le sentiment que l'élu est avantagé dans tous les domaines et donc le côté populiste des Français étouffés par les taxes...

Tipaza

@ Lucile | 17 mars 2018 à 16:59

Merci de votre réponse argumentée et précise.
J'aurais dû réfléchir un peu avant de vous interpeller, mais j'ai trouvé votre formule percutante, et j'aime les formules à l'emporte-pièce.

Au fond c'était un compliment que je vous adressais, un compliment à ma façon, c'est-à-dire un compliment qui n'a pas l'air d'en être un... si... si !

---------------------

@ breizmabro | 17 mars 2018 à 16:22
"Moi qui vous pensais raisonnable, je découvre avec stupéfaction que pour vous être populiste c'est être xénophobe."

Raisonnable, ce n'est pas un compliment pour moi, depuis l'âge de quatre ans, j'essaie désespérément d'expliquer à mon entourage, parents, grands-parents, oncles et tantes, que je ne suis pas raisonnable, au point qu'il m'arrive de ne pas l'être pour ne pas être classé dans cette catégorie !

Et c'est ce qui se passe aujourd'hui avec mon commentaire en forme d'oxymore, en réponse à celui de Robert Marchenoir.

Les définitions du Larousse sont une chose, la doxa bien-pensante en est une autre. Elle traite, par un amalgame pervers, les électeurs de droite (FN entre autres) de xénophobes alors qu'ils sont simplement francophiles ; et de populistes voire de demeurés (les deux qualités sont souvent liées pour les bien-pensants) alors qu'ils souhaitent simplement que les dirigeants s'occupent d'eux avant de s'occuper des autres !

Charité bien ordonnée commençant par soi-même, nous souhaitons - je me range dans cette catégorie de francophiles - que les pouvoirs s'attachent à résoudre nos problèmes à l'échelon individuel et collectif avant de faire un travail d'ONG avec des illégaux qu'on devrait renvoyer chez eux en toute humanité.

En moins de quinze paragraphes ;-)

boureau

@ Robert Marchenoir 16 mars 2018 18:59
"La motivation du Kremlin pour ce faire est claire : il s'agit de semer la subversion et de dresser les Occidentaux les uns contre les autres, afin de les affaiblir"

Pour atténuer vos fantasmes et supputations poutiniens, je vous invite à lire l'entretien consacré au pouvoir de Poutine par Hélène Carrère d'Encausse dans Le Figaro de ce jour. Entretien dont j'extrais la phrase suivante :

"Il ne faut pas juger le pouvoir autoritaire de Poutine à l'aune de nos seuls critères."

Cordialement.

Savonarole

@ Friedrich de 16:13
"Dernier point : la-M209, toujours en parfait état ?"

C'est une Mazda MX5 cabriolet, elle a onze ans, à l'époque c'était la moins chère du marché (18 000 euros). Aujourd'hui pour ce prix-là on a une Dacia Duster avec les freins en option...

J'aime bien Emmanuel Todd, comme tous les cérébraux il est un peu fêlé, c'est le Docteur Folamour de Kubrick.

Vérifiez votre commentaire

Aperçu de votre commentaire

Ceci est un essai. Votre commentaire n'a pas encore été déposé.

En cours...
Votre commentaire n'a pas été déposé. Type d'erreur:
Votre commentaire a été enregistré. Les commentaires sont modérés et ils n'apparaîtront pas tant que l'auteur ne les aura pas approuvés. Poster un autre commentaire

Le code de confirmation que vous avez saisi ne correspond pas. Merci de recommencer.

Pour poster votre commentaire l'étape finale consiste à saisir exactement les lettres et chiffres que vous voyez sur l'image ci-dessous. Ceci permet de lutter contre les spams automatisés.

Difficile à lire? Voir un autre code.

En cours...

Poster un commentaire

Les commentaires sont modérés. Ils n'apparaitront pas tant que l'auteur ne les aura pas approuvés.

Vos informations

(Le nom et l'adresse email sont obligatoires. L'adresse email ne sera pas affichée avec le commentaire.)

Ma Photo

MA CHAINE YOUTUBE

PRESSE, RADIO, TELEVISION & INTERNET

INSTITUT DE LA PAROLE

  • Formation à l'Institut de la parole
    Renseignements et inscriptions : [email protected]
  • L'Institut de la Parole propose des formations dans tous les domaines de l'expression et pour tous, au profane comme au professionnel de la parole publique. L'apprentissage et le perfectionnement s'attachent à l'appréhension psychologique de la personnalité et aux aptitudes techniques à développer. L’Institut de la Parole dispense des formations sur mesure et aussi, dans l’urgence, des formations liées à des interventions ponctuelles, notamment médiatiques. Magistrat honoraire, Philippe Bilger propose également des consultations judiciaires : conseils en stratégie et psychologie judiciaires.

MENTIONS LEGALES

  • Directeur de la publication : Philippe Bilger
    SixApart SA 104, avenue du Président Kennedy 75116 PARIS